L'economiste

FMI : « Il faut accélérer la mise en œuvre des réformes »

Le Fonds monétaire international (FMI) vient de clôturer sa nouvelle mission de consultation au Maroc et ses conclusions sont plutôt mitigées pour le Royaume. En effet, le fonds a salué l’amélioration de la gestion des finances publiques et la diversification de l’économie « qui ont rendu cette dernière plus résiliente ». Toutefois, l’institution internationale déplore le retard accusé dans la mise en œuvre des différentes réformes engagées par le Maroc. « Il est nécessaire d’en accélérer la mise en œuvre pour accroître les gains de productivité, créer davantage d’emplois, et rehausser le potentiel de croissance, en ligne avec les objectifs de moyen terme du gouvernement », rappelle le fonds. En outre, ce dernier pointe du doigt les retards notés dans l’amélioration de la qualité de l’éducation, la réforme du marché du travail, l’augmentation du taux d’activité des femmes ou encore l’amélioration de l’environnement des affaires. Concernant la croissance, le fonds a aussi revu à la baisse ses prévisions. L’économie marocaine devrait ainsi progresser de 4,4% en 2017, soit 0,4 point de moins par rapport aux prévisions de juillet dernier.

Région Rabat : Arrêt de travail dans certains établissements scolaires

Le fonctionnement de certains établissements scolaires au niveau de l’académie régionale de Rabat a été légèrement perturbé ce mercredi, suite à la grève nationale lancée par les syndicats du secteur de l’enseignement. Le taux de participation dépasse les 20%, estime une source de l’académie régionale. Cette grève a été décrétée en guise de protestation contre le phénomène de violence visant le corps enseignant qui commence à prendre des formes alarmantes ces derniers temps. Comme ce fut le cas à Ouarzazate où un enseignant a été violemment agressé en classe par l’un de ses élèves.

aujourd'hui

Retraites : La Cour des comptes recommande une « réforme profonde » à la CMR

Le document pointe  une série de défaillances qui menacent la viabilité du régime avant d’émettre plusieurs recommandations. Les magistrats de la Cour déplorent le  fait que le régime des pensions civiles ne soit pas plafonné : la base de cotisation qui est la même que la base de liquidation des pensions évolue en même temps que les augmentations salariales, ce qui a pour conséquence   une forte croissance de la dette du régime et de ses engagements envers les futurs retraités. L’augmentation du taux d’encadrement dans l’administration publique a modifié les caractéristiques de la population des retraités qui est de plus en plus composée de cadres. Ceux-ci bénéficient d’une rémunération élevée et donc de droits à la retraite plus importants. La part des cadres dans la population est appelée à s’accroître davantage durant les prochaines années. Notons que la part des cadres dans la population des retraités est passée de 12% en 1990 à 50% en 2015. Parmi les autres facteurs importants à signaler figure la détérioration du rapport démographique. En 2016, le nombre d’actifs pour un retraité a atteint à peine 2,23 alors que ce rapport était de 6 en 2000. Les magistrats de la  Cour des comptes notent qu’en l’absence de réforme cette situation devrait se détériorer davantage au cours des prochaines années dans la mesure où le régime compterait presque autant de retraités que d’affiliés cotisants. Entre 2014 et 2016, le nombre d’affiliés au régime a baissé en passant de 672.036 à 649.023, ce qui représente une baisse de 1,73% par an. A ce sujet, le rapport indique que «la détérioration du moteur démographique combinée à l’augmentation continue des pensions des nouveaux retraités n’ est plus de nature à garantir la disponibilité des cotisations suffisantes pour assurer la couverture du financement des dépenses relatives aux prestations de retraité». S’agissant du déficit technique de la CMR, cette situation était prévisible et attendue il y a plusieurs années.  Ce déficit qui s’est concrétisé en 2014 s’est accentué pour atteindre 4,76 milliards DH à fin 2016. En l’absence de réforme, l’épuisement du régime des pensions civiles est prévu pour 2022. Les magistrats de la Cour relèvent que la réforme paramétrique reste insuffisante pour influer de manière significative sur l’équilibre à moyen terme du régime et sur le maintien de ses réserves. Ainsi, elle  permettra  d’augmenter de moins de 6 années l’horizon de viabilité du régime soit, vers 2027.

Ce que recommande la Cour 

Les magistrats de la Cour ont émis plusieurs recommandations pour réussir la réforme des retraites. La Cour insiste sur la nécessité d’engager une réforme profonde en s’orientant vers la création d’un pôle public,  de manière à asseoir une convergence vers un régime public viable et pérenne, ainsi que sur l’unification des règles de liquidation des pensions dans l’ensemble du secteur public. Le rapport de la Cour des comptes propose également de s’orienter vers une tarification des prestations tenant compte de l’évolution démographique, sociale et économique que connaît le pays et d’opter pour un taux de remplacement raisonnable avec un traitement approprié au profit des populations à faible revenu.

Il est aussi recommandé de mettre en place un système de retraite plafonné avec l’introduction, autant que possible, d’une part de capitalisation afin que le poids de la retraite ne soit pas entièrement porté par les générations futures. Les personnes titulaires de hauts salaires pourraient souscrire à des compléments de couverture retraite, sous forme de capital ou de rente viagère, dont les montants dépendent de leur capacité contributive et de leur volonté d’épargner. Des mécanismes de pilotage adaptés doivent être institués pour remédier au déséquilibre de manière appropriée et en temps opportun.  Pour la réussite de la réforme, la Cour des comptes appelle à un dialogue élargi auquel prendraient part toutes les parties prenantes. Elle recommande également de s’inscrire dans une logique de progressivité visant à implémenter la réforme par étapes, selon une feuille de route qui pourrait faire l’objet d’une loi-cadre. La préservation des droits acquis avant la mise en œuvre de la réforme ainsi que le pouvoir d’achat des couches sociales les plus vulnérables doivent également être érigés en priorité, tout en tenant compte de la pénibilité de certaines activités.

Fiscalité des produits participatifs : Des acquis et des limites

C’est une condition sine qua non pour que la finance participative puisse percer au Maroc. La neutralité fiscale doit être garantie pour donner toutes leurs chances aux  solutions de financement et d’épargne islamiques. La précédente génération de produits halal, dits alternatifs, lancés en 2007, en apporte bien la preuve. Régie par un régime fiscal inadapté qui induisait une double imposition, elle a fait un flop. Sensibilisés à cet impératif, les pouvoirs publics ont introduit au fil des lois de Finances un ensemble de mesures fiscales pour tendre vers la neutralité fiscale pour les solutions participatives. Et l’actuel projet de budget apporte son lot de nouveautés. De nouvelles dispositions y ont, en effet, été prévues pour aligner un peu plus le traitement fiscal des produits participatifs sur celui applicable aux solutions conventionnelles. Ainsi une première disposition concerne la clarification du traitement des dépôts d’investissement qui consistent en des dépôts rémunérés. Des questions se posaient autour du traitement fiscal de la rémunération de ces dépôts, ce à quoi le projet de loi de Finances répond clairement. Ces rémunérations seront imposées au titre de l’Impôt sur les Sociétés (IS) comme produits de placement à revenu fixe.

Une autre disposition clarifie les choses pour les opérations IjaraMountahiyaBitamlik (correspondant au leasing). Deux bases d’imposition des opérations au titre de la TVA sont introduites. La première est constituée par la marge locative définie dans le cadre du contrat au titre des acquisitions de logements à usage d’habitation. La deuxième est constituée par le montant du loyer payé à chaque échéance défini dans le contrat au titre des acquisitions à usage professionnel effectuées par des personnes physiques ou morales. L’idée derrière cette distinction est de pouvoir taxer de manière adéquate l’un et l’autre type d’opération au titre de la TVA.

Un dernier lot de dispositions concerne les droits d’enregistrement. Il est ainsi question de faire bénéficier les établissements de l’application de taux appropriés selon la nature du bien dont ils se portent acquéreurs dans le cadre de leurs opérations. Ainsi cette première acquisition donnera lieu à un droit de 3% lorsqu’il s’agit d’un logement social (250.000 DH) ou d’un logement à faible valeur immobilière (140.000 DH). Un taux de 4% s’applique aux immeubles construits tandis que les opérations sur terrains nus sont taxées à 5%. En tout état de cause ce nouveau traitement est plus avantageux que ce qui a cours actuellement où toutes les opérations sont taxées à 6%. Aussi, il est question de soumettre au droit minimum de 200 DH les actes de transfert partiels par les établissements des immeubles au bénéfice de leurs clients dans le cadre de la MoucharakaMoutanakissa, une disposition dont profitent, déjà la Mourabaha et l’IjaraMountahiaBitamlik. Le fait que les pouvoirs publics cherchent à renforcer les atouts de la MoucharakaMoutanakissa est une bonne nouvelle pour la clientèle déjà engagée avec un établissement conventionnel et qui souhaiterait migrer vers une banque participative. En règle générale, cela est très difficile particulièrement pour les clients détenant un crédit immobilier car ils doivent rembourser par leurs propres moyens l’intégralité de leur financement avant de pouvoir changer d’établissement.

Au lieu de cela, la MoucharakaMoutanakissa permet à la banque participative d’acheter une part du bien immobilier du client. Avec les fonds fournis, celui-ci rembourse son crédit immobilier.

Par la suite, le client récupère petit à petit la propriété de son bien auprès de la banque participative au fur et à mesure des remboursements. En dépit de tous ces efforts d’adaptation, des professionnels estiment que le Maroc s’en tient encore au minimum syndical, puisqu’il n’est pour l’heure question que d’assurer la neutralité fiscale pour la finance participative. Ceci alors que les exemples de bien des pays ont prouvé qu’une fiscalité incitative est de nature à encourager le développement de cette industrie.

Au-delà, des experts reprochent au cadre fiscal qui est en train de se mettre en place pour la finance participative d’assimiler ces produits aux solutions bancaires conventionnelles, ce qui par extension réduit les solutions islamiques à un simple habillage des produits bancaires classiques.

Au lieu des ajustements progressifs apportés jusqu’à présent on recommande de mettre à plat tout le système pour réfléchir à un cadre qui s’adapte non seulement à la structuration financière des produits participatifs, mais le plus important à l’esprit de la charia.

Neutralité fiscale : Encore du chemin

Si certains professionnels de la finance participative réclament une fiscalité incitative pour cette nouvelle industrie, d’autres opérateurs rappellent que la neutralité déjà n’est pas encore garantie même avec les apports du projet de loi de Finances 2018.

D’autres ajustements sont en effet encore nécessaires, insistent-ils. Par exemple, quand un client rembourse par anticipation un financement, le montant payé est assujetti à la TVA, ce qui induit un impact fiscal sur la marge abandonnée alors que la logique voudrait qu’il en soit exonéré. Aussi quand un client se rétracte sur un financement Mourabaha, la marge sur la cession du bien effectuée par la banque supporte une TVA de 20% comme pour toute cession normale alors que les opérateurs estiment qu’il s’agirait plutôt d’appliquer un taux de 10% comme cela a cours pour la Mourabaha.

leseco

13 NOUVELLES ENTREPRISES POUR LA 4E COHORTE DUPROGRAMME ELITE MAROC

Il s’agit d’entreprises à fort potentiel opérant dans différents domaines d’activité, notamment le secteur industriel, l’agro-alimentaire, l’électro-ménager, les télécommunications, d’après les explications fournies par les responsables de la place casablancaise.

« Elite Maroc est passé aujourd’hui de 35 à 48 entreprises, soit un chiffre d’affaires consolidé de l’ordre de 14 milliards de dirhams (MMDH) », a indiqué Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, précisant que ces entités opèrent dans 16 secteurs variés et emploient plus de 11.000 personnes.

Elite est un programme développé par le London Stock Exchange Group et déployé pour la 1ère fois en 2012 par sa filiale BorsaItaliana (Italie), en vue d’accompagner le développement des PME sur le marché financier.

Adapté et mis en place au Royaume Uni en 2014, il fera son entrée dans plusieurs pays d’Europe une année plus tard. Le Maroc est le 1er pays non européen où ELITE a été déployé.

Depuis son lancement dans le Royaume en avril 2016, le programme Elite offre aux PME des modules de formation afin de les aider à appréhender les outils nécessaires pour améliorer leur gouvernance, leur business plan, ainsi que leur visibilité vis-à-vis des investisseurs.

La cérémonie a également été l’occasion pour 3 entreprises de la 1ère Cohorte d’Elite d’obtenir la certification «ELITE», en l’occurrence 10 Rajeb, Energy Transfo et Iwaco.

Cette certification leur garantit une visibilité certaine auprès des investisseurs nationaux et internationaux et leur facilite le financement, surtout qu’elles ont accès à une plateforme digitale visible à plus de 600 investisseurs, 180 fonds d’investissements et une centaine de partenaires d’Elite, a précisé le directeur général de la Bourse.

Concernant les critères de sélection de ces entreprises, M. Hajji a fait savoir que le tri se fait non seulement par rapport aux aspects purement financiers, mais il prend aussi en compte « les ambitions affichées par les entreprises qui décident de rejoindre notre programme ».

De son côté, Luca Peyrano, PDG d’Elite, s’est félicité du succès de cette expérience au Maroc, en mettant la lumière sur les entreprises marocaines les plus prometteuses.

Le programme « accompagne désormais l’émergence du Maroc en tant que hub financier », a-t-il assuré, saluant l’engagement de la Bourse de Casablanca à accompagner les PME du pays.

MOODY’S OPTIMISTE POUR LE SECTEUR BANCAIRE MAROCAIN

L’agence de notation s’attend à ce que le secteur bancaire marocain continue à afficher de bonnes performances sur les mois à venir malgré la montée du risque d’impayés avec l’extension en Afrique.

Dans un récent rapport, Moody’s a passé en revue le système bancaire marocain pour ressortir avec une opinion positive, notamment en ce qui concerne les perspectives. Il faut dire que la solidité de l’environnement opérationnel avec en l’occurrence une croissance du PIB réel attendue à 3,5% en 2018 et à 4,5% en 2019. Pour Olivier Panis, vice-président de Moody’s, agent principal de crédit et auteur du rapport: «Les politiques macroéconomiques saines du pays, la diversification des échanges et la transformation industrielle soutiendront les exportations et l’investissement et stimuleront la croissance du crédit des banques». L’agence de notation s’attend donc à une accélération des prêts dès l’année prochaine, d’autant plus qu’avec les investissements publics et privés ne pourront que faire croître les besoins de financement. Par ailleurs, bien que la formation du risque de crédit diminuera légèrement, le stock de prêts à problèmes restera élevé au cours des 12 à 18 prochains mois principalement en raison des concentrations de prêts et de l’exposition élevée aux portefeuilles plus risqués liés aux petites et moyennes entreprises et à l’Afrique subsaharienne. Les prêts non productifs représentaient 7,4% des prêts bruts en juin 2017.

Parallèlement, les matelas de fonds propres continueront à dépasser les exigences réglementaires, mais ils diminueront légèrement à mesure que la croissance des prêts s’accélérera. Le capital des banques – avec un ratio Tier 1 rapporté à l’échelle du secteur de 11,5% – n’a qu’une capacité limitée à absorber des pertes de crédit supplémentaires. Les bénéfices des banques seront soutenus par une croissance plus forte des prêts domestiques, des frais et des commissions en hausse et des portefeuilles d’Afrique subsaharienne à plus haut rendement. Cela sera partiellement compensé par la pression sur les marges nettes d’intérêts et le provisionnement des pertes sur prêts représentant environ 30% du revenu avant provisionnement. Par conséquent, les rendements des actifs resteront globalement stables. Enfin, la liquidité des banques a progressivement augmenté, avec un ratio de liquidité de 143% en décembre 2016 et restera solide malgré l’accélération des activités de prêt, estime Moody’s.

Les ECO

PLACE FINANCIÈRE : L’ARBITRAGE, CLÉ DU SUCCÈS

La troisième édition des Journées d’arbitrage de Casablanca, parrainée par Casablanca Finance City, qui se tient les 3 et 4 novembre à Casablanca met l’accent sur le continent africain et la place du CIMAC en tant que centre d’arbitrage non seulement marocain mais pour toute l’Afrique.

Être un hub financier nécessite plusieurs pré-requis, parmi eux un mécanisme fluide de règlement de litiges entre entreprises. En dehors du traditionnel système judiciaire, l’arbitrage et la médiation occupent une place de choix dans le règlement de litiges à l’échelle internationale. Le Maroc et l’Afrique ne dérogent pas à cette règle. Intervenant lors de la troisième édition des Journées d’arbitrage de Casablanca, parrainée par Casablanca Finance City, qui se tient les 3 et 4 novembre courants, au Hyatt Casablanca Hotel, Emmanuel Gaillard, associé au parisien Shearman& Sterling, expliquait que «le royaume dispose d’un environnement favorable à l’arbitrage». Le professionnel évoque à juste titre les différentes conventions y afférente et que le Maroc a été parmi les premiers pays du continent à les parapher, notamment la convention de New York ou encore celle de Washington. L’expert souligne aussi la mise à la disposition du Maroc, depuis 2007, d’une loi moderne et favorable à l’arbitrage ainsi que de juges aussi favorables à l’arbitrage, lui permettant de faire face à la concurrence féroce que vit le marché de l’arbitrage. Pour Saïd Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City (CFC) c’est qu’«en tant que première place financière africaine qui vise à offrir à ses membres un cadre privilégié pour accéder aux opportunités africaines, nous reconnaissons toute l’importance de nous doter d’un centre d’arbitrage de premier plan». Il ajoute que la mise en œuvre effective de la médiation et l’arbitrage dans le cadre du CIMAC viendront offrir aux opérateurs économiques, notamment africains «des alternatives plus rapides, moins coûteuses et surtout plus fiables». Une démarche qui s’inscrit d’ailleurs en droite ligne avec l’engouement réel en faveur des modes alternatifs des règlements des différends partout dans le monde, mais également en Afrique qui fait que cet engouement «incite CFC à s’investir pleinement dans cette optique et de promouvoir le CIMAC», souligne Ibrahimi.

20 milliards de dollars à capter

En effet, d’après LeyouTamerou, fondatrice et directrice général d’I-ArbAfrica à AdisAbeba, 20 milliards de dollars ont été déboursés en arbitrage dans les pays arabes au cours des 10 dernières années. En Égypte, ce sont 20 milliards de livres sur la décennie écoulée. Cependant, en dépit de ce niveau de dépenses qui semble aussi important, la professionnelle souligne que le centre d’arbitrage égyptien avait enregistré l’année dernière le plus grand nombre d’arbitrages internationaux depuis sa création dans les années 70. «Ce nombre était de 9 cas», s’exclame-t-elle en ajoutant qu’il demeure dérisoire. Tamerou estime d’ailleurs que le continent, compte tenu de la montée des échanges intra-africains ou encore la réintégration du royaume dans l’Union africaine ainsi que le nombre croissant d’investisseurs internationaux sur le continent devrait lui valoir des recettes issues d’arbitrage allant jusqu’à 20 milliards de dollars. Pour sa part Dorothy Ufot, membre de la Cour d’arbitrage du CIMAC et associée fondatrice de Dorothy Ufot& Co à lagos, souligne la prolifération des centres d’arbitrage en Afrique, dont le nombre a atteint 79 centres. Un nombre énorme mais qui se justifie par la croissance des investissements qui peuvent justement contribuer à la croissance de disputes potentielles.

L’avocate souligne par ailleurs que seulement les plus compétitifs vont survivre et pose la question d’un possible rapprochement entre ces différents centres pour disposer d’un centre pour tout le continent. Ufot a aussi mis l’accent sur l’importance de la confiance que se doivent de dégager les centres africains pour limiter le recours aux centres internationaux. Éradication de la corruption, stabilité politique ou encore la formation continue constituent quelques-uns de ces prérequis nécessaires pour que les centres africains s’approprient les affaires internationales intervenant sur son sol. Dans cette logique, il faut dire que la dimension du CIMAC se veut continentale, en plein accord avec les priorités du royaume dans le développement des relations avec l’Afrique subsaharienne, d’autant plus que ce centre compte déjà plusieurs arbitres en provenance de pays africains. Cette compétence africaine permettra d’assurer et de conforter l’émergence du CIMAC en tant que centre d’arbitrage et de médiation dévolu à l’Afrique alors que jusqu’à présent, les investisseurs internationaux et les opérateurs africains sont contraints de solliciter les compétences de cours arbitrales étrangères, le plus souvent européennes et notamment celles de Londres et de Paris.

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Enquête nationale sur l’emploi : Introduction de nouvelles dimensions à partir de 2018 (HCP)

 Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a annoncé la diffusion, à partir de 2018, de nouvelles informations statistiques, introduites dans l’enquête nationale sur l’emploi.

« Pour tenir compte des mutations qui s’opèrent dans la société marocaine, des engagements du Maroc dans le processus de la régionalisation avancée et du suivi-évaluation des Objectifs de Développement Durable », le HCP a indiqué, dans un communiqué, qu’il a été procédé à la révision de l’intégralité de ses enquêtes permanentes dont l’enquête nationale sur l’emploi qui a été lancée dans sa nouvelle configuration à partir du premier trimestre 2017.

Selon le communiqué, les axes de réforme de cette enquête ont porté, entre autres, sur l’introduction de nouvelles thématiques dans son champs d’investigation, qui s’est élargi à de nouvelles dimensions et l’élargissement de l’échantillon de 60.000 à 90.000 ménages afin d’assurer une meilleure couverture et représentativité géographique et de fournir, en plus du niveau national, des informations sur le marché du travail à l’échelle des 12 régions.

Il s’agit, en particulier, de questions visant à mieux appréhender les types de formation, la relation entre les compétences de la main d’œuvre et les métiers exercés, la situation de la femme vis-à-vis du marché du travail, les caractéristiques des entrepreneurs, les types d’emplois indépendants, les niveaux de couverture médicale et de retraite, la mobilité des actifs occupés entre les lieux de résidence et de travail, les inégalités salariales, l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication et les caractéristiques des immigrants installés au Maroc.

Les résultats portant sur ces nouvelles dimensions seront publiés selon une cadence prenant en considération le caractère conjoncturel ou structurel de la thématique étudiée, a conclu la même source.

LA VIE ECO

Financement de l’agriculture : Tamwil El Fellah, près de 800 MDH de crédits et 73 000 clients

 Acteur de référence en matière de financement de la petite agriculture, Tamwil El Fellah réitère son engagement dans le cadre du soutien au Plan Maroc Vert en promouvant des petites et moyennes exploitations agricoles présentant des projets rentables et viables et exclues du financement bancaire classique.

Afin d’accompagner la dynamique engendrée par le Plan Maroc Vert et permettre à la petite agriculture d’accéder au financement en tenant compte de ses contraintes et besoins réels, le GCAM a lancé, en partenariat avec l’Etat, la société de financement pour le développement agricole Tamwil El Fellah (TEF). Les petits agriculteurs ciblés sont ceux inscrits sur les listes de programmes gouvernementaux, et qui sont situés au niveau des zones marginales (bour défavorable, montagne et oasis).

Lors du lancement de ses activités en juin 2010, TEF avait pour mission d’accompagner les agriculteurs bénéficiaires de projets relevant du pilierII du Plan Maroc Vert et n’ayant pas accès au financement bancaire. Ces projets sont au nombre de 480 pour environ 500000 bénéficiaires, et visent, entre autres, à augmenter les revenus des petits exploitants, à travers trois axes d’amélioration. Ils concernent la reconversion en cultures à haute valeur ajoutée (olivier, amandier, vigne, …), la diversification des activités et des productions agricoles destinées à créer des revenus complémentaires comme les produits de terroir (miel, safran…), et l’intensification et/ou la valorisation des filières en améliorant les processus de production (lait, viandes rouges, dattes,…).

Son champ d’intervention a ensuite été élargi aux petits producteurs bénéficiaires des projets d’agrégation, ayant également des difficultés d’accès au financement bancaire. Ce sont des projets d’agrégation situés dans les zones à fort potentiel agricole et à forte valeur ajoutée (zones bour favorables ou irriguées) et bénéficiant principalement d’un investissement privé. Ces projets ont notamment pour objectif de moderniser la production et d’augmenter la productivité agricole.

Par la suite, en juillet 2012, Tamwil El Fellah a été habilité à intervenir en dehors du cadre du Plan Maroc Vert, ceci afin de soutenir la dynamique gouvernementale. Les principaux partenaires de la filiale sont des agences spécialisées chargées de la gestion opérationnelle des projets de l’Etat: l’Agence pour le développement agricole (ADA), l’Agence du partenariat pour le progrès (APP), l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA).

Tamwil El Fellah soutient également la reconversion des systèmes d’irrigation traditionnels en techniques d’irrigation goutte à goutte, l’objectif étant de préserver les ressources limitées en eau d’irrigation et d’être en phase avec le plan national d’économie d’eau en irrigation. De plus, TEF encourage le développement de l’agriculture durable et plus particulièrement la reconversion de l’irrigation gravitaire, faisant appel aux énergies fossiles, à des systèmes d’irrigation localisée utilisant le pompage solaire. A cet effet, le GCAM compte financer 3000 nouveaux projets. S’agissant des activités économiques exercées en milieu rural, elles sont par ailleurs placées parmi les priorités de TEF vu qu’elles permettent d’améliorer les conditions de vie et les revenus des populations rurales et agricoles. Ces activités visent également la diversification des revenus et englobent l’artisanat, le commerce de proximité, tourisme rural, ainsi que d’autres activités génératrices de revenus.

Enfin, àfin d’être en phase avec les modes d’intervention du PMV qui vise l’organisation des agriculteurs au sein de groupements, TEF encourage et cible les coopératives et associations de petits producteurs considérées comme clés de succès de ces projets gouvernementaux. A ce niveau, TEF cible, à l’horizon 2020, 550 coopératives pour un minimum de 10 000 adhérents.

Les résultats de cette stratégie ambitieuse et intégrée sont parlants. TEF a produit, durant le premier semestre 2017, près de 215 MDH de crédits portant ainsi l’encours brut des crédits accordés à 784 MDH. A juin 2017 le groupe a atteint un portefeuille de 72 373 clients dont 23 000 adhérents à des coopératives agricoles inscrites dans les livres du CAM pour le compte de TEF (soit une augmentation de plus de 14 310 clients).

LE MODÈLE DE FINANCEMENT DES PROJETS EN AFRIQUE REMIS EN QUESTION

 Selon les intervenants, l’Afrique a besoin de 200 milliards de dollars par an. Le marché des capitaux finance à peine 5% des projets. Il est désormais nécessaire d’apporter une réponse financière à la mesure des enjeux.

Un débat structuré, bien documenté et surtout réaliste sur le financement de projets en Afrique lors d’une conférence organisée le 26 octobre, à Casablanca, par le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafabank. Selon Youssef Rouissi, directeur général adjoint à Attijariwafabank en charge de la Banque de financement et d’investissement, le choix de la thématique «s’est imposé vu les besoins considérables d’investissement de l’Afrique et de la nécessité d’apporter une réponse financière qui soit à la mesure des enjeux». En effet, selon des études citées par les intervenants, l’Afrique manque d’environ 200 milliards de dollars de financements par an. Si les flux financiers extérieurs vers le continent sont en progression constante, passant de 100 milliards de dollars en 2000 à 183 milliards en 2015, indicateur de l’attractivité croissante du continent auprès des investisseurs, ils s’avèrent encore insuffisants. Selon M. Rouissi, par exemple, rien que pour les infrastructures, l’Afrique arrive à peine à couvrir la moitié du besoin annuel de financement estimé à près de 100 milliards de dollars.

Trouver les leviers pour mobiliser l’épargne intérieure

Et il n’y a pas que les infrastructures ! Le continent fait face à d’autres défis de taille. L’Afrique importe 60% de son énergie : environ 46 milliards de dollars devront être investis chaque année afin de combler ce gap énergétique. Un autre défi majeur concerne la transformation de l’agriculture, sachant que le continent compte plus de 60% des terres arables non cultivées dans le monde, mais importe annuellement l’équivalent de 35 milliards de dollars de nourriture.

De plus, avec une population urbaine qui devrait dépasser les 900 millions d’habitants à l’horizon 2040, le défi de l’urbanisation s’impose également avec tout ce qu’il induit en termes d’investissements dans les infrastructures et les services de base.

Face à tous ces défis, «l’Afrique a besoin d’assurer son autonomie financière et de trouver des leviers pour une meilleure mobilisation de l’épargne intérieure aussi bien à travers les canaux bancaires que ceux des marchés de capitaux, en parfaite complémentarité avec les sources de financement qui s’offrent sur le marché international», estime le DGA de la banque.

A ce titre, le marché des capitaux, y compris le capital-investissement, ne sert pas de vrai levier et sa contribution reste limitée en Afrique. A en croire Lamia Merzouki, DGA de Casablanca Finance City, ce canal contribue à peine à hauteur de 5% au financement des entreprises contre 95% assurés par le secteur bancaire. Pour elle, ceci s’explique entre autres par l’essor de grands groupes bancaires panafricains, notamment marocains, au moment où les marchés boursiers africains manquent de taille critique.

Mais l’explication est aussi culturelle ! Badr Benyoussef, directeur du développement de la Bourse de Casablanca, soutient pour sa part que les PME n’appréhendent pas encore clairement et comme il le faut la Bourse et restent culturellement à l’écart de ce moyen de financement. Il estime que l’effort d’éducation et de vulgarisation doit être soutenu pour changer cette situation. «Un travail de sensibilisation et de formation s’avère ainsi nécessaire», ajoute-t-il.

Le développement des PPP, une nécessité

Cela dit, les panélistes relèvent que même au niveau des banques, l’accès au financement des PME n’est pas toujours facile. «Car souvent elles ne répondent pas à tous les critères d’éligibilité imposés par les banques, parfois lourds et difficiles d’être remplis par une TPME», concède Younes Addou, vice-président Finance d’OCP Africa. Koen Beckers, PDG d’Albatros Energy, estime lui aussi que le problème ne réside pas toujours dans le financement, mais souvent dans les projets eux-mêmes qui sont parfois non bancables. Les intervenants de tous bords insistent également sur le fait que les financements à long terme, particulièrement pour les grands projets énergétiques ou d’infrastructures, manquent davantage. Devant le manque de ressources de la majorité des États africains, le privé est appelé à la rescousse. D’où la nécessité d’accélérer le développement de partenariats public-privé (PPP) en vue d’attirer les investissements pour les infrastructures et les services concessionnels, comme le recommande Koffi Klousseh, directeur du développement de projets du Fonds Africa 50. Aussi, l’accompagnement des TPME pour présenter des projets qui peuvent prétendre à des financements et convaincre l’investisseur est nécessaire. «Souvent l’investisseur (ou le banquier) et le porteur de projet n’ont pas les mêmes attentes et n’appréhendent pas les réalités à travers le même prisme. De ce fait, on arrive rarement à trouver des bailleurs de fonds pour des projets pourtant viables», conclut Koffi Klousseh.