PROXIMO Revue de presse 23 02 2018

aujourd'hui

Déclaration de l’IR pour particulier : Délai supplémentaire jusqu’à fin juin

C’est officiel. Le ministère de l’économie et des finances vient de proroger le délai de dépôt et du paiement par voie de procédé électronique de certaines déclarations fiscales. Les contribuables concernés ont ainsi jusqu’au 30 juin prochain pour procéder au paiement de l’IR sur leurs revenus.

Dans les détails, l’article premier de la décision de Mohamed Boussaid stipule que «les contribuables bénéficient d’un délai supplémentaire jusqu’a fin juin 2018 pour effectuer par voie électronique le dépôt et le paiement de l’impôt dû concernant les déclarations fiscales».

Sont concernées par cette décision notamment les déclaratione annuelles du revenu global pour les personnes titulaires de revenus fonciers, de revenus salariaux, des produits de placements à revenu fixe taxés au taux de 20% et des revenus et profits de source étrangère prévue à I’article 82 du code général des impôts (CGI). Les déclarations de versement des revenus et profits de capitaux mobiliers de source étrangère prévue à I’article 173-1 du CGI, sont également concernés

Les ECO

LE TERROIR MAROCAIN EN FORCE AU SIAP

Les produits du terroir marocain seront fortement présents pour la sixième année consécutive au Salon international de l’agriculture de Paris (SIAP) qui tient sa 55e édition du 24 février au 4 mars, indique l’Agence pour le développement agricole (ADA).

Organisé sous le thème «L’agriculture : une aventure collective», le SIAP, rendez-vous incontournable des grandes cultures, de la gastronomie régionale et internationale, des produits du terroir et de l’élevage, est considéré comme la plus grande manifestation agricole française destinée au grand public.

En effet, pas moins de 30 exposants des produits du terroir, issus de toutes les régions du Maroc, feront le déplacement à Paris pour présenter plus de 200 produits du terroir à haute valeur marchande tels que les produits labellisés AOP et IGP.

Un large éventail de produits a été sélectionné pour mettre en évidence et démontrer le saut qualitatif de l’offre marocaine aux 700.000 visiteurs attendus durant les 9 jours de ce rendez-vous mondial de l’agroalimentaire.

L’ADA considère ce salon comme une importante opportunité pour prospecter et nouer des contacts d’affaires avec d’importants importateurs potentiels pour trouver de nouveaux débouchés à ce secteur et booster davantage les exportations des produits du terroir.

VERS LA CLARIFICATION DU RÉGIME DE CONTENTIEUX DE L’ÉTAT

Pour mettre à profit la fluidité des procédures devant les juridictions commerciales et arriver à assainir plus rapidement le contentieux de l’État, les juges opèrent désormais une distinction théorique entre les contrats administratifs et les contrats privés conclus par l’administration.

Le conflit de compétence est l’apanage de tout système judiciaire. Au Maroc, le contentieux commercial de l’État et de ses démembrements (établissements publics, collectivités territoriales…) est, en théorie, du ressort des tribunaux administratifs en vertu de l’article 8 de la loi 41/90 régissant ces juridictions. Ces derniers statuent, entre autres, «(…) sur les litiges relatifs aux contrats administratifs et les actions en réparation des dommages causés par les actes ou les activités des personnes publiques». Ainsi, dans la pratique judiciaire, tout conflit opposant une personne morale de droit public et un particulier et/ou une entreprise, est déféré devant le juge administratif. Seulement, dans le cadre d’une action judiciaire entreprise par un opérateur téléphonique contre la commune de Sefrou – pour des factures non-payées -, qui dure depuis 2016, la tendance jurisprudentielle est en train de changer puisque la juridiction de second degré et la Haute Cour ont refusé l’exception d’incompétence de la commune, qui a voulu déféré l’affaire devant le tribunal administratif. Un refus motivé par «l’absence d’éléments et des conditions du contrat administratif qui accordent des privilèges juridiques à l’administration face aux personnes de droit privé, il n’y pas lieu d’appliquer l’article 8 de la loi 41/90 et donc le tribunal compétent est le tribunal de commerce». Ainsi, pour mettre à profit la fluidité des procédures devant les juridictions commerciales et arriver à assainir plus rapidement le contentieux de l’État, les juges opèrent désormais une distinction théorique entre les contrats administratifs et les contrats privés conclus par l’administration. Ces derniers étant assimilés à des contrats commerciaux au même titre que les actes passés entre personnes privés. Il est en effet apparu anormal que des contrats portant sur le même objet et se rapportant au même type d’opération soient qualifiés différemment, soumis à des régimes différents et relèvent d’un contentieux différent.

Pour opérer cette différenciation, les magistrats se basent, selon les arrêts rendus, sur l’existence (ou non), de clauses exorbitantes de droit commun, qu’ils définissent comme étant celles dont «l’application est subordonnée à des pouvoirs que seul l’administration détient». Il peut s’agir des clauses accordant une exonération fiscale aux cocontractants, ou celles qui confèrent à l’administration le pouvoir de résiliation du contrat pour motif d’intérêt général, sans qu’il n’y ait faute du cocontractant ou encore les dispositions prévoyant un contrôle de l’administration sur les tarifs pratiqués sur son cocontractant ou sur les membres de son personnel. C’est donc un critère à l’appréciation de l’administration : si elle veut que le contrat soit administratif, elle va y insérer des clauses qui le distinguent de celles conclues habituellement entre particuliers. La commune de Sefrou, n’ayant pas introduit de clauses de ce type dans son contrat avec l’opérateur, la Cour d’appel commercial de Fès a ainsi renvoyé l’affaire devant sa sous-juridiction pour un traitement de fond, rejetant le caractère administratif de la convention.

L’État engage souvent sa responsabilité contractuelle

Dans le dernier rapport d’activité de l’Agence judiciaire du royaume, la répartition des dossiers ouverts contre l’État par type de contentieux, démontre que le contentieux administratif représente 54% de ces nouvelles affaires, le contentieux judiciaire représente 40% alors que les dossiers de la procédure amiable représentent 5%. La classification de ces dossiers par nature de litige montre qu’environ 34% des dossiers ouverts portent sur la responsabilité contractuelle et/ou délictuelle de l’État, suivis par les recours en annulation et les recours liés à la fonction publique (17%), ensuite les dossiers portant sur le correctionnel et autre contentieux civil (10%) et les actions en justice liées au domaine sociale (9%). Les départements ministériels sont les premiers concernés avec un taux de 77%, suivis des collectivités territoriales (9%), les établissements publics (8%) et enfin les hauts commissariats avec un taux de 6%.

UN COMITÉ STRATÉGIQUE POUR PLUS D’EFFICACITÉ

Le gouvernement a finalisé le cadre d’action de la nouvelle structure chargée du pilotage de la Stratégie nationale de développement durable. Le nouveau comité sera chargé de l’intégration de l’évaluation stratégique environnementale ainsi que d’émettre des avis sur la mise en œuvre de la stratégie nationale.

Un nouveau décret qui met en place un comité stratégique du développement durable est à l’ordre du jour du Conseil de gouvernement qui se tient aujourd’hui. L’instance qui regroupe l’ensemble des départements ministériels devra assister les intervenants dans la mise en œuvre de la stratégie nationale, mais aussi d’apporter les correctifs nécessaires à l’occasion des bilans d’étape qu’elle sera amenée à faire. La création de la nouvelle instance intervient après l’entame des réunions du comité de pilotage de la stratégie qui ont commencé en novembre 2017. La poursuite de la transformation institutionnelle atteint donc son point culminant, après que le Conseil national de l’environnement ait entamé sa mise à jour en se dotant des attributions qui découlent de la Charte de l’environnement, de même que la restructuration a aussi concerné le secrétariat d’État chargé du Développement durable qui prend en compte les nouvelles missions qui lui sont assignées. À noter aussi que le nouveau comité sera chargé de l’intégration de l’évaluation stratégique environnementale. Il s’agit de «l’assujettissement des politiques, des stratégies et des plan de développement sectoriels ou régionaux susceptibles d’avoir des incidences sur l’environnement à l’évaluation stratégique», indique la nouvelle réglementation. Le travail de la commission stratégique dépendra surtout des comités régionaux des études d’impact sur l’environnement, pour faciliter leurs conditions de travail au niveau territorial de la région.

Lutter contre les inégalités spatiales

La réduction des inégalités territoriales sera le thème principal sur lequel le comité stratégique devra se pencher. Il s’agit de la validation des programmes qui imposent des critères d’éligibilité pour le soutien des communes à surmonter le déficit en infrastructures. La gouvernance du développement durable est rendue difficile par le fait que, pour assurer la gestion commune des ressources naturelles, des mécanismes de régulation doivent être mis en place pour favoriser la prise de décision à différents niveaux. Le diagnostic réalisé par le gouvernement sur cet aspect montre en effet qu’un certain nombre de dysfonctionnements subsistent, essentiellement «le manque de coordination dans la mise en œuvre des stratégies, la longueur des procédures, le chevauchement des compétences et des difficultés à appliquer les textes au niveau local». La principale conclusion a été que chacune des administrations a tendance à «décliner le développement durable selon les particularités de leur secteur, ce qui nécessite de rompre avec la complexité et la multiplication des projets et des comportements qui nuisent à l’économie des ressources ou à l’équité», ajoute la même analyse effectuée à l’issue de l’établissement de la SNDD. Par ailleurs, de nombreuses administrations ministérielles, de nombreuses agences, de nombreux fonds…concourent aujourd’hui au développement durable -chacun traçant une feuille de route qui lui est propre. Ce qui a amené le gouvernement à procéder à la création de ce comité stratégique qui aura pour principal mission la garantie d’une mise en œuvre efficace des différents plans d’action mis en place. Enfin, la bonne gouvernance du développement durable ne peut se faire sans une «police de la durabilité» favorisant les moyens de contrôle des administrations, tout en instaurant, à tous les niveaux des territoires, des sanctions appropriées.

L’efficacité énergétique en ligne de mire

La stratégie de l’agence marocaine de l’efficacité énergétique pour la période 2018-2021 s’inscrit en continuité avec les missions du comité stratégique du développement durable. Érigée en priorité nationale, l’efficacité énergétique devra se concrétiser durant les 4 prochaines années par la mise en œuvre du code de l’efficacité énergétique dans le bâtiment, le renforcement de l’efficacité énergétique dans l’industrie, la sensibilisation de l’écoconduite et de l’utilisation du véhicule électrique, la promotion des systèmes de pompage photovoltaïques pour l’irrigation ainsi que le programme des mosquées vertes. Ce sont cinq secteurs qui sont classés comme étant les plus consommateurs d’énergie que sont : le transport, l’industrie, le bâtiment, l’agriculture et l’éclairage public.

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Bank Al-Maghrib veut élargir le périmètre du « Crédit bureau » à d’autres fournisseurs de données

Le plan de Jouahri pour rendre le crédit plus accessible aux personnes non bancarisées.

Intervenant aujourd’hui dans un séminaire régional organisé conjointement par la Société Financière Internationale et Bank Al-Maghrib sous le thème «Utilisation de la Centrale des Risques pour les fonctions institutionnelles de la Banque centrale», le Wali de Bank Al-Maghrib a indiqué que Bank Al-Maghrib souhaite élargir le périmètre du Credit Bureau à d’autres fournisseurs de données. Objectif : Rendre le crédit plus accessible aux personnes non bancarisées.

Abdellatif Jouahri a rappelé les étapes franchies par Bank Al-Maghrib durant les dix dernières années pour développer son dispositif d’information financière et rehausser sa convergence vers les normes internationales pour, entre autres, remédier aux problématiques « d’asymétrie de l’information ».

« En étroite collaboration avec la SFI, la Banque a mis en service, dans le cadre du premier pilier et dès 2009, le 1 er Credit Bureau qui a constitué un pas décisif vers l’instauration d’une infrastructure de « creditreporting » moderne et à l’état de l’art. En effet, le dispositif est devenu un outil incontournable pour la prise de décision d’octroi des crédits aussi bien pour les particuliers, les entreprises que pour les associations de micro-crédit » a-t-indiqué.

La décision d’ouvrir le marché à la concurrence avec l’agrément, en 2016, d’un 2ème « Credit Bureau » a constitué un nouveau pas vers l’amélioration de la qualité des services rendus aux établissements de crédit et aux consommateurs. En effet, selon Jouhari, la palette des produits offerts s’est élargie et intègre désormais les outils d’aide à la décision tels que le « scoring de comportement », le « monitoring de portefeuille » et l’«alerting ».

De nouveaux fournisseurs de données

 « Actuellement, bank Al-Maghrib travaille « en étroite » coordination avec le Ministère de l’Economie et des Finances pour faire évoluer très rapidement le cadre légal et réglementaire des « CreditBureaus » afin d’élargir son périmètre à d’autres fournisseurs de données non financières notamment les opérateurs télécoms, les régies eau/électricité », a annoncé le Wali de Bank Al-Maghrib.

Une telle évolution permettra, selon lui, une meilleure accessibilité au crédit pour les personnes non bancarisées comme l’a démontré l’expérience de pays pionniers dans ce domaine.

Indice de perception de la corruption 2017 : petite progression du Maroc

– Sur 180 pays, le Maroc a occupé la 81ème position avec 40 points, au lieu de la 90ème place (37 points) en 2016

– Le Maroc est classé à la 7ème place au niveau des pays arabes

Le Maroc a amélioré de neuf places son classement mondial dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) en 2017, par rapport à l’année précédente, a indiqué mercredi soir Transparency Maroc.

Sur 180 pays, le Maroc a occupé la 81ème position avec 40 points, au lieu de la 90ème place (37 points) en 2016, a précisé l’association lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport annuel sur la corruption au Maroc.

Le fléau de la corruption était toujours une grande problématique, a déclaré à la presse le secrétaire général de Transparency Maroc, Ahmed El Bernoussi, notant que depuis l’annonce par le gouvernement de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption fin 2015, «aucune mesure de mise en œuvre de ses dispositions n’a pu voir le jour jusqu’à présent».

«Nous regrettons l’absence d’une volonté politique pour faire face à la corruption», a-t-il insisté, appelant, à cet égard, à lier la responsabilité à la reddition des comptes.

Au niveau des pays arabes, le Maroc est classé à la 7ème place, derrière les Emirats arabes Unis, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Jordanie, Oman et la Tunisie, indique le rapport.

Parmi les secteurs les plus touchés par la corruption figurent notamment la justice, l’immobilier, la police, l’administration et la santé, a-t-il noté.

Pour faire face à la corruption, le rapport recommande une volonté politique pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la corruption, la promotion de la transparence et de la redevabilité par la réforme et la mise en œuvre de la loi d’accès à l’information, en plus de l’indépendance et l’efficacité de l’Instance de probité et de lutte contre la corruption.

Il met également l’accent sur la nécessité de l’adoption d’une loi sur le conflit d’intérêts et l’efficacité du conseil de la concurrence, la protection des témoins et la réforme effective des lois sur la déclaration du patrimoine (déclaration publique des hauts responsables).

nouvelle tribune

AMO-Étudiants : Un mandat de gestion de la CNOPS à la CDG

Abdellatif Zaghnoun, Directeur Général de la CDG et M. Abdelaziz Adnane, Directeur de la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale ont signé le 22 février 2018, une convention portant sur la gestion et la conservation des ressources financières du régime de l’AMO des étudiants.

En vertu de cette convention, la CNOPS mandate la CDG pour gérer les réserves de sécurité́, les réserves pour prestations restant à payer, ainsi que les éventuels excédents du régime de l’Assurance maladie obligatoire des étudiants que la CNOPS gère en vertu de la Loi 116-12.

Grace à ce partenariat, la CNOPS, tout en se conformant aux dispositions règlementaires en matière de gestion financière de l’AMO, continuera de bénéficier de la sécurité́ et de la rentabilité́ que lui procure la CDG, compte tenu de la nature des fonds confiés, et contribuera à la consolidation de l’épargne institutionnelle.

De son coté́, la CDG, de par sa mission de tiers de confiance dans la gestion des mandats qui lui sont confiés par l’Etat, dont notamment ceux relatifs à la protection sociale : Retraite et assurance maladie obligatoire, apporte les moyens humains et techniques et son savoir-faire pour la gestion financière des fonds de l’AMO étudiants au mieux des intérêts de ce régime.

LA VIE ECO

CGEM : LES GRANDS ENJEUX DU PROCHAIN MANDAT

Aucun candidat ne s’est encore manifesté officiellement n Comme d’habitude, l’issue du scrutin dépendra des grands groupes. Le soutien à la PME, la fiscalité, le dialogue social, les délais de paiement, la défense commerciale sont des dossiers brûlants pour le prochain président.

Qui sera le nouveau patron des patrons ? Après deux mandats de trois ans chacun, MiriemBensalahChaqroun quittera la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) le 12 mai. Son successeur sera connu à l’issue de l’assemblée générale élective du 22 du même mois. D’ici là, des noms circulent, des tandems se tissent et des alliances se défont au gré des ambitions, des résultats des négociations sur les postes, des affinités, des domaines de compétence, des rapports de force et autres paramètres! Pour le moment, il est prématuré de se prononcer «sur les noms des candidats officiels, encore moins de citer des favoris», confie un ancien membre de la confédération qui a côtoyé plusieurs présidents.

Hakim Marrakchi, patron de Maghreb Industries et ancien vice-président de la CGEM, relève que durant les quatre dernières élections, les noms des candidats n’étaient connus qu’à la veille de l’ouverture de l’appel à candidature, généralement la première semaine de mars. «Il n’y a pas de raison pour qu’il en soit autrement cette fois», déclare celui qu’on dit favori de l’actuelle présidente de la confédération. Les intéressés préfèrent souvent se mettre en retrait. Certainement pour bien travailler dans les coulisses afin d’augmenter leurs chances d’être élus. Pas tous! Il y a quelques mois, HammadKassal, ancien président de la Fédération des PME au sein de la CGEM, en tandem avec Omar Chaâbi, avait annoncé sa candidature dans la presse. Aujourd’hui, le vice-président d’Ynna holding, qui réfléchit à se présenter en tant que candidat à la présidence – avec HammadKassal comme vice président- et non plus en tant que colistier, affirme que rien n’est encore tranché pour le moment.

Les autres binômes auront du 12 mars, date du lancement de l’appel à candidature, à la mi-avril pour se déclarer. La campagne sera ouverte le 19 avril. «A l’issue du délai de dépôt des candidatures, le Comité de suivi électoral de la CGEM examinera les dossiers et soumettra son appréciation au conseil d’Administration qui se prononcera sur leur validation», apprend-on auprès de la CGEM. «Il y en a qui veulent que les projecteurs soient braqués sur eux et ceux qui préfèrent sortir le grand jeu le moment venu pour une victoire sûre», commente un membre de l’organisation à qui l’on prête l’intention de se présenter. En réalité, certains candidats de dernière minute s’assurent d’abord du soutien des grands groupes dont le vote est décisif, compte tenu du nombre de leurs entreprises et donc de leurs voix. «Il ne sert à rien de faire cavalier seul, même avec le plus ambitieux des programmes et la plus correcte des intentions. Il faut avoir les faveurs de ces notables, un peu à l’image du collège des grands électeurs des présidentielles américaines», commente un observateur.

Candidatures consensuelles

Durant cette veillée d’armes, quelques noms sont cités fréquemment, en l’occurrence le PDG du groupe de solutions monétiques HPS, Mohamed Horani, qui a déjà présidé l’organisation patronale (juin 2009-mai 2012), Mohamed Talal, président de la commission logistique et patron de La Voie Express, AbdelilahHifdi, président du groupe parlementaire CGEM à la Chambre des conseillers et de la Fédération nationale du transport, Hakim Marrakchi, patron de Maghreb Industries, en binôme avec KhalidaAzbane du groupe éponyme. Un habitué des arcanes de la confédération ajoute que d’autres alliances pourraient se constituer d’ici le 12 mars.

Naturellement, aucune des personnes citées n’a manifesté une quelconque intention de solliciter les suffrages de ses pairs. On en est juste aux supputations comme dans toutes les pré-campagnes. On peut en revanche confirmer qu’à la CGEM, on s’est maintenant habitué aux candidatures consensuelles. En effet, la dernière fois que les élections ont opposé une pléiade de prétendants remonte au mandat Chami (juin 2000-juin 2006). «La présidence n’est pas un poste de pouvoir comme les autres. De plus la mission doit être remplie avec beaucoup de dévouement parallèlement aux occupations personnelles, et ne donne lieu à aucune rémunération», souligne un membre pour expliquer le peu d’intérêt pour le poste.

«Remettre l’entreprise marocaine sur les rails»

Au-delà des candidats à la présidence, «la vraie question est de dresser le profil idéal du candidat qui pourra endosser, dans la conjoncture actuelle, le sacerdoce de représenter le monde des affaires», s’interroge M. Marrakchi. La fonction exige en effet des qualités relationnelles, un pouvoir de persuasion, une expertise large et une maîtrise parfaite des dossiers. Dans la même veine, un grand industriel de l’agroalimentaire insiste sur le fait que le nouveau nom doit surtout être un fin négociateur face à l’Exécutif, étant donné que «de grands dossiers sont en suspens, notamment le dialogue social, les contrats de formation, la fiscalité et les dépenses fiscales, les délais de paiement, et le remboursement des crédits de l’Etat au privé, notamment ceux de la TVA…».

«Il faut une personne qui veillera à remettre l’entreprise marocaine sur les rails», répète M. Marrakchi. «Aujourd’hui, nos entreprises n’ont pas la capacité de créer des produits compétitifs à l’international. Notre économie, où la valeur du travail a nettement baissé au profit de situations de rente, est fragile. Nous continuons de faire face à de grandes problématiques d’industrialisation. De plus, la majorité des secteurs productifs devront commencer ou continuer leur passage à des process digitalisés», analyse-t-il. «Mieux soutenir la PME, défendre la production locale et les industriels, en finir avec la sous-facturation et toutes les pratiques de concurrence déloyale et faire du lobbying pour consolider les mesures de défense commerciale, voilà à quoi devra s’atteler le prochain élu», ajoute notre source proche de la présidence.

 

QUAND LE TRAMWAY ENFONCE LES PRIX DE L’IMMOBILIER RÉSIDENTIEL !

La demande de biens situés en face des lignes de tramway en net recul à Casablanca et Rabat.  Les acheteurs fuient les nuisances sonores et la rareté des places de stationnement. Promoteurs et propriétaires d’appartements se trouvent obligés de revoir leurs prix à la baisse.

Des propriétaires et promoteurs de biens immobiliers situés en face des lignes du tramway se sentent piégés! Ce moyen de transport a «détruit» de la valeur sur son passage. Pourtant, il est censé revivifier les quartiers et redessiner l’espace urbain. Objectif qu’il a atteint dans plusieurs zones mal desservies en transports en commun et souffrant d’un déficit d’aménagement. Mais, apparemment, dans d’autres, le tramway a eu plutôt un effet négatif. Si certains commerçants ont été les premiers à sentir l’impact du passage du tramway sur leur business, des détenteurs d’actifs immobiliers à usage résidentiel ont fini par constater une baisse de la valeur de leurs biens.

Au départ, la proximité d’une ligne de tramway était un critère d’achat d’un logement compte tenu du gain de temps et d’argent. A leur tour, les promoteurs se sont rués sur les terrains pour construire des immeubles à usage d’habitation ou professionnel.

Effectivement, les prix avaient légèrement augmenté car la demande avait bien suivi. Cela s’est vérifié notamment à Rabat, première ville à avoir constitué un réseau du tramway.

Sauf que cette situation n’a pas duré. Plusieurs habitants et acheteurs potentiels ont déchanté à cause des nuisances sonores, de la rareté des places de stationnement… Du coup, propriétaires désirant déménager et promoteurs ont eu du mal à trouver des acheteurs. «Le centre-ville de Rabat est devenu une zone quasiment sinistrée», se désole un notaire. Certes, les promoteurs peinent à vendre en raison d’une conjoncture globalement morose, mais le tramway n’a pas arrangé les choses ; même après une correction des prix. «Si les appartements ont vu leurs prix reculer de 20% en moyenne depuis quelques années, ceux qui se positionnent sur le tracé du tramway ont, eux, reculé de 5% de plus», martèle un promoteur à Rabat.

A Casablanca, les immeubles neufs situés sur les bd. Abdelmoumen et Anoual enregistrent des taux de commercialisation très bas, malgré des prix attractifs. «Même les villas situées sur l’avenue Sidi Abderrahmane, jusqu’au croisement avec la route d’Azemmour, ont fait les frais de cette situation. Les prix ont chuté de 30%», explique notre source. Affichés initialement à 20 000 DH/m2, des appartements sont proposés à moins de 15 000 DH.

Les biens situés dans les avenues parallèles plus demandés

Les lots de terrain ne font pas l’exception. «Leurs propriétaires ont du mal à convaincre les promoteurs, malgré des remises intéressantes», assure Moncef Lahlou, directeur général de Capital Foncier.

«Par contre, les immeubles ou villas situés en 2e ligne ou dans les ruelles à proximité du tramway sont plus demandés», tempère M.Lahlou.

Un promoteur immobilier relativise, de son côté, l’impact négatif du tramway à Rabat. Plusieurs personnes travaillant à Rabat et habitant Salé (ou inversement) cherchent à acquérir un bien à proximité du tramway. Du coup, la demande dans certains quartiers se fait sentir, sans que les prix ne repartent à la hausse. «A Salé, le neuf se négocie toujours entre 10000 et 11 000 DH/m2 et la seconde main à 9 000 DH/m2 en moyenne», précise ce promoteur.

Dans les deux villes, des professionnels considèrent que le peu de transactions concernant des biens à proximité des voies du tramway s’explique davantage par les arbitrages de certains acquéreurs à pouvoir d’achat moyen, qui souhaitent tirer profit d’une baisse des prix et d’un logement de standing.

Plusieurs commerçants ont mis la clé sous la porte

Le passage du tramway a bridé la demande sur les locaux commerciaux. «Les transactions sur l’immobilier commercial sont très rares sur les axes concernés, que ce soit pour les boutiques, les cafés…», souligne un notaire à Casablanca. Plusieurs commerces ont mis la clé sous la porte, compte tenu de la baisse de la fréquentation. Les propriétaires d’immeubles à usage de bureaux, eux, se trouvent obligés d’acheter des places de parking supplémentaires pour faciliter le stationnement au personnel ou à leurs clients. «C’est le cas d’un client qui a acquis un bureau de 400 m2 sur le bd. Abdelmoumen et qui a dû, en plus, acheter 8 places de parking», illustre le notaire.