PROXIMO Revue de presse 06 03 2018

L'economiste

L’Afrique en quête de leadership

  • C’est décisif pour «rompre avec les pratiques malsaines» qui plombent le développement
  • Dans plusieurs pays africains, «la plupart des leaders tournés vers les intérêts claniques»
  • L’OCP Policy center se penche sur les leviers à activer pour une croissance africaine pérenne

Comment inscrire l’Afrique dans un processus de croissance pérenne? C’est l’une des principales questions placées au centre du débat, lors du Symposium africain de la politique économique. Les participants à cette rencontre, organisée annuellement par l’OCP policy center, se sont penchés sur les différents défis auxquels les pays du continent doivent faire face, afin de consolider la dynamique de développement.

Aujourd’hui, au moment où les chaînes de production sont en pleine transformation au niveau mondial, l’Afrique a-t-elle encore besoin de miser sur l’industrialisation ? Pour différents intervenants, le renforcement des structures industrielles est «incontournable pour assurer le développement des pays, comme en attestent différentes expériences à travers le monde», a expliqué PonyoMaponMatata, ex-premier ministre de la République démocratique du Congo.

Un avis partagé par d’autres experts participant à ce Symposium, dont Cadman Mills, ancien conseiller spécial du président du Ghana. Pour lui, les pays africains sont appelés à renforcer davantage l’industrialisation de certains secteurs, particulièrement l’agriculture. A cela s’ajoute, selon lui, la nécessité de moderniser les modes de productions.

La réussite de cette démarche nécessite notamment de réduire le gap en infrastructures dans différents pays du continent. «Nous devons faire un grand effort pour résorber ce gap en infrastructures», a rappelé Cadman Mills. Au-delà des schémas classiques, l’ex-conseiller spécial du président du Ghana, a estimé que les Etats africains «ne sont pas obligés de rester tributaires des financements étrangers». Il a mis l’accent sur l’importance de la mobilisation des ressources internes.

Le renforcement du processus de développement passe également par l’activation d’autres leviers, plutôt immatériels. En tête, «l’importance de disposer d’un leadership fort», a précisé l’ancien premier ministre de la RDC. Pour lui, cela permet d’avoir «une vision et de fixer une méthode». En clair, il s’agit de «produire» des leaders forts, «sensibles au bien fondé de la fonction publique.

C’est-à-dire qu’ils soient au service de l’intérêt public et non pas à la recherche de l’enrichissement personnel», a-t-il expliqué. L’une des principales faiblesses des pays africains est liée au fait que «la plupart des leaders sont tournés vers des intérêts claniques», a-t-il dit. Dans ce processus de mise à niveau des élites au pouvoir, le rôle des écoles d’administration est stratégique, a-t-il dit.

Ceci est d’autant plus important que, selon plusieurs intervenants, les problématiques des pays africains sont à chercher au sein de leurs institutions. L’importance de leaders forts est liée à la nécessité de couper court à certaines pratiques. En tête, la rente et la corruption. «Il s’agit d’une lutte à mener contre les rentiers qui managent l’essentiel des flux financiers», a estimé PonyoMaponMatata.

Il a mis l’accent sur «les performances» réalisées par son pays au moment où il pilotait le ministère des Finances, puis la primature. «Entre 2010 et 2015, nous avons réussi à réaliser une croissance moyenne annuelle de 8% avec une inflation moyenne de 3%», a-t-il. Il a rappelé qu’il s’est engagé à rompre avec l’ère de son prédécesseur, connu pour ses pratiques malsaines, au point d’hériter du sobriquet «Monsieur 40%», en référence à la part qu’il prélevait sur certaines opérations.

Grâce à un leadership fort et une vision claire, «nous avons investi dans les chantiers des travaux publics, dans la construction des écoles…», a souligné le ministre connu pour sa fameuse cravate rouge, qui lui «rappelle l’engagement pris de couper court aux pratiques de corruption durant son mandat».

Intégration régionale

La dynamique de coopération lancée par le Maroc au niveau africain semble s’inscrire dans la nouvelle logique de l’intégration régionale. C’est ce qui ressort des différentes interventions, qui ont insisté sur le fait que le partenariat entre les Etats, dans une vision d’intégration régionale, doit dépasser les relations purement commerciales. «C’est un long chemin. Plus c’est profond, mieux c’est». Ce sont les principales clés de la réussite de cette dynamique, selon Nauro F. Campos, professeur d’économie à Brunel university of London. Au Maroc, «à part quelques exceptions, les entreprises marocaines considèrent les pays africains comme des marchés pour leurs exportations plutôt qu’une opportunité pour transformer la chaîne de valeur», a estimé, pour sa part, Brahim Allali, professeur à l’ESCA. Celui-ci a souligné qu’il est «temps de changer de paradigme». Pour lui, «la politique tarifaire doit être en phase avec la volonté du Maroc de renforcer la dynamique d’intégration au niveau africain». Il a mis l’accent sur certaines bonnes initiatives, à l’instar du pipeline qui devra relier le Nigeria au Maroc. C’est un «modèle d’infrastructures partagées, qui constituent un véritable accélérateur de l’intégration régionale», a-t-il dit.

Energie: La SIE, nouvel incubateur de startups!

  • Une sortie honorable pour cette structure qui a frôlé la liquidation
  • Passation en cours avec l’AMEE qui devra récupérer le programme des mosquées vertes
  • Le retrait du capital de Masen toujours à l’ordre du jour

Finalement la Société d’investissements énergétiques (SIE) ne sera pas liquidée! La tutelle lui a trouvé une nouvelle vocation qui sera entérinée lors du prochain conseil d’administration, prévu en juin prochain. La SIE jouera désormais le rôle d’incubateur de start-up dans le domaine énergétique, confie une source proche de la tutelle.

Accompagnement, mentoring, financement, exposition nationale et internationale… Le challenge est grand pour la SIE dirigée par Ahmed Baroudi qui a été vidée de son contenu! Le nouveau cahier des charges consistera à favoriser l’émergence d’un tissu entrepreneurial de start-up capable de monter en compétitivité pour décrocher les marchés.

Cet établissement public devra trouver des entreprises en amorçage, innovantes et à fort impact économique, social et/ou environnemental. Une initiative qui apportera une bonne alternative pour les TPE souvent livrées à elles-mêmes. Résultat: le taux d’échec de ces jeunes pousses est important.

Ce qui n’encourage pas l’entrepreneuriat surtout chez les jeunes dont le taux de chômage est en perpétuelle croissance. Autre frein et non des moindres: ce sont les grands opérateurs qui profitent uniquement des grands projets énergétiques structurants (solaire, éolien, hydraulique…). D’ailleurs, Mustapha Bakkoury, lors de sa dernière sortie médiatique a insisté sur le fait que les entreprises nationales et les PME «ne sont pas assez compétitives».

Pour se concentrer uniquement sur sa nouvelle mission, la SIE ne s’occupera plus des projets de développement engagés dans l’efficacité énergétique. Concernant le programme des mosquées vertes, la passation est en cours avec l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE).

L’équipe Mouline récupère ce méga-chantier qui va être redynamisé, à son tour. Notons qu’auparavant, il y avait un chevauchement entre les deux entités sur ce programme. La SIE avait, d’ailleurs, lancé en décembre dernier des appels d’offres portant sur la mise à niveau de l’éclairage et de l’installation électrique de 240 mosquées à Kenitra, Témara et Salé pour un montant estimatif de 3,8 millions de DH.

S’y ajoute un marché de la rénovation des systèmes de l’éclairage, mise à niveau de l’installation électrique, fourniture et installation des chauffe-eaux solaires dans 90 mosquées de Rabat… Un marché estimé à 2,85 millions de DH.

Dans la foulée, la SIE amorce sa sortie du capital de Masen pour céder ses parts (25%) à l’opérateur public ONEE. Un divorce qui se fait dans la douleur, sachant que c’est la SIE qui représentait le bras financier de l’Etat pour la réalisation du mix-énergétique à l’horizon 2020. Cette mission relève désormais des prérogatives de Masen Capital, filiale de la super-agence, après un long bras de fer. (Cf. L’Economiste du 26 janvier 2018).

Une chose est sûre, cette reconfiguration du paysage énergétique permettra de délimiter les paramètres d’intervention des différents acteurs publics qui sont sommés par le Souverain de travailler en parfaite synergie. Un nouveau défi à relever par la tutelle.

Les ECO

LA CGEM LANCE LA VISION NEC

Pour mettre en branle la vision NEC, la CGEM a mis en place une task force chargée de piloter et de mettre en œuvre la vision du secteur privé marocain et fait appel à deux premiers partenaires. Il y a d’un côté le 4C Maroc, et de l’autre Masen et son cluster solaire.

La CGEM a franchi un nouveau cap dans son engagement en faveur du climat. Hier lundi 5 mars à son siège à Casablanca, sous la houlette de sa présidente MiriemBensalah-Chaqroun, le patronat a en effet procédé au lancement officiel de sa vision «Nouvelle économie climatique (NEC)» en présence de tout son staff dirigeant et de deux de ses partenaires dans cette nouvelle aventure avec lesquels il a signé des conventions, notamment Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée du Développement durable, invitée en tant que présidente du Centre de compétences pour le changement climatique (4C Maroc), et ObaïdAmrane, secrétaire permanent du cluster solaire et membre du directoire de l’Agence des énergies durables (Masen).

Selon la patronne des patrons, «le changement climatique et ses effets ne sont pas un problème conjoncturel auquel on doit trouver des solutions ponctuelles, mais plutôt une transformation progressive de l’économie mondiale avec de nouveaux modes de production et de consommation qui nous mènent vers une économie à bas carbone et résiliente à laquelle il faut que l’on soit préparé». C’est pourquoi, explique MiriemBensalah qu’au-delà des risques que le changement climatique représente pour les entreprises, aujourd’hui c’est l’ensemble des opportunités qu’il draine dans différents secteurs que l’on souhaite aborder et approcher. Autrement dit, la vision NEC représente trois types d’opportunités pour les entreprises. D’abord, elle va leur permettre de recourir à des actions de réduction des émissions de GES, ce qui leur permettra à terme une réduction des coûts de production et un accès rapide à de nouvelles technologies innovantes et prometteuses. Ceci concerne déjà les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les processus d’économie de l’eau ou de traitement et de réutilisation des eaux usées, la valorisation des déchets…Ensuite, en acceptant d’intégrer le risque climatique dans sa stratégie globale, la vision NEC lui permettra d’avoir une longueur d’avance, en ayant intégré son coût et anticipé des réglementations pouvant affecter son activitéEnfin, la vision NEC permettra de faire émerger un nouveau tissu d’entreprises qui vont prospérer dans cette dynamique innovante. Il s’agit notamment de celles qui apportent des solutions, des équipements ou des services permettant d’éviter ou de réduire les émissions de GES ou de s’adapter aux effets du changement climatique. Pour mettre en branle la vision NEC, la CGEM a mis en place une task force (voir encadré) et fait appel à deux premiers partenaires. Il y a, d’un côté, le 4C Maroc, et de l’autre Masen et son cluster solaire. Avec le premier, la CGEM va ajouter à ses activités d’encadrement et de formation prodiguées à ses membres via l’Initiative entreprises climat Maroc (IECM), un appui à la mise en place de nouvelle(s) réglementation(s) dont les adhérents à la vision NEC auront besoin pour mener à bien leurs projets. Avec le second, il sera plutôt question d’offrir des opportunités réelles de business aux entreprises dans le domaine des énergies renouvelables. Le cluster solaire est déjà rompu à l’exercice de création de startups innovantes, alors que Masen aimerait bien porter le taux d’intégration locale à ses projets à 40% voire plus !

Une Task Force pour porter la NEC

Pour porter ce chantier, la CGEM a créé un groupe de travail et de réflexion baptisé «Task Force Nouvelle économie climatique», regroupant les forces vives de l’action climatique. Cette task force pilotera et mettra en œuvre la vision du secteur privé marocain. Elle sera l’interface de l’État et travaillera en étroite collaboration avec le ministère de tutelle pour compléter le cadre réglementaire, identifier les besoins en formation, en accompagnement et en financement pour les entreprises, par secteur et par région, et créer un cadre permettant la conclusion de partenariats entre grandes entreprises et PME pour développer une réelle intégration industrielle locale de l’économie climatique.

MAROC-UE

L’ÉQUILIBRE AVANT LA RUPTURE

La «preuve» d’un bénéfice au profit des populations du Sahara est aujourd’hui incontournable pour la reconduction de l’accord de pêche. Un vent de rupture semble souffler cependant du côté marocain.Jouer la carte d’un monde multipolaire n’est pas exclu.

Le partenariat Maroc-UE est devenu malheureusement indissociable de cette guérilla juridique que mènent certains contre les accords conclus entre les deux parties. C’est avec un visage grave que l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Ahmed Reda Chami, a ouvert sa conférence de presse afin de commenter l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) rendu le 27 février. Ce dernier avait en effet, au même titre que celui rendu sur l’accord agricole, validé la convention tant qu’elle ne s’applique aux «eaux frontalières au Sahara». Un coup de froid jeté sur les rapports bilatéraux entre le royaume et le vieux continent. «Il faut rappeler que le Maroc et l’Union européenne ont réagi en front commun en assurant leur volonté de continuer le partenariat. Ils ont également interjeté appel de l’arrêt, ce qui est une procédure normale, mais qui dénote de la volonté de l’Exécutif européen de faire de la realpolitik», explique Tajeddine El Housseini, expert en relations internationales.

Le Parlement européen ayant donné mandat à la Commission pour négocier un nouvel accord, la diplomatie marocaine fera son possible pour prouver le «consentement des populations à travers la consultation de la société civile et de la population via des élus locaux, et mettre en évidence des bénéfices au profit des populations locales. Pour l’accord de pêche, des solutions similaires devront être trouvées pour offrir aux opérateurs concernés la sécurité juridique à laquelle ils ont droit et faire bénéficier les populations des retombées économiques de cet accord», indique Chami. «Ce qui est regrettable, c’est qu’il fallait faire ce travail en amont, avec l’aide d’un cabinet international à titre d’exemple, et préparer un rapport approfondi prouvant que l’État marocain ne touchait en rien aux rendements de la région et que tout cet argent était dépensé au bénéfice des populations locales», explique le professeur El Housseini. Mais malgré cette volonté de limiter les effets de l’arrêt relatif à l’accord de pêche de la part des «europhiles» de la diplomatie marocaine, un vent de rupture souffle. Un certain «ras-le –bol» apparaît côté marocain. Intervenant lors d’un point de presse à l’issue du dernier Conseil de gouvernement, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a souligné que le «royaume a des constantes qui régissent son adhésion aux conventions internationales», expliquant ainsi que le royaume ne pourra, en aucun cas, accepter une «atteinte à sa souveraineté ou un traitement le divisant en deux zones ou le considérant comme une simple autorité administrante». El Khalfi va même jusqu’à considérer qu’en cas d’atteinte à sa souveraineté, «le Maroc ne sera pas disposé à conclure n’importe quel accord et ne poursuivra aucun engagement, y compris l’accord de pêche actuel, en dehors de ce cadre». «En tant que construction régionale, l’Union européenne commence à montrer ses limites», nous explique de son côté le doyen Mohamed Bennani, politologue. «Elle est aujourd’hui très contestée par les populations au sein même des pays fondateur de l’union, et le Brexit a trahi sa fragilité institutionnelle ajoute- t-il. Selon lui, le Maroc «doit jouer la carte du monde multipolaire». Cette approche politique visant à nouer de nouveaux partenariats stratégiques avec la Chine, l’Inde et la Russie est à même de «permettre au Maroc de supporter la pression qu’exercent sur lui ses alliés traditionnels comme l’Union européenne et les États-Unis sur ces questions». Elle représente une issue de secours en cas de détérioration de ses liens avec l’UE et Washington. Et la perspective de la détérioration des relations avec certains alliés n’est pas à écarter. Sur l’ensemble des 28 États membres, le royaume ne peut compter, concrètement, que sur le soutien de la France et de l’Espagne. Néanmoins, il ne s’agit pas de s’enflammer et «s’attendre à un ralliement immédiat de la part de la Chine, de la Russie et de l’Inde sur la position du Maroc sur la question du Sahara». L’abstention de la Russie lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 2285 sur le Sahara est, à cet égard, plein d’enseignements pour la diplomatie marocaine, afin que cette dernière redouble d’efforts…

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Les chambres de commerce et d’industrie entament leur transformation

Une enveloppe de 452 millions de dirhams sera mobilisée

 

Des conventions relatives aux plans de développement des Chambres de commerce, d’industrie et de services (CCIS), ainsi que de leur Fédération ont été signées, lundi à Rabat, avec pour but d’opérer une transformation globale et intégrée de ces entités.

Signées par le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid et le représentant de chacune des douze chambres professionnelles, ces conventions interviennent en application de la Convention Cadre, signée entre le Gouvernement et la Fédération des CCIS, le 2 avril 2014, sous la présidence du Roi Mohammed VI.

L’objectif de ces conventions est l’instauration d’un modèle de gouvernance transparent et efficace, l’implémentation de prestations orientées clients et génératrices de revenus, la mise en place d’une organisation efficace et le repositionnement de la Fédération.

En vertu de ce partenariat, une enveloppe de plus de 452 millions de dirhams sera mobilisée au profit de la transformation globale et intégrée des Chambres de commerce, d’industrie et de services.

Cette enveloppe viendra en appui à la mise en place d’un modèle de gouvernance transparent et efficace, d’un catalogue de prestations de services répondant aux besoins des entreprises en termes d’information et d’accompagnement dans le déploiement de leurs activités, ainsi qu’au développement de projets économiques structurants générateurs de ressources dont, des parcs industriels locatifs, des parcs d’expositions, des zones d’activités ou encore des business centers.

Elalamy a indiqué que les Chambres de commerce, d’industrie et de services, vecteur important pour le développement économique du Maroc, s’engagent aujourd’hui, dans une phase nouvelle de développement leur permettant d’être des acteurs «performants» du développement local et des leviers «stratégiques» du processus de régionalisation avancée.

«Un appui conséquent de l’Etat sera porté à ces entités. C’est une opportunité unique qui leur est offerte pour renforcer leur capacités et monter en gamme dans les services qu’elles offrent», a ajouté le ministre.

Pour Boussaid, ce partenariat qui engage à la fois, l’Etat, les CCIS et leur Fédération, est porteur d’un grand espoir dans la mesure où ces associations professionnelles pourront jouer pleinement leurs rôles d’accompagnement des PME, en particulier, en misant sur la diversification de leurs prestations et un service efficace de proximité.

LA VIE ECO

Pêche côtière et artisanale : 40 villages de pêche et 12 halles de poisson livrés

Pour 2018, l’ONP prévoit la mise en exploitation du marché de gros d’Inezgane et la livraison des marchés de gros de Tétouan et Tanger. En dépit d’un léger recul des débarquements en 2017, le chiffre d’affaires du secteur de la pêche côtière et artisanale a évolué favorablement. L’office compte se servir du solaire pour alimenter les sites non connectés au réseau public d’électricité.

La modernisation du réseau de commercialisation des produits de la pêche se poursuit. C’est ce qui ressort du bilan présenté par l’Office national de la pêche (ONP) à l’occasion de la tenue de son conseil d’administration, mercredi 21 février, à Agadir, sous la présidence du ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch et en présence de la Secrétaire d’État à la pêche maritime MbarkaBouaida.

Le plan d’action et le budget de l’exercice 2018 ont été également approuvés durant cette session. «Les investissements réalisés pour la mise en œuvre des différents chantiers structurants découlant de la stratégie Halieutis se sont traduits par des acquis concrets et mesurables», lit-on dans un communiqué de l’ONP. Parmi ces acquis, l’office a dévoilé la réalisation de 12 halles de nouvelle génération, dont celle de Tanger, en cours d’opérationnalisation et celles de Casablanca et d’Essaouira, dont la réalisation est en cours.

Ces infrastructures modernes répondent aux meilleurs standards internationaux en termes d’équipements, d’organisation et d’hygiène, et permettent de mieux préserver la qualité des produits. Elles favorisent également la fluidité et la transparence des transactions commerciales.

Ayant pour objectif de mieux organiser la deuxième vente des produits de la pêche et de rapprocher les produits de la mer des consommateurs, le réseau des marchés de gros au poisson continuera à être renforcé en 2018 par la mise en exploitation du marché de gros d’Inezgane et l’achèvement de la construction des marchés de gros au poisson de Tétouan et de Tanger.

Ce réseau compte aujourd’hui 10 marchés de gros au poisson répartis sur le territoire. Par ailleurs, 40 villages de pêche et points de débarquement aménagés ont été construits à ce jour dans le cadre de l’exécution du plan de développement du littoral. Ce plan vise à renforcer les infrastructures dédiées à la pêche artisanale et à améliorer les conditions économiques et sociales des marins pêcheurs.

Par ailleurs, l’office promet de poursuivre la mise à niveau et la maintenance des infrastructures et équipements en vue d’assurer des conditions sanitaires optimales et généraliser l’agrément sanitaire à l’ensemble des halles et marchés de gros au poisson qu’il gère.

En outre, afin de renforcer le dispositif de sécurité au sein des superstructures et espaces gérés par l’ONP, et suite au déploiement en 2017 du système de vidéosurveillance au niveau de 10 sites, reliés au centre de supervision aménagé au niveau du siège de l’office, il est prévu, cette année, d’élargir la couverture à une vingtaine de nouveaux sites.

Côté développement durable, les interventions de l’ONP continueront à être marquées par le recours aux énergies renouvelables, notamment solaires, pour mieux servir les sites non connectés au réseau public d’électricité.

Meilleure valorisation des produits

Après le succès des expériences d’Aftissat et de Lamhiriz, il est prévu d’équiper, en 2018, une dizaine d’autres sites.

Il est également envisagé d’introduire la technologie de dessalement d’eau de mer pour assurer, de façon continue, l’approvisionnement en eau potable de certains sites.

Comme nous l’annoncions en primeur en mi-janvier (www.lavieeco.com), les débarquements ont totalisé 1 310 494 tonnes en 2017 pour une valeur de 7,3 milliards de DH. Si le volume débarqué a baissé de 5% par rapport à 2016, la valeur, elle, a augmenté de 6%.

«Cette performance s’explique par une meilleure valorisation des produits, essentiellement les céphalopodes et le poisson blanc dont les prix ont augmenté de 18% et de 9%», selon une source autorisée au sein de l’ONP. Par espèces, les débarquements de poissons pélagiques et blancs se sont établis respectivement à 1165003 tonnes et 68 563 tonnes, en baisse de 5% et 13% en glissement annuel. Mais contrairement aux poissons pélagiques dont la valeur a évolué de 2%, le poisson blanc a enregistré une baisse en valeur de 5%.

Si l’on prend en considération les performances des cinq dernières années, il est à noter que les débarquements et le chiffre d’affaires du secteur ont évolué respectivement de 14% et 29,2% en 2017 par rapport à 2012.

«LES DOMAINES AGRICOLES» SE LANCE DANS LA FORMATION

L’opérateur agricole Les domaines Agricoles vient de créer son académie de formation. Dans ce cadre, des conventions de partenariat ont été signées avec trois grandes écoles françaises d’agronomie, à savoir Agroparistech, Agrocampus Ouest et Montpellier Supagro.

L’Académie a pour objectif de mettre en place une politique de gestion du «Knowledge» et favoriser les échanges entre les Domaines Agricoles et la communauté des scientifiques et des chercheurs.Trois axes majeurs seront développés, à savoir la recherche appliquée, la formation continue et le transfert des étudiants et collaborateurs.

D’une part, Les Domaines Agricoles pourront stimuler l’innovation et développer l’expertise de leurs collaborateurs à travers des échanges scientifiques et des programmes de formation spécifiques de haut niveau. D’autre part, les écoles conventionnées pourront assurer à leurs étudiants, chercheurs, doctorants et enseignants, un accès à un cadre professionnel d’excellence et à des dispositifs opérationnels efficaces et ce, à travers des sorties terrain, des stages, des projets de recherche ou des thèses.