PROXIMO Revue de presse 09 03 2018

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Acier : les partenaires des Etats-Unis mettent en garde contre une guerre commerciale

L’Europe, l’Asie, les institutions internationales et même les leaders républicains font part de leur désapprobation de la décision de Donald Trump.

Après  les tentatives de dissuasion , place aux menaces et aux mises en garde. Les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont réagi avec vigueur à  la signature, jeudi, par Donald Trump de documents instaurant des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis.

Tous, à l’exception du Canada et du Mexique, pour le moment épargnés par les mesures  tant que les négociations sur l’Aléna se poursuivent , regrettent la décision du président américain et affirment étudier des mesures de riposte.

Pékin, première visée par Washington, a ainsi dénoncé une « attaque » contre le système commercial international.  Comme Tokyo, elle met en garde contre « un impact grave » sur l’économie mondiale.

Objet social de l’entreprise : ce que proposent Notat et Senard

La mission remet ses conclusions ce vendredi au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Elle préconise de réécrire le Code civil pour que les entreprises prennent en compte « les enjeux sociaux et environnementaux » de leur activité et puissent définir, si elles le souhaitent, une « raison d’être » au-delà du seul intérêt des actionnaires.

Après huit semaines d’auditions (plus de 200) menées tambour battant,  la mission confiée à Nicole Notat, l’ex-dirigeante de la CFDT, et Jean-Dominique Senard, le patron de Michelin, touche à sa fin. Leur rapport est remis ce vendredi à Bercy au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Le coeur de leurs travaux a porté sur l’évolution de l’objet social de l’entreprise. A ce titre, leur rapport préconise de réécrire les articles 1833 et 1835 du Code civil qui définissent le rôle de l’entreprise pour tenir compte de son environnement au sens large et pas seulement de l’intérêt des actionnaires, tel que cela est rédigé aujourd’hui.

Mais pas question que cette réécriture ne se traduise par une avalanche de contentieux : selon les nombreux juristes consultés par la mission Notat-Senard, la rédaction proposée ne fera qu’entériner une jurisprudence qui existe déjà.

Une portée « symbolique »

Ce que suggèrent les auteurs du rapport a donc, selon eux, essentiellement une portée « symbolique » : il s’agit de recréer de la confiance autour de l’entreprise dont l’image s’est dégradée, notamment auprès des générations qui entrent sur le marché du travail. Pour compléter l’article 1833 selon lequel une société « est constituée dans l’intérêt commun des associés », la mission Notat-Senard propose d’ajouter : « la société doit être gérée dans son intérêt propre, en considérant les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ». La notion « d’intérêt propre » étant plus large que celle des seuls intérêts des actionnaires.

Définir une « raison d’être »

La mission propose par ailleurs de compléter l’article 1835 sur les statuts en ajoutant : « l’objet social peut préciser la raison d’être de l’entreprise constituée ». Il s’agit d’une option laissée à la main du conseil d’administration qui pourra préciser des sujets sur lesquels l’entreprise s’engage : diversité, environnement etc.

Mais en aucun cas, la loi ne pourra définir cette « raison d’être » à la place de l’entreprise. C’est l’équivalent de la notion de « purpose » qui existe dans la « soft law » britannique et qui permet d’inscrire la stratégie de l’entreprise dans une optique de long terme et pas seulement de performances trimestrielles. Le rapport écarte l’idée de créer dans le Code civil un nouveau statut juridique, à côté de celui de SA ou SARL. En revanche, les entreprises qui le souhaitent pourront se dire « entreprises à mission » à condition d’avoir inscrit leur « raison d’être » dans leurs statuts, de l’avoir fait voter par les deux tiers des actionnaires, d’être dotées d’un « comité de parties prenantes » et de faire mesurer par un tiers le respect de leurs engagements.

Administrateurs salariés

La mission Notat-Senard propose enfin de renforcer la présence des administrateurs salariés au sein des conseils d’administration des entreprises de plus de 1.000 salariés, seuil qui pourra être abaissé à terme si les résultats ne sont pas satisfaisants. Le rapport propose la nomination d’un administrateur salarié dans les conseils comportant 8 administrateurs non-salariés, 2 dans les conseils de 8 à 12 membres non-salariés et 3 dans les autres.

LA TRIBUNE

Travailleurs pauvres en Europe : des chiffres alarmants

En dépit d’une amélioration de la conjoncture, la paupérisation des travailleurs s’aggrave en Europe et la situation est encore plus préoccupante chez les chômeurs. À l’heure où les populismes gagnent du terrain notamment en Italie, les défis pour l’économie européenne restent immenses.

La pauvreté s’accroît dans le monde du travail européen. Selon les derniers chiffres de l’Office européen de la statistique publiés il y a quelques jours, la part des travailleurs pauvres en zone euro est passée de 7,3% en 2006 à 9,5% en 2016. Du côté de l’Union européenne à 28, ce taux est passé de 8,3% en 2010 (première année disponible) à 9,6% en 2016. Les effets de la crise et les mesures d’austérité ont contribué à cette paupérisation du monde du travail. Si la réduction du nombre de personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est l’un des objectifs de la stratégie Europe 2020, les derniers chiffres relatifs à la population active indiquent que le pari est loin d’être gagné.

De plus en plus de chômeurs pauvres

Les derniers chiffres de la Commission européenne sont particulièrement alarmants pour la population frappée par le chômage. Sur la décennie 2006-2016, la proportion de personnes sans emploi en risque de pauvreté a augmenté continuellement passant de 41,5% en 2006 à 48,8% en 2016. Dans l’union monétaire, cette part est passée de 39,2% à 48,9%. Évidemment, ces moyennes masquent des contrastes au sein du continent.

Parmi les États membres, l’Allemagne est le pays qui connaît le plus fort taux de chômeurs en risque de pauvreté (70,8%), suivie de très loin par la Lituanie 60,5%. Dans bien d’autres pays, des taux supérieurs à 50% sont également recensés en Lettonie (55,8%), Bulgarie (54,9%), Estonie (54,8%), République tchèque (52,3%), Roumanie (51,4%) ou la Suède (50,3%).

Entre 2006 et 2016, des contrastes apparaissent également en Europe. La Lituanie, la Hongrie et la République Tchèque ont connu de fortes hausses de la proportion de demandeurs d’emploi en risque de pauvreté. À l’opposé, quelques pays dont la France ont connu des baisses sur la même période.

Un salarié sur 6 est un travailleur pauvre

Selon Eurostat, la part des bas salaires parmi les salariés s’élevait à 17,2% dans l’Union européenne en 2014. « Cela signifie qu’ils gagnaient deux-tiers ou moins du salaire horaire national brut médian ». Cette proportion varie énormément d’un État à l’autre et dessine une Europe à plusieurs vitesses. C’est en Europe de l’Est et du centre que les proportions de salariés à bas salaires sont les plus visibles (Lettonie, Roumanie et Lituanie ou Pologne). À l’inverse, la Suède, la Belgique et la Finlande affichent les taux les moins élevés du continent. Quant à la France (8,8%), elle se situe bien en dessous de la moyenne européenne.

Du côté de l’Allemagne, la situation des travailleurs pauvres est plus préoccupante. Les réformes « Hartz » mises en oeuvre en 2003 et 2005, ont favorisé le développement des mini-jobs faiblement rémunérés. La montée en puissance de ces emplois, ces dernières années, a contribué à une précarisation des travailleurs et un accroissement des inégalités de revenus, comme le rappelle une étude de la direction générale du Trésor.

« Cette performance sur le front de l’emploi doit pourtant être pondérée par la hausse des inégalités de revenus et de la pauvreté en Allemagne. Le taux de pauvreté a augmenté nettement entre 2000 et 2005, de 12,5% à 14,7%. La hausse est particulièrement marquée pour les personnes en emploi et plus encore pour celles au chômage. »

Pour faire face à ce risque de pauvreté, plusieurs millions d’actifs ont donc cumulé deux emplois voire plus, comme l’illustre le graphique ci-dessous pour réussir à joindre les deux bouts.

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Maroc : l’offre exportable compétitive, mais pour les produits à faible valeur ajoutée

Près de 60% de l’offre exportable marocaine répondraient à «des choix non stratégiques et ne permettrait pas la transformation» de l’économie marocaine. Un constat sévère du Haut-commissariat au Plan qui a décortiqué le poids des produits made in Maroc dans l’espace produit mondial et la teneur en complexité de cette production. Sur 593 produits, 141 seulement figurent dans le haut du panier !

«Nous avons eu à plusieurs reprises l’occasion de relever l’impératif catégorique d’une diversification du tissu productif de notre économie, afin d’améliorer, dans la durée, notre épargne intérieure par une plus grande distribution d’emploi, et de revenus, et notre épargne nationale par une offre exportable plus forte et plus compétitive», explique Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan.
Une économie essoufflée

Les premières recommandations du Haut-commissariat au Plan (HCP) sur la diversification de l’économie marocaine remontent à 2012 et depuis, la question est régulièrement soulevée «à chacune des présentations de notre budget économique». La mise en œuvre d’une réelle diversification devrait faciliter l’inflexion du modèle de développement que Lahlimi considère comme «étant en état d’essoufflement, voire proche de ses limites».

L’absence d’une réelle diversification économique impacte par ailleurs l’offre exportable marocaine qui, soumise à l’Indice de complexité-produit (Index Product Complexity ou IPC), s’avère avoir un contenu «faible et en dégradation». Un constat expliqué par une étude conjointe entre le HCP et l’université américaine Harvard et qui classe l’offre exportable d’un pays en fonction de deux concepts : l’espace produit et celui de la complexité.

 Deal : Saham cède ses filiales assurance à Sanlam et se transforme en fonds d’investissement

Le rapprochement entre le sud-africain Sanlam et le marocain Saham aura finalement débouché sur le rachat des filiales assurance de ce dernier. Un deal de plus d’un milliard de dollars qui permettra au groupe Saham de se transformer en fonds d’investissement panafricain. Détails.

Le groupe marocain Saham vient d’annoncer la cession de ses filiales assurances au sud-africain Sanlam qui a fait passer sa participation de 46,6% à 100% dans le capital de Saham Finances qui contrôle les filiales assurances du groupe marocain.

Une opération qui s’est chiffrée à 1,05 milliard de dollars sur la base d’une valorisation de 1.450 dirhams par action (158 dollars) et qui permet à Sanlam, « premier groupe d’assurance en Afrique » avec une capitalisation boursière de 16 milliards de dollars, d’étendre encore plus sa présence sur le continent à travers les 35 compagnies d’assurances dans 26 pays qui forment le pôle assurance du groupe Saham. .

Toutefois, ce deal reste assujetti aux accords des différents régulateurs concernés, et donnera lieu conformément à la réglementation boursière marocaine, au lancement d’une offre publique d’achat sur les titres de Saham Assurance Maroc, société cotée à la Bourse de Casablanca.

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Autoroutes du Maroc amorce son chantier de désendettement

Alors que 22 villes marocaines de plus de 100 000 habitants sur 27 sont reliées au réseau autoroutier, l’entreprise publique de gestion de ces infrastructures doit assainir sa trésorerie si elle veut de nouveau engager de très gros investissements.

Dans son dernier budget annuel, l’État a alloué à Autoroutes du Maroc (ADM) une enveloppe de 3,4 milliards de dirhams (environ 300 millions d’euros) pour ses investissements. Un montant moindre que ceux des années précédentes(5 milliards de dirhams en 2014), ce qui montre que 2018 ne sera pas des plus productives pour le bâtisseur public. Bien que le trafic moyen quotidien sur le réseau soit en constante progression (de 7 % en 2016, avec 340 000 véhicules), seuls deux petits chantiers sont prévus : l’autoroute Berrechid-Tit Mellil, d’une quarantaine de kilomètres, et l’élargissement des voies sur le tronçon Casablanca-Berrechid, sur la même distance.

Si le calendrier ne laisse apparaître aucun gros investissement, c’est parce que l’État n’a toujours pas signé de nouveau contrat-programme avec la société. Depuis que s’est conclu le plan 2008-2015, ADM a eu d’autres problèmes à régler. Selon un expert, « la dette cumulée par l’entreprise publique, de 41 milliards de dirhams, ne lui permet pas de s’engager sur de très gros investissements. Il lui faut assainir sa situation financière ».

Un déséquilibre financier

Comme les fonds propres qu’a injectés l’État durant les huit années du contrat-­programme n’ont pas permis de financer la globalité des investissements d’ADM, la société a dû s’endetter. Sur les 54 milliards de dirhams mobilisés pour bâtir 1 800 km, 39 milliards ont été consacrés à 1 039 km d’autoroutes. S’ils ont permis de voir sortir de terre les liaisons Marrakech-Agadir (231 km) et Fès-Oujda (323 km), ils ont en même temps accentué le déséquilibre financier. ADM doit finir de rembourser un crédit alors que le réseau n’est toujours pas rentable. Il faut que 8 500 véhicules l’empruntent quotidiennement pour atteindre l’équilibre ; or ce n’est le cas que sur 1 000 km. Difficile de continuer au même rythme.

Une opération de restructuration de cette dette, considérée comme la plus lourde portée par une entreprise marocaine – mais normale dans le secteur des infrastructures –, a donc été lancée en janvier. « Le défi pour nous, c’est avant tout de préserver la pérennité d’ADM en enrichissant le réseau autoroutier du pays », explique Anouar Benazzouz, directeur général de l’établissement depuis 2014, sans détailler de projets de plus grande envergure.

ADM étudiera les différentes opportunités de reprofilage en vue d’alléger la trésorerie à court et à moyen terme, rassure le directeur général

Ainsi, ADM a racheté ses anciennes obligations en en émettant de nouvelles, mais avec de meilleures conditions. « Le marché permet actuellement de s’endetter avec des taux plus bas et sur des durées plus longues. C’est exactement ce que cherchait l’entreprise », assure l’expert.

Pour rembourser une partie des emprunts en 2018 et 2019, ADM a levé 1,2 et 2,5 milliards de dirhams. Deux montants garantis par l’État sur trente ans. Par ailleurs, ADM s’est libéré d’une partie de son fardeau en contractant l’équivalent de 2,9 milliards de dirhams de dettes en dinars koweïtiens auprès du Fonds arabe pour le développement économique et social, l’un de ses partenaires historiques. « ADM étudiera les différentes opportunités de reprofilage en vue d’alléger la trésorerie à court et à moyen terme », rassure le directeur général. En une année, la dette a déjà baissé de 400 millions de dirhams.

L'economiste

Fraudes à la TVA : La DGI met en garde

Les fraudeurs à la TVA et les faux bénéficiaires de celle-ci sont avertis. Le fisc va resserrer les contrôles pour dénicher les sociétés immatriculées qui déclarent un déficitaire ou nul pour ne pas payer d’impôt. Une note d’information a été publiée dans ce sens ce jeudi 8 mars.

Ainsi, la Direction générale des impôts (DGI) pourrait aller jusqu’au contrôle des actionnaires en cas de soupçon de fraude.

La taxe sur la viande « casher » revue

Le Conseil de gouvernement approuvé, jeudi 8 mars, le projet de décret instituant une taxe parafiscale sur la viande « casher » au profit des comités des communautés israélites marocaines. Ainsi, la valeur de cette taxe passe à 6 dirhams le kilogramme contre 2 dirhams actuellement en vigueur.

Le CESE renouvelle ses instances

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de renouveler ses différentes instances. Le nouveau bureau est composé des membres des 5 catégories qui forment le Conseil et des 7 présidents de commissions. Ainsi, Tarik Aguizoul a été élu représentant de la catégorie des experts, alors que les autres catégories sont représentées par AbderrahimKandila (Syndicats), Abdelkrim Foutat, (Organisations et associations professionnelles), Lotfi Boujandar (Membres es-qualité) et Karima Mkika, (Organisations et associations de l’économie sociale).

Quant aux 7 commissions, elles sont dirigées par Ahmed Rahhou (Affaires économiques), Najat Simo (Emplois), Zahra Zaoui (Affaires sociales), Khalil Bensami (Environnement/Développement durable), Amine Mounir Alaoui (Société de la connaissance et de l’information), LahcenOulhaj (Conjoncture économique, sociale et environnementale) et AbderrahimKsiri, (Régionalisation avancée/Développement rural).

aujourd'hui

Le chômage de plus en plus prépondérant chez les femmes

La représentativité des femmes dans le marché du travail est à renforcer.

Les Marocaines, bien qu’elles soient actives, n’arrivent toujours pas à rattraper le retard observé en ce sens. Et pour preuve, le taux de chômage reste beaucoup plus élevé parmi les femmes que parmi les hommes. Selon les dernières statistiques du HCP, le taux de chômage de la gent féminine est évalué à 14,7% en 2017 contre 8,8% pour les hommes. Notons que le volume de l’emploi s’est accru de 86.000 postes en 2017 dont 31.000 en milieu urbain et 55.000 en milieu rural. Les emplois créés se répartissent entre 57.000 emplois rémunérés et 29.000 non rémunérés.

Ces emplois ont profité à 55.000 hommes et à 31.000 femmes. En évaluant le taux d’emploi par genre, il ressort un écart de 46 points, soit 65,4% pour les femmes et 19,2% pour les hommes. Par ailleurs, le taux de sous-emploi au niveau national est deux fois plus élevé chez les hommes (11,1%) que chez les femmes (5,4%). Dans les villes, ce taux est presque le même (respectivement 8,8 et 9%) alors que dans la campagne, il est 6 fois plus important parmi les hommes (14,1%) que parmi les femmes (2,3%).

Les ECO

DIALOGUE SOCIAL

VERS UN ACCORD FRUCTUEUX EN AVRIL

Trois commissions sur l’amélioration des revenus, les législations du travail et les libertés syndicales, ainsi que les questions liées à l’administration publique ont été mises en place pour accélérer la cadence.  Des promesses concrètes sont attendues avant le 1er mai.

Se dirige-t-on vers une nouvelle revalorisation des salaires, à l’instar de l’expérience du gouvernement Abbas El Fassi? Tout porte à croire, après les rencontres tenues lundi entre le chef de gouvernement et les centrales syndicales représentatives (UMT, CDT, UGTM, UNTM), qu’une volonté dans ce sens pourrait se faire jour. En effet, durant les discussions avec chaque syndicat (individuellement), Saâd-Eddine El Othmani a témoigné une disposition gouvernementale à parvenir à un accord en avril prochain, soit avant le 1er mai, Fête du travail. En d’autres termes, après le round du dialogue social d’octobre 2017, qui a laissé les centrales sur leur faim -surtout après l’adoption de la loi de Finances 2018 sans mesure répondant au cahier revendicatif- El Othmani veut institutionnaliser les contacts et pourparlers avec les syndicats en respect d’un agenda précis. Il fallait donner un signal fort pour contenir une tension sociale qui risquerait de prendre de l’ampleur si un geste dans le sens de l’ouverture n’était pas effectué.

Le chef de l’Exécutif a proposé aux syndicats l’ouverture d’un dialogue tripartite à travers trois commissions thématiques en vue d’aboutir à un accord s’étalant sur trois ans (2018-2020) en perspective de son adoption en avril prochain. Il s’agit de la Commission de l’amélioration des revenus, d’une Commission du secteur privé pour examiner les législations du travail et les libertés syndicales et, enfin, d’une Commission du secteur public pour examiner les questions liées à l’administration publique. En somme, que des sujets chauds qui accaparent l’intérêt des centrales, mais sans toutefois prétendre satisfaire toutes leurs attentes. Certes, le mois d’avril rappelle aussi l’accord de 2011 soutiré par les syndicats dans un contexte social marqué par le Mouvement du 20 février. Cet accord distingue les syndicats qui le qualifient de dépassé de ceux qui veulent le remettre au goût du jour. Les nouvelles négociations gouvernement-syndicats-patronat ne tarderont pas à démarrer avec la volonté d’aboutir à un accord qui puisse satisfaire et les syndicats, et le patronat, ce qui n’est pas une mince affaire, est-il besoin de signaler. Pour accélérer la cadence, une commission préparatoire comprenant des représentants des différentes composantes sociales, économiques et des secteurs gouvernementaux concernés sera mise en place. Son rôle est de donner corps aux plans de travail desdites commissions thématiques.

Ce recentrage du dialogue social autour de thématiques liées aux revenus, au Code du travail et aux libertés syndicales renseigne un peu sur un changement de paradigme qui vise l’efficacité au lieu de se perdre dans des cahiers revendicatifs difficiles à satisfaire. Plus clairement, les attentes liées à l’impôt sur le revenu ou les pensions, par exemple, n’auront pas autant droit au chapitre que les trois sujets susmentionnés. Dans un contexte marqué par l’amenuisement du pouvoir d’achat et les revenus qui n’évoluent pas, il devient judicieux de faire un geste s’inscrivant dans le sens de l’apaisement. En tout cas, pour pallier la tension qui croît au sein des masses laborieuses, relayée par des mouvements de débrayage, Saâd-Eddine El Othmani veut parvenir à un accord concluant. D’un point de vue politique comme social, il en a besoin pour fédérer sa majorité autour d’un projet concret en direction des travailleurs.

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Les réserves d’eau dans les barrages du Royaume augmentent de 38 à 52%

Les réserves d’eau dans les barrages du Royaume sont passées de 38% environ à 52%, avec une capacité de remplissage estimée à plus de 8 milliards de mètres cubes, a indiqué jeudi la secrétaire d’État chargée de l’Eau, CharafatAfailal.

Elle a souligné, dans un exposé devant le conseil de gouvernement sur l’évolution des réserves d’eau, que plusieurs régions disposent désormais de leurs besoins en eau potable alors qu’elles étaient menacées, a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la Société civile, Porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, dans un communiqué lu à l’issue de la réunion du conseil.

Mme Afailal a affirmé que le secteur gouvernemental concerné suit de très près cette situation et présente quotidiennement les données au public, sur chaque barrage et chaque région, via le site internet du ministère.

LA VIE ECO

A Casablanca, l’immobilier de bureau reprend des couleurs

La suroffre qui caractérisait le secteur est en train de se résorber. L’embellie concerne particulièrement les plateaux de bureaux premium. La demande est tirée surtout par les multinationales.

Le marché de l’immobilier professionnel se redresse à Casablanca, après environ trois ans de déprime. Le secteur s’était inscrit dans une phase de ralentissement due à deux facteurs essentiels: une suroffre, tous segments confondus, et un manque de visibilité sur la situation économique du pays. Cette situation avait poussé des entreprises à décaler leur décision d’installation ou de déménagement. Toutefois, cette atonie n’était pas due à la seule conjoncture. Elle  était aussi le résultat d’un marché qui ne répondait pas toujours aux besoins des clients. «Il y a une disparité en termes d’offre de plateaux de bureaux avec beaucoup de segments éparpillés dans toute la ville. Mais l’offre adaptée aux multinationales faisait défaut», explique Amine Maktoum, head of advisory& transaction chez Black Rock Advisory.

La donne a changé; «le marché est dans une nouvelle dynamique, depuis un semestre», affirme Karim Tazi, directeur général délégué de A.LazrakAdvisory and Brokerage. Et d’ajouter : «Nous remarquons une augmentation des transactions, que ce soit en termes de nouveaux entrants ou de déménagements». Sauf qu’elle reste encore timide. La suroffre qui caractérisait le marché se résorbe petit à petit, notamment au niveau des principaux centres d’affaires dont la Marina, Anfaplace et Casanearshore. Il convient toutefois de relativiser.

Les entreprises étrangères tentées par l’acquisition

Si l’embellie touche les segments premium de l’immobilier de bureau, elle ne profite pas aux autres catégories. Actuellement, la demande est orientée vers les bureaux aux standards supérieurs en termes de conception, d’efficience, de localisation et d’offre de services comme les places de parkings, la proximité des moyens de transport ou encore de la restauration… Et c’est ce type d’offres qui est le plus recherché par les grandes entreprises, notamment les multinationales. Les autres catégories, dont les immeubles reconvertis en plateaux de bureaux, sont recherchés par les PME et les strat-up marocaines qui ne disposent pas de budgets conséquents pour s’offrir un siège de qualité supérieure.

Dans ce contexte,  de nouvelles entreprises étrangères s’implantent, notamment de nouveaux venus chinois, en plus des Français et autres nationalités. Cette demande étrangère demeure tournée essentiellement vers la location sur une durée de 6 à 9 ans. D’ailleurs, «en volume, les transactions locatives réalisées par les multinationales ont totalisé près de 32 000 m2 en 2017», assure M.Maktoum. Il y en a qui franchissent le pas en devenant propriétaires. En face, la demande marocaine émane d’entreprises déjà installées, qui cherchent à s’agrandir ou qui sont à la quête d’une offre plus qualitative. Alors que les chefs d’entreprises marocaines privilégiaient essentiellement l’acquisition il y a à peine quelques années, ils ont changé de vision en affichant une préférence pour la location dans des immeubles reconvertis en plateaux de bureaux. Ils sont attirés par des prix jugés abordables dans des quartiers où quelques business centers émergent, à l’instar des boulevards Abdelmoumen, la Résistance,2 Mars…

Chaque quartier d’affaires dispose de son type de clientèle. Si Sidi Maârouf est connu pour abriter les entreprises du secteur IT, le centre-ville est plus orienté vers les services financiers, le conseil… Casanearshore, de son côté, accueille les entreprises qui opèrent dans l’offshoring.

Le redressement du marché n’a pourtant pas impacté le loyer. Les tarifs ont quasiment stagné dans une fourchette comprise entre 100 et 150 DH/m2, et vont jusqu’à 250 m2 pour le premium: Anfaplace, Marina… Ils devraient évoluer dans ces limites cette année encore, en dépit d’une demande plus affirmée. Ce n’est qu’une fois le stock disponible absorbé – près de 2 millions de m2-, que les prix pourraient augmenter suivant la loi de l’offre et de la demande. Pour le moment, c’est un scénario qui incite à la prudence.

De nouvelles superficies seront livrées courant 2018

Avec le développement d’une offre répondant aux besoins des entreprises, internationales spécifiquement, de nouvelles superficies de qualité seront disponibles cette année. «Pendant qu’à la Marina 20 000 m2 sont en cours de finalisation, deux tours de bureaux à Casanearshore d’une superficie similaire seront disponibles. A Casa Anfa, 24 000 m2 seront livrés à partir du 4e trimestre», détaille Amine Maktoum, head of advisory& transaction chez Black Rock Advisory, qui assure que des clients ont déjà signé des promesses de bail dans ce quartier d’affaires.