PROXIMO Revue de presse 12 03 2018

Les ECO

LANCEMENT DE LA BOURSE DE FRET : UN TERME AUX RETOURS À VIDE ?

La Confédération générale des entreprises du Maroc et le hub logistique mondial, TMSA, combinent leur force pour donner une nouvelle impulsion au transport maritime marocain. Les deux partenaires ont lancé, jeudi 8 mars à Casablanca, une plateforme digitale appelée Bourse du fret. Détails.

L'economiste

Permis de conduire : Appel d’offres pour l’examen théorique

Le ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique a lancé un appel d’offres concernant l’examen du permis de conduire. Ce marché concerne la réalisation d’une étude portant sur la révision de la banque des questions/réponses de l’examen théorique en un lot unique. L’ouverture des plis est prévue le 19 avril prochain.

Métiers de la communication : Ce que révèle une enquête

Plus de la moitié des femmes exerçant dans les métiers de la communication au Maroc occupent des postes de managers (52%), selon une nouvelle étude réalisée par l’agence Bonzai et Media Marketing sur le travail en agence de publicité. L’enquête montre que le Maroc enregistre de bons chiffres sur les postes clés occupés par les femmes. En effet, comparé au cas français et anglais, le Royaume fait mieux dans ce domaine. Seuls 16% des postes de directions sont confiés à des femmes en France contre 27% au Royaume-Uni et 33% au Maroc.

En ce qui concerne les métiers de la communication, 72% des répondants disent avoir « confiance en l’avenir du métier et le recommandent volontiers à leur proches ». Ils apprécient particulièrement les sujets sur les lesquels ils travaillent, les nouveaux challenges ainsi que la valeur ajoutée apportée à leur agence. En revanche, ils évoquent le stress, la pression des clients et le manque de reconnaissance parmi ce qu’ils apprécient le moins.

Petits fruits rouges: L’imbattable moteur à l’export

  • 3 milliards de DH de chiffre d’affaires dont 90% sur les marchés extérieurs
  • La valorisation touche toute la chaîne de valeur
  • Le périmètre du Loukkos concentre les 4/5e de la production

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Des petits fruits qui rapportent gros. La filière des fruits rouges se révèle hautement rentable dès lors que les conditions favorables sont réunies. Et c’est le cas dans le périmètre du Loukkos. La zone concentre en effet, les 4/5e de la production nationale de la fraise, la framboise et la myrtille. Des cultures qui affichent une croissance à la fois rapide et soutenue sur la dernière décennie.

Elles génèrent aujourd’hui un chiffre d’affaires avoisinant les 3 milliards de DH et assurent plus de 6 millions de journées de travail durant 9 mois au niveau des exploitations agricoles et des stations de conditionnement. Et l’essentiel de la production est destiné à l’export. La zone du Loukkos compte une vingtaine d’unités de conditionnement et de surgélation installées pour la majorité par des investisseurs délocalisés.

Le périmètre du Loukkos dispose en effet de plusieurs atouts qui expliquent la dynamique. D’abord, la ressource hydrique ne fait pas défaut.  La proximité des marchés européens a ensuite favorisé l’installation de producteurs et exportateurs européens,  notamment espagnols. Le tout, stimulé également par les incitations à l’investissement  contenues dans la stratégie agricole.

Au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, la filière des petits fruits rouges génère 23% de l’emploi agricole. Quant à l’export, elle fait preuve d’un dynamisme sans commune mesure avec les autres cultures. Le volume exporté  représente 65% de la production totale des fraises, 90% des framboises et 95% des myrtilles.

De plus, ses marchés sont beaucoup plus diversifiés par rapport aux agrumes et primeurs. «Pas moins de 30 débouchés sont destinataires», précise la Direction régionale de l’agriculture.  Ces marchés se répartissent entre l’Union européenne,  les pays du Golfe, l’Australie et l’Amérique latine.

Par culture, le fraisier prédomine. C’est la première culture introduite dans le périmètre  avec l’aménagement des secteurs irrigués de Drader, rive droite en 1978 et R’mel en 1980. Elle couvre actuellement  une superficie de 2.400 ha avec une production de plus de 10.800 tonnes.

Elle réalise un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 1 milliard de DH, 90%  à l’export en frais et en surgelé. Le fraisier contribue aussi à la création de 3 millions de journées de travail, soit 25.000 emplois par campagne.

Avec les incitations du plan Maroc Vert, visant en particulier la diversification de la filière, les cultures des myrtilles et des framboises ont été introduites entre 2005 et 2008 dans le périmètre du Loukkos. Depuis, elles  sont en extension remarquable.

En ce qui concerne les framboises, la superficie a enregistré une forte croissance passant de 30 à plus de 840 ha actuellement. Parallèlement, la production a atteint  9.240 tonnes dont 90% sont exportés. Cette dynamique est le fait tout particulièrement  des grandes exploitations et des investisseurs étrangers et marocains qui disposent de moyens logistiques appropriés. Ceci, aussi bien au niveau de la production agricole que de la valorisation et de l’export.

Le myrtillier a démarré en 2008 avec 150 ha et occupe actuellement une superficie  de 1.400 ha, soit 30% des cultures de fruits rouges dans le périmètre du Loukkos. Malgré un coût d’investissement relativement élevé, la myrtille est un marché fructueux avec un prix de vente moyen de 70 DH/kg.

La quasi-totalité de la production est destinée à l’export vers l’Europe et l’Amérique du Nord. La part  d’exportation de cette culture est de 95%.  La myrtille est exigeante en eau: 15 à 20 m3/ha/jour et des pics pouvant aller jusqu’à 80 m3/ha/jour en été. Le dernier de la gamme de la filière est le mûrier dont l’introduction dans le périmètre remonte à l’année 2017. Il est actuellement mené sur 16 ha.

Organisation

La filière des petits fruits rouges vient de se doter récemment de sa Fédération interprofessionnelle. Celle-ci regroupe deux collèges d’opérateurs composés des associations professionnelles existant.

Le collège production  agricole: L’Association marocaine des producteurs des fruits rouges (AMPFR) et le collège valorisation constitué de l’Association marocaine des conditionneurs et exportateurs des fruits rouges (AMCEFR).

Le Matin

Assurances 

Comment le marché accueille le méga-deal Saham-Sanlam

Le méga-deal Saham Finances-Sanlam chamboulera-t-il le marché marocain des assurances ? Si le titre Saham Assurance a été sanctionné vendredi dernier en Bourse (-9,97%), soit au lendemain de l’annonce de cette opération inédite de 1,05 milliard de dollars, plusieurs opérateurs sondés par «Le Matin-Éco» se félicitent de l’arrivée sur le marché marocain du mastodonte sud-africain Sanlam. Farid Bensaid, PDG du groupe AFMA, y voit un gage de confiance pour le Maroc qui se positionne de plus en plus en tant que plateforme de développement panafricain dans le secteur des assurances en particulier. «Cette opération ne va pas changer énormément de choses du point de vue économique, mais confirme l’image d’un Maroc qui attire davantage d’investisseurs en plus du fait que cette cession permettra des rentrées de devises», estime-t-il. Pour Bensaid, l’arrivée de Sanlam pourrait impacter positivement le marché si le groupe investit dans de nouvelles niches, le potentiel du marché marocain des assurances n’étant pas suffisamment exploité.

Pour l’agence de rating Standard &Poor’s, il s’agit d’une opération stratégique pour le marché africain des assurances. «Les deux groupes figurent parmi les bigplayers du continent. Sanlam aura désormais une présence plus importante en Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est et au Moyen-Orient. Par ailleurs, l’expertise de Sanlam dans l’assurance-vie peut être bénéfique pour le marché marocain s’il propose des produits spécifiques sur ce segment», déclare au «Matin-Éco» depuis Londres, Ali Karakuyu, directeur de la notation Assurances chez S&P. Et c’est là où se situerait la valeur ajoutée que pourrait apporter Sanlam à l’un des marchés les plus mâtures d’Afrique du Nord, mais caractérisé par un très faible taux de pénétration. Ce dernier s’élève à 3,5% en 2016, avec 1,4% pour l’assurance vie et 2,1% pour la branche Non-vie. Avec un tel niveau, le Maroc occupe le 43e rang mondial, le premier au niveau du monde arabe et le 4e à l’échelle continentale après l’Afrique du Sud, la Namibie et l’Ile Maurice, selon le rapport d’activité 2016 de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).

«Le marché des assurances évolue timidement. Les Marocains ne consomment pas beaucoup et sont réticents, culturellement, à tout ce qui est assurance vie. On se souvient tous de l’arrivée au Maroc du leader mondial Allianz en reprenant Zurich Assurances Maroc. On a crié sur tous les toits qu’il y aurait un véritable chamboulement du marché. Un an et demi après son implantation, la configuration n’a pas changé», nous affirme un ex-responsable de la Fédération des assureurs et réassureurs ayant requis l’anonymat.

En 2016, et toujours selon l’ACAPS, Allianz Maroc pointe à la 10e place en termes de primes émises, avec une part de marché de 3,5% et 0,2% dans l’assurance vie. Un segment où le leader Wafa Assurance accapare pas moins de 28,3%. Selon ce même responsable, ce n’est pas l’arrivée d’un nouvel acteur qui révolutionnera le secteur, mais plutôt un investissement dans de nouveaux canaux et services ou dans de nouveaux modes de distribution. «Le segment qui serait le plus prometteur pour un nouvel intrant n’est autre que l’assurance Takaful qui présente des opportunités de pénétration beaucoup plus intéressantes», estime notre source.

Quoi qu’il en soit, si l’arrivée d’une troisième multinationale sur le marché marocain, après Axa et Allianz, ne reconfigure pas le marché à court terme, elle permettra toutefois de stimuler la concurrence et d’apporter une nouvelle expertise. «L’arrivée de Sanlam pourrait impacter positivement le marché marocain si le groupe propose de nouveaux services innovants, ce qui devrait engendrer une plus grande agressivité commerciale de la part des autres opérateurs. En revanche, les parts de marchés ne devront pas subir de changements majeurs. Ceci dit, quand une multinationale s’implante au Maroc, elle ne le fait pas directement, mais reprend une compagnie, car l’obtention de l’agrément auprès des autorités relève du parcours du combattant», nous explique une autre source opérant dans une multinationale. À l’en croire, d’autres deals stratégiques pourraient voir prochainement le jour. «Les opérations de ce genre confirment la bonne santé du secteur. Les rumeurs d’alliances ou de retrait circulent dans le milieu des affaires. Il se dit que l’homme d’affaires Adil Douiri, le patron du fonds d’investissement Mutandis, lorgne de très près ce marché, soit en reprenant un assureur soit en nouant un partenariat stratégique afin de proposer des offres adaptées en bancassurance pour CFG Bank», révèle notre source.

En tout cas, des alliances stratégiques seraient inévitables à l’avenir. Et pour cause, les réformes et autres mutations que devrait connaître le secteur, notamment l’entrée en vigueur de la directive Solvency II. Cette dernière pourrait pousser à des rapprochements les compagnies dont le ratio de solvabilité est faible.

aujourd'hui

Marché de l’automobile : Les ventes en baisse de 2,7% à fin février 2018

Le marché de l’automobile affiche une petite santé. A la lecture des dernières statistiques communiquées par l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), il s’avère qu’une baisse de 2,7% dans les ventes des voitures neuves a été enregistrée à fin février 2018. Globalement, 25.860 véhicules ont été écoulés au mois de février 2018 contre 26.578 sur la même période en 2017. Dans le détail, les ventes des voitures particulières (VP) ont fléchi de 1,2%, soit 24.171 voitures vendues à fin février 2018 contre 24.464 unités vendues l’année dernière. Concernant les véhicules utilitaires légers (VUL), les statistiques dévoilées font ressortir une baisse remarquée de 20,1%, soit 1.682 unités écoulées en 2018 contre 2.114 véhicules vendus sur la même période en 2017.

Les voitures importées (CBU) en régression de 1,89%

Le segment des voitures importées (CBU) a connu une diminution des ventes (-1,89%), soit 22.058 unités écoulées au mois de février 2018 contre 22.482 véhicules vendus sur la même période en 2017. Ainsi, les voitures particulières ont enregistré une légère baisse d’environ 0,09% dans les ventes comparativement à un an auparavant (20.369 unités vendues à fin février 2018 par rapport à 20.387 voitures vendues en février 2017).  Ce recul des ventes a également été enregistré pour les véhicules utilitaires légers, soit une baisse de 19,38% (1.689 unités écoulées en février 2018 contre 2095 VUL vendus sur la même période de l’année passée).

La vente des voitures montées localement (CDK) a fléchi de 7,18%

Au total, 3.802 unités ont été vendues en février 2018, enregistrant une diminution de 7,18% comparativement à la même période de l’année dernière (4.096 véhicules).  Au niveau des ventes des voitures particulières, ce segment a connu une baisse de 6,75%. En plus précis, 3.802 voitures particulières ont été vendues en février 2018 contre 4.077 unités cumulées sur la même période en 2017.

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Taxes américaines : il appartient aux Etats-membres de saisir l’OMC (porte-parole)

Pour contester les barrières douanières décidées par Donald Trump, il appartient aux Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de la saisir, a indiqué vendredi un porte-parole de l’institution à Genève.

Refusant de commenter la décision prise par le président Trump d’établir des barrières douanières, Daniel Pruzin, porte-parole de l’OMC, a cependant rappelé que le directeur-général de l’organisation, Roberto Azevedo, avait exprimé lundi sa préoccupation face au projet américain de taxer les importations d’acier et d’aluminium.

Mais, a-t-il insisté, « pour la prochaine étape, cela dépend entièrement des membres » de l’OMC.

« Rien ne peut être automatiquement déclenché par nous sur ce sujet », a expliqué M. Pruzin, ajoutant: « les membres peuvent soulever la question à travers nos comités et nos conseils ».

« De fait, lors de la session de notre Conseil général (organe suprême de décision de l’OMC) mercredi, nous avons eu 18 délégations qui ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations à ce sujet », a-t-il souligné.

« Si les membres présentent un recours devant l’Organe de règlements des différends (ORD), il va d’abord y avoir une période pendant laquelle les parties vont discuter, on appelle ça la période de consultation qui, en général dure jusqu’à 60 jours et ensuite, si les deux parties n’ont pas trouvé de solution mutuelle acceptable, l’une d’entre elles peut demander l’établissement d’un panel (d’experts), c’est la procédure normale pour tout différend », a détaillé M. Pruzin.

Ce dernier a rappelé que le directeur-général de l’OMC, Roberto Azevedo, avait mis en garde lundi contre l’établissement de barrières douanières dans le monde.

« Une fois que l’on sera engagé sur ce chemin, ce sera difficile de revenir en arrière. La politique de l’oeil pour oeil va nous rendre tous aveugle et plonger le monde dans la récession », avait souligné M. Azevedo, cité par son porte-parole.

  1. Azevedo sera en début de semaine prochaine au Brésil et « je ne suis pas informé d’un projet de voyage du directeur-général à Washington, après son voyage au Brésil », a indiqué M. Pruzin.

Fraude fiscale : La DGI durcit le ton

Le Fisc se montre plus déterminé que jamais à lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. « Il ne s’agit pas là d’une compagne ponctuelle, mais d’une action continue qui s’inscrit dans la durée tant que ces pratiques persistent », prévient Mustapha Aman, directeur du Contrôle au sein de la DGI.

Dans une note d’information publié récemment, la Direction générale des impôts (DGI) expose les grandes lignes de sa politique de contrôle fiscal. Les entreprises qui déclarent régulièrement des résultats sous-évalués, celles qui sont déficitaires, les professions libérales, ainsi que les fraudeurs à la TVA seront particulièrement ciblés, prévient le Fisc.

Contrôle des entreprises indument déficitaires :  en dehors des cas de déficits économiquement justifiés et qui sont connus des services de l’administration fiscale, tous les autres cas de déficit feront l’objet de contrôle, qui peut aller au-delà de l’entreprise et peut prendre forme d’un examen de l’ensemble de la situation fiscale de l’exploitant, l’associé ou l’actionnaire.

Contrôle des faux bénéficiaires : dégager un résultat bénéficiaire n’est pas suffisant en soi, encore faut-il qu’il permette le paiement d’un impôt sur le résultat supérieur à la cotisation minimale, autrement nous serons pratiquement dans la même situation que les entreprises déficitaires.

Chasse aux fraudeurs à la TVA : s’agissant d’une Taxe supportée en dernier ressort par le consommateur, les entreprises ne font que la collecter au profit du Trésor le non reversement par les entreprises de cette TVA ne peut en aucune manière être toléré, et la DGI se donne aujourd’hui les moyens plus que jamais pour traquer cette fraude à la TVA,

Contrôle des professionnels « personnes physiques » à faible contribution fiscale, eu égard à la profession exercée et aux indicateurs dont dispose l’administrateur fiscale.

LA VIE ECO

PREMIÈRE ÉDITION DU «MOROCCAN CONSUMER DAY»

Consonews, média multicanal dédié à la consommation, vient de lancer le «Moroccan Consumer Day».

En partenariat avec la CGEM, le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM) et l’association Uniconso pour la protection des consommateurs, la première édition aura lieu le 15 mars à Casablanca. Thème : «Protection du consommateur, levier de développement économique et social de l’entreprise».
Le Moroccan Consumer Day est un événement qui a l’ambition de devenir un rendez-vous annuel à l’occasion de la Journée mondiale des droits des consommateurs. Objectif : éclairer l’opinion publique sur les avancées faites en matière de protection du consommateur et des efforts fournis par les différents acteurs concernés.

le monde

Avec l’essor de la biométrie, la société en liberté surveillée

Le stockage et l’utilisation des informations collectées par les géants de l’Internet inquiètent. En Europe, un règlement général sur la protection des données entrera en vigueur le 25 mai.

Ce jeune homme debout, les mains dans les poches, qui sourit à un écran dans l’entrée d’un fast-food, ne patiente pas devant une vidéo en attendant ses morceaux de poulet grillé. Il est en train de payer d’un sourire le repas qu’il vient de commander. Les restaurants KFC de Huangzhou, dans la région de Shanghaï, testent l’application Smile to Pay du groupe chinois Alibaba, qui permet aux clients de payer leurs achats par reconnaissance faciale.

Cette jeune femme qui montre rapidement son smartphone à la borne d’entrée d’une supérette, remplit son cabas et sort sans payer n’est ni distraite ni voleuse. Elle fait ses courses dans le magasin sans caisse Amazon Go de Seattle, sur la Côte ouest des Etats-Unis. Elle a été identifiée à l’entrée par le code-barres de son smartphone et dans tout le magasin par les caméras qui l’ont reconnue et suivie. Des capteurs ont enregistré ses achats, dont le montant est immédiatement prélevé sur son compte Amazon.

Des entreprises et non des Etats

Les technologies biométriques mises en œuvre dans ces applications sont à peu de chose près les mêmes que celles utilisées pour délivrer les documents d’identité électroniques (passeport, carte d’identité…), pour lutter contre le crime et le terrorisme, ou pour la vidéosurveillance dans les lieux publics.

La seule différence est que, dans les deux exemples cités, ce ne sont plus des Etats ni des gouvernements qui enregistrent les visages ou les empreintes digitales, mais de grandes entreprises privées, les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) en tête. Elles exploitent ces données pour identifier leurs clients dans leurs moindres activités, mieux les connaître pour leur vendre toujours plus en échange d’une « expérience utilisateur fluide et simple » !

La biométrie consiste à identifier une personne à travers ses caractéristiques physiques : empreintes digitales, visage, iris, réseau…

« Trump privilégie les duels version western spaghetti au détriment du droit international »

Pour faire valoir les droits des Etats-Unis sur le marché de l’acier, le président américain a préféré déclencher une guerre commerciale plutôt que de se tourner vers l’Organisation mondiale du commerce. Pas sûr qu’il en sorte vainqueur.

Donald Trump a-t-il déjà entendu parler de Donawitz ? C’est dans cette petite ville de Styrie, située en plein cœur du berceau sidérurgique de l’empire austro-hongrois, qu’au début du XXe siècle se situait la plus grande usine d’acier d’Europe. La bourgade a même donné son nom au procédé d’affinage de la fonte en fusion, qui est aujourd’hui utilisé pour les deux tiers de la production mondiale d’acier. Comme les autres bassins sidérurgiques européens ou américains, Donawitz a été frappée de plein fouet par la crise des années 1980, avant de renaître de ses cendres grâce à sa reconversion dans les aciers spéciaux.

Avant d’annoncer des taxes de 25 % sur les importations américaines d’acier pour ramener les emplois dans le Midwest, le président états-unien aurait dû s’intéresser à ce qui se passe à Donawitz, où le groupe Voestalpine a récemment ouvert une unité de production capable de produire annuellement 500 000 tonnes de fils d’acier pour l’automobile, avec seulement 14 employés. Une usine similaire dans les années 1960 aurait nécessité la présence d’un millier de salariés. L’acier comme industrie de main-d’œuvre, il faut oublier, expliquait il y a quelques mois le directeur de Voestalpine, Wolfgang Eder, à l’agence de presse Bloomberg. « A long terme, nous perdrons la plupart des ouvriers traditionnels, des gens qui font le sale boulot dans les hauts-fourneaux. »

Il se trouve que ceux qui font le « sale boulot » en Pennsylvanie ou dans l’Ohio constituent le cœur de l’électorat de M. Trump. Il a conquis leur vote en promettant que les embauches reprendraient en mettant fin à la concurrence déloyale des pays à faibles coûts de production, comme la Chine. Sur ce point précis, le président américain a raison. La surproduction chinoise a déstabilisé le marché mondial de l’acier et il est nécessaire d’y remédier. En revanche, les taxes à l’importation risquent de faire des déçus dans le Midwest.

LA TRIBUNE

Obsolescence programmée : quand le « prêt-à-jeter » est devenu la règle

Un produit usé = un produit vendu ! Tourné aux quatre coins du monde, ce documentaire enquête sur l’obsolescence programmée, un concept vieux comme l’industrie mais toujours vivace. Une démonstration aussi implacable qu’éclairante.

Dans les pays occidentaux, on peste contre des produits bas de gamme qu’il faut remplacer sans arrêt. Tandis qu’au Ghana on s’exaspère de ces déchets informatiques qui arrivent par conteneurs. Ce modèle de croissance aberrant qui pousse à produire et jeter toujours plus ne date pas d’hier. Dès les années 1920, un concept redoutable a été mis au point : l’obsolescence programmée.

« Un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires », lisait-on en 1928 dans une revue spécialisée.

Peu à peu, on contraint les ingénieurs à créer des produits qui s’usent plus vite pour accroître la demande des consommateurs.

Croissance folle

« À l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations », rappelle Warner Philips, arrière-petit-fils des fondateurs de la marque du même nom. Mais alors que les ressources de la planète s’épuisent, rien n’a changé.

« La logique est croître pour croître », note Serge Latouche, professeur émérite d’économie à l’université de Paris 11.

Tournée en France, en Allemagne, en Espagne, au Ghana et aux États-Unis, nourrie de nombreuses archives et interviews, avec, pour fil conducteur, le test d’une imprimante récalcitrante, cette démonstration minutieuse débusque les avatars de l’obsolescence programmée et leurs répercussions.

Elle esquisse aussi d’autres modèles économiques : de la décroissance, prônée par Serge Latouche, à une industrie qui produirait et recyclerait à l’infini, à l’image de la nature. Une investigation passionnante, qui, passée l’exaspération, amorce la réflexion.

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/green-business/obsolescence-programmee-quand-le-pret-a-jeter-est-devenu-la-regle-771369.html