L'economiste

Le Maroc et le Royaume-Uni parlent affaires à Londres

La capitale britannique abrite, mardi 27 mars, le forum Royaume-Uni/Maroc sur le commerce et l’investissement. L’événement connaîtra la participation d’une forte délégation marocaine conduite par Mohamed Boussaid, ministre des Finances et de l’Economie. L’objectif est de présenter les grandes opportunités en matière d’affaires et d’investissement qu’offre le Maroc en tant que porte d’entrée du marché africain.

Trois sessions plénières permettront en ce sens d’aborder les relations commerciales et les échanges bilatéraux entre le Maroc et le Royaume-Uni, les secteurs économiques en plein essor dans le Royaume ainsi que l’expansion rapide du secteur des énergies renouvelables. Plusieurs représentants marocains y participent, notamment la DG de l’ONHYM, Amina Benkhadra, le président de MASEN, Mustapha Bakkoury, le vice-président de la CGEM, Jamal Belahrach, le secrétaire d’Etat chargé à l’Investissement.

Les ECO

IAM/INWI : BRAS DE FER JUDICAIRE AUTOUR DU DÉGROUPAGE

Le dossier du dégroupage est ouvert depuis dix ans. Les trois opérateurs n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour accéder au segment ADSL. La justice est appelée pour départager ces protagonistes.

C’est la justice commerciale qui aura le dernier mot dans le dossier du dégroupage de la boucle locale (réseau ADSL). La plainte déposée par WANA Corporate contre Itissalat Al Maghrib, l’opérateur historique est un nouveau tournant dans ce dossier technique aux enjeux économiques et financiers. Dans cette configuration judiciaire, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) risque de voir son pouvoir de régulation affaibli par le recours à un des opérateurs au système judiciaire.

Le procès démarre en avril

5,5 MMDH, c’est le montant des dommages et intérêts réclamés par Inwi à IAM. La première audience de ce procès devrait se tenir le 2 avril devant le Tribunal de commerce de Rabat. C’est l’avocat Abdellatif Ouahbi, qui assurera la défense d’Inwi. Ce passage en vitesse par la justice était déjà dans l’air depuis le communiqué d’Inwi du 2 janvier dernier. «Inwi rappelle la nécessité et l’urgence de résoudre la question du dégroupage et de l’accès à la paire de cuivre de raccordement du foyer. Il y va du développement d’Internet dans le pays. À ce jour, à peine plus d’1 million de foyers bénéficient des services ADSL alors que plus de 3 millions de foyers marocains sont déjà raccordés», rappelle la filiale de la SNI. Et d’ajouter : «Inwi est déterminé à continuer le combat du dégroupage et faire en sorte que sa vision de l’Internet pour tous soit une réalité. Pour relever ce challenge, Inwi étend et modernise son réseau, poursuit ses efforts d’innovation pour aboutir à un mix technologique à même de faire profiter tous les Marocains de l’extraordinaire potentiel d’Internet et des technologies de l’information». Aujourd’hui, le passage par la case de la justice est le résultat d’un long processus démarré en 2008 depuis le lancement du dégroupage par l’ANRT. Cette décennie a été marquée par plusieurs décisions du régulateur, des mises en demeure, des avertissements et des sanctions prononcées par l’ANRT et publiées au BO (voir chronologie ci-dessous).

Le recours à la justice peut -il affaiblir la crédibilité du régulateur ?
La loi n°24-96 sur la Poste et les télécommunications donne à l’ANRT les pleins pouvoirs pour gérer les litiges en matière de concurrence. Le régulateur avait déjà usé du pouvoir de «l’avertissement» comme étant un premier outil en sa possession en vue de faire appliquer la réglementation. L’ANRT peut toujours prononcer une suspension totale ou partielle de la licence pour une durée déterminée. L’agence peut également faire appliquer une amende égale au maximum à 1% du chiffre d’affaires hors taxe, net des frais d’interconnexion, tel que déclaré l’année précédente, réalisé au titre des activités de télécommunications objet de la licence. Des mesures qui demeurent à la discrétion du régulateur et de ses instances décisionnaires.

Chronologie

Bras de f er autour du cuivre

2008 : Le processus de dégroupage lancé par l’ANRT.

Juin 2014 : nouvelle décision de l’ANRT sur le dégroupage.

Décembre 2014 : nouvelle décision de l’ANRT sur le dégroupage.

30 septembre 2015 : L’ANRT fixe les modalités techniques et tarifaires relatives à l’offre de gros pour le dégroupage des boucles et sous-boucles locales de l’opérateur IAM.

Décembre 2015 : IAM publie son offre de gros révisée et mise en demeure d’IAM par l’ANRT.
Septembre 2016 : Avertissement de IAM par l’ANRT.

Octobre 2016 : Sanctions de l’ANRT prononcées contre IAM.

Décembre 2017 : Mise en demeure d’IAM par Inwi, ce dernier saisit l’ANRT.

Mars 2018 : Inwi porte plainte contre IAM.

Avril 2018 : début du procès du dégroupage

EMPLOIS DANS L’INDUSTRIE : LE MAROC EST SUR LA BONNE VOIE

À mi-chemin, le plan d’accélération industrielle est sur les bons rails. Près de 58% de l’objectif de création d’emplois fixé à l’horizon 2020 est déjà réalisé. On s’attend à l’accélération de la progression nette de l’emploi au fil des années ainsi qu’à une croissance de la valeur ajoutée grâce à l’évolution du taux d’intégration. Les exportations sont aussi en forte progression.

La création des 500.000 postes d’emplois industriels à l’horizon 2020 est un objectif réaliste et réalisable. Chiffres à l’appui, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Moulay Hafid Elalamy affiche la mine des grands jours. Depuis le lancement du plan d’accélération industrielle, les réalisations sont on ne peut plus encourageantes et attestent que les desseins tracés en matière d’emploi seront atteints voire dépassés quel que soit le scénario retenu. Le ministère a opté pour une approche simple et efficace pour obtenir des données «certifiées» et «fiables» pour reprendre les propos du responsable gouvernemental lors d’un point de presse tenu jeudi dernier à Rabat. Les chiffres sont élaborés sur la base du fichier de la Caisse nationale de sécurité sociale comprenant la liste exhaustive des entreprises industrielles formelles, déclinée par secteur, par écosystème, par ville et par région. Il en ressort que le PAI a amplement commencé à donner ses fruits à partir de 2016. En se basant sur les données de la CNSS, l’industrie a créé quelque 69.639 emplois en 2014, 52.376 en 2015, 76.227 en 2016 et 89.884 en 2017. En s’appuyant sur «le pire scénario», celui de la stagnation de la création d’emplois industriels, les objectifs fixés seront dépassés à fin 2020, année qui devra enregistrer un cumul de 557.778 emplois industriels.

Ces chiffres sont très éloignés de ceux du Haut-commissariat au plan. Elalamy défend la méthodologie adoptée par son département basée sur le comptage de données concrètes alors que le HCP s’appuie sur des projections en faisant un sondage des ménages. Quid du taux de croissance qui pourrait être un frein pour la création d’emploi dans le secteur industriel ? Ce facteur n’est pas pris en considération par le ministère de l’Industrie dans la mise en œuvre de son action. «Il ne faut pas chercher des excuses pour ne pas travailler. On a des objectifs à atteindre quel que soit le taux de croissance. Les industriels étrangers investissent au Maroc en raison de sa compétitivité», a tenu à souligner le chef du département de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Moulay Hafid Elalamy affiche son optimisme en soulignant que «le verre marocain est à moitié plein», comme en atteste la dynamique de création d’emplois qui réconforte le Maroc dans ses choix. Entre 2014 et 2017, l’industrie se positionne en pourvoyeur d’emplois majeur avec 288.126 postes créés dans les différentes filières industrielles soit près de 58% de l’objectif fixé à l’horizon 2020. Il s’agit d’une «contribution tangible» à la problématique de l’emploi. Il s’avère de plus en plus que le choix de la promotion des métiers mondiaux est pertinent.

En effet, le secteur de l’automobile enregistre la plus forte création d’emplois. Il arrive en tête du peloton avec quelque 83.845 emplois soit un pourcentage de 29%. Il est suivi par l’offshoring avec une part atteignant 18%, puis l’agro-alimentaire (16%), le textile-habillement (13%), les industries métalliques et métallurgiques (6%), la construction (4%) et l’aéronautique (3%). Ces données démontrent d’une part la pertinence du partenariat public/privé et d’autre part l’efficacité de la mise en place des écosystèmes qui sont considérés comme des leviers non seulement pour la création d’emplois mais aussi pour l’émergence industrielle. Entre 2014 et 2016, la valeur ajoutée industrielle a évolué de 17%, selon la Direction générale des impôts. Un exploit qui s’explique par l’évolution du taux d’intégration qui devient de plus en plus important. À titre d’exemple, le taux d’intégration du Groupe Renault au Maroc dépasse 50%. Pour Peugeot, l’objectif à terme est d’atteindre 65%. Rappelons aussi que la stratégie se fixe pour objectif d’intégrer le capital marocain dans des secteurs de pointe de l’industrie. Un autre indicateur très important : les exportations industrielles. Selon les données de l’Office des changes, elles se sont établies à plus de 149,4 MMDH, enregistrant une progression annuelle moyenne de 10,3% par an depuis 2014. Cette performance est due à la transformation progressive du tissu industriel qui s’est fortement densifié et enrichi de nouveaux métiers particulièrement dynamiques à l’export. Cette évolution est aussi expliquée par l’accroissement de l’approvisionnement de constructeurs mondiaux en composants usinés au Maroc. Par ailleurs, la formation des ressources humaines est un élément-clé pour la promotion des investissements et de la création d’emplois.

Elalamy est fier des réalisations en la matière : «sur le chapitre de la préparation de la formation, nous avons fait ce qu’aucun pays au monde n’a fait. Nous avons fait un travail de titan avec les fédérations». Une grande partie des entreprises y compris les multinationales ne disposaient pas d’un business-plan des recrutements. «Nous les avons poussées à le faire», précise le responsable gouvernemental. Il a été procédé à un recensement de tous les besoins en emplois pour les années à venir. Les besoins des entreprises sont désormais définis à l’horizon 2020 sur la base de plusieurs dimensions : les régions, les profils, l’année de recrutement. Les informations sont mises en ligne sur le site du ministère.

aujourd'hui

Les charges globales de l’Etat dépassent les 400 milliards de dirhams à fin 2017

L’exécution  de la loi de Finances 2017 dépasse les prévisions. Les ressources globales de l’Etat ont été réalisées à hauteur de 107,1% se chiffrant à 399,5 milliards de dirhams à fin 2017. C’est ce que l’on peut relever du rapport de la Trésorerie générale du Royaume relatif à l’exécution de la loi de Finances au titre du deuxième semestre de l’année.  Les ressources de l’Etat se composent en grande partie de recettes ordinaires. Elles représentent 57,4% des ressources. L’exécution de ces dernières a dépassé les prévisions de la loi de Finances. On observe dans ce sens un taux de 103,1%, soit une valeur de 229,2 milliards à fin 2017. Ces recettes sont formées à hauteur de 90,3% de recettes fiscales au moment où les recettes non fiscales ne représentent que 9,7%. Pour leur part, les recettes des comptes spéciaux du Trésor (CST) sont le deuxième contributeur aux ressources globales.

Elles y contribuent à hauteur de 23,5%, soit une participation de 93,8 milliards de dirhams. Ces recettes ont été réalisées à hauteur de 120,5% des prévisions de la loi de Finances. Les recettes d’emprunts à moyen et long termes couvrent, pour leur part, 18,3% des ressources globales de l’Etat. Elles tournent autour de 73,3 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 104,7% des prévisions de la loi de Finances. «Le recours au marché des adjudications a représenté 80,4% à ce titre», relève-t-on du rapport de la TGR. Les recettes des services de l’Etat gérés de manière autonome se sont élevées à 3,3 milliards de dirhams. Elles ont été réalisées à hauteur de 113,1% et ne représentent que 0,8% des ressources globales de l’Etat. En ce qui concerne les charges, elle se sont situées autour de 408,6 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 102,6% des prévisions de la loi de Finances. Les dépenses ordinaires couvrent à hauteur de 52,2% les charges totales de l’Etat et restent dominées par les dépenses de personnel (49%).

Le taux de réalisation y afférent est évalué à 99,1%. Les émissions des comptes spéciaux du Trésor se chiffrent à 80,6 milliards de dirhams réalisées à hauteur de 114,1% par rapport aux prévisions de la loi de Finances, représentant ainsi 19,7% des charges globales. Les dépenses d’investissements ont atteint au titre du deuxième semestre les 67 milliards de dirhams affichant un taux de réalisation de 105,4% des prévisions. Leur part dans la structure globale des charges de l’Etat frôle les 16,5%. Les amortissements de la dette s’élèvent à 44,6 milliards de dirhams affichant un taux d’exécution de 97,3%.  Notons que l’exécution de la loi de Finances à fin décembre 2017 laisse apparaître un solde budgétaire négatif de 37,6 milliards de dirhams. Ce solde résulte de ressources ordinaires hors recettes d’emprunts de l’ordre de 326,3 milliards de dirhams et de 363,9 milliards de dirhams de charges hors amortissements de la dette. L’exécution de la loi de Finances dégage également un excédent des charges sur les ressources de 9 milliards de dirhams et ce compte tenu de recettes d’emprunts de 73,3 milliards de dirhams et d’un montant de 44,6 milliards de dirhams d’amortissements de la dette.

Remboursement de la TVA via les banques : 6 milliards DH déjà engagés à fin mars

L’opération de remboursement de la TVA via les banques est allée bien plus vite que prévu. Annoncée à la fin du mois de janvier et mise en œuvre début février, les remboursements, en l’espace de deux mois seulement ont atteint à ce jour presque 60% de l’enveloppe globale prévue, à savoir 10 milliards DH.

Dans une déclaration en exclusivité à Aujourd’hui Le Maroc, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, indique qu’à la date du 23 mars, quelque 2 milliards DH ont déjà été engagés en plus de 4 milliards qui sont en cours d’engagement, soit 6 milliards DH en tout.

A ce rythme les 10 milliards DH devraient être vite bouclés. Ce que confirme le ministre des finances qui prévoit que l’enveloppe globale sera engagée et/ou remboursée  au plus tard à la fin du mois de juin. Il restera, toutefois, un autre grand paquet de la TVA de l’ordre de 20 milliards DH dû cette fois-ci à des entreprises publiques dont OCP et pour lequel le gouvernement n’a pas encore donné de visibilité. Certes, la volonté y est certainement, puisque M. Boussaid a clairement indiqué à plusieurs reprises que l’Etat allait rembourser les entreprises publiques courant 2018. Mais au vu de l’enveloppe colossale, il devra s’ingénier à trouver des mécanismes pour mobiliser les fonds.

Le Matin

Gestion des risques

La micro-finance fait sa révolution

La viabilité financière de la micro-finance est plus que jamais une priorité pour L’État et les acteurs. En concertation avec la Fédération nationale des associations de micro-crédit (FNAM), le ministère de l’Économie et des finances (MEF) planche sur une nouvelle stratégie permettant aux associations de micro-crédit (AMC) de limiter les risques d’impayés et par conséquent de défaillance. Cette réforme, qui vise le renforcement de la durabilité du secteur et de son rôle dans l’inclusion financière, portera notamment sur la révision des politiques et procédures pour l’octroi des crédits, entre autres, les critères d’éligibilité, le processus d’étude des dossiers de prêts et les niveaux d’approbation ainsi que le dispositif de garantie de la solvabilité des clients. «Le micro-crédit est un moyen important d’encourager l’initiative entrepreneuriale et l’inclusion sociale et financière des personnes défavorisées qui n’ont pas accès aux services bancaires classiques. Le risque de crédit reste, néanmoins, une préoccupation majeure pour notre secteur dans la mesure où la plupart des micro-crédits ne sont pas garantis», déclare au «Matin-Éco» Mohamed El Mazouri, directeur général de la FNAM. En effet, les micro-crédits ne sont soumis à aucune garantie formelle, classique ou bancaire du fait qu’ils sont accordés à une clientèle exerçant des activités génératrices de faibles revenus, essentiellement dans le secteur informel.

En dépit de son développement et du renforcement de sa résilience, la micro-finance se remémore toujours la crise de 2008-2009 où le marché marocain avait connu une flambée des impayés. Selon le ministère des Finances, le PAR (Portefeuille à risque) à 30 jours est passé d’environ 0,4% du portefeuille crédits des AMC à plus 10,5% en septembre 2009. Le marché a mis ensuite beaucoup de temps avant de retrouver des niveaux d’impayés acceptables. Ce phénomène a freiné le développement de la micro-finance au Maroc et poussé les AMC à être beaucoup plus prudentes, d’où un nombre de bénéficiaires enregistrant des progressions faibles, sinon négligeables. «Pour l’ensemble de ces considérations, la FNAM  a décidé de diligenter une étude sur la maîtrise des risques d’octroi des crédits sur le marché de la micro-finance», annonce El Mazouri. À cet effet, le ministère de l’Économie et des finances vient de lancer un appel à manifestations d’intérêt en vue de sélectionner un expert pour la réalisation de cette étude. Celle-ci s’articule autour de 3 objectifs globaux, dont la suggestion de recommandations et de plans d’action permettant aux AMC de définir de nouvelles politiques et procédures pour l’octroi de crédits. L’étude permettra, en outre, d’éclairer ces institutions sur les niveaux actuels de vulnérabilité au risque de crédit (niveaux d’impayés constatés) détaillés. Elle aidera également à comprendre les facteurs d’impayés, aussi bien internes aux AMC qu’externes (stratégie de l’AMC, processus d’octroi, RH, SI, localité, activité, tranche d’âge, genre, environnement…). En attendant, Mohamed El Mazouri se félicite des réalisations du secteur de la micro-finance, en dépit d’un contexte jugé difficile. «Les chiffres globaux témoignent d’un développement significatif avec un portefeuille de crédit de plus de 6,7 milliards de dirhams au profit de 938.000 bénéficiaires en 2017, contre 6,5 milliards de dirhams et 923.000 bénéficiaires en 2016», explique le DG de la FNAM. Les crédits à la micro-entreprise accaparent le plus gros de l’activité et environ 18% des bénéficiaires sont des jeunes porteurs de projet.  Le portefeuille à risque est resté, par ailleurs, maitrisé à 3,12% en 2017 contre 2,38 en 2016. Cette évolution s’accompagne par le développement de la micro-assurance qui a atteint à fin 2017 plus de 750.000 contrats pour plus de 1,7 million d’assurés. Le secteur, qui s’appuie sur un réseau global de 1.650 agences fixes et plus de 150 mobiles pour le rural enclavé, assure 7.230 emplois directs et plus d’un million indirects. «L’effort de bancarisation des bénéficiaires du micro-crédit continue avec l’ouverture de plus de 500.000 comptes dans le cadre de l’intermédiation en opération de banque (IOB)», détaille El Mazouri.

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Projets socioéconomiques : Le Japon s’engage aux côtés du Maroc

– Le Japon a octroyé un peu plus de 2,6 MDH au Maroc dans le cadre de son programme : «Dons aux microprojets locaux contribuant à la sécurité humaine».

– Depuis 1989, l’Etat nippon a financé 358 projets initiés par les associations marocaines à hauteur de 168 MDH.

Au cours des dernières années, l’implantation progressive des entreprises japonaises au Maroc témoigne du raffermissement des relations économique et commerciale entre le partenaire nippon et le Maroc.

Au regard du dernier fait d’armes de l’Etat japonais dans le domaine social au Maroc, force est d’admettre que les autorités nipponnes souscrivent parfaitement à la logique de leurs homologues marocains visant à rehausser les indicateurs sociaux du pays.

En effet, TakujiHanatani, ambassadeur du Japon au Maroc, a présidé récemment dans la capitale administrative, la cérémonie de signature des contrats relatifs à quatre dons d’une valeur totale de plus de 2,6 MDH. Il s’agit de projets de construction d’un centre dédié aux enfants handicapés et d’un nouvel établissement comportant des salles de classe réservées aux enfants à besoins spécifiques de la commune rurale de M’haya (Meknès).

Les deux autres projets concernent la construction d’une bibliothèque dans la commune rurale de Kerrouchen et l’aménagement d’une piste de 7 km dans la même commune. L’objectif étant de faciliter la mobilité des hommes et des marchandises, source de création de richesse.

Devant les représentants de l’administration centrale et ceux des associations bénéficiaires, l’ambassadeur qui a rappelé le caractère crucial des projets susmentionnés pour la promotion de l’égalité des chances et la croissance inclusive, a affirmé que le financement va dans la droite ligne du programme intitulé «Dons aux microprojets locaux contribuant à la sécurité humaine».

Le diplomate nippon n’a pas manqué de saluer par ailleurs le sérieux et la bonne gouvernance dont font preuve les associations marocaines.

Notons que le programme précité qui a vu le jour en 1989, a financé depuis sa création 358 projets initiés par les associations marocaines à hauteur de 168 MDH.

Au final, ce soutien du Japon qui partage avec le Maroc la même forme étatique (monarchie constitutionnelle) est autrement important, dans la mesure où le pays fait face à la difficulté de résorber les disparités territoriales.

telquel.ma

Biodiversité: une loi pour protéger nos ressources

L’arganier, le palmier dattier, le romarin… pour protéger l’accès et l’utilisation des riches ressources biologiques que possède le Maroc, le ministère de l’Énergie et des Mines a déposé un projet de loi. Détails.

Au Maroc, plus de 25 000 espèces animales et végétales sont répertoriées, dont presque 20% seraient endémiques. Ces dernières représentent un riche foisonnement de ressources génétiques, composantes de la biodiversité utilisées par l’homme à des fins agricoles ou industrielles. Mais, trop souvent, celles-ci sont utilisées sans contrôle par des laboratoires étrangers puis brevetées par des entreprises privées sans que les fournisseurs marocains n’en perçoivent aucun avantage.

Le Maroc travaille actuellement sur un projet de loi sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Un texte, déposé par le ministère de l’Énergie et des Mines, qui se fonde sur le mécanisme de l’Accès et du Partage des Avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées (APA) contenu dans le Protocole de Nagoya (Japon), signé par le Maroc en 2011 et entré en vigueur en 2014.

Biopiraterie

Dans les années 1920, une espèce de palmier dattier, le Majhoul, endémique du village de Boudnib (situé non loin d’Errachidia), est pillée par des bio-prospecteurs, sans contrôle ni demande d’autorisation des fournisseurs locaux. Un demi-siècle plus tard, les scientifiques observent l’espèce pousser sur les terres californiennes et israéliennes, tandis qu’au Maroc, il n’en reste presque plus rien, l’espèce ayant été ravagée par la maladie du Bayoud. “Aujourd’hui, les dattes de ce palmier sont parmi les plus chères et les plus prisées au monde. Des laboratoires étrangers font même des tests avec certaines de ses propriétés pour développer des traitements contre le cancer”, explique Ali Benryane, expert en implémentation du Protocole de Nagoya au Maroc et ancien du secrétariat de la Convention de la Diversité Biologique à Montréal, qui participe à l’élaboration du mécanisme APA au Maroc. Et d’ajouter : “Pendant ce temps, le Maroc se retrouve à importer ses propres dattes, et le village de Boudnib vit dans la pauvreté, n’ayant pu bénéficier des retombées du
Majhoul.” Même cas de figure pour l’arganier, l’exemple le plus souvent cité par les spécialistes du secteur. “Une quarantaine de brevets de molécules spécifiques de l’arganier ont été déposés à l’étranger par des entreprises ou des laboratoires, essentiellement pour la production d’huile cosmétique. Des brevets dont découle, le plus souvent, un certain avantage commercial. Autant de revenus qui ne reviennent pas aux provinces réparties dans la Réserve de biosphère de l’arganeraie, et dont la ressource est endémique”, complète Ahmed Birouk, enseignant chercheur au département de production, protection et biotechnologie végétale à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), qui a participé aux discussions lors de l’élaboration du projet de loi.

Mais les ressources génétiques ne concernent pas uniquement la biologie elle-même, mais également les connaissances traditionnelles associées. Un laboratoire pharmaceutique peut, par exemple, vouloir venir au Maroc pour utiliser certaines propriétés d’une plante à partir des connaissances traditionnelles dont seule la population locale a le secret. “C’est le cas par exemple de la méthode de concassage de l’arganier, ou l’usage des propriétés de pigmentation du henné. Les méthodes d’extraction ne sont pas toujours connues auprès des bio-prospecteurs et des laboratoires étrangers. Ce sont des connaissances traditionnelles qu’il faut valoriser”, explique Ali Benryane.

Que prévoit la loi ?

Pour protéger les fournisseurs marocains, le nouveau cadre législatif oblige les utilisateurs de ressources génétiques à rédiger un contrat “juste et équitable. Pour utiliser une ressource génétique, l’utilisateur devra avoir le consentement préalable du fournisseur, donné en connaissance de cause. “C’est-à-dire qu’un bio-prospecteur ne pourra plus légalement se servir sans contrôle dans un champ et retourner utiliser cette ressource dans son pays sans définir les termes du contrat avec le fournisseur, détenteur de la ressource génétique”, explique Ali Benryane. Le contrat devra ensuite établir les conditions convenues d’un commun accord. Dans ce cas, l’utilisateur doit indiquer ce qu’il veut faire de la ressource génétique et, s’il en découle un avantage, ce dernier doit garantir au fournisseur qu’il aura une part. “Cet avantage peut être non financier. Par exemple, si une grande entreprise vient dans une région pour utiliser des ressources génétiques, elle devra par exemple construire, en échange, des routes pour les populations locales. L’avantage peut également être lucratif, comme le partage des ressources d’un brevet”, détaille Ali Benryane.

Des contrats qui seront sous la surveillance d’une Autorité nationale compétente (ANC), prévue par le texte de loi. Celle-ci sera représentée par une commission mixte regroupant les différents départements ministériels qui régissent les ressources génétiques du pays : l’Agriculture pour les ressources agricoles, la Pêche pour les ressources marines et le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification pour la faune et la flore. C’est vers cette institution que s’adresseront les particuliers ou entreprises étrangères ou nationales pour savoir à qui ils doivent demander l’accès pour obtenir telle ou telle ressource génétique. “L’institution s’assurera ensuite que le contrat entre fournisseur et utilisateur est juste et équitable. Et s’il y a rupture des clauses contractuelles il pourrait y avoir des sanctions”, explique Ali Benryane. Des sanctions qui devraient aller, selon l’actuel projet de loi, d’une amende de 10 000 à 200 000 dirhams et/ou d’une peine d’emprisonnement d’un mois à un an.

Bénéfices pour tout le monde

Un mécanisme qui devrait rapporter une somme conséquente à l’État marocain. C’est en tout cas ce que montre la “Stratégie et plan d’action national pour la diversité biologique du Maroc, 2016-2020” publiée en 2016 par l’ancien ministère délégué chargé de l’Environnement. Selon l’étude, la mise en œuvre de ce nouveau cadre législatif chiffre, par exemple, à plusieurs dizaines de millions de dirhams par an pour la ressource arganier et à plusieurs millions la ressource romarin. Selon Ali Benryane, une étude sur le potentiel économique de ces deux produits est actuellement en cours et devrait être publiée au courant de l’année. “Quand on voit ce qu’on peut gagner uniquement sur deux produits, imaginez les retombées avec tout le potentiel que possède le Maroc en termes de biodiversité. C’est de l’or vert !”, souligne l’expert.

Pour Ahmed Birouk, il faudrait même pousser la réflexion et créer, à terme, “un fonds national de gestion des avantages issus de l’utilisation et la revalorisation des ressources génétiques”. Selon lui, une partie des avantages serait dédiée au développement socio-économique local des producteurs et productrices concernés dans la région qui fournit la ressource génétique. “L’autre partie servirait à appuyer les actions de protection de la nature et de restauration des écosystèmes”, conclut-il.

LA TRIBUNE

Logistique 4.0 : l’homme « augmenté » pour limiter la pénibilité

Afin de réduire les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sans perdre en productivité, les logisticiens testent des dispositifs qui soulagent et aident les salariés dans leurs gestes quotidiens.

Dans le secteur du transport et de l’entreposage non frigorifique, les accidents du travail et les maladies professionnelles se sont multipliés. Entre 2015 et 2016, l’augmentation est respectivement de 5,5% et de 13,1%, alors que le nombre des salariés n’a progressé que de 4,4% pour atteindre un peu moins de 73.000 personnes, d’après les chiffres de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts).

Cette progression inquiète les acteurs. Notamment en raison de la difficulté dans les recrutements et l’allongement de la durée de vie professionnelle de leurs salariés, dont la moitié a atteint 45 ans et plus. Dans ce contexte, le recours aux ergosquelettes, exosquelettes, lunettes à vision augmentée et autres « wearables » s’annonce comme une voie prometteuse pour réduire la pénibilité du déplacement de charges lourdes ou corriger les mauvaises postures liées au « picking » (préparation de commandes).

D’ores et déjà, certains logisticiens ont sauté le pas. À l’instar de FM Logistic France, qui teste des ergosquelettes afin d’aider l’opérateur à garder une posture adéquate. Il s’agit en l’occurrence du « Chairless Chair », développé par la startup suisse Noonee. Destiné aux opérateurs en station debout, il se compose d’un harnais dorsal et de supports au niveau des jambes. Les opérateurs peuvent se déplacer et s’asseoir à tout moment pour soulager leurs membres inférieurs. Parallèlement, le logisticien prévoit de développer ses propres dispositifs d’aide à la manutention en partenariat avec l’université de technologie de Compiègne (UTC).

Vision picking et exosquelette

Geodis n’est pas à la traîne. Le groupe a expérimenté aux Pays-Bas des exosquelettes du hollandais Laevo, afin de réduire jusqu’à 50% les tensions dorsales. Dans la foulée, le logisticien teste en Allemagne une solution de réalité augmentée réservée au picking.

Conçu par la startup allemande Picavi, ce système de « vision picking » se compose d’une paire de lunettes connectées qui affiche dans le champ de vision de l’opérateur des instructions. Ce dernier localise ainsi les pièces à collecter et les tiroirs où les ranger. De quoi réduire les erreurs de préparation et s’épargner des déplacements inutiles. En effet, une fois la commande validée, les lunettes guident le porteur vers le lieu de stockage approprié.

Grâce à cet accessoire connecté, Geodis estime pouvoir gagner une dizaine de pourcents sur sa productivité. Des gains dans la lignée de ceux annoncés par DHL. Une de ses filiales implantée outre-Atlantique a développé sa propre solution de vision augmentée que le groupe compte étendre à l’ensemble de ses sites. Féru de nouvelles technologies, DHL a d’ailleurs testé l’an dernier un prototype d’exosquelette destiné au picking. Il a été conçu et réalisé par le français Exhauss. Le modèle final pèsera moins de 4,4 kilos pour 22 kilos de capacité de charge.

« À la différence de ses prédécesseurs, le « Picker » fournit à l’opérateur une assistance au soulèvement qui croît à mesure qu’il lève sa charge», indique Pierre Davezac, le Pdg d’Exhauss.

Fonctionnant mécaniquement et avec des vérins à gaz, cet exosquelette collaboratif sera commercialisé sous peu.

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Pour l’Afrique, la reprise économique est là, selon la Banque mondiale

Le coup de frein à la croissance est passé. Sauf accident, l’Afrique devrait voir son PIB en 2018 progresser de 3,2 %, et de 3,6 % à l’horizon 2020, affirme la Banque mondiale.

Le choc a été violent.  La chute des prix des matières premières, en 2014, a non seulement marqué la fin du super-cycle des matières premières, il a aussi porté un sérieux coup à la croissance du continent africain.

Avec +1,3 %, l’Afrique avait enregistré en 2016 la hausse la plus faible de son PIB depuis deux décennies. En 2017, la croissance est remontée à +2,4 % et devrait, à moins d’un accident, poursuivre sa progression (à +3,2 % en 2018) pour atteindre 3,6 % en 2020. Un rapport de la SFI (Société financière internationale, la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé), s’appuie sur les mouvements de capitaux pour montrer que le continent africain a maintenant tourné le dos à ces difficultés.

Les flux de capitaux dans la région, sous forme de prêts bancaires et d’émissions d’actions et obligations, ont considérablement augmenté.

Le document, rendu public à l’ouverture de « l’Africa CEO Forum » consacré aux  perspectives qu’offre l’Afrique , souligne que « les flux de capitaux dans la région, sous forme de prêts bancaires et d’émissions d’actions et obligations, ont considérablement augmenté et traduisent l’amélioration de la perception à l’égard des marchés émergents en général, et de l’Afrique en particulier ». De 34 milliards de dollars en 2016, ils ont progressé de 12 % en un an à 38 milliards.

Déficit en infrastructures

Si les services font figure de locomotives, les  infrastructures demeurent un frein parfaitement identifié à la croissance.

L’Afrique subsaharienne est par exemple la seule région au monde à avoir vu la densité de son réseau routier baisser en vingt ans. Résultat, les coûts de transport restent élevés et freinent le commerce interrégional. Alors que 35 % seulement de la population a accès à l’électricité, le taux tombe à 30 % lorsqu’il s’agit de la santé.

Concentration urbaine

L’Afrique comme beaucoup de zones émergentes connaît un phénomène de concentration urbaine. En 25 ans, la population vivant en ville devrait doubler, souligne l’IFC, satisfait des opportunités qu’une telle concentration va apporter.

Cela dans un contexte de forte progression de la population : face à une moyenne mondiale de +1,7 %, celle de l’Afrique a crû de +2,9 % par an entre 1990 et 2016. Une hausse qui va de pair avec l’augmentation du niveau de vie. Selon la Banque mondiale, d’ici 2030, ces nouveaux consommateurs des classes moyennes devraient voir leurs rangs gonflés de 100 millions de personnes supplémentaires, à 160 millions. Cela, sur fond de hausse moyenne de 5 % par an des dépenses des ménages (+3,8 % en moyenne pour les autres marchés émergents). Dans le panier de la « ménagère middle class », ce sont surtout les transports et les technologies de communication qui devraient connaître la plus forte accélération, devant l’alimentaire et les boissons.