L'economiste

Loi organique des finances: Le gouvernement gagne neuf mois sur les délais

  • Pour le budget 2016, l’échéance ramenée de 24 à 15 mois
  • Taux de croissance et déficit budgétaire en dessous des prévisions
  • La masse salariale accapare plus de la moitié des dépenses de fonctionnement

Le gouvernement s’est penché sur le projet de loi de règlement de la loi de Finances 2016. Ce texte a été adopté au Conseil de gouvernement, tenu hier à Rabat. Contrairement aux années précédentes, marquées par la présentation tardive de la loi de règlement, le gouvernement est désormais tenu de respecter les délais de la loi organique des finances. L’échéance a été ramenée de 24 à 15 mois. Son article 65 précise que l’examen de ce texte doit avoir lieu au plus tard à la fin du premier trimestre de la 2e année suivant l’exécution de la loi concernée.

Les détails du projet de règlement montrent que les prévisions du Budget 2016 n’ont pas été atteintes. Au niveau de la croissance, les prévisions tablaient sur 3%. Ce taux n’a pas dépassé 1,2%. Idem pour le déficit. Le gouvernement avait promis de le contenir à 3,5%. A la fin de l’exercice, le taux affiché est de 4,1%. Le projet examiné, hier en Conseil de gouvernement, souligne que «l’exécution de la loi de Finances 2016 s’est soldée par une hausse des recettes par rapport aux dépenses d’un montant de plus de 1,47 milliard de DH».

Ce chiffre est à prendre avec précaution. L’excédent est surtout lié à l’augmentation des recettes par rapport aux dépenses des Segma et surtout des comptes spéciaux du Trésor. Pour ces derniers, l’excédent a atteint plus de 13,87 milliards de DH. Il s’agit en fait de transferts effectués, sans qu’ils soient utilisés, comme cela a été pointé par plusieurs rapports de la Cour des comptes. L’instance présidée par Driss Jettou avait attiré l’attention sur la multiplication de ces comptes, qui totalisent des fonds importants inexploités qui s’élèvent à 122,7 milliards de DH (voir note édition du 4 juillet 2017).

Au niveau des dépenses de fonctionnement, les accréditations affectées se sont élevées à plus de 190,31 milliards de DH, au moment où celles réellement exécutées se sont situées à 189,16 milliards, soit un taux de 99,40%. C’est la masse salariale qui a accaparé plus de la moitié des dépenses de fonctionnement avec 55,42%. Ce taux est en baisse par rapport à 2015 où elles représentaient 56,81%.

Les dépenses réellement exécutées se sont élevées à 104,83 milliards de DH contre plus de 106,81 milliards d’accréditations affectées. Les dépenses d’équipement réellement exécutées se sont situées à 37,16 milliards de DH contre 39,04 milliards d’accréditations affectées. Elles ont représenté 19,65% de l’ensemble des dépenses de fonctionnement contre 19% en 2015. Au niveau des charges communes, le montant affecté a été de 38,62 milliards dont 34,33 milliards ont été effectivement dépensés.

Les dépenses d’investissement, elles, sont en hausse par rapport à l’année précédente, soit 61,39 milliards DH contre 52,3 milliards. Néanmoins, au-delà du montant annoncé, le niveau d’exécution reste encore insuffisant. En 2015, 16,3 milliards de DH de crédits ont été reportés au Budget de l’année suivante.

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Les recettes ordinaires se sont améliorées de près de 20 milliards de DH, au moment où celles liées à l’endettement ont connu une légère baisse

Le taux d’exécution des dépenses d’investissement prévues par la loi de Finances 2016 a été de 74,96%, soit 61,72 milliards de DH contre plus de 82,33 de crédits affectés. C’est pratiquement le même niveau d’exécution de la loi de Finances précédente (74%). Il faut préciser qu’en plus des 61,39 milliards prévus initialement, et des 16,3 milliards de crédits reportés, le budget d’investissement a aussi bénéficié d’autres montants, notamment des fonds de soutien de 1,25 milliard de DH et un crédit ouvert par décision du ministre des Finances de 3,38 milliards. L’essentiel de ces dépenses, soit 89%, a été réalisé par 10 ministères, dont les Finances (32,96%), l’Equipement (12,84%) et l’Agriculture (12,76).

De leur côté, les dépenses liées au service de la dette ont connu une baisse par rapport à 2015. Les crédits affectés à ce chapitre du Budget se sont élevés à 69,19 milliards de DH, dont 61,04 milliards ont été réellement exécutés. En 2015, le montant réellement dépensé était de 69,7 milliards. La part du service de la dette dans les dépenses globales est aussi en baisse avec 19,57% contre 23% en 2015.

Au niveau des recettes, les réalisations ont dépassé les prévisions de la loi de Finances. Le montant collecté s’est élevé à 294,89 milliards de DH contre 282,91 milliards prévus par le Budget 2016. Cette hausse a concerné notamment les recettes ordinaires. Elles ont atteint 225,18 milliards de DH contre 204,08 milliards en 2015. Les recettes liées à l’endettement ont connu, quant à elles, une baisse de près de 21% par rapport à l’année précédente. Elles sont passées de 88,01 milliards de DH à 69,7 milliards entre 2015 et 2016.

Les ECO

LES DOMMAGES COLLATÉRAUX

La «pénalisation» de la profession notariale, voulue comme un garde-fou contre les exactions financières, est aujourd’hui à l’origine d’une centaine de cas où les transactions immobilières sont bloquées, ce qui débouche sur des drames personnels. De son côté, le fonds d’indemnisation, opérationnel depuis fin 2017, est difficilement accessible…

«J’ai lu la nouvelle comme tout le monde, sur les médias. Un clic plus tard, je lisais le nom de mon notaire, condamné pour 5 ans de prison pour détournement de fonds». Mohamed B., commerçant casablancais, n’en revient toujours pas. L’achat de son appartement dans un quartier d’AïnSebaâ pour la somme de 850.000 DH, dont près de la moitié est financée à crédit, a tourné au cauchemar depuis l’incarcération de son notaire. Après avoir obtenu difficilement, du fait de son statut d’indépendant, un prêt de sa banque pour la somme de 400.000 DH, il a toute de suite injecté la somme par-devant notaire pour son acquisition immobilière. Seulement, en décembre 2016, celui-ci a vu sa responsabilité pénale engagée pour escroquerie. Au moment même où seules les formalités d’enregistrement et d’inscription étaient nécessaires pour finaliser le transfert de propriété. Après avoir refusé de payer sa traite à la banque pendant une durée de 6 mois, il a été finalement condamné en première instance par la banque à payer la somme due. Résultat : il paie une traite pour un appartement dont il n’a pas la propriété. Le cas de Mohamed B. est loin d’être isolé, ils sont aujourd’hui une centaine à souffrir de cette énième source d’insécurité juridique foncière. À Marrakech, Salma B. est également au cœur d’un imbroglio. Ayant effectué de son côté une double opération, vente puis achat, chez une même praticienne aujourd’hui incarcérée. Les deux transactions sont bloquées et les conséquences juridiques sont encore plus graves : son vendeur dans la première l’attaque pour parfaire la promesse de vente et l’acquéreur dans le seconde l’astreint judiciairement à accomplir les procédures. N’ayant pas reçu le reliquat du prix de vente, cela s’avère donc quasi-impossible.

Lenteur de la justice

Une somme d’argent s’ajoute donc à sa dette pour chaque jour de retard dans l’exécution du jugement concernant la poursuite des formalités de la vente. Une fois que son adversaire aura accumulé une somme importante au titre de l’astreinte, il demandera au juge de la réaliser, c’est-à-dire de l’encaisser puisqu’elle sera considérée comme une créance. Et partant l’acheteur aura le droit de saisir ses biens, immeubles ou meubles en garantie de sa créance. Pourtant, la loi relative à la profession de notaire prévoit un dispositif pour réparer les conséquences des erreurs commises par les notaires dans l’exercice de leur activité. Avec deux mécanismes complémentaires : l’assurance et un fonds collectif de garantie. Le premier est même une obligation préalable à l’exercice de la profession, notamment la couverture de la responsabilité au titre des préjudices occasionnés par ses fautes professionnelles, celles de ses stagiaires ou de ses salariés. Parallèlement à l’assurance, la loi institue le «Fonds d’assurances des notaires» qui intervient en dernier lieu pour dédommager les victimes des fautes commises par les notaires. Un mécanisme opérationnel depuis fin 2017. Seulement, la personne dont les intérêts sont lésés doit être en possession d’une décision de justice reconnaissant la responsabilité du notaire. Vu la lenteur de la justice, on comprend bien que l’indemnisation par le fonds est un parcours du combattant. Une autre condition et pas des moindres, il faut que l’insolvabilité du notaire soit établie et que les sommes versées par la compagnie d’assurances soient insuffisantes. C’est ce qui explique que le Conseil d’administration du fonds n’a réservé de suite favorable lors de sa première réunion tenue le 28 novembre 2017 qu’à deux demandes d’indemnisation pour un montant total de 7 MDH. Et dans tous les cas, le fonds n’intervient que dans la limite de ses ressources qui proviennent uniquement des intérêts produits par les comptes particuliers des notaires ouverts auprès de la CDG et d’une cotisation forfaitaire prélevée sur chaque acte reçu par les notaires. Il est à noter que la saisine du fonds pour indemnisation doit intervenir, sous peine de prescription, avant l’expiration d’une durée de cinq ans suivant le jour où la responsabilité du notaire a été reconnue par un jugement définitif. Selon les instances professionnelles des notaires, il s’agit avant tout d’une «conséquence de la pénalisation de la profession avec la loi 32.09. Le texte, qui a remplacé la loi de 1925, est considéré comme «répressif». De même pour la lecture qui est faite par les juges. La distinction entre faute professionnelle intentionnelle et non-intentionnelle n’est pas souvent retenue. «Le notaire auteur d’un détournement ou d’abus de confiance doit aller en prison. Celui qui méconnaît une disposition administrative par exemple a commis une faute professionnelle. El là, c’est la responsabilité civile qui entre en jeu et non pas pénale», explique ce praticien casablancais.

Régime de garantie collective

Mais là encore la problématique demeure puisque pour que la responsabilité civile d’un notaire soit engagée, il faut prouver l’existence d’une faute du notaire, c’est-à-dire d’un manquement à ses devoirs, une négligence ou une omission, que le préjudice soit réel, qu’il y ait un dommage. Et, surtout, il faut qu’il y ait un lien de causalité entre la faute du notaire et le dommage subi. Si ces 3 éléments sont réunis, le notaire peut être obligé par un juge à verser des dommages et intérêts à la victime. Cependant il existe des cas d’exonération. En effet, un notaire peut se soustraire à sa responsabilité civile s’il réussit à prouver que le dommage subi est lié soit au fait de la victime, c’est-à-dire que c’est une action volontaire de la victime qui a engendré le dommage, soit au fait d’une tierce personne, c’est-à-dire qu’une autre personne est à l’origine du dommage, soit lié à un cas de force majeure (exemples : attentats, catastrophe naturelle, etc.). Ainsi donc, pour les victimes dites «indirectes» des notaires véreux, la garantie collective demeure la seule issue à faire jouer. Seulement, les débats au sein de la profession ne sont pas encore terminés quant aux modalités de fonctionnement de cette garantie. Les propositions récurrentes des professionnels portent sur la création d’une caisse au niveau régional et d’une caisse centrale. Toutes les deux abondées par les cotisations professionnelles. Mais l’Ordre tient à ce que les caisses souscrivent à des assurances et ne reposent donc pas uniquement sur leurs fonds propres. Dans ce régime, qui sera très probablement adopté, on fera appel à la caisse régionale avant de passer si besoin est à la caisse centrale. Pour faire jouer le mécanisme, il faudra seulement montrer la défaillance du notaire et avoir une créance exigible. Les tenants, majoritaires, de cette option proposent qu’en cas de défaillance de la caisse centrale, il faudra faire des appels de fonds auprès des différents notaires. Les débats autour du fonds de garantie démontrent une adhésion majoritaire des professionnels au régime de garantie collective. Néanmoins, certains sont relativement sceptiques. Ce notaire à Rabat, qui a souhaité garder l’anonymat, s’explique : «Imposer à chaque notaire les sacrifices financiers individuels que nécessiteront la création et le fonctionnement des caisses régionales de garantie et de la caisse centrale ne paraît possible que si la valeur de l’Office notarial présente un élément appréciable dans l’actif du notaire défaillant».

Une contrainte inutile ?

La dernière version de la réglementation professionnelle des notaires interdit aux professionnels de conserver les sommes qu’ils détiennent pour le compte d’autrui ; ils sont tenus de les déposer à la CDG dès leur réception. Ainsi, un mécanisme opérationnel a été mis au point pour organiser les flux financiers entre les notaires, la CDG et les autres parties concernées. La conservation des fonds par les notaires étant la source majeure des incidents qui ont entaché la profession durant ces dernières années. Mais il reste que dans la pratique une demande de règlement est exécutée même si elle fait tomber le sous-compte en position débitrice pour la simple raison que l’individualisation des fonds est effectuée dans le compte principal du notaire et non sur les sous-comptes. En d’autres termes, seul le premier est considéré comme un compte bancaire au sens de la loi. Par conséquent, les motifs de rejet de règlements tels que prévus par le Code de commerce n’est pas applicable pour les sous-comptes. Certes, une fois qu’un sous-compte se trouve en position débitrice, une anomalie est signalée, donnant lieu à des vérifications de la part du procureur et des conseils régionaux des notaires. Mais lorsque ces vérifications interviennent, le mal est souvent déjà fait.

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Zone de Libre échange africaine : quelles perspectives ?

Lors du Sommet extraordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu à Kigali (Rwanda), a été signé le 21 mars 2018 la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine). Les négociations de cette zone de libre-échange ont duré deux années sous la direction du président du Niger Mahamadou Issoufou. La ZLECA répond aux aspirations de l’Agenda 2063 pour l’Afrique, qui prévoit un continent intégré et prospère, fondé sur la croissance inclusive et le développement durable.

Cette zone de libre-échange va concerner une population de 1,2 milliard de personnes avec un PIB cumulé de 2.500 milliards de $. Il est prévu que la population de l’Afrique atteindra 2,5 milliards en 2050, et représentera 26% de la population mondiale en âge de travailler. Cependant, il faut d’ores et déjà noter que seuls 44 pays ont signé la ZLECA le 21 mars 2018, et qu’il faudra la ratification de 22 pays pour que l’Accord entre en vigueur.

Parmi les non- signataires, deux poids lourds de l’Afrique : l’Afrique du Sud et le Nigeria dont le président était absent à Kigali. Une autre décision n’a pas été prise à Kigali : le siège du Secrétariat de la ZLECA. Alors que certains pays ont proposé AddisAbeba, d’autres ont préféré un autre lieu pour l’éloigner des lourdeurs administratives des institutions de l’Union africaine.

L’objectif de la ZLECA est de créer une zone de libre-échange commerciale africaine, où 90% des échanges de biens seraient exonérés des droits de douane. L’objectif final serait de regrouper les zones de libre-échange régionales actuelles en un vaste ensemble intégré.

Le but est de supprimer les 84.000 kilomètres de frontières qui existent actuellement en Afrique, et d’élargir le commerce inter-africain qui n’est que de 16%, contre 50% en Asie et 70% en Europe.

Il s’agit également à moyen et long terme non seulement de supprimer les obstacles tarifaires, mais également les obstacles non- tarifaires par l’établissement de normes communes.

Une étude a montré que les échanges commerciaux intra-africains augmenteraient de 52% d’ici 2021, et qu’ils doubleraient si les obstacles non-tarifaires sont également supprimés. En effet, les entreprises africaines sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique qu’en dehors du continent.

Le but recherché par la ZLECA est de promouvoir l’industrialisation de l’Afrique pour réduire la place des matières premières qui représente la majeure partie des exportations africaines. En effet, actuellement 76% des exportations africaines proviennent des ressources extractives. Au niveau du commerce intra-africain, seulement 39% des exportations sont issus des ressources extractives.

Le grand risque associé au commerce des matières premières est la grande volatilité des prix, qui lorsqu’ils baissent, pèsent sur les budgets des pays africains.

Un autre avantage des produits industriels est qu’ils créent plus d’emplois et de valeur ajoutée que l’exportation de matières premières. Les PME, qui constituent 80% des entreprises africaines, seront encouragées par la ZLECA dans la mesure où elles pourraient fournir des intrants pour les grandes entreprises industrielles. La zone de libre-échange africaine favorisera le travail des femmes, qui travaillent dans le commerce informel transfrontalier du fait de la suppression des droits de douane.

L’Afrique est constitué d’un éventail de pays allant des grands pays développés aux petits pays moins développés. Pour que la ZLECA ne profite pas seulement aux grands pays, il faudra mettre en œuvre des programmes de développement industriel accéléré pour les petits pays, et leur accorder des délais supplémentaires pour se mettre en conformité avec les règles de la zone de libre-échange. Une condition essentielle pour la réussite de la ZLECA est la mobilisation du secteur privé, qui est l’instrument principal du développement économique et de la création d’emplois. Il faudra aussi sensibiliser les citoyens des différents pays africains pour qu’ils soient informés, et qu’ils s’approprient ce grand projet historique.

La ZLECA n’est pas une panacée

En conclusion, on ne peut que se féliciter de la création de cette zone de libre-échange africaine qui va rendre les entreprises africaines plus compétitives, satisfaire la consommation interne, promouvoir la classe moyenne, rendre le continent plus attrayant, et lui permettre de négocier en force les accords internationaux.

Cependant, il ne faut pas mésestimer les obstacles à la réussite de ce projet. Deux grands pays : l’Afrique du Sud et le Nigeria n’ont pas accord signé l’accord, et il semble difficile qu’il soit mis en œuvre comme le souhaiteraient certains chefs d’Etat en janvier 2019. Il reste de grands chapitres qui n’ont pas encore été fixés : la liste des produits par pays pour l’exonération des droits de douane, l’Organe de règlement des différends, la fixation des critères du certificat d’origine. Notre pays, le Maroc, a signé l’Accord et doit se préparer pour le mettre en œuvre.

Dans le cadre de la ZLECA et du fait d’une économie diversifiée, il pourra augmenter ses exportations et ses investissements dans d’autres régions que l’Afrique de l’Ouest.

Enfin, la zone de libre- échange n’est pas une panacée, et il faut d’autres mesures, notamment l’éducation et la formation pour garantir un véritable développement de l’Afrique.

LA VIE ECO

LA DOUANE EFFACE SES RECORDS

Nabyl Lakhdar, le nouveau directeur général de l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII), nommé le 2 novembre 2017, n’y est peut-être pas pour beaucoup, mais son ère commence déjà avec un chiffre record.

Les recettes douanières ont, en effet, enregistré 95 milliards de DH en 2017 contre 90,5 milliards en 2016. Cette performance est due principalement à une évolution remarquable des importations. Dans le même temps, le nombre de déclarations uniques des marchandises (DUM) a dépassé pour la première fois le million, pour atteindre 1 008 015 en 2017, soit une augmentation de 7% par rapport à 2016.

ENVASEMENT DES BARRAGES : LA CAPACITÉ DE RETENUE AMPUTÉE DE 75 MILLIONS DE M3 CHAQUE ANNÉE

 

Quarante grands barrages sont touchés dont onze ont perdu plus de 20% de leur capacité. Pour lutter contre ce fléau, le département de tutelle déploie une série de mesures préventives et curatives. Trop cher, le dragage est l’ultime recours pour restaurer la capacité de retenue.

Un malheur ne vient jamais seul. Surexploitation des ressources hydriques, déficit pluviométrique, changements climatiques… Ces phénomènes augmentent le risque d’un stress hydrique sévère au Maroc. Moins médiatisé, l’envasement des retenues des barrages est un autre fléau qui menace la sécurité hydrique du pays. Selon les chiffres les plus récents du secrétariat d’État chargé de l’eau (SEE), l’impact de l’envasement des retenues des barrages sur leur capacité de stockage est de 75 millions de m3 en moyenne par an. La capacité totale perdue est évaluée à près de 2100 Mm3, soit près de 11% de la capacité de stockage des barrages.

Plus inquiétant encore, le rythme actuel de perte de capacité pourrait s’accélérer sous l’effet de l’évolution du taux de mobilisation du potentiel en ressources en eaux superficielles et l’accentuation de l’érosion par la sollicitation accrue des sols et du couvert végétal. «L’envasement varie d’une région à l’autre en fonction du régime pluviométrique, du relief, du couvert végétal – cultures, parcours, forêts – et de la superficie du bassin versant. L’aridité du climat du Maroc, la dominance du relief montagneux, la dégradation du couvert végétal par la sécheresse et la surexploitation humaine, conjuguées à la violence des crues, notamment en saison sèche, amplifient le phénomène», explique un cadre en charge du dossier au sein du SEE. Ce phénomène sape l’effort d’aménagement des eaux de surface en réduisant les capacités de stockage de ces retenues par le fait d’accumulation des sédimentations avec le temps. De même, il impacte  les performances de la retenue du barrage en réduisant sa capacité de régularisation et sa durée de vie.

«S’il est le résultat des répercussions négatives de l’érosion en amont, l’envasement a des répercussions négatives qui ne se limitent pas au niveau du barrage; elles s’étendent aux infrastructures de transfert, d’adduction, de distribution et de traitement en aval. Ces répercussions se traduisent par le renchérissement du coût de l’eau à travers des actions aussi bien préventives que curatives», poursuit notre interlocuteur.

Ce fléau n’épargne aucun barrage ou presque. Toujours selon le SEE qui fait le suivi régulier de l’envasement des retenues via des études bathymétriques, 40 grands barrages parmi les 140 que compte le Royaume sont impactés. Les plus anciens sont les plus touchés. Ainsi, les barrages Mohammed V (Moulouya) et Abdelkrim Al Khattabi (près d’Al Hoceima) ont perdu plus de 50% de leur capacité de stockage. Le barrage Nakhla a, quant à lui, perdu entre 40 et 50%. Dix sept autres grands barrages tout aussi névralgiques, dont ceux de Lalla Takerkoust (Marrakech), Mansour Eddahbi (Ouarzazate), Hassan Eddakhil (Errachidia), ont vu leur capacité fondre de 10 à 30% . Pour les 20 barrages restants – dont Al Massira, Abdelmoumen, Tanger-Med, Al Wahda – l’impact sur la capacité de stockage ne dépasse pas 10%.

Gestion conservatrice des sols

Le département de tutelle déploie deux types de mesures pour minimiser l’envasement des retenues. Il s’agit, en effet, de mesures préventives et à caractère curatif. Les premières concernent trois niveaux. D’abord, l’atténuation des effets de l’envasement  est prise en compte lors de la conception de l’ouvrage par la réservation d’une tranche morte dimensionnée pour la durée de vie du barrage et destinée au stockage des sédiments de manière à garantir les objectifs en matière de régularisation des eaux par ces ouvrages. Ensuite, l’aménagement de bassins versants permet la régularisation et la préservation des eaux à leur source via la promotion d’une gestion conservatrice des sols en amont. Plusieurs techniques sont mises en œuvre – comme pour la plantation d’arbres et d’arbustes fourragers -, dont l’impact sur la réduction de l’érosion va de 25 %  à 75% avec la construction de terrasses. Enfin, il est procédé à la réalisation des seuils et des barrages de protection. «Depuis les années 80, le Maroc a lancé une campagne de construction de barrages de petite taille pour atténuer les effets de la sécheresse et protéger les grands barrages en aval en retenant une partie de l’érosion en amont», détaille notre source au département de CharafateAfailal.

Côté curatif, trois mesures sont déployées. La première est relative à la gestion des transports solides. Plusieurs techniques sont utilisées, dont la réalisation de lâchers au cours des périodes de crues permettant l’évacuation d’importantes quantités de sédiments ainsi que l’évacuation des sédiments par chasse d’eau. De même, l’évacuation des sédiments par chasses d’eau à niveau bas est également de mise, sauf qu’elle doit être prévue au départ lors de la conception du barrage.

Deuxième mesure curative: la récupération de capacité par surélévation. «La surélévation d’un barrage, quand elle est possible techniquement, permet la récupération de capacité de stockage perdue par envasement de la retenue et, partant, le rétablissement, voire l’amélioration du niveau de régularisation assigné à l’aménagement. Quatre barrages ont déjà fait l’objet de surélévation: Lalla Takerkoust, El Kansera, Oued Mellah et S.M.B. Abdellah»,  fait remarquer notre interlocuteur.

Enfin, le désenvasement des retenues par dragage s’impose  comme une solution adéquate pour prolonger leur durée de vie et assurer leurs services à des niveaux acceptables. Cette technique reste donc le recours ultime dans le cas où l’envasement d’une retenue atteindrait des niveaux très critiques en raison du coût très élevé du mètre cube de capacité récupérée. Au Maroc, deux expériences de dragage ont été menées au niveau des barrages Sidi Driss et M.Hamadi avec des techniques différentes. Le recours à cette solution a été dicté par le besoin urgent de récupérer le maximum de capacité au niveau de ces deux retenues de compensation ayant connu des taux d’envasement très critiques.

Somme toute, l’envasement des retenues de barrages est une énième problématique hydrique qui rappelle, si besoin est, que l’eau sera l’or de demain.

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LEADING UNIVERSITIES 2018

China

There are manycompellingreasons to study in China, withjust one being the commitment to educationdemonstrated by the steadilyincreasinglevels of investment in educationacross the nation.

The number of educational institutions has doubled in the last decade to over 2,409 and manyuniversities are developingresearch and analyticfacilities to rival the best schools in the west.

A focal initiative is Project 211, whichwascreated in order to bring 100 Chineseuniversities up to a world-class standard.  Similarly, Project 985 wasinitiated, with the aim of creating an even more elite group of universities. This has led to the creation of the C9 league, with the aim of establishingitself as somethingakin to the US IvyLeague.

France

France’scredentials as a cultural center are unrivalled. From the urbane sophistication and history of itscities, to itslegendaryculinary tradition, to the spectacularscenery of ruggedmountains and verdantforests, white beaches and azure seas– everyone has theirownidealized conception of France. This accounts for the factthat, according to the United Nations World TouristOrganization, it stands as the world’smostpopulartourist destination.

This is the nation thatproducedthinkerssuch as René Descartes and Jean-Paul Sartre, authorslike Marcel Proust and Albert Camus, filmmakerslike Jean-Luc Godard and Jean Renoir, and artistslike Claude Monet and Paul Cézanne. On top of thesenamescanbeadded a host of scientists, mathematicians and otherresearchers, whosenamesmaybeslightlylessfamiliar, but whoseachievements are no lessspectacular.

Why not study in the country thatinspiredthesegreatminds?

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Israel

By studying in Israel, you place yourselfat the center of a rich, diverse and dynamic culture with innovation atitscore. Although a relativelyyoung country, Israelisrenowned for its high-tech development, whichiswhyitisknown as ‘the start-up nation’!

Education ishighlyvaluedwithin the national culture of Israel, and itshighereducationsector has been praised for helping to encourage the country’seconomicdevelopment and recenttechnological boom.

Israelboastsnineuniversities, as well as lots of highereducationcolleges; with the universitiesofferingdegrees to doctoratelevel. Courses are oftentaught in Hebrew, but manyleadingIsraeliuniversitiesalsooffer English-taught programs.

Italy

Universities in Italy are amongst the world’soldest and mostprestigious, for example, itis the home of the University of Bologna, believed to be the world’soldestuniversity.

Italy’ssometimes turbulent trajectorythroughhistory has blessed the country with a rich and diverse culture, whichis in itself an amalgamation of the different customs and traditions of its 20 individualregions.

Located in the heart of southern Europe, Italyprovideseasyaccessibility to a number of major Europeancitieswiththeir attendant cultures and institutions. That’s if youfeltany compulsion to leave of course, as the country providessuch a broadtopological and geographicalvariety as youtravelfromregion to region.

There are more UNESCO World Heritage Sites in Italythan in anyother nation in the world. These attractions, alongsideItaly’s world-famous cuisine, phenomenalhistoricallegacy and endless culture are just a handful of reasonswhyitisconsistentlyamong the world’smostvisited countries eachyear.

Korea

South Korea’s has a vision for 2020 –  to welcome 200,000 international students to the country within the interveningtwoyears. Significantprogress has already been made on this, with over 100,000 studentsalreadyenjoying the manybenefits of learning in the country!

South Korea has a vast, diverse highereducation system withoutstandingprivateuniversities. Manydegrees are taught in English, whichunderstandablymakesthingseasier for global students, and establishments maintain a highlevel of English by insisting on TOEFL, IELTS or equivalent tests for theirapplicantsbeforeacceptance.

The Koreangovernment, in addition to a major financialcommitment to providing the best education, givesubstantial support for foreignstudents in terms of scholarships, allowingtemporarywork, and opportunitybeyond graduation.

And for studentswhodecide to live and learn in Korea, the rewards are rich and plentiful. Culturally, the country isremarkable all year round, from the peacefulcountryside to the mega-city capital Seoul, whileacademically, Koreanuniversitiesconsistentlyappearat or near the top of independentrankings.

Pakistan

Pakistan (Officially the IslamicRepublic of Pakistan) has a great deal to offer international students, with a richdiversity in its culture, landscapes and people, as well as well-respecteduniversities.

Highereducation in Pakistan expandedsignificantlyfollowing the country’sindependencefromBritain in 1947. Today the system isoverseen by the Higher Education Commission of Pakistan (HEC), whichoverseesfunding, research outputs, and teachingquality. The commission recognizes 174 universities in the country, includingbothprivate and public institutions, and somewhich are military or vocational in focus. You don’tneed to worry about learning Urdu (the national language), as all teachingatuniversities in Pakistan isconducted in English.

Poland

Polandis home to 500 highereducation institutions, many of whichspecialize in contrast to the traditional, multi-disciplinaryteaching model thatmanyEuropeanuniversitiesfollow.  Four of the country’s major universities are situated in the capital of Warsaw, includingPoland’slargestuniversity, the University of Warsawwhichranked 6th in the EECA (Emerging Europe and Central Asia) 2016 QS UniversityRankings.

Historically, Poland’s top universities have producedsome of the world’smostaccomplishedartists, scientists, and innovators, includingtwo-time Nobel Prize winner and physicist Marie Curie and astronomerNicolausCopernicus. While full-time Polishlanguage courses at state universities are free for Polishcitizens and foreignersfrom the European Union or EuropeanEconomic Area countries, some English language courses are availableathigherlearning institutions across the country.

Also, a variety of private and public tertiaryeducationscholarships are open to bothPolishstudents and international students, furtherenhancingPoland’sreputation as a global education hub thatoffers a unique universityexperience to students of all backgrounds.

  Turkey

 Turkey has an increasingly large pool of studentscomingfrom Europe, Africa, the United States and Asia. The amalgamation of Eastern and Western cultures bringstogether an enticingopportunity for students to broadentheir horizons on religion, lifestyle and the unique culture and historythatTurkeyoffers. Due to the international atmosphere in Turkey, the majority of programs are taught in English, a languagewidelyspokenaround the city.

Studentscan live a modern city life withoutbreaking the bank as Turkeyissurprisinglyrankedlower in living expenses global cost index amongothermetropolitancitiesaround the world.

Turkeyoffers a range of choices for international students. The universities in Turkey are noted for offeringhigh-qualityeducation services withsophisticatedresearchfacilities to providestudents an excellent learningprocess. Turkishuniversities are equallycompetitive as otherEuropean and Asiancounterparts as the universities are listed in The Times Higher Education BRICS &Emerging Economies Rankings, QS World UniversityRankings and METU Informatics Institute list.

THE U.S. SHOULD AVOID A TRADE WAR WITH CHINA

A tradewarwith China wouldinflict far more damage on the American economythancouldberecoupedfromtariffs and otherprotectionistlevies.

That’s the problemwith the Trumpadministration’sunilateral action, takenunder Section 301 of the Trade Act of 1974, to levy punitive tariffs on up to $50 billion of goodsfrom China.

Alreadythatdecision has prompted a retaliatoryresponsefrom Beijing thattargets 128 American productsrangingfromsoybeans, wine, and various fruits to steel pipes and ethanol. TheseChinese taxes on American exports, and higherpricesfrom U.S. taxes on imports, could have wide-reachingnegative impacts for the U.S. economy.

Beijing has long usedcoercivetactics to force American companies to transferintellectualpropertyworth billions intoChinese hands. But counteringthose abuses withtariffs and sanctions on Chinese imports is not the way to go.

In addition to penalizing American consumers, such actions alsoviolateAmerica’scommitments to the World Trade Organization.

MyHeritageFoundationcolleague Riley Walters recommendsthat the administration and Congressavoidheavy-handedtrade restrictions and insteadtakevigoroussteps to protectintellectualpropertyrightswhilestayingtrue to core American values.

He urges the U.S. government to pursue complaints about lack of access to China’smarket, including the filing of additional World Trade Organization cases, therebyallowing U.S. companies to remain on the ground in China and takeadvantage of the growthpotential of China’seconomy.

Anothercolleague, tradeeconomistToriWhiting, questions whether the Office of the United States Trade Representativeconducted a full economiccost-benefitanalysis of tariffs on imports from China under Section 301.

Did the traderepresentativepresentPresident Donald Trumpwithcomprehensive information about the impact of thosetariffsbeforehe made the decision to levythem? Did the president have a completepicture of the manypotentiallynegativeconsequences the tariffswouldcreate for American workers?

Whiting cites a letterfromdozens of U.S. business groups, warning the president of a “chainreaction of negativeconsequences” arisingfromtariffs. Amongthoseconsequences: reduced U.S. exports; highercosts for American businesses and consumers (especially for electronics, apparel, and other consumer products); and reducedmanufacturingcompetitiveness, due to artificiallyhighercosts of importedintermediategoods.

Meanwhile, the business groups cautioned, the fundamental challenges posed by unfair and discriminatoryChinesetrade practices wouldremainunaddressed.

David Kreutzer, Heritage’s senior researchfellow for labormarkets and trade, praises the Trumpadministration’s record for cuttingregulations and taxes. Yet, he notes, the 301 tariffsannouncedthisweek (and earliertariffslevied by the administration on steel, aluminum, solar panels, and washing machines) actuallyamount to new taxes and an increasedregulatoryburden on companies to complywith the new trade restrictions. The end result of thiswealthtransfer “from the politically impotent to the politicallypowerful,” Kreutzer warns, willbe a weaker American economy.

Finally, and perhapsmostimportantly, is the impact of the Trumpadministration’sprotectionistpolicies on American economicfreedom.

Over the last twodecades, The HeritageFoundation’sannual Index of EconomicFreedom has consistentlydemonstratedthateconomicallyfreer countries—thosesuch as the United States that have openedtheirsocieties to new ideas, products, and innovations—have largelyachievedhighlevels of social progress.

Centrally-plannedeconomies, such as China’seconomy, do not produce the most positive social outcomes.

If China wishes to achieve real social progress, itwill have to expandeconomicfreedom—and thatmeanslowerbarriers to market entry and allowingitscitizens and companiesgreaterfreedom to engage with the world withlessgovernment intrusion.

James M. Roberts is the researchfellow in freedom and growthat The HeritageFoundation’s Center for International Trade and Economics. Roberts’ primaryresponsibilityis to produce the Index of EconomicFreedom, an influentialannualanalysis of the economicclimate of countries throughout the world.