L'economiste

Marrakech-Safi : Le coût des projets en cours

 Les projets en cours de réalisation dans la région de Marrakech-Safi représentent plus de 15 milliards de DH, a indiqué samedi le Chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani. Au total, cette enveloppe permettra de réaliser plus de 225 projets. Quelque 105 autres projets sont actuellement examinés, a d’ailleurs précisé le chef du gouvernement. Ce dernier s’exprimait lors d’une journée de communication avec des responsables, des élus, des investisseurs et des acteurs de la société civile de la région.

Industrie : L’activité solide au 1er trimestre

L’activité industrielle s’est bien comportée sur les trois premiers mois de l’année avec les hausses enregistrées dans les exportations des principaux secteurs (automobile, aéronautique, industrie alimentaire, textile et cuir et électronique). Selon la Direction des études et prévisions financières, ces secteurs ont enregistré des hausses respectives de 16,5%, de 18,8%, de 4,9%, de 2,4% et de 0,7%, à fin mars dernier.

L’activité s’est également raffermie pour le secteur chimique et para-chimique avec une progression de 16,5% du volume de production des dérivés de phosphates, des engrais phosphatées (+22,9%) ou encore de l’acide phosphorique (+7,6%).

Sur un autre volet, les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib, auprès du secteur manufacturier, font également état d’une légère amélioration du taux d’utilisation des capacités à fin février 2018 dernier (+0,5%) comparativement à la même période de 2017 pour se situer à 60,5%. Ainsi, les industriels s’attendent à une augmentation de la production et des ventes durant le 2e trimestre 2018.

aujourd'hui

Le Salon de la sous-traitance automobile de Tanger ouvre bientôt ses portes

A sa cinquième édition, le salon reste fidèle à son partenariat avec la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM).  Organisé par l’AMICA (Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile), cet événement qui aura lieu à Tanger du 25 au 27 avril, réunira notamment les constructeurs, les équipementiers et prestataires de l’industrie automobile. Il devrait accueillir près de 300 exposants.

D’une superficie de 81 m2, le Pavillon Solutions France-Maroc de la CFCIM est pensé comme une plate-forme d’échanges et de networking rassemblant différents acteurs de la filière automobile. Il accueillera une douzaine d’entreprises qui pourront ainsi mettre en valeur leur savoir-faire. Elles auront, en outre, la possibilité de bénéficier d’un programme de rendez-vous B to B permettant de rencontrer des clients et/ou partenaires potentiels.

Les ECO

LA SAISON 2017-2018 S’ANNONCE SOUS LES MEILLEURS AUSPICES

Les importantes précipitations qui se sont abattues sur le Maroc durant ces derniers mois et les chutes de neiges enregistrées dans plusieurs régions du Royaume augurent d’une bonne campagne agricole 2017-2018.

Selon les dernières données rapportées par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le cumul pluviométrique moyen national a atteint au 16 avril 2018, 367,7 mm, soit une hausse de 16% par rapport à la normale (316,7 mm). Au démarrage de la période des semis, ce déficit était de 61 %.

La réserve des barrages à usage agricole s’est également nettement améliorée par rapport au démarrage de la campagne, se situant à 8,88 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 67% contre 54%, à la même période de la campagne précédente. Ces conditions ont un impact bénéfique sur l’ensemble du secteur agricole, aussi bien pour la production végétale que pour la production animale.

Par ailleurs, les précipitations ont contribué à la hausse des retenues des principaux barrages nationaux qui ont atteint, plus de 10,3 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 68,3%, selon les dernières données du Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau. Ce niveau est supérieur à la même période de l’année 2017, durant laquelle les retenues se sont élevées à environ 8,5 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 56,2%. Le barrage Al Wahda (province de Ouezzane) a atteint un taux de remplissage de 94,7% durant cette période, contre 58,9% en glissement annuel (3,3 milliards de m3 contre 2 milliards de m3).

Pour ce qui est du barrage Idriss 1er (province de Fès), il a enregistré un volume de 1,02 milliard de m3 (90,7%) contre 676,7 millions de m3 (59,9%), tandis que celui de Sidi Mohamed Ben Abdellah a enregistré 956,5 millions de m3 (98,1 %).

La retenue du barrage Ahmed El Hansali (province de Béni Mellal) présente un volume de 699,4 millions de m3 (96,6%), et celle de Oued El Makhazine (province de Larache) affiche 672,9 millions de m3 (100%).

En se basant sur les données de la pluviométrie et la situation du couvert végétal arrêtées au mois de mars, Bank Al Maghrib table sur une production céréalière proche de 80 millions de quintaux et sur une hausse de 2,3% de la valeur ajoutée agricole.

Dans la région Rabat-Salé-Kénitra, connue par sa vocation agricole, les précipitations enregistrées dernièrement ont porté le cumul pluviométrique moyen à 433 mm, contre 380 mm l’année précédente. La bonne répartition des pluies dans le temps et dans l’espace depuis le début du mois de décembre 2017 a eu un impact très positif sur le secteur agricole dans cette région.

Cet impact a été ressenti, notamment, en matière de développement du couvert végétatif des cultures d’automne, d’accélération de la cadence d’installation des cultures de printemps, d’amélioration du développement des arbres fruitiers et du couvert végétal des parcours, ainsi que l’amélioration du taux de remplissage des barrages à usage agricole et du niveau des nappes phréatiques.

Rassurant sur la « bonne évolution » de la campagne agricole et le “bon état” phytosanitaire des cultures, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a relevé que le développement végétatif des céréales d’automne est au stade avancé de montaison et que les cultures de légumineuses alimentaires sont au stade de ramification.

Grâce aux températures favorables et aux bonnes conditions pluviométriques qui ont permis une évolution positive du couvert végétal au niveau des parcours, le ministère note que l’abondance de l’offre fourragère a permis une baisse des prix des aliments et des prix rémunérateurs pour les éleveurs.

Quant aux cultures d’automne, ces dernières ont connu une importante dynamique grâce aux dernières précipitations. Sur une surface de sol travaillée de 4,93 millions d’hectares, la superficie emblavée totalise 4,68 millions d’hectares dont 10% en irrigué dominés par les céréales à 88%, suivis des fourrages (8%) et des légumineuses (4%), souligne la même source.

Afin de garantir la réussite de la campagne agricole en cours, à l’image des précédentes campagnes, et pour promouvoir la dynamique positive engendrée par le Plan Maroc Vert à l’horizon 2020, le ministère a pris une série de mesures.

Il s’agit notamment de la planification d’une superficie de 594.000 hectares pour l’irrigation au niveau des grands périmètres; de la mise en œuvre du Programme national pour l’économie d’eau d’irrigation (PNEEI) à travers l’équipement des exploitations en système de goutte à goutte sur 50.000 hectares supplémentaires, pour atteindre 420 hectares, soit 76% du programme; en plus de l’achèvement des travaux de modernisation du réseau d’irrigation pour la reconversion collective en irrigation localisée sur une superficie de 60.000 hectares, soit 55% du programme global.

Ces mesures portent également sur des opérations de planification et de suivi de l’allocation des quotas d’eau d’irrigation (3,22 milliards de m3) dans le but d’assurer le démarrage des plantations de céréales et des cultures sucrières et de garantir les besoins en eau pour l’arboriculture fruitière, à travers notamment la rationalisation des quotas dans les régions de Melouya, Tafilalet et Issen qui souffrent déjà de déficit en eau.

En ce qui concerne le marché des engrais, le ministère prévoit son approvisionnement avec plus de 500.000 tonnes, relavant que la cartographie des sols liée à la rationalisation de l’utilisation des engrais era complétée, afin de couvrir les 1,6 millions d’hectares restants.

Le Matin

Les négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche lancées demain vendredi

Cette annonce a été faite lors d’une rencontre tenue aujourd’hui à rabat entre le Maroc et l’UE et qui s’est déroulée notamment en présence du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, de la Secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime, MbarkaBouaida et de l’ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE au Maroc, Claudia Wiedey.

Dans une déclaration à la presse à cette occasion, M. Akhannouch a émis le voeu de voir les négociations entre le Maroc et l’UE aboutir le plus rapidement possible à un nouveau protocole de partenariat dans le domaine de la pêche, relevant que les deux parties s’appuieront lors des négociations sur une expérience réussie de 30 années de coopération dans ce domaine stratégique.

« Le Maroc et l’UE vont démarrer une nouvelle phase et j’espère que les négociations vont déboucher sur un accord mutuellement bénéfique qui respecte les engagements des deux parties », a-t-il ajouté.

Akhannouch s’est également félicité des résultats des précédents protocoles de pêche qui ont permis au Maroc de réaliser d’importants investissements en infrastructures et de soutenir la mise en oeuvre du Plan Halieutis, la nouvelle stratégie de développement du secteur halieutique au Maroc.

Pour sa part, M. Bourita a relevé que la coopération entre le Maroc et l’UE dans le domaine de la pêche ne date pas d’hier, le premier accord ayant été conclu en 1988, notant que les deux parties disposent d’une expérience et d’un cumul de 30 ans dans ce domaine fondamental de leur partenariat.

“L’ouverture des négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche reflète l’adhésion totale de l’UE et de ses Etats membres à la préservation et au renforcement du partenariat globale Maroc-UE”, a-t-il dit.

Il a en outre fait observer que les négociations se déroulent cette fois-ci dans un contexte très particulier marqué notamment par des “attaques externes contre ce partenariat et par des manœuvres judiciaires menées par certaines parties pour le dévier de son chemin et de ses objectifs”.

Le ministre a souligné à cet égard que le Maroc aborde ces négociations par un référentiel très clair, des positions très précises et par une vision bien définie, insistant sur le fait que le Royaume tient tant à son partenariat avec l’UE qui est “stratégique et fondamental” qu’au “respect de son intégralité territoriale et de son unité nationale qui ne peuvent aucunement faire l’objet de négociations ou de compromis, parce qu’elles constituent un des éléments de l’unanimité du peuple marocain derrière SM le Roi Mohammed VI”.

De son côté, Mme Wiedey a indiqué que le partenariat Maroc-UE dans le domaine de la pèche constitue un élément essentiel des relations entre les deux parties d’où l’engagement constant des Etats membres de l’UE à poursuivre leurs efforts communs dans ce domaine.

Le nouveau protocole de pêche permettra de déterminer les conditions de ce partenariat qui a pour objectifs de développer une pêche durable dans l’intérêt des deux parties et de renforcer la gouvernance des océans en particulier à travers le renforcement du suivi scientifique, du contrôle et la surveillance des pêches dans la région.

Le Chef de la délégation de l’UE à Rabat a dans ce sens fait part de la détermination de l’UE à continuer à soutenir le secteur de la pêche maritime au Maroc via la stratégie « Halieutis » que Bruxelles appuie à hauteur de plus de 120 millions d’euros depuis son lancement.

Le renouvellement de l’accord permettra également de poursuivre et de renforcer la coopération dans ce domaine important, de moderniser les instruments actuels pour une meilleure gouvernance du secteur halieutique dans la région et d’assurer la durabilité de la pèche et de la protection du précieux système d’environnement marin, a-t-elle insisté.

L’actuel protocole de pêche liant le Maroc et l’UE arrive à échéance le 14 juillet prochain. Le Maroc et l’UE se sont engagés jeudi à entamer les négociations pour son renouvellement dans un esprit positif et constructif et ont formulé le souhait de voir les discussions aboutir à un nouvel accord dans les plus brefs délais.

Conseil de gouvernement

Des changements en perspective pour les établissements universitaires

Présenté par le ministre de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le projet de décret N 2.18.236 modifiant et complétant le décret N 2.90.554, publié le 2 Rajab 1411 (18 janvier 1991) relatif aux établissements et aux cités universitaires, a précisé M. El Khalfi dans un communiqué lu lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement.

Ce texte vise à rapprocher les établissements universitaires des étudiants, diversifier les formations et adapter la carte universitaire au découpage régional du Royaume, a souligné M. El Khalfi, ajoutant que le projet de décret porte ainsi sur la création de nouveaux établissements universitaires, le changement d’appellation d’autres et le transfert de certains établissements d’une université à une autre.

Il a été ainsi décidé la création d’une Faculté polydisciplinaire à Taounate relevant de l’Université Mohamed Benabdellah de Fès, d’une Faculté polydisciplinaire à El Hoceima (Université Abdelmalek Essadi de Tétouan) et d’une Faculté de médecine et de pharmacie à Laayoune (université Ibn Zohr d’Agadir). Le changement d’appellation a concerné l’Ecole supérieure de technologie de Berrechid (université Hassan 1er de Settat) devenue Ecole Nationale des sciences appliquées, et la Faculté polydisciplinaire d’El Jadida (université BouchaibDoukkali) devenue Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales.

Le projet de décret stipule également le transfert des établissements créés à El Hoceima de l’Université Mohamed 1er d’Oujda à l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, de l’Ecole supérieure de technologie de Khénifra de l’Université Moulay Ismail de Meknès à l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal, ainsi que des établissements créés à Khouribga de l’Université Hassan 1-er de Settat à l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal.

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BAM : Les réserves de changes baissent de 0,3% cette semaine

Le dirham est resté quasi-stable par rapport à l’euro et au dollar au cours de la période allant du 12 au 18 avril, selon les indicateurs hebdomadaires de Bank Al-Maghrib (BAM).

Les réserves internationales nettes ont accusé, d’une semaine à l’autre, un repli de 0,3% pour s’établir à 230,1 milliards de dirhams (MMDH), indique BAM, précisant qu’au cours de la même période, aucune opération d’adjudication n’a été réalisée sur le marché de change.

Concernant ses interventions sur le marché monétaire, Bank Al-Maghrib indique avoir injecté un montant de 50 MMDH, sous forme d’avances à 7 jours sur appel d’offres et 3 MMDH accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME, notant que le montant total des interventions ressort à 53,1 MMDH.

Du 12 au 18 avril, le taux interbancaire s’est établi à 2,25% et le volume des échanges est passé de 4,7 milliards de dirhams à 5,8 milliards, relève la banque centrale.

Lors de l’appel d’offres du 18 avril (date de valeur le 19 avril), Bank Al-Maghrib a injecté un montant de 51 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours.

LA VIE ECO

Les assises de l’agriculture auront lieu le 23 avril à Meknès

La thématique retenue pour cette 10ème édition est «La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole ».

Meknès accueille, le 23 avril 2018, la 10ème édition des Assises Nationales de l’Agriculture sous le thème « La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole ».

Ces assises sont organisées par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, à la veille du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM).

Les professionnels et les responsables gouvernementaux se réunissent en conclave dans la cité ismaïlienne pour exposer le bilan annuel des réalisations et les orientations stratégiques du secteur pour les années à venir.

LA BANQUE MONDIALE SUGGÈRE DE BAISSER L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS ET DE RÉDUIRE LES DÉPENSES FISCALES

L’institution de BrettonWoods prévoit pour 2018 une croissance de 3% et un déficit budgétaire de 3,3% du PIB. Elle considère que le modèle de croissance actuel a atteint ses limites.

La croissance économique au Maroc devrait s’établir à 3% en 2018 au lieu de 4% en 2017, selon le rapport de suivi de la situation économique du Royaume que la Banque mondiale a publié en début de semaine (16 avril). Comme pour couper la poire en deux, la Banque mondiale a “calé” sa prévision entre celle du HCP (2,8%) et celle du gouvernement (3,2%). L’institution de BrettonWoods explique ce repli de l’activité par rapport à l’exercice écoulé par le retour de la production agricole à son niveau moyen (soit quelque 70 millions de quintaux de céréales), mais aussi par une progression du PIB non agricole encore insuffisante «en l’absence de réformes structurelles plus décisives».

Le déficit budgétaire, lui, représenterait 3,3% du PIB contre 3,5% en 2017, mais cette légère amélioration n’aurait qu’un faible impact sur le taux d’endettement du Trésor, puisque celui-ci resterait en 2018 au même niveau (65 % du PIB) qu’en 2017 (65,1%).

Stagnation du taux d’endettement

La stagnation du taux d’endettement à 65% du PIB (jusqu’en 2020 prédit la Banque mondiale) peut s’expliquer, d’une part, par la faiblesse du taux de croissance (l’effet dénominateur), et, d’autre part, par la persistance du déficit primaire, signe que les recettes, fiscales notamment, sont insuffisantes ou que les dépenses sont encore trop élevées. D’ailleurs, dans son rapport, la Banque mondiale a estimé que les autorités marocaines, pour tenir l’engagement qu’elles ont pris de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB et le taux d’endettement du Trésor à 60% du même PIB, devraient procéder à «une réforme généralisée» de la fiscalité. Et cette réforme, détaille la banque, devrait porter sur la réduction des dépenses fiscales, l’abaissement du taux d’imposition des sociétés et le renforcement du recouvrement des recettes fiscales des personnes travaillant pour leur propre compte et des membres des professions libérales.

En parallèle, poursuit le rapport, les investissements publics devraient bénéficier d’une gestion optimale, sans quoi le surcroît de recettes qui proviendrait de la réforme fiscale n’aurait que peu, ou pas d’effet sur la poursuite du rééquilibrage des finances publiques. Du point de vue de la Banque mondiale, l’amélioration des perspectives économiques à moyen terme dépend précisément de la poursuite du rééquilibrage des finances publiques, mais aussi de la souplesse du régime de change et de la mise en œuvre de réformes structurelles dans les domaines de l’éducation et du marché du travail. Autant dire que le modèle de croissance actuel, selon le rapport, a atteint ses limites et qu’«il importe que le Maroc s’oriente vers un modèle tiré dans une plus large mesure par les exportations».

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« Le potentiel de la blockchain dans les aéroports est très important » Barbara Dalibard, Sita

Barbara Dalibard, CEO de Sita, une entreprise spécialisée dans les échanges de données entre les acteurs du transport aérien, explique comment les nouvelles technologies peuvent révolutionner le parcours des passagers en aéroport.

LA TRIBUNE – Quelles sont les priorités de Sita ?

BARBARA DALIBARD – Sita, qui va bientôt avoir 70 ans, est une coopérative créée par les compagnies aériennes pour partager des données et des infrastructures technologiques qui à l’époque était coûteuses. Notre ADN, c’est l’échange et le partage de données entre les acteurs du système aérien, les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires en escale, mais aussi aujourd’hui les gouvernements.Nous avons deux activités. La première, au coeur de l’aéroport, où nous offrons des outils permettant à l’ensemble des acteurs du transport aérien departager des données.

60% des données échangées par des acteurs différents transitent aujourd’hui par le réseau Sita. Notre objectif est de faciliter le parcours du passager à l’aéroport en levant les difficultés liées aux ruptures que les voyageurs sont amenés à rencontrer au cours de leur voyage : passage aux frontières, aux postes d’inspection filtrage ou à l’embarquement. Grâce aux nouvelles technologies, nous sommes capables d’apporter des solutions qui vont permettre progressivement de passer toutes ces barrières sans couture.

La seconde activité sur laquelle nous investissons beaucoup se situe au niveau de l’avion lui-même et de sa connexion. Nous gérons par exemple des plateformes de données dans le cockpit qui permettent de suivre l’avion en temps réel et d’informer les équipages mais aussi, grâce à l’Internet des objets, de fournir aux industriels et aux compagnies aériennes des indications sur le comportement des équipements techniques pendant le vol.

Quelles sont les grandes tendances pour améliorer le parcours des passagers en aéroport ?

Il y a plusieurs grands domaines d’activité. Le premier sur lequel Sita a beaucoup innové se situe dans l’usage des technologies de biométrie et de reconnaissance faciale pour fluidifier l’embarquement dans les avions. Au moment de l’embarquement, une caméra va prendre une photo du passager et la transmettre aux autorités de police qui la comparent en quelques secondes avec les données du passeport qu’elles ont déjà en leur possession. Si elles correspondent, le passager sera autorisé à embarquer. L’embarquement se fait ainsi sans couture et sans autres contrôles. Nous faisons cela à Boston avec JetBlue, à Orlando pour les vols de British Airways vers Londres Londres-Gatwick, et nous proposons des solutions similaires à Miami et Brisbane.

Et en Europe ?

Nous aimerions le développer mais le contexte est plus compliqué compte tenu de la diversité des acteurs. Les voyageurs fréquents d’une compagnie s’enregistreront sur son site Internet en donnant les données de leur passeport s’ils ont confiance dans cette compagnie. En revanche, ceux qui utilisent un grand nombre de compagnies différentes dans un territoire complexe comme l’Europe, n’auront peut-être pas envie d’enregistrer un grand nombre de fois leurs données. Les pays européens devraient travailler ensemble sur des standards pour ne pas avoir, sur le même aéroport, un mode de fonctionnement différent selon la nationalité du passager et le vol qu’il a effectué.

Quels sont ces standards communs à définir ?

Il s’agit par exemple de standards sur l’utilisation des données biométriques ou permettant d’échanger les données des passagers entre autorités gouvernementales amies afin de valider rapidement l’embarquement de la majorité des passagers sans problème. Autrement dit, il faut pouvoir partager des fichiers de façon confidentielle et sécurisée pour chaque gouvernement et chaque passager tout en protégeant les droits de chacun.

Ensuite, il faut travailler avec les autorités pour qu’elles accèdent à ces données de façon sécurisée. Les nouveaux outils de blockchain peuvent être très utiles sur ces sujets. Ils permettent de stocker de façon confidentielle et partagée la donnée des passagers, et de définir précisément qui en a l’accès.

Combien de temps faudra-t-il pour généraliser l’utilisation de la biométrie dans les systèmes d’embarquement des aéroports à l’échelle mondiale ?

Dans dix ans, la moitié des grands aéroports seront sans doute équipés de tels systèmes de biométrie.

La perte des bagages a coûté 2,1 milliards de dollars aux compagnies aériennes en 2016, vos outils peuvent-ils diminuer le nombre de bagages perdus ?

C’est effectivement aussi un sujet sur lequel nous travaillons en collaboration avec l’Iata, l’Association internationale du transport aérien. Même s’il y a eu beaucoup de progrès dans le traitement des bagages puisque le coût des bagages perdus a été divisé par dix au cours des dernières années, ce sujet reste une douleur pour les clients.

En homogénéisant la façon de suivre les bagages, en développant le suivi du bagage en temps réel, en partageant les données, nous pouvons encore diviser par dix ce coût pour les compagnies aériennes. L’Iata a édité une résolution, dite 753, pour imposer ces suivis.

Plusieurs technologies peuvent être déployées comme la mise en place de puce RFID sur l’étiquette bagage mais aussi la lecture optique. Là aussi, en permettant de stocker la donnée relative à chaque bagage et à son parcours, la technologie de blockchain peut nous aider considérablement.

Y a-t-il d’autres exemples d’utilisation de la blockchain ?

Cette technologie est émergente mais dès lors que l’on doit partager les données de manière sécurisée, elle est très intéressante. Les sujets qui peuvent faciliter la vie à l’aéroport ne manquent pas. Le potentiel de la blockchain dans les aéroports est très important. Nous expérimentons par exemple à Londres-Heathrow le service Flight Chain qui permet d’avoir une information unique et valide sur un vol donné. Au lieu d’avoir plusieurs informations concernant un vol (celle de l’aéroport ou de la compagnie aérienne qui parfois sont différentes), l’utilisation de la blockchain permet de partager une donnée de façon fiable et neutre.

Au regard du nombre de personnes concernées par la récolte de données, c’est un élément d’efficacité énorme, en termes d’échanges de données et de facturations entre les acteurs notamment. Nous travaillons aussi sur le suivi en temps réel des drones autour des aéroports. Nous avons bâti un système d’enregistrement de drones et de vérification de leurs plans de vol qui repose sur la blockchain. Si le drone dévie de son plan de vol et s’approche de la zone dangereuse, nous pouvons en prendre le contrôle pour le guider vers son point de départ. C’est un sujet de sécurité important compte tenu de la croissance des vols de drones dans les années à venir.

La digitalisation des aéroports peut-elle permettre d’atténuer la sous-capacité à venir des aéroports ?

Les prévisions de trafic prévoient un doublement du trafic d’ici à vingt ans, avec notamment une forte hausse de trafic dans les pays émergents. La congestion des aéroports est une problématique majeure. Effectivement, ces technologies permettent d’apporter de l’air à certains aéroports. Elles peuvent sans doute apporter jusqu’à 30% de capacité supplémentaire.

Comment et avec qui travaillez-vous en matière d’innovations ?

Nous avons un laboratoire avec des équipes basées aux États-Unis, à Genève et à Montréal. Mais nous ne pouvons pas tout faire seuls et nous travaillons avec de nombreuses entreprises technologiques comme par exemple Orange, Thales ou Gemalto, mais aussi avec des startups dans le domaine de la blockchain ou de l’intelligence artificielle. Nous avons aussi un partenariat avec Airbus pour proposer des services et des plateformes de dans le domaine de la cybersécurité.

Sita est le leader dans la conception des systèmes Acars qui envoient des messages de l’avion au sol. Comment peuvent-ils évoluer ?

La première évolution consiste à développer le suivi en temps réel de l’avion avec des messages envoyés en continu pour suivre et optimiser sa trajectoire. Malaysia Airlines a été le premier client de ce service. Nous développons aussi la maintenance prédictive : avec le motoriste Rolls Royce, nous avons mis au point un système qui permet d’analyser le comportement des moteurs pendant chaque vol et de corréler leurs comportements avec l’environnement météorologique.

Vous êtes présent dans la connectivité des cabines, avec Sitaonair. Comment les compagnies peuvent-elles construire un business model autour de la connectivité des cabines ?

Aujourd’hui la connectivité est un service extrêmement demandé par le client à bord mais les compagnies aériennes ont du mal à le monétiser. Par ailleurs, malgré l’évolution des satellites vers du haut débit, il est compliqué de partager entre un grand nombre de passagers qui se connectent en même temps, un lien satellite dont le volume est proche de celui dont nous bénéficions à la maison. Les innovations technologiques dans le domaine satellitaire vont prendre un peu de temps pour se déployer massivement.

En attendant, il faut que la bande passante soit utile, c’est-à-dire qu’il faut filtrer les clients avec des modèles tarifaires adaptés. On ne peut pas surfer sur Youtube gratuitement pendant plusieurs heures et consommer toute la bande passante disponible ! Nous aidons les compagnies aériennes à développer des services adaptés à chaque client pour optimiser l’usage de ces liaisons et améliorer la qualité de service. Nous avons d’ailleurs reçu à l’Apex (AirlinePassengerExperience Association) le prix de l’innovation pour la flexibilité et la personnalisation qu’apportent nos solutions à Emirates.