PROXIMO Revue de presse 14 05 2018

L'economiste

Investissements privés : Le Maroc dans le top 3 en Côte d’Ivoire

Le Maroc est parmi les trois premiers investisseurs privés en Côte d’Ivoire. Avec 313 millions d’euros, soit environ 3,5 milliards de DH, le Royaume se positionne à côté de la France et de l’Ile Maurice parmi les plus gros investisseurs dans ce pays ouest-africain, d’après le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI). Le CEPICI, guichet unique des investissements, a estimé qu’environ 313 millions d’euros (205,3 milliards Fcfa) ont été injectés par les entreprises marocaines sur une période de 5 ans.

Cette semaine, le centre participait à « la Nuit de l’entreprise marocaine en Côte d’Ivoire », organisée par la Chambre du commerce et de l’industrie marocaine en Côte d’Ivoire (CCIM-CI). Pour rappel, en 2015, les flux d’investissements drainés par le Maroc l’avaient positionné comme le principal investisseur étranger de la Côte d’Ivoire avec 22% du volume agréé par le Code des investissements. Les entreprises marocaines opèrent dans divers secteurs sur le marché ivoirien : BTP, banques, TIC, agro-industrie, commerce, industrie pharmaceutique…

Stockage du blé : Les mesures du ministère de l’Agriculture

Le prix de référence du blé rendu moulin a été fixé à 280 DH/quintal (ql) pour une qualité standard, selon une décision conjointe visant la mise en place de mesures pour assurer les bonnes conditions de stockage et de commercialisation de la récolte céréalière au titre de l’actuelle campagne agricole. Cette mesure a été annoncée par le ministère de l’Agriculture. Ainsi, la tutelle a aussi mis en place une subvention forfaitaire de 10 DH/ql pour les quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période primable entre le 16 mai et 15 octobre 2018.

Autre soutien aux stockeurs de blé, une prime de magasinage de 2 DH/ql par quinzaine pour les organismes stockeurs, pour la quantité globale de blé tendre collectée sur la même période. A noter que cette prime sera versée jusqu’à la fin de l’année.

 

Immobilier: A qui profite la baisse des taux?

En moyenne, les banques ont appliqué 5,16% au 1er trimestre

Mais la hausse des prix des biens pèse sur les emprunts des ménages

Les personnes qui souhaitent accéder au logement disposaient d’une bonne fenêtre au premier trimestre pour concrétiser leur projet. Le taux moyen appliqué par les banques aux prêts immobiliers s’est établi à 5,16% sur la période, selon Bank Al-Maghrib. Il est en baisse sur trois mois comme sur un an.

Depuis 2015, la tarification s’est inscrite en dessous de 6%, avec des périodes assez intéressantes comme le troisième trimestre 2017 durant lequel le taux moyen était ressorti à 5,09%.

Si le coût de financement est toujours attractif – cela dépend aussi de la qualité du dossier – les prix des biens, eux, pourraient contraindre les ménages à retarder leur projet d’acquisition. En moyenne, les prix des actifs immobiliers ont augmenté de 4,9% en 2017 selon l’indice calculé par Bank Al-Maghrib.

Les biens résidentiels se sont renchéris de 4,5% dont une hausse de 5,8% pour les appartements. Le comportement des prix au premier trimestre 2018 sera dévoilé en fin de semaine prochaine. Cette «inflation» pourrait absorber ou limiter les gains liés à la détente des taux d’intérêt.

Ceci expliquerait en partie le ralentissement de la croissance de l’encours du crédit à l’habitat. En outre, les banques auraient de plus en plus de mal à trouver des emprunteurs solvables, ce qui justifierait aussi la décélération. L’encours a augmenté de 3,4% au premier trimestre contre 4,8% à la même période en 2017.

Pour les biens de consommation, les conditions de financement sont là aussi toujours intéressantes qu’auparavant. Le crédit à la consommation a été facturé en moyenne à 6,59% au premier trimestre. La tarification devrait baisser au deuxième trimestre sous l’effet des promotions en marge du salon Auto Expo (9 au 22 avril dernier).

Pour les autres agents économiques, le loyer de l’argent s’est renchéri pour les entreprises, en particulier pour le financement de l’investissement. Le taux d’intérêt moyen du crédit à l’équipement a en effet augmenté de plus d’1/2 point, plus exactement de 55 points de base, à 5,33% au premier trimestre. Les taux appliqués aux crédits de trésorerie, eux, se sont renchéris de 24 points de base sur un an à 5,64%.

Les ECO

LES CONCLUSIONS PHARE DE L’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE

L’enquête parlementaire ne conclut pas à une entente avérée entre les sociétés pétrolières, même si leurs marges bénéficiaires ont augmenté après la libéralisation du secteur. Les pratiques dans d’autres pays sont citées pour justifier les prix quasi-identiques à la pompe. Le gouvernement est épinglé pour le manque d’une politique d’accompagnement de la libéralisation. La révision de la taxation des carburants s’impose.

La marge bénéficiaire des sociétés pétrolières a considérablement augmenté depuis la libéralisation du secteur. La moyenne de différence entre les prix publics calculés selon la structure ayant précédé la libéralisation et les prix publics adoptés après la libéralisation est de 0,96 DH/ l sur le gasoil et 0.76 DH /l sur l’essence. Avant le 1er décembre 2015, le gouvernement fixait la marge de bénéfice à 0,31 DH/l sur l’essence et 0,26 DH/l sur le gasoil. Certaines sociétés investissent dans le stockage, le transport, la distribution, voire la vente en détail. Aussi leur marge est-elle encore beaucoup plus élevée. Quelques compagnies ont créé des sociétés internationales pour acheter les produits pétroliers des marchés locaux, ce qui leur génère des marges bénéficiaires supplémentaires. Il est, par ailleurs, à préciser que les marges des stations-service n’ont pas augmenté.

Absence de contrôle

Depuis la libéralisation du secteur, l’administration n’a plus le pouvoir de fixer les marges pour les activités d’importation, de distribution et de vente dans les stations-service. L’absence des mesures d’accompagnement de la libéralisation du secteur est pointée du doigt. Il fallait mettre en place un système précis de suivi du mouvement des prix au niveau international et son impact sur le pouvoir d’achat en vue d’intervenir, le cas échéant, à l’instar de ce qui est fait pour les produits alimentaires de base libéralisés. Même en libéralisant le secteur, il faut adopter des mécanismes clairs et transparents pour fixer les prix locaux comme en témoigne le cas réussi du Chili. Le renforcement du contrôle sur les prix après leur libéralisation s’avère nécessaire. Cette mission relève du ressort du Conseil de la concurrence, au point mort depuis des années. Le rôle de cette instance est primordial pour «imposer des pratiques unifiées en ce qui concerne les prix et les conditions de vente». Le rapport plaide, ainsi, pour l’impératif d’activer ce conseil pour analyser et maîtriser la situation de concurrence du marché des hydrocarbures et contrôler les pratiques anticoncurrentielles ainsi que les opérations de concentration et de monopole. Une grande question demeure aujourd’hui en suspens : Existe-t-il une entente entre les sociétés pétrolières ? Le rapport ne conclut pas à l’existence d’une entente, mais ne donne pas assez d’éléments pour infirmer cette situation. L’enquête relève que même dans d’autres pays comme le Canada, la France ou les États-Unis, les prix affichés par les sociétés sont souvent identiques ou différents de seulement quelques centimes, «ce qui pourrait être interprété comme une entente. Mais, cette situation est due à des raisons commerciales (la crainte de perdre des clients)». Mais, peut-on faire la même analyse pour le cas du Maroc ?

Système d’impôt à réviser

L’État qui a fait un gain annuel de 35 milliards de dirhams depuis la décompensation des hydrocarbures est appelé à assumer sa responsabilité. L’enquête recommande de réfléchir à la mise en place d’une nouvelle formule du système d’impôt sur les produits pétroliers en vue, d’une part, de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, qui a été très touché après la libéralisation du secteur, et renforcer les ressources fiscales de l’État, d’autre part. Rappelons que les produits pétroliers au Maroc sont soumis à deux types d’impôt : la Taxe intérieure sur la consommation (TIC) et la Taxe sur la valeur ajoutée. À cet égard, le total des impôts appliqués varie entre 29 et 35% du prix final de vente. Pour le gasoil, ce taux est de 34% du prix public et 43% pour l’essence. En comparaison avec des pays européens, ces impositions sont jugées «modestes». La TIC est de 3,764 DH/l sur l’essence et de 2, 422 DH/l sur le gasoil. Quant à la TVA, elle est de 10% du prix d’importation. La structure des prix des carburants explique, selon les parlementaires, l’impact limité de la baisse des cours de pétrole sur les prix pratiqués à la pompe. «La baisse des prix concrne uniquement les composantes variables (le prix du produit à l’international et les coûts de son importation et de sa distribution)».

Le rapport justifie la hausse des prix à la pompe par notamment les dépenses liées à l’investissement pour augmenter les stocks stratégiques et améliorer la qualité des produits et des services (2 MMDH), les taux d’inflation qui varient entre 1 et 3%, ainsi que la nécessité d’inclure les dépenses des risques financiers relatives aux fluctuations des prix des produits bruts et des prix de change des devises à travers l’achat des services d’assurance et d’autres produits bancaires pour couvrir les risques. «Sans prendre en considération le niveau des impôts, les prix appliqués au Maroc après la libéralisation restent bas, en comparaison avec d’autres pays importateurs de pétrole», lit-on dans le rapport. L’enquête relève que l’existence de plusieurs sociétés, la diversité des sources d’achat du pétrole et l’existence de stratégies d’investissement sont autant d’indicateurs de concurrence.

Les principales recommandations

Une seule recommandation phare est adressée aux professionnels du secteur qui sont appelés à renforcer leurs activités d’investissement en vue de diversifier et améliorer l’offre et garantir des stocks suffisants. L’enquête plaide pour la révision des conditions de financement du secteur bancaire aux sociétés en vue d’élargir l’investissement et alléger, par conséquent, la pression sur leurs finances. Ce qui permettrait de faire baisser indirectement les prix. Le gouvernement doit réviser le système de taxation des produits pétroliers et renforcer le contrôle sur le secteur. Les pouvoirs publics, dont les autorités locales et les conseils élus, doivent développer des mécanismes d’encouragement du transport en commun public pour alléger la demande sur les hydrocarbures liquides. Le gouvernement est appelé à créer un mécanisme gouvernemental de suivi des prix à l’échelle nationale et internationale et prendre les mesures adéquates pour protéger le consommateur. Il faut aussi réviser les lois encadrant la création des sociétés d’hydrocarbures pour faciliter l’entrée sur le marché d’autres acteurs pour promouvoir la concurrence. Au niveau des autoroutes, la révision de la distance entre les stations-service est à réviser pour agir sur les prix. Il est aussi recommandé d’augmenter la liberté de gestion des détenteurs des stations-service en fixant une durée relativement moyenne de leur contrat avec les sociétés d’hydrocarbures (5 ou 6 ans). Le gouvernement doit aussi inciter les petites sociétés à développer des formes de partenariat entre elles pour faire baisser les coûts (regroupement des opérations d’achat, de transport et de stockage).

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Commercialisation des céréales : Le prix de référence du rendu moulin fixé à 280 dirhams le quintal

Le prix de référence du rendu moulin pour une qualité standard est de 280 DH/q. C’est l’une des mesures prises récemment par le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, qui vient de signer une décision conjointe avec le ministre de l’économie et des finances.

L’objectif étant la mise en place, par le gouvernement, de mesures pour assurer les bonnes conditions de stockage et de commercialisation de la récolte céréalière au titre de l’actuelle campagne agricole.

Outre cette mesure, une subvention forfaitaire de 10 dh/q est consacrée aux quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période primable allant du 16 mai au 15 octobre 2018. De plus, une prime de magasinage de 2.00 dh/q est allouée par quinzaine pour les organismes stockeurs, pour la quantité globale de blé tendre collectée du 16 mai au 15 octobre 2018. «Cette  prime sera servie jusqu’à fin décembre 2018», précise la même source. De même, les mesures consistent à relever les droits de douane à 135% jusqu’au 31 octobre 2018 pour protéger la production nationale de blé tendre. Ces dispositifs concernent également la reconduction du système d’appels d’offres pour l’approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre destinées à la fabrication des farines subventionnées. «Les premiers appels d’offres seront exclusivement à la récolte nationale», enchaînent les organisateurs.

Cela étant, la récolte céréalière au titre de la campagne agricole 2017-2018 est estimée à 98,2 millions de quintaux. A propos de la production, celle-ci s’annonce, selon les initiateurs, «parmi les meilleures, avec un rendement record, estimé à 21,8 quintaux à l’hectare».

Et ce n’est pas tout. Pour soutenir les coopératives agricoles pour les opérations de collecte de la récolte céréalière, la convention de financement signée en 2017 entre le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM), les coopératives, l’UNCAM et la Fédération nationale des minotiers, demeure, selon la même source, «valable». Pour rappel, cette convention porte sur la mise en place par le GCAM de lignes de financement spécialisées qui facilitent l’accès des coopératives membres de l’UNCAM à des crédits destinés à couvrir les frais de collecte et de stockage du blé tendre national au titre de la campagne agricole.

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La CIMR maintient le cap et consolide sa pérennité

  • La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) enregistre une progression de 12,5% de sa réserve de prévoyance en 2017.
  • Son portefeuille est estimé à 59,77 Mds de dirhams en valeur de marché.

La CIMR boucle l’année 2017 en enregistrant un excédent d’exploitation totalisant 5,15 milliards de DH (MMDH). Ainsi, le montant total de la réserve de prévoyance est passé de 44 MMDH à 50,29 MMDH, représentant une progression de 12,5%.

Le management a annoncé que «suite au changement statutaire de la CIMR et à sa transformation en société mutuelle de retraite, nous sommes dans l’obligation de constituer une provision mathématique et de nous conformer au plan comptable des caisses de retraites». «Ce changement n’a par ailleurs aucun impact sur le fonds. C’est juste une question de présentation», ajoute-t-il.

Ainsi, l’application de cette nouvelle règle a conduit, entre autres, à la constatation et la comptabilisation d’une provision mathématique de capitalisation pour un montant de 20 MMDH et la constatation d’un résultat déficitaire de 15 MMDH qui a été entièrement prélevé sur la réserve de prévoyance constituée en début d’exercice.

Une progression de 4,4% des actifs cotisants

L’année 2017 a également connu l’adhésion de 843 nouvelles entreprises au profit de 7.248 affiliés. Par ailleurs, le nombre des affiliés à la CIMR a progressé de 4,1%, atteignant un effectif global de 641.358, répartis entre actifs cotisants, au nombre de 348.431, et ayants droit, au nombre de 292.927.

Le nombre d’actifs cotisants, lui, a aussi progressé de 4,4% par rapport à 2016, dépassant largement l’hypothèse retenue pour l’élaboration du bilan actuariel annuel, qui fixe l’évolution minimale annuelle du nombre d’actifs sur le long terme à 0,5% annuellement pour assurer le maintien de l’équilibre du régime.

«Il nous suffit une progression minimale annuelle du nombre d’actifs à 0,5% pour assurer la pérennité du régime», explique Khalid Cheddadi, patron de la CIMR.

De plus, la Caisse compte 6.385 entreprises adhérentes. Le montant total des produits techniques de la CIMR s’élevait à 7,76 MMDH et le total des pensions servies était de 3,99 MMDH.

Pérennité du régime de nouveau confirmée

La projection du fonds de prévoyance réalisée dans le cadre du bilan actuariel répond aux deux critères de pérennité fixés par la charte de pilotage de la CIMR. Le fonds est ainsi constamment positif sur la durée de projection et la courbe de projection est ascendante en fin de période.

Des études ont été réalisées en 2017 pour actualiser les hypothèses prises en compte dans l’élaboration du bilan actuariel. Elles concernent notamment l’âge de départ à la retraite, la hausse du salaire de référence, l’évolution de la valeur du point à la liquidation et l’augmentation des actifs cotisants.

La table de mortalité retenue par la CIMR pour l’élaboration du bilan actuariel 2017 est la table d’expérience CIMR, avec une espérance de vie de 26 années à l’âge de 60 ans et une dérive de mortalité d’un trimestre par an.

«L’espérance de vie augmente, ainsi nos engagements deviennent de plus en plus importants. A la CIMR, nous tenons compte de la dérive de mortalité qui est un paramètre important, contrairement à quelques opérateurs de la place», fait savoir le management.

Le bilan actuariel 2017 montre, comme ceux réalisés annuellement depuis de 2002, que le régime reste pérenne, mais que cette pérennité ne s’armera dans le temps qu’au prix d’une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants et d’un rendement adéquat du portefeuille financier.

De même, l’évolution constatée dans l’espérance de vie incite à une grande vigilance dans le suivi du régime et au renforcement de ses réserves.

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CAC 40 : Oxfam et Basic dénoncent « des profits sans partage »

Selon l’ONG et le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne, qui se fondent sur les résultats 2017 de ces sociétés, « les richesses n’ont jamais été aussi mal partagées au sein du CAC 40 entre ses différentes parties prenantes, PDG, actionnaires et les salariés ».

93 milliards d’euros de bénéfices, 1.300 milliards de chiffres d’affaires, les résultats des entreprises du CAC 40 en 2017 représentent la moitié du PIB français. Dans un rapport au vitriol, Oxfam et Basic, qui relèvent que leurs profits ont augmenté de 60 % depuis 2009, remarque que « ces gigantesques richesses créées ne sont pas équitablement partagées avec celles et ceux qui la créent : elles ont surtout bénéficié aux actionnaires et aux dirigeants de ces entreprises, plutôt qu’aux salariés ou aux contribuables ».

L’ONG et le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne leur reprochent même de nourrir « une spirale des inégalités » :

« Afin de maximiser leurs bénéfices et la rémunération de leurs actionnaires, les entreprises exercent une pression à la baisse sur les salaires au sein de leurs groupes et dans leurs chaînes d’approvisionnement et multiplient les techniques pour échapper à l’impôt, y compris en utilisant les paradis fiscaux pour des montages d’évasion fiscale. »

Deux tiers des bénéfices aux actionnaires

D’après Oxfam et Basic, les entreprises du CAC 40 ont, en effet redistribué 67,4 % de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires contre 5,3 % à leurs salariés. Plus de deux tiers des résultats étant affectés aux détenteurs d’actions, la baisse de l’investissement en est la conséquence directe. « Cela risque de fragiliser à terme la santé économique des entreprises françaises », écrivent les auteurs de l’étude.
En matière de rémunération, 2016 aura été marqué par des pdg qui gagnent, en moyenne, 257 fois le SMIC et 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés. Parallèlement, les entreprises détiennent encore 1.454 filiales dans les paradis fiscaux. Aussi Oxfam exhorte-t-elle « le gouvernement français » à « partager plus équitablement les bénéfices entre les actionnaires et les salariés » et à « limiter les écarts de salaire au sein des entreprises ».

Des reportings publics pays par pays

Au-delà de tous ces chiffres, l’ONG espère que l’exécutif « réformera la gouvernance des entreprises de manière à rééquilibrer les prises de décisions en faveur des salariés et de l’intérêt général », à savoir augmenter la représentation des salariés dans les instances de décision, explorer les leviers pour inciter aux investissements de long terme, reconnaître d’autres finalités que la recherche du profit ou encore soutenir le changement transformationnel des chaînes d’approvisionnement.
Oxfam appelle, en même temps, à mettre un terme à l’évasion fiscale des multinationales avec des propositions connues : établir une liste crédible et objective des paradis fiscaux, ou encore mettre fin au « verrou de Bercy », c’est-à-dire que le ministère des Finances n’ait plus le monopole des poursuites relatives à des faits de fraude fiscale. Enfin, l’ONG rêve que les entreprises publient des reportings pays par pays pour « accroître la transparence fiscale ».

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Maroc : entrée sans enthousiasme d’Immorente à la bourse de Casablanca

L’introduction en bourse de ImmorenteInvest a été accueillie vendredi sans grand enthousiasme par les investisseurs. La société de placement immobilier a difficilement bouclé sa levée de fonds.

La bourse de Casablanca a accueilli vendredi une nouvelle société cotée, la 75e après plus de 20 mois de disette. En l’occurrence la foncière ImmorenteInvest, filiale du groupe Mutandis Auto, qui a sauté le pas pour le plus grand plaisir de Karim Hajji, le DG de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC), et ses équipes.

En plus des dirigeants de la société, cette cérémonie de première cotation a rassemblé les partenaires qui les ont aidés à rassembler les 400 millions de dirhams pour leur augmentation de capital. La foncière a été logée dans le secteur des « Sociétés de placement immobilier », sous le ticket « IMO ».

Pour son premier jour sur la côte casablancaise, ImmorenteInvest n’a pourtant pas connu le succès espéré. « La demande n’a pas été au rendez-vous durant les premières heures, et cette tendance s’est poursuivi pendant toute la journée, explique un analyste financier ayant suivi le comportement de ImmorenteInvest ce 11 mai. C’est très rare pour une action nouvellement introduite. »

Malgré sa position parmi les valeurs ayant traité le plus de volume ce vendredi, les titres de la filiale de Mutandis Auto n’ont été échangé qu’à hauteur de 5,2 millions de dirhams. Ce qui est peu et loin de satisfaire les attentes des acteurs du marché qui espéraient voir plus de mouvements à la BVC. « Les investisseurs étaient peu présent aujourd’hui, ce qui n’a pas été favorable à l’action Immorente », rapporte l’analyste financier. Seule bonne nouvelle : l’action a gagné 1 % à la clôture du marché et s’échangeait à 101 dirhams.

L’action déjà souscrite par les gros comptes

S’il n’y a pas eu une grande ruée pour cette première cotation, c’est aussi parce que l’ensemble des gros comptes qui voulaient avoir le titre lors de la souscription, entre le 23 et le 26 avril dernier, ont déjà été servi. « Généralement, ce qui fait qu’un titre réalise des hausses spectaculaires le premier jour, c’est la demande des institutionnels. Ces derniers, quand ils estiment que l’action à un gros potentiel, cherchent à remplir leurs portefeuilles et le font les premiers jours de cotation », détaille l’analyste.

Dans le cas d’ImmorenteInvest, la période de souscription a connu un très faible engouement. Selon les résultats techniques livrés par la Bourse de Casablanca, la valeur n’a été souscrite que 1,3 fois seulement, avec un taux de satisfaction de la demande des investisseurs institutionnels de 75,69 %. Historiquement, d’autres sociétés ont réussi à faire 20 fois mieux, à l’image de Marsa Maroc dont le taux de satisfaction n’avait pas dépassé 13 %. « La levée de fonds a été difficilement bouclée, et l’on ne pouvait pas s’attendre à des progressions trop importantes dans le marché secondaire », assure notre source.

Par ailleurs, l’ensemble du marché s’accorde à dire qu’ImmorenteInvest est une action de rendement que les investisseurs vont garder au fond de leur portefeuille en attendant les dividendes. Suite à l’IPO, l’actionnariat de la foncière est partagé entre cinq grands actionnaires, dont AXA Assurances et Mutandis Auto, en plus d’un flottant de 63,7 % du capital.