PROXIMO Revue de presse 16 07 2018

aujourd'hui

OCDE évalue le système éducatif au Maroc

Le Maroc a réussi, lors des deux dernières décennies, à améliorer l’accès à l’école, en particulier dans le monde rural, et à généraliser la scolarisation dans l’enseignement primaire.

Le système éducatif au Maroc sous la loupe de l’OCDE. En effet, l’Organisation de coopération et de développement économiques publiera bientôt un rapport exhaustif évaluant l’éducation au Maroc baptisé «Examens de l’OCDE du cadre de l’évaluation de l’éducation: Maroc». Pour l’organisation, le Maroc a réussi, lors des deux dernières décennies, à améliorer l’accès à l’école, en particulier dans le monde rural, et à généraliser la scolarisation dans l’enseignement primaire.

Néanmoins, l’amélioration de l’apprentissage de tous les jeunes, en leur garantissant un accès à un enseignement et à un apprentissage de haute qualité jusqu’à la fin des études secondaires, reste un défi pour le pays. Dans son document, l’OCDE souligne qu’une «majorité d’élèves quitte l’école sans finir les études secondaires et sans avoir acquis les compétences de base requises pour une insertion effective dans la société et le marché du travail». Enfin, il se propose d’apporter des recommandations, en se concentrant sur l’apprentissage des élèves, et en améliorant la responsabilisation des acteurs.

L'economiste

Produits impropres à la consommation : Les saisies ont doublé au T2

L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a contrôlé durant le 2e trimestre 348.644 tonnes de produits alimentaires. Les différentes opérations ont abouti à la saisie et la destruction de 1.735 tonnes de produits impropres à la consommation contre 859 tonnes au premier trimestre. Quelques 511 dossiers ont ainsi été transmis au parquet pour jugement au 2e trimestre contre 607 trois mois auparavant. L’Office a également suspendu l’agrément sanitaire de 9 établissements, outre le retrait de l’agrément à 20 autres établissements durant le 2e trimestre.

A l’importation, plus de 3,3 millions de tonnes de produits alimentaires ont été inspectés, ce qui s’est soldé par le refus d’entrés de 3.277 tonnes de produits pour non-conformité aux normes réglementaires en vigueur. Quelque 511 dossiers ont été aussi transmis au parquet. A noter que les inspections lors des exportations ont porté sur 639.955 tonnes de produits alimentaires.

Accord de pêche : La Confédération espagnole dans l’expectative

La Confédération espagnole des pêches (Cepesca) a réagi suite à l’expiration de l’accord de pêche maroco-européenne dans la nuit de samedi à dimanche. Les professionnels du secteur « regrettent » l’absence d’un nouvel accord entre Rabat et Bruxelles avant l’arrivée à termes du premier protocole signé en juillet 2014. Au total, 126 navires de pêche de l’UE, dont 90 espagnols, se retrouvent sans activité. La Cepesca espère toutefois que le Maroc et l’Union européenne « continueront à travailler pour rapprocher les positions et qu’une nouvelle phase de négociations s’ouvrira ». Ce sera en tout cas le cinquième round des négociations entre les deux parties. Pour le moment, un nouvel accord ne semble pas très loin. En avril dernier, le Conseil des ministres de l’UE avait mandaté la Commission européenne pour négocier un nouvel accord qui inclura les eaux du Sahara. En attendant un nouvel accord, la Cepesca demande à Madrid de prévoir des mécanismes d’aide pour les pêcheurs espagnols sans activité.

Financement durable: L’Autorité des marchés et la SFI en campagne

  • Edition d’un guide pour faciliter la compréhension de ces instruments
  • Pas réellement de gain économique, mais davantage en termes d’image
  • Plus de 4 milliards de DH d’obligations vertes émises depuis 2016

Près de deux ans après la COP22 à Marrakech, et les premières obligations vertes marocaines émises par Masen, BCP, BMCE Bank et Crédit Agricole du Maroc, le marché attend de nouvelles opérations. Entre temps, les obligations sociales et durables sont venues compléter la palette des instruments financiers destinés à lutter contre les changements climatiques.

L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et la Société Financière Internationale, filiale du groupe Banque mondiale  vont assurer la promotion de ces instruments. Un guide complet sur les outils de financement de la durabilité a été présenté devant un parterre d’investisseurs et d’émetteurs vendredi dernier à Casablanca. Le document reprend les règles et principes des obligations vertes, sociales et durables. «Ce nouveau guide illustre nos efforts continus pour encourager la finance verte à créer un avenir plus inclusif, promouvoir le développement durable et aider à la création d’un centre financier régional», a indiqué Nezha Hayat, présidente de l’AMMC.

Quatre entreprises, essentiellement des banques ont émis des obligations vertes à ce jour. L’objectif aujourd’hui est de pousser les entreprises à considérer les instruments financiers destinés à lutter contre les changements climatiques

Comme pour tout nouveau produit, il faudra de la pédagogie pour amener les entreprises à s’intéresser à ce type d’obligations, surtout dans un environnement où le financement par les marchés n’est pas ancré dans les habitudes. En dehors du recours à des organismes de certification indépendants qui devront approuver le caractère «vert ou social», des projets qui seront financés par le produit de l’émission, les diligences sont les mêmes que pour une émission obligataire classique. En outre, il n’y a pas de véritable gain sur le coût de financement. En revanche, les bénéfices de telles opérations s’apprécient en termes d’image.

De plus en plus d’investisseur sont sensibles à l’impact environnemental et social de leur investissement et sont plus enclins à s’orienter vers ces nouveaux produits. Le marché mondial des obligations vertes est en forte croissance. Le volume des émissions a atteint 155 milliards de DH en 2017 en hausse de 64%. Parmi les signatures pour les émissions d’obligations sociales ces dernières années, l’on retrouve le groupe BPCE ou encore Danone. Starbucks, la Ville de Paris ou encore Turkish Bank, ont eux, émis des obligations durables. Au Maroc et en dehors des institutions financières, la base d’entreprises susceptibles d’être intéressées par ce type de produits est assez large. Reste à faire évoluer les mentalités. «Le Maroc est un des pays leaders dans les énergies renouvelables et il y a aussi un dynamisme dans l’économie sociale.

Les marchés peuvent être sollicités pour financer les infrastructures de santé, les écoles, les hôpitaux, les femmes entrepreneures…», relève Xavier Reille, directeur de la SFI pour le Maghreb. L’institution intervient en amont aux côtés des régulateurs mais aussi en tant qu’investisseur. Elle investit généralement comme premier ou principal investisseur lors des opérations initiales pour notamment rassurer les investisseurs. Elle a par exemple souscrit à hauteur de 100 millions d’euros à l’émission de la BCP. Depuis 2010, la SFI a émis 7,5 milliards de dollars d’obligations vertes dans douze devises

Risque pays: Le Maroc dans le trio de tête africain

·         Il préserve sa note B1 chez Euler Hermes

·         50 milliards de dollars de nouveaux débouchés pour l’export marocain d’ici 2030

·         Washington et Pékin n’ont aucun intérêt à une guerre commerciale

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Le commerce mondial devrait continuer de progresser à un rythme correct à court terme. Sur un horizon plus long, un club de pays africains composé du Maroc, de l’Afrique du Sud, du Nigéria, du Ghana ou encore de l’Angola devrait se distinguer. Les exportations additionnelles marocaines se chiffreraient à 50 milliards de dollars d’ici 2030

Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont pesé sur les marchés au premier semestre et continuent d’influencer le comportement des Bourses. Mais la probabilité d’un affrontement entre les deux premières puissances mondiales serait très faible selon plusieurs observateurs.

Derrière ces pressions, le groupe d’assurance crédit Euler Hermes est partagé entre le poker commercial et la querelle commerciale. L’hypothèse d’un affrontement ne représente que 5% du scénario de l’assureur crédit qui a présenté hier, mercredi 4 juillet, ses nouvelles prévisions macroéconomiques.

Un affrontement entre les Etats-Unis et la Chine n’arrange aucune des deux parties, sachant que les velléités protectionnistes de l’administration Trump visent aussi des produits importés d’Europe, notamment les voitures. Au-delà du choc qu’un conflit commercial engendrerait sur le commerce mondial, celui-ci coûterait 1,7 point de croissance aux Etats-Unis, prédit Euler Hermes.

La Chine limiterait les dégâts à 1 point. En revanche, l’Europe serait le principal perdant puisque l’incidence sur la croissance est estimée à 1,9 point. Les économies émergentes, elles, seraient plongées dans une récession généralisée selon les hypothèses des économistes de l’assureur crédit.

Si l’on se limite au poker commercial, les conséquences sur le commerce mondial et les performances des pays protagonistes seraient négligeables. D’ailleurs, les flux commerciaux dans le monde devraient continuer à progresser à un bon rythme selon les dernières prévisions.

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La remontée du cours du pétrole va soulager des pays comme le Nigeria ou encore l’Angola qui sortent de deux années difficiles. Le regain de l’activité en Afrique du Sud devrait aussi soutenir la croissance du continent à court terme. Le Maroc est crédité de 3% en 2018 et 2019

La croissance s’établirait à 4,1% (en volume) en 2018 et 3,7% l’année prochaine. Sur les marchés africains et sur une période plus longue, un club de pays composé du Maroc, de l’Afrique du Sud, du Nigéria, du Ghana et de l’Angola devrait se distinguer.

La demande additionnelle adressée au Maroc totaliserait 50 milliards de dollars d’ici 2030 selon les prévisions d’Euler Hermes. Le pays préserve sa note B1(associée à un risque faible) auprès de l’assureur crédit tout comme le Ghana et le Botswana. Ces trois économies détiennent les meilleures notes du continent.

La croissance marocaine s’établirait à 3% en 2018 et sera du même acabit en 2019. La moyenne régionale est estimée à 3,6% et 3,9% pour tout le continent en 2018. La remontée du cours du pétrole va soulager des pays comme le Nigeria ou encore l’Angola qui sortent de deux années difficiles.

A l’échelle mondiale, l’activité progresserait de 3,3% après 3,2% en 2017. Si la dynamique reste positive, «les moteurs de l’économie mondiale pourront se désynchroniser dès cette année. La croissance américaine devrait s’accélérer alors qu’un ralentissement est attendu en Europe et en Chine», préviennent les économistes d’Euler Hermes.

La montée du protectionnisme, le resserrement de la politique monétaire des banques centrales et un choc inflationniste pourraient altérer le cycle actuel de la croissance.

Challenge

Le marché marocain attire de plus en plus les fonds d’investissement étrangers

Et de trois au Maroc pour le capital-investisseur londonien DevelopmentPartners International (DPI).

En effet, le gestionnaire de fonds d’investissement dédiés à l’Afrique vient de réaliser sa troisième prise de participation dans le capital d’une entité marocaine. Cette fois-ci la cible n’est autre que la Compagnie Marocaine de Goutte à Goutte et de Pompage (CMGP), le leader marocain des équipements et systèmes d’irrigation et de pompage. L’opération s’est matérialisée par la cession d’un bloc majoritaire (entre 70% à 80% selon des sources proches du dossier) au profit d’un groupement d’investisseurs menés par AfricanDevelopmentPartners II (ADP II), un véhicule géré par DPI et doté d’un capital de 725 millions de dollars (près de 6 milliards de DH). Du côté des cédants qui réalisent à l’occasion une très belle opération avec une valorisation de plus d’un milliard de DH, se trouvent aussi bien plusieurs membres de la famille fondatrice Moamah (notamment connue pour ses activités industrielles à Mohammedia) que le fonds CNAV II (gérant du français Amethis) qui avait injecté 120 millions de DH dans le capital de CMGP en 2015 en contrepartie de 23,45% du capital de cette PME devenue une grosse pointure en moins d’une décennie. Il faut dire que grâce au plan Maroc Vert qui subventionne très généreusement l’investissement des agriculteurs marocains dans les systèmes d’irrigation (goutteur, valve, mécanismes de filtration, pompage…), un acteur comme CMGP a pu presque tripler son chiffre d’affaires en moins de dix ans pour le hisser de 220 millions de DH en 2009 à plus de 600 millions de DH en 2017.

Certes, certains observateurs estiment que le marché se tassera imparablement au-delà de 2020 (horizon du programme Maroc Vert), mais les acteurs marocains des équipements d’irrigation ont pris une longueur d’avance sur leurs confrères africains, ce qui leur permet, désormais (notamment pour les plus grands d’entre eux), de lorgner sur l’export vers tout le continent noir où le potentiel de l’agriculture responsable et efficiente est gigantesque. Pari sur lequel mise les acheteurs de CMGP qui ont cassé leur tirelire pour mettre la main sur ce bel actif.

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Le protectionnisme et la hausse des prix du pétrole menacent l’économie marocaine (gouvernement)

La hausse des cours du pétrole et la montée du protectionnisme exercent des pressions sur l’économie marocaine alors que le gouvernement prépare un projet de budget pour 2019, a annoncé Boussaid lors du Conseil de gouvernement tenu hier.

« L’année prochaine sera pleine de défis liés à l’augmentation des tendances protectionnistes dans l’économie internationale et à la hausse des prix du pétrole », a indiqué le cabinet dans un communiqué.

Notons que le Maroc est le plus grand importateur d’énergie de la région, dépensant 70 milliards de dirhams (7,39 milliards de dollars) en 2017.

« Le budget de cette année était basé sur 60 dollars le baril, bien que le prix moyen sur les marchés internationaux soit passé à 73 dollars », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors du Conseil de gouvernement.

Le gouverneur de la banque centrale Abdellatif Jouahri a déclaré le mois dernier que la hausse des prix du pétrole et les conflits géopolitiques pourraient avoir un « impact immédiat » sur les finances du Maroc, notamment en termes de coûts d’emprunt.

La baisse des investissements privés, la baisse des recettes fiscales, l’amélioration des services publics et la nécessité de renforcer le pouvoir d’achat des citoyens constituent des défis supplémentaires, selon le gouvernement.

Pour rappel, le HCP prévoit une croissance de l’économie de 2,9% en 2019, et de 3,1% cette année.

Recouvrement de créances : la Douane conclut un partenariat avec l’Ordre des huissiers de justice

Une convention de partenariat visant à permettre à la Douane de recourir aux prestations des huissiers de justice en matière de notification et d’exécution judiciaires notamment pour les actes de recouvrement des créances douanières, a été signée, jeudi, entre l’Administration des Douanes et impôts indirects (ADII) et l’Ordre national des huissiers de justice.

Signée par le directeur général de l’ADII et le président de l’Ordre national des huissiers de justice, cette convention a pour objectif de définir un cadre de référence pour les actions qui seront menées dans le but de permettre à la Douane de recourir aux prestations des huissiers de justice en matière de notification et d’exécution judiciaires notamment pour les actes de recouvrement des créances douanières, indique un communiqué de l’Administration.

S’inscrivant dans le cadre de la stratégie adoptée par l’ADII pour renforcer ses capacités dans les domaines du contentieux et du recouvrement, la convention, qui a également pour but d’améliorer l’efficacité des procédures de poursuite judiciaire et de recouvrement des créances douanières, couvre de larges perspectives de coopération, notamment la possibilité d’étendre la notification des actes et mesures en dehors du territoire national conformément aux conventions internationales en vigueur.

Elle vise aussi à partager les expériences entre les deux partenaires dans le domaine de la formation, conclut le communiqué.

LA VIE ECO

PLAN D’ACTION : EL OTHMANI FAIT DU NEUF AVEC DU VIEUX…

Pour les 435 mesures prévues dans le programme, le gouvernement a mis en place un tableau de bord de 1 000 pages, en cinq volumes. Le gouvernement promet d’ouvrir ou de finaliser cinq chantiers prioritaires, dont le social, la régionalisation et la gouvernance. Sans attendre un contrat avec les syndicats, l’Exécutif inscrit son offre dans le projet de Loi de finances de 2019.

Au moment de présenter, officiellement, le bilan de sa première année, le 4 juillet, l’équipe El Othmani était bien devant un dilemme. Pour Saad Loudiyi, directeur de fait du cabinet du chef du gouvernement, «il s’agit de résoudre une équation. D’un côté les attentes des citoyens qui sont énormes et connues de tout le monde, de l’autre, les réalisations du gouvernement qui sont là, mais dont l’impact est imperceptible». Pour ce proche collaborateur du chef du gouvernement, «le défi est de rendre ces réalisations perceptibles bien qu’objectivement elles ne puissent jamais couvrir toutes les attentes». L’exercice semble d’autant plus difficile que le gouvernement n’a presque rien à offrir, du moins dans l’immédiat. En attestent les chantiers qu’il entend lancer ou poursuivre l’année prochaine. Au premier abord, «les programmes du gouvernement au titre de sa deuxième année sont bien définis. Quelques-uns seront achevés et d’autres seront lancés prochainement», promet le chef du gouvernement. Mais à y regarder de plus près, aucune mesure extraordinaire ne figure, en effet, dans son plan d’action pour l’année prochaine. D’après les syndicats, hormis une maigre augmentation des allocations familiales (100 DH par enfant par mois), initialement promise pour le 1er juillet, mais reportée au 1er janvier 2019, et qui n’est acquise, pour le moment, que pour les fonctionnaires, une éventuelle indemnité pour éloignement et la prise en charge d’un point de cotisations à la CMR, toujours pour les fonctionnaires, l’équipe El Othmani ne prévoit pas grand-chose sur le chantier dans lequel il est le plus attendu, celui de l’amélioration du pouvoir d’achat, et donc, le vécu des citoyens. Le chef du gouvernement est décidé, ses proches collaborateurs le confirment, à mettre en œuvre son offre dans le cadre du dialogue social sans attendre un contrat avec les syndicats. Les mesures promises vont, en effet, être intégrées dans le prochain projet de Loi de finances, actuellement en cours d’élaboration. En même temps, le dialogue social reste ouvert, c’est un chantier que le gouvernement entend, d’ailleurs, clore au cours de l’année prochaine. Globalement, à en croire le staff des proches collaborateurs du chef du gouvernement, le programme de l’année prochaine compte au moins cinq chantiers «importants». Le premier, à caractère à la fois économique et local, porte sur la réforme des Centre régionaux d’investissement, une demande expresse du Souverain faite en ce sens au chef du gouvernement lors d’une réunion tenue le 24 octobre 2017 et le projet de réforme lui a été soumis le 19 avril dernier. Le projet de loi portant cette réforme vient d’être proposé pour validation lors du dernier conseil du gouvernement tenu jeudi.

Enfin la charte de la déconcentration

En parallèle, l’Exécutif finalisera également la réforme de la charte d’investissement. «C’est une question de quelques semaines», précise un proche collaborateur d’El Othmani. Les deux chantiers sont déjà très avancés, affirme-t-on. Ils sont d’ailleurs en phase finale et leur aboutissement pourrait stimuler l’investissement aussi bien national qu’étranger. En même temps, le gouvernement poursuivra la mise en chantier des déclinaisons régionales du plan national d’accélération industrielle. Le deuxième chantier sur lequel le gouvernement veut avancer est celui de la régionalisation. L’équipe El Othmani promet, à ce niveau, le parachèvement, l’année prochaine, du cadre juridique relatif à la régionalisation avec l’adoption de la charte de la déconcentration (attendue depuis la réforme de la charte communale de 2002), pour permettre aux régions de disposer de structures administratives adéquates. En même temps, le gouvernement s’engage à valider les dix plans de développement régionaux (PDR) déjà adoptés et d’accélérer l’adoption et l’approbation des deux autres qui restent. La réforme de l’administration avec l’accélération de la mise en œuvre du Plan national de la réforme de l’administration (2018-2021) devait également être d’un grand appui dans ce chantier, avec notamment la possibilité qu’elle offrira aux régions de se doter de compétences administratives et managériales de haut niveau. Pour compléter le tableau, l’équipe en charge des affaires de l’Etat promet la mise en place d’un cadre contractuel entre les régions et l’Etat, un outil de travail hautement sollicité par les présidents des régions, avec notamment un coup de pouce pour l’administration électronique.

Le troisième chantier sur lequel planchera le gouvernement l’année prochaine est celui de la protection sociale. Dans le lot figure le fameux programme de ciblage pour les aides directes aux personnes défavorisées, un registre national de la population est en phase de constitution pour cet effet. Le gouvernement parle, également en ce sens, de la généralisation de l’AMO, 10 millions de citoyens seront concernés, ainsi que la mise en œuvre du régime de retraite des indépendants. En même temps, un dialogue national sur la réforme globale de la retraite sera initié à partir de l’année prochaine. Pour ce qui est de l’offre des soins, l’Exécutif compte aller de l’avant dans la concrétisation du plan «Santé 2025», annoncé par le ministre de tutelle en avril dernier.

Une question d’impact

«Le problème que posent les actions sociales pour le gouvernement est qu’elles ne donnent pas toujours lieu à des résultats immédiats», regrette-t-on au sein du cabinet du chef du gouvernement. En ce sens, il y a eu des actions budgétivores, mais dont l’impact est très limité. Elles sont ressenties par les personnes concernées, mais pas par le reste de la population. Les aides accordées aux veuves, le programme Tayssir, le Fonds de solidarité sociale…, font partie de ces actions pour lesquelles le gouvernement a débloqué un budget appréciable, mais dont les résultats n’ont pas été ressentis à grande échelle. C’est le cas notamment des indemnités versées aux veuves avec enfants à charge. Cependant, contrairement aux indemnités électives des élus qui sont cumulables, ces programmes ne le sont pas. Les indemnités accordées aux veuves avec des enfants à charge ne sont par exemple pas cumulables avec celles prévues par le programme Tayssir. Leur impact est donc resté relativement limité. C’est le cas également, entre autres exemples, des bourses de l’enseignement supérieur qui non seulement ont vu la population des bénéficiaires substantiellement augmenter, mais étendue, depuis l’année en cours, aux stagiaires de la formation professionnelle. Pour remédier à cette problématique, le gouvernement compte mettre en place une convergence des programmes sociaux pour avoir une idée claire sur tout ce qui se fait, par qui, comment et au bénéfice de qui. Cela lui permettrait de mieux communiquer sur ses actions en le domaine. L’épuration des arriérés de la TVA fait également partie, mais dans un autre registre, de ces actions budgétivores du gouvernement, mais dont l’impact a été limité aux entreprises bénéficiaires.

Autre chantier et non des moindres, celui de la réforme de l’enseignement. Le projet de loi cadre portant cette réforme qui devrait s’étendre jusqu’en 2030 est presque finalisé. Il devrait être soumis, prochainement, pour approbation au conseil des ministres avant d’être injecté dans le circuit législatif. Pour cela, il faudra certainement attendre au moins le début de la prochaine année législative, en octobre. Le dernier chantier d’importance, annoncé pour l’année prochaine, est celui de la mise en œuvre effective de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et du lancement de la stratégie nationale pour la démocratie et les droits de l’Homme. On l’aura noté, la plupart de ces chantiers ont déjà été ouverts et datent, pour certains, de plusieurs années et l’assise juridique nécessaire à leur lancement a finalement été mise en place, c’est leur concrétisation qui est programmée pour l’année prochaine.

Sur le plan législatif, c’est le projet du code de procédure pénale, en cours de finalisation, qui figure à la tête de l’agenda législatif du gouvernement. Le texte est actuellement en discussion entre le ministère de la justice et le Secrétariat général du gouvernement pour y apporter les dernières retouches.

Priorité, l’enseignement

En même temps, le projet de loi relatif au code pénal, actuellement en débat en commission devant le Parlement, poursuit son cours normal. Il a, d’ailleurs, «connu dernièrement des avancées substantielles», soutient-on.

Avec ces deux textes, le gouvernement initiera un nouveau départ en la matière. En effet, pendant la première année du mandat de l’Exécutif, l’effort législatif a été concentré sur la mise en œuvre des lois organiques adoptées depuis la promulgation de la nouvelle Constitution. En matière d’emploi public, le gouvernement continue de mettre en œuvre l’une des mesures palliatives que l’ancien gouvernement a imaginé pour atténuer, à défaut de résoudre définitivement, le problème de la surpopulation des classes, le recrutement des enseignants contractuels. Cela tout en luttant, quoique de manière très limitée, contre le chômage des jeunes diplômés. La mesure s’est révélée par la suite une bombe sociale. Les enseignants engagés sous ce régime, et donc ayant suivi une formation très sommaire, ont déjà organisé deux marches à échelle nationale pour exiger, entre autres, d’être titularisés. Le problème se posera encore avec plus d’acuité quand le gouvernement décidera de ne pas reconduire leur contrat une fois arrivé à terme. D’ici là, une idée du RNI, annoncée d’ailleurs en février dernier, a été reprise par le gouvernement. Il s’agit de l’ouverture, dès la prochaine rentrée universitaire, d’une licence dans les métiers de l’éducation au niveau des universités. Le programme vise à répondre à un déficit de plus de 200 000 enseignants d’ici 2030, que le système actuel des contractuels initié depuis trois ans, et qui, selon le ministre de tutelle, «a montré ses lacunes», ne peut pas aider à résorber. En restant dans le domaine de l’emploi, le gouvernement entend, par ailleurs, concrétiser sa promesse d’insérer dans le marché du travail près de 1,2 million de demandeurs d’emploi d’ici 2021. Pour le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, pour arriver à ce chiffre, le gouvernement n’a fait que compiler les promesses d’emplois prévus dans les différents plans stratégiques lancés ou en cours de lancement par le gouvernement. A cela s’ajoute le projet «Bidaya» pour l’auto-emploi annoncé en 2010 et présenté par le RNI au Parlement sous forme de proposition de loi en 2012 avant d’être transformé plus tard en projet de loi.

Feuille de route

D’une manière globale, en économie, en plus du lancement effectif du dialogue national sur le nouveau modèle de développement, le gouvernement veut réformer la politique d’incitation fiscale. Les avantages fiscaux seront désormais accordés, à compter de l’année prochaine, aux secteurs les plus créateurs d’emplois.

Bien sûr, ce ne sont pas des promesses en l’air, insistent les collaborateurs du chef de gouvernement. «Tout est chiffré et programmé selon un échéancier», précisent-ils. Bien plus, un mécanise de suivi et de coordination du programme gouvernemental a été créé. Mais auparavant, le gouvernement a mis en place une commission ad hoc, qui a planché sur les 435 mesures prévues dans le programme gouvernemental présenté devant le Parlement lors du vote d’investiture. Certaines mesures ont déjà été réalisées. Pour les 393 restantes, cette commission a prévu pour chacune une feuille de route avec un échéancier, les parties concernées par sa mise en œuvre et le financement nécessaire à cet effet. En tout, cela fait un document d’un millier de pages et de cinq volumes.

Et pour une meilleure coordination transversale, une autre commission ministérielle sera chargée de chapeauter les travaux de cette commission technique. Cette architecture de suivi de la mise en œuvre du programme du gouvernement a été conçue de telle manière qu’au final on saura ce que chaque ministre, chaque département ministériel ou chaque parti membre de la coalition gouvernementale, a réalisé comme action. L’Exécutif assurera bien sûr la responsabilité et la paternité du bilan dans sa globalité. Nous ne sommes donc pas près de revivre le scénario de 2016 lorsque le parti leader de la majorité a accaparé la paternité de toutes les actions positives du gouvernement.

Des actions en chiffres

–        Moins de disparités spéciales

Pour le projet de résorption des disparités spatiales, un budget de 15 milliards de DH a été déjà engagé depuis juillet de l’année dernière, dont 8 milliards de DH pour l’année en cours. Les premiers résultats de ce programme devraient, nous assure-t-on, être palpables avant la fin de cette année, en ce qui concerne notamment le réseau routier, les écoles et les hôpitaux.

–        4 00 textes de loi en une année

Le gouvernement a adopté en ce sens pas moins de 160 décrets d’application de ces lois et quelque 2 500 décisions et arrêtés ministériels. La régionalisation à elle seule avec les trois lois organiques relatives aux collectivités territoriales a nécessité par moins de 70 décrets. Au total, le gouvernement a adopté près de 4 00 textes, entre décrets et projets de loi, depuis son investiture.

–        L’auto-emploi cartonne

Aujourd’hui, ce concept a déjà séduit 60000 candidats, un chiffre qui est d’ailleurs passé du simple au double en l’espace d’une année, et le gouvernement entend le porter à 100 000 bénéficiaires avant la fin de l’année prochaine.

–        Une bombe sociale

A compter de cette rentrée scolaire, 2018/2019, le gouvernement compte recruter pas moins de 20 000 nouveaux enseignants contractuels. Ce qui portera le chiffre global à 55 000 enseignants contractuels.

–        Encore plus d’aides directes

A fin 2017, plus de 80 000 veuves et 150 000 enfants ont déjà bénéficié du programme d’allocations sociales versées aux veuves. Le montant fixé pour chaque enfant est de 350 DH plafonné à trois enfants. Le chiffre des bénéficiaires est appelé à augmenter à compter de l’année prochaine en raison de l’élargissement de la population des bénéficiaires à d’autres catégories sociales.

LA BAIE DE GOJI « MADE IN MOROCCO », LE PARI OSÉ D’UN GROUPE D’INVESTISSEURS IRAKIENS

La ferme couvre 400 ha dont 50 déjà en production n Le fruit est qualifié de super-aliment pour ses vertus et ses bienfaits. Il sera commercialisé dans les tout prochains jours dans les grandes et moyennes surfaces.

Faire du Maroc un des plus gros producteurs mondiaux d’un fruit rouge d’origine asiatique. C’est le pari pour le moins osé d’investisseurs irakiens qui composent le tour de table du groupe Al Khales, fondé en 2016 et basé à Rabat. «La baie de goji sera bientôt disponible sur le marché marocain à l’état frais», annonce un communiqué du groupe. «Autrefois cultivée en Chine et au Tibet, la baie de goji qui sera commercialisée au Maroc est actuellement plantée à Sidi Yahia Al Gharb», ajoute la même source.

Selon les premières indiscrétions, le fruit qualifié de super-aliment pour ses vertus et ses bienfaits sera commercialisé à partir de la semaine prochaine dans les grandes et moyennes surfaces ainsi que dans certains points de vente triés sur le volet au niveau de Rabat et Casablanca. «Nous avons choisi de commercialiser la baie de goji au Maroc d’abord avant de songer à l’export dont l’activité sera lancée l’année prochaine», explique LokmaneBadreddine, directeur commercial et marketing chez Al Khales groupe qui prévoit d’investir 100 MDH d’ici 2020.

Pour le moment, la ferme emploie 10 salariés permanents et 1000 saisonniers. «A ce jour, Al Khales est considérée comme étant la plus grande ferme intégrée en Afrique, Moyen-Orient, Europe et Etats-Unis en termes superficie plantée», selon le communiqué. Interrogé sur ce point, LokmaneBadreddine informe que la superficie de la ferme est de 400 ha dont 50 ha déjà en production. «Comparée aux superficies des fermes en Europe et aux Etats-Unis, la ferme Al Khales est la plus grande», confie notre interlocuteur qui ajoute que les 50 ha plantés ont produit récemment 20 tonnes. Ce rendement sera appelé à augmenter, en passant de 300 g par plante actuellement à 8kg dans les années à venir, toujours selon notre source.

Prix : 42 DH les 125 grammes

Coté prix, la baie de goji sera commercialisée dans un packaging de 125 grammes à 42 DH, soit un prix au kilo de 336 DH. «C’est un prix d’appel car la baie de goji est un produit sélectif», détaille LokmaneBadreddine. A l’évidence, la principale cible est constituée des ménages des catégories socioprofessionnelles A et B. Ceux-ci consomment de plus en plus de produits bio ou qualifiés de «sains» et «naturels» ces dernières années, à en juger par la prolifération des épiceries fines et des enseignes bio à Casablanca et Rabat dans certains quartiers.

Signe de la croissance de cette niche, même les grandes et moyennes surfaces tels que Marjane et Carrefour commencent à proposer des produits de ce genre sur des rayons dédiés. En clair, Al Khales veut surfer sur cette vague. Pareil pour l’activité à l’export où la baie de goji est plus connue mais pas disponible à l’état frais du fait de la rareté des unités de production. «Nous sommes en train d’œuvrer pour avoir les certifications nécessaires pour pouvoir pénétrer les marchés européens et américains», confie le directeur commercial et marketing chez Al Khales.

Par ailleurs, les vertus attribuées à ce fruit aux allures de cerise allongée sont nombreuses. «Il est riche en éléments nutritifs et en antioxydants. La baie de goji renferme une grande quantité de vitamines (A, B, C, E) et contient plusieurs minéraux», détaille M. Badreddine. Mieux encore, les producteurs de la baie de goji marocaine vantent la présence d’un germanium qui aide à mettre fin au développement des cellules tumorales. S’agit-il de vertus surévaluées pour vendre ou d’éléments factuels prouvés par des études ? Difficile de se prononcer, mais force est de constater que les études scientifiques fiables autour des vertus de la baie de goji sont rares, d’autant plus que les avis sur les sites spécialisés sont contrastés. Ce qui est sûr, c’est que le succès commercial de la baie de goji au Maroc et à l’export permettra à la filière florissante des fruits rouges de se développer davantage.