PROXIMO REVUE DE PRESSE DU 14 03 2017

L'economiste

Flexibilité du dirham: Compétitivité-prix vs inflation importée

  • Deux objectifs parfois contradictoires qu’il va falloir concilier
  • Dans dix ans, le monde fonctionnera avec la triade «dollar-euro-yuan»
  • Malgré ses imperfections, on n’a pas trouvé d’alternative à la mondialisation

Entretien avec Christian de Boisseu

(Professeur émérite à l’Université de Paris I (Panthéon Sorbonne), au Collège d’Europe (Bruges) et à l’Université catholique de Lille. Il est membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers)

Le taux de change est un point d’ancrage essentiel pour toute politique économique; c’est vrai pour le Maroc comme ailleurs. Quand j’évalue dans le rétroviseur la politique de change pilotée par Bank Al-Maghrib, j’ai globalement le sentiment d’une politique raisonnable et pragmatique.

Pas de dévaluation compétitive, pas de changements brutaux, un pragmatisme croissant et de bon aloi, la volonté d’ancrer et de stabiliser les anticipations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

La formule de l’ancrage du dirham au panier de devises permet aussi une certaine souplesse. Alors qu’au plan mondial les changes flottent, le Maroc pratique un taux de change stable mais ajustable de temps à autre. Il faut rester sur une ligne de crête entre des objectifs parfois contradictoires: se soucier de la compétitivité-prix des entreprises sans alimenter pour autant l’inflation à l’intérieur via l’inflation importée. Les mêmes entreprises qui réclameraient un coup de pouce grâce à une flexibilité accrue du change pourraient en même temps avoir tendance à se plaindre du coût pour elles de la couverture (via par exemple des instruments dérivés) de risques de change en augmentation. Difficile de prétendre seulement à des évolutions favorables…

150 millions de dollars pour mieux cibler les pauvres

Le conseil des administrateurs de la Banque mondiale (BM) a approuvé une opération d’un montant de 150 millions de dollars pour appuyer les efforts du Maroc en matière de promotion des programmes sociaux et de soutien aux petites entreprises. Cette opération permettra, d’une part, d’améliorer le ciblage des programmes sociaux grâce à un meilleur système d’identification personnelle et, d’autre part, de lever les barrières qui empêchent les start-ups et les petites entreprises d’accéder à des financements. Selon la BM, le projet permettra de doubler l’impact des programmes de réduction de la pauvreté tels que Ramed et Tayssir. Objectif : diriger les ressources de ces programmes vers les ménages et les individus les plus vulnérables uniquement. Ce qui se traduira par des économies estimées à plus de 30 millions de dollars par an.

Croissance : Le CMC affiche aussi son optimisme

Après la Banque mondiale (Voir « Croissance : La Banque mondiale parie de 4% en 2017« ), le Centre marocain de conjoncture (CMC) livre aussi des perspectives positives pour l’économie marocaine. En 2017, la croissance devrait se situer à 4,1% grâce à la reprise du cycle de production des différents secteurs d’activités. Avec une récolte céréalière atteignant le niveau moyen des cinq dernières années, la valeur ajoutée agricole afficherait ainsi une progression estimée à 7,6%. Pour sa part, le secteur des industries manufacturières progresserait à un rythme légèrement supérieur à celui de l’année dernière (3,2%) alors que le BTP devrait surfer sur la vague positive enclenchée par les programmes d’habitat social et d’infrastructures de base. Par ailleurs, l’investissement augmenterait de 4,8 % grâce au regain de forme des flux de capitaux étrangers, au redressement de l’investissement privé et de certains programmes d’équipements publics.

LA VIE ECO

BANQUES PARTICIPATIVES: LA CLIENTÈLE DES TPME ET PROFESSIONNELS DEVRAIT DEVANCER LES GRANDES ENTREPRISES

La clientèle professionnelle, intéressée par la finance islamique, ne devrait pas s’éterniser chez les banques conventionnelles une fois les établissements participatifs lancés.

Cette cible regroupant essentiellement les professions libérales et les TPME devrait en effet être en mesure de basculer facilement vers les nouveaux établissements. La raison en est que le poids de leurs engagements au niveau du système conventionnel reste réduit, ce qui leur donne de l’agilité pour opérer cette transition, expliquent des banquiers. Même quand elle détient des financements, cette clientèle pourra les amortir de manière accélérée, sachant qu’il s’agit de crédits dont les durées restent relativement réduites. Le basculement devrait en revanche être plus lent côté grandes entreprises. Celles-ci devraient murir leur décision avant de basculer, car, guidées par l’éthique, leur démarche est rationnelle et privilégie les coûts.

Le Matin

BANQUE PARTICIPATIVE DAR ASSAFAA DEVIENT BANK ASSAFAA

Attijariwafabank lancera sa banque participative Bank Assafaa en tant que filiale à 100% du groupe, a déclaré son PDG Mohamed El Kettani.

Lors de l’annonce de l’obtention par Attijariwafabank de l’agrément de Bank Al-Maghrib pour créer une banque participative, il était néanmoins mentionné que «cette banque est toujours en discussion pour un futur partenariat».

aujourd'hui

COOPERATIVES AGRICOLES : LA FAO ET LA BERD EXAMINENT LES POTENTIALITES

Le renforcement des capacités financières et techniques des coopératives agricoles aurait un fort impact sur le développement du secteur agroalimentaire marocain, et ce au même titre que la facilitation de la participation du secteur privé et la recherche des organismes de financement.

Multiples sont les opportunités d’investissement qui se tracent pour les coopératives agricoles marocaines. Toutefois pour les saisir, le secteur coopératif devrait relever d’énormes défis. Une analyse détaillée des potentialités de ces coopératives a fait l’objet d’une récente étude menée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Il ressort que le renforcement des capacités financières et techniques des coopératives agricoles aurait un fort impact sur le développement du secteur agroalimentaire marocain, et ce au même titre que la facilitation de la participation du secteur privé et la recherche des organismes de financement. Les principales conclusions tirées par l’étude de la FAO et la BERD relative aux nouvelles opportunités d’investissement dans le secteur coopératif agricole portent sur la mise en œuvre des interventions spécifiques par filières.

L’heure étant d’appuyer le développement des interprofessions et des fédérations ainsi que de contribuer à l’élaboration de politique «filière» et de la gestion des ressources en eau pour garantir une durabilité des cultures irriguées.  Parmi les recommandations relevées par l’étude figure également la sensibilisation des consommateurs quant à la qualité des produits. Ces conclusions ont été au cœur d’un atelier dédié à la restitution des résultats de ladite étude, tenu jeudi dernier à Rabat. L’analyse du secteur coopératif agricole met en relief le potentiel de croissance élevé pour le maraîchage et les agrumes. Ce potentiel reste en revanche moyen pour l’argane, le lait, les oasis et les olives, voire faible pour la viande rouge, l’arboriculture et le miel.  En termes de maturité, les coopératives opérant dans les filières maraîchage, agrumes et lait se distinguent. Selon l’étude de la FAO et la BERD, ces coopératives sont plus compétitives et bénéficient de la croissance du marché domestique. En revanche, les coopératives de l’arganier ont toujours du mal à faire face aux problèmes de compétitivité et de capacité d’investissement.  La qualité et la sensibilisation des consommateurs sont, en contrepartie, deux défis auxquels restent confrontées les coopératives opérant dans les filières des oasis et des olives. S’agissant du cadre légal qui régit la création des coopératives, l’étude indique, à ce propos, qu’il ne s’avère pas attractif pour les investisseurs externes. De même, il offre de lentes possibilités de formation du capital. L’étude s’est également intéressée à la gestion des groupements d’intérêt économique (GIE). Cette dernière s’avère, selon l’étude, flexible et ce compte tenu de la gouvernance des GIE et de la gestion du capital.

L’étude réalisée par la FAO et la BERD s’inscrit dans le cadre d’une mission sur les coopératives agricoles dans la région Mena. Elle a pour finalité de mettre en relief les rôles et les fonctions des coopératives dans le développement du secteur agricole et d’identifier les moyens d’intégrer les petits et moyens producteurs dans des filières agroalimentaires à la fois modernes et durables. Au Maroc, le nombre des coopératives a presque triplé ces dix dernières années. Le Royaume compte à fin 2015 près de 17.500 coopératives dont 86% agricoles et 14% artisanales. Rappelons qu’un nouvel élan a été donné aux coopératives agricoles, notamment après l’entrée en vigueur du Plan Maroc Vert. La stratégie agricole du Maroc a accordé au tissu coopératif un grand intérêt permettant ainsi le développement de nouveaux produits tels que le terroir qui connaît actuellement un grand engouement aux niveaux national et international. Le terroir s’est doté depuis 2012 d’une stratégie nationale. Ce dispositif a permis de développer plusieurs actions en matière d’accès de ces produits au marché local et étranger.

 leseco

LE TRIBUNAL DE RABAT CONFIRME LA GRATUITÉ DE L’ENSEIGNEMENT POUR LES FONCTIONNAIRES

Le tribunal administratif de Rabat vient d’annuler la décision du Conseil d’administration de l’Université de Mohammed V visant à obliger les fonctionnaires doctorants à s’acquitter de frais d’inscription s’élevant à 10.000 DH.

La justice marocaine vient de confirmer par ce jugement la gratuité de l’enseignement supérieur public pour les fonctionnaires.

La Cour du tribunal administrative de Rabat a estimé dans son jugement que cette mesure prise par le ministère de l’Enseignement supérieur et défendu par le ministre Lahcen Daoudi, est à la fois discriminatoire et attentatoire à la recherche scientifique.

telquel.ma

SPOLIATION DE LA VILLA « REVE DE CRABE »: 12 ANS DE PRISON POUR UN NOTAIRE

Un notaire a été condamné à 12 ans de prison en appel dans une affaire de spoliation d’une villa d’Ain Diab, à Casablanca. L’association des victimes de spoliation foncière salue une avancée, même si du chemin reste à parcourir.

C’est une (petite) victoire de plus pour les victimes de spoliation de biens immobiliers. Les peines des sept personnes accusées dans l’affaire de la villa « Rêve de crabe » ont été confirmées en appel dans la nuit du 10 au 11 mars. « Nous avons attendu jusqu’à trois heures du matin le verdict, après un délibéré de neuf heures », raconte Moussa El Khal, juriste et porte-parole de l’Association pour le droit et la justice au Maroc (ADJM) qui défend les victimes de spoliation de biens immobiliers. Cette fois-ci, il s’agit du vol d’une villa sur la Corniche de Casablanca, après la mort de ses propriétaires, le couple Brissot, sans enfant, en 2011. Une affaire qui était devenue emblématique de la spoliation foncière.

Les peines prononcées en première instance trois plus tôt sont donc confirmées en appel ce 11 mars 2017, après plus de 70 audiences. Le notaire a été condamné à 12 ans de prison pour rédaction de faux testament. L’avocat écope d’un an pour « abus de confiance », nous confirme Moussa El Khal. Les autres accusés ont écopé de sept ans de prison. Parmi eux, le gardien de la villa qui a été spoliée. Les accusés ont aussi été condamnés à une amende de trois millions de dirhams, solidairement.

Une déception pour Moussa El Khal, dont l’association aurait espéré voir des peines plus lourdes. Mais pour le juriste, le plus important reste que l’héritier légitime, le docteur Gérard Bénitha, va récupérer le titre foncier de la villa « Rêve de crabe », qui se situe à Ain Diab à Casablanca. Elle avait été achetée frauduleusement par des malfaiteurs à un prix inférieur à celui du marché.

 

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NOUVELLE EQUIPE A LA TETE DU CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL

Du sang neuf au Conseil économique social et environnemental (CESE). L’institution présidée par Nizar Baraka a procédé, conformément à son règlement intérieur, à l’élection de son bureau au titre de l’année 2017.

Le nouveau bureau est ainsi composé, outre son président, par les représentants des 5 catégories qui composent le Conseil, élus par l’assemblée générale du 23 février 2017, à savoir Tarik Aguizoul, AdderrahimLaabaid, Abdelkrim Foutat, Karima Mkika et JilaliHazim.

Le bureau compte également les présidents des 7 commissions permanentes du Conseil, élus par les membres de ces commissions les 7 et 8 mars 2017, à savoir Ahmed Rahhou, Mohamed Alaoui, Zahra Zaoui, Abdellah Mouttaqi, LahcenHansali, LahcenOulhaj et AbderrahimKsiri.

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L’Italie veut attirer les super riches avec un impôt forfaitaire

Avec un impôt forfaitaire de 100.000 euros par an, portant sur l’ensemble des revenus du contribuable, l’Italie souhaite convaincre millionnaires et milliardaires de venir s’y installer.

L’Italie sera-t-elle un nouveau havre pour les multi-millionnaires et les milliardaires ? Le fisc italien a ouvert mercredi 8 mars une procédure permettant aux étrangers riches d’installer leur résidence fiscale en Italie en échange d’un impôt forfaitaire de 100.000 euros par an sur leurs revenus à travers le monde. Prévue par la loi de finances 2017, cette mesure vise à faire concurrence à des pays comme le Royaume-Uni ou l’Espagne qui ont ainsi attiré des stars du sport et de la musique…

Selon la presse italienne, elle pourrait intéresser un millier de personnes dans l’immédiat, pas forcément uniquement dans ces milieux là. Les principales conditions requises pour bénéficier de ce cadeau fiscal sont : avoir été résident à l’étranger pendant au moins 9 des 10 dernières années… et avoir des revenus suffisants pour qu’un impôt de 100.000 euros apparaisse comme une bonne affaire. Pour les grandes familles, une clause permet d’installer aussi la résidence fiscale de ses proches pour un supplément d’impôt de 25.000 euros par personne.

Un dispositif prévu pour au maximum 15 ans

Selon le fisc italien, un renouvellement tacite de cet impôt forfaitaire est prévu chaque année, pour un maximum de 15 ans. Les gros contribuables intéressés devront cependant passer ensuite suffisamment de temps en Italie pour justifier de leur nouvelle résidence fiscale auprès des autorités de leur pays.

En 2008, le fisc italien avait lui-même rejeté l’excuse d’une résidence fiscale au Royaume-Uni pour obliger le champion de moto Valentino Rossi à verser 19 millions d’euros d’arriérés d’impôts.

Le système fiscal italien se base sur un impôt sur le revenu, prélevé à la source si les revenus sont perçus en Italie, calculé grâce à six tranches. Le taux d’imposition varie donc de 23% pour la première tranche (de 8.000 à 15.000 euros) à 43% pour la tranche supérieure (plus de 75.000 euros). Cet impôt forfaitaire permettra donc à ceux qui ont un  revenu largement supérieur au seuil de la dernière tranche de payer moins d’impôts.