L'economiste

Pêche en Méditerranée : Le Maroc s’engage avec l’UE

Le Maroc, l’Union européenne et six autres pays tiers se sont engagés aujourd’hui à La Valette (Malte) pour sauver les stocks en poisson en Méditerranée. Durant les 10 prochaines années, Bruxelles et les autres pays concernés (Algérie, Tunisie, Égypte, Turquie, Albanie et Monténégro) devront travailler à préserver les ressources halieutiques de la région, afin de sauver des milliers d’emplois. En effet, la pêche fait travailler 300.000 personnes en Méditerranée et génère un nombre d’emplois indirects bien supérieur. Or, le stock halieutique de la Méditerranée est en danger et il « serait surexploité à 90% », selon les estimations. D’ici 2020, les ressources halieutiques feront régulièrement l’objet d’une collecte de données et d’une évaluation scientifique appropriées, selon la déclaration de Malte (Medfish4ever). Les petits pêcheurs devraient notamment contribuer à ce travail. L’idée est d’établir des plans de gestion pluriannuels de toutes les pêcheries importantes et d’aider les États à faire disparaître la pêche illégale.

Résultats annuels : Addoha réduit le fardeau de la dette

Les investisseurs étaient à la vente sur Addoha après la publication des résultats annuels. Malgré la hausse de 18% des profits à plus de 1 milliard de DH et un dividende par action en croissance de 7% à 2,40 DH, le cours en Bourse du groupe immobilier a cédé 5,76% à 43,35 DH sur un volume de 44 millions de DH à la clôture du marché jeudi 30 mars. Addoha entraîne dans son sillage les autres valeurs du secteur. Au final, l’indice sectoriel a abandonné 5,28% et le Masi 1,67%.

En dehors du chiffre d’affaires qui a stagné à 7,1 milliards de DH, Addoha a publié des indicateurs de rentabilité en forte amélioration, notamment une hausse de 20% du résultat d’exploitation à 1,5 milliard de DH. Cela dit, la capacité du groupe à atteindre les objectifs fixés dans le plan « Génération cash », semble tout aussi importante aux yeux des investisseurs. Sur l’endettement, le gearing (dette nette/(dette nette + fonds propres) de 33% à fin 2016 est déjà au niveau prévu en 2017. En deux ans, le promoteur immobilier a réduit sa dette de 3,1 milliards de DH pour la ramener à 6,2 milliards de DH. Le désendettement et l’amélioration de la signature du groupe impactent positivement les charges financières qui ont diminué de 22%.

Sur d’autres indicateurs tels que les fonds propres et les cash flows d’exploitation, le groupe est en retard sur ses prévisions. Les cash flows d’exploitation se sont établis à 2,7 milliards de DH contre 3 milliards anticipés. Cela dit, ils se sont significativement améliorés depuis le démarrage du plan stratégique en 2015. Quant aux fonds propres, ils sont inférieurs de 1 milliard de DH aux prévisions à fin 2016.

Sur le plan commercial, le groupe a concrétisé la prévente de 12.070 unités tous segments confondus, soit 92% des objectifs. La production de l’année totalise 13.388 unités, soit 3% au-delà des prévisions. Au 24 mars 2017, le chiffre d’affaires sécurisé s’élève à 7,8 milliards de DH, indique le groupe. Il correspond à la prévente de 11.691 unités. L’année dernière, les ventes de logement économique et moyen standing (14.008 unités) ont rapporté 4,3 milliards de DH. Le groupe a écoulé 1.579 unités dans le haut standing pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards de DH. Si les revenus sont restés quasi inchangés d’une année à l’autre, ils sont cependant en retrait de 4% par rapport aux anticipations. Le groupe tablait sur un chiffre d’affaires de 7,4 milliards de DH.

aujourd'hui

Industries manufacturières : Légère baisse des prix à la production en février

L’indice des prix à la production du secteur des «industries manufacturières hors raffinage de pétrole» a enregistré une baisse de 0,3% au mois de février 2017 par rapport au mois de janvier 2017.

C’est ce qui ressort de la note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative à l’indice des prix à la production industrielle, énergétique et minière du mois de février 2017.  Dans sa note, le HCP note une baisse des prix des «industries alimentaires» de 0,6%, de la «fabrication de textile» de 1 %, de la «fabrication d’autres produits minéraux non métalliques» de 0,3%, de l’«Industrie chimique» de 0,2% et de l’«Industrie automobile» de 0,3%.

En revanche, l’«industrie du cuir et de la chaussure» et le «travail du bois et fabrication d’articles en bois et en liège» ont enregistré une hausse de 1,2%. Il en va de même pour la «fabrication de meubles» de 0,8% et de l’«industrie du papier et du carton» de 0,4%. Pour leur part, les indices des prix à la production des secteurs des «Industries extractives», de la «production et distribution d’électricité» et de la «production et distribution d’eau» ont connu une stagnation au cours du mois de février 2017.

Challenge

Nigéria : le « made in Morocco » crée plus de 50.000 emplois

La dernière visite Royale au Nigéria porte d’ores et déjà ses fruits. En effet, plus de 50.000 emplois ont été créés suite à la signature, lors de cette visite, d’un mémorandum d’entente entre le gouvernement fédéral et celui du Maroc. Selon le directeur général de la société publique en charge du pétrole (NNPC), MaikantiBaru, le mémorandum a également abouti à la production de 1,3 million de tonnes d’engrais sur le territoire nigérian.

LA VIE ECO

Construire votre maison – Droits et taxes : ce que vous devez payer avant d’habiter

En plus des droits d’enregistrement du terrain qui varient de 4 à 6%, le propriétaire doit payer une taxe à la conservation foncière. Pour l’obtention du permis d’habiter, on doit s’acquitter d’une taxe relative à la contribution sociale de solidarité.

L’auto-constructeur est assujetti à plusieurs impôts et taxes depuis depuis l’étape de l’acquisition du terrain jusqu’à l’habitation. En effet, dès l’acquisition du terrain, le propriétaire doit s’acquitter des droits d’enregistrement. Dans ce cadre, il a le choix entre deux taux. Le 1er, habituellement utilisé, est le taux réduit de 4%. En fait, le code d’enregistrement permet de bénéficier de ce taux sous réserve de s’engager par écrit dans l’acte d’acquisition du terrain de construire son logement dans un délai qui ne dépasse pas 7 ans. En contrepartie, «il consent au profit de l’Etat une hypothèque de 1er rang pour garantir le complément de la taxe qui passe à 6% s’il ne repsecte pas son engagement», précise Hassan Slaoui, notaire à Casablanca. Si le propriétaire respecte ce délai, il obtient la mainlevée de l’Etat gratuitement. Dans le cas contraire, il est dans l’obligation de payer le complément, soit 2% supplémentaires, en plus des pénalités de retard depuis la date d’acquisition du terrain. Cela dit, l’auto-constructeur peut être totalement libéré de cet engagement en optant pour le 2e taux qui est le taux plein de 6% et qui n’est assorti d’aucun engagement. Dans ce cas, le propriétaire n’est tenu de respecter aucun délai en matière de construction et n’a pas besoin d’inscrire une hypothèque au profit de l’Etat.

En plus de l’enregistrement, l’on doit s’acquitter des droits d’inscription à la conservation foncière qui sont passés de 1 à 1,5% de la valeur du terrain acquis. Ce relèvement est jugé exorbitant par certains notaires dont M. Slaoui qui précise que «de l’histoire de la fiscalité marocaine, nous n’avons jamais assisté à une hausse de 50% d’un coup». Il ne faut pas oublier les frais d’hypothèque qui viennent en sus, si l’acquéreur a recours à un financement bancaire. Il s’agit de frais imposés ad valorem, c’est-à-dire calculés par tranche et peuvent aller de 0,5% à 1%. En effet, si le prix du bien ne dépasse pas 250 000 DH, ces frais s’établissent à 0,5%. Ils sont de 1% si le prix varie entre 250 000 et 5 MDH et de 0,5% encore une fois si le bien dépasse 5 MDH. S’ajoutent à cela les honoraires du notaire qui sont compris entre 0,5% et 1% du montant de la transaction (achat de terrain dans ce cas). Notons que ces honoraires sont en cours de normalisation pour passer à une fourchette de 0,75% à 1%.

Par ailleurs, «il faut savoir que le propriétaire du terrain est obligé de s’acquitter d’une taxe sur les terrains non bâtis. Il s’agit d’une taxe communale appliquée par l’administration fiscale pour pousser les propriétaires de terrains à construire et éviter ainsi les pratiques spéculatives en matière de terrains nus», explique M. Slaoui. Elle n’est due que sur les terrains situés dans le périmètre urbain. Elle varie entre 4 et 20 DH/m2 pour les terrains situés en zone immeuble et entre 12 et 20 DH/m2 pour ceux situés dans les zones villas ou de logement individuel. Une fois que le propriétaire du terrain a décroché son autorisation de construire, il est exonéré de cette taxe pour une durée de 3 années, pendant laquelle les constructions doivent être entamées et achevées, à compter du 1er janvier de l’année qui suit celle de l’obtention dudit document.

Une fois les constructions achevées, il faut payer une «TVA sur constructions» dont l’appellation et le tarif ont été révisés dans le cadre de la Loi de finances 2016. Actuellement appelée contribution sociale de solidarité sur les livraisons à soi-même de construction d’habitation personnelle, elle est appliquée par tranche de métrage couvert construit, avec une exonération pour les logements dont la superficie est inférieure à 150 m2. Elle peut aller jusqu’à 400 DH/m2 couvert construit. Notons que la délivrance du permis d’habiter est conditionnée par le paiement de cette taxe.

Les ECO

Industrie automobile : le Maroc ne doit pas rater le train de la croissance mondiale

L’industrie automobile marocaine est bien placée pour améliorer son positionnement par rapport aux pays concurrents. Une étude du cabinet américain IHS recommande d’investir dans le segment des SUV qui semble promis à un bel avenir.

tribune de geneve

Fraude fiscale: razzia chez Credit Suisse

Des perquisitions ont été menées dans plusieurs pays, ont indiqué vendredi les autorités néerlandaises qui soupçonnent des cas d’évasion fiscale. Les bureaux du Credit Suisse à Londres, Paris et Amsterdam sont concernés.

L’opération a été menée de façon coordonnée dès jeudi aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et en Australie, a précisé le Service néerlandais d’information et d’enquête fiscale (FIOD). Deux personnes ont été arrêtées aux Pays-Bas. Par ailleurs, des lingots d’or, des toiles et de l’argent liquide ont notamment été saisis.

Enquête de plusieurs semaines

L’enquête vise des dizaines de personnes soupçonnées de fraude fiscale et de blanchiment d’argent, ont fait savoir les autorités néerlandaises pour la poursuite des crimes financiers. Les suspects auraient confié de l’argent à une banque suisse, sans en avertir les autorités.

Le gouvernement néerlandais a signalé aux pays concernés par cette affaire de l’existence de 55’000 comptes suspects dans cette banque – qu’il ne nomme pas – dont 3800 en lien avec les Pays-Bas. Selon le porte-parole WietskeVissers, l’enquête devrait continuer durant «des semaines» dans divers pays.

Relation rompue

En fin de matinée, le Credit Suisse a publié un communiqué annonçant que ses bureaux à Londres, Paris et Amsterdam «ont été contactés» par des autorités locales au sujet d’affaires fiscales de clients. Le numéro 2 bancaire helvétique souligne qu’il collabore avec elles.

L’établissement applique depuis 2013 la convention de retenue à la source entre la Suisse et le Royaume-Uni. Il ajoute avoir mis en oeuvre le programme français et néerlandais de déclaration volontaire et avoir rompu toute relation avec les clients «non-conformes».

Echange de renseignements

Il rappelle aussi avoir mis en place pour ses sites européens l’échange automatique de renseignement en matière fiscale. Celui-ci entrera en vigueur en avril. Ce dispositif sera étendu dès 2018 aux clients privés européens gérés depuis la Suisse.

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Optimisme technologique contre pessimisme économique

La croissance n’est pas si loin de nous. Il suffit de savoir où porter son attention, mais pour cela, il faudrait que l’Etat comme les entreprises arrivent à dépasser quatre mauvaises habitudes.

Les économistes ont bien des raisons d’être pessimistes face à la faiblesse des moteurs de croissance : des taux d’intérêt qui ne peuvent plus baisser, un niveau record de dette publique, une population active vieillissante, des ménages moroses et des tentations protectionnistes menacent de tirer commerce et croissance mondiale un peu plus vers le bas.

Notons cependant que ces experts n’ont jamais vu venir le retour de la croissance. Tous la pensaient durablement faible en 1996, au point de convaincre le président d’alors de dissoudre l’Assemblée pour réunir la majorité capable réduire le déficit sous les 3 %. Or la croissance était de 1,4 % en 1996, mais elle atteindra 3,6 % en 1998, 3,4 % en 1999 et 3,9 % en 2000.

Une transformation qui se fait attendre

Parlez plutôt aux ingénieurs et aux chercheurs : ils seront intarissables sur le nombre de technologies émergentes prometteuses : développement logiciel agile sur le cloud (qui permet de réaliser des applications simplement et à coût très faible), « edgecomputing » (un microcontrôleur à 2 euros grand comme un ongle avec 4.000 fois la puissance de calcul utilisée par Apollo 11 pour déposer un homme sur la lune), médecine (avec  la baisse du coût du séquençage de l’ADN , la thérapie sera adaptée au patient pour plus d’efficacité et moins d’effets secondaires),  intelligence artificielle (longtemps décevante, elle réalise des prouesses, comme l’identification de tumeurs sur des images médicales), agriculture (les «  fermes urbaines » passent de l’utopie à la réalité) ou énergie (les énergies renouvelables et le stockage sont plus abordables que jamais).

Pourquoi ces innovations tardent-elles à se transformer en croissance ? Erixon et Weigel (« The Innovation Illusion ») identifient quatre réponses à cette question.

D’abord le  « capitalisme gris » : une allocation des investissements réalisée par des gestionnaires d’actifs choisis pour leur compétence en finance plus que leur expertise technologique ou industrielle. Ils perçoivent bien les tendances de marché, beaucoup moins les technologies qui feront la croissance de demain.

Avec pour conséquence la seconde cause, le  « management incrémental ». Celui des chefs d’entreprise choisis pour leur capacité à tenir des objectifs, à réduire l’incertitude, à réaliser des plans ou des acquisitions plus qu’à imaginer de nouveaux marchés, stimuler l’innovation ou saisir les opportunités liées aux technologies émergentes. Au temps de Ford, ils auraient cherché à produire des chevaux plus rapides, pas à inventer l’automobile.

La troisième cause, indirecte, est la mondialisation : les efforts et l’attention consacrés à croître à l’international réduisent indirectement les moyens consacrés à l’innovation. En se spécialisant pour atteindre une taille critique, les entreprises perdent la visibilité de l’ensemble de la chaîne de valeur, et par conséquent leur capacité d’innovation.

La dernière cause est liée à la régulation, la protection de  « l’ordre public économique » étant défavorable aux innovateurs ou instrumentalisée pour protéger les acteurs en place.

A la fois causes et victimes

L’Etat peut réagir et adopter une régulation plus favorable à l’innovation. Aider à prendre conscience du potentiel de la technologie, notamment via la formation initiale et la publication de « roadmaps » technologiques. Réduire les déficits publics en ciblant les économies de fonctionnement, pour rééquilibrer l’épargne allouée à la dette publique vers les investissements innovants.

Pour les entreprises matures, distribuer une grande part des profits n’est pas un mal en soi : cela permet de réallouer des fonds vers des secteurs en croissance.

Grâce aux méthodes agiles, la transformation numérique des entreprises industrielles peut passer par une succession de projets, chacun rapidement rentable.

Ce qu’il y a entre l’optimisme technologique et le pessimisme des économistes n’est donc pas une contradiction. C’est une illusion dont nous sommes à la fois causes et victimes, et qu’il ne tient qu’à chacun d’entre nous de dissiper.