PROXIMO Revue de presse 05 05 2017

Les ECO

ATTRACTIVITÉ IDE :

LE MAROC CHAMPION D’AFRIQUE

Bonne surprise dans le cadre du dernier baromètre de l’attractivité en Afrique d’EY (ex-Ernst & Young). Le Maroc se positionne désormais comme le pays le plus attractif sur le continent africain. Dans cet indice, introduit pour la première fois en 2016, le Maroc vient en tête, devançant ainsi le Kenya et l’Afrique du Sud, qui occupent la deuxième place ex-aequo. La quatrième position revient au Ghana, devant la Tanzanie, cinquième.

Aucun pays d’Afrique du Nord ne figure dans le top-10 des destinations africaines les plus attractives pour les investisseurs.

Le Maroc réalise ainsi une avancée notable après la deuxième place occupée en 2016 sur ce même baromètre, qui se base sur le poids des investissements directs étrangers (IDE) pour mesurer la résilience de chaque pays face aux pressions macro-économiques mais aussi les progrès réalisés dans des domaines sensibles à long terme comme la gouvernance, la diversification de l’économie, les infrastructures, le business et le développement humain.

Pas moins de 46 pays africains sont classés dans ce baromètre qui sert de référence pour les investisseurs internationaux.

LES FRANÇAIS DOPENT L’ACTIVITÉ EN MARS

Les données chiffrées du ministère du Tourisme mettent en avant une hausse de 3,7% des arrivées touristiques au Maroc en mars dernier.

Un total de 762.562 touristes ont visité le Maroc durant le mois de mars, en hausse de 3,7% par rapport à la même période un an auparavant, indique le ministère du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale. Cette hausse a été essentiellement portée par les marchés français, qui a enregistré une progression de 6%, hollandais (+4%) et américain (+24%), ajoute le ministère dans un communiqué.

S’agissant des nuitées passées dans les établissements d’hébergement classés, leur volume a atteint quelque 1,76 million de nuitées en mars, en croissance de 18,1% par rapport à la même période de l’année écoulée, fait savoir le communiqué, précisant que cette augmentation a concerné aussi bien les touristes non-résidents (+19,1%) que les touristes marocains (+15,4%).

Ainsi, le taux d’occupation moyen dans les établissements d’hébergement classés s’est élevé à 44%, en hausse de cinq points par rapport au mois de mars 2016, relève la même source. Selon le communiqué, ces bonnes performances ont profité aux principales destinations touristiques marocaines avec +25% pour Fès, +22% pour Marrakech et Casablanca, +21% pour Tanger et Rabat et +20% pour Agadir. Concernant les recettes voyage en devises, elles ont atteint 4,7 MMDH, soit une baisse de 5,6% par rapport à mars 2016, selon la même source.

L'economiste

Investissement: Un portefeuille-projet de 67 milliards de DH

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, a présenté jeudi après-midi à Rabat le bilan de la Commission interministérielle des investissements où sont instruits les projets admis au régime conventionnel (à partir de 200 millions de DH). Au total, la commission aura agréé des projets pour 67 milliards de DH répartis entre l’industrie (45 milliards), le transport et l’infrastructure (13 milliards), les énergies renouvelables et le tourisme.

Projet de loi de finances: La croissance serarevue à la hausse

En cause, la production record des céréales et la conjoncture favorable

190 milliards d’investissement public

Sitôt présentée, la loi de finances pourrait connaître une révision à la hausse de ses principaux postulats. Pour le ministre de l’Economie et des Finances, des indicateurs positifs renforcent dans cette option qui devrait intervenir vers fin juin prochain. En particulier la bonne campagne céréalière dont la récolte prévisionnelle devrait s’établir à plus de 100 millions de quintaux. S’ajoute également la reprise économique qui se consolide chez les principaux partenaires avec ses retombées sur les secteurs de l’industrie et des services, notamment à l’export.

Selon Mohamed Boussaïd, le réajustement à la hausse devrait concerner le taux de croissance dont le niveau serait porté à plus de 4,5% tel que prévu initialement. Il en est de même de la réduction du déficit budgétaire dont le taux annoncé est de 3% du PIB. Idem pour l’inflation qui ne devrait pas dépasser 1,7%.

S’agissant des mesures phares, le projet de loi de finances met en relief le renforcement de l’effort d’investissement public. Le montant inscrit dans le budget général et la contribution des entreprises publiques s’élèvent à 190 milliards de DH. Il cible la poursuite des grands chantiers d’infrastructure et le déploiement des stratégies sectorielles. Ceci, sans oublier le soutien à l’investissement privé.

A cet effet, des mesures spécifiques sont prévues par la Charte d’investissement dont le texte est dans les circuits d’adoption. Le package porte sur l’adoption de mesures incitatives en faveur des investisseurs et des entreprises exportatrices.  Dans le pipe, figure aussi la poursuite de la modernisation du secteur financier via la diversification des outils et des marchés ouverts aux investisseurs et aux entreprises.

 En ce qui concerne l’emploi, le budget 2017 table sur la création de 23.768 postes en plus de 11.000 en faveur des académies  régionales d’éducation et de formation. Ce qui cadre avec l’opération visant le recrutement des enseignants contractuels, dans l’objectif de surmonter le problème d’encombrement au sein des établissements scolaires.

Cette opération a déjà permis le recrutement de 10.929 enseignants contractuels exerçant actuellement dans différents établissements répartis sur l’ensemble du territoire national. Son coût est évalué à 1 milliard de DH qui sera affecté au budget du secteur d’enseignement.

Dans le même cadre, le projet de loi de finances prévoit l’exonération permanente de l’IR pour les bourses de stage dans la limite de 6.000 DH, le soutien de la dynamique d’auto-entrepreneuriat, l’activation du fonds de promotion et d’accompagnement des entreprises débutantes et des projets innovateurs. Un montant de 500 millions de DH y est dédié.

Le projet du budget prévoit par ailleurs le déploiement du programme de réhabilitation du monde rural, des zones de montagne et des régions enclavées. Un plan qui sera financé par les secteurs ministériels concernés. Il cible les infrastructures routières, la santé, l’éducation et l’agriculture solidaire.

Comptables agréés: Les nouveaux critères d’accès

o    Minimum requis: licence ou équivalent en économie ou gestion

o    Le premier concours est annoncé à la rentrée universitaire

C’est une nouvelle option de carrière pour les licenciés. A partir de la rentrée 2017-2018, l’accès au métier de comptable agréé sera ouvert sur concours. Sont concernés les titulaires d’une licence des facultés publiques, des ENCG et de l’ISCAE, option gestion ou  économie et ce, quelle que soit l’année d’obtention. Le test est également ouvert aux experts-comptables mémorialistes.

Si le test a lieu en octobre ou novembre de cette année, la première promotion de comptables agréés, selon la nouvelle loi 127-12, sera sur le marché en 2020. Le concours comporte des épreuves écrites et orales. Les premières porteront sur la comptabilité et le droit fiscal, les secondes, sur le droit des affaires. Les candidats auront la possibilité de répondre soit en français, soit en arabe.

L’épreuve porte sur les fonctions de comptable agréé. Pour être admis, il faut obtenir une moyenne générale de 12/20. La date de l’examen, qui se tient chaque année à l’ISCAE, est publiée deux mois à l’avance dans deux supports de presse. Des frais de 500 DH sont prévus lors du dépôt de dossier de candidature au moins 30 jours avant la date du test.

Les licenciés ayant été reçus au test d’aptitude sont tenus d’effectuer un stage de deux ans sans rupture au sein d’une fiduciaire. Un rapport de fin de stage devra ensuite être présenté devant une commission composée d’un représentant du ministère des Finances, un enseignant permanent de l’ISCAE, deux comptables agréés.

Au cours de leur stage, les comptables seront appelés à suivre un plan de formation continue pour relever leurs compétences. L’Organisation professionnelle des comptables agréés devra encore définir le contenu de cette mise à niveau en concertation avec l’OFPPT et l’ISCAE.

2.200 comptables en attente

L’adoption de la loi 127-12 réglementant le métier a institué l’Organisation professionnelle des comptables agréés (OPCA). Le texte a permis aux professionnels inscrits à la patente avant le 30 juin 2015 d’adhérer à l’organisation ordinale, qui compte à présent 1.581 membres. Les comptables n’ayant pas déposé leur dossier d’adhésion à l’OPCA dans les délais réglementaires et remplissant les conditions d’accès à la profession pourront toujours y adhérer après étude de leur dossier.

Certains praticiens qui n’étaient pas inscrits à la taxe professionnelle avant le 30 juin 2015 ou qui ne remplissent pas les conditions de diplôme et d’ancienneté doivent maintenant passer un test d’aptitude professionnelle dans les mêmes conditions que les licenciés. Leur nombre est estimé à 2.200 fiduciaires. La loi leur accorde une période transitoire de 10 ans, dont un an a déjà été perdu faute d’organisation des tests d’aptitude et concours d’accès.

S’ils ne passent pas le test dans ce délai, ils devront fermer et seront considérés comme ayant usurpé le titre de comptable agréé. D’ailleurs, la Direction générale des impôts vient de publier une note dans laquelle elle précise que «les gestionnaires des services d’assiette sont tenus de demander aux nouveaux professionnels de la comptabilité et entrepreneurs de travaux de comptabilité, qui désirent s’inscrire pour la première fois aux rôles de la taxe professionnelle de produire une attestation délivrée par l’OPCA justifiant leur inscription dans les listes de cette dernière».

Les comptables n’ayant pas encore été inscrits à l’OPCA sont maintenant considérés comme indépendants, non régis par les dispositions d’aucune organisation ordinale. Cependant, ils refusent de passer le test et réclament l’amendement de l’article 103 de la loi 127-12 sur les comptables agréés. Plusieurs sit-in et manifestations sont régulièrement organisés dans différentes régions et des collectifs se sont formés pour défendre cette option.

Sur ce point, «le Conseil national de l’OPCA tient à exprimer formellement son soutien. Étant rappelé que, dans l’attente de l’obtention de leurs agréments, ils exercent les mêmes activités énumérées à l’article 1 de la loi 127-12 que les comptables agréés et font partie de notre champ professionnel», lit-on dans un communiqué signé Mohamadi Rachdi El Yacoubi, président de l’Organisation professionnelle des comptables agréés.

Par conséquent, la structure «appuiera les demandes d’amendement de l’article 103 et du décret relatif à l’examen d’aptitude professionnelle». Des réunions sont d’ailleurs prévues entre l’OPCA et les comptables indépendants pour convenir des prochaines actions.

Les établissements privés éligibles

Huit établissements d’enseignement supérieur privé viennent d’obtenir la reconnaissance de l’Etat. «Cette équivalence est accordée par filière de formation. En principe, les futurs lauréats titulaires d’une licence en économie ou gestion de ces établissements seront éligibles à l’examen d’aptitude à la profession de comptable agréé, dont la tenue est prévue à l’ISCAE de Casablanca», explique Mohamadi Rachdi El Yacoubi, président de l’Organisation professionnelle des comptables agréés.

Les établissements concernés sont les suivants:

  • Université privée de Marrakech
  • Université internationale de Casablanca
  • Université internationale d’Agadir (Universiapolis)
  • ESCA Management
  • École centrale de Casablanca

Autant d’institutions qui s’ajoutent à l’Université internationale de Rabat, première à décrocher la reconnaissance de l’Etat en 2016 conformément à la loi 01-00 sur l’enseignement privé.

Ubérisation: Ces métiers «exposés»

¨  Entre 45 et 50% des emplois à forte qualification menacés

¨  Solution: cartographier les futurs métiers sinistrés et former aux emplois de demain

L’ubérisation, définie comme changement rapide des rapports de force grâce au numérique, fait grincer des dents. Au carrefour de l’économie du partage, de l’innovation numérique, de la recherche de compétitivité et de la volonté d’indépendance, «ce phénomène est une lame de fond qui va petit à petit impacter tous les secteurs de l’économie traditionnelle des services», soutient Denis Jacquet, fondateur de l’observatoire de l’ubérisation en France.

La révolution technologique monte en régime. «Oui, au niveau de la cité, mais en dehors des gadgets (WhatsApp, Snapchat…), la création de valeur est quasi inexistante», soutient Jamal Belahrach, président de la fondation Africa for Jobs, lors d’une conférence organisée par Attijariwafabank sur les défis de l’économie digitale. Les conférenciers sont unanimes: il est temps d’amorcer une transformation culturelle au Maroc, voire sur l’ensemble du continent.

AirBNB, WeClaim, Amazon…

Pour le spécialiste de l’emploi Jamal Belahrach: «Une révolution s’installe subrepticement sans attendre les Etats ou entreprises». Et d’ajouter: «Les élites et décideurs ne sont pas dans la prospective. Ils ne comprennent pas de quoi va être fait le monde futur et de ce fait, n’impulsent pas dès maintenant les transformations nécessaires». Les Etats ont aussi leur rôle à jouer (création d’un cadre incitatif, législatif…).

Mais, une prise de conscience générale doit se faire au niveau du top management des entreprises sur l’utilisation du digital. «Cela va au-delà des smartphones, gadgets (application mobile, site web, web TV…)», soutient Belahrach. Ce n’est pas un problème de technologie, ni d’argent. La solution relève du leadership. En effet, le Maroc a les atouts pour réussir la mutation de son économie, grâce à son dividende démographique.

La révolution numérique (robotisation, automatisation, digitalisation des services, ubérisation, développement de l’intelligence artificielle…) devra entraîner une série de ruptures dans plusieurs domaines: business modèles, activités commerciales, relations managériales au sein des entreprises… Il faudra s’attendre à la disparition de plusieurs métiers.

«Cette révolution va supprimer à peu près entre 45 et 50% des emplois à haute qualification (bac+5 et plus: trader, banquier, radiologue…)», tient à préciser Belahrach. Le défi majeur aujourd’hui est de recenser les métiers susceptibles de disparaître et accompagner les personnes dans des programmes de formations et de requalifications à courte durée. «Il va falloir faire une cartographie des métiers qui vont disparaître et former les professionnels de ces métiers aux emplois de demain», préconise Denis Jacquet. L’exemple de l’école 42 a été cité.

Pour Denis Jacquet, il faudra saisir l’opportunité de la révolution digitale pour passer à des modèles alternatifs et transformer nos économies. Amazon a investi dans l’édition en proposant aux auteurs de publier leurs œuvres de façon électronique, et en intégrant les moyens logistiques. Dans l’hôtellerie, AirBNB supprime les intermédiaires et propose sur sa plateforme Web mondiale 1,5 million de lits chez le particulier, accessibles simplement et rapidement.

Dans les métiers juridiques, WeClaim propose des services juridiques en ligne via des algorithmes de génération documentaire, des outils sémantiques et du big data. Dans le milieu bancaire, les plateformes de crowdfunding et de peer-to-peerlending permettent de se financer ou d’emprunter auprès de particuliers et plus souplement.

Le Matin

Une année 2016 faste et des perspectives prometteuses Le textile marocain reprend du poil de la bête

Le textile marocain a carburé à l’export en 2016, mais doit confirmer cette année. Il a ainsi vendu pour 34,22 milliards de DH sur les marchés étrangers, en hausse de 8,8% sur un an, à la faveur notamment du marché espagnol. Ce dernier a concentré, à lui seul, 18,49 milliards, soit plus de la moitié du chiffre d’affaires global à l’export du secteur, selon l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith). Une situation pour le moins dangereuse en cas de retournement de conjoncture sur ce marché de prédilection.

Le Maroc «incontournable dans le fast-fashion»

Les textiliens pourront-ils rééditer la même performance cette année ou au moins s’en approcher ? C’est à la portée, à en croire des déclarations de l’Amith au «Matin-Éco». Son directeur général Mohamed Tazi nourrit, en effet, de grands espoirs pour réaliser à nouveau ce qu’il a qualifié de «prouesse», vu que les perspectives s’avèrent «très prometteuses». Il est vrai qu’au terme du premier trimestre 2017, les exportations textiles ont baissé, concède Mohamed Tazi (les exportations des vêtements confectionnés ont reculé de 3,2% sur un an à 5,667 milliards de DH et celles des articles de bonneterie de 2,1%, à 1,81 milliard, selon l’Office des changes). Mais, nuance-t-il, il faut tenir compte des cycles. «On en est encore aux premiers mois de l’année et l’intersaison est pratiquement achevée, la profession s’attend de ce fait à une correction à la hausse au cours des mois à venir, voire dès ce deuxième trimestre». Pour revenir à 2016, Mohamed Tazi estime que la nette hausse des exportations est d’autant plus intéressante à souligner qu’elle est intervenue dans un contexte qui n’est pas favorable, marqué par la dépréciation de la livre sterling, dans le sillage du processus du Brexit, et l’impact de la fin de la facilité accordée aux intrants non originaires de la zone de libre-échange Maroc/États-Unis.

Le DG de l’Amith attribue les réalisations 2016 notamment à la percée du Maroc dans le segment du fast-fashion où il est devenu un «acteur incontournable» et aux performances «fulgurantes» du groupe espagnol Inditex, le leader mondial de la confection textile connu essentiellement par son enseigne Zara.

Ainsi, les chiffres de 2016 montrent que le secteur revient de loin, puisque ses réalisations à l’export tranchent nettement avec la situation qui prévalait un an plus tôt. Les exportations ont, en effet, reculé de 0,5% en 2015 par rapport à 2014, affichant un chiffre d’affaires de 31,24 milliards. Mais, globalement, les exportations marocaines de produits textiles font plutôt le yo-yo ces dernières années. Elles ont ainsi crû de 5,9% entre 2013 et 2014, après avoir régressé de 5,8% entre 2012 et 2013 et légèrement progressé (0,2%) entre 2011 et 2012.
En fait, s’il y a une constante ces dernières années, c’est bien la domination du marché espagnol. Ce dernier a encore confirmé sa place de première destination des exportations textiles marocaines . En 2016, le marché espagnol a surperformé l’évolution moyenne des exportations nationales du textile-habillement, en progressant de 20,5%. Du coup, il creuse l’écart avec l’autre marché important pour le textile marocain, en l’occurrence la France, deuxième destination des ventes du secteur. Surtout que cette dernière a accusé une baisse de 4,1% en 2016, en ne pesant que 7,32 milliards de DH.

L’autre pays ibérique, à savoir le Portugal, sort également du lot. Les expéditions du textile marocain vers ce pays, même si elles restent relativement faibles (1,22 milliard), ont bondi de 31,1% en 2016.
En revanche, la plupart des autres marchés ont vu leurs importations en textile marocain reculer. Il en est ainsi du troisième plus important débouché marocain, à savoir la Grande-Bretagne qui a importé l’équivalent de 1,71 milliard de DH en textile-habillement marocain. Mais aussi de l’Allemagne (-0,9%), de l’Italie (-5,6%) et des États-Unis (-39,1%).

nouvelle tribune

Loi de Finances 2017 : Un collectif budgétaire s’impose !

La présentation du projet de Loi de Finances pour 2017, PLF, la semaine passée, par M. Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances, a paru, quoique nécessaire et légale, comme insuffisante, et pour cause.
Cinq mois après la date normale d’entrée en vigueur d’une Loi de Finances, c’est-à-dire au 1er janvier de chaque nouvelle année, cela vaut bien que l’on constate « qu’après l’heure, c’est plus l’heure » !

Mais, devant les deux chambres du Parlement, le ministre s’est voulu rassurant et optimiste, considérant que la continuité de l’action de l’Etat et de ses finances publiques avait été assurée, malgré la vacance gouvernementale, notamment grâce aux décrets pris par le gouvernement intérimaire et la continuité des dépenses et investissements de l’année 2016 sur les cinq premiers mois de 2017.

Peut-on pour autant considérer que « l’incident est clos » et que la présentation d’un PLF au début de mai, avec son adoption, dans le meilleur des cas, sous quinzaine, règle définitivement la question des conséquences et des effets néfastes que cette latence de cinq mois a produit sur l’économie nationale, la croissance, les investissement publics ?
Peut-on également estimer que les graves désagréments enregistrés au niveau de la trésorerie des entreprises qui opèrent avec des commandes de l’Etat, premier investisseur dans notre pays, sont désormais derrière nous ?

L’absence de LdF 2017 pendant cette longue période, en effet, et de l’avis de tous, opérateurs, analystes et observateurs, a eu pour conséquence de bloquer la machine économique, instaurer l’attentisme, repousser les investissements, empêcher le règlement des créances des entreprises qui opèrent sous contrats publics et, in fine, d’étendre au pays en son entier, un climat de morosité qui, pour l’instant encore, ne s’est pas vraiment dissipé !

Certes, M. Boussaid a promis de relancer l’économie et compte même réaliser un taux de croissance du PIB de 4,5% cette année.
Il sera d’ailleurs fortement aidé en cela par les promesses d’une très belle croissance du PIB agricole !

Il a également annoncé dans son exposé préliminaire devant la Chambre des Représentants qu’à la moitié de l’année en cours, c’est-à-dire en juin, il serait procédé à une révision des estimations et, si nécessaire, des modifications dans l’ordonnancement des dépenses publiques et des investissements prévus par la LdF 2017.

C’est donc que M. Boussaid, sans le dire expressément, à annoncé ainsi la présentation d’un prochain Collectif Budgétaire, ou Loi de Finances Rectificative pour cette date.

Il s’agit d’une démarche considérée comme nécessaire dans les systèmes parlementaires, chaque fois qu’intervient un événement « extraordinaire » comme un retournement de la conjoncture ou, surtout, une nouvelle donne politique.
Ce qui est le cas puisque la coalition gouvernementale n’a été constituée qu’à la mi-mars dernier après des élections tenues en octobre 2016 !

Le « collectif budgétaire » est l’expression employée communément pour qualifier les lois de finances rectificatives (LFR). Ces lois sont les seules permettant de modifier, de manière significative, en cours d’année, les dispositions de la loi de finances initiale concernant notamment le plafonds des dépenses du budget de l’État et les données générales de l’équilibre budgétaire.
Les lois de finances rectificatives sont présentées en partie ou en totalité dans les mêmes formes que la loi de finances de l’année.
Les collectifs budgétaires, soumis au Parlement en cours d’année, permettent de traduire une nouvelle orientation de la politique économique et budgétaire, notamment lorsque des élections législatives ont provoqué un changement de majorité ;

Ils permettent également de s’adapter à la conjoncture économique.

Mais, pour revenir à la présentation officielle de la PLF 2017 en fin de semaine dernière, sachant que celle-ci s’inscrit, de toute façon, dans le cadre général d’une Loi de Finances organique triennale, n’aurait-il pas été préférable de prendre, dès à présent, les mesures anticipatives de relance et de réajustement de la LdF actuelle ?

En effet, il est peut-être un peu dérangeant de constater qu’en réalité, pratiquement, la Loi de Finances pour l’année en cours, qui entrera en vigueur dans les semaines à venir, ne sera en réalité exécutée tout au plus que durant un mois (juin), avant sa révision !

Est-ce logique ?

Pour nombre d’observateurs, la démarche aurait pu être différente, assurée par un collectif budgétaire qui aurait pris la place de ce projet de Loi de Finances déjà dépassé et que M. Boussaid aurait pu proposer directement aux parlementaires, sous la forme donc d’une loi de finances rectificative.

Cela, parce que les opérateurs économiques, les entreprises, les investisseurs, nationaux et étrangers, attendent des signaux puissants et rapides qui montreraient la ferme volonté de l’Etat et de ceux qui ont en charge la conduite de sa politique, de réamorcer au plus vite et de façon non équivoque, la croissance.
Cinq mois ont été perdu du fait de circonstances politiques et politiciennes exceptionnelles. C’est suffisant ! Pourquoi y rajouter un ou deux mois de plus ?