PROXIMO Revue de presse 29 05 2017

Le Matin

La CIMR confirme la pérennité de son régime

La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) confirme de nouveau la pérennité de son régime. La réserve de prévoyance de la caisse au titre de l’année 2016 s’apprécie de 11,8% à 44,72 milliards de DH. C’est ce qu’a révélé, vendredi dernier à Casablanca, Khalid Cheddadi, PDG de la caisse lors de la présentation des résultats 2016. Cette réserve a été alimentée par l’excédent d’exploitation qui s’est élevé à 4,72 milliards de DH.

L’année écoulée a vu le nombre des salariés affiliés à la CIMR progresser de 3,5% environ, atteignant un effectif global de 615.934, répartis entre actifs cotisants (333.646) et ayants droit (282.288). En parallèle, 625 nouvelles entreprises ont adhéré à la Caisse, au profit de 7.648 affiliés.

Le nombre d’actifs cotisants a également progressé de 4,2% par rapport à 2015, «dépassant l’hypothèse retenue pour l’élaboration du bilan actuariel annuel, qui fixe l’évolution minimale annuelle du nombre d’actifs à 0,5% pour assurer le maintien de l’équilibre du régime», précise la CIMR. En outre, 164.435 personnes ont bénéficié d’une pension de retraite. «La CIMR joue un rôle social important.

L’année dernière, elle a servi 3,78 milliards de DH de pensions, soit une hausse de 4,7% sur un an», a précisé Khalid Cheddadi.

Par ailleurs, les produits du patrimoine et plus-values, nets des charges, des pertes et des dotations et reprises sur provisions pour dépréciation de titres, se sont élevés à 3,38 milliards de DH, en progression de 22,5% sur un an. «Le portefeuille CIMR est estimé, au 31 décembre 2016 à 53,49 milliards de DH», indique la Caisse. L’année 2016 a constitué un tournant pour la vie et l’avenir de la CIMR.

Elle a été marquée par le lancement des travaux de mise en œuvre du projet de transformation du cadre juridique de la caisse pour passer sous le statut d’une société mutuelle de retraite. En procédant ainsi, la caisse se soumet au contrôle de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). «Cette autorité va à la fois édicter des règles prudentielles, procéder aux contrôles prévus par la loi et s’assurer que les engagements de la CIMR sont respectés», est-il indiqué.

Cette transformation impliquera de profonds changements dans les statuts et règlement général de retraite. Ainsi, dans le cadre des changements opérés, la CIMR a introduit un nouveau produit destiné aux personnes physiques souhaitant y adhérer à titre individuel. «“Al Moustakbal Individuel” s’adresse aux travailleurs indépendants, aux salariés du secteur privé ou public, et aux personnes exerçant une profession libérale. Nous estimons la population cible à environ 5 millions de personnes», a déclaré au «Matin-Éco», Khalid Cheddadi. Cette ouverture permettra, selon les prévisions de la caisse, d’améliorer davantage sa pérennité.

aujourd'hui

Investissement industriel : Des leaders s’installent au Maroc

Catalyseur d’investissement, le secteur industriel ne cesse de rafler les parts des projets soumis à la commission des investissements. Réunie récemment à Rabat, cette commission a donné le feu vert à 51 projets, dont les deux tiers sont orientés industrie. Ces investissements porteront sur un montant global de 67 milliards de dirhams et contribueront à créer 6.477 emplois directs. La part du secteur industriel s’élève à 64,52%, se positionnant ainsi en tête des principales branches économiques du Maroc. Le montant des investissements industriels est estimé à 43 milliards de dirhams.

La même proportion est relevée au niveau de l’emploi. Ce grand chantier qui s’ouvre devrait créer environ 4.803 emplois directs, soit les trois-quarts des emplois à pourvoir. Les parts restantes ont été partagées par le secteur du transport et infrastructures de transport (19% des investissements et 8% des emplois projetés), les énergies renouvelables (9% des investissements projetés et 1% des emplois) et le tourisme et loisirs (7% des investissements et 13% des emplois).

Rappelons qu’en juillet 2017, le Maroc a tracé sa première charte d’investissement industriel. Cette charte marque un nouveau tournant dans la concrétisation des réformes prioritaires à une économie performante. Elle constitue en effet un cadre incitatif pour drainer davantage de leaders industriels au Maroc. A cet égard, 30 nouveaux contrats ont été approuvés totalisant ainsi 7,5 milliards de dirhams d’investissement. Ces contrats devraient par ailleurs générer 39.007 emplois. Des projets d’envergure verront ainsi le jour au niveau national.

Le groupe Delphi, spécialisé dans la conception et la fabrication d’équipements pour l’automobile, envisage de réaliser à l’horizon 2021, 7 nouveaux projets d’investissement au Maroc.

Le groupe mettra en place un centre de recherche et développement pour systèmes automobiles, et créera 13.000 emplois supplémentaires. Pour sa part, Linamar Corporation, leader mondial dans la fabrication de composants moteurs et figurant dans le top 25 du prestigieux classement des équipementiers «Roland Berger» pour l’année 2016, entreprend l’installation d’une unité de production de composants moteurs au Maroc pour servir ses clients,  en l’occurrence : PSA, Ford, Volkswagen et autres. L’investissement de Linamar au Maroc se chiffre à 2,69 milliards de dirhams et permettra la création de 1.000 emplois.

Le groupe portugais Simoldes, spécialisé dans la transformation des plastiques,  envisage, quant à lui, d’installer un complexe industriel au Maroc sur 10 hectares, dédié à la fabrication de moules et composants intérieurs et extérieurs de véhicules. Le leader français de la distribution d’articles de sport, Decathlon, lance également un projet d’envergure au Maroc portant sur deux volets,  à savoir le développement exponentiel du sourcing local des articles de sport ainsi que l’ouverture de 26 nouveaux magasins au Maroc et l’extension de l’entrepôt situé dans la zone franche de Tanger, pour consolider et servir l’Afrique et l’Europe. Notons que les 26 autres conventions d’investissements conclues concernent, entre autres, les secteurs du textile, de l’aéronautique, de l’automobile, de la pharmacie et de l’offshoring.

Les ECO

ARBITRAGE COMMERCIAL : L’OMC PRÊTE À ACCOMPAGNER LE MAROC

Roberto Azevedo, DG de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), se dit prêt à accompagner le Maroc en matière de promotion de l’arbitrage commercial. Lors d’une entrevue à Genève avec Mohamed Aujjar, ministre de la Justice, accompagné du conseiller près la mission du royaume à Genève, Errachid Alaoui Mrani, Azevedo a approuvé les réformes initiées par le royaume en faveur d’une mise en place d’un système judiciaire efficient et transparent, et a ainsi proposé les services de l’organisation qu’il représente pour soutenir la dynamique économique du Maroc

L'economiste

El Othmani : la campagne agricole sous de « bons auspices »

La campagne agricole 2016-2017 s’annonce sous de « bons auspices », a affirmé le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani qui s’exprimait au début du conseil du gouvernement tenu hier, s’est montré optimiste quant au rendement de la campagne agricole actuelle. La production céréalière prévue au titre de cette campagne devrait atteindre 102 millions de quintaux, un chiffre en hausse de 203% par rapport à la campagne agricole précédente (33,5 millions de quintaux) indique Aziz Akhannouch, qui présentait, lors du conseil, un exposé livrant le bilan préliminaire de la campagne agricole 2016-2017. Cette production provient d’une superficie arable, estimée à 5,1 millions de hectare contre 3,62 millions ha au titre de la précédente campagne agricole, soit une hausse de 41 notant que la production céréalière prévue est de 49,4 millions de quintaux (q) pour le blé tendre, 23,3 millions q pour le blé dur et 28,9 millions q pour l’orge. Parmi ces mesures figure le prix référentiel du blé tendre rendu moulin qui a été fixé à 280 DH/q.Le gouvernement a également prévu d’autres mesures d’accompagnement, notamment une subvention forfaitaire de 10 DH/q pour évacuer le stock de production de la farine, en vue de préserver le prix du pain et le rendre à la portée des consommateurs, a fait savoir le ministre.

LA VIE ECO

Bourse : les valeurs immobilières reviennent de loin !

Les cours augmentent à deux chiffres depuis 2016. Le PGC d’Addoha porte ses fruits et le plan de redressement d’Alliances rassure le marché. Résidences Dar Saada tient ses promesses d’introduction en bourse.

Considéré comme l’une des locomotives du marché boursier après l’introduction des grands promoteurs entre 2006 et 2008, le secteur immobilier a depuis cette période vacillé entre amour et désamour des investisseurs.

Après avoir fortement contribué à la performance de la place avant 2010, grâce à une envolée des cours induite par un fort engouement des investisseurs, le secteur a sérieusement pénalisé la place dernièrement. Rappelons-nous en 2015 quand les cours des 3 valeurs immobilières ont fortement baissé suite à la conjonction de certains facteurs, notamment le changement de stratégie du groupe Addoha visant à réduire son endettement et à générer plus de trésorerie au détriment d’une croissance forte. Même si ce plan a porté ses fruits, les investisseurs l’ont mal accueilli au départ. Ou encore Alliances dont le niveau d’endettement et les difficultés de ses filiales dans le bâtiment menaçaient sa pérennité. Et comme si ce n’était pas suffisant, il a fallu que CGI soit radiée de la cote. Résultat des courses: Alliances a perdu 85% de sa valeur, Addoha 40% et Résidences Dar Saada 35%.

Aujourd’hui, le secteur semble regagner les faveurs du marché, à en croire les performances boursières qu’il affiche. Qu’est-ce qui a alimenté ce regain d’intérêt pour les valeurs immobilières? Mais, surtout, va-t-il durer dans le temps ?

«Depuis quelques mois, un excès de cash caractérisait le marché couplé à un manque d’alternatives d’investissement. Les opérateurs cherchaient des valeurs avec un «upset» caché et c’est le cas des valeurs immobilières qui ont été longuement sous évaluées par le marché», explique le directeur du département analyses et recherches d’une société de bourse.

En effet, sur ces dernières années le marché avait intégré le risque de faillite d’Alliances, ce qui a accentué le scepticisme des opérateurs envers tout le secteur, revalorisé exagérément à la baisse. «Une fois ce risque de faillite éliminé, l’intérêt est revenu pour le secteur dans sa globalité», affirme un trader. Le marché a sanctionné les 3 valeurs, opérant certes dans le même secteur mais qui présentent des caractéristiques différentes.

Le cas d’Alliances est exceptionnel car le promoteur a frôlé la faillite et est aujourd’hui en train de restructurer sa situation. «L’opportunité sur le titre Alliances était clairement présente depuis plusieurs mois. La valeur présentait un fort potentiel à la hausse du fait que sa cotation était inférieure à sa valeur nominale vers la fin de l’année. Tout signal de redressement de l’activité était susceptible de faire décoller le cours rapidement et c’est ce qui s’est passé». D’ailleurs, depuis le début de l’année, la valeur a augmenté de 83% et depuis début 2016 de plus de 310%.

Addoha, quant à elle, a rassuré le marché grâce à la mise en œuvre du plan Génération Cash qui s’est traduite notamment par un allègement palpable de sa dette nette (-17,7% en 2016) et des perspectives favorables pour la période 2018-2020 qui connaîtra le démarrage d’un nouveau cycle de croissance axé sur les métiers historiques (le logement social et le haut standing) et la montée en puissance de certains relais de croissance, à savoir le moyen standing et les projets en Afrique subsaharienne. Le titre a pris 8% depuis le début de l’année et plus de 95% depuis 2016.

Pour sa part, Résidences Dar Saada, qui évolue timidement depuis le début de l’année, affichant une contre-performance de -1% (mais +43% depuis 2016), dispose d’un fort potentiel de hausse, selon les analystes. «La valeur a longuement été malmenée dans un secteur qui a la réputation d’être en ralentissement : la demande pour le social est présente, sauf qu’elle est de plus en plus sélective et RDS se positionne sur ce segment et se distingue par rapport à la concurrence avec une qualité relativement supérieure et un positionnement intéressant. De plus, le groupe continue à respecter les engagements de son business plan d’introduction en bourse. Ces éléments font que la valeur dispose d’un fort potentiel à saisir sur les mois à venir», affirme le directeur du département analyses et recherches.

L’intérêt pour les valeurs immobilières a également été renforcé cette année par les très bonnes performances financières du secteur au titre de l’année 2016. En effet, les sociétés  immobilières ont créé la surprise en contribuant à hauteur de 80% à l’évolution de la capacité bénéficiaire globale de la cote, avec d’abord un chiffre d’affaires sectoriel en hausse de 30%, à 12,7 milliards de DH. Toutes les valeurs ont contribué positivement à cette évolution, surtout Alliances qui a pratiquement quadruplé ses ventes. Pour sa part, la capacité bénéficiaire globale s’est établie à 1,6 milliard de DH après un déficit de -509,9 MDH en 2015. Ce redressement intègre notamment la hausse des bénéfices d’Alliances qui a basculé en territoire positif (+144,3 MDH) après un déficit de 1,8 milliard en 2015.

En termes de perspectives, le secteur devrait continuer à profiter dans sa globalité des mesures incitatives pour le logement social jusqu’en 2020, compte tenu d’un déficit important de logements économiques dans les grandes villes du Royaume ; ainsi que des nouvelles incitations au profit de la classe moyenne en gestation et de l’élargissement de la base des bénéficiaires du fonds de garantie DamaneAssakane au profit de la classe moyenne.

Toutefois, l’évolution des valeurs divise les analystes. Si quelques-uns tablent sur une poursuite de l’amélioration des agrégats financiers des trois valeurs, qu’ils recommandent d’acheter ou d’accumuler (voir encadré), d’autres semblent moins confiants. Selon eux, Addoha ne réaliserait pas des performances assimilables à celles de 2016. Le groupe immobilier devrait finir l’année sur des bénéfices en légère baisse par rapport à 2016, compte tenu d’un arrêt de production afin d’écouler les produits finis existants, tout en faisant un effort sur les prix. De facto, la marge brute devrait accuser un recul. Sur le marché, «le cours de la valeur a un potentiel moins important qu’il y’a quelques mois, puisqu’il frôle les 50 DH. Mais l’on ne s’attend pas à une prise de bénéfices importante sur les prochains mois», affirme un trader.

Le cours d’Alliances, pour sa part, devrait continuer son évolution. «La valeur a tellement perdu par le passé qu’elle présente toujours un potentiel de hausse. Toutefois, le marché n’a aucune visibilité concernant l’évolution de ses résultats», atteste notre trader. Quant au titre Résidences Dar Saada, il présente un potentiel de hausse intéressant, selon les analystes qui tablent sur une stabilité, voire une légère hausse de son RNPG en 2017.

tribune de geneve

Les ambitions du roi chinois des télés

C’est un traitement de choc, impossible d’y couper. Dans une chambre hermétiquement fermée, des dizaines d’écrans plats endurent un véritable supplice: à l’intérieur du gros caisson, la température est montée à 44 degrés et l’humidité à 66%. Pendant cinq jours, la stabilité des composants électriques de ces téléviseurs sera mise à rude épreuve, étape-clé avant la mise en carton puis l’envoi vers les magasins.

Hisense est intraitable, et pour cause: ce groupe chinois d’électroménager, créé en 1969 à Qingdao, station balnéaire de l’est de la Chine, est depuis 2015 le 3e producteur mondial de téléviseurs, derrière Sony. Avec dix usines dans le pays, c’est un mastodonte. La plus grande, dans la banlieue de la ville, produit en effet 20 millions de téléviseurs par an. 20 000 ouvriers, une véritable armée, s’activent sur les lignes de production. Hisense, 75 000 employés, est le roi des téléviseurs en Chine. A domicile, cette société d’Etat (seules deux de ses filiales sont cotées en Bourse) est numéro 1 depuis treize ans. Aucune raison de s’arrêter en si bon chemin. Comme ses concurrents chinois Midea ou Changhong, la société a donc mis le cap vers le grand large, avec pour objectif de placer ses télévisions sur les rayons des hypermarchés à l’étranger. Le marché chinois reste immense mais la réputation, elle, s’acquiert à l’international…

«Hisense est une marque chinoise. Notre but est d’en faire une marque internationale, et c’est un long processus», explique Lan Lin, vice-président exécutif du groupe, lors d’une rare interview réalisée à Qingdao – une ville connue pour sa bière, la fameuse Tsingtao, née ici en 1903 du temps de l’occupation coloniale allemande. «De nombreuses sociétés chinoises sont allées en Europe, puis en sont parties. C’est le meilleur moyen pour faire du mal à sa marque. Nous, au contraire, nous sommes là pour rester.» La stratégie, certes, n’est pas nouvelle. Hisense s’était attaqué aux marchés étrangers dès 2004, en commençant par l’Afrique du Sud et l’Australie. Ensuite, le groupe est arrivé en Europe, via l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et la Belgique. Le groupe n’est pas encore présent en Suisse.

En 2014, cependant, le Chinois s’est lancé en France, en faisant à nouveau ce même pari: conquérir le consommateur avec un téléviseur, pour l’amener dans un deuxième temps à découvrir ses autres produits. Car Hisense fabrique aussi des réfrigérateurs (3e producteur mondial), des lave-linge, des climatiseurs, des tablettes, des smartphones, des chauffe-eau et même des hottes de cuisine… «Si vous avez un bon téléviseur, les gens se disent: «Tiens, ils doivent aussi faire de l’électroménager de qualité pour le reste de la maison!» affirme Lan Lin.

En treize ans, Hisense a multiplié par huit ses ventes à l’international. Celles-ci représentent désormais plus de 23% du chiffre d’affaires global de l’entreprise. Pour des raisons de coûts, ou pour se rapprocher des marchés étrangers, cette jeune multinationale a même racheté trois usines hors de ses frontières natales: au Mexique, en République tchèque et en Afrique du Sud. «Au Mexique, la main-d’œuvre et le foncier sont dorénavant moins chers qu’ici à Qingdao! Nous allons continuer à acquérir des sites de production à l’étranger», détaille Lan Lin. Mais cela ne suffit pas. Tout en musclant son appareil industriel, Hisense doit simultanément se faire connaître du grand public. Et là, le Chinois est loin derrière les Coréens Samsung ou LG…

L’entreprise met donc les bouchées doubles pour rattraper son retard. L’année dernière, Hisense a dépensé des millions d’euros pour devenir le 10e sponsor officiel de l’Euro 2016. Jamais en cinquante-six ans d’existence le championnat d’Europe de football ne s’était associé à une entreprise chinoise. «Grâce à cela, nous sommes passés de 1% de notoriété à 12%», se souvient Damien Neymarc, responsable du marketing chez Hisense France.

Le champion chinois de l’électroménager a renouvelé l’opération. En 2018, son logo bleu-vert sera bien visible dans les stades où se disputeront les matches de football de la Coupe du monde organisée par la Russie. «Nos ventes augmenteront entre 5 et 10% du fait de ce partenariat. Cela veut dire 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire. On rentrera dans notre investissement initial, cela ne fait aucun doute», se réjouit Lan Lin. Réponse dans un an.

Les banquiers suisses redoutent les risques liés au Patriot Act

Depuis Nouvel-An, les banques helvétiques collectent des données sur les avoirs de la majorité de leurs clients étrangers afin de les adresser à l’administration fédérale. Celle-ci commencera à pratiquer l’échange automatique de renseignements en matière fiscale (EAR) avec les trente-huit premiers Etats partenaires en septembre 2018. Le président de l’Association suisse des banquiers (ASB), Herbert Scheidt, signale maintenant un risque encore peu évoqué de ce dispositif relevant d’un standard de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques): de possibles fuites au profit des services de renseignements états-uniens.

«Nous avons insisté auprès de l’OCDE pour savoir comment le transfert de données fonctionnerait sur le plan technique. Il est en effet important que ces informations ne puissent être utilisées que pour l’objectif prévu, à savoir pour l’imposition de contribuables. Un deuxième point délicat réside dans le fait que l’OCDE a mandaté la firme Unisys Belgique pour la mise en œuvre de l’EAR. Seulement, la maison-mère de cette entreprise (ndlr: Unisys Corporaton, cotée à Wall Street) est astreinte, en tant que société de droit américain, au PatriotAct. Par conséquent le risque existe que des données soient mises à disposition des services secrets américains. Ces deux questions doivent encore être résolues», prévient Herbert Scheidt, cité dans la NZZ amSonntag.

Le président de l’ASB précise en outre que, si la Suisse peut démontrer que la sécurité des données n’est pas assurée dans ce processus, la transmission de renseignements supplémentaires peut être suspendue: «Il n’y a en fin de compte pas de garantie. Nous avons néanmoins des attentes claires dont nous discutons avec l’OCDE.»

Le directeur de l’Association de banques privées suisses, Jan Langlo, encourageait lui-même la plus grande prudence l’automne dernier. Le Genevois demandait ainsi au Conseil fédéral «de se préparer au partage de données fiscales avec circonspection».

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Ces applis qui vont révolutionner la mobilité

Pour en saisir tout le potentiel, le groupe de transport public Keolis, filiale à 70 % de la SNCF, a lancé en partenariat avec Netexplo un observatoire international des mobilités digitales, qui s’est penché sur les usages dans 13 « smart cities », de Lyon à Abidjan en passant par Hong Kong ou Londres.

Objectif :  « Etablir un panorama des attentes universelles » sur le sujet, explique l’étude, présentée le mois dernier, et repérer les meilleures pratiques dans les villes étudiées pour pouvoir les diffuser.

Avec l’avènement du numérique, les voyageurs sont désormais plus exigeants, expliquent les auteurs. Ils ne se contentent plus de grilles horaires établies à l’avance et veulent s’entendre dire que le prochain tramway passe « dans 3 minutes », et non à 18 h 24, 18 h 32, etc. Cette exigence d’information contextualisée et en temps réel est particulièrement aiguë en cas de dysfonctionnement.

Acheter son ticket via son smartphone

De la même manière, les logiciels de guidage par GPS comme Waze ont popularisé le « coaching pas à pas », que les usagers réclament désormais dans les transports en commun, notamment lorsque l’itinéraire alterne métro, bus et marche à pied. Ces exigences, la plupart des applis de transport disponibles dans les « smart cities » s’efforcent d’y répondre. Mais certaines d’entre elles ont vu émerger des services innovants, qui pourraient être transposés avec bonheur ailleurs, et notamment en France.

Pour fluidifier encore plus le trajet, de plus en plus d’opérateurs étudient par exemple la possibilité d’acheter son titre de transport via son smartphone, et de se servir du téléphone, même éteint, pour valider et franchir le portillon. En région parisienne, la RATP et la SNCF s’y préparent activement.

A Londres, une appli permet de consulter en temps réel les caméras de surveillance municipales pour se faire une idée des bouchons (voir ci-dessous). Une autre prodigue des conseils pour emprunter le chemin le moins pollué.

Autre domaine où les innovations fleurissent, la sécurité, comme à Hyderabad (Inde), où le bouton SOS de l’appli Hawk Eye appelle directement les secours. Au Caire, HarassMap dénonce le harcèlement des femmes, notamment dans les transports en commun.

Au total, Netexplo et Keolis ont étudié plus de 160 solutions différentes. Et le bourgeonnement va continuer : à Londres, où l’autorité organisatrice met largement ses données à disposition, pas moins de 500 applis dédiées au transport ont été recensées ! Avec le risque toutefois que l’abondance de l’offre finisse par compliquer l’accessibilité au service.

La réserve mondiale de graines est menacée par le réchauffement climatique

Conçue pour protéger les semences du monde entier en cas de catastrophe, l' »Arche de Noé » souterraine a été endommagée par des fuites d’eau.

Aucune graine n’a été endommagée. Mais constater que la Réserve mondiale de semences, enfouie à plus de 120 mètres à l’intérieur d’une montagne dans l’Arctique, est à son tour menacée par le réchauffement climatique est inquiétant.

Une hausse de températures exceptionnelle, enregistrée en hiver dernier , a causé de fortes pluies dans la région à la place de la neige habituelle. Conséquence, le pergélisol qui entoure la chambre forte souterraine a fondu, ce qui a provoqué une fuite d’eau à environ 15 mètres dans l’entrée du tunnel de 100 mètres qui mène à la réserve.

« Nous n’avions pas prévu que le pergélisol pourrait ne plus être là et qu’il subirait des conditions météorologiques extrêmes comme cela », a réagi cette semaine dans le GuardianHegeNjaaAschim, du gouvernement norvégien, qui gère le site. « Beaucoup d’eau a inondé l’entrée du tunnel, puis elle s’est gelée. Entrer dans le tunnel donnait l’impression d’entrer dans un glacier ».

Heureusement, l’eau fondue n’a pas atteint la réserve. Les précieuses graines restent en lieu sûr dans l’entrepôt, stockées à une température de -18°C, optimale pour la conservation.

Les variétés de semences sont stockées 100 mètres sous la montagne, dans des emballages sous vide. – Junge, Heiko/AP/SIPA

Censée protéger les graines pendant des centaines d’années

Mais cet incident sème le doute sur la capacité de cette « Arche de Noé végétale » à résister au changement climatique. Quand la réserve a été inaugurée en 2008, elle était censée pouvoir fonctionner « sans l’aide des humains ». Son lieu d’implantation, sur l’archipel norvégien du Svalbard, en faisait le lieu idéal, à l’abri de l’humidité, des fortes chaleur et de toute activité tectonique.

L’entrepôt vise à préserver pendant des centaines d’années des échantillons de graines des principales espèces cultivées dans le monde. En cas de perte accidentelle d’une variété de semences dans un pays, lors d’un événement climatique ou une guerre par exemple, la banque de graines serait en mesure d’en fournir à nouveau.

Actuellement, la « chambre forte du Jugement dernier » – comme on la surnomme parfois –compte plus de 930.000 échantillons de graines des principales espèces alimentaires comme le maïs, le riz, le blé, le niébé, l’aubergine, la laitue, l’orge et la pomme de terre. Les échantillons, venus des quatre coins du monde, restent la propriété de ceux qui les y ont déposés. Au total, 4,5 variétés de semences peuvent être stockées.

La chaleur de 2016 se répétera-t-elle ?

A la suite de ces fuites d’eau, la Norvège a annoncé dans un communiqué des protections supplémentaires autour de la réserve. Des travaux vont être entrepris pour rendre le tunnel étanche et des tranchées seront creusées aux alentours pour canaliser l’eau de fonte et la pluie. « Tout ce qui peut être source de chaleur sera également retiré de l’entrepôt », a aussi précisé HegeNjaaAschim, en citant les équipements électriques.

« Nous prenons ce problème très au sérieux », a ajouté la responsable. « Nous devons voir ce que nous pouvons faire pour minimiser tous les risques et veiller à ce que la banque de semences soit autonome ». Pour cela, les gestionnaires du site comptent sur les prédictions des experts du réchauffement climatique.

La douceur exceptionnelle de 2016 – année la plus chaude sur Terre depuis le début des relevés de températures en 1880 – se répétera-t-elle à l’hiver prochain ? A la mi-novembre 2016, la température frôlait zéro degré Celcius au Pôle Nord, soit 20° au-dessus de la moyenne, selon l’institut danois de météorologie.

« L’Arctique et surtout Svalbard se réchauffent plus vite que le reste du monde. Le climat change radicalement et nous sommes tous étonnés de la rapidité avec laquelle ça se passe », a déclaré KetilIsaksen, de l’Institut météorologique norvégien, au journal norvégien Dagbladet. En plus d’être un danger pour la biodiversité locale, cette hausse de température dans la région fait fondre la banquise, une fonte qui a un impact décisif sur l’ensemble de la planète.

HegeNjaaAschim, en charge de la Réserve mondiale de semences, compte bien trouver une solution face à cette menace : « C’est une grande responsabilité et nous prenons ce problème très au sérieux. Nous faisons cela pour le monde ».