L'economiste

Invention : Le Maroc rafle 8 prix aux USA

Le Maroc a décroché huit médailles au 32e Salon international des inventions (INPEX), tenu du 13 au 15 juin dernier à Pittsburgh, avec la participation de 18 pays. Seul pays arabe et africain présent à cet événement, le Royaume a remporté deux médailles d’or INPEX, quatre médailles de mérite INPEX et deux autres distinctions décernées par la Roumanie. Il s’agit, entre autres, d’une médaille d’or INPEX dans la catégorie « Télécommunications » et d’une médaille Euroinvent de la part du Forum des inventeurs de la Roumanie. Cette dernière concerne l’invention « Antenne reconfigurable 3G, 4G, 5G de la communication mobile et applications IoT », réalisée par Dr Younes KarfaBekali et Pr Mohamed Essaaidi, de l’Ecole nationale supérieure d’Informatique et d’analyse des systèmes (ENSIAS).

Bac : Hassad avance la date d’annonce des résultats

Changement dans la date de publication des résultats du baccalauréat. Le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé d’avancer la date au mardi 20 juin au lieu du jeudi 22. Cette décision s’explique, selon le département de Mohammed Hassad, « par la facilitation de l’opération de correction grâce à l’usage d’un système informatisé pour la gestion et la saisie des notes des examens par les enseignants correcteurs dans les centres de correction ». Ainsi, les résultats seront disponibles à partir de 10h00 sur la plateforme « Taalim.ma » dédiée aux candidats scolarisés, sur le site « tarchihate » pour les candidats libres, et sur le portail officiel du ministère « www.men.gov.ma » pour l’ensemble des candidats. Dans les écoles, ils seront affichés à 16h00 le même jour. A noter que les candidats pourront récupérer leurs relevés de notes seront dès mercredi 21 juin courant, tandis que l’attestation du baccalauréat sera fournie à partir du vendredi 23 juin.

Ces nouveaux casse-têtes pour industriels et assureurs

Des risques majeurs émergent à l’échelle internationale et ciblent aussi bien les multinationales que les PME marocaines. Les professionnels de la qualité, réunis par l’Union marocaine pour la qualité (UMAQ) et le groupement Gipsi, sont unanimes. 5 risques majeurs vont être récurrents: risque de cyber-attaque (hacking), risque terroriste, risque environnemental lié aux catastrophes naturelles, rupture de la chaîne logistique, risque lié à la responsabilité civile…

«Ce sont des risques aléatoires auxquels nous allons être de plus en plus exposés», prévient El Mustapha Dahmani, directeur Pôle technique chez Atlanta Assurances. Il y a près de 3 semaines, une cyber-attaque a touché des hôpitaux britanniques. En l’espace de 24 heures, la menace s’est propagée dans plusieurs pays. Bilan: environ 200.000 victimes (personnes physiques et morales) et près de 300.000 ordinateurs touchés à travers le monde.

Les usines Renault l’ont aussi subie récemment (Espagne, Roumanie, Maroc…). «Les deux usines au Maroc ont été bloquées. Celle de Tanger a redémarré 24 heures après, tandis que celle de Somaca à Casablanca a pris un peu plus de temps», révèle Asmae El Oufir, présidente de l’AQM, directrice qualité et satisfaction client chez Renault Maroc. Ce risque, qui est un casse-tête pour les assureurs, est appelé à augmenter avec le développement de la technologie, notamment de tout ce qui est objet connecté…

Cependant, les entreprises marocaines ne sont pas encore prêtes à faire face à ce type de menaces. «On est bien outillé pour traiter des risques produits ou risques liés au management, mais pas pour les risques terroristes et autres cyber-attaques», soutient Asmae El Oufir. Le risque environnemental ainsi que la rupture de la chaîne logistique qui en découle augmentent avec les catastrophes naturelles de plus en plus récurrentes.

Des multinationales et industriels européens ont été exposés au risque d’arrêt de la chaîne logistique ou rupture de la chaîne d’approvisionnement lors des inondations de 2011 en Thaïlande. Le tsunami au Japon a pénalisé PSA, qui ne pouvait plus s’approvisionner en débitmètres d’air chez Hitachi, pour ses moteurs diesel. La rupture d’approvisionnement de cet appareil complexe a réduit de 25 à 50% la production des sites du constructeur (Sochaux, Espagne, Roumanie…).

En 2014, l’usine Renault d’Algérie a subi des dommages du fait d’une inondation dans son site de Roumanie. «C’est quelque chose de nouveau pour les industriels et assureurs. Le mieux qu’on peut faire, c’est de transférer une partie du risque», explique El Mustapha Dahmani. La responsabilité civile constitue un passif pour l’entreprise.

Ce risque est lié à tout ce qui est évolution de la réglementation en matière de développement durable et fait endosser aux entreprises des responsabilités en matière de protection de l’environnement. Exemple, dans le domaine du BTP, la norme de produit béton prêt-à-l’emploi est obligatoire depuis 2010. Cependant, très peu d’opérateurs démontrent leur conformité par rapport à cette norme.

Prise de conscience

En matière de gouvernance, les entreprises devraient avoir en leur sein un comité de risque, au même titre que les comités d’éthique, quelle que soit leur taille. La non-maîtrise des documents et enregistrements en interne a coûté cher à plus d’un. «Il suffit de ne pas conserver un document, ne pas mettre à jour son contrat avec l’assurance ou ne pas utiliser la dernière version d’un document pour être exposé à un risque majeur», signale Ahmed El Khamlichi.

L’Agence digitale bientôt opérationnelle

C’est l’une des principales composantes de la stratégie Maroc Digital 2020. L’Agence de développement numérique sera bientôt opérationnelle. Le projet de loi portant création de cette instance a été transféré à la Chambre des conseillers, après avoir été approuvé à l’unanimité, mardi dernier, à la Chambre des représentants.

Pour le département de l’Industrie et de l’Economie numérique, il s’agit d’un véritable «chantier structurant». La création de cette agence a été annoncée devant le Souverain en juillet 2016. Elle s’inscrit dans le cadre d’une «vision intégrée du modèle de développement de l’économie numérique au Maroc».

Concrètement, cette agence prendra en charge la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans ce domaine. Il s’agit notamment de la promotion des outils numériques et l’encouragement de la généralisation de leur utilisation par les citoyens. La vulgarisation de l’accès et de l’exploitation des outils numériques est considérée comme l’une des mesures de lutte contre la corruption dans les administrations publiques.

Cela passe par la limitation de l’intervention des fonctionnaires dans certaines procédures, ou par l’automatisation de certains process. Cette transformation répond également à l’exigence de simplification des procédures administratives, prévue par le programme de e-gouvernement.

L’une des principales missions de cette nouvelle structure sera la promotion des investissements dans le domaine de l’économie numérique. Elle devra aussi constituer une force de proposition, à travers la conception de projets liés à la modernisation des services publics en ligne. Cela devra se concrétiser via des conventions de partenariat avec les autorités, dans le cadre du programme de e-gouvernement.

L’Agence de développement numérique devra également fournir un accompagnement aux autorités, mais aussi aux opérateurs privés. L’idée est d’assurer un transfert d’expertise favorisant le renforcement de la compétitivité des opérateurs marocains.
A l’instar d’autres instances publiques, cette agence va jouer un rôle consultatif auprès du gouvernement. Elle sera appelée à proposer les grandes orientations pour favoriser le développement de l’économie numérique.

Elle pourra aussi émettre des recommandations pour améliorer l’écosystème digital, notamment via des mesures législatives ou réglementaires. Cela concerne particulièrement les PME et les TPE, qui constituent le véritable moteur de l’économie numérique. A l’international, les grands groupes leaders dans le domaine de la technologie digitale sont à l’origine des start-up.

D’où l’importance de l’accompagnement de ces petites et moyennes entreprises et le renforcement de leur compétitivité, comme cela est prévu par ce projet de loi. Le gouvernement pourra également la saisir pour avis concernant toute question liée à l’impact économique et social des technologies numériques.

Ressources humaines

La mise en marche de la nouvelle agence de développement numérique devra s’inscrire dans une logique de continuité. Ses effectifs seront puisés au sein des fonctionnaires de la Direction de l’économie numérique du ministère de l’Industrie. Pour rejoindre cette nouvelle structure, ils seront appelés à déposer une demande formelle dans un délai ne dépassant pas 30 jours de la date d’entrée en vigueur de ce projet de loi. La nouvelle agence va également récupérer tous les dossiers et archives relevant de la direction de l’économie numérique.

Gouvernance

La nouvelle agence de développement numérique sera pilotée par un conseil d’administration, composé de représentants des secteurs public et privé. Du côté public, il s’agit notamment de l’ANRT, de l’ANPME et de l’agence de promotion des investissements et des exportations. Le privé sera représenté notamment par le président de la Fédération des chambres de commerce et d’industrie, par le patronat…

aujourd'hui

Gestion des deniers publics : Ce que prévoient les projets de décrets

Les projets de décrets récemment publiés fixent les modalités et les conditions pour arrêter le résultat général du budget pour les régions, les préfectures et les provinces ainsi que les communes.

Les derniers détails de la mise en œuvre de l’autonomie financière des collectivités territoriales se profilent. En effet, le Secrétariat général du gouvernement a dévoilé récemment le contenu des projets de décrets qui complètent la loi organique relative aux régions, la loi organique relative aux préfectures et aux provinces et la loi organique relative aux communes. Ainsi, les régions disposent pour l’exercice de leurs compétences de ressources financières propres, de ressources financières qui sont affectées par l’Etat et du produit des emprunts selon la loi. Au niveau de cette collectivité territoriale, le décret fixant l’état consolidé qui retrace les équilibres du budget annexes et des comptes spéciaux attribue au président du conseil le soin de réaliser ce document après le vote du conseil de la région. Cette compétence est attribuée au président du conseil de la commune au niveau communal et au président de la province ou de la préfecture au niveau préfectoral ou provincial. Plus encore, lesdits projets de décrets fixent également la nature des informations et des données contenues dans les états comptables et financiers, ainsi que les modalités d’établissement et de publication desdits états.

La loi exige que le président du conseil de la région, le président du conseil de la préfecture ou de la province, le président de la commune ainsi que les personnes morales de droit public ou privé qui gèrent un service public relevant de chacune de ces entités, doivent élaborer et communiquer au public des états comptables et financiers relatifs à leur gestion et à leur situation financière.

Quant au budget, les projets de décrets récemment publiés fixent les modalités et les conditions pour arrêter le résultat général du budget pour les régions, les préfectures et les provinces ainsi que les communes. Dans ce sens, sont rapportés dans le bilan d’exécution du budget le montant définitif des recettes perçues et des dépenses mandatées relatives au même exercice et dans lequel le résultat général du budget est arrêté et ce, au plus tard le 31 janvier de l’exercice suivant.

Pour ce qui est des fonds des collectivités territoriales, ils sont obligatoirement déposés auprès de la Trésorerie générale du Royaume. Dans cette lignée, lesdits textes en cours de préparation exigent que le trésorier au niveau territorial doit informer l’ordonnateur à la fin de chaque mois sur la situation financière de la collectivité territoriale. Cette procédure permet au président du conseil régional, au président de la préfecture ou de la province, et au président de la commune de suivre la situation financière de l’entité territoriale dont ils assurent la présidence.

Lesdits décrets précisent aussi les modalités d’octroi et de paiement des avances de l’Etat. En effet, la loi autorise la collectivité territoriale à bénéficier d’avances de l’Etat sous forme de facilités de trésorerie, dans l’attente du recouvrement des recettes à prévoir au titre des ressources fiscales et au titre de la part qui lui revient sur les impôts de l’Etat.

Les décrets de loi indiquent que les demandes de ces avances sont effectuées par les présidents des entités territoriales auprès de l’autorité gouvernementale chargée des finances sous la supervision du ministre de l’intérieur. Par ailleurs, les textes en préparation prévoient également les modalités d’application des dispositions relatives à la mise à disposition afin d’exercer les fonctions de président de conseil régional, les fonctions de président du conseil préfectoral ou provincial ou en encore les fonctions de président du conseil communal. Ces textes prévoient que cette mise à disposition s’applique aux fonctionnaires et agents de l’entité territoriale à partir du moment où ces fonctionnaires ou agents sont élus à la tête du conseil de la collectivité territoriale.

Le Matin

Financement des PME

Le prêt de 100 millions d’euros de la BEI à Attijariwafabank approuvé

La BEI confirme son partenariat avec Attijariwafabank au profit des PME marocaines. Selon nos informations, le conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé le 16 juin un prêt de 100 millions d’euros, soit l’équivalent de 1 milliard de DH, en faveur du groupe Attijariwafabank. Comme nous l’annoncions en exclusivité en mai dernier, cette ligne a pour objectif de soutenir le développement des PME ainsi que des entreprises de taille intermédiaire (Midcaps) marocaines, en améliorant leur accès au financement bancaire. Plus précisément, cette manne financière sera mise à la disposition des entreprises clientes ou futures clientes d’Attijariwafabank, via des prêts ou du leasing. Et ce, à des conditions jugées très favorables (taux d’intérêts, maturités plus longues…) afin de financer des investissements de petite et moyenne tailles. L’objectif global étant de contribuer au dynamisme et à la compétitivité du secteur privé et donc de l’économie du pays. La signature de la ligne de financement, entre les deux parties, devra avoir lieu au courant de cette année. Rappelons que le groupe Attijariwafabank s’est engagé à mobiliser 16 milliards de DH de financements nouveaux au profit des PME en 2017. S’y ajoutent 7 milliards en faveur de 30.000 TPE (très petites entreprises).

Ce qui marque une nouvelle progression des engagements du premier groupe bancaire marocain au profit des TPME. En 2016, la filiale de la SNI s’était engagée à financer 25.000 TPE pour une enveloppe de 6 milliards de DH et à accorder 14 milliards de DH de nouveaux financements aux PME. Selon la note d’information de l’autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) relative à l’émission en cours d’un emprunt obligataire subordonné de 1,5 milliard de DH par Attijariwafabank, le marché de l’Entreprise du groupe (Pôle Banque de détail) est organisé autour de deux segments de clientèles distincts : la petite et moyenne entreprise (PME) et la Très petite entreprise (TPE). Cette segmentation est le résultat d’une stratégie d’accompagnement spécifique de cette clientèle TPME dans son développement. À fin 2016, les principaux indicateurs de la banque de l’entreprise d’Attijariwafabank montrent que les engagements PME et TPE ont atteint 60,4 milliards de DH. Le nombre de clients PME et TPE s’élève, lui, à 797.507. En outre, en appui à un réseau de plus de 1.000 agences, Attijariwafabank a mis sur pied des réseaux dédiés aux TPME, dont 28 centres d’affaires en plus de 14 succursales Entreprises.

Les ECO

AMO DES NON SALARIÉS : EN ATTENDANT LE CADRE RÉGLEMENTAIRE

Une série de concertations avec les associations professionnelles seront ouvertes avant la formulation des décrets d’application qui sont au nombre de 11 textes et 3 arrêtés. L’entrée dans le régime sera graduelle, de même que les députés ont exprimé des craintes quant à la consistance du panier des soins vu le manque de ressources humaines et l’inégalité de la répartition des unités de soins.

La couverture médicale universelle atteint son point culminant depuis sa proclamation de 2011 avec l’adoption à l’unanimité de la loi sur l’assurance maladie au profit de la population active jusque-là exclue par les critères adoptés par l’AMO et le RAMED, à côté du régime exclusif qui a été préconisé pour les étudiants (288 mille) et les immigrés (20 mille). Le vote unanime de la loi par les deux Chambres du Parlement atteste lui aussi de l’absence de surenchères politiciennes autour du projet.

Au total, ce sont 12 amendements qui ont été présentés par les groupes du PAM et de l’USFP, mais ont été tous retirés durant la plénière pour marquer l’adhésion de l’ensemble de la classe politique à ce projet qui marque et inaugure une nouvelle génération de droits sociaux accordés à une large frange de la population. Le projet de loi 98-15 sur l’assurance obligatoire de base liste «les professionnels de la santé du secteur privé, les agriculteurs, les commerçants, les travailleurs dans le secteur du transport, les artisans ainsi que les personnes non salariées qui travaillent pour leur propre compte à une activité génératrice de revenus, à condition qu’elles ne soient pas assujetties à un autre régime d’assurance obligatoire», selon la liste définitive établie par la commission des secteurs sociaux. Les principales caractéristiques de l’AMI sont également mentionnées par le rapport, notamment «l’inexistence de plafonds pour le remboursement contrairement aux autres régimes, de même que l’AMI peut rembourser les frais de soin et des médicaments de toutes les maladies, y compris celles survenues antérieurement à la date de l’adhésion. «Cette loi devra être appliquée de manière concomitante à la promulgation de la législation 99-15 qui garantit à près de 11 millions de personnes de bénéficier de la retraite», indique le rapport.

En ce qui concerne les cotisations, les députés ont décidé qu’elles seront forfaitaires selon les catégories des professions et le pouvoir d’achat des bénéficiaires qui devront être décidés «par les décrets d’application qui seront concertés avec les diverses catégories». La gestion accordée à la CNSS sera quant à elle dissociée des autres régimes, de même que le panier des soins garanti par l’AMO sera le même pour les non salariés. Les données du rapport indiquent que 64% de la population bénéficient actuellement de la couverture médicale et sera complétée par 30% des personnes visées par la nouvelle loi, selon les statistiques du HCP.

Une application graduelle

«L’activation de la mise en œuvre de la couverture sanitaire sera opérée selon le principe de la gradualité, autrement dit chaque catégorie qui sera prête, devra commencer son régime», selon les consignes des députés. Pour ne pas confondre vitesse et précipitation dans l’application de la loi, les parlementaires ont recommandé la tenue d’une journée d’étude à laquelle seront associés les représentants des non salariés «vu le taux élevé des bénéficiaires mais aussi les problèmes engendrés par le déficit en termes d’infrastructures sanitaires et en ressources humaines, ce qui risque d’influencer négativement le panier des soins», précise le rapport parlementaire. Il est à noter que l’enregistrement des affiliés devra être opéré auprès de la CNSS, comme cela est stipulé par l’article 7 de la loi qui ajoute que le refus de l’instance chargée de la gestion doit être motivé. Le caractère obligatoire de l’adhésion reste aussi problématique dans la mesure où un enregistrement automatique est décrété envers les non salariés qui n’ont pas présenté de demandes pour l’obtention de cartes d’adhérents, alors que toutes les conditions exigées sont remplies.

Les informations relatives aux adhérents seront communiquées à la CNSS via 8 catégories d’organismes cités par l’article 10 de la loi, notamment les coopératives, Barid Al-Maghrib et les chambres de commerce et d’agriculture ainsi que les chambres d’artisanat et de la pêche. Un délai de 6 mois a été accordé au bénéficiaire en cas de rupture de cotisation pour régler sa situation, en cas de cessation d’activité en raison d’une force majeure. La loi oblige par contre la CNSS à ne pas suspendre ses services dans le cas où la personne couverte est atteinte d’une maladie chronique. Faut-il souligner que les réunions de la CNSS portant sur la gestion du nouveau régime doivent être faites de manière séparée à celles consacrées aux autres régimes, avec un conseil composé de 18 membres, dont 7 représentant les non salariés ainsi que deux membres appartenant aux syndicats les plus représentatifs. La question du financement a été pour sa part conditionnée par les décrets d’application qui seront élaborés, alors que les sanctions prévus contre la CNSS, en cas de refus injustifié d’enregistrement d’un non salarié, oscillent entre 50.000 et 100.000 DH.

PROJET DE LOI ORGANIQUE SUR LA GRÈVE : BATAILLE EN VUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LES SYNDICATS

Les parlementaires, issus des syndicats, appellent au retrait du projet de loi organique sur le droit de grève de l’institution législative en vue de trouver un terrain d’entente autour du texte dans le cadre du dialogue social. Le projet de loi est jugé trop restrictif par les partenaires sociaux. Le bras de fer s’annonce serré.

Une nouvelle bataille pointe à l’horizon entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur le projet de loi organique 97-15, définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève qui est entre les mains de la Chambre des représentants, depuis octobre 2016. L’Exécutif est appelé à revoir la copie du précédent gouvernement jugée trop restrictive par les syndicats. Si rien n’est fait, le bras de fer risque d’être serré au sein de l’institution législative. La discussion de ce projet de loi organique n’a pas encore été entamée au sein de la Chambre basse.

La Commission des secteurs sociaux a préféré plutôt commencer par d’autres textes moins contestés. Les parlementaires de la Chambre des conseillers, issus des syndicats, espèrent encore l’ajournement de l’examen de ce projet par les députés pour pouvoir discuter ce dossier dans le cadre du dialogue social qui se fait toujours attendre. La parlementaire de la Confédération démocratique du travail, RajaeKessab, appelle même au retrait du texte du Parlement pour pouvoir le revoir de fond en comble dans le cadre de l’approche de concertation prônée par le chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. La parlementaire de l’Union générale des travailleurs du Maroc, Khadija Zoumi, abonde dans la même veine. Elle estime que le texte vide le droit de grève de sa substance par ses multiples restrictions. «Cherche-t-on à réglementer le recours au droit de grève ou à l’interdire ?», s’interroge-t-elle. La conseillère plaide plutôt pour l’application des dispositions du code du travail et le renforcement des institutions de médiation pour éviter les causes des débrayages. Plusieurs critiques sont émises à l’égard du projet de loi organique, qui est visiblement largement inspiré de la proposition de loi déposée par le groupe parlementaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc à la Chambre des conseillers le 26 janvier 2016. Contrairement aux syndicats, le patronat ne cesse d’appeler à accélérer la cadence pour réglementer le recours à la grève. Il s’agit d’un dossier urgent pour la CGEM tout autant que la réforme du code du travail ; deux points qui risquent d’attiser les tensions au sein des réunions du dialogue social tripartite. Les syndicats ne sont pas manifestement prêts à lâcher du lest sur ces deux questions. En tout cas, quelle que soit l’approche du gouvernement, le projet de loi organique sur le droit de grève ne passera pas comme une lettre à la poste au sein de l’institution législative. Les propositions d’amendements vont porter sur plusieurs points à commencer par le délai de préavis fixé à 15 jours (la CGEM avait proposé 10 jours dans sa mouture). Les salariés ne peuvent observer une grève qu’après des négociations avec l’employeur sur le dossier revendicatif en vue de trouver des solutions consensuelles dans un délai ne dépassant pas trente jours. La décision du déclenchement de la grève doit être notifiée à l’employeur et aux autorités gouvernementales et locales. Les grévistes sont tenus de veiller au respect du service minimum au sein de l’entreprise. En cas de non-respect de cette disposition, l’employeur peut recourir à des moyens et à des ressources externes mais uniquement pour assurer le service minimum durant la grève.

Suite à un accord conclu entre les parties en conflit, tout recours à la grève pour les mêmes motifs ne peut avoir lieu qu’après expiration d’une année. Sur décision du juge, la grève peut être suspendue si son observation risque de porter atteinte à l’ordre public, ou des services vitaux conformément à une demande du chef de gouvernement ou de l’autorité gouvernementale chargée de l’Intérieur. La grève peut être interdite par le chef de gouvernement par une décision motivée en cas de catastrophe naturelle, fléau ou crise nationale grave. On s’attend à ce que ces différents points fassent l’objet de discussions animées entre le gouvernement et les partenaires sociaux et économiques aussi bien dans le cadre du dialogue social qu’au sein du Parlement. Les syndicats pèseront de tout leur poids pour garantir «la souplesse» dans l’observation des grèves. Ils tenteront sans aucun doute de supprimer la mesure ayant trait aux prélèvements sur le salaire des grévistes. Les syndicalistes critiquent vertement cette mesure, qui a été appliquée, rappelons-le, dans la fonction publique par le gouvernement de AbdelilahBenkirane. Le dialogue social ne sera pas de tout repos pour le gouvernement car les dossiers de confrontation ne manquent pas.

Le projet de loi régissant les syndicats risque aussi de créer un conflit entre les deux parties. L’ancien gouvernement n’était pas parvenu à convaincre les centrales syndicales des dispositions de ce texte. El Othmani et le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, Mohamed Yatim, sont appelés à trouver un terrain d’entente autour de ce projet qui prévoit les mêmes modalités que la loi sur les partis politiques. L’ancien gouvernement a déjà supprimé du texte deux dispositions qui faisaient objet de discorde: la limitation d’âge pour les chefs de file des syndicats qui figurait sur la mouture initiale ainsi que le contrôle de la Cour des comptes des finances des syndicats qui a été limité dans la dernière version aux subventions publiques.

Challenge

Le fleuron de l’industrie marocaine au Salon du Bourget

Seize ans, c’est le temps qu’il a fallu au Maroc pour s’imposer comme une puissance montante de l’aéronautique. Cette filière qui comptait moins d’une dizaine d’opérateurs, est devenue en l’espace d’une décennie une véritable base aéronautique avec 110 entreprises, 11.000 salariés hautement qualifiés, un chiffre d’affaires à l’export de plus d’1 milliard de dollars. Comment ce fleuron de l’industrie marocaine a-t-il réussi à se hisser au 15ème rang mondial en matière d’investissements aéronautiques. Un dossier de plus de 50 pages, réalisé à l’occasion du Salon du Bourget, à découvrir dans challenge, actuellement en kiosque.

Le Maroc, sous la houlette de Invest in Morocco, prendra part à partir de demain et ce jusqu’au 25 juin prochain à la 52ème édition du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace prévu au Parc des expositions du Bourget en France. Ce rendez-vous international réunira l’ensemble des acteurs mondiaux de l’industrie aéronautique.

La délégation marocaine sera conduite par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie Numérique. Objectif : « renforcer la position du Maroc en tant que plateforme compétitive de production à proximité de l’Europe et destination privilégiée des investissements dans l’industrie aéronautique ». Pour ce 52ème Bourget, le Maroc compte déployer une offensive de charme lors de ce salon. Plusieurs acteurs du secteur marocain de l’aéronautique et issus des secteurs publics et privés seront présents : le Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS), MIDPARC, l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), MEDZ, l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA), l’Institut Spécialisé des Métiers de l’Aéronautique et de la logistique Aéroportuaire (ISMALA), la Royal Air Maroc (RAM) et l’Office National des Aéroports (ONDA), ainsi que plusieurs industriels. En effet, l’industrie aéronautique mondiale dégage un potentiel de croissance appréciable. « Le secteur vit un moment charnière, on estime la demande mondiale à près de 40.000 avions à construire d’ici 2030. Les cadences de production n’ont jamais été aussi importantes et cela pose un défi industriel majeur : l’aéronautique doit changer de schéma de production et s’orienter davantage vers le modèle de l’industrie automobile. Ce n’est pas un hasard si Boeing a sollicité Toyota pour la construction de son site de Renton qui produit la nouvelle génération du 737 », souligne Moulay Hafid Elalamy. Voilà qui devrait redonner des ailes à l’industrie aéronautique au Maroc, un secteur qui a réussi à placer le Royaume au 15ème rang en matière d’investissements aéronautiques, ce qui a permis au Maroc d’intégrer le cercle très fermé des pays opérant dans ce secteur. « De nouvelles plateformes agiles et compétitives doivent émerger, le Maroc a été identifié par les leaders comme l’une des plateformes les plus performantes. Le prérequis du travail avec Boeing était de parvenir à un accord qui n’engageait pas de commande publique en contrepartie, l’accord devait être purement industriel. Le Maroc a convaincu sur les 3 principaux critères d’évaluation de Boeing : Qualité, Livraison à temps et Compétitivité », estime Moulay Hafid Elalamy.

Elles sont nombreuses aujourd’hui, les entreprises aéronautiques européennes ou américaines à s’intéresser au marché marocain comme base de production. D’ici quelques semaines, les géants français et américains Thalès et Hexcel, entreront en possession définitive de leurs installations. Le premier y transférera définitivement, une de ses activités les plus pointues, la fabrication additive métallique. La future usine de Thalès devrait s’étendre sur 2.000 m2 pour un investissement de plus de 170 millions de DH, dont 150 millions rien que pour les équipements de production. Mais la réelle valeur ajoutée de ce projet n’est pas dans les chiffres. Elle se situe dans la nature même du process. Il y a encore très peu d’acteurs dans le monde sur la fabrication additive métallique, appelée aussi « impression 3D ». Ce sera l’une des rares usines au monde, et la seule du groupe, à développer cette activité. Le site fabriquera dans une première étape des pièces pour les satellites. Quant à l’américain Hexcel, leader mondial du composite, son usine produira des nids d’abeilles complexes et usinés destinés à l’aéronautique, sur une superficie de 11.000 m2 et un coût de réalisation de près de 200 millions de DH. À partir de sa nouvelle usine de fabrication de canalisations pour l’aéronautique qu’il réceptionnera bientôt, Tecalemit Aerospace, elle aussi, fournira des tuyaux pour les moteurs Snecma, la filiale de Safran. Aujourd’hui, outre les géants européens, ceux d’Amérique du Nord affluent vers la destination Maroc à l’instar de l’Américain Hexcel qui rejoint ainsi Bombardier et les trois autres grands groupes américains dans le secteur, à savoir Boeing qui s’implante en force au Maroc en créant un écosystème qui devra générer un milliard de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire à l’export, Alcoa FasteningSystems, filiale du groupe éponyme spécialisé dans l’industrie des fixations aéronautiques et automobiles, et Eaton, le leader international des composants et systèmes électriques, systèmes hydraulique et de transmission. « Nous sommes en train d’écrire la phase 2 du développement aéronautique au Maroc. Cette deuxième étape vise à attirer de nouveaux acteurs mondiaux, de nouveaux métiers et aussi des industries connexes de l’aéronautique et permet au Maroc de devenir une base de haute technologie », analyse Hamid Benbrahim El Andaloussi, ex-président fondateur du GIMAS. Autant de projets qui confirment peu à peu, le statut de plateforme de production du Maroc pour les industriels aéronautiques.