Les ECO

BOTOLA PRO : LES NOUVELLES EXIGENCES COMPTABLES DES CLUBS DE FOOT

Fini l’anarchie, l’heure est à la transparence dans la gestion des finances des clubs de football. Ceux évoluant en première et deuxième divisions doivent désormais se conformer au plan comptable qui vient de recevoir le feu vert du ministère des Finances. Les détails…

Présidé mercredi dernier par le ministre des Finances, le Conseil national de la comptabilité (CNC) a ratifié plusieurs nouvelles normes, dont le tout premier plan comptable dédié aux clubs de la Botola Pro. L’objectif est de mettre de l’ordre dans la gestion et garantir la transparence des informations financières soumises au contrôle des auditeurs externes. La Fédération royale marocaine de football souligne, en préambule du document soumis à l’approbation du CNC, que la transparence financière sera de nature à favoriser l’augmentation des ressources des clubs et à rationaliser les charges. «Du fait de la certification de leurs états financiers par des experts indépendants, les clubs enregistreront un saut qualitatif au niveau de leur gouvernance, de la reddition de leurs comptes et de leurs performances», ajoute la Fédération. La transparence serait même exigée si l’on sait que tous les clubs bénéficient de concours financiers publics provenant de collectivités territoriales et d’établissements et entreprises publics.

Le nouveau plan comptable oblige les clubs à établir des états de synthèse à la fin de chaque exercice comptable. Toute écriture comptable doit faire l’objet d’un ordre de recette, d’un ordre de paiement ou d’un ordre d’imputation appuyés de pièces justificatives probantes. Toute dépense doit être préalablement engagée, ordonnancée et liquidée. Les clubs sont tenus de disposer constamment de ressources financières suffisantes et compatibles avec le volume de leurs activités. La priorité est donnée à la solvabilité, à l’autonomie et la prévention des risques. Ainsi, par exemple, il sera strictement interdit de recruter de nouveaux joueurs sans avoir préalablement honoré ses dettes antérieures. La traçabilité aussi demeure incontournable. Le système d’information du club doit permettre d’obtenir à tout moment un certain nombre de documents : situations et prévisions de trésorerie, états de reporting sur les réalisations budgétaires, états des salaires et rémunérations, les états des salaires, les états des assurances souscrites, des arriérés de créances et de dettes, etc.

Aussi, le nouveau plan insiste sur la notion du contrôle interne en obligeant les clubs à se doter d’un dispositif dédié à cette fonction. Cela implique une organisation et des procédures appropriées (organigramme, etc.), une délégation de pouvoirs, une tenue des comptes permettant leur suivi et leur justification (en séparant les dépenses importantes qui couvrent le long terme et celles courantes à court terme). Concernant la billetterie, des règles strictes sont à respecter (émission de billets propres à chaque match, une impression permettant d’éviter la falsification, la commercialisation selon des procédés évitant la spéculation, la rédaction à la fin de chaque manifestation d’un procès-verbal relatif à l’état de la billetterie en présence du commissaire du match). Des procédures formelles devront également encadrer la collecte des cotisations, dons et subventions, le traitement du courrier, la gestion des archives. Idem pour les sponsors qui auront droit à une procédure formelle de suivi et de fidélisation, requérant la mise en place d’une cellule de contact et d’une stratégie de sponsorisation bien identifiée.

Une compta’ pour les clubs TPME

À la fameuse problématique des avances accordées par les dirigeants des clubs, le nouveau système de contrôle interne insiste à ce que les avances de faible montant (aucun seuil n’est précisé dans le document de la FRMF) soient justifiées en faisant l’objet d’un accord de la part de l’organe de direction. Quant aux avances dont le montant est important, elles devront transiter par des comptes courants des dirigeants et membres de l’organe de direction et être considérées comme des dettes. La récupération de ces avances sera soumise à l’approbation de l’organe de direction qui ne doit pas omettre de respecter les équilibres financiers du club. Le nouveau plan réserve tout un chapitre aux opérations relatives aux joueurs. Ces derniers sont considérés comme un «actif immatériel», et donc une source principale de performance à la fois sportive et financière. Le club a ainsi le droit d’utiliser les qualifications techniques d’un joueur dans l’intention d’augmenter ses performances financières. Les contrats des joueurs acquis sont à comptabiliser en tant qu’immobilisations incorporelles pour leur coût d’acquisition. Une distinction sera établie entre la prime de signature, la prime de rendement servie au joueur et le bonus sur contrat servi au club cédant. D’autres règles ont été fixées pour le recrutement des joueurs professionnels de moins de 23 ans, les prêts/emprunts de joueurs, la résiliation des contrats, etc. Par ailleurs, un traitement spécial est accordé aux clubs «TPME». Des simplifications seront accordées aux associations dont le total annuel des dépenses est inférieur à dix millions DH. Ces clubs sont dispensés de l’établissement du manuel d’organisation comptable et peuvent se contenter d’un bilan et d’un compte de produits et de charges (CPC).  

ISSAM EL MAGUIRI
Président du Conseil national de l’Ordre des experts comptables

En tant que professionnels, nous ne pouvons que saluer l’adoption par le CNC du plan comptable des clubs de football. Nous espérons que les clubs concernés prendront les mesures nécessaires pour lui assurer une meilleure application. Les auditeurs sont appelés à jouer un rôle majeur dans l’accompagnement des clubs. Si des difficultés surgissent dans la mise en application de ce plan, notre profession restera mobilisée pour apporter le soutien nécessaire. Je tiens à féliciter les professionnels de la comptabilité et le ministère des Finances qui se sont mobilisés pour élaborer ce plan ainsi que d’autres projets sur lesquels nous sommes en train de travailler, dont le projet d’amendement du plan comptable des sociétés de crédit pour l’adapter à la finance participative, le projet relatif aux OPCI, le mode de comptabilisation du chiffre d’affaires et d’évaluation des stocks par les sociétés de promotion immobilière, etc.

L’IRESEN SIGNE DEUX PROTOCOLES D’ACCORD

L’Institut de recherches en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) a procédé, mercredi à Marrakech, à la signature de deux protocoles d’accord pour promouvoir les échanges scientifiques et techniques et faciliter la réalisation de projets de formation et de recherche&développement dans le domaine des énergies renouvelables.  Signé dans le cadre de la première édition du « Green Africa Innovation Booster » qui se tient les 12 et 13 courant à Marrakech, le premier accord conclu avec le Consortium RES4MED d’Italie (RenewableEnergy Solutions for the Mediterranean) vient définir les conditions générales et établir les bases contractuelles de coopération entre les parties dans le domaine des énergies renouvelables.

Cette coopération concerne tous les domaines, notamment ceux liés à la promotion de projets de production d’énergies renouvelables, ainsi que les projets d’assistance et de formation dans le cadre d’une ou plusieurs activités. S’agissant de la deuxième convention, elle porte sur la mise en place d’un réseau africain de l’innovation verte avec plusieurs partenaires, en l’occurrence la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Mali, le Burkina Faso, le Soudan, la Tunisie et le Maroc.  Dénommé « GAIN pour Green Africa Innovation Network », ce réseau veille à renforcer la coopération scientifique à travers le continent dans le domaine des énergies renouvelables et du développement durable et promouvoir les aspects économiques, scientifiques et techniques.  A travers la signature de ces deux conventions, l’IRESEN s’engage dans une étroite collaboration avec les partenaires africains et européens, afin de renforcer la coopération universitaire et scientifique et de contribuer au développement mutuel de la formation, de la recherche appliquée et de l’innovation dans les domaines des énergies renouvelables.

Par ailleurs, le « Green Africa Innovation Booster » rassemble plus de 450 personnes venant d’Afrique, Europe, Asie et d’Amérique, pour encourager l’esprit de créativité verte ainsi que les outils et mécanismes de soutien de la recherche et de l’innovation en Afrique.  Les stratégies et les modèles réussis de l’innovation des quatre coins du monde sont présentés lors de ce carrefour énergétique mondial, outre un village de l’innovation « Green Tech Village », mis en place pour offrir des espaces d’exposition et permettre à plus de 100 startups, en provenance de plusieurs continents d’exposer leurs produits, services et process les plus innovants. Un concours est organisé pour primer les trois startups les plus innovantes, le meilleur projet novateur de R&D ainsi que les meilleures thèses de doctorat.

L'economiste

Le passeport marocain en quête de puissance

Même si disposer d’un passeport marocain permet de voyager dans plusieurs pays sans visa, ce document n’est que moyennement puissant comparé à d’autres pays. Selon le classement 2017 « Global passport index » réalisé par le cabinet de conseil canadien ArtonCapital’s passeport Index, le passeport marocain est 138e sur 199 pays. Il permet en effet d’entrer dans 57 pays (28 sans visa et 29 avec un visa à l’arrivée). Le Royaume offre de ce fait le 2e passeport le plus intéressant au Maghreb après la Tunisie (62 ays). Il est toutefois encore loin du top continental. En Afrique, le passeport des Seychelles permet d’entrer sans visa dans 130 pays, celui de l’île Maurice dans 122 destinations et celui de l’Afrique du Sud dans 93 États. Dans le monde, le podium est occupé par l’Allemagne (158 pays), Singapour (158) et la Suède (157).

Loi internationale

L’OCDE (encore elle) vient de publier une mise à jour des lignes directrices pour la détermination de prix de transfert. Ce guide fixe les principes devant s’appliquer aux méthodes de facturation des échanges entre les multinationales et leurs filiales établies un peu partout dans le monde. L’objectif est de permettre aux Etats d’appréhender la juste proportion de l’impôt sur l’activité réalisée sur leur territoire. Et aussi de s’assurer que les échanges intragroupes ne servent pas de véhicule de transfert artificiel de bénéfices vers des terres plus clémentes en matière fiscale. Ce n’est pas un hasard si ce chantier a été mené simultanément avec l’offensive contre les paradis fiscaux.

Cette version 2017 intègre l’essentiel des directives de lutte contre l’évasion fiscale patiemment négociées dans les forums internationaux sous la houlette du «G20». Au regard de l’architecture du système productif mondial, son importance est capitale. Les prix de transfert représentent et de loin, la principale source du contentieux entre le fisc et les multinationales.

Pour les pays tiers (hors OCDE) dont le Maroc, l’enjeu est de s’approprier au plus vite cette nouvelle norme en mettant à niveau leurs services des impôts qui seront en première ligne dans sa mise en œuvre. Autrement, le coût de la détérioration du climat des affaires que générerait une inflation du contentieux fiscal peut s’avérer redoutable. Ainsi donc, sans être obligatoires, la doctrine et les recommandations émises par l’OCDE ont, de fait, valeur de loi internationale. Elles servent de repères aux milieux d’affaires et aux investisseurs internationaux. Il vaut mieux s’en prévaloir plutôt que se mettre à la marge.

L’Intérieur enquête sur les projets de l’INDH

Des inspecteurs de l’administration territoriale vérifient les projets de l’INDH des localités dites «vulnérables» du Royaume. Les enquêteurs du ministère de l’Intérieur contrôlent les communes ayant bénéficié de fonds de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Les inspections ont ciblé, les 13 et 14 juillet, des localités du Moyen Atlas. L’INDH finance également des projets pour les zones montagneuses.

Export: La peur pesante de l’inconnu

Les entreprises étrangères, les américaines, les espagnoles et les britanniques en tête, ont commandé pas moins de 5.600 rapports sur des sociétés marocaines sur les douze derniers mois auprès de Dun &Bradstreet, le spécialiste de l’édition de données sur les entreprises. Les demandes de renseignements sur les entreprises algériennes sont deux fois moins importantes et inférieures de 35% pour les tunisiennes. Le Maroc est de plus en plus attractif pour les investisseurs et l’intérêt va en se renforçant avec une plus grande ouverture de l’économie. Cependant, la faible présence des entreprises marocaines sur le marché international est handicapante puisqu’elle pénalise lourdement les performances du commerce extérieur. Sur environ 158.000 entreprises, seules 6% vendent à l’étranger. Dans cette population, seulement 14%, (un peu plus de 1.200 entreprises) sont des exportateurs réguliers, relève Inforisk. Il faudra bien plus et accélérer les réformes pour retourner la tendance structurelle du déficit commercial. Il a été multiplié par quatre en seize ans.

 La baisse des prix des matières premières a laissé croire à un début d’amélioration en 2015. Mais l’effet d’optique a été de courte durée. Le déficit s’est de nouveau aggravé en 2016 et se rapprocherait de son pic de 2012, année durant laquelle le déséquilibre avait dépassé 200 milliards de DH. Le déficit de la balance commerciale se hisserait à 18% du PIB à la fin de cette année selon les prévisions du HCP. Pour redresser le commerce extérieur, le HCP comme le FMI ont de nouveau insisté sur l’accélération des réformes pour améliorer la compétitivité des entreprises. Et la réforme du régime de change en est une.

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Sur le diagnostic, les experts sont unanimes. La faible diversification de l’offre et des marchés d’exportation constitue un véritable handicap. La faiblesse des investissements en recherche et développement pose problème. En outre, la proximité et les relations avec l’Europe ont fait perdre de vue les changements dans d’autres régions du monde et les opportunités de s’y positionner plus tôt. Le Maroc exporte vers 181 pays, mais une poignée seulement pèse dans la balance. A elles seules, l’Espagne et la France concentrent plus du quart des exportations. Les expéditions marocaines prennent en premier la route de l’Europe, au moins les deux tiers. Le contexte de croissance molle dans cette région du monde affecte directement la demande extérieure adressée au Maroc. L’une des difficultés aujourd’hui est de réorienter l’offre vers les zones à forte croissance, notamment l’Afrique ou encore l’Asie. Les ventes sur les marchés africains par exemple ne représentent que 9% des exportations. Pendant longtemps, cette région a été oubliée des investisseurs. Aujourd’hui, c’est l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale. En dépit des difficultés conjoncturelles, ces pays n’en restent pas moins prometteurs avec la création des classes moyennes et l’explosion des demandes en infrastructure, agroalimentaire, énergie, santé… Le retour du Maroc dans l’Union africaine et l’obtention du passeport Cedeao seront des atouts pour les entreprises marocaines d’accélérer les échanges économiques avec les pays du continent. Sur les six premiers mois de l’année, Maroc Export a accompagné plus de 400 entreprises en quête de débouchés à l’international. Le plus gros des missions a porté sur les marchés subsahariens avec déjà des projets d’investissement de l’ordre de 575 millions de DH sur trois marchés d’Afrique de l’Est (Rwanda, Tanzanie, Madagascar). A côté, les groupes  bancaires marocains exposés sur les marchés africains multiplient les missions sectorielles au profit des entreprises marocaines et des pays d’implantation. Présentes sur les marchés subsahariens, depuis plus de 30 ans pour certaines, les banques ont suffisamment développé une connaissance de ces marchés pour offrir un appui important aux exportateurs. En outre, il existe une flopée d’institutions pour accompagner les entreprises à l’export.

aujourd'hui

Inclusion financière : Des experts internationaux en conclave à Marrakech

La ville ocre a abrité, vendredi dernier, un séminaire international sur l’inclusion financière pour mettre l’accent sur l’importance de ce facteur d’efficacité économique et d’équité sociale.

Initié par Bank Al-Maghrib et le Comité Irving Fisher de la Banque des règlements internationaux (IFC) en coopération avec le Centre d’étude Monétaire Latino-américaine, cet évènement est organisé conformément à la tradition, en tant que réunion satellite en marge du 61 Congrès mondial des statistique.
Le séminaire a réuni des experts et des professionnels représentant les différents continents dans le domaine des statistiques et de l’inclusion financière, en particulier des représentants des banques centrales membres de l’IFC,d’autres autorités nationales et organisationS internationales pour discuter des questions relatives aux données sur l’inclusion financière.

Dans son allocution Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, a souligné l’importance que les banques centrales et les instances internationales de normalisation portent à l’inclusion financière, sujet qui aujourd’hui ne cesse de les interpeller, en particulier sur ses interactions avec la stabilité financière avec pour conséquence l’éventualité de freiner les politique mises en place pour développer l’accès et l’usage des services financiers.

Et d’ajouter qu’au Maroc, l’inclusion financière a constitué dès 2007 l’un des principaux vecteurs de développement d’une stratégie globale du secteur financier à l’horizon 2020,qui vise à la fois l’approfondissement du marché bancaire national, le développement des marchés de capitaux et le positionnement du Maroc en tant que financier régional.

D’après les organisateurs, l’inclusion financière est un vecteur essentiel du développement durable, contribuant à la réduction de la pauvreté et à la promotion du bien-être économique. Convenablement développée, l’inclusion financière pourrait également contribuer à une meilleure transmission de la politique monétaire et améliorer ainsi la stabilité financière. De ce fait de nombreuses banques centrales la considèrent comme un objectif majeur de leurs politiques.
Dans ce contexte , les décideurs politiques reconnaissent de plus en plus l’importance de données fiables pour mesurer et évaluer l’impact de leur politique d’inclusion financière. Plusieurs initiatives internationales entreprises par le secteur public et privé ont contribué à la mise en place d’un cadre général pour le développement et la diffusion d’indicateurs fiables d’inclusion financière.
Ce séminaire a été une occasion de discuter des défis d’ordre politique et règlementaire ainsi que les besoins en matière de données que pose l’inclusion financière.
Quatre axes ont été abordés; l’inclusion financière et le rôle des banques centrales, les données sur l’inclusion financière, la promotion et les défis politiques liés à l’inclusion financière, et la coopération internationale en termes d’évaluation de l’inclusion financière.

Stationnement à Casablanca : Les gardiens sanctionnés en cas de non-respect

Fin de l’anarchie dans les tarifs de stationnement à Casablanca. L’opération d’installation des panneaux affichant les tarifs qui doivent être appliqués a déjà démarré. Il suffit de faire un petit tour à Ain Diab pour s’en apercevoir. Tant attendue, cette mesure du conseil de la ville est destinée à lutter contre les tarifs excessifs pratiqués par les gardiens surtout durant la période estivale où les prix ont tendance à exploser. En effet, dans certains quartiers de la métropole les automobilistes sont amenés à payer 10 DH, voire jusqu’à 20 DH.

Cette situation est très visible à Ain Diab où les gardiens affichent des tarifs fixes et non négociables. Et c’est précisément là où ils se font le plus d’argent. Et ce n’est pas un hasard si le conseil de la ville a installé depuis vendredi ses premiers panneaux à Ain Diab. Les abus ne se limitent pas seulement au tarif arbitraire mais s’étendent également à la sous-location des licences de gardiennage, pratique devenue monnaie courante dans la corniche de Ain Diab. Il faut aussi signaler qu’outre l’emplacement, les gardiens de voitures fixent leur prix selon la tête du client et le modèle du véhicule (voiture de luxe ou voiture ordinaire).

Ce ne sera désormais plus le cas. Il faudra à présent payer 3 dirhams pour stationner sa voiture, 5 dirhams pour les camions et 2 dirhams pour les motos. Il faut préciser à ce sujet que ces tarifs ne sont pas nouveaux mais avaient déjà été fixés par arrêté fiscal en vigueur depuis des années. Le tarif de stationnement dans n’importe quel quartier casablancais qui dispose d’une zone de stationnement gratuite est de 3 dirhams. Il reste à savoir si ces tarifs seront effectivement appliqués? Toujours est-il qu’en cas de non-respect, les gardiens seront soumis à des sanctions comme le précise Mohamed

Bourhim, l’adjoint du président du conseil de la ville chargé du transport. «Les gardiens qui continuent à imposer leurs tarifs se verront retirer leur autorisation». Il n’est pas inutile de rappeler que la Cour régionale des comptes avait dans un rapport tiré la sonnette d’alarme en pointant du doigt les tarifs excessifs pratiqués par les gardiens, qui peuvent «atteindre des proportions largement supérieures aux droits prévus à l’arrêté fiscal». La Cour avait également signalé une prolifération des parkings sauvages et illicites au niveau de toute la ville ainsi que l’absence d’une politique claire pour la détermination des droits de stationnement et la faiblesse des recettes résultant du service de stationnement public.

LA VIE ECO

FAUT-IL REVOIR LA MÉTHODE DE CALCUL DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE ?

La Cour des comptes estime que le déficit budgétaire ne tient pas compte des dettes de l’Etat vis-à-vis des entreprises. Le Budget aujourd’hui obéit globalement à un système de comptabilité de caisse. A partir de janvier 2018, il passera à la comptabilité d’engagements, mais cela résoudra-t-il le problème ?

Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a soulevé récemment, devant les parlementaires, un sujet fort intéressant relatif à la gestion des finances publiques, ou plus exactement des finances de l’Etat. Pour lui et l’institution qu’il dirige, la méthodologie adoptée pour le calcul du déficit budgétaire «ne prend pas en considération certaines données», comme les dettes dues aux entreprises au titre des crédits de TVA ou encore des transactions commerciales non réglées par l’Etat. Ce qui, implicitement, signifierait que les niveaux de déficit budgétaire officiellement déclarés seraient quelque peu minorés. Il en conclut que pour se conformer au principe de sincérité du Budget de l’Etat, expressément recommandé dans la loi organique relative à la Loi de finances (la LOLF), cette méthode de calcul du déficit mérite d’être révisée.

De façon encore plus explicite, le professeur Abdelkader Berrada, spécialiste des finances publiques, dans un long article publié dans «L’année du Maghreb» (en ligne) le 19 novembre 2015 et intitulé «Les finances publiques du Maroc : un bilan du gouvernement Benkirane à mi-parcours (2012-2014)», considère que les chiffres du déficit budgétaire déclarés «non seulement dépassent largement les prévisions, mais sont en outre délibérément sous-estimés, moyennant des artifices comptables à peine voilés». Ces «artifices», selon M. Berrada, ce sont les recettes de privatisation et les dons qui sont des recettes exceptionnelles et que «l’administration des finances fait passer pour des recettes courantes», les soldes des comptes spéciaux du Trésor, et, surtout, les arriérés de paiement dont le stock, à fin février 2014, représenterait quelque 4% du PIB (ou 39 milliards de DH).

Le FMI, pour sa part, dans une note parue en mai 2014, intitulée «Prévention et gestion des arriérés de dépenses publiques», a longuement traité de cette problématique, indiquant que selon une étude qu’il a menée sur 121 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, seulement 12% fournissent des données fiables sur le stock et l’année de leurs arriérés. Dans certains pays où, grâce à l’appui du FMI, des données existent sur les arriérés de paiement, ces derniers dépassent 20% du PIB, précise encore l’institution de BrettonWoods.

Les arriérés de paiement par conséquent sont une réalité que partagent beaucoup de pays, y compris ceux appartenant à l’Union européenne.

Les créances approuvées et arrêtées apparaissent dans le besoin de financement

Mais la question qui se pose ici, une fois admis que le phénomène est plus général qu’on ne le dit et qu’il faut bien sûr le circonscrire autant que faire se peut (ce qui est un autre histoire), est de savoir comment traiter ces arriérés sur le plan budgétaire. Plus clairement, est-ce qu’il faut en tenir compte dans le calcul du déficit ? La Cour des comptes, on vient de le voir, y est favorable, elle recommande donc la révision de la méthode de calcul du déficit budgétaire. D’une certaine manière, c’est aussi ce que stipule la LOLF dans son article 31, alinéa 2, sauf que cette disposition n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2018, c’est-à-dire à l’occasion de la mise en place du nouveau plan comptable de l’Etat. A partir de cette date en effet, on passera de l’approche comptable qui tient compte, pour les dépenses, des montants émis, et pour les recettes, des créances recouvrées, à une approche basée sur les droits constatés (ou dus). Pour simplifier, le système de comptabilité de caisse pratiqué aujourd’hui, sauf pour certaines dépenses, comme les charges de compensation, sera remplacé par un système de comptabilité d’engagement (ou d’exercice). Est-ce que cela fera automatiquement disparaître tous les arriérés ? Pas si vite. Même dans le système de comptabilité basé sur les droits constatés, les dépenses (et les recettes aussi) ne sont comptabilisées que si elles sont certaines dans leur principe et fixées dans leur montant. Cela veut dire qu’il y a des contrôles, des vérifications que le fisc doit nécessairement effectuer avant de reconnaître une créance. On peut d’ailleurs observer que lorsqu’une dette est approuvée et arrêtée, elle apparaît très clairement dans le Budget, mais elle est logée non pas dans le solde (parce que nous ne sommes pas en système des droits constatés) mais dans la ligne “besoin de financement”. Exemple: à fin mai 2017, le déficit budgétaire s’élevait à 7,5 milliards de DH, mais compte tenu des arriérés en instance de paiement de 7,5 autres milliards de DH, le besoin de financement montait à 15 milliards de DH.

Tout cela ressemble, c’est vrai, à une querelle de sémantique : entre un déficit et un besoin de financement, quelle différence dans le fond ? En fait, ce n’est pas pareil car un besoin de financement est engendré par une dette constatée mais non payée, alors que le déficit résulte de dépenses complètement réglées.

Au-delà du système de comptabilité choisi, il est clair que les retards de paiement, qu’ils soient le fait de l’administration à l’égard des entreprises ou des entreprises entre elles, posent d’énormes difficultés pour tout le monde. Cependant, cette problématique ne devrait pas être isolée du manque à gagner fiscal pour le Trésor, en raison soit de l’évasion fiscale qui n’est un secret pour personne, soit des difficultés à recouvrer certaines créances. Comme quoi, le sujet est éminemment important et le fait que la Cour des comptes le mette sur la table, à sa façon, est déjà une avancée.