PROXIMO Revue de presse 18 09 2017

L'economiste

Dix ans de prison pour un conservateur

  • La Cour d’appel de Casablanca vient de condamner trois personnes dans une affaire de spoliation foncière. Un notaire, un médecin et un conservateur foncier ont écopé chacun de dix ans de prison. Une villa au quartier Oasis à Casablanca propriété de la famille Kimia est au centre de ce procès. Les mis en cause ont été condamnés pour faux et usage de faux de documents publics. La justice a annulé les faux contrats de vente à l’origine de l’opération frauduleuse.

Les femmes au travail, c’est du PIB additionnel!

  • Les conclusions d’une étude récente du cabinet BCG
  • Encore de la discrimination insidieuse dans les entreprises
  • A compétences égales, l’homme a plus de chances

Comment lutter contre les stéréotypes et les clichés? Comment briser le plafond de verre? Comment mettre à plat les enjeux liés à la féminisation des postes de dirigeants au Maroc et à l’étranger? Le Cabinet international Boston Consulting Group (BCG) vient de faire une analyse assez rigoureuse sur la place de la femme dans l’économie marocaine.

Les conclusions tirées sont riches en enseignements. Les consultants de BCG sont partis du parcours de quatre jeunes femmes nées en 1990 dans quatre coins du monde (Copenhague au Danemark, Riyad en Arabie saoudite, Casablanca au Maroc et Abidjan en Côte d’Ivoire).

A partir de ce benchmark international, BCG déduit qu’il y a de fortes disparités et moins de chances en fonction du lieu/pays et environnement en termes de l’accès à l’éducation, l’accès au monde du travail, l’ascension vers un poste de responsabilité, voire de dirigeante. A titre d’exemple, la femme marocaine n’a que 60% de chance à apprendre à lire et à écrire.

Du coup, elle a une chance sur quatre de trouver un emploi et une chance sur 10 d’atteindre un poste de responsabilité. Selon une dirigeante de BCG, l’étude a remonté plusieurs niveaux d’informations. D’abord, la situation de la femme est assez précaire. A peine 25% de la population active féminine est effectivement employée. En revanche, ce même taux oscille entre 48 et 50% dans le monde, soit le double de l’employabilité féminine. Par ailleurs, la majorité des 25% de femmes actives au Maroc occupent des postes sous qualifiés (ouvrières dans l’industrie, opératrices dans le câblage, travailleuses agricoles, cueilleuses dans les champs…).

Sur les 25% de femmes actives, moins de 10% ont un statut de cadres. Sur le registre de l’entrepreneuriat, seuls 9% sont de sexe féminin. Résultat: «Une situation de la femme qui est en marge du marché de l’emploi, pour diverses raisons, essentiellement culturelles, sociales et historiques», résume Lisa Ivers, Managingdirector chez BCG Maroc. Pour la consultante en chef, à l’origine de cette situation de précarité féminine, il y a des raisons liées à la répartition des tâches ménagères à la gent féminine, des conditions historiques et un blocage culturel qui conditionnent l’accès à l’éducation et à la scolarité de la fille… Un cercle vicieux! Du coup, systématiquement, la femme est moins qualifiée que l’homme.

C’est ce qui explique qu’elle occupe des postes précaires avec moins de responsabilité, essentiellement dans l’agriculture, l’artisanat, tissage, textile, travail domestique, l’informel… Par conséquent, les infrastructures liées à l’environnement du travail ne se développent pas de manière à permettre à la femme d’évoluer dans des conditions épanouissantes. Parmi les infrastructures qui n’existent pas, les structures qui prennent en charge les enfants en bas âge au sein de l’entreprise. S’y ajoute l’absence d’incitations pour favoriser l’accès au monde du travail.

Bien évidemment, cette situation n’est pas le propre du Maroc uniquement. La mixité des femmes est une problématique mondiale. Chiffres à l’appui, plus de la moitié des diplômés universitaires dans le monde sont des femmes (56%). En revanche, elles ne sont que 38% à occuper un emploi dans l’entreprise. Elles sont à peine 15% cadres supérieurs à l’échelle mondiale. Au niveau du commerce, 9% seulement sont de sexe féminin. «Il y a donc une perte en ligne du taux de féminisation à chaque niveau de responsabilité», déduit la dirigeante du cabinet BCG.

Sur un tout autre registre, celui de la rémunération, les comparaisons salariales font qu’à compétences égales, les femmes gagnent moins 45% que leurs homologues hommes. A l’international, BCG vient également de sonder cette année les disparités flagrantes de la représentation féminine, la mixité, la diversité… Ce sondage a surtout porté sur la perception des blocages au sein des entreprises. Il en ressort que les sondés (un quart des hommes et autant de femmes) ont une réponse homogène puisqu’ils considèrent que le blocage est d’abord «dans le recrutement».

En revanche, pour la majorité des femmes sondées, le problème est plutôt dans «la culture d’entreprise».  Autrement dit, l’environnement de l’entreprise ne promeut pas le modèle féminin, ne reconnaît pas les capacités des femmes ou du moins ne sont pas appréciées à leur juste valeur par un leadership généralement masculin. S’y ajoute une insidieuse rétention envers la gent féminine au niveau des opportunités en termes d’évolution de carrière.

Aujourd’hui, plusieurs études prouvent, chiffres à l’appui, que l’absence de femmes au plus haut niveau de l’entreprise se traduit par un manque à gagner. C’est extrêmement significatif. L’expérience a également démontré que la mixité améliore considérablement la productivité, l’innovation et la créativité ou encore améliore le bien-être au travail et par ricochet la performance. «Les femmes au travail, c’est du PIB additionnel», confirme Lisa Ivers. Selon la consultante, la contribution féminine est génératrice de revenus et de création de valeur ajoutée.

Le Matin

Campagne agricole 2016-2017

Une production céréalière de 96 millions de quintaux (ministère)

Par espèce céréalière, la production du blé tendre est estimée à 49 millions de quintaux, soit un taux de 51%, suivie de celles de l’orge avec 25 millions de quintaux (26%) et du blé dur dont la production a atteint 22 millions de quintaux (23%), précise le ministère dans un communiqué parvenu dimanche à la MAP.

Il s’agit d’un rendement moyen de 17,8 Qx/ha pour les trois céréales, soit plus de la moyenne des rendements des campagnes de pluviométrie comparable (13 Qx/ha) et la moyenne des rendements des deux décennies avant le lancement du Plan Maroc Vert (11 Qx/ha), note le ministère.

Avec 49 millions de quintaux de blé tendre, cette campagne affiche une production qui dépasse celle enregistrée lors de la campagne précédente pour cette céréale (18,6 MQx), soit +163% et dépasse également celle enregistrée lors d’une campagne moyenne (30 MQx), soit +63%, selon la même source.

Par région, Rabat-Salé-Kénitra vient en tête avec plus de 12 millions de quintaux de blé tendre produits, suivie de la région du Grand-Casablanca-Settat.

Le ministère rappelle que la campagne 2016-2017 a été caractérisée par une bonne répartition temporelle des précipitations dans la majorité des régions céréalières, avec un cumul pluviométrique national de 327 mm à la date du 28 juillet 2017, en hausse de 51% par rapport à la campagne précédente (216 mm) et en baisse de 15 % par rapport à la normale (384 mm).

Cette campagne a été également caractérisée par un presque arrêt des pluies dès fin mars avec de très faibles précipitations en avril et mai et une hausse des températures.

Durant la phase d’installation, de démarrage et de développement des cultures céréalières, le régime pluviométrique était favorable, sachant que le froid des décades fin décembre-début janvier a permis de maintenir l’humidité du sol en dépit de la faible pluviométrie.

Les efforts déployés par les agriculteurs et les professionnels du secteur ainsi que l’engagement permanent et constant du département de l’Agriculture vis-à-vis du secteur agricole ont permis de réaliser une bonne campagne agricole malgré les spécificités climatiques de cette campagne, marquée par un mois d’avril plus chaud et plus sec que prévu, conclut le communiqué.

aujourd'hui

Jouahri : «Le taux de bancarisation a atteint 70%»

L’expérience marocaine dans le domaine de l’inclusion financière mise en avant au Caire. En effet, le Maroc, représenté par le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, prend part au Forum mondial sur les politiques d’inclusion financière qui se tient en Egypte.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le numéro un de la banque centrale a expliqué l’engagement de BAM en faveur de l’inclusion financière.

«Au Maroc, l’inclusion financière a été érigée en tant qu’engagement fort de Bank Al-Maghrib qui a fait de celle-ci, depuis 2007, un de ses objectifs majeurs et l’un des principaux vecteurs d’une stratégie globale de développement du secteur financier à l’horizon 2020, et visant à la fois l’approfondissement du marché bancaire national, le développement des marchés de capitaux et le positionnement de notre pays en tant que hub financier régional», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre: «Notre engagement à promouvoir l’accès et l’usage de services financiers de qualité sur des bases saines et solides a été annoncé en 2013 à travers la déclaration de Maya et réaffirmé en 2016 dans le cadre de la feuille de route d’alignement du secteur financier aux Objectifs de développement durable à l’occasion de la COP22 tenue à Marrakech».

Le wali de Bank Al-Maghrib a détaillé les mesures adoptées dans le cadre de cette politique à travers notamment la bancarisation des différents segments de la population, l’éducation financière, la protection du consommateur, le financement des TPME et la promotion de l’innovation dans les offres des institutions financières.

Il a dans ce sens affirmé que les efforts marocains dans ce domaine ont été salués par les institutions financières internationales. «Ces avancées n’ont pas manqué d’être soulignées par la Banque mondiale et le FMI lors de leur dernière mission d’évaluation du secteur financier FSAP conduite en 2015 et démontrées par l’évolution du taux de bancarisation qui a atteint 70% à fin 2016 alors qu’il ne dépassait pas 25% dix années plus tôt», a indiqué M. Jouahri. «Cela dit, force est de reconnaître que nous avons encore des défis à relever : les disparités entre le monde rural et urbain, entre les genres, l’amélioration de la qualité des données et le développement d’un dispositif efficace de mesure d’impact. Ces défis nous rappellent à la nécessité de continuer à unir nos efforts, aussi bien au niveau national, régional qu’international, et à nous mobiliser de manière globale et harmonisée pour apporter une réponse adéquate à l’ensemble de ces défis», a-t-il ajouté tout en insistant sur l’engagement de BAM «à traiter ces disparités, dans le cadre d’une stratégie nationale d’inclusion financière de long terme, que nous sommes en train de finaliser avec le ministère des finances et en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes publiques et privées».

Par ailleurs, M. Jouahri qui préside également la 40ème session du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes, a rappelé les efforts des pays arabes pour la promotion de l’inclusion financière. «Le Conseil  des gouverneurs des banques centrales arabes a approuvé, lors de sa dernière réunion tenue à Rabat en 2016, l’adoption du 27 avril de chaque année en tant que journée arabe de l’inclusion financière dans l’objectif de contribuer à la sensibilisation de tous les intervenants dans les pays arabes à l’importance de l’inclusion financière. Cette journée est devenue l’occasion pour renouveler l’engagement de la région à atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030», a affirmé le wali de la banque centrale.

A noter que le Forum mondial sur les politiques d’inclusion financière a été organisé pour la première fois en terre arabe. Organisé par la banque centrale d’Egypte et l’Alliance pour l’inclusion financière, le Forum est placé lors de cette édition sous le thème «Exploration de la diversité, promotion de l’inclusion».

Challenge

RATP Dev met la main sur le tramway et le BHNS de Casablanca

Casa Transport et RATP Dev, filiale du Groupe RATP, ont procédé vendredi 15 septembre à la signature du nouveau contrat d’exploitation et de maintenance du réseau du tramway et de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) de la ville de Casablanca pour la période 2017-2029.

Cette signature fait suite au lancement en juin 2016, par Casa Transport, d’un Appel d’Offres International à l’issue duquel l’offre finale présentée par RATP Dev a été retenue par le Conseil de la Ville pour un montant de 4,784 milliards de DH.

Le nouveau contrat, qui comprend la mise en service, l‘exploitation et la maintenance de trois nouvelles lignes de Tramway et deux lignes de BHNS, est le plus ambitieux projet de transport urbain sur le continent africain. En 2022, le réseau global de transport en site propre à Casablanca comportera 76 km de lignes de Tramway et 22 km de lignes de BHNS.

Les mises en service des futures lignes de Tramway seront effectuées selon le calendrier suivant :

  • Ligne T2, d’AïnDiab à Sidi Bernoussi (15 km), à la fin 2018
  • Extension de la ligne T1 du Terminus les Facultés à Lissasfa (2 km) à fin 2018
  • Ligne T3, du Boulevard Mohammed VI à la gare Casa-Port (14 km) en 2021
  • Ligne T3, du Bd Driss HARTI à la mosquée Hassan II (14 km) en 2022
  • Les deux lignes de BHNS seront quant à elles programmées pour être opérationnelles en 2020 :
  • L5, de la nouvelle ville Errahma à Hay Hassani sur 10 km
  • L6, du Bd Mohammed VI à Lissasfa en passant par Ain Chok, Sidi Maarouf sur 12 km.

RATP précise pour sa part que ce nouveau contrat s’accompagne de plusieurs initiatives destinées à proposer un service encore plus optimisé, à savoir l’installation à Casablanca du Data Innovation Center de RATP Dev. Ce Hub de conception et d’expérimentation de solutions Big Data place la métropole de Casablanca au cœur de la démarche d’innovation de RATP Dev. Également, la mise en œuvre, en partenariat avec les autorités locales et les organismes marocains compétents, d’un programme de recrutement et de formation mené par RATP Dev pour identifier et soutenir le développement de compétences de personnes qualifiées.

Pour rappel, la ligne T1, qui va de Sidi Moumen à AïnDiab et aux Facultés, est opérationnelle depuis décembre 2012 et transporte environ 140.000 voyageurs chaque jour.

LA VIE ECO

Coupures d’eau dans les régions : la tutelle pointe le déficit pluviométrique

37 centres parmi 681 villes et centres dont Zagora, Azilal, Chefchaouen et Ouazzane ont connu ces derniers mois des perturbations en matière d’alimentation en eau potable. En cause, le déficit pluviométrique et hydrologique observé durant ces dernières années. La tutelle mène des actions à court, moyen et long terme pour endiguer ce phénomène.

Dans certaines provinces, l’alimentation en eau potable est encore loin d’être garantie. Pour preuve, les habitants de 37 villes et localités -parmi les quelque 681 gérées par l’ONEE- ont dû prendre leur mal en patience ces derniers mois face aux perturbations au niveau du réseau de distribution de l’eau potable. S’agit-il d’une pénurie, comme l’ont souligné divers acteurs associatifs et élus dans les provinces en question ? La réponse est non, tranche une source autorisée au sein du Secrétariat d’État chargé de l’eau (SEE).

«Nous ne pouvons pas parler d’une pénurie d’eau, mais plutôt de perturbations qui restent très limitées dans le temps et dans l’espace. La cause principale de cette problématique est le déficit pluviométrique et hydrologique enregistré pendant les dernières années. En effet, le cumul des précipitations enregistré pour la période allant du 1er septembre 2016 au 24 août 2017 a été déficitaire par rapport à une année normale sur la plupart des bassins hydrauliques à l’échelle nationale. On note également une diminution de la productivité des ouvrages de captage ainsi que la chute des débits de sources», explique notre interlocuteur.

A la question de savoir quelles sont les zones géographiques les plus touchées, le SEE soutient que les 37 centres concernés par les coupures d’eau se situent aussi bien dans le milieu rural qu’urbain, au niveau des zones montagneuses ou dépourvues de ressources souterraines locales comme à Azilal, Chefchaouen ou Ouazzane, ainsi que dans des zones où la sécheresse est structurelle comme à Zagora.

Bien que la distribution de l’eau potable dans ces régions relève de l’ONEE – branche Eau, le SEE assure qu’en amont les différents actions et plans permettront à terme d’endiguer ce phénomène. «Notre rôle se situe bien en amont et consiste principalement en la mobilisation de la ressource brute, que ce soit à travers la construction des barrages pour le stockage des ressources superficielles ou le dégagement des ressources souterraines. Mais nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires, en l’occurrence l’ONEE et le ministère de l’intérieur, pour améliorer le taux d’accès à l’eau potable dans les zones déficitaires. Pour faire face à cette problématique notre département mène des actions qui s’inscrivent dans le court terme, ciblant prioritairement les zones vulnérables par la prospection des ressources en eaux souterraines à travers des programmes de sondages de reconnaissance. L’ONEE entreprend également un ensemble d’actions à court et moyen terme, pour mettre fin à ce déficit, touchant les centres concernés, soit à travers le branchement de ces centres à des barrages existants ou la réalisation des systèmes locaux (points d’eau locaux)», explique notre source au sein du cabinet de CharafateAfilal.

Les besoins en eau potable des villes s’élèvent à 2,4 milliards de m3 par an

Sur le long terme, le SEE rappelle que via le plan national de l’eau (PNE), de nombreux projets sont en cours de concrétisation ou en phase d’étude dans le cadre des trois axes que sont la gestion de la demande et de la valorisation de l’eau, la gestion et le développement de l’offre ainsi que la préservation des ressources en eau du milieu naturel et l’adaptation aux changements climatiques. «Dans le deuxième axe, nous pouvons citer la mobilisation des eaux de surface par les grands barrages, dont 14 barrages en cours de réalisation et 36 programmés, ainsi que la valorisation des eaux de surface au niveau local par les petits barrages, le transfert d’eau du Nord vers le Sud ou le dessalement de l’eau de mer qui devient de plus en plus une solution incontournable pour notre pays», illustre notre source. Et de conclure : «Notre département mène actuellement une étude sur la sécurisation des ressources en eau destinées à l’approvisionnement en eau potable des principales villes du Royaume qui proposera des actions concrètes en matière de renforcement des systèmes d’approvisionnement existants, de diversification des sources d’approvisionnement en eau et leur interconnexion. La mise en œuvre de ces actions permettra au Maroc d’assurer l’approvisionnement en eau dans les différentes conditions climatiques, surtout en période de sécheresse et renforcer ainsi la résilience de nos villes et centres face aux effets des changements climatiques».

Notons que les besoins en ressources hydriques pour l’alimentation en eau potable des villes et centres du Royaume sont évalués, à ce jour par le SEE, à près de 2,4 milliards de m3 par an. De son côté, l’infrastructure hydraulique du Maroc est constituée de 140 barrages totalisant une capacité de stockage évaluée à plus de 17,6 milliards de m3 ainsi que des milliers de forages, permettant d’atteindre 100% en milieu urbain et 96% en milieu rural.

Les ECO

L’Europe à un tournant fiscal

Après des années de surplace, et même de reculs, les réflexions sur l’harmonisation fiscale au sein de l’Union européenne s’accélèrent spectaculairement. Mercredi dernier,  dans son discours sur l’état de l’Union , le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, appelait les Etats membres à aller de l’avant, en les exhortant à accepter de trancher à la majorité qualifiée des avancées régulièrement bloquées par quelques Etats. Et, ce week-end, la France a réussi à entraîner dans son sillage une bonne dizaine de pays pour préparer une nouvelle taxe européenne ciblant les géants du numérique. A l’origine de cette initiative figurent, outre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Des Etats puissants mais qui ne parviennent pas, malgré tous les efforts de leurs administrations, à taxer les bénéfices des Google, Apple, Facebook et autres Amazon, qui localisent pour la plupart leurs gains en Irlande où l’imposition est minimale. Cette situation n’est plus acceptée nulle part. Et, même en Irlande, le choix du gouvernement de contester en justice la décision de la Commission européenne d’imposer à Apple un gros redressement fiscal a fait polémique. La mobilisation des Etats, même si certains renâclent, montre que l’Europe est à un tournant fiscal. Mais ce tournant doit être abordé avec précaution. Les solutions mises sur pied doivent être solides, afin d’éviter ensuite des contentieux à haut risque avec les multinationales. Il s’agit d’éviter aussi de pénaliser les entreprises qui jouent le jeu. La France affirme que sa « taxe d’égalisation », basée sur le chiffre d’affaires, peut être calibrée de telle sorte. Cela reste à démontrer par un approfondissement rapide du dossier. La Commission européenne devrait s’en saisir et l’instruire techniquement, comme le lui demande le groupe des dix Etats, plutôt que de donner le sentiment de vouloir freiner les choses. Une chose est sûre, si cette taxe s’avérait viable, elle ne saurait être qu’une première étape avant une solution plus structurante, à savoir l’harmonisation de l’assiette de l’impôt sur les sociétés sur laquelle les Européens butent depuis trop longtemps. En matière de fiscalité, mieux vaut, en effet, frapper les bénéfices que les facteurs de production. En outre, la numérisation de l’économie fait qu’il sera de plus en plus difficile de distinguer les géants du numérique des autres entreprises. Cette harmonisation doit donc intégrer une nouvelle définition permettant de caractériser la « présence digitale » d’une entreprise sur un territoire, afin que celle-ci ne puisse se soustraire à l’impôt. Ce chantier prendra du temps mais son aboutissement représenterait un facteur décisif d’intégration européenne, à l’instar de l’union bancaire.