PROXIMO Revue de presse 03 10 2017

Les ECO

BANQUE MONDIALE/MAROC : LA CRISE ÉDUCATIVE EN TÊTE DES PRIORITÉS

La visite que vient d’effectuer au Maroc le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Hafez Ghanem, lui a permis de faire le point sur plusieurs questions, dont l’épineux dossier de la réforme éducative. Le Maroc, qui se situe en bas de l’échelle mondiale et régionale en matière d’éducation, contrairement aux attentes de ses partenaires, est appelé à redoubler d’efforts pour pallier tous les dysfonctionnements dont pâtit l’enseignement au Maroc. 

L’amélioration de la qualité de l’enseignement dans les pays arabes -dont le Maroc- est un sujet qui tient visiblement à cœur au vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Hafez Ghanem, qui vient de s’entretenir avec plusieurs responsables marocains dont le chef de gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale. Pour atteindre les objectifs escomptés, la réforme de l’enseignement s’impose, et ce en vue de garantir un avenir meilleur aux jeunes. La mission ne semble pas de tout repos pour le Maroc qui se situe en queue du peloton tant au niveau mondial que régional. Il est, en effet, à la traîne dans le classement du TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) qui mesure la maîtrise des sciences et des mathématiques chez les élèves du primaire et du collège.

Les élèves marocains, rappelons-le, se situent dans les trois derniers rangs de ce classement. Une situation pour le moins inquiétante. D’ailleurs, le vice-président de la Banque mondiale dans la région MENA affiche son étonnement au regard du niveau de l’économie marocaine et des infrastructures dans le royaume. Le Maroc doit accélérer la cadence de la réforme éducative. Dans son dernier mémorandum sur le Maroc à l’horizon 2040, les termes utilisés par la Banque mondiale sur la réforme éducative ont suscité l’ire des responsables marocains. Pour cette institution internationale, le Maroc a besoin d’un miracle éducatif pour pouvoir concrétiser ses desseins. L’enjeu est de taille. Cependant, le défi n’est pas impossible à relever, selon la Banque mondiale, qui appuie le Maroc dans le secteur de l’éducation à travers des opérations d’assistance technique et financière, ses recherches et la production des connaissances.

D’ailleurs, les équipes de cette institution au Maroc vont entamer une étroite collaboration avec le ministère de Hassad sur la vision de la réforme éducative. Ce premier contact de Hafez Ghanem avec les responsables marocains lui a permis de faire le point sur les priorités gouvernementales qui «sont bien définies» (éducation, santé, développement régional et développement du secteur privé pour la promotion de l’emploi). Il se dit aussi «impressionné» par le niveau des infrastructures au Maroc qui est «comparable aux pays développés». À cela s’ajoutent le dynamisme et «l’énergie» enregistrés à plusieurs échelles dont l’entrepreneuriat des jeunes et le niveau des investissements publics.

L'economiste

Le Roi reçoit le rapport sur Al Hoceima

Très attendu, le rapport sur les retards d’exécution du programme Manarat Al Motawassit, a été finalement remis au Roi, hier à Rabat. L’audience royale, qui a connu la présence du chef du gouvernement, du ministre de l’Intérieur et du président de la Cour des comptes, a été marquée par la présentation de ces documents «concernant les responsables en charge de ce programme au moment des faits, y compris ceux qui ne sont plus en poste actuellement». Le Souverain a également donné ses instructions à la Cour des comptes pour examiner ce dossier dans un délai de 10 jours, en vertu des «principes d’équité et de rigueur», selon le communiqué du Cabinet royal.

Code du travail: Les procédures disciplinaires en entreprise clarifiées

Comment notifier à un employé qu’il a commis une faute? Dans quel délai et par quelle voie transmettre une notification à un salarié? Quelles sont les étapes à suivre avant la sanction et le licenciement? L’audience d’écoute est-elle vraiment obligatoire?

Autant de questions que l’article 62 du code du travail a laissées en suspens et qui ont pollué pendant 13 ans les relations sociales au sein des entreprises. Le ministère du Travail veut combler ces lacunes en diffusant aux directions provinciales un vrai vade-mecum sur les modalités d’application des dispositions de l’article 62.

La circulaire protège le salarié contre les mesures disciplinaires et les licenciements abusifs. A l’inverse du doute induit par le code du travail, elle confirme que le salarié doit avoir l’occasion de se défendre. L’audience d’écoute est obligatoire. Une disposition étayée par plusieurs jugements, dont un émanant de la cour de cassation.

Lorsqu’un salarié est accusé d’avoir commis une faute, il doit être écouté par son employeur ou son mandataire dans un délai de huit jours suivant la date de constatation de la faute. Mal rédigé et incomplet, l’article 62 du code du travail ne précise pas comment notifier la faute à un salarié.

La démarche est maintenant claire. L’employeur ou son collaborateur mandaté doit aviser l’employé par le moyen d’une note écrite et non plus verbale. La réglementation du travail ne prévoyait pas de dispositions particulières concernant la procédure d’écoute. Ce qui laissait la porte ouverte à toutes sortes d’interprétations. La circulaire du ministère apporte les précisions nécessaires à ce niveau.

Elle stipule que l’employeur doit transmettre l’avis au salarié par courrier rapide avec preuve de livraison, lettre recommandée avec accusé de réception, de main à main mais avec un reçu, ou par huissier de justice. D’autres moyens sont prévus pour notifier une convocation: voie administrative ou diplomatique, bureau d’ordre… La notification peut être remise au salarié en question ou à toute personne présente au même domicile.

Le courrier doit obligatoirement préciser la nature de la faute qui est reprochée au salarié afin de lui permettre de préparer sa défense. Fini donc les billets comportant la mention «Affaire vous concernant». Il doit également fixer la date, l’heure et le lieu de l’audience et mentionner que le salarié peut être accompagné par un délégué du personnel ou un représentant syndical de son choix. Le fait de se présenter seul à la séance d’écoute équivaut à renoncer à ce droit.

La version actuelle de l’article 62 ne prévoit aucune mesure à l’encontre de l’employeur qui ne respecte pas tout ou partie de la procédure disciplinaire, en particulier l’écoute du salarié. En cas d’éviction, cela est considéré comme un licenciement abusif. La circulaire précise que «le salarié aura droit à une indemnisation quand bien la faute commise serait grave». Un recadrage consolidé par plusieurs décisions de justice avec leurs références détaillées.

La séance d’écoute doit être sanctionnée par un procès-verbal signé par les deux parties et dont une copie est remise au salarié. La décision de licencier l’employé ne doit en aucun cas être consignée dans ledit PV. Lorsque l’une des deux parties refuse de poursuivre la procédure, elle peut s’en remettre à l’inspecteur du travail. Un procès-verbal doit être rédigé. Sauf que le code du travail reste muet sur le caractère obligatoire ou facultatif de ce recours. Les cas de jurisprudence cités par la circulaire ministérielle confirment que c’est une démarche obligatoire.

Divergences d’interprétation

Par ailleurs, le rôle de l’inspecteur du travail demeure flou au regard de la loi. D’où des divergences d’interprétation récurrentes. Toujours est-il que la jurisprudence accorde au salarié le droit de recourir à l’inspecteur du travail pour demander la mise en œuvre de l’audience même après avoir été licencié.

De plus, l’inspecteur doit demeurer neutre et ne pas assister à la séance d’écoute qui se déroule en entreprise. Il doit se contenter de recevoir le PV de la rencontre, en accuser réception, et en aucun apposer son cachet sur la copie conservée par l’employeur. Le document doit être intégré dans le dossier de l’entreprise archivé par la direction provinciale du ministère.

Lorsque c’est le salarié qui fait appel à l’inspecteur du travail, celui-ci doit entamer une procédure de médiation, veiller à l’application de la loi, aviser les pouvoirs publics de toute entorse à la réglementation… Le fait que l’audience n’ait pas lieu en raison de l’incarcération du salarié, l’employeur peut procéder à son congédiement sans que cela ne soit considéré comme un licenciement abusif.

Les personnes autorisées à assister à une séance d’écoute sont le salarié, l’employeur ou son représentant. Ni le salarié ni l’employeur n’ont le droit de se faire assister par un avocat à ce stade. Il va de soi qu’une circulaire n’a pas la force juridique d’une loi, mais vu qu’elle s’appuie dans tous ses chapitres sur des décisions de justice, elle reste opposable à l’employeur. D’ailleurs, si une affaire est instruite par la justice, elle se réfèrera à la jurisprudence.

Article 62

«La circulaire du ministère est une mesure positive. Elle vient mettre fin aux problèmes d’interprétation de la loi. Depuis l’adoption du code du travail, les employeurs, les salariés ainsi que les inspecteurs du travail étaient déboussolés à cause des insuffisances du texte. La Confédération patronale devrait bientôt organiser une séance d’information au profit des entreprises membres afin de les informer sur les modalités d’application de l’article 62 du code du travail à la lumière de la circulaire du ministère.

aujourd'hui

La croissance est évaluée à 4,2%: Le PIB avoisine les 236 milliards de dirhams au deuxième trimestre

Le secteur primaire a vu sa valeur ajoutée basculer d’une baisse de 11,5% à une hausse de 15,2% à fin juin. Une performance tirée principalement par la hausse de l’activité agricole. Cette dernière s’est améliorée de 17,5% contre une baisse de 12,8% par rapport à la même période de l’année passée.

La reprise de l’activité agricole commence à porter ses fruits. La valeur ajoutée du secteur primaire s’est nettement redressée au deuxième trimestre de l’année renforçant ainsi la croissance du pays. Le Produit intérieur brut (PIB) s’est accru, en volume, de 4,2% durant le deuxième trimestre 2017 au lieu de 1% le même trimestre de l’année précédente. Il s’est ainsi établi à 235,89 milliards de dirhams contre 226,48 milliards de dirhams à la même période de l’année précédente.

Le secteur primaire a vu ainsi sa valeur ajoutée basculer d’une baisse de 11,5% à une hausse de 15,2% à fin juin. Une performance tirée principalement par la hausse de l’activité agricole. Cette dernière s’est améliorée de 17,5% contre une baisse de 12,8% par rapport à la même période de l’année passée. Le secteur représente ainsi une valeur de 31,52 milliards de dirhams. En revanche, l’activité de la pêche a connu un net repli. Une baisse de 7,3% a été relevée dans ce sens contre une hausse de 3,8% une année auparavant. C’est ce qui ressort de la note d’information sur la situation économique au deuxième trimestre élaborée par le Haut-Commissariat au Plan. Face au redressement du secteur primaire, le secteur secondaire continue d’afficher de bonnes performances.

Sa valeur ajoutée a augmenté de 3,6% au deuxième trimestre au moment où il affichait une stagnation à la même période de l’année précédente.

Se référant au Haut-Commissariat au Plan, l’ensemble des composantes du secteur a dégagé des croissances positives. Seules les activités du bâtiment et travaux publics peinent à retrouver leur équilibre,  diminuant de 1,1% après une hausse de 1,5% l’année passée.

Le secteur tertiaire a consolidé son rythme de croissance. Sa valeur ajoutée s’est consolidée de 2,6% après une hausse de 2,5% au même trimestre de l’année précédente. S’agissant des composantes de ce secteur, le HCP indique que l’ensemble des activités du secteur a connu une hausse à l’exception des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale ayant enregistré une baisse de 1,8% au moment où ils culminaient à 1,4% une année auparavant. Compte tenu de ces évolutions, la valeur ajoutée des activités non agricoles a grimpé de 2,8% au lieu de 1,7% au deuxième trimestre de l’année 2016. Le HCP relève au deuxième trimestre de l’année une demande intérieure soutenue par la consommation des ménages, une contribution positive des échanges extérieurs ainsi qu’une hausse du besoin de financement de l’économie.

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La dette extérieure publique atteint 316 milliards de dirhams à fin juin 2017

Les marchés financiers internationaux et les banques commerciales détiennent désormais près du quart de la dette extérieure publique du Royaume (24,4%).

A fin juin 2017, la dette extérieure publique, c’est-à-dire la dette publique (Trésor + établissements et entreprises publiques) libellée en devises, atteint 315,9 milliards de dirhams, soit un peu plus que 30% du PIB national, selon les dernières statistiques publiées la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l’Economie et des Finances.

La dette en devises des EEP (établissements et entreprises publiques) atteint à fin juin 2017 172,3 milliards de DH, ce qui représente 54,3% de la dette extérieure globale du Maroc, tandis que la dette en devises du Trésor affiche 143,6 milliards de DH, soit 45,4% de la dette extérieure globale.

Durant le premier semestre de l’année 2017, un volume global de 11,5 milliards DH a été mobilisé par le secteur public dont 6,7 milliards DH destinés aux projets d’investissement des EEP, principalement les secteurs des infrastructures ferroviaires et routières, de l’eau-électricité et des énergies renouvelables. Le Trésor a mobilisé 4,8 milliards DH (4,4 milliards au titre des appuis aux réformes et 0,4 milliard pour des projets du budget).

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Profil des créanciers

Sur le plan de la structure de l’encours par maturité, il faut noter que la totalité de la dette extérieure a une maturité moyen long terme.

Par type de créanciers, les créanciers multilatéraux (institutions internationales type FMI, BERD, BAD, etc.) arrivent en tête des prêteurs avec 47,5%.

Les créanciers bilatéraux (prêts de pays à pays) arrivent en seconde position avec 28,5%, avec une large prépondérance des pays de l’Union Européenne (19,7%) par rapport aux pays arabes (2,7%).

Toujours aux chapitres des créanciers, les marchés financiers internationaux et les banques commerciales détiennent désormais près du quart de la dette extérieure publique du Royaume (24,4%).

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61,3% de la dette extérieure est en Euro

La structure par devises de la dette extérieure publique montre une prépondérance de l’Euro. 61,3% de notre dette extérieure est exprimée dans cette devise, contre seulement 27,3% en dollars, et 3,7% en Yen.

Signalons enfin qu’au niveau de la structure par type de taux, 72,6% de la dette extérieure publique est à taux fixe (27,4% à taux variable).

LA VIE ECO

COMMENT PHILIP MORRIS A PROGRAMMÉ LA FIN DE LA CIGARETTE

L’Iqos, un produit que Philip Morris destine à remplacer à terme la cigarette classique. Sur les 27 marchés où le produit est commercialisé, les résultats sont spectaculaires. Pour le marché marocain, la commercialisation est tributaire du traitement juridique et légal du produit. Mais ce n’est pas pour bientôt.

En matière d’analyse concurrentielle des marchés, il y a les leaders, les challengers et les suiveurs. Le plus souvent, les leaders méritent leur positionnement aussi bien par les parts de marché, les volumes de ventes que par leur capacité à façonner leurs marchés, déterminer les nouvelles tendances, développer de nouvelles niches. Cette longueur d’avance, les leaders la bâtissent le plus souvent sur leur quadrillage du terrain, l’étendue de leur couverture mais aussi et de plus en plus sur leur capacité à innover, créer, inventer de nouveaux process, de nouveaux produits et donc à investir massivement dans la recherche et développement. Dans la plupart des secteurs, les laboratoires et centres de recherches ne sont plus un luxe ou accessoires. Ils sont devenus de véritables forces de frappe permettant aux grandes signatures industrielles mondiales de garder leur avance sur la concurrence.

Mais que se passe-t-il quand un leader se met en tête de programmer lui-même un process devant aboutir à mettre fin à son propre produit qui lui procure encore aujourd’hui la quasi-totalité de ses revenus? Visiblement, cette question, existentielle, ne semble pas trop inquiéter le top management du leader mondial de la cigarette, Philip Morris International. Pourtant, la firme a bel et bien entamé, depuis quelques années, un process qui semble aujourd’hui irréversible et qui pourrait aboutir à terme à la disparition pure et simple de la cigarette.

Le fort ralentissement de l’inflation pousse au maintien du taux directeur à 2,25%

L’inflation devrait se limiter à 0,6% au terme de cette année avant de remonter à 1,3% en 2018. La croissance devrait atteindre 4,3%. Le déficit budgétaire devrait tomber de 3,5% du PIB, en 2017, à 3,2% l’année suivante.

«Compte tenu de l’évolution de la conjoncture économique, en particulier la décélération sensible de l’inflation, et à la lumière des projections macroéconomiques pour les huit prochains trimestres, le conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,25%», a déclaré Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors d’un point de presse tenu le 26 septembre à Rabat, suite à la troisième réunion trimestrielle du conseil de la banque.

L’inflation a, en effet, fortement ralenti, passant de 1,9% au cours des deux premiers mois de 2017, à 0,2% en moyenne sur les six mois suivants, du fait principalement du repli des prix des produits alimentaires à prix volatils. Sur l’ensemble de l’année 2017, l’inflation devrait ressortir à 0,6%, avant de s’accélérer à 1,3% en 2018. Sa composante sous-jacente devrait, quant à elle, s’inscrire dans une tendance haussière, passant de 0,8% en 2016 à 1,4% en 2017 et à 1,6% en 2018.

Pour ce qui est de la croissance, celle-ci a bénéficié, en 2017, de la bonne campagne agricole, avec une production céréalière qui aurait atteint 96 millions de quintaux, selon les estimations révisées du département de l’agriculture. Après une baisse de 12,8% en 2016, la valeur ajoutée agricole connaîtrait ainsi un rebond de 14,7% en 2017, avant de reculer de 1% en 2018 sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne. S’agissant des activités non agricoles, celles-ci devraient poursuivre leur reprise, le rythme de progression de leur valeur ajoutée devant passer de 2,2% en 2016 à 2,9% en 2017, puis à 3,5% en 2018. Au total, après un taux de 1,2%, en 2016, la croissance globale devrait s’accélérer à 4,3% en 2017, puis revenir à 3,1% en 2018.

Au niveau du marché du travail, la situation a été marquée par une entrée nette de 107 000 demandeurs d’emploi au deuxième trimestre et une légère baisse du taux d’activité à 47,3%, en comparaison avec la même période de 2016. Parallèlement, l’économie nationale a créé 74 000 postes d’emplois, dont 52 000 dans le secteur de l’agriculture. Il en résulte que le taux de chômage a augmenté de 0,2 point pour s’établir à 9,3%.

Hausse des recettes ordinaires

Sur le volet des finances publiques, l’exécution budgétaire des huit premiers mois de l’année s’est soldée par un déficit de 26,1 milliards de DH, en allègement de 4,7 milliards de DH comparativement à la même période de 2016. Les recettes ordinaires ont, quant à elles, augmenté de 5,7%, reflétant une amélioration des rentrées fiscales ; et les dépenses globales se sont accrues de 1,6%, recouvrant notamment une hausse de la charge de compensation et une baisse des charges en intérêts de la dette et de l’investissement. Tenant compte de ces évolutions, le déficit budgétaire devrait avoisiner 3,5% du PIB en 2017 et 3,2% en 2018.

Au plan des comptes extérieurs, le déficit commercial des biens s’est creusé de 4% sur les huit premiers mois de l’année, en raison notamment d’un alourdissement de 30,2% de la facture énergétique. En revanche, les achats de biens d’équipement ont accusé un léger repli, après une importante hausse en 2016, ramenant la progression des importations à 5,5%. En parallèle, le rythme des exportations s’est accéléré à 6,7%, soutenu par un raffermissement des expéditions des produits agricoles et agro-alimentaires et une reprise des ventes de phosphates et dérivés, tandis que celles de la construction automobile ont reculé de 1%.

Concernant les autres rubriques du compte courant, les recettes de voyages se sont renforcées de 4,9% et les transferts des MRE ont augmenté de 2,7%. Dans ces conditions, et dans l’hypothèse d’une entrée de dons du CCG de 8 milliards de DH en 2017 et 2018, le déficit du compte courant devrait s’atténuer de 4,4% du PIB en 2016 à 3,9% en 2017, pour s’établir à 4% en 2018. Sur la base d’une entrée d’IDE d’un montant équivalent à 3,2% du PIB en 2017 et 3,6% en 2018, les réserves de change devraient s’établir à 5 mois et 22 jours d’importations de biens et services à fin 2017, et à 5 mois et 25 jours au terme de 2018.

Au sujet du report du passage à un régime de flexibilité partielle du dirham, le wali de Bank Al-Maghrib a rappelé que «la décision revient au gouvernement» et que l’apport de la Banque centrale se limite à des études techniques. Il a également affirmé que «la banque est prête à effectuer des études supplémentaires si le gouvernement lui en fait la demande», mais qu’aucune requête n’a, pour l’instant, été formulée dans ce sens.