PROXIMO REVUE DE PRESSE DU 21 01 2020

L'economiste

Économies les plus innovantes: Le Maroc encore out du classement Bloomberg

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Le Maroc semble reculer dans le domaine de l’innovation. C’est ce qui ressort du nouveau classement Bloomberg Innovation Index 2020. Pour la deuxième année de suite, le Royaume ne figure plus dans le ranking, alors qu’il faisait partie du classement des 50 économies les plus innovantes il y a quelques années. Le nouveau classement, élargi à 60 pays, intègre pour la première fois 4 économies: l’Algérie (qui occupe la 49e position); l’Égypte; le Kazakhstan et Macao. Le ranking est basé sur 7 paramètres, notamment les dépenses en R&D, la capacité de fabrication et la concentration d’entreprises publiques de haute technologie.

L’agence spécialisée dans les marchés financiers et dans l’information économique et financière note les pays sur une échelle de 0 à 100 dans sept critères. « Les nations qui n’ont pas communiqué de données pour au moins six catégories ont été éliminées, réduisant la liste totale à 105 », explique Bloomberg qui publie ensuite les 60 premiers de la liste.

Dans le monde, l’Allemagne est considérée comme le pays le plus innovant, suivi de la Corée du Sud qui recule d’une place. Singapour gagne trois places et monte sur le podium, alors que la Suisse, la Suède, Israël, la Finlande, le Danemark, les États-Unis et la France complètent le Top 10.

Finance durable: L’AMMC et Toronto Centre dévoilent leur livre blanc

L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et le Toronto Centre ont publié leur livre blanc résultant du « Programme sur la mise en place de marchés de capitaux verts en Afrique ». Le document a été conçu dans le prolongement du « Marrakech Pledge », initiative lancée par l’AMMC lors de la COP 22. Cette initiative avait recueilli l’adhésion de 23 signataires (régulateurs et bourses) représentant 25 pays africains qui se sont engagés à œuvrer collectivement pour le développement de la finance verte en Afrique.

L’AMMC avait tenu, en partenariat avec Toronto Centre, un workshop intitulé « Implementing Green Capital Markets », pour promouvoir la finance durable. Le livre blanc contient les présentations et les discussions du Programme et est complété par les différentes références. Il vise, entre autres, à Il vise à partager les facteurs clés qui contribuent au développement des marchés de capitaux verts à l’échelle mondiale, les exemples des pays africains qui ont développé ou commencé à développer des marchés de capitaux verts.

Terres Soulalyates: 5 millions d’hectares à régulariser en 2020

  • Mobilisation des superficies pour les projets d’investissement agricole
  • Accélération de l’assainissement juridique, réduction du contentieux

Après l’adoption de trois lois relatives aux communautés Soulalyates en 2019, le ministère de l’Intérieur a préparé un programme d’action pour cette année en vue de s’adapter aux nouveautés légales. Il prévoit plusieurs actions dont notamment la mobilisation des terres agricoles, propriétés des communautés Soulayates.

Le but est de leur permettre de réaliser des projets d’investissement dans le domaine agricole et de lancer l’immatriculation des terres Bour.  Il s’agit aussi d’appliquer les nouvelles dispositions légales en matière de tutelle administrative et de gestion des biens de ces communautés. Idem pour la loi qui prévoit la délimitation administrative de ce patrimoine et le texte relatif aux terres collectives situées dans les périmètres irrigués.

Ce département a également opté pour un schéma directeur de la déconcentration dans la gestion des terres collectives durant la période 2020-2022. Cela est renforcé par la poursuite de la mise en œuvre des orientations générales du plan stratégique 2016-2020 pour terminer ce qui reste à faire.

En tête, le bouclage du chantier lié au règlement juridique du foncier collectif et à la maîtrise des informations sur les propriétés et les communautés Soulayates. Ce plan stratégique prévoit la mise en place des nouveaux mécanismes pour une meilleure valorisation du foncier et l’intégration rationnelle des ayants-droit de ces communautés dans le développement humain et l’encouragement à l’auto-emploi.

Le ministère de l’Intérieur prévoit la poursuite de l’amélioration des outils de gestion du foncier collectif et l’accompagnement des transformations économiques et sociales des communautés Soulalyates. Pour ce département, l’apurement légal du patrimoine foncier de leurs propriétés est la porte d’entrée pour la réduction du volume des contentieux. Il permet l’instauration d’un climat sain pour l’investissement privé ou celui des communautés Soulalyates.

Le ministère conclut à la nécessité de poursuivre les efforts du programme stratégique 2016-2020 en vue d’augmenter le rythme de l’activité de la conservation foncière pour atteindre l’immatriculation de 5 millions d’hectares à la fin de cette année. D’ailleurs, le plan d’action fixé pour 2020 s’articule autour de la réalisation des objectifs dont l’un vise à suivre la procédure de la délimitation administrative des terres dont la superficie se situe autour de 1,2 million d’hectares.

A cela s’ajoutent la délivrance des arrêtés d’authentification sur 40 délimitations administratives pour une superficie de 1,1 million ha et l’obtention de titres fonciers pour une superficie de 1 million ha. Au menu également, la programmation et la réalisation de 500 opérations de délimitations relatives aux requêtes d’immatriculation déposées dans le cadre de la procédure normale. Idem pour les opérations de révision des parts pour les demandes d’immatriculation de la procédure spéciale et dont la superficie atteint 900.000 ha. En outre, 300 demandes d’immatriculation des terrains collectifs ont été déposées ainsi que des requêtes pour la procédure spéciale qui concernent 800.000 ha.

Pour rappel, la superficie globale du patrimoine foncier des communautés Soulalyates s’élève à 15 millions d’hectares. Ces terres jouissent de statuts différents. Certaines ont déjà fait l’objet de procédures auprès de la conservation foncière pour se doter de titres fonciers. D’où l’importance de la régularisation de la situation juridique de ces terrains.

Pour ce département, il s’agit de l’un des mécanismes visant à limiter le volume des contentieux entre les collectivités et d’autres parties. Ces actions permettent également d’améliorer le climat des affaires et l’attractivité des opérateurs privés. Cette Direction du ministère de l’Intérieur assure le suivi, le traitement et l’accompagnement des contentieux administratifs, fonciers et financiers sur le plan judiciaire.

Son appui se fait à travers la mise à disposition des documents et des données dans le but d’obtenir des jugements positifs. Elle conseille de poursuivre l’ouverture sur les différents partenaires comme notamment les tribunaux et les avocats pour les sensibiliser à l’importance de ces dossiers.

Il s’agit aussi de coordonner avec les administrations publiques chargées de l’expropriation des terres collectives, en plus des tribunaux administratifs. L’objectif est d’accélérer l’exécution des jugements définitifs prononcés en faveur des communautés Soulalyates.

En tout cas, le programme 2020 se concentre notamment sur le règlement de 300 dossiers de contentieux sur la table du Conseil de la tutelle. Ils sont relatifs à l’usufruit, à l’affiliation et aux différentes contestations qui entrent dans le cadre des attributions de ce Conseil.

Valorisation

La meilleure valorisation des terres collectives passe par l’amélioration des conditions de mobilisation du patrimoine foncier destiné à l’investissement via la location ou le transfert. Ces mécanismes visent l’intégration des ayants-droit dans le cadre du développement local et du progrès du niveau de vie de ces catégories de citoyens. Pour cela, la Direction continuera à donner la priorité aux ayants-droit en vue de les soutenir et de les accompagner dans l’investissement des terres collectives. Ces actions encouragent la création des opportunités d’emplois pour eux-mêmes et pour leurs familles. La direction recommande l’évaluation du partenariat avec l’Agence de développement agricole dans le domaine de la location des terres agricoles.

leseco

ECOLES DE COMMERCE EUROPÉENNES: FINANCIAL TIMES LIVRE SON CLASSEMENT

HEC Paris sur le toit de l’Europe. L’école de commerce française vient de se voir classée à la tête du peloton des institutions de formation supérieure en commerce, par le célèbre journal Financial Times.

Ce classement annuel compare la performance de 95 écoles et universités de renom sur le vieux continent au titre de l’année 2019.

Il en ressort une honorable présence des instuitutions françaises dans le Top 10. En effet, deux autres écoles de l’Hexagone arrivent en 5e et 7e positions. IL s’agit respectivement de l’Insead (Fontainebleau, 77) et l’Essec (Cergy, 95).

La London Business School campe à la seconde position, la Saïd Business School de l’université d’Oxford au 10e rang et l’Iese Business School de Barcelone, au 6e rang. Selon le Financial Times, et pour compléter ce palmarès, le classement place l’université Bocconi en Italie en 3e position, l’université de Saint-Gall en Suisse, en 4e position puis l’ESMT Berlin en Allemagne en 9e position.

De manière générale, le Top 10 tel que révélé par le classement de FT est tel que suit:

  1. HEC, Jouy-en-Josas, France
  2. London Business School, Londres, Royaume-Uni
  3. Université Bocconi, Milan, Italie
  4. Université de Saint-Gall, Suisse
  5. Insead, Fontainebleau, France
  6. Iese Business School, Barcelone, Espagne
  7. Essec, Cergy, France
  8. IE Business School, Madrid, Espagne
  9. ESMT Berlin, Berlin, Allemagne
  10. Saïd Business School, Oxford, Royaume-Uni

INÉGALITÉS: SEULEMENT 1% DE LA POPULATION MONDIALE EST LE PLUS RICHE

L’ONG britannique Oxfam a publié, lundi, son rapport sur les inégalités au niveau mondial pour l’année 2020. Selon cette étude, rien ne semble s’arranger en la matière puisqu’en 2019, les inégalités économiques ont continué à échapper à tout contrôle.

La richesse du monde aux mains d’une petite minorité

Le rapport annuel d’Oxfam est publié juste à la veille du Forum économique de Davos dont la 50è édition ouvrira ses travaux mardi. Le document, qui s’appuie sur les données publiées par la revue Forbes et la banque Crédit suisse, mais reste contestée par certains économistes, affirme que les milliardaires du monde entier sont au nombre de 2.153 personnes. Ils se partagent plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes restantes.

Les 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus de richesses que l’ensemble de la population féminine d’Afrique. Ces richesses extrêmes côtoient une très grande pauvreté. D’après de nouvelles estimations de la Banque mondiale, près de la moitié de la population mondiale vivrait avec moins de 5,50 dollars par jour, et le rythme de réduction de la pauvreté a ralenti de moitié depuis 2013. «Au sommet de l’économie mondiale se trouve une minorité de personnes incroyablement riches. Leur fortune augmente de façon exponentielle au fil du temps, sans trop d’efforts et indépendamment de la valeur apportée à la société», ajoute le rapport, qui indique également que les deux-tiers des milliardaires tirent leur richesse d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme.

Les principales victimes: les femmes 

Les femmes et les filles assument chaque jour l’équivalent de 12,5 milliards d’heures de travail de soin non-rémunéré et bien davantage encore pour des salaires très bas. La valeur monétaire du travail de soin non-rémunéré, assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus est d’au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur des technologies à l’échelle mondiale.

Ainsi, le sommet de la pyramide économique concentre des milliers de milliards de dollars entre les mains d’une élite très minoritaire composée principalement d’hommes. Leurs richesses sont déjà démesurées et notre modèle économique défaillant renforce toujours plus cette concentration extrême.
Le vieillissement de la population, les coupes dans les dépenses sociales et les changements climatiques menacent d’exacerber encore les inégalités économiques entre les genres, et d’accentuer toujours plus la crise qui frappe le travail de soin et les aidant-e-s. Si l’élite riche et puissante parviendra sans doute à se relever de la pire de ces crises, ce ne sera pas le cas des personnes les plus vulnérables.

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De la nécessité d’une juste imposition

Pour évaluer l’ampleur des inégalités, le document affirme que si un individu a mis de côté 10.000 dollars par jour depuis l’édification des pyramides en Égypte, il aurait cumulé seulement un cinquième de la fortune moyenne des cinq milliardaires les plus riches. De même, si chaque personne s’asseyait sur ses richesses sous la forme de billets de 100 dollars empilés les uns sur les autres, la plus grande partie de l’humanité serait assise sur le sol. Une personne de la classe moyenne vivant dans un pays riche serait assise à la hauteur d’une chaise. Les deux hommes les plus riches au monde se retrouveraient dans l’espace.

Le rapport ajoute qu’une imposition de 0,5% supplémentaire sur la fortune de l’1% les plus riches sur une période de 10 ans, permettrait de collecter autant que les investissements requis pour créer 117 millions d’emplois dans l’éducation, la santé et l’accompagnement des seniors, entre autres secteurs, et comblerait la carence dans ces domaines. En effet, le rapport explique que ces inégalités sont dues en partie à une baisse de la fiscalité pour les grandes fortunes et les multinationales, avec des taux d’imposition en baisse et une volonté tenace d’échapper à l’impôt. Parallèlement, seulement 4% de la fiscalité dans le monde proviennent de l’impôt sur la fortune.

D’après certaines études, les très grandes fortunes se déroberaient à leurs responsabilités fiscales à hauteur de 30%. Des taux d’imposition très faibles sur les sociétés leur permettent d’engranger des profits auprès des entreprises dont elles sont les principaux actionnaires. Entre 2011 et 2017, les salaires moyens dans les pays du G7 ont augmenté de 3%, alors que les dividendes des riches actionnaires ont bondi de 31%.

«Le fossé entre riches et pauvres ne peut être résolu sans des politiques délibérées de lutte contre les inégalités. Les gouvernements doivent s’assurer que les entreprises et les riches paient leur juste part d’impôts», affirme, dans un communiqué, Amitabh Behar, responsable d’Oxfam en Inde, et qui représentera l’ONG au Forum économique mondial de Davos.

De son côté Pauline Leclère, porte-parole d’Oxfam France, a déclaré dans un communiqué rapporté par AFP que «les inégalités indécentes sont au cœur de fractures et de conflits sociaux partout dans le monde (…). Elles ne sont pas une fatalité [mais] le résultat de politiques (…) qui réduisent la participation des plus riches à l’effort de solidarité par l’impôt, et fragilisent le financement des services publics».

Concrètement, aucune solution ou changement n’est visible à l’horizon, selon le rapport, l’organisation Oxfam propose, afin que cela change, que les gouvernements du monde entier agissent afin de construire une économie centrée sur l’humain qui défend des valeurs féministes et valorise ce qui est réellement important pour la société, plutôt que d’alimenter une course sans fin au profit et à la richesse. Des solutions existent et il y a urgence à les mettre en place : investir dans des systèmes de soin afin de répartir plus équitablement le travail de soin effectué aujourd’hui par les femmes et les filles et mettre en place une fiscalité plus juste et progressive qui taxe davantage les grandes fortunes et qui favorise les aidant.

Finances

Le Maroc prêt à jouer son rôle de trait d’union entre le Royaume-Uni et l’Afrique après le Brexit

«Le Maroc s’emploiera à raffermir les liens entre l’Afrique et le Royaume Uni après le Brexit», a indiqué, lundi à Londres, le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec le premier ministre britannique Boris Johnson dans le cadre du Sommet afro-britannique «Uk africa investment summit 2020» qui se tient dans la capitale britannique, M. El Otmani a souligné que «l’Afrique est un continent jeune, qui regorge de richesses importantes et qui jouera un rôle plus influent dans les prochaines décennies».

Il a souligné que le sommet afro-britannique revêt une grande importance car il permettra au continent d’avoir plus de visibilité sur ses liens avec le Royaume Uni après sa sortie de l’Union européenne, notant que toutes les grandes puissances «vont rivaliser pour entretenir de bonnes relations avec l’Afrique».

Le chef de gouvernement a indiqué que le Maroc, partant de ses relations privilégiées avec les différents pays africains et au vu de sa place politique, géostratégique, culturelle et socio-économique en Afrique, a adopté une vision claire et de long terme pour l’Afrique, relevant que «le Royaume, fort conscient que l’avenir de l’Afrique devrait être entre les mains des Africains, soutient tous les progrès qu’enregistre le continent».

Organisé par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, Uk africa investment summit 2020 qui se tient en présence de seize dirigeants africains s’assigne pour objectifs d’élargir le panel des partenaires commerciaux du Royaume-Uni, après son départ de l’Union européenne à partir du 31 janvier 2020.

Il s’agit du tout premier sommet Royaume-Uni-Afrique de l’investissement, qui réunit des investisseurs et des chefs d’entreprises d’une vingtaine de pays africains, dont le Maroc.

Pour 2020, le FMI prédit une «reprise poussive» de la croissance mondiale

Le Fonds monétaire international s’est montré moins optimiste qu’en octobre dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées lundi, tablant désormais sur 3,3% cette année et 3,4% l’an prochain.

La signature de l’accord commercial sino-américain est une bouffée d’oxygène pour l’économie mondiale, dont la croissance va rebondir cette année. Mais la reprise sera «poussive» et fragilisée par la persistance de risques géopolitiques, a prévenu lundi le FMI.

Le Fonds monétaire international s’est montré moins optimiste qu’en octobre dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées lundi, tablant désormais sur 3,3% cette année et 3,4% l’an prochain (-0,1 point et -0,2 point respectivement).

Mais c’est bien mieux que l’an passé quand, sous l’effet de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, la hausse du volume du commerce international avait fondu (+1% après 3% en 2018) et fait tomber la croissance de la planète à 2,9%, son plus faible niveau depuis la crise financière.

Beaucoup de zones de tensions

Pas de quoi se réjouir pourtant. Cette reprise est freinée par de «mauvaises nouvelles» venues d’Inde qui souffre entre autres du déclin de la consommation, des investissements, des déficits budgétaires et des retards pris dans les réformes structurelles.

De plus, dans d’autres pays, les économies sont secouées par une profonde contestation de la rue.

C’est le cas du Chili, en Amérique latine. La crise sociale s’y est déclenchée en octobre, avec des manifestations d’étudiants contre une hausse du prix du ticket de métro, qui se sont muées en une révolte d’ampleur inédite depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

Par ailleurs, le regain de tensions géopolitiques, notamment entre les Etats-Unis et l’Iran, pourrait perturber l’approvisionnement mondial en pétrole, nuire au moral et affaiblir les investissements commerciaux déjà timides, note le Fonds dans un communiqué.

Trêve commerciale ne signifie pas paix commerciale

Sur le front du commerce international, la trêve entre Washington et Pékin, scellée la semaine dernière par la signature d’un accord bilatéral, ne résout pas tout.

«Il reste fort à faire pour soigner les fractures existant entre les deux principales puissances économiques de la planète», a souligné la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, vendredi lors d’une intervention devant le Peterson Institute for international economics (PIIE).

Au-delà de ces deux pays, «c’est tout le système commercial mondial qui a besoin de profondes améliorations», a-t-elle dit.

Par ailleurs, «trêve commerciale ne signifie pas paix commerciale», a-t-elle mis en garde.

Pour l’heure, la première phase de l’accord sino-américain va stimuler la croissance de la Chine cette année. Le FMI table désormais sur une hausse de 6%, soit 0,2 point de plus que l’estimation d’octobre.

Les Etats-Unis profiteront eux aussi de cet accord qui va doper leurs exportations de produits agricoles, industrielles et du secteur de l’énergie.

Mais l’expansion s’essouffle. La croissance du PIB américain va ralentir à 2% (-0,1 point) après 2,3% l’an passé, les effets de la réforme fiscale s’estompant.

Pour autant, la première puissance au monde va continuer de faire la course en tête des pays avancés, bien loin des pays de la zone euro (+1,3%) et du Japon (+0,7%).

Les pays émergents et en développement vont s’accroître, eux, de 4,4% après 3,7% en 2019.

Le volume du commerce international, qui a porté la reprise après la récession mondiale, va se reprendre cette année (+2,9% contre 1% l’an passé).

Mais l’augmentation sera inférieure à celle estimée en octobre et loin des 3,7% enregistrés en 2018.

Les dirigeants politiques détiennent la clé

Sur une note plus positive, des facteurs temporaires qui avaient ralenti la production mondiale tels que les adaptations du secteur automobile aux nouvelles normes d’émissions semblent s’estomper.

Reste que toutes ces projections «dépendent dans une large mesure de la capacité (des dirigeants) à éviter une nouvelle escalade des tensions commerciales américano-chinoises (…), à éviter un Brexit sans accord et les ramifications économiques des troubles sociaux et des tensions géopolitiques», prévient l’institution de Washington.

Le cas échéant, la reprise pourrait être sérieusement entamée.

«Les faux pas politiques à ce stade affaibliraient encore une économie mondiale déjà faible», conclut le Fonds qui voit 2020 comme une «tentative de stabilisation».

La vie éco

Les créances en souffrance toujours en aggravation

LES CRÉANCES COMPROMISES SE SONT INSCRITES EN HAUSSE DE 7,2% APRÈS UNE PROGRESSION DE 2,5% EN 2018. LES SECTEURS DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES, DU BTP, DE L’HÔTELLERIE ET DU COMMERCE SONT LES PLUS TOUCHÉS. A L’ORIGINE, UNE ÉCONOMIE EN BERNE ET LA DÉGRADATION DE LA SITUATION DES ENTREPRISES.

Les créances en souffrance continuent d’augmenter. Après une aggravation de 2,5% à fin 2018, le stock s’est encore une fois alourdi, pour atteindre à fin novembre 2019, près de 70 milliards de DH, soit une hausse de 7,2%. Avec un encours du crédit bancaire qui se situe à 892 milliards de DH, ce sont ainsi 7,8% de crédits qui sont risqués. Rappelons que l’évolution de ces créances était sur une tendance baissière les trois dernières années, avec 6,8% en 2016, 3,7% en 2017 et 2,5% en 2018. L’on pourrait lier la hausse des impayés à une progression de l’encours des crédits bancaires. Or, ce n’est pas le cas, puisque ce dernier n’a augmenté que de 2,5%. «Une situation qui reste inquiétante comparée à la moyenne mondiale qui ne dépasse pas 4%. Toutefois, ce taux moyen de 7,8% reste stable à travers les années», nuance un banquier.

L’encours des impayés des entreprises non financières s’est alourdi de 1,6% à près de 40 milliards de DH, soit plus de la moitié du stock global des créances en souffrance et 11% de l’encours global des crédits accordés à ce secteur institutionnel. Les secteurs d’activité les plus touchés restent les industries manufacturières, suivies du BTP (immobilier compris), du commerce et l’hôtellerie. «Ce sont les secteurs les plus frappés par la lenteur des délais de paiement. Ajouter à cela, le ralentissement continu de la croissance économique, les conditions de paiement des opérateurs se resserrent», explique notre banquier. Plusieurs entrepreneurs sont donc dans l’incapacité de générer les ressources suffisantes afin d’honorer leurs engagements. D’ailleurs, un opérateur du BTP se désole : «Plusieurs efforts ont été consentis par les administrations publiques pour améliorer leurs délais de paiement, mais les dettes se sont tellement accumulées que ces efforts ne sont pas suffisants. Nombre de sociétés de taille petite et moyenne sont menacées de mettre la clé sous la porte, par manque de ressources». Cette montée des créances en souffrance pèse lourdement sur les politiques de distribution des crédits de l’ensemble des établissements de la place. D’où le ralentissement de l’évolution de l’encours global. Pour rappel, Fitch rating a déjà émis une alerte sur le niveau atteint au cours des deux dernières années.

Evolution des créances en souffrance depuis 2015

De leur côté, les ménages ont creusé leurs impayés de 15,7%, atteignant du coup 30 milliards de DH, à fin novembre de l’année dernière, après une hausse de 2,7% en 2018, de 9,7% en 2017 et une baisse de 3,6% en 2016. Par rapport à l’encours des crédits distribués à cette clientèle, les créances en souffrance des ménages représentent 9,8%. Là encore, le taux des impayés a progressé plus rapidement que l’encours des crédits qui, eux, ont augmenté, pour s’établir à plus de 300 milliards de DH. A l’origine de cette situation, un resserrement des conditions de financement bancaire envers les particuliers, surtout relatifs à l’acquisition de biens immobiliers. D’ailleurs, l’encours de ce secteur ne s’est amélioré que de 2,5% à 221 milliards de DH. Fini le temps où les banques distribuaient des prêts à tout va, dépassant même le montant du bien immobilier.

Il faut noter aussi la décélération de la demande interne qui se matérialise, entre autres, par le tassement de l’encours des crédits à la consommation. En effet, il s’est accru de 4,4% à 56 milliards de DH, contre une hausse de 6,1% en 2018 et de près de 5% en 2017.

Même si le taux des créances en souffrance est en aggravation, il n’a pas pointé à des niveaux alarmants, surtout après le stress test effectué récemment par Bank Al-Maghrib et qui montre que le secteur bancaire reste résilient. Dans le cas d’une catastrophe, le taux de sinistralité devra se dégrader, pour se propulser à 8,7 % en 2019 et 13,4 % en 2020. Cependant, les provisions constituées par les banques devaient leur permettre de faire face à ce scénario extrême. Dans ce contexte, les banques poursuivent leur politique en matière d’octroi de prêts bancaires, en durcissant leurs conditions de financement. Cependant, cela reste insuffisant au regard d’une relance économique qui ne s’est toujours pas manifestée.