PROXIMO Revue de presse du 16 Juin 2020

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Reprise du travail: El Othmani donne le feu vert sans aucune différence entre les zones

Une journée à peine après le regroupement des patients Covid19 dans des structures sanitaires spécialisées à Benguerir et Benslimane, Saâd-Eddine El Othmani a donné son feu vert à la reprise du travail dans plusieurs secteurs. Dans une circulaire adressée aux différents départements ministériels, le Chef du gouvernement affirme qu’il « a été décidé de reprendre les activités relatives à l’industrie, le commerce, l’artisanat, les petits métiers, les professions libérales, et assimilées, les marchés hebdomadaires, le commerce de proximité…tout en gardant les restrictions sanitaires de l’état d’urgence relative à l’interdiction des rassemblements, fêtes, funérailles…etc ». Ce qui est toutefois surprenant dans le message d’El Othmani c’est qu’il ne précise pas la date de son entrée en vigueur, et ne fait aucune différence entre les zones 1 et 2.

La reprise du travail concerne également toutes les administrations, établissements publics, et collectivités territoriales sans exception. Ceci, forcément sous condition du respect des mesures d’hygiène barrières à la propagation du Covid-19. Par ailleurs, tout porte à croire que le processus du déconfinement progressif s’accélère. À ce titre, Abdelouafi Laftit a signalé ce lundi que « des instructions ont été données aux walis et aux gouverneurs pour qu’ils adaptent l’évaluation de la situation sanitaire locale par rapport au dispositif d’allègement du confinement ».

« Nous allons prendre cette mesure en fin de semaine sachant qu’il ne faut pas oublier que le virus vit toujours parmi nous », a indiqué le ministre de l’Intérieur lors de la session des questions orales. Selon le ministre de l’Intérieur, « cette évaluation va permettre aux préfectures inscrites dans la zone 2 d’accéder à la zone 1 dont les mesures de déconfinement sont plus allégées.

BMCI déploie les crédits pour la relance des entreprises

BMCI a lancé, ce lundi 15 juin, les crédits « Damane Relance » et « Relance TPE », deux nouveaux produits de garanties qui donnent accès à des financements bancaires au cours du second semestre 2020 aux entreprises marocaines impactées par la crise née du Covid19. La banque propose ainsi des crédits garantis par la CCG avec un taux d’intérêt exceptionnel de 4% HT, dont le remboursement peut s’étaler sur 7 ans avec un différé pouvant aller jusqu’à 2 ans.

« Damane Relance », réservé aux entreprises marocaines (hors holdings et services financiers), ayant réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de DH en 2019, est plafonné à 100 millions de dirhams, quel que soit leur secteur d’activité. Ce crédit s’adosse à la garantie de la CCG couvrant 80 à 90 % du montant selon le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Pour les TPE, le crédit « Relance TPE », garanti à hauteur de 95%, est destiné à celles réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions de DH. Ce crédit est plafonnée à 1 millions de DH. Ces crédits garantis seront destinés, à au moins 50% de leur montant, au règlement des fournisseurs, afin de favoriser un financement interentreprises.

Relance économique : le patronat et les principaux partenaires du Maroc s’allient

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupe principal des partenaires (GPP), qui rassemble les directeurs et représentants des principaux partenaires techniques et financiers internationaux présents au Maroc, ont convenu, lundi, d’un nouveau mode opératoire de coopération pour la relance de l’économie nationale, indique l’organisation patronale.

Cette orientation se traduira par « la mise en place de mécanismes d’accompagnement technique pour la réussite de la relance », ainsi que « de solutions de financement destinées aux très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME), en s’appuyant sur des modèles opérés par les institutions internationales dans d’autres pays », souligne la CGEM dans un communiqué, sanctionnant une séance de travail par visioconférence entre les deux parties.

Il a été aussi convenu de développer « un plan d’actions ciblé et concret sur le court et le moyen termes », ajoute la même source, précisant que l’implémentation de cette feuille de route sera assurée par des tasks force conjointes dédiées aux projets d’accompagnement pour la relance économique.

La séance de travail a réuni le président de la CGEM, Chakib Alj, le vice-président général, Mehdi Tazi, et des représentants du GPP, à l’initiative de Leila Farah Mokaddem, co-présidente du Groupe et représentante résidente de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Maroc, et Giovanna Barberis, représentante par intérim du bureau des Nations Unies, président permanent du Groupe.

« Elle visait à associer ces institutions à la réflexion sur la relance de l’économie marocaine et à identifier les moyens de renforcer davantage la coopération en faveur du soutien des entreprises, notamment les TPE et PME, particulièrement dans la gestion de la sortie de crise », relève le communiqué, qui fait état de la présence à cette rencontre du président de la commission internationale de la Confédération, Badr Alioua.

L’échange a, d’autre part, porté sur les défis auxquels fait face l’industrie marocaine, notamment les coûts de l’énergie et du transport, l’accompagnement technique et financier des opérateurs économiques, l’intégration de l’informel, les délais de paiement, l’assouplissement du code du travail, la digitalisation, l’innovation, l’intégration africaine du Maroc, entre autres.

Économie solidaire : la précarité hante majorité et opposition

Le sort des catégories en situation de précarité revient en tête de liste des sujets d’interpellation du gouvernement sous la coupole. En effet, une unanimité s’est dégagée parmi les formations parlementaires sur la nécessité de mettre en place une vision claire et réaliste pour le soutien des populations ayant perdu toute source de revenus durant près de 3 mois. La Commission des secteurs sociaux devait tenir, mardi, une audition pour passer en revue les mesures prévues par le gouvernement pour assurer la reprise des activités génératrices de revenus et améliorer les conditions de vie des populations ciblées. Les aides exceptionnelles débloquées en deux étapes ne peuvent, pour leur part, assurer aux catégories précaires une source pérenne de revenus, chose qui pousse actuellement à trouver des moyens de soutenir ces populations.

La carte des besoins

Concernant les préparatifs lancés, il s’agit essentiellement de trouver les moyens de minimiser l’impact de l’arrêt des activités, mais aussi de trouver les canaux via lesquels les personnes impactées et leurs familles pourront bénéficier des mesures de soutien qui leurs sont destinées. Le gouvernement cherche actuellement à mettre en place un dispositif d’information, qui sera un outil de décision pour les agents locaux, dans l’objectif de renforcer l’identification des personnes méritantes au niveau de chaque province sur la base d’une série d’indicateurs prédéfinis. À souligner que la feuille de route du gouvernement se basera sur «le contenu de la loi de Finances rectificative, qui devra favoriser la continuité des projets sociaux, en dépit de la rareté des ressources budgétaires de l’État». En plus de la mise en œuvre du Registre social unifié (RSU), qui devra être érigé en priorité, le rassemblement des informations sur la situation socio-économique des individus et des ménages durant cette année permettra au gouvernement de repérer les plus défavorisés éligibles aux prestations sociales, mais aussi de limiter les fuites et les fraudes, et d’optimiser les délais et les coûts d’opérationnalisation. La consolidation du système national d’information devra passer par la collecte et le traitement des données sur les inégalités, qui sont systématiquement actualisées par les divers intervenants dans le vaste champ de ciblage. Une agence nationale sera créée afin d’intégrer les divers programmes et de toucher toute personne nécessitant une protection.

La consolidation du système national d’information passe d’abord par le changement du mode de mesure des inégalités au Maroc, qui est d’ordre monétaire et issu des deux principales enquêtes du HCP. Les élus proposent ainsi de remplacer ce critère par un autre, plus large, «à partir des données sur les revenus, à l’instar des pays avancés et d’autres économies émergentes». L’adoption de cette approche permettrait de capter la complexité des inégalités et mieux cerner sa dynamique. La production statistique de données devra aider à mesurer l’efficacité des actions déployées sous quelque forme que ce soit. La nouvelle approche devra aussi se baser sur un nouveau système d’évaluation afin de relever les insuffisances impactant les conditions de vie des individus et leur aptitude à assurer leur mobilité sociale.

60% du PIB est encore en confinement

Que représentent réellement les zones 1 et 2, en termes d’indicateurs démographiques et économiques, dans le cadre du plan d’assouplissement du confinement sanitaire mis en place par le Maroc depuis jeudi 11 juin? Le décryptage du Haut-Commissariat au plan (HCP)… 

En vertu d’un plan d’assouplissement du confinement sanitaire mis en place par le Maroc depuis jeudi dernier, les préfectures ou provinces du royaume ont été classées en deux zones selon les critères fixés par les autorités sanitaires. La première est qualifiée de zone verte, avec un large allègement des restrictions sanitaires, alors que la zone 2, dite zone orange, garde encore des limitations contraignantes. Mais que représentent réellement les zones 1 et 2, en termes d’indicateurs démographiques et économiques? Dans une note rendue publique ce 14 juin, intitulée «Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement», le Haut-commissariat au plan (HCP) donne les détails de chaque zone en termes de richesses ou encore de taux d’urbanisation. Ainsi, selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), la zone 1 représente pratiquement 60% de la population du pays et compte 56%. Elle affiche une importante composante rurale comparée à la zone 2, puisque le taux d’urbanisation de la zone 1 est de 49,9%, alors que celui de la zone 2 s’élève à 83,3%. Toujours selon la même source, la forte urbanisation de la zone 2 se reflète aussi dans sa densité. Avec 4.278 citadins au km2, la zone 2 est 3,5 fois plus dense que la zone 1. Autres détails de la composition des zones, poursuit le HCP, la zone verte est composée des régions à faible nombre de cas actifs de Covid-19 et correspond à un ensemble de villes de petite taille à l’intérieur du pays ainsi qu’aux régions à dominante rurale. Concernant la zone orange, où subsiste encore un nombre non négligeable de cas actifs, elle est constituée des régions économiques majeures situées pour la plupart sur l’axe Tanger-Casablanca. S’agissant des indicateurs économiques par zone, le HCP indique que la la zone 2 produit près de 60% du PIB national (base 2017) alors qu’elle emploie 40% des actifs occupés, selon les chiffres 2019. Par secteur d’activité, 58% de la population active de la zone 2 sont employés dans les services et 19% dans l’industrie. En revanche, un peu plus du tiers de la population active de la zone 1 est employé dans le secteur agricole.

Les détails des étapes à venir
Pour ce qui est de la levée progressive de ces mesures, de la reprise des activités de tous les secteurs et du retour à la vie normale, l’Exécutif invite à nouveau tous les citoyens à respecter davantage les mesures de confinement et les conditions sanitaires et préventives. Selon le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi, dans le cadre de l’approche progressive adoptée dans la mise en œuvre de ce plan, les comités de veille et de suivi mis en place au niveau de chaque préfecture et province, placés sous l’autorité des walis et des gouverneurs, procèderont à une évaluation hebdomadaire de la situation épidémiologique locale et à la prise des mesures nécessaires à l’assouplissement des restrictions liées au confinement ou à leur durcissement. Les résultats de cette évaluation permettront de reclasser les préfectures et provinces, soit dans la zone 1 au lieu de la zone 2- et inversement- mais aussi de favoriser un plus grand assouplissement des mesures de confinement sanitaire et, du coup, la levée des restrictions sur bon nombre de services et d’activités. «Une telle démarche nous permettra de passer à la deuxième phase marquée par l’ouverture du tourisme intérieur, l’autorisation de certains rassemblements avec un nombre de personnes limité, la reprise sous conditions d’activités culturelles et sportives et l’autorisation des déplacements inter-régions et inter-villes entre autres», a-t-il précisé. Le ministre a en outre abordé les mesures adoptées dans les deux zones d’assouplissement, rappelant que pour la zone 1, il est permis aux citoyens qui y résident, dès jeudi 11 juin, de sortir sans avoir besoin d’une autorisation exceptionnelle de déplacement à l’intérieur du périmètre territorial de la préfecture ou de la province, et de circuler à l’intérieur de la région de résidence classée dans la zone 1 sans obligation d’avoir des autorisations à cet effet. Il a noté que ces citoyens doivent seulement présenter la carte d’identité électronique et pourront accéder aux salons de coiffure et d’esthétique, lesquels sont tenus d’exploiter 50% de leur capacité d’accueil. Les citoyens résidant dans la zone 1 sont aussi autorisés à accéder aux espaces publics en plein air (parcs, jardins, lieux publics, jogging, footing, etc.) et à reprendre l’activité sportive à titre individuel en plein air (bicyclette, skate, roller, etc.).

Commande publique : Comme un air d’austérité

Les activités dépendantes des appels d’offres (A.O) ont pris un sérieux coup pendant cette crise. Cette situation s’illustre clairement à travers les tendances générales de publications des A.O analysées récemment par SODIPRESS.com (portail web spécialisé dans la publication des appels d’offres publics et privés) et W-ADVISER (cabinet d’études marketing) qui met en exergue le recul du nombre des publication des appels d’offres depuis le début de la crise, à savoir mi-mars dernier. Cette analyse qui couvre la période du 15 février au 15 mai 2020 relève qu’à partir du 15 avril 2020, l’écart entre le nombre de publications en 2020 comparativement à la même période en 2019 se resserre. En même temps, le poids des A.O émis par le secteur public est resté stable sur toute la période à plus de 95%.

Une reprise timide au niveau des régions

Par région, la reprise s’annonce timide au niveau de l’ensemble du territoire marocain, à l’exception de la région du Sud qui semble avoir retrouvé son niveau pré-Covid. Ainsi, les régions du Sud ont renoué avec les publications pré-crise sanitaire : Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, Laâyoune-Sakia El Hamra, Gelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Eddahab. Parallèlement, les autres régions dénombrent entre 60 et 75% de leurs publications mensuelles pour cette période de l’année. Ce qui laisse prévoir une reprise totale pour juin 2020.

Le BTP fortement impacté

Par secteur, l’impact sectoriel des appels d’offres est également significatif, notamment dans le BTP, Etudes & Conseil qui enregistrent respectivement 38% et 32%, soit les plus fortes chutes pendant la période du 15 février 2020 au 15 mai 2020 comparé à la même période de l’année 2019. Cette crise touche également les secteurs «Informatique, Télécommunications, Electrique et Electronique et Bureautique» et «Agriculture» qui affichent respectivement -27% et -23%. Pour les experts la tendance actuelle laisse présager une stabilisation des reports dès le mois de juin. Dans cette perspective, les prémices de la reprise se confortent sur les 30 derniers jours pour les 4 secteurs les plus touchés. Pour les experts, la reprise semble se confirmer sur les 4 dernières semaines, avec des disparités entre les secteurs. Il faudra donc attendre la fin des 2 semaines allant du 1er au 15 juin 2020 pour une confirmation finale.

Un levier dominant pour la reprise

«A la veille du déconfinement, les espoirs se tournent vers la commande publique, perçue comme un levier de croissance incontournable pour limiter l’impact de la crise sanitaire Covid-19 et relancer notre économie», indiquent les auteurs de cette analyse précisant qu’aujourd’hui plus que jamais certains sujets sont devenus prioritaires et interpellent les différentes parties prenantes (préférence nationale Vs valeur ajoutée nationale, amélioration des délais de paiement, digitalisation des processus, accès de la PME à la commande publique, partenariat public privé). A court terme, les entrepreneurs vont commencer a consulter les appels d’offres. Pour les experts, une augmentation significative du nombre des appels d’offres et/ou un traitement massif des paiements des fournisseurs en ligne avec les directives du gouvernement seront perçus comme un signal fort. Pour conclure, cette analyse prône l’accélération de la réforme de la commande publique, dans toutes ses dimensions qui pourrait de ce fait reformuler qualitativement l’essor de l’économie nationale de l’après-crise.

Base de données et méthodologie 

Pour mener cette étude, SODIPRESS.com et W-ADVISER se sont associés afin de décrypter les tendances générales de publications des appels d’offres en situation de crise et anticiper l’évolution qui devrait marquer l’après-confinement en phase de retour à la vie normale en la matière.

Partant de là, W-ADVISER, en étroite collaboration avec SODIPRESS, a défini le périmètre d’analyse pour l’exploitation des données dont dispose SODIPRESS.COM en vue de répondre à la problématique «Quel a été l’impact de la crise sanitaire Covid-19 sur les publications des appels d’offres ?».

Dans la pratique, il a été procédé à une évaluation fondée sur un benchmarking des données à disposition sur une période de 12 mois, appuyé par un comparatif interactif des résultats hebdomadaires de SODIPRESS.com et d’autres sources, ce qui a permis de croiser les données recueillies par secteur et par région. L’étude prend comme spectre d’analyse la période allant du 15 février au 31 mai.

Le paiement mobile sans contact arrive au Maroc

Poser son téléphone et c’est payé. Cette possibilité est désormais introduite au Maroc par le CMI (Centre monétique interbancaire). Selon les responsables, il est désormais possible d’effectuer des transactions par m-wallet mobiles en NFC sans contact, ce qui représente une première au Maroc. Cette nouveauté a été rendue possible grâce à une nouvelle génération de terminaux déployés par le CMI. «Pour permettre aux commerçants d’accepter tous les instruments de paiements digitaux en circulation et privilégier le mode de paiement sans contact, le Centre Monétique Interbancaire (CMI) a déployé une infrastructure globale de paiements mobiles sans contact auprès de la grande distribution et des commerces de proximité», apprend-on auprès des responsables.

Et d’ajouter : «Désormais, l’organisme met à la disposition de la grande distribution, des fast-foods et des stations-service de nouveaux terminaux de paiement dernière génération acceptant les paiements mobiles interopérables. Destinés à tous les utilisateurs de m-wallet, ils permettent l’affichage électronique d’un QR code identifiant le commerçant et la transaction». Concrètement, le détenteur du smartphone sur lequel est installée l’application m-wallet n’a plus qu’à scanner ce code pour effectuer son paiement.

Ces terminaux acceptent également les paiements par m-wallet mobiles en NFC sans contact, une première au Maroc. «Les porteurs de m-wallet de tous les établissements de paiement et des banques disposent aujourd’hui d’une infrastructure qui permet l’amorçage d’un véritable écosystème de paiement mobile, brique nécessaire pour une plus grande digitalisation des actes de paiements au quotidien et une plus grande inclusion financière.

Ce dispositif permet également d’offrir une expérience de paiement fluide qui respecte les gestes barrières», déclare Mikael Naciri, directeur général du CMI. Pour rappel, le CMI avait innové en novembre 2019, en rendant l’application de paiement Alipay disponible à travers le Royaume à destination des touristes chinois. Cette expérience réussie et prometteuse confirme l’avancée technologique du CMI et sa maîtrise de la chaîne des paiements digitaux.

Maroc : un autre établissement public mis en liquidation depuis le début de la crise du Covid-19

Après plusieurs décennies de laisser-aller à l’issue desquelles le nombre des entreprises publiques en instance de liquidation s’est allongé interminablement, l’Etat marocain semble décidé à prendre les choses en main. Une action d’autant plus louable, qu’elle intervient par ces temps de crise économique inédite où la mortalité des entreprises risque justement de s’envoler !

Plan de sauvetage de l’industrie automobile française enfin dévoilé : un grand soulagement pour le Maroc

Le Président français, Emmanuel Macron, vient de donner les grandes lignes du Plan de sauvetage de l’industrie automobile française doté d’une enveloppe de 8 milliards d’euros (près de 88 milliards de DH). Comme nous l’avions annoncé, les usines marocaines des constructeurs français, Renault et de PSA, ne seront pas concernées par les mouvements de relocalisation vers l’Hexagone.   

Alors que la polémique battait son plein quant aux concessions que devra consentir le groupe Renault pour obtenir une aide publique de la part de l’Etat français, nous avons expliqué sur challenge.ma (Relocalisation potentielle de Renault en France : pourquoi le Maroc est à l’abri) pourquoi le Maroc devrait être épargné par les mouvements de relocalisation vers l’Hexagone qui s’annoncent à l’horizon de ce constructeur automobile.  A peine quelques jours après, le président français vient de confirmer notre analyse basée sur la spécialisation du dispositif industriel du groupe Renault à travers le monde et des contraintes qu’elle impose. En effet, dans une allocution devant un parterre d’ouvriers et de managers de l’équipementier Leoni (lui aussi présent au Maroc où il emploie plus de 20.000 salariés), Emmanuel Macron a donné les grandes lignes du Plan de sauvetage de l’industrie automobile française doté d’une enveloppe de 8 milliards d’euros (près de 88 milliards de dirhams). Au-delà des mesures de soutien immédiat pour l’écoulement des stocks accumulés (notamment en augmentant les primes à la casse et à la transition vers les modèles moins polluants), ce Plan vise, désormais, à positionner la France comme « la plus grande nation productrice de véhicules propres d’Europe ». Ce qui veut dire, en termes plus concrets, que le cheval de bataille de l’objectif de « souveraineté industrielle » se fera essentiellement sur le créneau de la voiture électrique.  Les usines marocaines de Renault et de PSA, qui fabriquent essentiellement de petites voitures thermiques, seront donc épargnées contrairement à plusieurs équipementiers asiatiques qui fournissent les deux constructeurs français en batteries et diverses composantes pour les modèles électriques et hybrides. Ces derniers feront donc les frais de la décision de rapatrier en France l’ensemble de la « filière verte » de la production des véhicules portant la marque au losange et celles du groupe PSA. Un grand soulagement donc du côté de l’écosystème automobile marocain qui devra, tout de même,  ne pas rater le virage de l’automobile verte que la crise de la Covid-19 vient accélérer au niveau mondial.

La CCG déploie les mécanismes de garantie en faveur des entreprises

La Caisse Centrale de Garantie (CCG) déploie, à partir du lundi 15 juin 2020, deux nouveaux mécanismes de garantie, dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures décidées par le Comité de veille économique (CVE) visant l’atténuation des effets de la crise induite par le Covid-19 et ses impacts sur les entreprises.

Atténuation qui passe, notamment, par la garantie accordée aux banques qui ont été amenées à octroyer des crédits aux entreprises en difficulté. Banques qui devaient, par ailleurs, faciliter les modalités de remboursement aux entreprises et aux particuliers via différentes mesures, notamment le report des échéances de crédits bancaires et de leasing jusqu’à fin juin 2020, sans oublier la suspension du paiement des charges sociales.

Cette garantie, rendue effective depuis le lundi 15 juin 2020, couvre aussi bien les mécanismes Relance TPE que Damane Relance, indique la CCG dans un communiqué, notant que ce dispositif a pour objectif de relancer l’activité des entreprises à travers la garantie des crédits destinés à financer leurs besoins en fonds de roulement, remboursables sur une durée de 7 ans, avec 2 ans de différé. Ainsi, le produit Relance TPE est conçu en faveur des très petites entreprises (TPE), y compris les commerçants, artisans, coopératives et professions libérales, relève la même source, précisant qu’il est destiné à garantir, à hauteur de 95%, les prêts des entreprises réalisant un chiffre d’affaires ne dépassant pas 10 millions de dirhams (MDH). Sans sûretés exigées, cette ligne de financement est plafonnée à 10% du chiffre d’affaires avec un minimum de 10.000 dirhams.

Financer les fonds de roulement

Pour sa part, le produit Damane Relance sera déployé en faveur des petites, moyennes et grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 MDH, fait savoir le communiqué, ajoutant que le montant du crédit garanti est fixé à 1,5 mois de chiffre d’affaires pour les entreprises du secteur industriel, et à 1 mois de chiffre d’affaires pour les entreprises relevant des autres secteurs.

La quotité de garantie de ce nouveau mécanisme varie de 80 à 90%, précise l’organisme que dirige l’infatigable Hicham Zanati Serghini, notant que les crédits garantis doivent être destinés, à au moins 50% de leur montant, au règlement des fournisseurs, favorisant ainsi un financement interentreprises. Et de signaler que chaque entreprise ne peut bénéficier des mécanismes de garantie exceptionnelle Relance TPE ou Damane Relance qu’une seule fois. Dont acte!

LE SOLDE BUDGÉTAIRE POURRA-T-IL SORTIR DE LA ZONE ROUGE?

Hors Fonds Covid-19, le déficit explose à 43,6 milliards de dirhams. La seule bouée de sauvetage sera-t-elle, alors, la reprise de l’activité économique ?

La crise économique et sanitaire liée à la propagation du Coronavirus sera très coûteuse non seulement pour le secteur privé mais aussi pour l’Etat, dont le budget a du mal à équilibrer ses comptes. En effet, selon la dernière situation provisoire des charges et des ressources du Trésor, les recettes ordinaires ont baissé à fin mai 2020 de 9,4 milliards de dirhams, soit moins 10%, alors que les dépenses ordinaires ont augmenté de 9,8 milliards de dirhams, soit 10% de plus. Résultat: un solde ordinaire qui vire au rouge, passant de plus 2 milliards de dirhams à moins 17 milliards de dirhams. Compte tenu d’un solde des comptes spéciaux du Trésor (CST) en hausse à 18,5 milliards de dirhams, en raison de l’excédent du Fonds Covid-19 (18,1 milliards de dirhams), le déficit budgétaire ressort à 25,5 milliards de dirhams, en hausse de 31%, ou de 6 milliards de dirhams.

Baisse généralisée

Hors Fonds Covid-19, le déficit explose à 43,6 milliards de dirhams, ou plus de 24 milliards de dirhams, soit une hausse de 124%. La crise et le confinement ont, ainsi, porté un coup dur aux finances de l’Etat à fin mai 2020. Avec des recettes d’impôts qui ont chuté et des charges, notamment de fonctionnement, qui n’ont fait qu’augmenter, le déficit budgétaire ne pouvait que s’aggraver. Ceci à un moment où l’investissement budgétaire n’a fait que reculer: moins de 11%, soit l’équivalent de 3,4 milliards de dirhams. Le département de Mohamed Benchaâboun explique ce recul par principalement les transferts en raison de la limitation des autorisations d’engagements en anticipation de la loi de finances rectificative de 2020. En effet, côté recettes fiscales, la baisse est de l’ordre de 8,9 milliards de dirhams.

La baisse a touché tous les impôts. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en tête, avec une baisse de 2,5 milliards de dirhams, suivie de l’impôt sur le revenus (IR), de 2 milliards de dirhams, de la taxe intérieure de consommation (TIC), d’un montant équivalent. Les droits d’enregistrement et de timbre ne sont pas en reste, avec une baisse de 1,4 milliard de dirhams. Même l’impôt sur les sociétés (IS), payé sur la base des résultats 2019, a connu une légère baisse de 682 millions de dirhams.

Baisse du niveau d’activité, report des échéances fiscales, chute de la consommation, recul des transactions immobilières…, plusieurs facteurs expliquent ce résultat. En face, les dépenses ordinaires ont augmenté de 10%, ou 9,8 milliards de dirhams, exclusivement en raison de la hausse de la masse salariale (+5,4 milliards de dirhams) et des dépenses en biens et services (+4,5 milliards de dirhams). Avec la fin du report de certaines recettes et, surtout avec la fin du confinement et la reprise de l’activité économique, les recettes de l’Etat ne peuvent que reprendre leur souffle. Le déficit du budget pourra alors sortir de la zone rouge. Du moins l’espère-t-on.

Investissement : Quel poids dans la relance économique ?

  • Sur fond de tassement des ide, l’investissement domestique est plus que jamais appelé à jouer un rôle de catalyseur de la croissance.
  • La cgem estime à environ 200 milliards de dh l’effort d’investissement et de dépense publique dans la phase de relance.
  • Le public et le privé appelés à repenser leur manière de procéder et œuvrer dans un partenariat empreint de confiance mutuelle et de volonté, pour des investissements plus efficients et moins rentiers.

Composante essentielle de la création de richesse et de l’emploi, l’investissement est appelé à jouer un rôle de catalyseur pour la phase de relance économique. Ce rôle prend encore plus de poids sur fond de tassement prévu de l’investissement direct étranger qui a déjà commencé à renvoyer des signes d’étiolement sur les quatre premiers mois de l’année (voir encadré). «Il ne faut pas trop parier sur les IDE, étant donné que les investisseurs à l’échelle internationale ne disposent pas de visibilité et que les facteurs d’attrait de l’investissement étranger de la phase post-pandémie ne sont pas encore connus», explique Mehdi El Fakir, économiste et expert en finances. Selon lui, une grande partie de l’investissement (qui a contribué à 32,2% au PIB de 2019 selon les données du HCP dévoilées le 8 juin 2020) doit être assurée par le public et le privé selon une vision harmonieuse et empreinte de confiance des deux côtés. En 2019, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation des stocks) a enregistré un net ralentissement de sa croissance, passant de 5,8% en 2018 à 0,1% en 2019. La demande intérieure, principal moteur de la croissance, a progressé de 1,8% au lieu de 4% à cause du tassement de la consommation et de l’investissement. Pour remonter la pente dans ce contexte de crise particulièrement délicat, «il doit y avoir une volonté réelle du public et des opérateurs privés pour réaliser des investissements créateurs de valeur ajoutée en s’éloignant de la logique de rente qui a prévalu dans plusieurs secteurs et qui a impacté négativement la croissance et la distribution de la richesse au Maroc», relève M.Fakir. Ce dernier estime que l’investissement doit être toujours abordé sous l’angle qualitatif et non quantitatif. Beaucoup de projets voient le jour chaque année, mais leur impact sur la création de valeur est très limité. D’où la problématique de l’efficience des investissements au Maroc, sachant que le pays a un taux d’investissement parmi les plus élevés à l’échelle mondiale. «A trop être préoccupé par les exonérations d’impôts, les abattements, les baisses des prix du foncier et les avantages de tous genres, on retombe dans des situations de rente masquée», alerte M.El Fakir.

Interpellé par La Vie éco sur le poids que représentera l’effort d’investissement dans la phase de relance de l’économie, Mehdi Tazi, vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) confie que l’estimation de l’enveloppe totale de la relance tourne autour de 400 milliards de DH, dont environ 200 milliards de DH d’investissements et de dépense publique. Le reste devrait être constitué de quelque 100 milliards de DH de remboursements de droits dus aux opérateurs privés et environ 100 milliards de DH de crédits de fonctionnement selon le mécanisme de garantie étatique prévu par le ministère de l’économie et des finances. Chakib Alj, président de la Confédération patronale, estime que l’investissement, notamment à travers la commande publique, est appelé à se massifier. «Dans la phase de relance, nous voulons compter sur des niveaux forts de l’investissement, sachant que nous n’avons pas beaucoup de leviers pour contrôler ce niveau», explique le président de la CGEM. A travers ce volontarisme public, l’économie peut rattraper les pertes enregistrées sur le marché local. A en croire la dernière note de conjoncture de la Direction du Trésor et des Finances extérieures, les émissions au titre des dépenses d’investissement se sont établies à 24,6 milliards de DH à fin avril 2020, en légère baisse de 667 MDH ou 2,6% par rapport au niveau enregistré il y a un an. Comparées aux prévisions de la Loi de finances 2020, les émissions ont atteint 34,9%, soit un rythme moins prononcé que les 43,8% réalisés à fin avril 2019. Sachant que la consommation finale des administrations publiques a affiché une hausse de 4,7% en 2019 avec une contribution à la croissance de 0,9 point, tandis que le rythme d’évolution de l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation des stocks) a chuté de 5,8% en 2018 à 0,1% en 2019.

A ce titre, le plan de relance de la CGEM comprend parmi ses mesures transverses phares le maintien et la relance volontariste de l’investissement public, notamment en liant le subventionnement à l’intégration locale (d’après les cas des fédérations sectorielles FIMME, FENELEC, FE, FCS, GIMAS, FMC, FNBTP, FA,..). Le plan de relance propose également la promotion de l’investissement répondant aux mutations sectorielles (nouveaux secteurs porteurs, nouveaux modes de consommation..etc.) ; le maintien des investissements publics dans les territoires ; et la priorisation des investissements dans un second temps, selon leur mobilisation de devises.

Selon M.El Fakir, pour que l’investissement participe durablement à la création d’emplois et de richesses de manière durable dans la relance, il faudra penser à de nouveaux schémas, notamment les partenariats public-privé. A cet égard, le plan de la CGEM propose l’accélération des PPP dans la santé, l’éducation et l’eau, le lancement de plateformes «market-place» de marchés publics fluidifiées et enfin le lancement d’appels à projets transparents et accessibles.