PROXIMO REVUE DE PRESSE DU 02 Novembre 2020

Procès à distance : Le dispositif bientôt généralisé

En application du mémorandum d’entente signé avec l’Administration pénitentiaire (DGAPR), le 7 septembre, relatif au dispositif du procès à distance, il a été procédé à l’implantation de ce service dans 32 établissements, alors que les travaux sont en cours pour généraliser ce service dans le reste, indique le département de Mohamed Benabdelkader. Durant la phase expérimentale, le ministère a équipé les salles d’audience des juridictions relevant de la circonscription judiciaire de Marrakech et Safi en caméras numériques mobiles de haute qualité.

Ce dispositif sera généralisé pour tenir des procès à distance dans tous les tribunaux du Royaume. L’objectif est d’assurer a continuité des services judiciaires, tout en préservant la sécurité sanitaire de tous les acteurs (juges, fonctionnaires, détenus). Rappelons que 9.283 audiences ont été tenues à distance par les tribunaux du Royaume jusqu’au 23 octobre dernier, alors 60.774 verdicts ont été prononcés au cours de cette période. Par ailleurs, 5.626 détenus ont été remis en liberté.

Covid-19: L’Intérieur dresse le bilan de sa stratégie

§    Discipline, anticipation et réalisme, trois éléments de la gestion

§    Accompagnement des collectivités territoriales, aides alimentaires, arrestations…

Aux députés qui ont souhaité différer les remboursements des crédits des collectivités territoriales au Fonds d’équipement communal (FEC), Noureddine Boutayeb a affiché un niet catégorique. «Le FEC est une banque. Si les collectivités territoriales arrêtent de rembourser leurs prêts, il baisse les rideaux. Il faut réfléchir à d’autres solutions pour traiter leurs difficultés». Une occasion pour le ministre délégué à l’Intérieur de décliner la démarche de son département dans la gestion de la crise, marquée par trois éléments. Primo: la discipline.

Les fonctionnaires et les cadres doivent exécuter les décisions dans une chaîne de commandement, tout en croyant aux principes de la déconcentration et de la décentralisation. «La France vient à peine de confier cette mission aux préfets. Nous avons commencé par cette organisation depuis le départ», a noté le ministre délégué de l’Intérieur. Deuxio: l’anticipation. «Il ne s’agit pas de rester le nez sur le guidon, mais de lever la tête pour trouver des solutions à l’avance», indique-t-il. Tercio: le réalisme. L’idée est de ne pas perdre de vue que les moyens du Maroc, pays en voie de développement, restent limités.

Lors des questions orales du lundi dernier, Noureddine Boutayeb a dressé un bilan des interventions de l’Intérieur depuis 7 mois, en coordination avec tous les secteurs concernés. Après avoir énuméré plusieurs actions, il s’est arrêté sur le non respect des mesures barrières et l’obligation de payer les amendes sur place à l’officier qui établit le PV. Les autorités locales ont également procédé à l’arrestation de ceux qui ne portaient pas de masques dans les espaces publics. Ainsi, du 25 juillet au 23 octobre dernier, les autorités ont arrêté 624.543 personnes et déféré 98.000 d’entre elles devant la justice.

L’opération des aides alimentaires fournies aux citoyens dans toutes les provinces n’a pas été en reste. En effet, les autorités locales ont distribué des produits pour un montant global de 1,101 milliard de DH. Au 2 octobre dernier, ce sont 4,155 millions de personnes qui en ont profité. En outre, elles ont mobilisé 421 unités hôtelières et centres d’hébergement pour une capacité d’accueil de 26.000 lits. Le but est de loger notamment les cadres de la Santé, des malades et les personnes contacts. Il a également été question de l’obligation de disposer d’un certificat de non contamination, daté de moins de 72 heures, en plus d’une autorisation exceptionnelle de voyage aux citoyens marocains pour raisons professionnelles, médicales, familiales ou pour les études. Au 23 octobre dernier, ce sont 62.569 autorisations qui ont été délivrées.

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a accompagné les collectivités territoriales pour faire face aux effets négatifs de l’état d’urgence sanitaire. Et cela, à travers l’activation de l’article 5 du décret-loi et les circulaires adressées aux walis, gouverneurs et aux présidents des collectivités territoriales au sujet de l’application des mesures relatives aux ressources financières qu’elles gèrent. Il s’agit aussi de donner leurs avis au sujet des interrogations de certains ordonnateurs en ce qui concerne la fiscalité locale, la gestion optimale et la rationalisation des dépenses des collectivités locales au titre de 2020.

Ces circulaires ont permis la possibilité d’adaptation des délais réglementaires pour le paiement de certaines taxes locales, particulièrement celles relatives à l’occupation temporaire des biens communaux. Idem pour l’opportunité de baisser les montants à payer pour la location des équipements collectifs comme notamment les marchés hebdomadaires et les piscines publiques. En outre, dans la gestion des budgets, la priorité a été donnée aux dépenses obligatoires comme les salaires des fonctionnaires, les projets à impact direct sur les citoyens, particulièrement ceux relatifs à l’alimentation en eau potable, le désenclavement et la santé.

De même, le ministère a accordé un soutien financier pour équilibrer les budgets des communes qui enregistrent un déficit. Ainsi, cette année, 280 communes ont bénéficié de cette opération.

Coup de pouce au transport urbain

Le transport public urbain n’a pas été oublié. Cette activité a souffert des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, qui sont allées de l’annulation des cours dans les écoles et les universités à la fermeture de ce service dans certaines villes, en passant par la réduction du nombre des usagers. Cela a impacté négativement les recettes des opérateurs du secteur.
Il était donc normal d’accorder un appui à cette catégorie d’opérateurs dans le but de faire face aux difficultés financières et au maintien de l’emploi, a indiqué le ministre délégué. Dans ce cadre, son département leur a fourni 50% des aides scolaires qu’accorde le Fonds d’accompagnement du transport urbain et inter-villes comme des avances en attendant la réception des statistiques des étudiants et des élèves qui ont bénéficié de ce service fin 2020.

Des mesures fiscales trop timides pour amorcer une véritable relance !

§    LE PLF A CERTES UNE VOLONTÉ AFFICHÉE D’ACCOMPAGNER LES CHANTIERS DE LA RELANCE MAIS NE MET PAS LES MOYENS, NOTAMMENT SUR LE VOLET FISCAL.

§    ENCOURAGEMENT ET ACCOMPAGNEMENT DE L’INVESTISSEMENT ;

§    AMÉLIORATION DES RÉGIMES D’IMPOSITION DES PETITS CONTRIBUABLES ;

§    LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE ; CLARIFICATION DE CERTAINES DISPOSITIONS FISCALES ET AMÉLIORATION DES RELATIONS ENTRE LE CONTRIBUABLE ET L’ADMINISTRATION FISCALE, LES CINQ AXES QUI GUIDENT LA FISCALITÉ DE 2021.

L’objectif est très ambitieux, mais les moyens pas à sa mesure ! Amorcer la relance de l’économie marocaine et neutraliser progressivement les répercussions de la pandémie est l’un des grands axes du projet de Loi de finances 2021, si ce n’est l’axe prioritaire de tout le texte. Mais, en face, la batterie de mesures fiscales, qui a été proposée dans le cadre du projet de Loi de finances 2021 (PLF2021) – certes avec une volonté claire d’accompagner les chantiers de la relance – a des airs de déjà vu, manquant d’inventivité et de signaux forts pour permettre une relance vigoureuse chez les entreprises et les ménages, et partant un retour de dynamique créatrice de valeur et d’emplois.

Cinq axes constituent la trame de fond de ce texte selon sa note de présentation, publiée le 18 octobre. En effet, les propositions de mesures fiscales à insérer dans le projet de Loi de finances 2021 s’articulent autour de l’encouragement et l’accompagnement de l’investissement ; l’amélioration des régimes d’imposition des petits contribuables ; la lutte contre la fraude fiscale ; la clarification de certaines dispositions fiscales et l’amélioration des relations entre le contribuable et l’administration fiscale.

Dans le détail, parmi les mesures phares de ce projet figure l’institution d’une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus au titre d’un seul exercice (2021). Cette contribution, qui s’inscrit dans le cadre des efforts de mobilisation de ressources en faveur des populations démunies et de renforcement de la solidarité sociale, concernera notamment les sociétés soumises à l’IS à l’exclusion des sociétés exonérées de l’impôt sur les sociétés de manière permanente, des sociétés exerçant leurs activités dans les zones d’accélération industrielle et des sociétés de services bénéficiant du régime fiscal prévu pour CFC. Il s’agit également des personnes physiques soumises à l’IR au titre des revenus, de source marocaine, professionnels, agricoles et fonciers, ainsi qu’au titre des revenus salariaux et revenus assimilés.

Une autre mesure qui sera très bien accueillie par la communauté des affaires est relative à la lutte contre la fraude aux factures. Pour limiter les effets néfastes de la facturation fictive, il est proposé aussi dans le PLF 2021 de compléter les dispositions de l’article 146 du CGI afin de préciser que lorsque l’administration constate l’émission d’une facture par ou au nom d’un fournisseur qui ne satisfait pas aux obligations de déclaration et de paiement prévues par le CGI et l’inexistence d’une activité effective, la déduction correspondante à cette facture n’est pas admise.

Afin d’encourager l’embauche des jeunes sans emploi par toutes les entreprises, quelle que soit la date de leur création, il est proposé d’instituer une mesure prévoyant d’exonérer de l’IR pendant 24 mois, les salaires versés aux personnes âgées de 30 ans au plus lors de leur premier recrutement, à condition que leur contrat de travail soit à durée indéterminée.
Les mesures proposées dans le cadre du PLF2021 consistent également en l’augmentation ou la réduction des droits d’importation sur certains produits. Il s’agit ainsi de la réduction de la quotité d’importation de 40 à 2,5 % sur la cyclosérine, un antibiotique antituberculeux utilisé dans le traitement des différentes formes de tuberculose. En l’absence d’une production locale de ces produits, et dans le but de maintenir un prix de vente adéquat, il est proposé de réduire ce tarif. Le projet propose une baisse des droits d’importation applicable aux pneumatiques (autobus, camions, tracteurs routiers, véhicules et engins agricoles, engins de génie civil) de 40% à 17,5% même pour ceux montés sur jante. En revanche, il est proposé dans ce texte l’augmentation de la quotité du droit d’importation applicable à la fibre destinée au rembourrage de 2,5% à 17,5%, du fait que l’application d’un droit de douane de 2,5% sur le produit fini de polyester discontinue constitue une entrave au développement de la production nationale et réduit sa compétitivité.

Pour les cartouches Toner, une proposition porte sur l’augmentation des droits de douane de 2,5% à 17,5% pour améliorer la compétitivité de l’industrie nationale de recyclage et production des cartouches, qui est une activité prometteuse.
Il s’agit aussi de l’augmentation de la quotité du droit d’importation applicable à certains produits finis de tissus d’ameublement de 17,5% à 40% pour protéger la production nationale contre les importations massives.

En vue de soutenir le secteur des transports, de la manutention industrielle et améliorer la sécurité routière, il est proposé de maintenir le droit d’importation au taux de 40% sur les pneumatiques des véhicules de tourisme ainsi que des motocycles et des bicyclettes. Une augmentation est également prévue de la quotité du droit d’importation applicable aux produits du chocolat et des préparations alimentaires contenant du cacao de 17,5% à 40%, pour renforcer la compétitivité de la branche nationale de production de chocolat et des préparations alimentaires contenant du cacao.

Il faut dire que toutes ces mesures restent peu capables de créer l’environnement adjuvant à même d’amorcer une véritable reprise et un début de convalescence de l’économie et de ses opérateurs notamment les plus fragiles. Ils sont très en deçà de ce qui a été proposé et défendu par les opérateurs économiques. Il y a quelques semaines, la CGEM a présenté une série de mesures fiscales dignes d’accompagner les chantiers de la relance et réussir la rentrée économique.

Pour préserver le tissu productif, la Confédération patronale avait proposé de maintenir la commande publique au moins au même niveau que l’année 2020, dans sa version initiale, pour assurer la dynamique et la relance économique, avec une quote-part de 35 à 40% au profit des TPME. Il a été aussi proposé d’inclure dans l’article 155 du décret n°2-12-349 du 20 mars 2013 relatif à la préférence nationale, les marchés de fournitures au même titre que les marchés de travaux et des études avec une majoration limitée à 15% des montants des entreprises étrangères aux fins de comparaison et élargir son application aux EEP. La CGEM a également appelé de définir un seuil de préférence régionale, surtout pour les toutes petites entreprises, accélérer la réforme du PPP pour rehausser le niveau de la commande publique et des investissements au profit des entreprises, et exiger pour les attributaires étrangers des clauses de sous-traitance et d’intégration locale d’au moins 50%, poursuivre la baisse de l’IS pour le secteur industriel orienté export, entamer la baisse progressive du taux d’IS pour atteindre 25% à l’horizon 2025 conformément aux recommandations des assises, et supprimer dès 2021 la cotisation minimale et rallonger le délai de report des déficits d’exploitation à 6 ans pour les exercices 2020 et 2021.

En plus, les opérateurs économiques ont proposé d’accorder une amnistie totale des charges sociales aux entreprises qui souhaitent régulariser leur situation antérieure à 2021 avec la CNSS et qui souhaitent intégrer le secteur formel ; supprimer les droits de douane sur les intrants destinés à intégrer les chaînes de production nationale pour assurer l’équité avec les produits finis importés des zones de libre-échange, sans pour autant impacter les matières premières produites localement et réduire les charges sociales à travers des mécanismes novateurs de financement de la sécurité sociale (notamment Taxe à l’importation et TIC de compétitivité qui seront assises sur l’acte de consommer en allégeant les coûts de production).
Côté préservation des emplois, il a été proposé d’alléger le coût fiscal pour aider à la préservation de l’emploi à travers l’exonération d’IR au profit des salariés mis au chômage partiel à hauteur de 10 000,00 DH par mois, et repenser les filets sociaux, principalement l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE) sur le plan de son financement (intégration de l’Etat dans les contributions), simplifier les procédures de sa liquidation et revoir son étendue (bénéficiaires et durée).

Cela dit, c’est au volet de la dynamisation de la demande que le PLF n’a apporté aucune mesure de fond. La CGEM avait proposé, pour soutenir la demande, la baisse du taux de TVA de certains produits et services générant du butoir et/ou souffrant de l’informel. De même que la prorogation à fin 2021 de l’exonération et la réduction des droits d’enregistrement sur acquisitions de logements. Aussi, la prise en charge par l’Etat d’une indemnité de chômage pendant au moins 6 mois pour les salariés mis totalement au chômage n’a pas semblé prioritaire pour l’Exécutif, ainsi que la déduction des frais de scolarité du calcul de l’impôt sur le revenu dans la limite de 1 000 DH par mois par enfant à charge scolarisé dans le privé.


Alléger la pression sur les trésoreries des entreprises fragilisées par la crise

Pour reconstituer les fonds propres et soutenir la trésorerie des entreprises, la CGEM avait proposé de :

  • Supprimer l’application des droits d’enregistrement aux opérations de financement de l’entreprise par comptes courants et prêts interentreprises.
  • Encourager les opérations de restructuration des entreprises à travers une réduction des droits d’enregistrement à 0,5% sur les fusions, les scissions et les apports partiels d’actifs et améliorer les dispositifs existants.
  • Accorder aux entreprises qui opèrent une augmentation de capital en numéraire un crédit d’impôt de 20% du montant de l’augmentation dans la limite de 10 milliards de DH, à imputer sur l’IS de 2021 et les 3 exercices suivants, avec l’engagement de préserver au moins 80% des emplois pendant 5 ans.
  • Accélérer le remboursement du crédit de TVA et des excédents d’acomptes restituables légalement (PPFR) en dotant la ligne budgétaire prévue à cet effet des enveloppes nécessaires.
  • Réaménager les modalités de liquidation de l’IS : liquidation des acomptes d’IS sur la base du résultat fiscal hors éléments exceptionnels, et suppression de la RAS/PPRF pour les personnes morales soumises à l’IS,
  • Accélérer la réforme de la TVA: Réaménagement des taux et suppression du butoir ; généralisation du remboursement du crédit de TVA lié au butoir ; redéfinition du champ d’application de la TVA pour inclure certains produits avec droit à déduction.

Tests Covid-19 : Retrait d’autorisation pour cinq laboratoires d’analyses médicales

  • LE NOMBRE DE LABORATOIRES AUTORISÉS À EFFECTUER LES TESTS COVID-19 EST PASSÉ DE 10 EN MARS À 30 ACTUELLEMENT.
  • LA CONFORMITÉ AUX NORMES DU CAHIER DES CHARGES EST CONTRÔLÉE PAR L’INSTITUT NATIONAL DE L’HYGIÈNE ET LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ.
  • CINQ LABORATOIRES À RABAT, FÈS ET EL JADIDA ONT ÉTÉ ÉPINGLÉS.

ls sont cinq laboratoires d’analyses médicales, implantés à Fès, Rabat et El Jadida, qui se sont vu retirer l’autorisation pour la réalisation du diagnostic Covid 19 par qRTpCR(technique de biologie moléculaire). Le retrait a été décidé suite au contrôle, prévu par le cahier des charges, effectué par la commission composée des membres de l’Institut national de l’hygiène et le ministère de la santé. Cette décision a refroidi plusieurs biologistes du secteur qui estiment «que le risque est grand, parce que nous devons, pour réaliser ces tests, investir en moyenne 1 million de dirhams pour l’aménagement des espaces, l’achat de l’équipement et le recrutement de personnel supplémentaire qualifié pour ce type d’analyses». Pour les professionnels, le retrait de l’autorisation tombe mal, car pour l’instant, «face à l’évolution de la situation épidémiologique, nous avons besoin d’un plus grand nombre de laboratoires pour faire face à la demande en tests».

Aujourd’hui, on compte trente laboratoires autorisés dans tout le pays sur la base du cahier des charges établi par le ministère de tutelle qui définit les exigences pour la réalisation du diagnostic Covid 19 par qRTpCR. Ainsi, selon le cahier des charges, explique le docteur Zineb Zniber, présidente du Conseil des pharmaciens biologistes, «tout laboratoire qui veut rejoindre ce réseau doit avant tout disposer d’un espace suffisant pour mettre en place 3 salles techniques distinctes dédiées à l’analyse et séparées du reste du laboratoire. Il lui faudra acquérir le matériel de la plateforme PCR, les réactifs et les consommables. Ensuite, faire une demande auprès du ministère de la santé. Après contrôle de toutes ces normes, le ministère délivre l’autorisation». Cette dernière n’est pas définitive, puisqu’elle peut être retirée suite à un contrôle régulier de la commission. Il est à noter qu’au tout début de la pandémie, les laboratoires sont tenus d’effectuer les prélèvements uniquement dans leurs locaux et ne devaient pas facturer les tests, donc les faire gratuitement, dans la mesure où les réactifs leur étaient fournis par le ministère. Par ailleurs, plusieurs laboratoires, pour répondre à la demande, ont dû aménager des chapiteaux spécifiques, après autorisation des autorités locales, pour l’accueil des patients.

Le 27 septembre dernier, une nouvelle circulaire a introduit quelques changements. Ce texte a officialisé, explique Zineb Zniber, l’externalisation des prélèvements sous certaines conditions, d’inclure les tests sérologiques, de réaliser les tests pour les cas suspects et contacts et également pour les étudiants, pour les entreprises et les voyageurs. Ils sont même autorisés à faire des prélèvements à domicile pour les personnes malades et âgées. Aussi, la nouvelle circulaire a autorisé les extensions des laboratoires afin de garantir les meilleures conditions pour la réalisation des tests.

Le prix du test ne figure toujours pas dans la Nomenclature des actes de biologie médicale

Globalement, selon le conseil des pharmaciens biologistes, ce sont 25 000 tests qui sont réalisés par jour dans le public et le secteur privé. Toutefois, il est à noter que le plus grand nombre de tests est effectué dans le public. Pour les laboratoires privés, on se contente de dire que «les chiffres varient selon l’implantation et le nombre de laboratoires dans une ville». Et certains laboratoires précisent que la «Covid représente aujourd’hui 90% de notre activité». Toutefois, ils ne manquent pas de préciser que «l’activité des laboratoires a baissé depuis le mois de mars, car les citoyens craignant d’être contaminés par le virus, n’ont pas fait beaucoup de consultations et donc pas d’analyses et d’examens parallèles. Aujourd’hui, en dépit de la demande qui existe, nous n’avons pas de visibilité sur l’impact Covid sur notre chiffre d’affaires. De plus, l’amortissement de l’investissement réalisé se fera sur trois à quatre années».

Les tests sont globalement facturés à 700 DH par les laboratoires contre 500 DH dans le secteur hospitalier et semi-public, notamment, à l’hôpital Cheikh Khalifa et l’Institut Pasteur. Selon les biologistes, «le différentiel de 200 DH est justifié par les charges du laboratoire en particulier l’achat des réactifs. Ces derniers, il faut le souligner, sont mis à la disposition des hôpitaux à un prix moins cher dans le cadre des achats en appel d’offres». Il est à préciser que les laboratoires pratiquent des prix négociés entre 450 et 500 DH au profit des entreprises et autres structures souhaitant effectuer des tests à l’ensemble du personnel.

Pour l’heure, explique Dr. Zineb Zniber, «les prix pratiqués actuellement sont de l’ordre de 680 DH pour la PCR et de 300 DH pour les tests sérologiques, mais ces prix ne sont pas encore officiels, car ils ne sont pas inscrits à la nomenclature des actes de biologie médicale. Notons que cette nomenclature date de 2006 et gagnerait à être révisée»

BAM: Le crédit bancaire en hausse de 5,2% à fin septembre

Le crédit bancaire a affiché une croissance, en glissement annuel, de 5,2% en septembre, après  4,9% durant le mois d’août, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

S’agissant du crédit au secteur non financier, il s’est accru de 5,3% en septembre, après 5,7% un mois auparavant, relève BAM dans une note sur ses indicateurs clés des statistiques monétaires de septembre 2020.

L’évolution du crédit au secteur non financier reflète une progression des prêts aux sociétés non financières privées de 7,6% après 8,6% et un accroissement des crédits aux ménages de 2,5%, soit quasiment la même évolution que le mois précédent, précise la même source.

Par objet économique, les crédits de trésorerie alloués au secteur non financier ont enregistré une hausse de 9,7% contre 12,3% et ceux à l’équipement de 3,4% après 3%.

S’agissant des concours immobiliers, ils se sont accrus de 1,6%, soit la même progression annuelle que le mois précédent, fait observer BAM, ajoutant que les crédits à la consommation ont, en revanche, accusé une baisse de 2,1%.

En glissement mensuel, le crédit bancaire a enregistré une progression de 1%. Cette évolution recouvre une hausse des crédits immobiliers et des prêts à la consommation respectivement de 0,3% et de 0,2%, ainsi qu’une baisse de 0,3% tant des facilités de trésorerie que des concours à l’équipement.

Dégradation de Fitch : Quel impact sur le Maroc ?

Prochaine sortie internationale, intérêt à taux variable, négociation avec le FMI…

Il y a quelques jours, l’agence internationale de notation Fitch avait dégradé la note du Maroc qui est passée de BBB- à BB+. Le pays perd du coup son «Investment grade». Cela faisait des mois que les responsables marocains craignaient un tel scénario. Les observateurs s’accordent pourtant à dire que le Royaume est parvenu à limiter jusqu’ici l’impact dévastateur de la pandémie de Covid-19 sur ses équilibres financiers.

Une bonne gestion qui a permis au Maroc de conserver son «Investment grade» et négocier ainsi sa dernière sortie sur le marché international avec moins de pression. Si les analystes de Fitch ont expliqué cette révision à la baisse par «le grave impact de la pandémie de coronavirus sur l’économie marocaine, ainsi que sur les finances publiques et extérieures», tout n’est cependant pas perdu pour le Maroc. Car il va falloir attendre les chiffres définitifs sur l’impact de la pandémie sur les ressources publiques et la reprise économique attendue pour l’année prochaine, même si Fitch a basé sa décision concernant la notation du pays sur respectivement «la baisse des recettes budgétaires et la contraction du PIB (produit intérieur brut) conjuguées à une augmentation mécanique de la dette publique sans oublier l’impact sur le compte courant» en raison de la baisse des recettes en devises. De même, le gouvernement compte sur l’utilisation de nouveaux moyens de financement ainsi que la privatisation pour stabiliser la dette à court et moyen termes.

Quoi qu’il en soit, les prochains moins seront décisifs pour comprendre l’impact de cette dégradation sur le pays. Si une nouvelle sortie internationale est d’ores et déjà programmée au cours du prochain exercice budgétaire, rien n’indique que cette sortie aura lieu durant la première moitié de l’année 2021, ce qui laisse une marge de manœuvre pour les responsables. De même, certains pays comme le Japon, même en perdant leur note triple A, étaient parvenus à négocier des prêts avec des taux encore plus bas que des pays conservant la note AAA. L’autre potentiel de la décision de Fitch pourrait concerner les prêts déjà contractés à des taux variables.

Cela dit, plusieurs sources affirment que cette catégorie de prêts représente encore un pourcentage «limité» dans la structure de la dette publique marocaine. Enfin, le Maroc doit négocier avec le FMI (Fonds monétaire international) une nouvelle facilité financière pour les prochaines années. Et pour cause. L’actuelle ligne de précaution et de liquidité (LPL) arrive à échéance à la fin de l’année en cours. Pour rappel, le Maroc avait procédé par précaution, au début de la pandémie, à un tirage sur la totalité de la LPL, soit trois milliards de dollars. Les responsables avaient obtenu auparavant une promesse que ce tirage n’entraverait pas la négociation d’un autre accord avec ce même FMI.

Alors que le Maroc cherche depuis plusieurs années à obtenir une ligne de crédit modulable au lieu et à la place de la classique LPL, les négociations avec l’institution de Bretton Woods risquent d’être un peu plus rudes que prévu à moins que la partie marocaine n’ait encore quelques «biscuits» secrets dans sa poche en cas de besoin…

PLF 2021

Le projet de loi de Finances pour l’année budgétaire 2021 actuellement discuté au Parlement table sur une croissance économique autour de 4,8% pour le prochain exercice. Il s’agit d’une prévision basée sur un ensemble d’hypothèses portant sur l’environnement national et international. Selon les responsables gouvernementaux et compte tenu des efforts à déployer en matière de la rationalisation des dépenses et des mesures engagées pour disposer de ressources additionnelles, dans le cadre de la poursuite du processus de privatisation, des mécanismes innovants et de la gestion dynamique du patrimoine de l’Etat, le déficit du Trésor sera ramené à 6,5% du PIB contre 7,5% en 2020. Ces prévisions plutôt optimistes n’ont pas suffi pour convaincre les analystes de Fitch. Pour ces derniers, le déficit budgétaire s’établira à 7,9% du PIB en 2020, et 6,5% en 2021, contre 4,1% (hors recettes de privatisation) en 2019. Pour ce qui est des prévisions de croissance, la contraction économique pourra atteindre 6,5%.

Le FMI dans les parages

Les moyens de relancer l’économie nationale ont été au menu des discussions entre le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, et une délégation du Fonds monétaire international (FMI). Cette rencontre tenue par visioconférence a été l’occasion d’échanger les points de vue essentiellement sur les moyens de relancer l’économie, le rôle de la Chambre des représentants dans l’élaboration et la mise en œuvre de diverses réformes et les innovations les plus marquantes apportées par le projet de loi de Finances 2021, indique un communiqué de la Chambre des représentants. Saluant les mesures entreprises par le Maroc en vue de faire face à la pandémie, le chef de mission du FMI Roberto Cardarelli a indiqué que la ligne de précaution et de liquidité mise à la disposition du Royaume a permis de renforcer les capacités de l’économie marocaine à absorber les crises et limiter les répercussions négatives de la pandémie, de même qu’elle a confirmé la volonté du FMI d’accompagner l’économie nationale dans la prochaine étape.

Agriculture : Les prémices d’un bon cru s’annoncent

La tutelle table sur une hausse de production des différentes filières

L’agriculture marocaine continue d’afficher une résilience. Les prévisions établies au titre de l’actuelle campagne démontrent la résistance du secteur à une conjoncture doublement difficile aussi bien sur le plan sanitaire que climatique. La récolte de cette année devrait s’inscrire en consolidation. L’ensemble des filières verront leur production en amélioration par rapport à la campagne passée. Une confirmation faite par Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, lors de son oral, mardi 27 octobre, à la Chambre des conseillers. Les indicateurs dressés, lors de cette séance, confirment la bonne orientation du secteur et sa capacité d’adaptation aux aléas conjoncturels.

Et pour preuve : les agriculteurs ont réussi à maintenir la cadence de production en dépit du contexte difficile. «La valeur ajoutée de 4 filières agricoles, en l’occurrence les agrumes, les olives, le lait et l’aviculture correspond à celle de 33 millions de quintaux de céréales. Chaque année l’agriculture marocaine gagne, grâce à ces 4 filiales, un additionnel de 8 milliards de dirhams comparé à la situation avant l’entrée en vigueur du Plan Maroc Vert», indique le ministre. Ces acquis seront renforcés davantage dans le cadre du plan «Génération Green». La nouvelle feuille de route du secteur consolidera les attributs économiques et sociaux de l’agriculture marocaine. L’enjeu étant d’insuffler une nouvelle dynamique en termes de productivité, de compétitivité, de création d’emploi et d’amélioration des conditions des agriculteurs.

Plus de 1,6 million de quintaux de semences disponibles

A l’instar de chaque début de campagne, la tutelle n’a ménagé aucun effort pour garantir aux agriculteurs un bon déroulement de la saison agricole. Pour cette année, le ministère déclare avoir mobilisé 1,6 million de quintaux de semences au niveau de la société nationale Sonacos et 100.000 au niveau des opérateurs privés. Aziz Akhannouch a dans ce sens rappelé que l’État met en place un régime de commercialisation incitatif favorisant la collecte de la production nationale à des prix rémunérateurs au profit des producteurs. Le soutien de l’État va de 175 dirhams le quintal pour le blé tendre jusqu’à 325 dirhams le quintal pour l’orge. Le soutien pour le blé dur est de 200 dirhams le quintal. Il est à noter que le ministère a procédé au titre de la campagne précédente à la distribution de 6,2 millions de quintaux d’orge au profit d’un million d’éleveurs. A partir du mois prochain, la tutelle procédera à la programmation d’environ 1,3 million de quintaux supplémentaires sachant que 474.000 quintaux d’aliments composés ont été d’ores et déjà mis à la disposition des éleveurs de bétail.

Céréales d’automne : Près de 5 millions d’hectares programmés

En fonction de l’évolution des conditions climatiques, la tutelle procédera à la mise en œuvre d’un programme d’accroissement des céréales d’automne. La superficie concernée oscille entre 42.000 et 50.000 hectares. Il est à noter qu’une superficie d’environ 4,9 millions d’hectares de céréales d’automne est programmée, dont près de la moitié est réservée au blé tendre, contre 21% pour le blé dur et 33% pour l’orge. La superficie consacrée aux cultures fourragères s’élève pour sa part à 507.000 hectares. La superficie des cultures sucrières sera comprise entre 58.000 et 69.000 hectares et ce en fonction des disponibilités des eaux de barrages dans les régions. Pour ce qui est des légumes d’automne, la superficie qui leur a été consacrée est estimée à 105.000 hectares.

Un bon rendement des filières agricoles

Le département de l’agriculture s’attend dans ce sens à une reprise de la production des agrumes. Une dynamique tirée par la hausse de la production des nouvelles plantations introduites dans le cadre du Plan Maroc Vert. La performance attendue est estimée à 29%. De même, la production des olives devrait afficher une croissance à deux chiffres. La hausse prévue serait de 14% comparé à la campagne précédente. Se référant au ministre, cette prévision tient compte de l’impact positif des précipitations en avril et mai derniers. Les conditions climatiques auront également un impact positif sur la filière phoenicicole. Un record de production est attendu. Elle devrait ainsi croître de 4%. Un rendement également porté par le programme de plantation d’un 1 million de palmiers dattiers. Un dispositif qui démontre la pertinence de la diversification des productions qui se veut l’une des principales composantes du Plan Maroc Vert.

Les exportations des légumes sur un trend haussier

Les prévisions à l’export sont également prometteuses. Entre le 1er septembre au 21 octobre, le Maroc a exporté environ 15.600 tonnes d’agrumes. Les expéditions de légumes ont atteint sur la même période un volume de 82.902 tonnes, en amélioration de 24% par rapport à une année plus tôt. En termes de perspectives, le département de l’agriculture anticipe une hausse de 10% du volume des exportations des produits agroalimentaires comparé à la saison 2019-2020. La précédente campagne a permis au secteur de réaliser un chiffre d’affaires à l’export de 39,5 milliards de dirhams, en amélioration de 8% par rapport à 2018 et de 130% par rapport à 2010.

Mohamed Melehi, figure de proue de l’art contemporain marocain, est mort

Le peintre est décédé mercredi 28 octobre à Paris des suites du Covid-19.

Frondeur né et indécrottable optimiste, le peintre marocain Mohamed Melehi fut de tous les combats artistiques. Boulimique, il cumulait récemment une exposition à Dubaï avec un projet de mobilier urbain à Agadir, sur la côte marocaine. Pour ses amis, son appétit de vie était sans limites. La mort l’a pourtant rattrapé mercredi 28 octobre à l’âge de 84 ans, à l’hôpital Ambroise-Paré, à Paris, où il avait été admis en soins intensifs suite à une infection liée au Covid-19.

Carrière hors norme que celle de cet artiste, né en 1936 à Asilah (nord-ouest du Maroc) dans une famille bourgeoise traditionnelle et qui s’est épanoui au contact des avant-gardes italienne et américaine. « Une vie bâtie comme un roman », résumait le critique marocain Jamal Boushaba, en 2016, dans le magazine TelQuel.

Mohamed Melehi a 17 ans lorsqu’il s’inscrit en 1953 aux Beaux-Arts de Tétouan. A une cinquantaine de kilomètres de là, à Tanger, les trublions de la Beat Generation américaine ont pris leurs quartiers. Mohamed Melehi y côtoie l’écrivain Paul Bowles et l’artiste Brion Gysin, autour desquels gravitent de nombreux créateurs marocains.

A leur contact, il comprend qu’il doit élargir ses horizons. De 1955 à 1964, une suite de bourses lui permet de sillonner l’Europe et l’Amérique. Etudiant aux Beaux-Arts de Séville, puis en résidence à Madrid, il s’émancipe de la figuration académique en découvrant l’art informel et gestuel. A Rome, il s’initie à la Dolce Vita et l’avant-garde italienne, alors incarnée notamment par Alberto Burri.

La figure de l’onde

En 1961, le jeune homme s’envole pour les Etats-Unis où il devient maître-assistant à l’école d’art de Minneapolis avant de faire plusieurs séjours à New York. Une révélation ! Il y découvre de nouvelles techniques mais aussi une nouvelle esthétique, celle de l’art optique. Abandonnant sa palette noire pour des couleurs franches, il intègre dès lors dans ses tableaux la figure de l’onde, qui deviendra sa signature.

Dans le bouillon artistique de Big Apple, Mohamed Melehi ne passe pas inaperçu. En 1963, il figure dans l’exposition historique « Formalists » à la galerie d’art moderne de Washington et, la même année, dans « Hard Edge and Geometric Painting » au MoMA de New York.

Revenu en 1964 au Maroc, Mohamed Melehi enseigne à l’école des Beaux-Arts de Casablanca, dirigée depuis peu par l’artiste Farid Belkahia. Mohamed Chebâa, rencontré à Rome quelques années plus tôt, les y rejoint. Les trois hommes élaborent un manifeste dont ils exposeront les principes lors d’une exposition qui fera date en 1969 place Jemaa-El-Fna, à Marrakech. Les trois hommes ont fait leurs gammes à l’étranger. S’ils sont revenus au bercail, ce n’est pas pour transmettre un académisme remâché occidental, ni participer au discours officiel d’une jeune nation en construction.

Leur idée ? Inventer une voie médiane en réhabilitant la figure de l’artisan et les formes vernaculaires. « Melehi est dans une alter-abstraction, une abstraction non alignée pour reprendre le vocabulaire géopolitique de l’époque, avec un visage résolument décoratif dans le sillage du Bauhaus », analyse Michel Gauthier, conservateur au Centre Pompidou et auteur d’une monographie sur l’artiste aux éditions Skira.

Pour le marchand Hicham Daoudi, Melehi était « un enchanteur qui savait parler de la modernité américaine comme de la place de l’art africano-berbère, en prônant le dialogue tout en reconnaissant les différences ». Comme ses comparses, il voulait un art à la portée de tous et inscrit dans la société. Il a ainsi contribué aux grands projets d’urbanisme imaginés au Maroc par les architectes Abdeslam Faraoui et Patrice de Mazières.

Généreux, l’artiste voulait aussi défendre la cause de ses confrères, par le biais notamment de sa brève maison d’éditions Shoof. En 1971, avec les poètes Mostafa Nissaboury et Tahar Ben Jelloun, il fonde la revue d’art et de littérature Intégral, « une aventure collective menée avec des bouts de chandelles, à une époque où les artistes prenaient leurs destins en mains pour raconter leur histoire », rappelle Meryem Sebti, directrice de la revue d’art Diptyk.

En 1978, Mohamed Melehi devient la locomotive du Moussem d’Asilah, un festival culturel international cofondé avec un autre enfant de la ville, Mohamed Benaïssa. « Melehi savait fédérer les énergies », salue l’historien d’art et curateur marocain Brahim Alaoui, rappelant « qu’en quelques années il avait transformé un village de pêcheurs en capitale culturelle et musée à ciel ouvert ».

The pandemic may be leading to fewer babies in rich countries

And perhaps more in poor ones

When kampala went into covid-19 lockdown, singletons in the Ugandan capital were looking for “lockdown partners”, says Allan Creed, who works in digital marketing. He and his friends couldn’t get to their local shops to buy contraceptives. Mr Creed has been relying on free condoms doled out by the United Nations Population Fund (unfpa) via a local motorbike ride-hailing app called SafeBoda. But three of his friends now have unplanned pregnancies in the midst of their university degrees. “We were not moving, we were not working, nothing was happening, so you had a lot of time on your hands,” the 26-year-old explains.

Meanwhile in wealthy Singapore, where contraception is easy to come by, young people who were already reluctant to start a family before the pandemic are even more so during a global recession. The government is trying to coax people into reproducing with a one-off grant of S$3,000 ($2,200) for having a child in the next two years on top of pre-existing payments and savings schemes. For Keith, even that doesn’t make up for the cost of becoming a father. “I know that me and my wife will have a very good time in the next 30, 40 years without kids,” the 36-year-old says. “Do we want to risk that?”

It is too early, by a few months at least, to be sure what the effect of covid-19 will be on fertility rates. But different patterns seem to be emerging in rich and poor countries. Few women want to have a child in a time of uncertainty. In the rich world many are holding off starting a family or adding to it. But in the poorest places, where women often have less choice in the matter, a baby boom may be in the offing. Governments are already trying to adapt. It is not just Singapore trying to boost birth rates. Japan’s new prime minister, Suga Yoshihide, last week called for health insurance to cover in vitro fertility treatment. Japanese government figures showed an 11% fall in new pregnancies in the three months from May relative to last year.

In poor countries mass displacement is adding to sexual activity. In refugee camps, where people rely on informal work that dried up during lockdowns, transactional sex is expected to rise. When India announced an abrupt lockdown in March millions of urban workers lost their jobs and fled to their home villages across the country, and in Nepal, Bangladesh and beyond. They were reunited with lovers they usually see just a few times a year over public holidays. That could be enough to throw off population forecasts, says Vinit Sharma of the unfpa. “We had not expected so many couples to be together for such a long period of time,” he adds.

More sex doesn’t necessarily mean more babies. But covid-19 has disrupted supply chains for contraception. Poor people rarely buy several months’ worth of contraceptives at once. Even a short break can lead to unwanted pregnancies. Data from health facilities in India show that between December and March the distribution of contraceptive pills and condoms dropped by 15% and 23%, respectively. Insertions of intrauterine devices for long-term birth control also tumbled.

The Guttmacher Institute, a pro-choice think-tank, points out that the strain placed on health-care systems in developing countries by covid-19 is likely to disrupt sexual-health services. It estimates that a fall of 10% in the use of such services in 132 low- and middle-income countries will mean that 50m more women will not get the contraceptives they need this year, leading to 15m unintended pregnancies. It estimates that 28,000 mothers and 170,000 newborns will die, and there will be an extra 3.3m unsafe abortions.

In the rich world, by contrast, women tend to have greater control over family planning. This means that anxiety caused by the pandemic looks likely to cause a sharp decline in birth rates. A survey by the Guttmacher Institute of American women aged 18 to 34 in families earning less than $75,000 found that a third want to get pregnant later or have fewer children because of covid-19 (see chart 1). A paper published by the iza Institute of Labour Economics predicts a 15% drop in America’s monthly births between November and February, 50% larger than the decline following the 2007-09 financial crisis.

Covid-19 threatens to speed up a decades-old trend towards smaller families in rich countries. In Singapore the fertility rate (ie, the number of children that a woman can expect to have during her lifetime) was 1.14 (far below the replacement rate of 2.1), even before the pandemic. When New York City went into lockdown, many people stopped fertility treatment. Some hospitals did not allow partners into delivery rooms. The prospect of going through birth alone put some women off starting a family, according to Brian Levine, founder and director in New York of ccrm Fertility, a network of fertility clinics in America and Canada. “You’re not going to see a bunch of people being born in December and January because [people] were home and bored and having sex,” he says. “They were home and bored and scared.”

Women are worried about catching covid-19 while pregnant, since medics say it is possible to pass the virus on to an unborn child. Others have found themselves taking on a disproportionate share of housework during the lockdown and can’t face looking after a newborn, too. “It’s not people saying they don’t want kids—it’s them saying they can not and should not,” says Karen Benjamin Guzzo at Bowling Green State University in Ohio.

At Planned Parenthood, the country’s largest provider of abortions and reproductive services, the number of medical abortions has gone up. Gillian Dean, who works in obstetrics and gynaecology for the group in New York, says patients are terminating pregnancies they would have continued in other circumstances. “I’ve had patients who are frontline workers, who are the only people in their homes who are employed, and they feel like they need to do everything they can to not step away from the workforce right now,” Dr Dean says.

Evidence from an outbreak in 2015-16 of Zika, a disease that causes birth defects, suggests covid-19 won’t have a uniform impact across the developing world either. In Brazil, a middle-income country where half of all pregnancies are unintended in normal times, the number of births dropped after Zika hit. This is a sign that many women managed to obtain contraception (or illegal abortions). Births fell furthest in the north-east, where the Zika epidemic struck first and hardest, according to research led by Letícia Marteleto at the University of Texas at Austin. This year, with covid-19, it is black women and other minorities in Brazil who find it hardest to access health care, even after taking account of their poverty.

In May Malu Sícoli, a lawyer in São Paulo, Brazil’s largest city, decided to stop trying for a baby until the pandemic subsided. Days later she found out she was already pregnant. Memories of Zika added to her anxiety about having the child. “The first time I went for a prenatal screening I was sick with nerves,” she says. “I was nervous about being on the street, let alone in a medical clinic, a laboratory, a hospital.”

The big question is how long-lasting the impact on birth rates will be. History suggests the decline in birth rates could be rapidly reversed. Those who conceived unplanned babies during the pandemic might have fewer children later in life. Women in rich countries who put off pregnancy might start trying again once the jitters around covid-19 calm down. Fertility fell after the 2003 Severe Acute Respiratory Syndrome (sars) outbreak in Hong Kong and Hurricane Katrina in America (see chart 2), but recovered soon after. The 1918 Spanish flu epidemic also led to a baby bust the next year, but birth rates increased again in 1920. The effect held globally, suggesting it was not just the end of war driving the resurgence. Couples were having the babies they put off.

In New York there are already signs that couples are trying for sprogs once again. Edward Nejat, a fertility doctor at Generation Next Fertility in Manhattan, saw a drastic drop-off in patients in March that he puts down to uncertainty. His practice did not close but 95% of his patients chose not to pursue treatment during the first wave. He is now seeing more patients than before the pandemic. “For most people this was a pause,” he says.

But that might not always be possible. In southern Europe the effects of the last economic crisis are still being felt among a generation that reached adulthood then, who have struggled to find stable jobs or buy homes. For those now in their late 30s, biological clocks are ticking, says Francesca Luppi of Università Cattolica del Sacro Cuore in Milan. Recent research by Ms Luppi found 29% of 18- to 34-year-olds in Spain and 37% in Italy who were planning to have a child in 2020 in January had abandoned those plans by March.

Government policy has a role to play here. Besides trying to tackle the pandemic itself, states can seek to ease the economic hardship that covid-19 has caused. They can also subsidise access to contraception, giving women more control of family planning. And they can craft policies for education and child care that make it easier to start a family.

Disasters, like Tolstoy’s unhappy families, are all disastrous in different ways. Comparing covid-19 to past wars, pandemics or natural catastrophes is only so useful. Never before has the world faced such widespread lockdowns for such a long period of time. While people may be more nervous about having children during a crisis, being thrust indoors and banned from mixing with other households might nonetheless make them want them more, suggests Rachel Snow, head of the population and development branch at the unfpa. “Maybe we’re going to see a new appreciation of family life.” ■

Editor’s note: Some of our covid-19 coverage is free for readers of The Economist Today, our daily newsletter. For more stories and our pandemic tracker, see our hub