La Banque mondiale prévoit une croissance du PIB de 4% en 2021

La persistance de la pandémie et les retards dans la mise en oeuvre des campagnes de vaccination risquent de pénaliser la reprise de l’économie planétaire selon la Banque mondiale. Après une contraction de 4,3% en 2020, le produit intérieur brut à l’échelle du globe devrait rebondir de 4% en 2021 et de 3,8% en 2022 selon un scénario médian.

Le chemin de la reprise économique s’annonce long et périlleux. Selon les dernières prévisions économiques de la Banque mondiale rendues publiques ce mardi 5 janvier, le produit intérieur brut (PIB) planétaire devrait progresser de 4% en 2021 et 3,8% en 2022 selon un scénario médian. Dans une version optimiste avec une vaccination rapide et une propagation limitée du virus, le PIB pourrait bondir de 5% cette année. À l’opposé, dans un scénario noir de poursuite des contaminations et de retard dans les campagnes de vaccination, l’économie globale pourrait ne regagner que 1,6%.

Après une récession vertigineuse en 2020 (-4,3%), l’économie globale reste meurtrie par les effets dévastateurs de la pandémie. Dans leur épais document de 234 pages, les rapporteurs recommandent de mettre le paquet sur le contrôle de la propagation du virus et les campagnes de vaccination.

« Alors que l’économie mondiale semble s’orienter vers une reprise timide, les décideurs sont confrontés à des défis redoutables — qu’il s’agisse de la santé publique, de la gestion de l’endettement, des politiques budgétaires, de l’action des banques centrales ou des réformes structurelles — pour faire en sorte que cette dynamique toujours fragile se confirme et jette les bases d’une croissance solide », a déclaré David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale dans un communiqué.

Les conditions du rebond économique vont en grande partie dépendre de l’efficacité et de la vitesse de vaccination des populations.

 L’accord avec la Chine, un pied de nez à Joe Biden

DÉCRYPTAGE – L’UE refuse d’être entraînée dans la guerre froide entre Pékin et Washington, fragilisant le front face à la République populaire.

La pandémie venue de Wuhan, le défi de la présidence Trump et l’épreuve du Brexit avaient, pensait-on, favorisé une prise de conscience et mis fin à la naïveté européenne vis-à-vis de la Chine. La dernière décision de l’Union européenne (UE) en 2020 pourrait suggérer le contraire.

L’accord de principe sur les investissements signé le 30 décembre entre les Européens et la Chine est d’abord un cadeau politique fait à Pékin. Après sept ans de pourparlers, les responsables européens Ursula von der Leyen et Charles Michel, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont signé avec Xi Jinping, par vidéo conférence, contre un vague engagement de la Chine en matière de développement durable et une assurance de bonne conduite sur le travail forcé, notamment au Xinjiang.

Chambre des représentants : Adoption de deux textes relatifs aux fonctions supérieures et aux chèques

LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS A ADOPTÉ, LUNDI, LE PROJET DE LOI ORGANIQUE N°57.20 RELATIVE À LA NOMINATION AUX FONCTIONS SUPÉRIEURES ET LE PROJET DE LOI N°69.20 SUR LES MESURES EXCEPTIONNELLES RELATIVES AUX AMENDES FISCALES À PAYER POUR RECOUVRER LA FACULTÉ D’ÉMETTRE DES CHÈQUES.

Lors d’une séance plénière, tenue en présence de Mohamed Benchaâboun, ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, le projet de loi organique N°57.20 modifiant et complétant la loi organique N°02.12 relative à la nomination aux fonctions supérieures, en application des dispositions des articles 49 et 92 de la Constitution, a été adopté à la majorité des voix, alors que le projet de loi N°69.20 portant ratification du décret-loi n°2.20.690, édictant des mesures exceptionnelles relatives aux amendes fiscales à payer pour recouvrer la faculté d’émettre des chèques, a recueilli l’unanimité, indique la Chambre des représentants dans un communiqué.

A cette occasion, Benchaâboun a souligné que le projet de loi organique N°57.20 vise à modifier et compléter les listes des établissements et entreprises publics prévues dans les annexes n°1 et n°2 de la loi organique N°02.12, en ajoutant l’Agence nationale des registres, créée en application de la loi N°72.18 relative au système de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social et portant création de cette Agence, à la liste des établissements publics stratégiques dont la nomination de responsables fait objet de délibération en Conseil des ministres, ainsi que l’ajout de la Société nationale de garantie et du financement de l’entreprise, créée aux termes de la loi N°36.20 relative à la transformation de la Caisse centrale de garantie en société anonyme, à la même liste.

L’adoption par la Chambre des représentants du projet de loi N°69.20 portant ratification du décret-loi n°2.20.690 édictant des mesures exceptionnelles relatives aux amendes fiscales à payer pour recouvrer la faculté d’émettre des chèques, intervient après que le gouvernement ait pris le décret-loi précité dans l’intervalle des sessions législatives, et qui, aux termes de l’article 81 de la Constitution, doit être au cours de la session ordinaire suivante du Parlement, soumis à ratification de celui-ci, souligne le communiqué.

Ce texte vise à réduire l’amende fiscale que le titulaire du compte doit payer pour recouvrer la faculté d’émettre des chèques à 0,5% du montant du chèque impayé, faisant l’objet de la première injonction, explique la même source, ajoutant que quant au chèque faisant l’objet de la deuxième injonction, son amende a été ramenée à 1%, et à 1,5% du montant du ou des chèques faisant l’objet de la troisième injonction et des injonctions suivantes.

Ces dispositions seront appliquées jusqu’au 31 mars de cette année, fait-on savoir, précisant que ce délai pourra être prolongé par décret pendant la période de l’état d’urgence sanitaire.

2021, serait-ce vraiment l’année de la relance ?

L’AGRICULTURE, OBJET DE TOUS LES ESPOIRS, L’INDUSTRIE RENVOIE DE BONS SIGNAUX, TANDIS QUE LE COMMERCE ET LES SERVICES VONT NÉCESSITER PLUS DE TEMPS POUR SE REMETTRE, ÉTANT DONNÉ L’AMPLEUR DE LEUR EXPOSITION.

EN 2021, LA DEMANDE INTÉRIEURE DEVRAIT CONTRIBUER AVEC PLUS DE VIGUEUR À LA CROISSANCE, AU MOMENT OÙ LA DEMANDE ADRESSÉE AU MAROC RESTERA EN BERNE SUR FOND DE DIFFICULTÉS CHEZ LES PARTENAIRES CLASSIQUES DU ROYAUME.

Comment sera l’année 2021 ? La question est sur toutes les lèvres et s’invite un peu à toutes les discussions. Les opérateurs économiques du privé et du public et la communauté des affaires, exaspérés du manque de visibilité ayant marqué l’année 2020, veulent des messages de rassurance et de confiance. Certes, le contexte actuel rend toute prévision difficile à établir, en raison de l’incertitude qui règne à la fois aux niveaux international et national découlant de l’évolution de la pandémie, les scénarios de re-confinement en marche dans plusieurs pays, la deuxième vague, et l’éventuelle troisième vague de contagion avec l’annonce de nouvelles souches plus contagieuses dans quelques pays.

Sur le plan macro-économique, les perspectives économiques mondiales, établies par les différents organismes internationaux, notamment le FMI, l’OCDE, la Commission Européenne et la Banque Mondiale prévoient une reprise de la croissance et un rattrapage au niveau de la création de richesse en 2021. L’étendue de cette reprise diffère d’une projection à l’autre. Récemment, l’équipe du FMI a salué les mesures adoptées par Bank Al-Maghrib pour atténuer l’impact de la pandémie sur les marchés financiers et l’économie réelle. Lors de leurs consultations de 2 Maroc, les experts du Fonds monétaire prédisent que le PIB marocain devrait reculer en 2020 dans une fourchette de 7% et ce, en fonction de l’évolution de la pandémie et repartira à la hausse avec +4,5% en 2021. Selon les projections du HCP, compte tenu d’une évolution de 4,9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, le PIB devrait enregistrer une croissance positive de 4,4% cette année après une récession de 5,8% attendue en 2020 (les chiffres définitifs ne sont pas encore prêts). En terme nominal, le Produit Intérieur Brut devrait enregistrer une progression de 5,6%. Cette évolution fait ressortir une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, de 1,2% au lieu de -0,4% en 2020.

De toutes les projections faites par les institutions financières internationales, une moyenne de 3,5 à 4% semble la plus réaliste au vu du contexte actuel et du temps que la reprise nécessitera pour s’installer de manière vigoureuse. C’est ce qui fait dire au Haut commissariat au plan (HCP) que les perspectives présentées dans son budget exploratoire 2021 seront modifiées lors de l’élaboration du budget économique prévisionnel 2021, qui sera publié ce mois, pour tenir compte des évolutions éventuelles que connaîtrait l’environnement économique national et international, ainsi que des actions de politiques économiques retenues dans la Loi de finances 2021.
Par secteur productif, l’agriculture nourrit de grands espoirs chez les opérateurs du primaire. Avec les précipitations d’octobre et décembre, le moral gagne en confiance et la campagne semble prometteuse. A en croire les projections officielles, le secteur primaire devrait connaître une hausse de l’ordre de 9,1% en 2021 au lieu d’une baisse de 5,7% attendue en 2020. Les prévisions pour l’année 2021 sont basées sur la réalisation d’une production moyenne durant la campagne agricole 2020/2021. Pour les activités non agricoles, les performances sont en train de s’améliorer notamment dans le secteur secondaire. Les industries, toutes branches confondues, renvoient de bons signaux. Cette tendance sera consolidée avec les mesures annoncées dans le Plan de relance de l’industrie 2021-2023 récemment rendu public par le ministère du commerce de l’industrie et de l’économie verte et numérique. Aussi, les industriels attendent avec impatience le déploiement des Fonds sectoriels découlant du Fonds stratégique Mohammed VI. La loi sur le Fonds pour l’investissement a été votée, dans le cadre d’un processus législatif fait en un temps record, dans la foulée de la Loi de finances. Par conséquent, des fonds sectoriels vont pouvoir être mis en œuvre. A en croire les prévisions du HCP, les activités du secteur secondaire devraient dégager une valeur ajoutée en légère amélioration de 4,6% en 2021 contre un repli de 7% une année auparavant, profitant du bon comportement des activités minières, des industries chimiques et para-chimiques et agroalimentaires, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure adressée à ces filières. Mais les branches industrielles ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Les industries mécaniques, métallurgiques et électriques devraient continuer à pâtir en 2021 des contre-performances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial. Parallèlement, le secteur du BTP, souffrant toujours des effets négatifs de la crise sanitaire, devrait connaître une légère reprise. Cela dit, selon les professionnels, le bâtiment devrait rester impacté par la crise et sa relance nécessiterait plus de temps et de moyens. Et du côté de l’offre, la baisse des ventes de logements devrait freiner considérablement les investissements des promoteurs immobiliers.

S’agissant du tertiaire, la reprise sera plus lente. En effet, les secteurs du commerce et des services devraient enregistrer une croissance timide ( pas plus de 3% selon le HCP) en 2021 au lieu d’une baisse de 4,5% en 2020 suite à la reprise très lente et graduelle des activités des services marchands, particulièrement celles du tourisme, du transport et du commerce, tirées par la demande intérieure.

En raisonnant par moteurs de la croissance, la croissance économique devrait être soutenue en 2021 par la reprise de la demande intérieure, au moment où la contribution de la demande extérieure à la croissance resterait négative. La demande intérieure serait, ainsi, en hausse de 4,4% après son fléchissement de 4% en 2020, contribuant de 4,8 points à la croissance économique au lieu d’une contribution négative de 4,4 points en 2020.
Néanmoins, la demande intérieure devrait tout de même rester freinée par la perte du pouvoir d’achat générée, elle, par la réduction des emplois et des salaires dans l’ensemble des activités économiques nationales.

Au registre de l’investissement, le manque de visibilité continuera à impacter de manière très soulignée les décisions des investisseurs plus nombreux à temporiser pour concrétiser leurs projets. Selon le HCP, la formation brute de capital, qui a reculé de 8,7% en 2020, devrait connaître une hausse en volume de 6,5% en 2021 et sa contribution à la croissance économique devrait atteindre 1,7 point. Ce qui semble très ambitieux, étant donné le contexte actuel. L’accélération du déploiement des projets dans le cadre du Fonds stratégique pourrait faire redécoller l’investissement en 2021.

S’agissant de la demande extérieure et sur la base d’un redressement modéré des marchés extérieurs et de l’amélioration des perspectives économiques mondiales en 2021, les échanges extérieurs devraient reprendre progressivement leur rythme d’évolution d’avant-crise. De plus, une reprise des transferts des Marocains résidents à l’étranger est attendue cette année après une baisse significative en 2020.


Un jumelage entre la politique monétaire et budgétaire s’avère nécessaire pour dépasser la crise

La nécessité de la mobilisation élargie des instruments des politiques économiques dans l’objectif d’une relance économique poussée renseigne sur les défis que les politiques budgétaire et monétaire sont appelées à surmonter. Selon le HCP, cette relance ne devrait pas être le résultat d’une politique unilatérale de dépense publique croissante, mais aussi le fruit d’une intervention profonde et efficace de la politique monétaire. Un jumelage entre la politique monétaire et budgétaire semble être inéluctable dans la phase de l’après Covid-19. Cette instrumentalisation simultanée des politiques permettrait une consolidation des équilibres macro-économiques et une redynamisation accélérée du tissu entrepreneurial national. A cet effet, la dynamisation des crédits et la facilitation de l’accès au financement contribuerait à soutenir l’activité des entreprises et rattraper progressivement les effets néfastes de la crise. Cette orientation nécessiterait une politique monétaire plus accommandante, visant l’expansion des investissements du tissu entrepreneurial avec un coût séduisant qui peut stimuler par conséquent le recours au financement bancaire. A ce titre, le recours au financement bancaire ne devrait plus représenter une charge lourde pour la trésorerie des entreprises, car cela ne représente pas seulement un frein à l’expansion de leurs investissements mais il génère une sorte de préférence à l’utilisation de fonds propres au lieu d’un financement bancaire coûteux.

Les travaux d’aménagement du port d’Asilah se poursuivent

Le projet permettra une amélioration des conditions d’accès des bateaux de pêche

En dépit de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les travaux avancent au niveau du port d’Asilah. Chapeauté par l’Agence nationale des ports (ANP), ce projet d’aménagement de cette infrastructure portuaire s’inscrit dans le cadre de la redynamisation des zones portuaires au Maroc. Ainsi, toutes les parties prenantes, à leur tête l’ANP, la Direction régionale du détroit et la Direction du port de Tanger, poursuivent leur mobilisation pour la réalisation de l’ensemble de la première phase de ce projet, qui concerne les travaux de dragage du bassin intérieur et du chenal d’accès ainsi que l’enlèvement d’une partie de la digue principale du port d’Asilah. Il s’agit également des travaux de substitution des tétrapodes de la zone du musoir de la digue secondaire par des enrochements et le prolongement de la digue principale. Alors que la deuxième partie du projet consiste en le dragage du chenal d’accès et des bassins au niveau de la zone adjacente du quai de pêche et celle aménagée pour la pêche artisanale. Elle comprend les travaux de dragage et de remblaiement du bassin Sud-Est du port par des remblais d’apport. Il s’agit également de la construction de nouveaux cavaliers de protection des nouveaux terre-pleins dans cette zone portuaire. Ce qui va entraîner une amélioration des conditions d’accès des bateaux de pêche de ce port.

L’augmentation des captures en poissons

Ce projet permettra de donner un nouvel élan au développement socio-économique d’Asilah, dont l’économie locale dépend essentiellement de la pêche et du tourisme balnéaire. Il contribuera à l’augmentation des captures en poissons et l’amélioration des revenus des marins pêcheurs.

Créé en 1992, le port d’Asilah se distingue par sa position géographique au centre-ville et en face des remparts portugais et de la célèbre Tour Kamra. Il héberge une flotté de pêche côtière, qui est composée de trois navires palangriers et huit corailleurs, et celle de pêche artisanale avec 110 canots actifs. Il est actuellement la source de revenu pour 500 marins et fait l’objet de développement de plusieurs autres activités annexes telles que celles de mareyage, de constructions des barques, de transport,… Le port d’Asilah a connu, en 2020, le débarquement d’environ 100 tonnes de poisson, permettant de générer quelque 5 million de dirhams.

90% des débarquements constitués d’espadon

L’espadon représente plus de 90% de l’ensemble des débarquements des produits de la pêche effectué dans ce port. Le quota est limité en 2020 à 97 tonnes de cette espèce de poisson pour la ville d’Asilah. Le reste des débarquements est constitué de poisson blanc et des grands crustacés comme la langouste et le crabe.

Notons qu’Asilah se distingue par sa production du corail, qui a pu attirer un nombre important de professionnels dans le milieu marin. D’ailleurs, cette espèce bénéficie d’une protection internationale et fait l’objet d’un plan d’aménagement du département de la pêche maritime depuis 2005. Le nombre maximum de navires autorisés à la pêche du corail est de 10.

Incompatibilité et cumul d’indemnités : Future bataille au Parlement

La question est au centre des changements des lois électorales attendues dans quelques semaines

Certaines voix partisanes défendent des incompatibilités sur mesure en limitant notamment l’interdiction de cumuler le mandat de maire d’une grande ville avec celui de parlementaire.

Après les retraites, le cumul des indemnités. Une grosse bataille se prépare au Parlement. Les futures lois électorales sont attendues dans les prochaines semaines au Parlement. Le temps commence à presser. Moins de neuf mois au maximum nous séparent des prochaines élections car toutes les instances élues devront être renouvelées avant l’inauguration royale de la session parlementaire le deuxième vendredi du mois d’octobre comme prévu par la Constitution.

Si le gouvernement à travers le ministère de l’intérieur a effectué des progrès concernant plusieurs points, certaines modifications sont loin de faire l’unanimité. L’un des points d’achoppement concerne les incompatibilités entre plusieurs mandats. Certaines voix partisanes défendent des incompatibilités sur mesure en limitant notamment l’interdiction de cumuler le mandat de maire d’une grande ville avec celui de parlementaire. Si le consensus n’a pas été facile sur cette question, c’est qu’il existe des considérations pécuniaires. Au cours des dernières années, la polémique avait enflé concernant certains responsables politiques qui «collectionnent» les indemnités mensuelles générées par différents mandats et postes qu’ils occupent dans les instances constitutionnelles ou élues. C’est pour cette raison que le débat risque d’être vif au Parlement sur la question des incompatibilités et de cumul des mandats et indemnités en l’absence d’un consensus élargi. En attendant, le ministère de l’intérieur a pu se mettre d’accord avec les partis politiques sur un ensemble de points dans les futurs textes électoraux. C’est en tout cas ce qu’avait révélé le premier secrétaire du parti de l’Union socialiste des forces populaires (majorité gouvernementale).

Driss Lachguar avait affirmé dans son discours au cours de la dernière session de la commission administrative (conseil national) que les consultations entre le chef de gouvernement, le ministère de l’intérieur et les partis ont abouti à certaines décisions, notamment l’amendement des lois organiques sur les communes, la Chambre des conseillers, la Chambre des représentants ainsi que le code électoral. Parmi les changements annoncés, il y a l’organisation des élections communales, régionales et législatives le même jour. La même source a révélé l’élargissement des cas d’incompatibilité sans donner plus de détails. Parmi les annonces, il y a également la simplification des procédures de mise à jour de ces listes en se basant sur les services de l’état civil et le vote des résidents étrangers sous réserve de réciprocité avec leur pays d’origine. Reste à savoir si le Parlement validera tous les changements ou si, au contraire, des amendements seront apportés sous l’hémicycle. Le débat parlementaire s’annonce en tout cas houleux.

Cas en vigueur

L’article 14 de la loi organique relative à la Chambre des représentants et l’article 32 de la loi organique relative à l’organisation et la conduite des travaux du gouvernement et au statut de ses membres stipulent que le mandat de députation est incompatible avec le poste de ministre dans le gouvernement.

L’incompatibilité s’applique également à la présidence d’une région. En effet, l’article 13 de la loi organique relative à la Chambre des représentants dispose que «le mandat de membre de la Chambre des représentants est incompatible avec la présidence d’un Conseil de région. « La loi n°1.15.83 du 7 juillet 2015, en application de la loi organique n°11.14 relative aux régions, prévoit également la même incompatibilité (article 17).

Cumul

En 2017, une proposition de loi avait été déposée à la Chambre des représentants. Le texte a été élaboré par le groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Cette dernière vise à mettre un terme au cumul des indemnités pour les élus assumant plusieurs mandats et donc plus de salaires à la fois. Concrètement, le cumul des différentes rémunérations pour chacune des fonctions assumées par un élu devient prohibé.

Ce n’est pas tout. Les institutions constitutionnelles ainsi que les établissements et administrations publics sont également concernés. Autrement, différentes catégories d’élus et d’agents administratifs seront assujetties aux dispositions de la proposition de loi. Dans les détails, ladite loi propose «de mettre un terme au cumul des salaires et indemnités pour les fonctions assumées au sein des différentes instances élues quel que soit leur degré ou dans le cadre des institutions prévues par la Constitution ainsi que les administrations et établissements publics».

Investissements publics : les modalités de déploiement sous la loupe

Les budgets, alloués aux programmes prioritaires, doivent être déployés selon une approche régionale. Les dépenses d’investissement des établissements publics devront accuser une hausse de 13% .

La continuité des projets, financés par le Budget de l’État sont en tête de liste des préoccupations de l’ensemble des départements ministériels à l’entame de cette année 2021. Plusieurs conditions ont été fixées en vue de l’obtention du concours budgétaire de l’État, des établissements publics et des collectivités territoriales. Au sommet des exigences se trouvent «la création de l’emploi, l’impact sur la résorption des inégalités spatiales, ainsi que la lutte contre l’impact économique de la Covid-19». La répartition des dotations, qui seront injectées durant l’année 2021, devrait atteindre 85 MMDH pour l’État, 81 MMDH pour les établissements publics et enfin 18 MMDH qui sont incluses dans les budgets des collectivités territoriales.

L’apport du Fonds Mohammed VI pour l’investissement sera, quant à lui, crucial dans l’optique d’assurer soit le démarrage soit la continuité des projets qui connaissent des difficultés. Il faut dire que les dotations, qui seront déployées par les entreprises publiques, devront connaître une hausse de 13% en 2021, ce qui représente plus de 35% du total des investissements publics. La feuille de route de l’Exécutif a pris en compte la baisse des recettes fiscales des collectivités territoriales. «Les dotations, prévues pour les quatre catégories des collectivités territoriales, doivent renforcer les efforts déployés par le gouvernement pour la mise en œuvre des lois organiques relatives aux régions, préfectures, provinces et aux communes, spécialement celles relatives aux ressources financières supplémentaires», indique l’argumentaire de l’Exécutif. À noter que la moyenne d’exécution des dépenses publiques a connu une nette évolution durant les trois dernières années, et qui atteint actuellement plus de 77%.

Une forte orientation régionale

La principale équation à résoudre se rapporte à l’amélioration de la contribution des régions au PIB. Le diagnostic, qui a été réalisé, montre que plusieurs projets en cours devront élargir le cercle toujours réduit des régions qui contribuent le plus dans l’économie du pays. La carte des projets pour l’année 2021 a été instaurée selon une logique «de réorganisation des priorités des dépenses, en vue d’avoir des marges budgétaires qui permettront de financer les projets, dont les études ont démontré qu’ils ont un impact direct sur la création de l’emploi et la mise à niveau de la production locale», précise la feuille de route du gouvernement. Les principales mesures qui seront mises en œuvre concernent, quant à elles, le pilotage des opérations d’investissement, ainsi que «la mise en place des modalités communes en vue de faciliter le pilotage centrale des investissements, de même que le cadre légal qui régit cet aspect sera renforcé», indique la même source. Pour les grands projets, un seul mode sera adopté pour l’ensemble des chantiers, avec une approche des risques qui sera également renforcée. Jusqu’à présent, les projets phares qui seront soumis aux nouvelles modalités de gestion ont été identifiés, en vue de respecter les délais de leur réalisation. À noter qu’en dépit d’une forte concentration régionale, le foncier, mobilisé pour l’investissement, cible les secteurs qui ont été touchés par la crise. La crise engendrée par la pandémie de la Covid-19 devra, de son côté, renforcer la convergence des actions des CRI avec la Direction des domaines relevant de l’Exécutif dans l’optique de capitaliser sur les avantages octroyés aux régions dans le domaine de l’investissement.

Un nouveau système pour optimiser les coûts

La mise en œuvre des procédures de dématérialisation des documents comptables de l’Etat représente un enjeu majeur pour l’optimisation des coûts et des délais. Pour les partenaires de l’Etat, le passage à ce nouveau stade de la dématérialisation serait synonyme d’une visibilité suffisante sur le déroulement de l’ensemble du processus, notamment les informations fiables et disponibles en temps réel. À noter que le portal des marchés publics, qui est mis sous le contrôle de la TGR forme la base de données qui propose des outils de consolidation des informations pour les ordonnateurs, de même que le portail devra à terme servir de base à la mise en place d’un observatoire national de la gestion de la commande publique. Pour l’État, les nouvelles mesures restent un vecteur de transparence de la commande publique, sans oublier la mise en œuvre des principes régissant la gouvernance des services publics.

HACA : un cycle de rencontres avec les opérateurs audiovisuels privés

La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) organise, du 5 au 26 janvier, un cycle de rencontres entre le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) et l’ensemble des opérateurs audiovisuels privés pour renforcer et ré-impulser la dynamique d’échanges et de réflexion conjointe entre l’instance de régulation et les responsables des radios et télévisions privées. Ces rencontres permettront d’aborder plusieurs questions dont notamment l’évaluation de la situation générale du paysage audiovisuel national dans le contexte de la crise induite par la pandémie de la Covid-19 qui a affecté le secteur de la communication audiovisuelle à l’instar de nombreux autres secteurs de l’économie nationale, indique un communiqué de la HACA.

Il s’agit en outre d’aborder la vision et les projections des opérateurs en matière d’adaptation aux grandes mutations professionnelles et économiques résultant du développement du numérique, ou encore les défis à relever pour promouvoir l’interaction avec les différentes tranches du public des radios et télévisions en termes de couverture territoriale, de qualité des programmes et d’information de proximité, ajoute la HACA.

Le CSCA rencontrera également dans le même esprit, à une date ultérieure, les responsables du service public de l’audiovisuel.

165 médicaments désormais remboursables par l’AMO

165 nouveaux médicaments viennent d’être intégrés dans le guide des médicaments remboursables au titre de l’assurance maladie obligatoire de base. Une bonne nouvelle pour les Marocains, particulièrement ceux atteints de maladies chroniques.

Bonne nouvelle pour les Marocains, particulièrement ceux atteints de maladies chroniques. Sur proposition de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), le ministre de la Santé a publié un arrêté ministériel portant intégration de 165 nouveaux médicaments dans le guide des médicaments remboursables, et ce, à partir de sa parution au Bulletin officiel. Sur cette liste, 70 médicaments entrent dans la prise en charge des affections de longue durée aux différents stades de leur évolution comme le cancer, dont le coût de traitement constitue un frein d’accès aux assurés, l’hypertension artérielle (HTA), le diabète, le rhumatisme psoriasique et l’hépatite B et C ainsi que la dépression.

Autre bonne nouvelle, des classes thérapeutiques concernant la fertilité sont également incluses dans cette liste. Une consécration pour les associations qui ont lutté pendant des années contre les coûts exorbitants de certains médicaments et traitement contre l’infertilité. D’ailleurs, une conférence sera organisée le jeudi 7 janvier 2021, pour mettre en lumière cette avancée majeure en faveur des couples infertiles. Une conférence organisée par la Société marocaine de médecine de reproduction et de médecine foetale et qui connaîtra la participation de représentants du ministère de la Santé et de l’ANAM.

Couverture médicale

Par ailleurs, d’autres produits alternatifs pour la prise en charge de certaines pathologies fréquentes comme les anti-thrombotiques, les antibiotiques, les antidiabétiques et les anti-glaucomateux, et le traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive font partie de cette liste additive, permettant ainsi une prise en charge optimale des patients souffrant de ces pathologies.

«Consciente de l’importance primordiale de remboursabilité des médicaments pour faciliter l’accès au traitement au profit des assurés dans le cadre de l’AMO, l’ANAM, depuis 2006 jusqu’à la publication de l’arrêté ministériel susmentionné, a inclus 4.668 médicaments remboursables, dont 3.015 médicaments génériques -soit 67%-, tels qu’ils figurent sur le GMR consultable sur le site web de l’ANAM www.anam.ma», souligne l’agence dans un communiqué.

L’intégration de ces 165 médicaments dans le guide des médicaments remboursables au titre de l’assurance maladie obligatoire de base s’inscrit pleinement dans la stratégie 2020-2024 de l’ANAM. «Les pouvoirs publics dans leur ensemble portent une attention particulière sur la part des ménages dans les dépenses de la santé.

Si la couverture médicale de base a permis une prise en charge importante des dépenses de santé, en moyenne, pour l’ensemble de la population, cette dernière représente encore 50,7% des dépenses globales de santé», avait déclaré l’ANAM, en janvier 2020, lors de la présentation de sa nouvelle stratégie.

Le port illégal d’armes blanches prend une ampleur considérable

L’ALERTE DE MOHAMED ABDENNABAOUI

Les affaires judiciaires relatives au port illégal d’armes blanches augmentent chaque année de 16,5% en moyenne. De seulement 20.000 en 2012, elles sont passées en 2019 à plus de 50.000. Le chef du parquet, Mohamed Abdennabaoui, appelle les procureurs du Royaume à faire preuve de plus de fermeté dans la gestion de ce crime.

Crise économique et sociale oblige, la criminalité poursuit sa flambée dans le Royaume. Parmi les aspects les plus graves de cette hausse de la criminalité, il y a le port d’armes blanches qui ne cesse d’augmenter à une vitesse vertigineuse dans la société marocaine. Le chef du parquet, Mohamed Abdennabaoui, vient de révéler, à travers une circulaire adressée début janvier 2021 aux procureurs du Roi et procureurs généraux du Roi, les dernières statistiques concernant l’ampleur de ce phénomène qui menace la sécurité et l’ordre publics dans le pays.

Ainsi, environ 15.000 affaires judiciaires touchant au port illégal d’armes blanches ont été traitées dans les différents tribunaux du Royaume au titre de l’année 2019. Plus de 16.000 personnes sont poursuivies dans le cadre de ces affaires, contre seulement 10.000 personnes en 2018. Et l’année 2020 ne va pas déroger à la nouvelle réalité sécuritaire.

Actes d’agression

Selon le rapport publié par le chef du ministère public, le port illégal d’armes blanches augmente chaque année en moyenne de 16,5%. Entre 2012 et 2019, le nombre d’affaires est passé de 20.000 à 50.000. Un chiffre impressionnant qui renvoie au malaise social profond vécu par les Marocains et leur incapacité de joindre les deux bouts surtout dans le contexte actuel de la crise sanitaire qui a plongé l’économie nationale dans une crise visiblement insurmontable.

Pour tenter d’affronter le problème pour au moins freiner sa progression, le chef du ministère public incite dans sa circulaire les procureurs du Royaume à faire preuve de plus de fermeté dans la gestion de ces affaires. Notamment en lançant des poursuites judiciaires contre toute personne dont l’implication aura été prouvée, mais aussi en ouvrant des enquêtes contre ceux, filmés ou photographiés, portant une arme sans motif légitime ou qui l’utilisent dans le cadre d’actes d’agression.

Les procureurs sont désormais priés de prendre les décisions adéquates en fonction des conditions de chaque affaire, notamment la taille de l’arme utilisée, l’importance des dommages subis ainsi que l’état dans lequel se trouvait l’auteur de l’infraction (sous emprise de l’alcool et de substances illicites).

Fait nouveau: les procureurs sont autorisés à élargir les recherches et les enquêtes aux fabricants et aux commerçants des armes blanches. Une manière pour le parquet de verrouiller les circuits commerciaux illégaux par lesquels se vendent ces armes.

VERS UNE RENATIONALISATION DE LA SAMIR

Échec retentissant de la vente de la raffinerie de mohammedia à des investisseurs étrangers

La renationalisation de la Samir refait politiquement surface. Face à l’échec des pourparlers avec les investisseurs étrangers pour une éventuelle reprise de la célèbre raffinerie de Mohammedia, plusieurs partis politiques et centrales syndicales sont montés au créneau pour pousser l’Etat à renationaliser cet ancien fleuron pétrolier national. Les groupes parlementaires de l’USFP, du PPS et du PAM ont présenté, début janvier 2021, un projet de loi visant à la reprise de la Samir par l’Etat marocain.

Un projet politique auquel adhèrent les plus grandes centrales syndicales comme l’UMT et la CDT. L’adhésion des ces centrales syndicales émane de leur constat de l’échec du processus de vente de la raffinerie aux investisseurs étrangers. Un processus qui a commencé il y a cinq ans, mais qui, à chaque fois, trébuche sur le prix de cette reprise.

Le dernier épisode en date dans ce processus inachevé: la désignation en juin 2020 de la banque d’affaires CFG pour accompagner le syndic judiciaire et les banques créancières dans l’opération de vente. Or, six mois plus tard, la démarche de vente ne semble pas encore aboutir.

Et pour cause, des désaccords profonds surgissent souvent sur la valeur de la raffinerie, son lourd passif financier, ses problèmes judiciaires et l’état industriel désastreux dans lequel se trouvent les installations pétrolières. Du coup, aucun investisseur ne juge bon de s’aventurer dans un projet embourbé dans les difficultés et les problèmes judiciaires interminables.

L’actionnaire de référence de la raffinerie, le richissime homme d’affaires saoudo-éthiopien, Cheikh Mohamed Hussein Amoudi, fuit toujours ses responsabilités et refuse de participer à une solution au problème de la Samir. Pire, il accuse même l’Etat marocain d’avoir précipité la chute de la Samir.

L’Etat est certes en partie responsable de la situation actuelle de la seule raffinerie nationale, mais ce qui est sûr, c’est que son propriétaire saoudien et ses collaborateurs, dont l’ancien DG de la société, Jamal Ba Amer, ont été pour beaucoup dans la faillite de l’entreprise.

L’État marocain est appelé à se mobiliser pour sauver un ancien fleuron qui devrait normalement constituer l’épine dorsale de la stratégie pétrolière publique pour sauvegarder l’indépendance énergétique du pays.