PROXIMO REVUE DE PRESSE DU 22 Janvier 2021

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DES PERSPECTIVES FAVORABLES POUR LA CAMPAGNE AGRICOLE EN 2021 : LA PERFORMANCE ECONOMIQUE SE REDRESSE

Le secteur tertiaire pâtit de la contre-performance du secteur touristique. Les arrivées ont fléchi de 78,9% à fin novembre. A cela s’ajoute le léger recul de l’activité de postes et télécommunications (-3% au 3ème trimestre).

Une relance économique confortée par les prémices d’une bonne campagne agricole. C’est le titre phare qu’attribue la Direction des études et prévisions financières (DEPF) à sa première note de conjoncture de l’année 2021. «Il y a lieu de souligner que les précipitations importantes observées lors des mois de décembre et janvier présagent de perspectives favorables pour la campagne agricole, renforçant directement et indirectement la dynamique attendue de l’activité économique en 2021», peut-on lire du texte introductif de la note de conjoncture. Et de poursuivre que «ces perspectives seront, également, soutenues par le déploiement prévu du vaccin qui devrait permettre, conjointement avec l’opérationnalisation du plan de relance économique, de restaurer progressivement la confiance des consommateurs et des investisseurs». La DEPF observe dans son analyse une bonne posture de la plupart des baromètres conjoncturels. Une performance qui confirme le redressement graduel de l’activité économique nationale, notamment dans les secteurs du BTP, de l’énergie électrique ainsi que certaines branches du secteur industriel. «Toutefois, ce dynamisme favorable enregistré lors des derniers mois s’avère insuffisant pour éponger les retombées négatives de la crise sanitaire sur la croissance économique, comme il ressort de la situation des comptes nationaux relatifs au troisième trimestre 2020», estiment les analystes de la DEPF. Retour sur les principales tendances ayant marqué les derniers mois de l’année 2020.

Une tendance sectorielle plutôt positive

Au niveau sectoriel, l’activité du secteur de la pêche a affiché une évolution favorable au troisième trimestre de l’année. On relève dans ce sens une hausse de 7,7% au 3ème quart de l’année. Pour ce qui est du secteur secondaire, le redressement est porté par le secteur des mines. La production des phosphates s’est en effet améliorée de 5,5% à fin novembre. Il en est de même pour le BTP. La baisse des ventes de ciment s’est atténuée au quatrième trimestre revenant à -1,3% après un repli de 3,7% au trimestre précédent. Pour ce qui est du secteur industriel, il s’est inscrit en ligne avec l’amélioration du taux d’utilisation des capacités de production (TUC). Il s’est établi à 71% aux mois d’octobre et novembre après 55,7% au deuxième trimestre 2020.

De même, les exportations ont repris vers la fin de l’année. La DEPF note dans ce sens une hausse de 20,3% des ventes des dérivés de phosphates et de 8,8% de celles de l’automobile. En revanche le secteur tertiaire pâtit de la contre-performance du secteur touristique. Les arrivées ont fléchi de 78,9% à fin novembre. A cela s’ajoute le léger recul de l’activité de postes et télécommunications (-3% au 3ème trimestre) au moment où le secteur des transports a affiché une évolution mitigée sur ladite période.

Les transferts des MRE résilients

Pour ce qui est de la demande intérieure, la DEPF relève dans son analyse que le pouvoir d’achat des ménages a été impacté par la crise sanitaire et les conditions climatiques difficiles. L’économie marocaine a perdu au troisième trimestre 2020, 581.000 postes d’emplois. De même, les crédits à la consommation ont baissé de 3,3% au onzième mois de l’année. «Cette contre-performance a, toutefois, été atténuée par la résilience des transferts des MRE et par les transferts monétaires octroyés par le Fonds Covid-19 en faveur des ménages touchés, ainsi que par la maîtrise de l’inflation», relève-t-on de la DEPF.
En effet, les transferts des Marocains du Monde se sont consolidés de 3,9% à fin novembre. De même, l’inflation a été maîtrisée à 0,7% à fin novembre. Pour ce qui est de l’investissement, l’effort s’est inscrit en baisse. La DEPF indique dans ce sens que ce ralentissement s’inscrit en phase avec la persistance du recul des importations en bien d’équipement et de l’investissement budgétaire. On relève respectivement des baisses de -16,6% et de 4,1% à fin novembre.

Le déficit commercial nettement atténué

En ce qui concerne les échanges commerciaux, la baisse cumulée des exportations a été moins importante que celle des importations. Ceci s’est traduit par une atténuation du déficit commercial de 26% ainsi qu’une amélioration du taux de couverture de 5 points à fin novembre. Ceci incorpore une baisse de près de 16% des importations et de 8,4% de exportations. Par ailleurs les transferts des MRE ont affiché une progression de 4% sur ladite période. Pour ce qui est des avoirs officiels de réserve, la DEPF fait ressortir une couverture de 7 mois et 4 jours d’importations de biens et services. Pour ce qui est du déficit budgétaire, la DEPF souligne qu’il ne s’éloigne pas de l’objectif initial fixé dans le cadre de la loi de Finances rectificative.

Une dynamique favorable des crédits bancaires

S’agissant du financement de l’économie, la DEPF note une dynamique favorable de l’encours des crédits bancaires à fin novembre. Cette évolution tient compte de l’importance des crédits «Damane» garantis par l’État. «Les crédits bancaires maintiennent, à fin novembre 2020, leur taux de progression de l’année précédente (+5,2%), incorporant l’accélération de la croissance des crédits au secteur financier (+9% après +6,5%) et la décélération de celle des crédits au secteur non financier (+4,7% après +5%), dont ceux aux ménages (+2,7% après +4,6%) et ceux aux sociétés non financières privées (+6% après +6,6%)», peut-on lire de la note de la DEPF. En ce qui concerne le marché boursier, les principaux indices, en l’occurrence le Masi et le Madex, ont affiché une évolution propice au quatrième trimestre. Chose ayant permis d’atténuer significativement leur repli cumulé depuis le début de l’année.

L’Office des changes accélère ses process digitaux

Objectif : 95% des demandes d’autorisations via la plateforme SMART avant la fin de 2021

Afin de créer un choc de simplification des procédures et vulgariser l’usage du digital pour les utilisateurs, plusieurs projets sont en cours. La période de Covid-19 a poussé un grand nombre d’organisations à s’orienter vers cet outil désormais indispensable. Néanmoins, son utilisation reste limitée et certains services restent méconnus aussi bien des professionnels que des citoyens. Dans ce contexte la CGEM, à travers sa Commission e-gov, a organisé le 20 janvier 2021 en partenariat avec l’Office des changes, un webinaire sur le thème «Les chantiers de digitalisation des services de l’Office des changes». Lors de cette e-conférence, une présentation des différents services en ligne (front-office) mis à la disposition des usagers sur le site de l’Office des changes a été faite.

La signature électronique prévue cette année

Le service Smart compte les demandes d’autorisation et déclarations, un espace requêtes, le bureau d’ordre digital, la dotation touristique supplémentaire (DTS), la déclaration Ex-MRE et le service Doléances. L’objectif pour l’Office est d’assurer un accès à ses plateformes avec le moins de clics possibles. En ce qui concerne Smart autorisation, il s’avère que depuis son lancement en mars 2020, elle constitue un peu plus de 50% des demandes d’autorisations que reçoit l’Office des changes. Ce service a visiblement eu du succès auprès des utilisateurs, notamment lors de la période de Covid-19 et avec l’intégration en cours de toutes les banques dans ce processus.

L’objectif serait d’arriver avant la fin de l’année 2021 à 95% des demandes d’autorisations qui transitent via «Smart». Concernant les personnes qui ne sont pas familiarisées avec le digital et qui ont l’habitude de se déplacer ponctuellement, l’Office garde ses services au niveau de son administration ouverts. On notera aussi que la dématérialisation du traitement a été généralisée en interne et l’intégration de la signature électronique fait partie des projets qui seront mis en place cette année. La finalité serait d’arriver à «zéro papier» sur le plan du traitement des autorisations.

Avec l’intégration de la signature électronique, l’opérateur n’aura plus besoin de se déplacer pour avoir l’autorisation au niveau de l’Office des changes. Il va la recevoir instantanément, une fois signée. Les services de l’Office des changes en ligne se complètent. Ainsi, pour une demande d’autorisation il faut saisir la plateforme Smart autorisation alors que pour une déclaration annuelle il faudrait recourir à Smart déclaration. Pour ce qui est des autres correspondances à envoyer à l’Office des changes, il faut passer par le bureau d’ordre digital. Notons à cet égard que la plateforme Smart est accompagnée par la mise en place d’un centre de contacts dédié aux usagers pour apporter les éléments de réponses sur cette plateforme.

Applications mobiles en préparation

Afin d’accélérer le processus de digitalisation, les services de l’Office des changes vont être étoffés prochainement avec des applications mobiles et web à destination des personnes physiques. Ces solutions permettront à toute personne physique ayant souscrit à ces services de bénéficier d’un suivi des demandes, d’effectuer une demande de dotation touristique directement sans avoir à imprimer des documents, et de recevoir des notifications au cas où il y a consommation de ces dotations.

Dématérialisation et allègement de la charge déclarative

L’Office des changes renforce également ses services de dématérialisation avec ses partenaires institutionnels. Cette approche se traduit par la mise en place du Système de déclaration bancaire (SBD), le Système de gestion de dotations (SGD), et avec son partenariat avec l’ADII. En effet, il y a un canal permanent avec l’Administration de la douane (ADII) et l’Office des changes qui a pour objectif d’assurer un échange quotidien sur toutes les Déclarations uniques de marchandises (DUM). D’ailleurs, cette expérience avec la douane sera dupliquée avec PortNet, à travers un projet qui sera mis en place prochainement.

Quid des décrets d’application de la loi 43-20 ?

Sur le plan juridique, les deux Chambres du Parlement avaient approuvé il y a quelques mois la loi 43-20 relative aux services de confiance des transactions électroniques. Ce texte vient combler les failles de la loi 53-05 relative à l’échange électronique des données numériques. Le nouveau texte permet aux opérateurs et aux utilisateurs de sécuriser leurs données numériques tout en apportant de nouvelles notions sur le plan législatif et pratique (par exemple : le cachet électronique). A cet égard, la CGEM se dit travailler actuellement sur les décrets d’application relative à cette loi, en particulier les plus urgents à mettre en place. D’ailleurs, une réunion avec le chef de gouvernement et les ministres concernés sera bientôt tenue et portera dans son ordre du jour l’accélération de la digitalisation, notamment les décrets d’application en question.

CMI : LES CARTES CONTACTLESS GAGNENT DU TERRAIN

L’activité monétique au Maroc a été fortement impactée par les conséquences de la crise sanitaire qui s’est déclenchée à la mi-mars 2020, accélérant ainsi le changement de comportement des usagers et leur migration vers le contactless.

L’activité monétique a encore de beaux jours devant elle, et ce, malgré ce que peuvent laisser croire les derniers chiffres annuels publiés par le Centre monétique interbancaire (CMI). La crise sanitaire qui s’est déclenchée à la mi-mars 2020, a, certes, eu un impact sur le volume global de l’activité qui était en hausse de 7,8%, durant le 1er trimestre 2020 et puis il a basculé en régression de 7% sur l’année 2020. Et ce, en partie en raison de l’activité des cartes étrangères qui a subi le plus fort impact en lien avec la fermeture des frontières. La baisse, déjà visible durant le 1er trimestre 2020 avec – 4,2%, s’est creusée davantage sur le reste de l’année avec une chute durant les trimestres suivants, affichant un repli de 59,5% sur l’année 2020. Ceci étant, l’usage de la carte bancaire marocaine s’est nettement renforcé en ces temps de crise.

En effet, l’activité domestique des cartes marocaines, s’est montrée assez résiliente au cours de l’année 2020. Les paiements par carte ont totalisé pas moins de 79,7 millions d’opérations pour un montant de 31,7 MMDH, soit en progression de 8,5% en nombre et de 4,1% en montant par rapport à l’année 2019. L’activité du paiement via Internet est également restée sur un trend haussier avec une progression de 25% durant l’année 2020. L’activité des paiements en ligne des cartes marocaines s’est intensifiée de 46,5% en nombre de transactions, en passant en une année de 9,4 millions à 13,8 millions opérations. En montant, l’activité s’est appréciée de 29,7% pour accumuler 5,7 MMDH en 2020, contre 4,4 MMDH en 2019. Il faut dire qu’avec l’instauration de l’état d’urgence et le confinement au mois de mars dernier, les usages ont rapidement évolué vers la vente à distance. «Nous notons comme changement dans les habitudes de paiement un fort intérêt des commerçants pour la vente à distance avec le paiement via Internet ou le paiement sur TPE 3G à la livraison», explique le CMI. Un autre impact, et non des moindre, a été la très forte prise de conscience de l’utilité de l’usage du paiement sans contact qui a fait son entrée dans le marché des moyens de paiement en septembre 2019. Selon le dernier rapport de Bank Al-Maghrib, il n’a représenté à fin décembre 2019 qu’une part de 1,5% en nombre des transactions de paiement domestique et 0,6% en valeur. Les paiements des cartes contactless se sont ensuite accentués au cours de l’année 2020 puisque l’ensemble du microcosme bancaire a vivement encouragé leur utilisation, dans le cadre des gestes barrières recommandés par les organismes de santé.

Pour accompagner davantage ces mesures de prévention et sécuriser l’acte de paiement, le CMI, en partenariat avec ses partenaires bancaires et les différents systèmes de paiement, a relevé le plafond des paiements sans contact, passant de 200 DH à 400 DH. Le rehaussement de ce plafond a été effectif à partir de fin avril 2020. Le CMI recense, depuis, une hausse du taux de nombre de transactions avec ce type de carte à 25% à fin décembre 2020 contre 4,7% en janvier 2020. Le taux des montants réglés en mode contacless a de son côté grimpé à 11,1% contre 1,5% en début d’année. À noter que l’usage de ce nouveau canal a nécessité le remplacement de la carte du client, à sa demande ou lors du renouvellement de sa carte. L’encours des cartes émises par les banques marocaines a, de ce fait, atteint 17,2 millions de cartes en 2020, soit une hausse de 6,3% par rapport à un an auparavant. Un encours qui se compose de 16,8 millions de cartes Paiement et Retrait sous les labels Visa, Mastercard et la marque nationale CMI et Cobadge CMI-Mastercard. «Cette croissance de l’encours est la conséquence d’une progression significative du nombre des cartes Mastercard (+24,6%), d’une progression modérée du nombre des cartes Visa (+4,7%), et d’une légère progression du nombre de cartes CMI et Cobadge CMI-Mastercard (+0,2%) et enfin d’une régression prononcée des cartes privatives (-37,5%) par rapport au 31 décembre 2019», précise le CMI. Au total, les cartes CMI et Cobadge CMI-Mastercard atteignent 3,6 millions à fin décembre dernier.

Par ailleurs, la crise sanitaire a également permis de modifier le comportement des usagers, notamment en termes de retrait de cash. Les Marocains très attachés à l’argent liquide, commencent à s’en défaire progressivement. Les opérations de retraits par cartes marocaines sur les guichets automatiques au Maroc ont au final totalisé en 2020 près de 283,6 millions de transactions pour un montant de 278,3 MMDH, soit en régression de 10,3% en nombre et 2,9% en montant par rapport à l’année 2019. En face, l’extension du réseau GAB a connu un certain ralentissement avec l’installation de seulement 121 nouveaux GAB durant l’année 2020, permettant au réseau d’atteindre 7.734 GAB, soit une extension d’à peine 1,6% par rapport à 2019.

Investissement : Bank of Africa s’allie au chinois CADFund

Bank of Africa vient de conclure un partenariat avec le Fonds de développement Chine-Afrique, confirmant ainsi son rôle économique majeur dans le développement des relations entre les deux parties.

«Il s’agit d’une coopération prometteuse visant à cofinancer l’investissement chinois en Afrique, soit par la mise en place de joint-ventures, soit par le financement bancaire direct en s’appuyant sur le large réseau africain du groupe», explique Bank of Africa, qui vient de sceller un accord avec Fonds de développement Chine-Afrique (CADFund).

À travers ce partenariat, les deux parties s’engagent à capitaliser sur leur maîtrise respective des marchés chinois et africains pour créer de la valeur à leurs clients et partenaires. Il convient de préciser que CADFund dispose d’une capacité de financement de 10 milliards de dollars exclusivement dédiés à l’investissement productif dans le continent. Ce fonds de développement a été créé en juin 2007, et figure parmi les huit mesures annoncées par le gouvernement chinois, lors du sommet de Beijing du Forum sur la coopération Chine-Afrique en 2006, pour mettre en œuvre une coopération pragmatique avec son partenaire continental. À noter que cet accord, dont la cérémonie de signature s’est déroulée par visio-conférence en présence de Othman Benjelloun, président du groupe Bank of Africa, et de Song Lei, président du CADFund, aura également pour objectif de «promouvoir, faciliter et cofinancer les entreprises chinoises souhaitant s’implanter dans la cité Mohammed VI Tanger Tech». La future zone franche, qui s’étend sur 500 hectares, cible essentiellement les entreprises chinoises actives dans les secteurs de l’industrie automobile et aéronautique, les énergies renouvelables, l’industrie du cuir et du textile, les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques, outre l’industrie plastique, l’agro-alimentaire, les industries chimiques et semi-chimiques ainsi que l’industrie des matériaux de construction. Ces entreprises y bénéficieront d’incitations fiscales et des infrastructures de pointe leur permettant d’opérer activement dans cette zone industrielle et d’avoir un accès direct à Tanger Med, avantages qui ont permis d’attirer le fabricant chinois de pales d’éoliennes Aeolon. Ce dernier évoque un investissement de 140 millions de dollars et la création de 2.000 emplois.

UN GRAND SOULAGEMENT POUR LES BANQUES : BANK AL MAGHRIB PROLONGE SON ASSOUPLISSEMENT DES RATIOS DE SOLVABILITE

Excellente nouvelle pour les banques marocaines. En effet, de sources proches de Bank Al Maghrib, on apprend que cette instance de régulation et de contrôle des activités bancaires et para-bancaires au Maroc vient d’apporter une bouffée d’oxygène aux établissements financiers sous sa tutelle.

Aussi, notre vénérable banque centrale a prorogé de 12 mois supplémentaires la dérogation concernant le respect des ratios de solvabilité auxquels sont soumis les établissements de crédit et qui leur avait été accordée en juin 2020 dans le cadre du package monétaire mis en place pour absorber le choc économique causé par la crise du Covid-19 et permettre notamment aux banques de jouer leur rôle crucial de soutien aux entreprises et de financement de l’économie.

Concrètement, il s’agit du maintien jusqu’en juin 2022 (contre juin 2021 initialement) du seuil minimum des deux ratios de solvabilité, de catégorie 1 (dit Core Tier 1) et de catégorie 2 (Core Tier 2) respectivement à 8,5%  et à 11,5% contre 9% et 12% auparavant. L’extension de ce relâchement est loin d’être négligeable sachant que quelques banques marocaines respectaient déjà péniblement ces seuils avant le déclenchement de l’actuelle crise sanitaire. Certaines d’entre elles comme Bank Of Africa – Groupe BMCE Bank et CFG Bank ont même été obligées d’opérer des augmentations de capital non négligeables (la première à hauteur de 4 milliards de dirhams en 2019 soit près de 20% de ses fonds propres consolidées et la deuxième pour dix fois moins en avril 2020 mais soit presque autant que ses fonds propres consolidés avant cette recapitalisation). Pour en mesurer autrement l’impact, pour une banque de la taille d’Attijariwafabank par exemple, dont les actifs pondérés à risque (composés à plus de 85% de risque de crédit) totalisent quelques 378 milliards de dirhams, un porte-à-faux de 0,5% (soit 50 points de base) en matière de respect du ratio de solvabilité de catégorie 1 (pour ne prendre que celui-ci) lui imposerait soit une recapitalisation de 1,9 milliard de dirhams soit une diminution du total des actifs à risque à hauteur de 20 milliards de dirhams. Une telle exigence impliquerait une baisse à due concurrence de ses encours de crédits sur les agents économiques.

Et c’est ce qui s’est passé d’ailleurs en 2018 quand les banques marocaines avaient dû se conformer aux nouvelles exigences de l’IFRS 9 qui ont impacté leurs ratios de solvabilité et qui n’avaient pas pour certaines d’entre elles d’autre choix que freiner la distribution de crédit. Une situation dont avaient pâti essentiellement les PME comme on peut le deviner vu le rapport de force de ces dernières auprès des banques comparativement aux corporates et institutionnels.

Autant dire que la nouvelle « largesse » de Bank Al Maghrib et quoiqu’elle paraisse assez limitée, est des plus bienvenues pour un secteur bancaire qui devra imparablement connaître une hausse des créances en souffrance en 2021 dans le sillage de la dégradation de l’activité économique à cause de la pandémie du Covid-19 et la baisse des revenus des ménages et la rupture du cycle d’exploitation des entreprises qui s’ensuivent. Et qui dit hausse de sinistralité (Bank Al Maghrib elle-même estime le bond anticipé des taux de créances en souffrance de 7.6% en 2019 à 10.8% en 2021 !), dit provisions additionnelles et, in fine, baisse des fonds propres réglementaires.

Rappelons qu’à l’issue de son deuxième Conseil d’Administration de  2020 tenu le 16 juin de la même année, Bank Al Maghrib avait consenti, outre l’assouplissement dérogatoire du seuil des ratios de solvabilité, plusieurs autres mesures monétaires et réglementaires tels la baisse de 50 points de base du taux directeur (ramené ainsi à 1,5%), l’allègement des mesures de calcul du ratio de liquidité (dit LCR) et l’assouplissement temporaire des règles de classification des créances en souffrance pour les établissements de micro-crédit.

LA COOPERATION ALLEMANDE FAIT LE BILAN DE SON ACTION AU MAROC

La KfW et la GIZ renforcent leur soutien au Maroc. Les deux institutions accroissent leur appui au royaume dans ce contexte de pandémie. Les détails.

La coopération allemande renforce son appui au Maroc. L’institution de financement allemande, KfW, a, en effet, alloué un milliard d’euros au Maroc pour faire face aux défis humains, sociaux et économiques dans ce contexte de pandémie. A cette occasion, la coopération allemande a organisé une rencontre de presse pour faire le point sur ces initiatives au Maroc. Notons que le Maroc et l’Allemagne ont signé, le 27 novembre dernier, quatre contrats de prêts au titre d’une aide d’urgence au Maroc pour atténuer les conséquences de l’épidémie de Covid-19 et aussi pour un appui aux réformes du système financier au Maroc. De même, deux contrats de dons sous forme de contribution au Fonds de garantie pour la micro-finance mis en place par le Maroc. La coopération allemande souligne que le montant total de ce soutien financier s’élève à 1,37 milliard d’euros, dont 1 milliard d’euros sous forme de prêts bonifiés et 37 millions d’euros sous forme de dons.

Au sujet des prêts, on apprend que 300 millions d’euros de l’encours accordé au Maroc sont dédiés à la fois à l’appui aux ambitieuses réformes du système financier engagées par le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration (Phase I pour 250 millions d’euros) et au soutien du mécanisme de garantie destiné aux PME mis en œuvre par la Caisse Centrale de Garantie (50 millions d’euros). La coopération allemande fait remarquer que le soutien aux réformes du système financier marocain est un programme pluriannuel (3 phases de 2020 à 2022) qui s’inscrit dans le partenariat spécifique maroco-allemand convenu entre les deux gouvernements fin 2019 et qui vise à encourager des réformes structurantes pour un développement économique durable du Maroc. Markus Faschina, Directeur du Bureau KfW au Maroc, a également fait observer que la KfW soutient d’autres projets dans le royaume.

« Dans le secteur de l’énergie, la coopération allemande, à travers la KfW, a contribué à la réalisation de la centrale solaire mondialement connue de Ouarzazate à hauteur de 40% de son financement. Sur cette base et sur ces acquis, nos deux gouvernements veulent saisir l’opportunité pour répondre aux défis concernant la protection du climat et s’engager dans la décarbonisation de la société, notamment de l’industrie », a-t-il assuré. « Le Maroc veut promouvoir l’hydrogène, et c’est dans ce cadre que l’Allemagne lui a accordé un prêt pour l’aider à développer cette énergie. Il y a aussi des projets qui concernent la mobilité durable », a-t-il poursuivi.

Force est de préciser que la KfW a accordé un prêt de 700 millions d’euros au Maroc sous forme de deux prêts bonifiés, dont 300 millions d’euros en soutien du Fonds et 400 millions d’euros en appui au mécanisme de garantie spécifique à la pandémie mis en œuvre par la CCG. Concernant les dons, 20 millions d’euros ont été alloués en soutien au mécanisme de garantie pour les TPE. Et les 17 millions d’euros restants ont été attribués au titre d’une aide d’urgence Covid-19 appuyant le mécanisme de garantie pour amortir l’impact économique sur les très petites et jeunes entreprises. Pour sa part, Lorenz Petersen, Directeur-résident de la GIZ, a fait que remarquer que l’institution a reçu l’accord du gouvernement allemand pour augmenter son assistance technique de plus 500 millions de DH supplémentaires au profit du Maroc. « Cet accord concerne 7 nouveaux projets ou leur extension particulièrement dans le développement des offres de formation professionnelle en milieu de travail, la promotion des métiers verts et l’efficacité énergétique, et bien d’autres », a-t-il précisé.

VEHICULES ACQUIS A L’ETRANGER : LA DGI LANCE LE PAIEMENT EN LIGNE DES DROITS D’IMMATRICULATION

LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS (DGI) A ENRICHI LE BOUQUET DES TÉLÉSERVICES SIMPL PAR UNE NOUVELLE FONCTIONNALITÉ PERMETTANT DE RÉGLER EN LIGNE LES DROITS D’IMMATRICULATION DES VÉHICULES ACQUIS À L’ÉTRANGER.

Cette fonctionnalité, accessible via le portail internet de la DGI « www.tax.gov.ma« , vient compléter le module en service relatif aux paiements des droits afférents aux opérations sur les véhicules, indique un communiqué de la Direction qui poursuit sa stratégie de digitalisation et d’amélioration des services offerts aux contribuables.

Les attestations de paiement comportent une référence permettant de s’assurer de leur authenticité et de la sincérité des informations qui y figurent à l’aide du service disponible sur le portail de la DGI, précise la même source.

L’ESSENTIEL DE LA NOTE DE CONJONCTURE DE LA DEPF

1. Environnement international :

– L’économie mondiale a connu une sévère récession en 2020 (-3,7% selon la Banque mondiale), à cause des effets néfastes de la Covid-19. La Chine est la seule grande économie à afficher une croissance positive en 2020 (+2,3%).

– En termes de perspectives, le PIB mondial devrait enregistrer une nette reprise en 2021 (+4,3%), soutenu par des mesures de relance monétaire et budgétaire d’envergure et par des campagnes massives de vaccination. Cependant, les perspectives à court terme restent entourées d’incertitudes, liées notamment à l’évolution de la pandémie.

2. Tendances sectorielles :

-Secteur primaire : perspectives favorables pour la campagne agricole 2020/2021 suite aux précipitations abondantes en début d’année et évolution favorable de l’activité du secteur de la pêche (+7,7% au T3-2020).

-Secteur secondaire : poursuite du redressement, porté par les secteurs des mines (production de phosphate : +5,5% à fin novembre), le secteur du BTP (ventes de ciment : -1,3% au T4 après -3,7% au T3) et le secteur industriel, en ligne avec l’amélioration du TUC (71% en octobre et novembre après 55,7% au T2) et la poursuite de la reprise des exportations au cours des deux premiers mois du T4 (dérivés de phosphates : +20,3% ; automobile : +8,8%…).

-Secteur tertiaire : poursuite de la contreperformance du secteur touristique (arrivées : -78,9% à fin novembre) et léger recul de l’activité de poste et télécommunications (-3% au T3), parallèlement à une évolution mitigée du secteur de transport.

3. Ménages et entreprises :

– Pouvoir d’achat des ménages : impacté par la crise sanitaire et par la succession de deux mauvaises années agricoles (perte de 581.000 postes d’emplois au T3 et baisse des crédits à la consommation de 3,3% à fin novembre), mais relativement soulagé par la maîtrise de l’inflation (+0,7% à fin novembre) et par la résilience des transferts des MRE (+3,9% à fin novembre).

– Investissement : ralentissement reflété, notamment, par le recul des importations des biens d’équipement (-16,6% à fin novembre) et de l’investissement budgétaire (-4,1% à fin novembre).

4. Changes extérieurs :

-Atténuation du déficit commercial de 26,2% et amélioration du taux de couverture de 5,1 points à fin novembre, incorporant une baisse des importations (-15,9%) plus importante que celle des exportations (-8,4%).

-Les Avoirs Officiels de Réserve permettent de couvrir 7 mois et 4 jours d’importations de Biens et Services.

5. Finances publiques :

Poursuite du creusement du déficit budgétaire à fin novembre 2020 (+46,1% à 59,2 milliards de dirhams), recouvrant une hausse des dépenses ordinaires de 5% et le repli des recettes de 7,9%, notamment, celles fiscales (-7,3%).

6. Financement de l’Économie :

– Les crédits bancaires maintiennent, à fin novembre 2020, leur taux de progression de l’année précédente (+5,2%), incorporant l’accélération de la croissance des crédits au secteur financier (+9% après +6,5%) et la décélération de celle des crédits au secteur non financier (+4,7% après +5%), dont ceux aux ménages (+2,7% après +4,6%) et ceux aux sociétés non financières privées (+6% après +6,6%).

– Évolution favorable des indices boursiers MASI & MADEX au T4-2020 : hausse trimestrielle de 13% et 13,2% respectivement, atténuant leur repli depuis le début de l’année à -7,3% et -7,4% après -17,9% et -18,2% au terme du troisième trimestre 2020.