REVUE DE PRESSE DU 25/10/2021

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INVESTISSEMENTS ETRANGERS AU MAROC :DES REFORMES LEGALES QUI RENFORCENT L’ATTRACTIVITE

Dans le cadre de l’Exposition universelle Dubaï 2020, le Royaume du Maroc a présenté le dimanche 10 octobre sa nouvelle marque d’investissement et d’export « Morocco Now ». L’objectif de cette initiative lancée par l’Agence marocaine de développement des Investissements et des exportations (AMDIE) est de positionner le pays comme une plateforme économique de premier rang et de renforcer davantage encore son attractivité pour devenir un véritable hub africain et mondial en matière d’investissements étrangers.

Le cabinet de conseils juridiques, Gide Loyrette Nouel, implanté au Maroc depuis 2002, était présent afin de témoigner du dynamisme du pays et dresser le bilan des principales réformes récemment entreprises par le Royaume du Maroc afin d’améliorer le climat des affaires et attirer les investisseurs étrangers.

Au cours de la dernière décennie, les Investissements directs étrangers (IDE) à destination du Maroc n’ont cessé de croître et ont visé des secteurs très variés tels que l’industrie automobile et aéronautique, l’immobilier, le tourisme, l’éducation, les infrastructures, ou encore l’énergie.

Cet accroissement des investissements étrangers au Maroc fait suite aux nombreuses réformes adoptées au cours des dernières années en vue de moderniser le droit des affaires marocain.

Simplification des procédures nécessaires à la constitution de sociétés

La constitution d’une société est la première étape du déploiement par un investisseur étranger de ses activités au Maroc. Jadis, cette étape pouvait s’avérer complexe et chronophage.

La création des Centres Régionaux d’Investissement qui agissent comme « guichets uniques » en lieu et place des multiples interlocuteurs précédemment compétents, ainsi que la récente digitalisation des procédures avec certaines autorités locales ont permis de simplifier cette étape et de réduire significativement le temps nécessaire à la constitution d’une société.

Par ailleurs, la tant attendue loi n°19-20 – publiée au Bulletin officiel en date du 22 juillet 2021 – a consacré une nouvelle forme sociale, la « Société par actions simplifiée » (SAS) plus adaptée aux besoins des investisseurs étrangers désireux de constituer leur véhicule d’investissement au Maroc. La SAS ainsi créée supprime en effet l’ensemble des contraintes juridiques de l’ancienne « société anonyme simplifiée » (forme sociale désormais abrogée) : cette société peut désormais être constituée par un seul actionnaire, personne physique ou morale, aucun capital social minimum n’est imposé s’agissant des actionnaires de la SAS, instauration d’une véritable liberté contractuelle pour l’organisation de la gestion et de la gouvernance de la société, etc.

Assouplissements successifs de la règlementation des changes marocaine

Les divers assouplissements apportés à la règlementation des changes marocaine au cours des dernières années ont permis d’apporter aux investisseurs étrangers tout le confort nécessaire pour la réalisation de leur projet au Maroc.

Ainsi, la règlementation des changes actuellement en vigueur permet à tout investisseur étranger, dès lors qu’il a investi en devises au Maroc et qu’il a déclaré son investissement à l’Office des Changes marocain dans les délais impartis, de bénéficier de la « garantie de libre rapatriement » lui permettant de rapatrier dans son pays d’origine l’intégralité des fruits et produits de son investissement en capital et en compte courant d’actionnaire.

Par ailleurs, les assouplissements successifs du contrôle des changes marocain permettent également à l’investisseur étranger de combiner, pour le financement de son projet au Maroc, le recours à la dette externe locale et internationale. L’Office des changes marocain, très au fait des problématiques juridiques soulevées par les contrats de financement et de sûretés y afférents, consent les autorisations nécessaires – conformément à la règlementation en vigueur – pour permettre de leur donner plein effet.

Un meilleur accès aux financements bancaires locaux

L’un des enjeux rencontrés par les investisseurs étrangers au moment de leur investissement au Maroc est l’accès à des sources de financement locales et notamment des financements bancaires fournis par les grandes banques commerciales de la place.

Sur ce point, les prêteurs marocains ont aligné leurs pratiques avec les standards internationaux, notamment en matière de financements structurés. De plus, l’ouverture du Maroc aux bailleurs de fonds étrangers a permis aux banques locales d’aligner leurs pratiques contractuelles avec celles des bailleurs de fonds internationaux avec lesquels elles interviennent dans le cadre de consortium pour financer des opérations d’envergure.

Par ailleurs, longtemps restée au stade de projet, la réforme sur les sûretés mobilières, censée faciliter le recours à l’emprunt bancaire, a finalement été adoptée en avril 2019. Cette loi a permis notamment une harmonisation du régime des sûretés mobilières, l’officialisation du rôle d’agent des sûretés et le lancement du Registre national des sûretés mobilières en ligne, permettant une opposabilité desdites sûretés aux tiers.

La garantie d’opérer ses activités dans un environnement de pleine concurrence

Un investisseur étranger souhaitant déployer ses activités au Maroc a besoin d’être rassuré sur le fait qu’il pourra opérer dans un environnement de concurrence loyale.

A cet égard, l’adoption de la loi n°103-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence en décembre 2014 ainsi que la mise en place d’un Conseil de la Concurrence, organe pivot du nouveau régime, doté de véritables pouvoirs de décision et de sanction, a permis de rassurer les opérateurs économiques et d’assainir le marché.

Simplification et digitalisation des procédures et formalités administratives

Au cours des dernières années, et davantage encore depuis la survenance de la pandémie de Covid-19, des progrès significatifs ont été faits au Maroc pour faciliter les procédures administratives et les digitaliser. Désormais, de nombreuses démarches peuvent être effectuées en ligne sans avoir à se déplacer : administrations fiscales et douanières, prise de rendez-vous aux greffes du Tribunal de commerce, demandes d’autorisation administrative, etc.

De même, l’adoption de la loi n°55-19 a permis de supprimer l’exigence de la légalisation et certification de signature pour certains documents à soumettre aux administrations.

Représentation équilibrée des hommes et des femmes au sein des organes de gouvernance des sociétés anonymes

De plus en plus d’investisseurs étrangers sont contraints, de par leur politique d’investissement interne, de favoriser les « cibles » satisfaisant certains critères, dont celui d’une représentation des femmes dans leurs organes de gouvernance.

La loi n°19-20 a sur ce point opéré une véritable modernisation du droit des affaires marocain en imposant notamment, via la mise en place de quotas, une représentation équilibrée des hommes et des femmes au sein des organes de gouvernance des sociétés faisant appel public à l’épargne. Il s’agit d’un texte novateur, s’inspirant des meilleures pratiques mondiales de bonne gouvernance et notamment de la loi française Copé-Zimmerman de 2011.

CES FEMMES QUI FONT TOURNER L’USINE AFRICAINE

L’entrepreneuriat féminin africain fait de plus en plus parler de lui, surtout depuis que les études sur le sujet se multiplient, lui créditant le taux le plus élevé au monde, soit 24% des femmes actives. Si celles évoluant dans le domaine de la Tech sont parfois les plus en vue à l’heure du 4.0, les femmes investies dans le domaine industriel ont un impact important. Focus sur quatre profils de haut vol issus d’Afrique du Nord, de l’Ouest du Centre et de l’Est.

Bien avant la pandémie de Covid-19, le développement du secteur industriel s’érigeait déjà en priorité pour les économies africaines, pressées par les Objectifs de développement durables (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030 et l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA). La crise survenue dès mars 2020 en a davantage relevé le niveau d’urgence, en raison des incidences directes de celle-ci sur les chaines d’approvisionnement. Plus que jamais, il est question d’équiper les économies face aux chocs et assurer la prospérité.

Au moment où certains gouvernements se montrent plus stratèges que d’autres, le secteur privé tente de pousser les limites de la transformation depuis plusieurs années sur un continent riche en matières premières, et les femmes africaines ne sont pas en reste. Si ces championnes de l’entrepreneuriat dans le monde -avec 24% des femmes actives- sont généralement plus en vue dans le domaine de Tech à l’heure du 4.0, celles évoluant dans le secteur industriel mènent souvent d’une main de fer de grands projets industriels dans divers domaines. Cette première partie met en lumière deux profils au Nord et à l’Est de l’Afrique.

Lamia Tazi, au cœur de la pharmacopée marocaine

Elle incarne certainement l’un des principaux visages de l’industrie pharmaceutique marocaine. Lamia Tazi est PDG des Laboratoires Sothema, une des mastodontes du secteur fondée en 1976 par son père et spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des produits pharmaceutiques dans plus de 30 pays en Afrique et dans le monde arabe. La jeune femme chapeaute ainsi plusieurs usines dédiés à toutes les formes de génériques non antibiotiques, aux injectables, aux solutés massifs, ainsi qu’aux comprimés, granulés, gélules, et antibiotiques bêta-lactamines. Au total, 350 produits environ alimentent l’ensemble de ses marchés.

Pharmacienne, Lamia Tazi entame son parcours au sein de l’entreprise familiale en 1998. Sa devise : « le travail », comme elle aime à le dire. Cette valeur la placera au centre du développement stratégique de la firme avec plusieurs étapes marquantes comme le lancement en 2013 de West Afric Pharma, la filiale sénégalaise dédiée à l’approvisionnement en médicaments des marchés de la sous-région ouest-africaine.

A travers Sothema, Lamia Tazi est également au cœur du projet d’essais cliniques du vaccin anti-Covid, fruit d’une coopération entre le Maroc et le chinois Sinopharm. En tant que promoteur de l’étude clinique, la firme marocaine en coordonne l’ensemble des phases. A l’occasion, celle qui est depuis fin septembre Vice-présidente générale de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP) ne manque pas d’exprimer sa conviction quant à la possibilité pour le Maroc de se creuser un sillon sur le marché de 40 milliards de dollars qu’est celui des essais cliniques, et devenir une locomotive pour la lutte anti-Covid sur le continent.

Flora Mutahi, l’ambassadrice de l’or vert kényan

Le Kenya est connu pour son industrie des fleurs, mais aussi pour son thé, en tant que premier exportateur et deuxième producteur mondial d’or vert. En tête des entrepreneurs qui font rayonner cette filière : Flora Mutahi, fondatrice et PDG de Melvin Marsh International CO, le leader national de la fabrication et de la distribution de thé aromatisé. Auditeur de formation, elle abandonne rapidement l’idée d’une longue carrière au sein des cabinets internationaux pour se livrer à sa passion pour l’entrepreneuriat. Elle fait un premier essai dans la production de sel avant de trouver sa voie vers le succès dans le thé. Une voie cependant parsemée de défis majeurs dont l’éternel problème de financement.

Ses multiples réalisations et son impact lui ont valu d’être depuis fin mai dernier la première femme élue présidente de l’Alliance du secteur privé kényan (KEPSA) qui rassemble plus de 500 000 membres. Egalement Vice-présidente du Marché commun de l’Afrique orientale et austral (COMESA) qui rassemble 21 pays, Flora Mutahi est un élément clé du dispositif mis en place par le président Uhuru Kenyatta pour notamment promouvoir le Kényan comme destination de choix pour les investissements étrangers.

Kate Fotso, la reine du cacao camerounais

Considérée comme l’une des principales fortunes féminines d’Afrique subsaharienne francophone, Kate Fotso dispose d’un patrimoine personnel estimé à environ 250 millions de dollars selon le magazine Forbes. Veuve d’André Fotso, éminent homme d’affaires camerounais et ex-patron des patrons, Kate est très vite sortie de l’ombre de son époux grâce à Telcar Cocoa, une entreprise qu’elle a fondée il y a une vingtaine d’années, suite à un partenariat avec l’américain Cargill.

Extrêmement discrète se tenant presque toujours à carreau des médias, Kate Fotso dirige pourtant le leader du négoce du cacao au Cameroun, avec 24,6% des parts de marché en 2019-2020, selon les statistiques de l’Office national du cacao et du café (ONCC). Sur la même période, ses usines ont conditionné pour l’export 69 253 tonnes de fèves achetées localement. Plusieurs fois primée pour son engagement entrepreneurial qui revêt une forte dimension sociale notamment auprès des agriculteurs camerounais, Kate Fotso continue de nourrir une forte ambition pour le développement du cacao camerounais.

Aissa Dione, grande prêtresse du textile sénégalais

En réalité, l’influence d’Aissa Dione ne saurait être limitée au Sénégal. Pionnière du tissage industriel du manjak, un tissu emblématique retrouvé au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau, l’entrepreneure a réussi à se frayer un chemin au milieu des plus grands noms du luxe à l’international. Son usine dakaroise qui emploie une centaine de personnes tourne à plein régime et accueille désormais d’autres types d’activités. Car, si le coton est longtemps resté la principale matière première de cette designer, le bois s’est rajouté depuis peu à la liste, pour la fabrication de mobiliers de luxe inspirée de traditions ancestrales ouest-africaines.

FINANCEMENT:OU VA L’ARGENT DES INVESTISSEURS EN 2021?

Alors que les économies africaines règlent leurs montres pour la relance, certains secteurs sont privilégiés par les investisseurs, redéfinissant ainsi la carte sectorielle des investissements à travers le continent.

Du Cap au Caire, de Dakar à Djibouti, la relance économique passe, outre les stratégies bien déroulées, par l’injection des fonds nécessaires au développement des entreprises. C’est une certitude partagée à l’unanimité par tout l’écosystème régional et international. Après une année 2020 qui a plongé le continent dans sa première récession en 25 ans pour un PIB régional de 1,8%, les économies africaines retroussent leurs manches pour le redécollage. La mobilisation des ressources financières devient alors primordiale, le besoin de financement supplémentaire étant évalué à 425 milliards de dollars d’ici 2025 par le Fonds monétaire international (FMI).

De leur côté, les investisseurs scrutent les opportunités les plus potentiellement fructueuses. Depuis le début de l’année 2021, plusieurs annonces ont été faites. Les institutions financières du G7 et leurs partenaires multilatéraux dont la Société financière internationale (IFC), filiale du Groupe de la Banque mondiale, ont annoncé en mai 80 milliards de dollars d’investissements dans le secteur privé africain au cours des cinq prochaines années. Objectif : soutenir la reprise économique et la croissance durable. Outre son engagement aux côtés du G7, l’IFC investira 2 milliards de dollars dans les petites et moyennes entreprises (PME) africaines. L’Agence française de développement (AFD) poursuit quant à elle son engagement de 12 milliards d’euros d’investissements en Afrique initié en 2020 et dont l’enveloppe dédiée aux PME a été bonifiée de 1 milliard d’euros et ainsi portée globalement à 3,5 milliards d’euros. De même, le britannique CDC Group, qui entend désormais articuler son déploiement régional autour des entreprises, a doublé à 1 milliard de dollars ses objectifs d’investissements cette année.

Par ailleurs, les private equities poursuivent également leur développement sur le continent. Pendant les deux premiers mois de l’année, des sources concordantes rapportaient une levée d’environ 850 millions de dollars par divers fonds d’investissement.

La pandémie a propulsé la santé

Sur le plan sectoriel, le rapport 2021 de l’Association africaine de capital investissement et de capital risque (AVCA) qui rassemble les « general partners », les institutions financières et les investisseurs institutionnels opérant sur le continent y compris Proparco (filiale de l’AFD), BpiFrance ou CDC Group, révèle qu’une dizaine de secteurs attise l’appétit de tous les investisseurs au cours des trois prochaines années. Et la santé se démarque particulièrement. Pourtant quatrième secteur attractif pour les investisseurs en 2020, la santé trône désormais parmi leurs centres d’intérêts en Afrique. « Le renforcement du secteur de la santé sur nos marchés n’a jamais été un objectif d’investissement aussi important, car cette industrie continue de jouer un rôle de première ligne dans la réponse de CDC à la pandémie de Covid-19 », explique dans un entretien avec LTA Benson Adenuga, directeur du bureau du Nigeria chez CDC Group.

Avant la pandémie, la montée de la santé parmi les secteurs attractifs pour les investisseurs montrait déjà ses signaux. D’ailleurs, le bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en avait fait un de ses chevaux de bataille, organisant des rencontres avec le secteur privé, afin de booster l’engagement de ce dernier, notamment dans la construction des industries pharmaceutiques et des hôpitaux. L’Union africaine (UA) y a également mis un accent à partir de fin 2017, réussissant notamment à convaincre Aliko Dangote, l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique, de créer la Coalition africaine des entreprises du secteur de la santé (ABCHealth), une organisation destinée à mobiliser le secteur privé. Cependant, la Covid-19 a carrément érigé le développement de la santé en urgence, tellement les lacunes en la matière à travers le continent ont été mises en évidence.

Finance, Tech,… ces bon filons

Les services financiers restent également une priorité pour les investisseurs. « En tant que secteur le plus actif en 2020 attirant la plus grande part des transactions (21%), la finance continue effectivement de dominer les investissements en capital et en capital-risque en Afrique et nous prévoyons que cette tendance restera prédominante au cours des prochaines années », argue Abi Mustapha-Maduakor, directrice générale de l’AVCA, soulignant que les fintechs se sont arrachées 70% des opérations dans ce secteur l’an dernier.

Alors que la pandémie a imposé une accélération de la digitalisation de l’économie, la technologie attise également l’appétit des fonds d’investissement et institutions financières et ce secteur devrait continuer d’être parmi les plus plébiscités au cours des années à venir.

Infrastructures et agriculture, un duo gagnant à l’horizon 2030

Dans une logique long-termiste, les infrastructures représentent un secteur à fort intérêt pour les investisseurs en 2021, selon la patronne de l’AVCA. Ce secteur s’érige même au top des plus attrayants pour les investisseurs publics et privés à l’horizon 2030, selon le dernier baromètre annuel d’Havas Horizons, réalisé en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Un intérêt justifié par la croissance démographique à travers le continent et la pression qui en résultera en zone urbaine, au moment où l’Afrique doit accélérer le rythme de ses réalisations en vue des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU à l’horizon 2030 et de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA). A cela s’ajoute la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) dont l’efficacité dépendra fortement de la disponibilité d’infrastructures, adéquates. Ainsi, la construction des réseaux routiers, des chemins de fer, des ponts, des réseaux d’énergie et numériques ou encore des ouvrages hydrauliques devraient mobiliser les investisseurs au gré du dynamisme des gouvernements.

D’après ce baromètre, l’agriculture est jugée tout aussi crucial, en raison de la croissance démographique et des limites imposées par la perturbation des chaines d’approvisionnement en temps de crise, comme pendant la pandémie de Covid-19. « L’augmentation de la productivité agricole est un levier important pour une croissance inclusive et doit permettre de réduire la dépendance alimentaire ainsi que la vulnérabilité aux perturbations des chaînes d’approvisionnement », expliquent les auteurs de l’étude.

Les autres secteurs prisés

Dans le contexte actuel, les autres secteurs prisés sont les biens de consommation, l’éducation, mais aussi l’hôtellerie, lourdement sinistré par la crise. D’ailleurs, l’engouement manifesté par certains investisseurs sur le marché hôtelier malgré les piètres performances enregistrées depuis 2020 témoigne de leur optimisme face à l’avenir. En septembre dernier encore, un nouveau fonds d’investissement dédié lançait ses activités en Côte d’Ivoire, avec la vocation de couvrir la sous-région ouest-africaine.

Par ailleurs hautement stratégique pour plusieurs économies africaines, le secteur des mines représente une cible non négligeable pour les investisseurs en capital et en capital-risque, en témoignent les travaux de l’AVCA. L’immobilier, quant à lui, n’est pas en reste.

Jusqu’à ce que la croissance économique reprenne sa vitesse de croisière à travers le continent, la question du financement des économies et donc des entreprises restera certainement au centre des débats. D’ailleurs, tous les grands meetings prévus jusqu’à la fin de cette année s’articulent autour de cette thématique. Mais alors que les investisseurs encore trouver de bon filons sur le continent au cours des années à venir, il apparaît clairement que la gestion du risque et les potentielles interventions des gouvernements visant à faciliter les affaires dans un contexte inédit restent autant de facteurs déterminants à l’acte d’investir.

MAROC:LE RESEAU DU TRES CONNECTE ABDOU DIOP, VRP DU ROYAUME

Des VIP sénégalais au Makhzen, en passant par le cercle fermé des riches hommes d’affaires, le patron du cabinet Mazars au Maroc côtoie depuis trente ans les élites du continent.

Au Maroc, Abdou Souleye Diop est incontournable dès lors que l’on s’intéresse à l’économie du pays et aux ambitions de son secteur privé sur le continent. Patron de la branche locale du cabinet d’audit et de conseil français Mazars, également responsable de son développement africain, ce Sénégalais de 51 ans est considéré comme le « Monsieur Afrique » du royaume.

Sans cesse entre deux avions, il parcourt le continent 200 jours par an. Après avoir visité l’exposition universelle de Dubaï, début octobre, il a fait un crochet par la Tanzanie avant de brièvement rentrer au Maroc. Il a ensuite assisté à Istanbul au troisième forum économique et d’affaires Turquie-Afrique, les 21 et 22 octobre. Et il est attendu à Abidjan les 28 et 29 pour l’événement annuel du patronat ivoirien.

ANKARRA EN POLE POSITION SUR LES CHANTIERS DE RECONSTITUTION LYBIENS

Plusieurs groupes internationaux lorgnent un marché estimé à 111 milliards de dollars. Les Turks ont pour le moment une longueur d’avance sur leurs concurrents italiens, chinois et français. Mais l’instabilité politique pourrait rebattre les cartes.

BTP EN AFRIQUE /GEANTS CHINOIS -LA FIN DE L’EXPANSION SANS ENTRAVERS

Les groupes venus de l’empire du Milieu continuent de capter plus d’un tiers des projets sur le continent. Mais leurs bailleurs de fonds se montrent de plus en plus prudents.

Sept des dix principaux groupes mondiaux de BTP sont chinois.