REVUE DE PRESSE DU 21/02/2022

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Financement : Un nouveau guide dédié aux entreprises du Nord

Il constitue un dispositif d’information regroupant les outils, les mécanismes et les offres d’appuis financiers

Le Centre régional d’investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRI-TTA) vient de dévoiler son nouveau guide, permettant de mieux informer l’investisseur sur les différents modes de financement destinés aux entreprises de la région. La particularité de ce guide, qui a été réalisé en partenariat avec Bank Al-Maghrib, Tamwilcom et la CGEM du Nord, réside dans le fait qu’il constitue une première au niveau régional. «Son élaboration est le fruit de convergence de l’idéation et de l’intelligence collective de l’écosystème du CRI-TTA. Ce travail participatif constitue une illustration parfaite de la volonté de notre communauté régionale de faire converger ses efforts en vue d’assurer un accompagnement plus efficace aux investisseurs, aux porteurs de projets, aux auto-entrepreneurs et aux TMPE», fait savoir Jalal Benhayoun, directeur du CRI-TTA.

Fruit d’une collaboration d’un grand nombre de personnes et d’institutions publiques et privées, la mise en place de ce nouveau guide ambitionne de répondre minutieusement aux éventuels besoins de chaque entreprise, quels que soient sa taille et son secteur d’activité. Ce document de 184 pages est, dans sa première édition, «un dispositif d’information, qui regroupe les outils, les mécanismes et les offres d’appuis financiers, afin de mieux éclairer l’entrepreneur sur les différents modes de financement destinés aux entreprises de la région», selon les initiateurs de ce guide.
Comme il a été souligné dans ce nouveau guide, l’élaboration de celui-ci s’assigne comme principaux objectifs de renforcer la communication autour des différents programmes d’appui pour les investisseurs et porteurs de projets et d’assurer le regroupement et la consolidation, dans un seul document, des différents modes de financement existants dans le Nord. Elle est destinée à contribuer à répondre à la problématique d’accès au financement et d’accompagner les entreprises de la région dans leur quête des ressources financières, en mettant un ensemble d’outils à leur disposition. Il s’agit également de faciliter l’accès aux informations liées aux critères et aux conditions d’éligibilité des investisseurs pour accéder aux types de financement adéquats. Traitant d’un sujet prioritaire à tous les niveaux, cette première édition est le début d’une série de guides qui permettront de répondre aux problématiques auxquelles sont confrontées les entreprises en général et la PME en particulier, dans le Nord.

Elle se présente sous forme de cinq parties majeures, portant notamment sur les matrices tailles et situation, les fiches produits, le glossaire financier, les contacts ainsi que le modèle de business plan. Les informations contenues dans les fiches ont été communiquées par les organismes, qui proposent les divers produits financiers inclus dans le guide. L’utilisateur ayant un besoin de financement spécifique devra d’abord se situer sur les deux premières matrices en fonction de la taille et de la situation de son entreprise. Ce qui lui permettra d’identifier les organismes et les produits de financement les plus adéquats à son besoin. Tout au long du guide, des liens hypertextes permettent des renvois vers le glossaire financier pour expliquer les termes techniques ou financiers. La rubrique «Informations supplémentaires sur chaque fiche de produit» permet un renvoi au site web de l’établissement pour avoir plus d’informations ainsi que les contacts de l’institution financière proposant le produit en question au niveau de la région, en particulier le plus proche de son entreprise. Et compte tenu de l’importance du business plan dans une demande de financement, ce guide prévoit une explication simple de son rôle et de ses objectifs, ainsi qu’un modèle complet basé sur le questionnement portant sur l’ensemble des points essentiels entourant le projet à financer relatifs aux aspects techniques, commerciaux, financiers, juridiques, fiscaux,…

Etudes en médecine : Ce qui va changer

Démarrage l’année prochaine avec applicabilité sur les étudiants de quatrième année et niveaux inférieurs, 6 ans au lieu de 7, nouveau Cahier des normes pédagogiques…

Le gouvernement compte agir sur deux leviers, à savoir la réduction de la durée de formation d’une année et l’augmentation du nombre des étudiants intégrant chaque année les facultésde médecine, de pharmacie et de médecine dentaire du pays.

Plus de médecins passe par une réduction de la durée de formation. C’est ce qui ressort d’une note adressée par le ministère de l’enseignement supérieur aux présidents des universités. Dans les détails, la note annonce que le gouvernement travaille sur la possibilité de réduire la durée de la formation en médecine actuellement de 7 ans pour la ramener à 6 seulement. L’Exécutif part d’un constat selon lequel le rythme actuel de formation ne permettra pas au pays de répondre à ses besoins et améliorer son système de santé à l’horizon 2035.

Alors que le gouvernement par la voix du ministre de l’enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, compte agir sur deux leviers, à savoir la réduction de la durée de formation d’une année et l’augmentation du nombre des étudiants intégrant chaque année les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire du pays. Si la note du ministère a juste annoncé le cadre général, un doyen d’une faculté de médecine et de pharmacie a apporté plus de détails concernant le calendrier de la mise en œuvre et les nouveautés prévues. «Cette réforme a été déclenchée dans l’optique d’atteindre les normes internationales du ratio professionnel de la santé/habitants dans les 5 années qui suivent afin de pouvoir honorer les engagements de l’Etat quant au projet royal de la protection sociale universelle. La durée des études médicales sera désormais de 6 ans avec des stages d’externat en 6ème année au CHU tout en réservant un stage ou deux dans des structures de la santé de la région dont dépend la faculté, notamment le stage de santé publique», précise la source.

Et d’ajouter: «Cette réforme débutera officiellement l’année prochaine et intéressera aussi les étudiants actuellement en 4ème année ou un niveau inférieur; pour les étudiants actuellement en 5ème et 6ème années, toutes les facilités leur seront données afin de soutenir leurs thèses au cours de la 7ème année. A noter que la faculté a, avant même l’avènement de cette réforme, anticipé en incitant à la prise des sujets de thèses au cours de la 6ème année». Par ailleurs, le doyen a expliqué que «cette réforme va devoir avoir un soubassement juridique et donc un arrêté ministériel verra bientôt le jour précisant le nouveau Cahier des normes pédagogiques nationales (CNPN). Ceci poussera toutes les facultés de médecine et de pharmacie et de médecine dentaire à présenter leurs nouveaux descriptifs pédagogiques en vue de la ré-accréditation de leurs filières laquelle doit être faite à la fin de cette année universitaire. Concernant notre faculté, ce sera l’occasion d’officialiser tous les amendements du descriptif faits depuis l’ouverture de la faculté et qui ont été proposés par la commission pédagogique et approuvés par le conseil de faculté et qui sont d’ailleurs déjà appliqués pour la plupart».

Mobilisation

Le gouvernement veut assurer sa capacité à répondre à la demande accrue du personnel de santé parallèlement à la réforme du secteur dans laquelle le Maroc est engagé ainsi que la mise en œuvre du chantier royal relatif à la généralisation de la couverture sociale.

Concrètement, la tutelle assure sa disposition à mobiliser «tous les moyens financiers et pédagogiques nécessaires à l’accompagnement de cette réforme, à travers un programme contractuel liant le gouvernement aux universités et facultés concernées».

Le département dirigé par Abdelatif Miraoui a ainsi appelé les parties prenantes à se mobiliser pour le déploiement de ces mesures dans les meilleurs délais.

Le Maroc mène actuellement un projet ambitieux pour atteindre une couverture médicale universelle dans les prochaines années. En plus du volet financier et administratif, l’axe médical et des ressources humaines concentre les efforts.

Les responsables veulent ainsi répondre aux besoins dans les plus brefs délais pour garantir un accès équitable et de qualité aux soins à tous les citoyens.

Effectif

Selon un doyen d’une faculté de médecine, les effectifs des nouveaux inscrits aux concours d’accès organisés vont augmenter progressivement à partir du concours prochain pour arriver à la vitesse de croisière de 422 en 2027/28 (12ème promotion), soit une augmentation de 200 étudiants par rapport à 2021/22 avec une moyenne de 33 nouveaux étudiants en plus par an.

A noter qu’à titre de comparaison, la faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech a reçu 430 nouveaux étudiants en septembre 2021 et elle va devoir augmenter encore ses effectifs comme d’ailleurs toutes les autres facultés.

Pour les postes budgétaires d’accompagnement, il devrait y avoir annuellement au moins 10 nouveaux postes pour les enseignants et 5 pour les administratifs. Le budget annuel sera plus que doublé avec l’élaboration d’un contrat programme entre la faculté et l’université d’une part et le ministère d’autre part. Des mesures incitatives seront prises par le gouvernement pour minimiser au maximum les fuites des professionnels de la santé à l’étranger.

MAROC / Risques pays

Population 36,0 millions

PIB par habitant 3 188 $US

Evaluation des risques pays : B

Environnement des affaires : A4

Principaux Indicateurs économiques

 201920202021 (e)2022 (p)
Croissance PIB (%)2,6-6,35,73,0
Inflation (moyenne annuelle, %)0,20,71,31,5
Solde public / PIB (%)-4,1-7,6-6,7-6,5
Solde courant / PIB (%)-3,7-1,5-3,7-3,5
Dette publique / PIB (%)64,876,477,979,0

POINTS FORTS

  • Position géographique favorable, à proximité du marché européen
  • Stratégie de montée en gamme et de diversification de la production dans l’industrie
  • Stabilité politique et engagement de réformes
  • Intégration croissante au marché africain
  • Soutien de la communauté internationale, notamment européenne qui soutient les investissements verts au Maroc à hauteur de 300 millions de dollars, par le biais de 2 projets.
  • Marché significatif et croissant

POINTS FAIBLES

  • Economie très dépendante des performances du secteur agricole (12% du PIB et 30% de la population), donc du climat et de la disponibilité de l’eau, ainsi que de l’Union Européenne
  • Concurrence d’autres pays méditerranéens comme la Turquie ou l’Egypte
  • Importantes disparités sociales et régionales, entre villes et campagnes, avec mécontentement récurrent dans certaines régions. Le taux de pauvreté reste élevé.
  • Taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, faible participation des femmes au marché du travail, et manque de logements
  • Faiblesse de la productivité et de la compétitivité

Appréciation du risque

Modération de la croissance après un fort rebond 

La croissance économique, après avoir fortement rebondi en 2021 grâce à la reprise de la consommation des ménages (57 % du PIB en 2020) et un effet de base favorable, devrait ralentir en 2022. Bien que largement exposée aux variations des conditions climatiques, la consommation des ménages restera un moteur de la croissance en 2022 en raison du raffermissement des revenus, lié à la forte reprise du secteur agricole (12 % du PIB ; 30 % de la population active) et de la hausse des transferts des Marocains depuis l’étranger (5 % du PIB en 2020). Malgré une contribution plus modérée en 2022, elle bénéficiera du progrès de la vaccination et d’une inflation contenue, après une bonne campagne agricole. De plus, les investissements continueront d’être stimulés par le fonds d’investissement Mohammed VI, concentré sur les secteurs du tourisme (12 % du PIB), des transports et des infrastructures. Dans le cadre du Plan d’accélération de l’industrialisation 2021-2025 (favorisant les routes, ports et chemins de fer), les investissements publics pourraient aussi offrir de nouvelles opportunités au secteur privé. Les IDE (35 % provenant de la France), modestes en 2021, augmenteront en 2022 avec notamment l’implantation d’une usine de fabrication du vaccin chinois au Maroc. En outre, les exportations manufacturières, soutenues par la reprise européenne (80 % des exportations), ont également porté la croissance en 2021. Celles de pièces automobiles, de produits alimentaires ainsi que de phosphate (et ses dérivés) ont rebondi avec la hausse de la demande mondiale. Malgré la pénurie de semi-conducteur qui continuera de peser sur la production dans le secteur automobile en 2022, la construction d’une nouvelle usine automobile dans la ville de Kenitra devrait permettre d’augmenter la capacité de production de véhicules, et donc, leur exportation. Les secteurs du tourisme (dont les recettes représentent 22 % des exportations totales), de l’hôtellerie et de la restauration, restés morose en 2021, devraient rependre en 2022 sans pour autant atteindre leur niveau d’avant crise, compte tenu des restrictions sanitaires pour voyager. Si la hausse des recettes d’exportations sera donc sous contrainte, elle permettra de limiter l’impact de la hausse des importations liées aux investissements sur la contribution nette des échanges extérieurs.

Faible réduction des déficits jumeaux 

Le déficit public ne s’est que faiblement réduit en 2021 avec la persistance des effets de la crise, et devrait se stabiliser en 2022. Bien que le gouvernement ait annoncé une consolidation budgétaire, l’élargissement de l’assiette fiscale et des biens et services soumis à la TVA ne devrait pas compenser la hausse des dépenses en capital (notamment via les investissements en infrastructures) et les dépenses sociales (principalement dans la santé). La dette publique (dont 25 % était détenue par des créanciers extérieurs fin 2020) s’est alourdie, malgré les recettes conséquentes tirées de privatisations. Cependant, près de 70 % de la dette publique extérieure est financée par des créanciers bilatéraux et multilatéraux, tempérant sa charge (8 % des dépenses prévues par le projet de Loi de Finances 2022).

Le déficit courant s’est dégradé en 2021 suite à une hausse du déficit commercial. En effet, alors que la forte hausse des prix du pétrole (12,5 % des importations étant des hydrocarbures) et une demande intérieure plus forte ont augmenté la facture des importations, (21 % alloués à des biens d’équipement et machines), la hausse des exportations manufacturières n’a pas pu compenser la faible reprise des exportations de services, plombée par le secteur du tourisme toujours en convalescence. Après une modeste reprise en 2021, les recettes touristiques devraient poursuivre leur rebond en 2022, permettant d’améliorer l’excédent de la balance des services. Cependant, le déficit commercial continuera de peser sur le déficit courant, se traduisant par un solde relativement inchangé en 2022. L’excédent du solde des revenus secondaires continuera d’être alimenté par les envois de fonds des expatriés. La reprise européenne favorisera les rapatriements de capitaux et donc le creusement de la balance des revenus primaires. Les besoins de financement extérieur seront assurés par les réserves de change, représentant toujours plus de six mois de couverture des importations, et la reprise des IDE, à condition que les tensions avec l’Algérie ne découragent pas les investisseurs.

Sévère défaite des islamistes au pouvoir dans un climat social tendu

Les élections législatives d’octobre 2021 ont abouti à la formation d’une nouvelle coalition, dirigée par le Premier ministre Aziz Akhannouch. De tendance libérale-centre droit, elle est composée du parti libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti Authenticité et modernité (PAM), et du Parti de l’Istiqlal (PI). À la tête du gouvernement depuis 2011, le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste modéré), s’est, lui, effondré, passant de 125 sièges à l’Assemblée à seulement 13 sièges (sur un total de 395). La crise a exacerbé les revendications sociales, menant à une large recomposition de l’Assemblée. Malgré les mesures de soutien aux ménages, la hausse du chômage, les pertes de revenus et le creusement des inégalités alimenteront encore le mécontentement. De nouvelles restrictions sanitaires pourraient aussi donner lieu à des manifestations. Afin de stabiliser la situation sociale, le RNI devrait suivre un programme de réformes soutenu par la Cours royale, jouant le rôle d’arbitre et de décideur ultime.

Sur le plan extérieur, les relations avec l’Algérie se sont détériorées en raison de tensions entourant la souveraineté du Sahara occidental. Fin août 2021, elles ont mené à la rupture officielle des relations diplomatiques entre les deux pays. En l’absence de progrès dans les récents efforts de médiation, le différend entre le Maroc et le Front Polisario, qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental et soutenu par l’Algérie, les maintiendra à un niveau élevé.

Dernière mise à jour : Février 2022

Les produits de la pêche atteignent un nouveau record de 2,5 milliards de dollars en 2021

En 2021, les exportations marocaines de produits maritimes ont atteint 778 mille tonnes, évaluées à 24,2 milliards de dirhams (2,5 milliards de dollars), a indiqué vendredi le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts.

Avec une augmentation de 15% de la valeur des exportations, le Maroc a atteint un nouveau record qui résulte d’une croissance du chiffre d’affaires de 53% pour les céphalopodes congelés, 66% pour le poulpe congelé, et 50% pour le calmar congelé. Les céphalopodes congelés ont contribué à 40% du chiffre d’affaires total des exportations de produits de la mer en 2021, alors que les prix du poulpe congelé et du calmar congelé ont augmenté de 51% et 31%.

Alors que le chiffre d’affaires des exportations de produits de la mer a augmenté l’année dernière, les volumes totaux des exportations ont légèrement baissé de 4 % sur la même période. En 2021, les quantités expédiées de poulpe et de calamar congelés ont augmenté de 9 % et de 15 %, mais les volumes d’autres produits de la mer ont diminué, notamment la farine de poisson (-25 %), les sardines en conserve (-18 %) et les sardines congelées (-14 %), a noté le ministère. Notamment, la principale exportation de poisson du Maroc reste les sardines en conserve qui ont représenté 53% des exportations totales de produits de la mer en 2021.

« Ce bilan positif a été réalisé dans un contexte instable encore marqué par la crise sanitaire du Covid-19. Le secteur de la pêche maritime a ainsi fait preuve de résilience et d’agilité grâce à la coordination et à la mobilisation continues de tous les acteurs », a commenté le ministère. Ce dernier a également souligné que ce nouveau record est le fruit de la stratégie Halieutis du Maroc.

Lancé en septembre 2009, ce plan visait à construire un secteur de la pêche marocain durable, bien équipé, efficace et compétitif à l’horizon 2020. La stratégie Halieutis a également fixé un objectif ambitieux de 3,1 milliards de dollars d’exportations de produits de la mer.

Fitch Ratings achève l’examen par les pairs de cinq grandes banques marocaines

Fitch Ratings a récemment achevé une revue par les pairs des banques marocaines qu’elle couvre, représentant environ 77% des actifs du système bancaire marocain. Les banques sont Attijariwafa Bank (AWB), Bank of Africa (BOA), Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), Société Générale Marocaine de Banques (SGMB) et Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI).

La note nationale à long terme de l’AWB ( Attijari Wafa Bank) a été relevée à « AA (mar) »/Stable, reflétant la longue série de performances résistantes de la banque, en particulier au cours du cycle récent, soutenues par un profil d’activité stable et diversifié et une croissance prudente. La note nationale d’AWB se situe un cran au-dessus de celle de ses pairs nationaux, mais en dessous des filiales des grands groupes bancaires français, SGMB et BMCI, car elles bénéficient du soutien potentiel de leurs actionnaires étrangers.

Cet examen a également conduit Fitch à revoir ses perspectives sur l’environnement opérationnel des banques marocaines, les faisant passer de négatives à stables. Ceci reflète l’opinion de l’organisme selon laquelle les risques induits par la pandémie sur l’environnement opérationnel se sont suffisamment atténués avec l’ouverture de l’économie et des marchés d’exportation du Maroc, et que, malgré les risques existants, les cinq banques continueront à fournir des métriques financières résilientes en 2022.

La qualité des actifs des cinq banques est restée conforme aux attentes des examinateurs, soutenue par les mesures globales de soutien à la pandémie prises par les autorités en 2020. Alors que les mesures d’allègement de la dette ont pris fin en 2021 pour la plupart des emprunteurs, la qualité des actifs des banques a été soutenue par un fort rebond de la croissance du PIB estimé par Fitch à 6,2 % en 2021 (2020 : une contraction de 6,3 %, l’une des plus fortes baisses au Moyen-Orient et en Afrique du Nord). À la fin du 1er semestre 21, le ratio consolidé des prêts de niveau 3 était de 11,1 % des prêts bruts en moyenne pour les cinq banques (inchangé par rapport à 2020). Il est tout à fait correct de prédire une légère amélioration du ratio, qui devrait se situer juste en dessous de 11 % en 2022, grâce à l’augmentation des recouvrements de prêts et à la poursuite de la reprise de l’activité commerciale.

Le rendement moyen consolidé des fonds propres (ROE) des cinq banques a augmenté à 10,3 % en 2021, contre 5,5 % en 2020. L’organisme prévoit un nouveau renforcement de la rentabilité cette année, même si un retour au rendement des fonds propres d’avant la pandémie d’environ 12% semble lointain. La capitalisation des banques s’est maintenue en 2021, même les tampons restent modestes par rapport aux minimums réglementaires, en particulier pour les banques exposées à de grandes opérations régionales. Dans le cadre de ses efforts pour se rapprocher des meilleures pratiques internationales, Bank Al-Maghrib (BAM) a introduit en 2021 un ratio de levier minimum de Bâle III de 3 %, que les cinq banques respectent avec une relative facilité. Les paramètres sont soutenus par une saine génération de capital interne.

Entreprises 2021 : Contre chaque entité défaillante plus de 5 sont créées

Le Maroc a totalisé 58 408 nouvelles entreprises contre 10 556 défaillances. Les créations sont qualifiées plutôt de subsistance que d’innovation. Les sociétés déficientes sont encore faiblement averties des différentes mesures préventives existantes.

La création d’entreprises n’a jamais été aussi dynamique au Maroc, en période de crise, selon une récente étude d’Inforisk. En 2021, ce sont 58 408 entreprises qui ont été créées, en hausse de 30% par rapport à 2020. Ce qui dénote d’un fort dynamisme entrepreneurial avec un taux de croissance de 52% entre 2018 et 2021 contre 7% pour la Tunisie. Ainsi, le Maroc représente 69% des créations d’entreprises au Maghreb en 2020, contre 19% pour la Tunisie et 13% pour l’Algérie. Presque la totalité de ces nouvelles entreprises créées (99,48%) ont porté le statut de SARL, avec un capital social médian de 100 000 DH ; le reste, soit 0,27%, a été établi en société anonyme et 0,25% a porté d’autres statuts. Sans surprise, la région du Grand Casablanca a accaparé 26% des nouvelles créations avec près de 14 000 seulement, suivie de Tanger-Tétouan avec 12%. Les régions de Rabat et Marrakech ont concentré 11% chacune. Ce dynamisme revient vraisemblablement à un changement de paradigme dans la façon de vivre et d’assurer des revenus. «Comme 2020 était une année très difficile, avec des pertes d’emplois, des baisses de salaires…, plusieurs salariés se sont tournés vers l’entrepreneuriat», estime Amine Diouri, directeur études et communication à Inforisk. Sauf qu’une nuance est à mettre en relief, «il ne s’agit pas de création d’entreprises dans des business innovants. C’est plutôt des créations de subsistance, dont l’objectif est d’assurer des revenus plus ou moins stables, puisque la conjoncture en 2021 ne donnait pas forcément des signes d’amélioration», ajoute M.Diouri. D’ailleurs, d’après la même étude, le commerce centralise plus de 30% des créations d’entreprises, suivi par le BTP (16%), l’immobilier (19%) et le transport (11%). Il est clair que la crise sanitaire n’a pas forcément fait émerger de nouveaux business, puisqu’il s’agit essentiellement de créations de résilience. Toutefois, notre source fait remarquer que l’activité transport de marchandises a repris plus fortement que la moyenne, avec une part de 12%. Ce qui est à retenir également, c’est que le secteur de la promotion immobilière continue à attirer. Il a réuni une part de 8%, en dépit de la léthargie qui le caractérise, depuis bien avant la pandémie.

Si les créations d’entreprises ont affiché une forte augmentation, les défaillances, elles, ont connu le même sort. En effet, après la forte baisse constatée en 2020, de 21% à 6655 entreprises déficientes, les défaillances ont plongé, avec une aggravation de 59% à 10 556 entreprises. Rappelons que les statistiques de 2020 sont à prendre avec des pincettes, puisque les tribunaux de commerce étaient fermés sous l’effet du confinement pendant plusieurs mois. Par rapport à 2019, la progression des défaillances est de 25%. Entre 2018 et 2019, années normatives, les défaillances ont augmenté de 5% seulement. Cette hausse s’explique par le contexte sanitaire, certes, qui a eu des effets défavorables tant sur l’activité que le chiffre d’affaires, mais aussi par l’arrêt des aides généralisées de l’Etat, sous forme de crédits garantis (Damane et relance), ou d’indemnités CNSS… Néanmoins, l’étude fait remarquer que les défaillances d’entreprises ont continué de baisser en 2021 dans les pays étrangers, comme la France, malgré la poursuite des aides étatiques. Il est à signaler aussi que certains facteurs structurels ont contribué à aggraver la situation des entreprises et à les impacter négativement. C’est le cas de la problématique des délais de paiement qui s’est accentuée entre 2020 et 2021.

En tout cas, ces défaillances ont concerné les entreprises dont l’ancienneté moyenne est de 7 ans et ont touché dans leur majorité les TPE avec 99,5% et 0,5% de PME. D’autant que la liquidation judiciaire est le moyen le plus utilisé, pour déclarer une défaillance avec une part de 99,6%. Les mesures de sauvegarde, elles, n’ont concerné que 0,3% des entreprises. Ce qui montre que les entreprises sont encore faiblement averties des différentes mesures préventives existantes. Par ailleurs, il est un constat à émettre : les mêmes secteurs d’activité ressortent dans l’étude, que ce soit pour les créations ou pour les défaillances. Ainsi, les activités qui ont dominé les défaillances restent le commerce avec 33%, l’immobilier avec 21%, le BTP avec 15% et le transport avec 8%. «Pendant l’année dernière, une hausse des défaillances est constatée dans des activités comme la location de véhicules ou encore la distribution de parfum. Ce qui n’était pas le cas avant la crise», fait remarquer M.Diouri. Comme attendu, 29% des défaillances ont concerné la région de Casablanca, Rabat 12%, Marrakech-Tensift et Tanger-Tetouan 10%. A côté de ces 10 556 défaillances officielles, près de95 000 sociétés, soit 14% du total des entreprises, sont officieusement en sommeil. Pour conclure, en 2021, le ratio créations/défaillances s’est établi à 5,5. Autrement dit, toute société défaillante a été compensée par la création de 5,5 autres. Ce ratio s’est affiché à 6,7 en 2020, 4,8 en 2019 et 5,7 en 2018.

Médecine. Vers une réduction de la formation de 7 à 6 ans

Bonne nouvelle à venir pour les étudiants en médecine. Le gouvernement a décidé de réduire la durée de leur cursus à six années d’études, au lieu des sept années en vigueur depuis de nombreuses années. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, dans une note transmise, jeudi 17 février 2022, aux présidents des universités marocaines qui polarisent les facultés de médecine.

Dans ce document, il leur explique que cette mesure entre dans le cadre de la mise en œuvre de la généralisation de la couverture sociale dans le Royaume, particulièrement la partie relative à la mise à niveau du système de santé et à l’amélioration des prestations de soins pour l’ensemble des catégories de la population qui sont (ou seront) concernées le régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). «Tous les moyens financiers et pédagogiques nécessaires à l’accompagnement de cette réforme seront mobilisés, à travers un programme contractuel liant le gouvernement aux universités et facultés concernées», précise-t-il. M. Miraoui annonce également une augmentation du nombre des inscriptions pour les étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire.