LES RECETTES DOUANIERES A 63,1 MMDH A FIN SEPTEMBRE

Les recettes douanières nettes se sont établies à 63,1 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre 2022, en hausse de 22,8% par rapport à la même période un an auparavant, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Ces recettes, qui comprennent les droits de douane, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l’importation et la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques, tiennent compte des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 195 millions de dirhams (MDH), précise la TGR dans son récent bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP), ajoutant que les recettes douanières brutes ont augmenté de 23% à plus de 63,29 MMDH. Au détail, les recettes nettes des droits de douane réalisées à fin septembre 2022 ont atteint 10,45 MMDH, en progression de 21,8%, tandis que les recettes nettes provenant de la TVA à l’importation ont augmenté de 33,3 à 40,8 MMDH, fait savoir la même source. La TVA sur les produits énergétiques a enregistré une hausse de 94,1% et celle sur les autres produits de 21,8%. S’agissant des recettes nettes de la TIC sur les produits énergétiques, elles ont diminué de 2,8% à 11,84 MMDH, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 145 MDH.

Les recettes brutes de la TIC sur les produits énergétiques se sont établies à 11,99 MMDH contre 12,24 MMDH, en repli de 2,1% par rapport à fin septembre 2021.

COOPERATION BILATERALE : L’AMBASSADEUR DE SUEDE EN MISSION DE PROSPECTION DANS LE SOUSS

Un exposé a été présenté sur les programmes sectoriels phares ainsi que les opportunités d’investissement qu’offre la région dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture et la pêche maritime, ainsi que ses atouts touristiques et culturels.

La Chambre de commerce, d’industrie et des services de la région Souss-Massa a reçu récemment l’ambassadeur de Suède à Rabat Jorgen Karlsson venu s’enquérir de visu des potentialités économiques dont dispose cette région en chantier ouvert actuellement.
Fraîchement nommé à la tête de la représentation diplomatique suédoise au Maroc, Jorgen Karlsson a choisi la région du Souss-Massa pour effectuer sa première visite officielle en dehors de l’axe Rabat-Casablalanca dans l’objectif d’explorer les potentialités de la région et d’échanger avec les acteurs économiques et scientifiques sur les opportunités de partenariat et de collaboration entre les deux Royaumes.

Cette visite a été marquée par l’organisation d’une rencontre au cours de laquelle un exposé a été présenté sur les programmes sectoriels phares ainsi que les opportunités d’investissement qu’offre la région dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture et la pêche maritime, ainsi que ses atouts touristiques et culturels. Un hommage a également été rendu à Kamal Salimi, ex-consul honoraire de Suède à Agadir.

Lors de cette rencontre, Bachir Ahechmoud, 1er vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services du Souss-Massa Agadir, a mis en exergue les missions et les attributions les plus importantes que la Chambre remplit, notamment en ce qui concerne le soutien et l’accompagnement des porteurs de projets et des petites entreprises qui constituent le noyau du tissu économique de la région, ainsi que le rôle joué par cette institution, notamment en matière de bonne gouvernance et de formation.

De son côté, l’ambassadeur de Suède a mis en avant l’importance de cette visite qui constitue, selon lui, une occasion pour renforcer les liens de communication afin d’explorer de futures pistes de coopération, de partenariat et d’investissement au niveau de la région Souss-Massa et vient pour prendre connaissance des potentialités que recèle cette région dans différents domaines.

Selon les autres intervenants lors de cette rencontre, «véritable chantier à ciel ouvert, la région du Souss-Massa connaît aujourd’hui la mise en œuvre d’une série de projets structurants qui vont sans aucun doute en faire un véritable pôle économique régional reliant le nord et le sud du Royaume, notamment à la suite du discours royal prononcé à l’occasion du 44e anniversaire de la Marche Verte lors duquel le Souverain a appelé au développement d’infrastructures pour la région Souss-Massa qui peut faire office de hub économique pour le Royaume».

Et de poursuivre que la région connaît actuellement le lancement de nombreux projets structurants dont le Programme de développement urbain (PDU) d’Agadir 2020-2024.
Celui-ci porte sur un portefeuille de 94 projets qui ont bénéficié initialement d’une enveloppe de 5 milliards 991 millions de dirhams, et qui a connu une augmentation après la signature d’un ensemble de conventions spécifiques pour l’amener à un coût global de 6 milliards 297,97 millions de dirhams, ainsi que le déploiement régional du Plan d’accélération industrielle (PAI) dans la région du Souss-Massa, et qui a créé une dynamique d’investissement sans précédent dans la région.

PRET ESPAGNOL DE 20 MILLIONS D’EUROS AU FONDS DE FINANCEMENT MAROCAIN JAÏDA

Le Conseil des ministres espagnol a adopté, mercredi, un accord autorisant l’octroi d’un prêt d’un montant maximum de 20 millions d’euros au Fonds de financement des organismes de microfinance au Maroc, Jaïda.

Le prêt, attribué à travers l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID), vise à financer l’expansion du portefeuille du Fonds Jaïda. «Le soutien à plusieurs institutions de micro-finance, par le biais de Jaïda, et de son important réseau de distribution, avec des succursales et des points de vente dans les zones prioritaires de la coopération espagnole au développement, facilite l’alignement avec les priorités de l’AECID au Maroc, ce qui permet d’éventuelles synergies pour l’action espagnole dans différents domaines de développement», indique le gouvernement espagnol dans un communiqué. Jaïda est un Fonds de financement des institutions de microfinance (IMF) du Maroc.

Il a été institué sous la forme d’une société anonyme de droit marocain et agrée par Bank Al-Maghrib, comme une société de financement. Les principaux objectifs poursuivis par le Fonds consistent en la facilitation du financement de toutes les IMF, en vue d’améliorer l’accès aux crédits pour les micro-entrepreneurs au Maroc, la levée de financements auprès de sources privées et la promotion du développement institutionnel des IMF.

ATTIJARIWAFA BANK : LE CLUB AFRIQUE DEVELOPPEMENT PLANCHE SUR L’AGRO-INDUSTRIE

En partenariat avec le Crédit du Congo

Le Club Afrique développement du groupe Attijariwafa bank et le Crédit du Congo ont organisé les 29 et 30 septembre à Brazzaville une mission multisectorielle autour du thème «Plan national de développement 2022- 2026, un vivier d’opportunités et de création de valeurs: Focus sur l’agro-industrie». Ainsi, près de 250 participants, entreprises, officiels et institutionnels ont fait le déplacement. Près de 500 entreprises du Cameroun, du Sénégal, du Maroc, d’Égypte, de Côte d’Ivoire et du Gabon ont également suivi la conférence en direct via les plates-formes en ligne, francophone et anglophone.

Dans ce cadre, les participants ont pu débattre des opportunités qu’offrent les multiples branches du secteur de l’agriculture au Congo, l’un des piliers majeurs du plan national de développement 2022-2026, porté par le ministère du plan, des statistiques et de l’intégration régionale. Plus d’une centaine de rendez-vous d’affaires structurés entre les chefs d’entreprises et les responsables gouvernementaux ont été enregistrés dans l’agro-industrie, les énergies, le BTP, le conditionnement et les IMME.

Engrais : OCP sécurise quatre millions de tonnes pour l’Afrique

L’OCP consacre quatre millions de tonnes d’engrais au renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique. Cette dotation permettra de garantir la disponibilité de fertilisants de qualité à l’ensemble du continent, en vue de stimuler les rendements pour 44 millions d’agriculteurs dans 35 pays, y compris au Maroc. 

En 2023, plus de quatre millions de tonnes d’engrais seront consacrés par OCP, leader mondial sur le marché de la nutrition des plantes et premier producteur mondial d’engrais phosphatés, au renforcement de la sécurité alimentaire sur le continent africain. C’est l’annonce de Mostafa Terrab, président directeur général du groupe, aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale. Cette quantité représente plus du double de l’approvisionnement dédié par OCP au continent en 2021 et plus d’un quart de la production totale prévue par l’opérateur.

Cette action se fera en collaboration avec un large éventail de partenaires internationaux, tout en apportant des solutions immédiates et futures à l’insécurité alimentaire sur le continent. Terrab a déclaré dans cette perspective que «la situation géopolitique actuelle révèle des fragilités systémiques profondes dans les systèmes agricoles mondiaux. Nous devons relever les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs africains, qu’il s’agisse des infrastructures, de la formation ou de l’accès au marché et au financement».

Le PDG a rappelé dans ce sens l’excellent dialogue et la collaboration fructueuse avec la Banque mondiale, l’IFC, l’USAID, ainsi que les autres agences multilatérales et de développement impliquées dans cet effort, compte tenu de leur leadership et de leur engagement à long terme envers le développement du continent. Dans le détail, le programme d’approvisionnement en engrais d’OCP comprendra un volet dédié à la formation et au renforcement des capacités, en partenariat avec des acteurs locaux.

Cette dotation permettra de garantir que des fertilisants de qualité sont disponibles pour l’ensemble du continent, en vue de stimuler les rendements pour 44 millions d’agriculteurs dans 35 pays, y compris au Maroc. Il est à rappeler qu’OCP a fortement investi dans le développement de sa capacité de production d’engrais éco-responsables, se fixant pour objectif d’atteindre 15 millions de tonnes (Mt) de produits finis d’ici 2023, alors que sa capacité n’était que de 3 Mt en 2008.

Cet investissement permettra ainsi au Groupe de répondre aux besoins urgents de l’Afrique tout en soutenant les agriculteurs partout à travers le monde. Le Groupe promeut une approche holistique qui vise à rassembler différents acteurs tout au long de la chaîne de valeur, en s’appuyant sur l’engagement à long terme de sa filiale OCP Africa. Pour rappel, celle-ci a développé une approche globale centrée sur le cultivateur, laquelle a déjà profité à plus de deux millions d’agriculteurs, notamment à travers la customisation des engrais, la cartographie des sols, la formation, les essais sur le terrain et l’accès au marché.

Énergies renouvelables : cinq aéroports ciblés par l’ONDA

Avec une consommation électrique annuelle frôlant les 71,3 millions de Kwh en 2018, l’ONDA envisage d’introduire les énergies renouvelables dans le secteur aéroportuaire national. Pour commencer, cinq aéroports sont concernés (Mohammed V à Casablanca, Marrakech-Ménara, Agadir-Al Massira, Fès-Saiss et Tanger-Ibn Battouta) par une étude financée à hauteur de 3,3 MDH par l’Agence française de développement (AFD) et visant à utiliser les énergies renouvelables au sein de ces aéroports. Sur la base d’un audit électrique et thermique, l’étude permettra également de statuer sur l’opportunité et la faisabilité de l’introduction par l’ONDA des énergies renouvelables dans tous ces aéroports.

REGION TANGER-TETOUAN-AL HOCEIMA NOUVEAU CAP SUR L’INVESTISSEMENT

Conformément à plusieurs recommandations émises par les acteurs économiques de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, concernant le soutien aux investisseurs, la wilaya de la région, en partenariat avec le Centre régional d’investissement (CRI), étudient un plan d’encouragement de l’investissement devant être doté d’un fonds de
1 MMDH étalé sur cinq ans, à raison de 200 MDH par an.

Une fois validé par le ministère de l’Intérieur, ce fonds, devrait porter sur des subventions à l’investissement, notamment l’achat du foncier ou de contrats de bail, ainsi que l’aménagement ou l’acquisition des équipements et du matériel.

Il est aussi prévu de consacrer aux grandes entreprises, des subventions pouvant atteindre 10 MDH, dans la limite de 30% du montant global de l’investissement. Pour les TPME et les coopératives, le plafond est de 1 MDH, alors que pour les micro-entreprises et les auto-entrepreneurs, le soutien sera limité à 100.000 DH.

Pour les autorités régionales, ce fonds vient compléter un dispositif important visant à faciliter l’accès au foncier industriel, à travers l’aménagement de nouvelles zones industrielles (ZI.

A signaler que le CRI de Tanger-Tétouan-Al Hoceima s’active actuellement à la création de 14 nouvelles ZI étalées sur 630 ha. Ce projet, qui mobilisera un budget de 2,7 MMDH, devrait créer quelque 88.000 emplois.

Les ZI projetées viendront s’ajouter aux huit déjà existantes, dont les plus actives sont les zones franches d’exportation de Tanger Med Zones.

D’un autre côté, la Commission régionale unifiée de l’investissement (CRUI) a approuvé en 2021, quelque 307 projets, réalisant ainsi une augmentation du volume d’activités de 75% par rapport à 2020. L’investissement correspondant s’est élevé à 35 MMDH, soit une augmentation de 120% par rapport à 2020.

La mise à niveau des ressources humaines figure aussi parmi les chantiers phares à mener dans le cadre  d’une «Charte régionale de l’investissement dans le capital humain», le but étant de permettre  une augmenter des chances d’insertion socio-économique, à travers l’emploi et l’auto-emploi, et de développer des formules de formation qui prennent en compte les disparités spatiales et cognitives de l’élément humain. Cette charte s’avère  particulièrement judicieuse  au regard de la contribution de la région au PIB national industriel (16,6%), ce qui en fait le deuxième pôle industriel du Royaume.
Concernant les secteurs prioritaires, il s’agit de ceux qui ont contribué à établir la réputation de la région TTA, et  l’imposer sur la carte mondiale de la production industrielle, allusion faite notamment  à l’industrie automobile, avec un potentiel d’exportation de 37 MMDH/an ;  au secteur du  textile (16,8 MMDH/an) ; à celui de l’industrie chimique et para-chimique (13,1 MMDH), et à l’agroalimentaire (8,9 MMDH).
Dans le cadre de la décarbonation, les énergies renouvelables, en plus de l’offshoring et du négoce international figurent aussi parmi les priorités de la région TTA.

WORLD UNIVERSITY RANKING. LES MAROCAINES ENCORE UNE FOIS AUX ABONNES ABSENTS

Un regard sur le top 200 des meilleures universités dans le monde fait ressortir la forte présence des établissements britanniques et américains. Pour les arabes, une seule représentante pointe à la 190 -ème place. Indétrônable, une université historique britannique n’est pas prête de céder sa place de leader.

Pour la septième année consécutive, l’Université britannique d’Oxford trône au top du classement mondial, devant l’américaine Harvard, deuxième. Au total, 1 799 universités de 104 pays ou régions sont représentées dans le classement et 27 d’entre elles ont au moins une université dans le top 200. D’autres au nombre de 526, qui ont fourni des données mais ne répondaient pas aux critères d’éligibilité pour recevoir un classement sont répertoriées avec le statut de « rapporteur ».

Les États-Unis et le Royaume-Uni représentés en force, tant en termes de classement général que de positions les plus élevées. Le Japon et la Chine sont parmi les pays les mieux représentés dans le classement. D’autres pays comme l’Allemagne, l’Australie et les Pays-Bas sont également bien représentés dans le top 200. Les résultats sont calculés à l’aide de 13 indicateurs de performance sous-jacents à cinq mesures : la recherche, l’enseignement, l’influence de la recherche, les revenus de l’industrie et les perspectives internationales.

La seule université qui représente le monde arabe est la saoudienne King Abdulaziz University, qui pointe à la 190 position. Les marocaines demeurent aux abonnés absents.

Oxford, la meilleure au monde

L’une des universités les plus prestigieuses du Royaume-Uni, Oxford s’est imposée pour la septième année consécutive. C’est la plus ancienne université du Royaume-Uni et l’une des plus connues au monde. Elle compte plus de 20 000 étudiants, avec un nombre à peu près égal d’étudiants de premier cycle et de troisième cycle. L’admission est extrêmement compétitive; en moyenne, l’université reçoit cinq candidatures pour chaque place. L’université emploie du personnel d’un peu moins de 100 pays et les citoyens étrangers représentent environ 40% du corps étudiant et universitaire.

MAROC. LE FMI TABLE SUR UNE CROISSANCE ECONOMIQUE DE 3,1% EN 2023

Le Maroc devrait enregistrer une croissance de 0,8% cette année et 3,1% en 2023, selon les projections du Fonds Monétaire International (FMI) publiées le 11 octobre dans sa dernière mise à jour des perspectives de l’économie mondiale.

Selon les prévisions du FMI, publiées en marge de ces assemblées annuelles à Washington avec la Banque mondiale, le PIB du Maroc devrait aussi rebondir à 3,4% en 2027. La même source indique que l’inflation devrait, par ailleurs, grimper à 6,2% en 2022 avant de chuter à 4,1% l’année prochaine. En ce qui concerne le taux de chômage, il devrait atteindre 11,1% cette année avant de baisser légèrement à 10,7% en 2023.

Selon le FMI, l’inflation devrait grimper à 6,2% en 2022 pour ensuite chuter à 4,1% l’année prochaine. Le FMI prévoit aussi que le solde du compte courant du royaume va s’établir à -4,3% en 2022 puis à -4,1% l’année suivante. Au niveau mondial, les estimations du FMI montrent que l’économie mondiale devrait croître de 3,2% en 2022 avant de ralentir à 2,7% l’année prochaine. L’institution assure que plus d’un tiers des économies mondiales devrait subir une contraction l’an prochain, au moment où les trois plus grandes puissances économiques mondiales (les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine) devraient continuer de ralentir.

RESSERREMENT MONETAIRE : L’ETENDUE DE LA NOUVELLE POLITIQUE DE BAM

Demande intérieure, crédits bancaires, investissements, consommation, Bourse, financement du Trésor…, la nouvelle politique de Bank Al-Maghrib impacte aussi bien l’activité économique que financière. Explications.

C’est une première depuis 2008  : Bank Al-Maghrib a décidé de relever son taux directeur de 50 pbs à 2%. L’institution a finalement penché en faveur du soutien de la stabilité des prix au Maroc. Cette décision atteste d’un changement de perception de BAM quant au caractère «transitoire» de l’inflation au Maroc. Désormais, l’institution veut à tout prix combattre l’inflation du moment, attisée par la guerre en Ukraine, et empêcher qu’elle ne s’enracine dans l’économie.

«En adoptant un tel revirement de sa politique monétaire, Bank Al-Maghrib opte pour un resserrement à la fois fort et rapide. L’objectif étant de faire face aux risques inflationnistes qui pourraient peser sur les perspectives de croissance à long terme», ont écrit, dans une note, les analystes de AGR. Maintenant que l’on a la certitude que la politique monétaire devra être restrictive pendant un certain temps pour que l’inflation revienne à l’objectif, intéressons-nous de près aux impacts multi-échelles de la hausse du taux directeur tant sur le marché des capitaux que sur l’économie réelle. Sur cette dernière, l’impact à court terme devrait, a priori, être restrictif sur la demande intérieure à travers le canal des crédits bancaires.

D’ailleurs, tenant compte du resserrement attendu des conditions de financement de l’économie, BAM s’attend à une évolution modérée des crédits bancaires, soit de 4% en 2022 et de 3,6% en 2023, niveau faible pour soutenir une économie toujours en sortie de crise. Le déficit de liquidité, quant à lui, devrait se creuser à près de 90 Mds de DH en 2023, reflétant principalement la progression de la monnaie fiduciaire à moyen terme, alors que les réserves de change devraient continuer à se raffermir sur le même horizon. «Le retour à une politique monétaire restrictive impacte dans un premier temps les conditions de financement de l’économie, notamment les taux débiteurs bancaires et ceux relatifs aux émissions obligataires et aux TCN», nous explique sur ce point Ahmed Zhani, économiste en chef de CDG Capital.

Pour lui, «les effets de second tour devraient se manifester d’une manière plus légère au niveau de la demande globale, à savoir l’investissement et la consommation des ménages». C’est dans ce sens que la Banque centrale a revu encore une fois à la baisse ses projections de croissance en 2022. Celle-ci devrait s’établir à 0,8% contre 1% initialement. Il faut dire que l’économie marocaine demeure fragilisée en 2022 par une faible campagne agricole de 32 MQx contre un record de 103 MQx en 2021, et un contexte international défavorable. En 2023, la croissance marocaine devrait s’établir à 3,6% contre 4% initialement, subissant les effets restrictifs de la hausse du taux directeur sur les canaux de la consommation et de l’investissement.

«L’impact sur la cible finale qu’est l’inflation, ne devrait, à mon sens, pas être très significative, compte tenu des origines des pressions qui sont plus liées au renchérissement des importations et des coûts de production», assure Zhani. À ce stade, la question est de savoir à quel point ces prix élevés vont peser sur l’économie réelle et les consommateurs, au point d’écraser la demande, qui sera aussi pénalisée par le durcissement des conditions de crédit et de financement.

La Bourse flanche

Passons maintenant aux marchés financiers où la pilule du nouveau virage monétaire de BAM a été plutôt dure à avaler par les différents opérateurs. En Bourse, cette décision a pesé sur le moral des investisseurs qui y ont vu un risque sur la croissance et un facteur limitant l’arbitrage en faveur du marché actions, alors qu’ils s’attendaient à une hausse moins marquée du taux directeur aux alentours de 25 pbs. En 3 séances, l’indice principal a lâché plus de 4% en ligne droite. Les dégagements ont concerné les secteurs du ciment, l’immobilier, la distribution ou encore le BTP où seule TGCC a fait exception après une rentabilité en forte hausse au premier semestre. Au terme de la semaine, 19 indices sectoriels ont clôturé en territoire négatif, contre 3 sur une note positive et un seul secteur sur une note stable. La réaction du marché actions nous rappelle celle de juin 2020 quand la Banque centrale avait décidé de baisser son taux de 50 pbs, ce qui avait profité à plusieurs secteurs. Le Masi avait alors pris 4,18% en deux séances.

Le marché obligataire s’embrase

Sur le marché des obligations, la hausse des rendements est bien loin de se calmer. La séance d’adjudication des BDT suivant la décision de la Banque centrale de relever son taux directeur de 50 pbs à 2% a connu une envolée du taux à 10 ans. Il s’agit d’une hausse de 80 pbs sur la maturité 10 ans à 3,20%. Cette évolution a intégré à la fois une correction technique de la courbe primaire, conjuguée à l’effet de la hausse du taux directeur de 50 pbs. Rappelons que le taux de rendement de la maturité 5 ans a dépassé celui de la maturité 10 ans au cours des 2 dernières séances. Au regard du montant levé qui est de 150 MDH, cette opération semble être destinée davantage à marquer le taux de la maturité 10 ans qu’à couvrir d’éventuels besoins du Trésor. Notons enfin qu’en septembre, les levées du Trésor dépassent ses besoins initialement annoncés.

«Malgré les pressions haussières sur les taux, nous anticipons une évolution favorable de la situation du Trésor en 2022. À l’origine, la capacité de l’argentier de l’État à mobiliser la totalité des financements extérieurs prévus par la LF-22, soit 40 Mds de DH», indiquent les analystes d’Attijari. Malgré le durcissement des conditions de financement à l’international, le Trésor pourrait activer deux principaux leviers, à savoir la LPL ou les DTS auprès de Bank Al-Maghrib durant le T4-22.

Marché monétaire : impact instantané

«Historiquement, l’impact devrait être immédiat à une proportion similaire sur le marché monétaire et les maturités courtes de la dette avec une transmission graduelle vers les maturités moyenne et longue», soutient Zhani. L’impact de cette décision a été observé sur l’ensemble des compartiments du marché monétaire, la semaine suivant le Conseil de la Banque centrale. Ainsi, les taux interbancaires se sont alignés au niveau actuel du taux directeur, soit 2%, tandis que les taux MONIA ont accusé une nette hausse, en atteignant un plus haut depuis juin 2020 au cours de la semaine.

Migration vers d’autres classes d’actifs

Le choc obligataire au Maroc n’est pas prêt de se dissiper. En témoignent les exigences de rentabilité des investisseurs au sein du marché primaire des adjudications, qui sont de plus en plus fortes et qui sont  justifiées par les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, «les questions autour de la rémunération de l’épargne nationale se font de plus en plus entendre au fur et à mesure de la concrétisation de la poussée inflationniste», estime AGR. Les taux de rémunération réels au Maroc se retrouvent en territoire négatif depuis le T1-2022. «Une telle situation augmente l’appétit des investisseurs pour les actifs plus rémunérateurs, à l’instar des OPCI et du capital-risque. A cet effet, les financements innovants du Trésor se basant sur les mécanismes de gestion immobilière atteignent plus de 10 Mds de DH à fin août 2022», explique-t-on.

«Par conséquent, les pressions sur la rémunération de l’épargne devraient se poursuivre à court terme. Dans ces conditions, cette 1ère hausse du taux directeur pourrait être, selon nous, le début d’un nouveau cycle de resserrement monétaire de la part de Bank Al-Maghrib», conclut AGR.

Au final, on comprend qu’il faudrait du temps pour observer le plein effet des mesures de lutte contre l’inflation et que le taux directeur pourrait continuer à augmenter, d’autant plus que des pressions inflationnistes supplémentaires ne sont pas à exclure. On a vu comment le volontarisme des Banques centrales engagées depuis plusieurs mois déjà dans un durcissement monétaire, n’a pas fait grand-chose jusqu’à présent sur l’inflation.

Investissement : 1ère Édition du « Morocco Investment Meeting and Entrepreneuship », du 23 au 25 mai 2023 en France

La 1ère Édition du « Morocco Investment Meeting and Entrepreneuship » se tiendra du 23 au 25 mai 2023 à Paris, précisément au Parc des expositions Paris-Porte de Versailles. L’information a été donnée lors d’une rencontre ce 11 octobre 2022, qui a vu la participation du Directeur général de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), Ali Seddiki.

Initié par l’entreprise Ostensio, en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), « Morocco Investment Meeting and Entrepreneuship » (MIM) permettra de présenter le Maroc comme principale alternative aux investisseurs et entreprises européens, à la recherche d’une plateforme de proximité pour la production et la commercialisation compétitives de leurs produits.

« Le MIM permet aux investisseurs, entrepreneurs et porteurs de projets établis en Europe, MRE et étrangers, de rencontrer les différents acteurs publics, semi-publics et privés concernés par l’investissement et l’entreprenariat au Maroc », a déclaré Samir El Chammah, Président – Directeur Général de MIM.

Selon les organisateurs, cet événement permettra également de présenter l’ensemble des services de facilitation, d’accompagnement et de possibilité de financement, consacrés aux investisseurs, porteurs de projets et créateurs d’entreprises, en vue de nouer des partenariats fructueux, créateurs de valeur et générateurs d’emplois.

Sur ces 3 jours, le MIM verra la participation d’exposants constitués d’organismes présentant l’offre marocaine, à savoir les ministères, fédérations sectorielles, organismes de formation et de financement, grands donneurs d’ordre publics et privés, régions, Centre Régional d’Investissement, créateurs de start-ups et bien d’autres.

Notons que la rencontre de ce 11 octobre a été marquée par la présence du Directeur général de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), Ali Seddiki.

EN AFRIQUE LA CNUCED SOULIGNES LE FAIBLE IMPACT DES ZONES INDUSTRIELLES

Alors que la création des zones industrielles en Afrique s’accélère, le Continent se “désindustrialise“, allègrement. Un contraste mis à nu dans le rapport 2021 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) sur les zones économiques spéciales en Afrique.

Les zones industrielle ou zones économiques spéciales (ZES) sont, en tout état de cause, un vecteur essentiel dans le processus d’industrialisation des Etats. En Afrique, elles sont malheureusement en souffrance eut égard à un certain nombre de difficultés. D’après notre confrère Jeune Afrique, « hormis certaines exceptions, de nombreux projets de ZES ont avorté, été retardés ou n’ont pas produit les résultats espérés ». Toujours selon ce média, le secteur manufacturier africain serait même en perte de vitesse, citant à titre d’exemple La contribution du secteur manufacturier dans le PIB des économies ouest-africaine, qui serait passée 17 à 11% entre 1980 et 2020. Une situation qualifiée de “déclin industriel“.

Zones industrielles, comme un raz de marée

Un recul industriel qui contraste pourtant avec la prolifération de zones industrielles que l’on observe depuis quelques années à travers le continent. En effet, tirant exemple du succès rencontrés par les pays latinos et asiatiques dans la mise en œuvre de ZES, les politiques publiques africaine vont emboîter le pas. Comme un raz de marée, les zones et parcs industriels, zones franches, et autres infrastructures, formant l’armada des ZES ont vu le jour sur le continent. Ainsi, comme l’indique le rapport 2021 de la CNUCED sur le sujet, s’ils étaient 4 pays dans les années 90 à en disposer, on en dénombrait 38 à avoir au moins une ZES. Le rapport de poursuivre, « Le nombre de ZES sur le continent est passé d’environ 20 en 1990 à 237 en 2020 ».

Zones Industrielles en Afrique, Sources CNUCED

Répartition disparate et divergente

Il est cependant bon de noter que la répartition des ZES n’est pas équilibrée. En effet les pays à l’est du continent concentrent à eux seuls plus de 50% des zones existantes. Selon les données de la CNUCED, le Kenya et l’Ethiopie possèdent respectivement 61 et 18 ZES. Toujours selon ces statistiques, l’Afrique de l’ouest regorge 24% du total, avec un Nigéria décomptant 38 ZES. Quant à la zone australe, d’après la source, 16% des ZES y sont implantées, l’Afrique du sud et le Bostwana possédant chacune 8 zones. Et en bas du tableau, les pays du nord enregistrant 10% du total, dont 10 sont implantées en Egypte. Il est toutefois nécessaire de préciser que les données de la CNUCED tranchent avec celles de l’Association Africaine des Zones Economiques (AEZO).

L’organisation mise en place en 2015 par le groupe Tanger Med donne une répartition dans laquelle l’Afrique du nord en coude-à-coude avec l’Afrique occidentale, et le Maroc sont les mieux nantis en la matière. Vrai ou faux, le fait est que le Continent et ses zones industrielles ne représentent que 4% des ZES dans le monde.

Les zones industrielles sont inégalement réparties sur le continent

Les incitations, et après ?

En guise de conclusion, la CNUCED rapporte que la démultiplication de ZES n’est pas parvenue à industrialiser conséquemment l’Afrique.  A la différence des pays d’Asie et d’Amérique latine, l’effet levier souhaité n’a pu s’opérer. De ce fait, les experts de l’organisation tirent la sonnette d’alarme sur « le risque de multiplication de zones peu performantes ». Déplorant « la capacité des ZES africaines à attirer des entreprises et à créer des emplois », ils incitent les décideurs sur la voie de benchmarks pour identifier les pratiques ayant fait leur preuve à l’international. En clair, les recommandations de l’instance internationales remettent en cause l’efficacité des incitations, quand celles-ci ne sont pas suivies de politique et de gouvernance appropriées.

FAZI, un horizon

Il convient au regard de la situation des zones industrielles africaine, de s’inspirer de modèles (pourquoi pas) africains qui marchent. En cela il n’y a pas meilleur exemple que Tanger Med qui a littéralement changé le visage de tout une nation par le succès fulgurant que connait ce complexe industriel. Un succès qui est en train d’être réédité en d’autres lieux du territoire marocain, et qui devrait servir de cas d’école pour les pays du Continent. C’est d’ailleurs là tout l’intérêt de plateforme comme le Forum Africain des Zones Industrielles (FAZI).

LES TAUX D’INTERET SUR LES CREDITS IMMOBILIERS DEVRAIENT ETRE REVUS A LA HAUSSE AU 4E TRIMESTRE DE CETTE ANNEE

Les taux d’intérêt sur les crédits immobiliers devraient être revus à la hausse au 4e trimestre de cette année. En cause, la répercussion attendue de la hausse du taux directeur décrétée par Bank Al-Maghrib. Au minimum, les taux débiteurs vont augmenter de 50 points de base . Les tarifs des banques pourraient même augmenter jusqu’à 80 points de base en fonction de l’appréciation du risque, anticipent certains analystes.

Avec la hausse prévue des dépenses des ménages à cause d’une inflation historiquement élevée sur les 30 dernières années (un pic à 8% en août et une moyenne de 5,8% sur les huit premiers mois de l’année), l’ardoise risque d’être salée. Et ses premiers effets se font déjà sentir : le taux de créances en souffrance du portefeuille des particuliers et des MRE s’est établi à 9,3% à fin août.

Par ailleurs, si la hausse du taux directeur devait s’accélérer comme le prévoit Fitch Solutions, le choc sur les taux débiteurs sera donc plus important. «Les acquéreurs vont intégrer la hausse de ces taux d’intérêt dans leurs calculs, et pourraient être moins enclins à finaliser leurs projets d’acquisition. Ce qui va freiner momentanément le marché immobilier », prévoient certains analystes.

Avec la morosité du marché et la remontée des taux d’intérêt, les promoteurs pourraient baisser un peu plus leurs prix, pour soutenir la demande. Le comportement de cette dernière va dépendre de la dynamique du marché dans sa globalité, notamment de la mise en place ou non de nouvelles incitations dans le cadre de la loi de Finances 2023.