PROXIMO Revue de presse 19 01 2018

L'economiste

Flexibilité du dirham : Les assurances de Fitch

Le passage à un régime de change plus flexible ne présente pas beaucoup de risques macroéconomiques pour le Maroc, indique Fitch dans une analyse sur la flexibilité du dirham. L’agence de notation américaine explique que les avantages économiques seront modestes à court terme, car la fourchette de négociation reste encore étroite. Pour elle, l’élargissement de la bande flottante du dirham permettra de renforcer la capacité d’absorption des chocs del’économie marocaine et contribuer à maintenir sa compétitivité. Durant les deux jours de l’entrée en vigueur de la réforme, le dirham a, rappelons-le, perdu 0,2% contre l’euro et s’est apprécié de0,5% par rapport au dollar, tandis que Bank Al-Maghrib a versé 6 millions de dollars sur le marché. Fitch souligne par ailleurs que la pression sur le taux de change devrait être limitée, étant donné les fondamentaux économiques solides (petite inflation, réserves internationales confortables, ligne de précaution et de liquidité disponible…)

HRW critique encore le Maroc

Les rapports de HumanRights Watch (HRW) se suivent et se ressemblent pour le Royaume. Dans son nouveau rapport mondial 2018, l’ONG dénonce l’existence de « lignes rouges » en matière deliberté d’expression et de droit de réunion pacifique. L’organisation fait ainsi référence aux événements d’Al Hoceima de 2017 qui ont entrainé l’arrestation de plusieurs militants du mouvement Hirak. Actuellement en prison pour la plupart, ces derniers sont notamment jugés pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage », « réception de fonds » pour attenter à l’unité et à la souveraineté du pays. Pour HRW, bien qu’il existe des espaces pour « exprimer la dissidence au Maroc », la police et le système judiciaire « ont tendance à mettre fin aux manifestations et à neutraliser les activistes rapidement » lorsqu’il s’agitde manifestations massives et soutenues. L’ONG appelle les autorités à libérer les détenus du Hirak, pour « se démarquer de la tendance régionale à la limitation des droits humains ».

Education : Premier rapport national TIMSS 2015

Le Conseil supérieur de l’Éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) ne veut pas se contenter uniquement des tendances dégagées par l’enquête internationale TIMSS sur l’évaluation du  niveau de compétences des élèves en maths et sciences. Mais plutôt exploiter la base d’informations decette enquête pour préparer un rapport propre au Maroc comme cela se fait dans d’autres pays. Ainsi un projet de rapport a été élaboré par l’Instance nationale d’évaluation en se basant sur les données de la dernière enquête TIMSS 2015. La présentation des résultats de ce document figure parmi les points à l’ordre du jour de la 13e session du Conseil dont les travaux ont été ouverts aujourd’hui pour une durée dedeux jours.

Les ECO

 

UN PLAN D’URGENCE POUR CALMER LES TENSIONS

Des réponses concrètes en termes d’emploi, de réhabilitation minière, mais aussi pour résoudre les problèmes des factures d’électricité jugées excessives par la population. 500 femmes de la province bénéficieront d’un travail saisonnier dans le sud del’Espagne. Les jeunes seront intégrés dans les pôles industriels du pays notamment à Kénitra et Tanger.

Un mois après la mort de deux frères suite à l’effondrement d’une mine anarchique à Jerada, le wali de la Région de l’Oriental, Mouad El Jamai, a annoncé en début de semaine à Oujda, une batterie de mesures pour répondre aux revendications de la population. Les manifestations qui ont éclaté dans cette province minière exprimaient le ras-le-bol des autochtones qui, suite à la fermeture de ses mines de charbon en 1998, se sont trouvés dans la précarité. Il s’agit d’un plan d’urgence décliné en solutions concrètes et qui constitue en fait la réponse de l’État aux attentes des locaux.

Une commission sur les factures d’électricité

S’exprimant lors d’une session extraordinaire du Conseil de la Région de l’Oriental, El Jamai est allé directement aux points urgents. Primo, les factures de l’eau et de l’électricité qui faisaient l’objet de colère populaire bien avant les manifestations et l’emploi. En effet, une commission a été mise en place par l’ONEE pour contrôler les compteurs et détecter les éventuels dysfonctionnements. Dans ce sens, décision a été prise d’appliquer la facturation mensuelle sur la base d’un relevé mensuel de consommation. S’y ajoute le rétablissement de la relation commerciale avec les points externes de paiement des factures d’électricité, outre la présentationde facilités de paiement des arriérés et leur rééchelonnement et la non-comptabilisation des pénalités dues au retard de paiement. Des compteurs prépayés en zone urbaine sont aussi dans le pipe. Secundo, la mise en application des dispositions de l’accord social conclu suite à la fermeture des Charbonnages du Maroc (CDM) et son corollaire en matière d’exploitation des puits clandestins de charbon et la dégradation de l’environnement. Il s’agit de résoudre la problématique de l’exploitation anarchique des puits de charbon dans le cadre de la loi. Tout en ayant à l’esprit l’amélioration des conditions de travail, la sécurité et la protection sociale des mineurs.

Fermer les puits de charbon À risques

Dans la foulée, les autorités s’appliqueront au contrôle des permis d’exploitation et au respect des lois en vigueur. Une étude sera réalisée notamment pour trouver les moyens à même de sécuriser les anciennes mines dans les communes de Sidi Boubker et Touisset tout en accélérant les travaux pour la réalisation de la carte géologique pour définir le potentiel minier de la province. Par ailleurs, a fait savoir le wali, une enveloppe de 4 MDH sera consacrée par le Conseil de la région pour fermer les puits de charbon qui représentent un danger. Sur le registre énergétique, une 5e unité de production au niveau de la station thermique de Jerada et une nouvelle station thermosolaire à Aïn Béni Mathar, devront voir le jour. En liaison avec ces projets, la priorité en matière d’emploi sera accordée aux jeunes de la province qui vont bénéficier de sessions deformation dans ce domaine. Dans le même sens, le wali a enchaîné que les jeunes de la région seront encadrés en coopératives et d’ajouter qu’un contrat avec l’Office national de l’électricité sera signé pour la création d’emplois dans les domaines du transport et du charbon, gardiennage et autres activités de sous-traitance.

500 femmes dans le sud de l’Espagne 

Le plan d’urgence n’a pas omis de créer un équilibre en matière d’emploi dans le cadre de la solidarité entre régions. Ainsi, les jeunes de la province seront intégrés dans les pôles industriels notamment à Kénitra et Tanger. Par ailleurs, 500 femmes de la province bénéficieront d’un travail saisonnier dans le sud de l’Espagne. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord social suite à la fermeture de la mine de Jerada en 1998, décision a été prise pour lever la saisie conservatoire des biens immobiliers des Charbonnages du Maroc. Objectif, faciliter la cession de 325 logements tout en ouvrant une enquête portant sur la liquidation des CDM. Une commission de suivi présidée par le ministre de l’Énergie se penchera sur les points en suspens dans ledit accord social. L’environnement n’est pas en reste avec l’engagement de solutionner les problématiques liées aux déchets miniers. Dans cette perspective, une décharge pour le stockage et l’enfouissement des cendres devrait voir le jour. Dans le même sillage, l’assainissement liquide sera généralisé dans les centres urbains de Touisset et Ain Béni Mathar. Ainsi, deux stations de traitement, en plus d’un projet de plantation de 10.000 arbres aux alentours de la station thermique, seront réalisées.

SÉCURITÉ ROUTIÈRE : LE PROJET DE LOI PORTANT STATUT DE L’AGENCE SERA VOTÉ LUNDI

La chambre des représentants devrait donner son feu vert définitif au projet de loi 103-14 relatif à la création de l’agence nationale de la sécurité routière lundu 22 janvier, après la 2e lecture opérée par les conseillers. La version finale de la nouvelle loi composée de 19 articles, prévoit deux réunions annuelles pour l’agence, la première avant le 30 juin et la seconde avant le 30 novembre en vue d’approuver les programmes et le budget prévisionnel. Pour la composition du conseil d’administration et en plus des représentants de l’État, deux représentants des syndicats des salariés, un représentant du secteur des assurances, et un dernier membre qui représente les professionnels du transport devront siéger au sein du conseil. Des taxes parafiscales seront affectées à l’agence projetée en vue de lui assurer une régularité du financement, sans oublier que tout le personnel du CNPAC (Comité national de prévention des accidents de la circulation) sera affecté à la nouvelle agence.

aujourd'hui

Exception d’inconstitutionnalité : La loi adoptée par les conseillers

C’est acté. Le projet de loi organique 15-86 fixant les conditions et modalités d’application del’article 133 de la Constitution, relative à l’exception d’inconstitutionnalité vient d’être adopté par la Chambre des conseillers à l’unanimité. Il s’agit là d’un grand acquis rendu possible par la Constitution de 2011. Le texte fixe, en effet, les règles organisant la pratique permettant desoulever l’inconstitutionnalité d’une loi et les conditions et les modalités de la pratique de la Cour constitutionnelle, ses compétences dans ce domaine, ainsi que les effets relatifs à ses décisions. Autrement, tous les citoyens du pays auront dès l’entrée en vigueur de ladite loi le droit desoulever l’inconstitutionnalité d’une disposition législative jugée attentatoire à leurs droits et libertés constitutionnels. Le but du législateur est de mettre ainsi en place un mécanisme decontrôle remédiant aux lacunes de l’arsenal juridique en vigueur.

Pour rappel, le ministre de la justice, Mohamed Aujjar, avait indiqué, lors de sa présentation de ce projet, que le texte s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 133 de la Constitution et l’article 28 de la loi organique n°066.13 relative à la Cour constitutionnelle, ajoutant que cette loi constitue un nouveau mécanisme de contrôle a posteriori des lois au Royaume. Il faut préciser dans ce sens que la Constitution de 2011 a prévu dans le cadre de son article 133 un droit constitutionnel permettant à chaque partie d’un procès de soulever l’inconstitutionnalité d’une loi.

Le ministre a expliqué, en outre, que la nouvelle loi entrera en vigueur dans une année à partir dela date de sa publication au Bulletin officiel. Dans les détails, l’article 133 de la Constitution dispose que «la Cour constitutionnelle est compétente pour connaître d’une exception d’inconstitutionnalité soulevée au cours d’un procès, lorsqu’il est soutenu par l’une des parties que la loi dont dépend l’issue du litige, porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution». Concrètement, la loi organique accorde aux parties en litige et/ou leur défense le droit de soulever, au cours d’un procès, une exception d’inconstitutionnalité par écrit. Le tribunal compétent transmettra le recours pour inconstitutionnalité à la Cour constitutionnelle. Si la Cour déclare une disposition inconstitutionnelle, celle-ci «est abrogée à compter de la date fixée par la Cour dans sa décision», comme le prévoit l’article 134 de la Constitution, sachant que les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Il faut préciser par ailleurs que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait recommandé dans un mémorandum que les recours soient «présentés dans un écrit distinct, motivé et signé par un avocat inscrit au tableau de l’un des barreaux du Maroc». Après son adoption par la Chambre des conseillers, le texte en question devra revenir à la Chambre des représentants pour une deuxième lecture. En effet, la première Chambre avait déjà adopté le texte en août 2017. A noter enfin que la Chambre des conseillers a également adopté, à l’unanimité, plusieurs projets de loi portant approbation de 8 conventions bilatérales et 3 multilatérales.

Il s’agit notamment d’un projet de loi portant approbation de la convention de coopération juridique et judiciaire, signée le 5 avril 2016 à Doha entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement de l’État du Qatar et un projet de loi portant approbation d’un mémorandum d’entente dans les secteurs du pétrole, du gaz, de l’électricité, des énergies renouvelables et del’utilisation de l’énergie, signé le 5 avril 2016 à Doha entre le ministère de l’énergie, des mines, del’eau et de l’environnement au Maroc et le ministère de l’énergie et de l’industrie au Qatar. La Chambre a, en outre, approuvé un projet de loi portant approbation de l’accord relatif aux services aériens, signé le 15 mars 2016 à Moscou entre le Maroc et la Russie et un projet de loi approuvant l’accord relatif à l’extradition des criminels, signé le 15 mars 2016 à Moscou entre les deux pays.

Le régime de change décortiqué par Boussaid et Jouahri

La première sortie de Abdellatif Jouahri et Mohamed Boussaid, à propos du nouveau régime, vient démystifier le concept de la flexibilité de change. La réforme fera également l’objet du dialogue continu entre les autorités monétaires, le Parlement, les opérateurs économiques et le grand public.

Aucun impact n’a été observé sur les cours de change depuis l’entrée en vigueur, lundi, du nouveau régime.  Le marché semble fonctionner normalement. De même, le cours du dirham continue toujours à évoluer à l’intérieur d’une bande de +/0,3% et ce malgré l’élargissement de la banque de fluctuation à +/-2,5%. Quant aux cours de change billets de banques étrangers, ils sont restés au même niveau observé avant la réforme. C’est ce que confirme Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, mercredi 17 janvier 2017, lors d’une réunion conjointe de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants et la commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers. Une rencontre durant laquelle est également intervenue Mohamed Boussaid, ministre del’économie et des finances.

Le passage vers un régime de change flexible ne cesse d’interpeller l’audience sur les enjeux et l’impact de cette réforme. La première sortie de Abdellatif Jouahri et Mohamed Boussaid, à propos du nouveau régime, vient démystifier le concept de la flexibilité de change. La réforme fera également l’objet du dialogue continu entre les autorités monétaires, le Parlement, les opérateurs économiques et le grand public. «Afin d’assurer une transition en douceur vers un régime dechange flexible, le Maroc va adopter une approche progressive prudente et une stratégie decommunication adaptée à chaque phase de la réforme, en impliquant tous les acteurs économiques, afin de les encourager à participer activement dans ce chantier et leur permettre des’adapter progressivement à ce nouveau système et de mieux gérer les risques potentiels qui y sont associés», déclare dans ce sens le ministre de l’économie et des finances. La progressivitéde la mise en œuvre de la réforme dépend de l’évaluation positive de chaque étape du process. Sur le point opérationnel, Bank Al-Maghrib suivra de très près la mise en œuvre de la réforme, notamment au niveau des établissements bancaires. Conformément aux circulaires de la banque centrale, les banques sont tenues de communiquer à Bank Al-Maghrib au quotidien l’ensemble des informations de leurs opérations de change, notamment celles réalisées pour le compte des Très petites et moyenne entreprises et des particuliers.

Une décision souveraine

Le Maroc n’a pas signé de conditionnalité avec les instances financières internationales. Une précision apportée par Abdellatif Jouahri dans son exposé. «La réforme du régime de change n’a pas été imposée ni par les instances financières internationales, ni par une crise de change comme cela a été le cas dans certains pays qui sont allés directement au flottement avec la mise en œuvre de programmes d’ajustement avec le FMI qui comprennent des conditionnalités fortes liées notamment aux finances publiques et à la libéralisation de leur économie», a-t-il expliqué.

En effet, la décision prise par le Maroc pour migrer vers un régime de change flexible intervient après satisfaction de prérequis et la réalisation d’études relatives à la réforme et de l’évaluationde ses impacts sur l’économie et le pouvoir d’achat. «Nous estimons que le passage à un régimede change flexible servirait de levier pour rehausser la compétitivité de notre économie. Il viendrait soutenir les politiques structurelles du gouvernement», indique à cet effet Abdellatif Jouahri.

Un avis pleinement partagé par le ministre de l’économie et des finances qui n’a cessé desouligner lors de son intervention que «cette réforme constitue un pas en avant vers la consolidation du positionnement de l’économie marocaine au niveau international». M. Boussaid a, par ailleurs, rappelé que cette réforme consacre les réalisations accomplies au niveau du cadre macroéconomique, des réformes structurelles et sectorielles et de l’ouverture de l’économie marocaine sur l’extérieur.

Flexibilité de change : Quel impact ?

Se référant à Mohamed Boussaid, les conditions économiques actuelles du Royaume sont convenables pour initier cette réforme. Ceci revient à la solidité du secteur financier national et à la vigueur des indicateurs macroéconomiques, en particulier le niveau approprié des réserves dechange et le contrôle continu de l’inflation. Parmi les objectifs promus par la réforme ressort le renforcement de l’immunité de l’économie nationale pour faire face aux crises extérieures. Le nouveau régime vient également appuyer la compétitivité de l’économie nationale et contribuer au développement de la croissance. Cette mesure permettra, selon le ministre de l’économie et des finances, d’accompagner les mutations structurelles que connaît l’économie nationale, notamment celles relatives à la diversification des sources, son ouverture et son intégration dans l’économie internationale. Notons que le ministère de l’économie et des finances et Bank Al-Maghrib ont effectué conjointement des simulations, et ce sur la base des données disponibles et del’hypothèse d’une dépréciation maximale de 2,5% du dirham.

Les simulations font ressortir un effet positif sur la croissance. Cet impact est estimé à +0,2 point en 2018. L’impact sur l’inflation serait de +0,4 point, soit 1,9%. «Si on considère les carburants en particulier, une dépréciation de 2,5% du dirham contre le dollar se traduirait par une hausse du prix du gasoil de 1,6%, c’est-à-dire pour un prix  initial  de  9,6 DH/l, la hausse serait de  0,15 DH/l, soit un prix de 9,7DH», peut-on relever de Bank Al-Maghrib.

Challenge

Campagne agricole : les dernières pluies bénéfiques

Au 16 janvier 2018, le cumul pluviométrique moyen national a atteint 132,7 mm, réduisant ainsi le déficit à 25% par rapport à une campagne moyenne à la même date. Au démarrage de la période des semis, ce déficit était de 61%, précise le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.

La réserve des barrages à usage agricole s’est ainsi améliorée se situant à 4,62 milliards de m3 soit un taux de remplissage de 35%. La fonte des neiges ainsi que les écoulements devraient dans un deuxième temps contribuer à accroître leur niveau de remplissage. Ces ressources contribueront également à la reconstitution des nappes phréatiques, ajoute la même source.

Au plan de la campagne agricole, les dernières pluies auront un impact positif sur l’évolution du couvert végétal des parcours qui affiche actuellement un bon niveau. L’état de développement dela biomasse végétale est également prometteur laissant présager une production fourragère satisfaisante pour la couverture des besoins du cheptel national avec le maintien des prix des aliments de bétail à des niveaux normaux. Par ailleurs, le cheptel national, toutes espèces confondues, exprime un bon état sanitaire.

Pour leur part, les cultures d’automne ont connu une importante dynamique appuyée par les récentes précipitations. Sur une surface de sol travaillée de 4,93 millions d’hectares, la superficie emblavée totalise 4,68 millions d’hectares dont 10% en irrigué dominés par les céréales à 88%, suivis des fourrages (8%) et des légumineuses (4%).

Pour les cultures sucrières, la superficie semée à date en betterave à sucre est d’environ 48.300 ha, soit 86% du programme, réparties entre Doukkala (35%), Tadla (28%), Gharb (27%), Loukkos (6%) et Moulouya (5%). Les emblavements en semences monogermes représentent 95% des réalisations. Pour la canne à sucre, la superficie s’élève à 12.409 ha.

En cas de confirmation des prévisions pluviométriques annoncées pour les semaines à venir, le niveau des ressources en eau devrait continuer à s’améliorer permettant un rattrapage du décalage de cycle occasionné par l’arrivée tardive des pluies, prévoit le ministère de l’Agriculture.

Par ailleurs, les cultures en place ont pu bénéficier de la combinaison des pluies avec le phénomène du froid qui les met en situation de faible demande climatique et favorise le développement des racines. Ces conditions sont également très bénéfiques pour les cultures arboricoles et particulièrement les rosacées.

De leur côté, les agriculteurs sont appelés actuellement à veiller à assurer l’entretien des principales cultures en place à travers le désherbage, l’épandage des engrais notamment azotés et la préparation pour l’installation des cultures de printemps (tournesol, pois chiche, maïs…). Compte tenu des conditions climatiques favorables au développement des maladies, le dispositifde surveillance phytosanitaire et le programme de sensibilisation des agriculteurs sur l’importance des traitements phytosanitaires contre ces maladies seront renforcés.

Enfin, la campagne d’exportation se poursuit dans de bonnes conditions. En ce qui concerne les exportations de primeurs, les volumes se situent à 361.000 T au 16 janvier 2018, soit une haussede 5% par rapport à la campagne précédente à la même date. Les réalisations de la tomate représentent près de 63% des exportations globales en produits maraîchers, avec un volume deprès de 227.000 T, enregistrant une hausse de 5% par rapport à la campagne précédente à la même date.

Pour les agrumes, les exportations totalisent 329.000 T, maintenant leur niveau de la campagne précédente à la même date. Les agrumes petits fruits en représentent près de 93%, conclut le ministère de l’Agriculture.

LA VIE ECO

Réforme du régime de change : le PIB devrait croitre de0,2% en 2018

La réforme du régime de change se traduira par une appréciation de la croissance nationale de 0,2% en 2018 selon les simulations de Bank Al-Maghrib et du ministère del’Economie et des Finances sur la base des données disponibles et de l’hypothèse d’une dépréciation maximale de 2,5% du dirham, a affirmé, jeudi à Rabat, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. 

S’exprimant lors d’une conférence de presse au sujet de la réforme du régime de change, M. Jouahri a tenu à rassurer quant à l’impact de cette réforme sur le pouvoir d’achat des citoyens, soulignant que le niveau d’inflation sera maintenu à moins de 2% avec une hausse de 0,4 point, soit, 1,9%.

Si on considère les carburants en particulier, une dépréciation de 2,5% du dirham contre le dollar se traduirait par une hausse du prix du gasoil de 1,6%. En d’autres termes, pour un prix initial de9,6 dhs/l, la hausse serait de 0,15 dh/l, soit un prix de 9,75 dhs/l, a-t-il fait remarquer.

Dans cette même veine, M. Jouahri a tenu à expliquer que la hausse des prix des produits deconsommation dépend de plusieurs éléments, notamment le coût des produits à l’importation, notant que dans un éventuel scénario de hausse des prix, il serait aberrant d’imputer l’évolution des prix à la réforme du régime de change.

Par ailleurs, le wali de BAM a précisé que cette réforme ne signifie nullement un passage vers un régime flottant, selon la classification du Fonds monétaire international en la matière, relevant que le Royaume demeure soumis à un régime fixe à ancrage souple avec une bande de fluctuation supérieure à 2%, accompagné d’interventions directes ou indirectes de la Banque centrale sur le marché.

De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, a fait observer, à cette même occasion, que depuis l’entrée en vigueur de cette réforme lundi, les cours de change du dirham sur le marché interbancaire ont continué à évoluer à l’intérieur d’une bande de +/- 0,3% en dépit de l’élargissement de la bande de fluctuation à +/-2,5%.

Cette situation indique que les banques et les opérateurs économiques ont bien assimilé l’espritde cette réforme qui vient soutenir les politiques structurelles du gouvernement, a ajouté le ministre, qualifiant cette entrée en matière de « rassurante ». Le passage à un régime de change flexible servira de levier pour renforcer la compétitivité de l’économie nationale, a-t-il poursuivi. Au point de vue opérationnel, M. Boussaid a souligné que les autorités monétaires suivront de très près la mise en œuvre de cette réforme, plus particulièrement avec les banques et les bureaux dechange, indiquant que les autorités compétentes continueront à communiquer au sujet de la réforme avec le Parlement, les opérateurs économiques et le grand public.

Le Maroc a adopté lundi dernier un nouveau régime de change plus flexible où la parité du dirham est déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation élargie à ±2,5%, contre ±0,3% auparavant.

Cette réforme du régime de change a pour objectif de renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et d’améliorer son niveau decroissance. Elle devrait accompagner les mutations structurelles qu’a connues l’économie marocaine durant ces dernières années, notamment en termes de diversification, d’ouverture et d’intégration dans l’économie mondiale.

IDE : LE MONTANT DES DIVIDENDES TRANSFÉRÉS A DOUBLÉ DEPUIS 2011

De 6 milliards de DH par an en moyenne entre 2004 et 2010, le montant des dividendes transférés ressort à 12,5 milliards de DH en moyenne entre 2011 et 2016. Les télécommunications, les banques, l’industrie, l’immobilier, le tourisme… sont les secteurs concernés.

Une des causes de la dégradation du solde courant de la balance des paiements sur les neuf premiers mois de 2017 (-34,7 milliards de DH) tient à l’augmentation du déficit des revenus primaires. Cette balance recense au crédit principalement les revenus issus des investissements marocains à l’étranger, et au débit les revenus des investissements étrangers au Maroc. Et comme les seconds sont incomparablement plus élevés (en raison de l’importance du stock des investissements étrangers au Maroc) que les premiers, le solde de cette balance est structurellement déficitaire.

A fin septembre 2017, ce déficit ressortait à 15,5 milliards de DH, en hausse de 6,4 milliards deDH (ou +70,3%) par rapport à la même période de 2016. A quelques dirhams près, ce déficit correspond au transfert des revenus, sous forme de dividendes ou de parts de bénéfices, issus des investissements étrangers au Maroc, principalement les investissements directs.

Les statistiques des comptes non financiers du reste du monde, élaborées par le HCP, permettentde constater, sur une longue période, que les revenus distribués des sociétés étrangères ont fortement augmenté depuis 2011. Entre cette date et 2016, ce sont 12,5 milliards de DH par an en moyenne qui ont été transférés vers les maisons mères, au lieu de quelque 6 milliards de DH en moyenne annuelle entre 2004 et 2010 (voir graphe).

Rien d’anormal, cependant, à cette évolution. Bien au contraire, cela montre, d’une part, l’importance du stock des investissements étrangers au Maroc, notamment les investissements directs, et, d’autre part, la profitabilité de ces investissements. Grosso modo, les activités concernées par ces investissements sont, entre autres, les télécommunications, les banques, l’industrie, l’immobilier, le tourisme…
Pour rappel, l’encours des IDE au Maroc à fin septembre 2017 s’élevait à 576,7 milliards de DH et celui de portefeuille à 107,4 milliards de DH.

Bien évidemment, par rapport au déficit de la balance des biens (-129,7 milliards de DH à fin septembre 2017), celui des revenus primaires (-15,5 milliards de DH) paraît presque insignifiant. C’est pourquoi l’amélioration des exportations apparaît comme l’enjeu principal à ce niveau.