PROXIMO Revue de presse 16 03 2018

L'economiste

ASSEMBLÉES ANNUELLES DU FMI ET DE LA BM : LE MAROC, PAYS HÔTE EN 2021?

Le Maroc souhaite organiser les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en 2021. Pour ce faire, une délégation conduite par Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances, s’est rendue, cette semaine, au siège des deux institutions à Washington pour rencontrer leurs administrateurs ainsi que des hauts responsables.

Cela fait 40 ans que cet événement n’a pas été organisé en Afrique. Le Maroc veut ainsi saisir l’occasion pour abriter un événement qui connaîtra la participation de 14.000 personnalités, dont les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 189 pays membres de ces institutions. Rappelons que la short-list sera dévoilée dans quelques semaines et le pays hôte annoncé en octobre 2018.

VEHICULES ELECTRIQUES : LES 1RES BORNES DE RECHARGE SUR L’AXE TANGER-AGADIR

Les premières bornes pour la recharge des véhicules électriques sur les aires de repos autoroutiers sont en cours d’installation sur l’autoroute Tanger-Agadir, annonce l’IRESEN (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles). Au total, 37 bornes seront mises en place, soit 74 points de recharge de différentes puissances sur un trajet de 800 km.

Initiées en 2017, ces installations interviennent suite à de nombreux projets de R&D sur la mobilité durable que l’institut mène depuis 2014 sur sa plateforme de recherche le Green Energy Park (Benguerir). Pour rappel, le projet est financé par l’IRESEN et groupe Schneider-Electric, alors que les études, l’ingénierie, l’installation sont assurées par les distributeurs de carburants, ADM et l’Institut.

EFFICACITE ENERGETIQUE: ON COMMENCE A PARLER INDUSTRIALISATION

  • Négociations entamées avec MlyHafid Elalamy pour la mise en place d’un écosystème
  • Objectif: Privilégier les joint-ventures et la création de sociétés de droit marocain
  • Le financement devra suivre

En attendant la présentation de la stratégie nationale de l’efficacité énergétique au Souverain et sa déclinaison, le secteur cherche encore son modèle économique. La tutelle a lancé un travail de fond pour mettre en place un nouvel écosystème efficacité énergétique. Il faut dire aussi que c’est la première fois qu’on entend parler d’industrialisation de ce secteur encore embryonnaire.

«Nous ne devons pas rater ce tournant. Nous avons entamé les discussions avec Moulay Hafid Elalamy pour mettre en place une plateforme industrielle dédiée à l’efficacité énergétique», a annoncé Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable à l’ouverture de la 3e édition des Rencontres africaines de l’efficacité énergétique, organisée hier à Casablanca.

Dans ce chantier, le ministre Pjidiste mise sur les entreprises de droit marocain capables de produire et de promouvoir le «made in Morocco». Qu’elles soient des PME nationales ou issues de joint-ventures maroco-internationales. Ces entreprises devront produire des composantes énergétiques telles que les chauffe-eaux et les panneaux solaires 100% marocains. Ce qui augmenterait le taux d’intégration locale dans l’énergie. Ces entreprises pourront également cibler le marché africain dont les besoins en énergie verte sont prometteurs. Un marché porteur sachant que 500 millions de personnes représentent la classe moyenne avec un pouvoir d’achat de 500 dollars/mois.

Reste que pour sortir de cette dynamique élitiste de l’efficacité énergétique à une approche globale, un long chemin reste à parcourir. «Il faut que la population, les industriels et les professionnels sentent la différence en réduisant leur coût énergétique. D’où la nécessité de mettre en place un business modèle offrant des solutions adaptées au contexte marocain à moyen et long termes», souligne le ministre de tutelle. Il a, d’ailleurs, été décidé d’imposer l’efficacité énergétique au sein des administrations, des collectivités locales, parc automobile… L’Etat doit donner l’exemple. «Aucune autorisation ne devrait être délivrée si l’efficacité énergétique n’est pas respectée», précise un banquier.

La tutelle a, par ailleurs, lancé un travail de benchmarking au niveau mondial pour mieux s’inspirer des «success stories». Innovation, R&D, formation, financement, leasing, réforme juridique… L’éventail des solutions est large.

  Côté financement, les fonds d’investissements mondiaux scrutent de près ce marché et attendent le déclic. Au Maroc, des expériences louables ont déjà fait leurs preuves. Le modèle présenté par M’Fadel El Halaissi, directeur général délégué, en charge de la Banque de l’entreprise au sein de BMCE Bank of Africa, a fait ressortir l’engagement de la banque en faveur de la transition énergétique et du développement durable depuis l’année 2000.

A ce jour, 55 millions d’euros ont été débloqués dans le cadre d’un partenariat avec la Berd par BMCE Bank, à travers un programme de financement MORSEFF en faveur de l’efficacité énergétique. Sur ce total, 99% des fonds ont été distribués. M’Fadel El Halaissi a souligné que la banque continuera ce programme car «le coût de l’efficacité énergétique est un facteur de production qui permet de gagner en compétitivité. Il a toutefois indiqué que «le Maroc est encore à ses balbutiements en matière de R&D et d’innovation».

Cheikh Sylla Ndiaye, vice-président de la COP21 et expert en efficacité énergétique à la présidence sénégalaise, a affirmé que les fonds sont là et qu’il va falloir aller les chercher. «En Afrique, l’on parle beaucoup de l’efficacité énergétique, mais on fournit beaucoup moins d’efforts», se désole Cheikh Sylla Ndiaye. Ce dernier a déclaré que le Fonds mondial Vert a approuvé début mars 76 projets dont 26 africains. Sur ce total, seuls deux projets de l’Amérique concernent l’efficacité énergétique.

aujourd'hui

En attendant une stratégie pour le protéger : Le consommateur a besoin d’écoute

Le décès tout récemment d’une jeune fille suite à un incendie provoqué par un chargeur de téléphone n’est pas passé, mardi à Rabat, inaperçu aux yeux de RkiaDerham.

La secrétaire d’Etat chargée du commerce extérieur, qui n’a pas manqué d’adresser ses condoléances à sa famille, estime, lors de l’initiation des 8èmes journées du consommateur qui se poursuivent jusqu’au 16 mars, qu’il faut prendre connaissance du produit consommé. «Le Maroc exprime sa volonté de protéger les droits du consommateur», avance-t-elle. La secrétaire d’Etat remonte, par l’occasion, à l’arsenal juridique datant de 7 ans, notamment la loi 31-08 relative aux droits du consommateur, ainsi que les réalisations qui s’en sont suivies. Il s’agit de l’émission de textes d’application, 2 décrets et 13 décisions concernant le secteur, notamment l’information du consommateur par l’étiquetage et les mécanismes du contrôle de terrain entre autres. Le tout en avançant des chiffres.

28.450 opérations de contrôle en grands marchés

Ce sont jusqu’au 31 décembre 2017, 28.450 opérations de contrôle qui ont été effectuées en grands marchés. Aussi, 8.200 contraventions ont été enregistrées, une centaine d’avertissements ont été adressés aux personnes concernées et une centaine de pv. ont été établis. De plus, 220 sites électroniques ont fait l’objet de contrôle et 190 avertissements ont été adressés dans ce sens. «Pour mieux développer les ressources humaines, des sessions de formation ont été consacrées à 600 participants», détaille la secrétaire d’Etat. L’objectif étant, selon ses dires, de consolider la culture de consommation. Par l’occasion, Mme Derham ne manque pas de s’exprimer autour de l’appui financier.

Des subventions de 7,5 millions DH bientôt

Après une première tranche de subventions de 2,5 millions DH octroyées en 2016 aux 3 fédérations œuvrant dans le domaine, une deuxième tranche est prévue. Celle-ci étant, selon la secrétaire d’Etat, de l’ordre de «7,5 millions DH qui seront débloqués les semaines prochaines». Cela étant, Mme Derham met également l’accent sur la sensibilisation des parties actives en consommation y compris le secteur privé. A propos du portail khidmat-almostahlik.ma, lancé en 2013, la secrétaire d’Etat rappelle que celui-ci se développe en termes d’offre et de contenu pour répondre aux besoins du consommateur. Ce site est, comme elle le précise, doté d’une rubrique destinée au traitement des doléances à caractère juridique ou conventionnel. «En 2017, ce portail a reçu 790 plaintes admises, soit une augmentation de 64% par rapport à 2016. 50% ayant émané des secteurs de l’économie et du commerce», détaille-t-elle en se lançant des challenges.

Lancement d’un prix national

Pour consolider l’ensemble de ce bilan, il importe, à ses yeux, de tenir compte également des défis. Ceux-ci concernent la prise de conscience des questions ayant trait à la consommation, notamment dans le rang des couches les plus défavorisées. D’où l’intérêt d’une stratégie basée, d’après ses dires, sur la consolidation des politiques publiques et la coopération entre les secteurs tout en valorisant les ressources humaines, notamment les contrôleurs, et en améliorant le cadre juridique. La secrétaire d’Etat saisit son passage pour annoncer «le lancement d’un prix national, dès l’année prochaine, pour distinguer les initiatives dédiées à la consommation».

Les recommandations de la société civile

A son tour, le tissu associatif, présent à cet événement organisé autour de «Quelle stratégie pour renforcer la protection du consommateur marocain ?», n’a pas manqué de mettre l’accent sur des défis d’une autre nature. C’est le cas de BouazzaKherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, qui met en valeur le rôle des associations pour informer et sensibiliser le consommateur en créant une médiation entre celui-ci et le fournisseur tout en mettant l’accent sur le droit d’ester en justice. «La société civile est une force de proposition autour de la stratégie», enchaîne-t-il. M. Kherrati recommande entre autres la représentativité de ce tissu au sein des conseils constitutionnels. «Il est temps d’encadrer les associations de protection du consommateur en professionnalisant celles-ci», poursuit-il.

Quant à AbdelmalikBennar, président de la Fédération du sud des associations de protection du consommateur, il appelle à rompre avec les campagnes de sensibilisation saisonnières de manière à devenir permanentes tout en y associant les zones lointaines. Il recommande, de plus, «l’émission d’ordonnances judiciaires pour la cessation d’activités illégales». Et c’était à OuadieSamih, secrétaire général des Associations du consommateur, d’abonder dans le même sens en estimant que «le consommateur a besoin d’écoute».

Challenge

Fitch Ratings reçue à la CGEM

Cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs membres du conseil d’administration de la Confédération s’inscrit dans le cadre de la visite de Fitch Ratings au Maroc pour la révision biannuelle de la notation du pays. Lors de cette séance de travail,  la présidente de la CGEM a présenté l’appréciation de la Confédération du contexte économique du Maroc, des réformes en cours ainsi que des différents obstacles auxquels font face les entreprises au quotidien. Elle a également évoqué les leviers à activer pour booster le développement économique, notamment ceux liés à l’éducation, à la formation professionnelle ainsi qu’à l’amélioration des délais de payement.

Pour rappel, Fitch Ratings avait octroyé au Maroc en octobre 2017 la note de « BBB- stable ». Une notation qui mériterait d’être améliorée tenant compte de la croissance économique que connait le pays, de ses fondamentaux stables ainsi que des stratégies sectorielles qui commencent à porter leurs fruits, note la CGEM.

Flexibilité du Dirham : Une réforme «historique» et «réussie» (FMI)

Le Fonds monétaire international (FMI), a qualifié, jeudi à Washington, la décision par le Maroc de passer à un régime de change plus flexible, de réforme «historique» et «réussie», qui permettra au Royaume de «se situer sur la trajectoire d’une croissance accélérée».

«La transition vers un régime de change plus flexible, mise en œuvre en janvier dernier, est une réforme historique (…) et nous continuons de la voir comme un succès», a indiqué Nicolas Blancher, Conseiller et chef de mission pour le Maroc au Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, lors d’une conférence de presse téléphonique consacrée au troisième et dernier examen dans le cadre de l’accord sur la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) avec le Maroc.

Pour Blancher, l’introduction d’une plus grande flexibilité des taux de change, soutenue par le FMI depuis longtemps, permettra au Royaume d’améliorer la capacité de son économie à absorber les chocs exogènes et de préserver sa compétitivité extérieure à l’avenir.

Il s’agit également d’un pas «important» et «essentiel» qui «témoigne de la détermination des autorités de mettre en œuvre des réformes clés qui permettront au pays de se situer sur une trajectoire de croissance accélérée», a-t-il ajouté.
Le processus de libération du dirham ne vient que de commencer, a affirmé le représentant de l’institution monétaire internationale, qui a fait observer que le dirham est resté très stable autour de sa parité centrale et que les interventions n’ont pas été particulièrement importantes. «Cela montre que les marchés ont confiance dans la situation actuelle (…) et ça augure bien de la poursuite de la réforme».

Blancher a, par ailleurs, souligné la bonne tenue de l’économie marocaine qui, selon lui, a repris de la vigueur en 2017, ajoutant que les perspectives à moyen terme sont favorables, avec une croissance attendue de 4,5% d’ici 2021.

Il s’est félicité, à cet égard, des politiques macroéconomiques «saines» des autorités et de la mise en œuvre des réformes clés qui ont contribué à améliorer davantage la résilience de l’économie, notamment les efforts visant la poursuite de l’assainissement budgétaire pour réduire le ratio de la dette publique au PIB.

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La dette du trésor atteint 702,3 Mds de DH à fin février 2018

L’encours de la dette du Trésor à fin février 2018 s’établit à 702,3 milliards de dirhams contre 702,6 milliards de dirhams à fin janvier 2018, relèvent les dernières statistiques livrées par la Direction du Trésor et des Finances Extérieures.

La dette intérieure s’établit à 550,64 MMDH à fin février 2018, soit 1,20 MMDH de plus qu’en janvier. Pour sa part, la dette extérieure a reculé de 153,16 en janvier à 151,7 à fin février. Les remboursements au titre du service de la dette du Trésor, effectués durant le mois de février 2018 se sont élevés à 15,7 milliards de dirhams.

Cumulés à fin février 2018, ces remboursements (principal et intérêtss’élèvent à 22,6 milliards de dirhams.

Le ministère des Finances lance son appli’ mobile « MEF News »

Le Ministère de l’Économie et des Finances vient de lancer une application mobile MEF News destinée aux smartphones, dans le cadre de sa stratégie de communication et sa politique d’ouverture sur son environnement extérieur.

Cette nouvelle application, conçue en deux langues, arabe et français, servira à informer les utilisateurs sur les nouveautés du ministère, notamment à travers les rubriques «Actualités» et «Communiqués», ainsi que la rubrique «Publications» qui concerne l’ensemble des documents de la loi de Finances, rapports et études relatifs à l’économie nationale et aux finances publiques, bulletins statistiques et revue institutionnelle «Al Maliya», indique le ministère dans un communiqué, précisant que ces informations seront disponibles en temps réel en se basant sur un système de notification.

L’application permettra au ministère de consolider sa communication institutionnelle envers ses différents usagers et partenaires et de renforcer les différents canaux de communication numériques déjà mis en place par le département.

LA VIE ECO

Fogarim et Fogaloge : deux années de croissance ferme, mais…

Pour des observateurs, les banques sont maintenant plus prudentes sur le segment du socia. L’encours des crédits garantis par la CCG devrait augmenter de 8% à fin 2017, contre 10% en 2016. L’encours des crédits à l’habitat distribué par l’ensemble des banques a progressé moins rapidement en 2017 qu’en 2016.

Le fonds DamaneAssakane par lequel l’Etat garantit les crédits immobiliers a été plus sollicité ces deux dernières années, après un calme relatif en 2015. L’encours des crédits bancaires (Fogarim et Fogaloge) a augmenté de 10% en 2016 et devrait croître de 8% en 2017, selon les chiffres provisoires obtenus auprès de la CCG. Le rythme de progression est donc plus soutenu que l’encours des crédits à l’habitat distribués par l’ensemble du système bancaire qui n’a évolué que de 5,1% en 2016 et de 3,6% en 2017.

Cela dit, le top management de la CCG précise que la production annuelle a toujours connu des variations cycliques. En 2016, les crédits bancaires garantis ont atteint 3,48 milliards de DH et devraient s’établir à 3,4 milliards de DH pour l’exercice 2017, soit un repli de 2,3%. On est donc loin du pic historique affiché en 2014, où le volume était en croissance de 23%. «Quoique en baisse, le niveau de production actuel reste satisfaisant, notamment en comparaison avec la moyenne annuelle depuis le démarrage du fonds qui est de 2,5 milliards de DH par an», relativise la CCG.

Peu de transactions chez les notaires

Si la distribution des crédits bancaires est en recul, c’est en raison notamment d’une stabilité de la demande. «Cela est essentiellement dû à une certaine saturation du marché, compte tenu de la proportion des ménages urbains propriétaires de logements qui pointe à 67%, soit au même niveau observé dans les économies développées dont l’Union européenne (69,4%) qui enregistre le même phénomène de saturation», explique la CCG.

Néanmoins, avec un déficit de logements qui se compte en centaines de milliers d’unités, un stock de logements qui est toujours disponible sur le marché et une demande latente pas tout à fait satisfaite, il y a lieu de s’interroger sur les raisons concrètes de ce ralentissement. On a beau dire que les acquéreurs potentiels ne trouvent pas «chaussure à leurs pieds», que la qualité des biens laisse à désirer et, surtout, que les équipements font défaut dans certains programmes ; mais il faut se rendre à l’évidence: «Les banques se montrent de plus en plus réticentes à l’octroi de crédits immobiliers à une clientèle vulnérable», souligne un notaire à Casablanca. «Nous n’avons pas réalisé une seule opération liée au Fogarim depuis plusieurs mois, contrairement aux années précédentes où les transactions étaient nombreuses», confie-t-il. Des sources bancaires évoquent également une hausse des impayés et la difficulté de recouvrement sur le segment du social.

Venant de professionnels très au fait de l’évolution du secteur immobilier, ces observations peuvent être fondées. La situation paraît cependant ambivalente. Le taux de sinistralité cumulé du fonds DamaneAssakaneFogarim et Fogaloge compris- devrait en effet se maintenir au même niveau que l’année précédente, à savoir à 5,6%, apprend-on auprès de la CCG. Ce taux est, faut-il le dire, loin d’être alarmant vu que la caisse a retenu lors du paramétrage du fonds un taux de sinistralité prévisionnel de 12,5%, soit plus du double du taux de défaut observé actuellement.

Avis partagés sur l’avenir du fonds DamaneAssakane

Il faut dire que si le taux de défaut augmente, c’est en raison notamment du comportement malhonnête d’une partie des emprunteurs. «Même après 15 ans d’existence, ce dispositif reste méconnu et laisse le champ libre à plusieurs interprétations de la part de la clientèle», explique le notaire. Entre ceux qui considèrent qu’il s’agit de dons ou de subventions, ou encore ceux qui s’abstiennent de rembourser prétextant des défauts de construction, le mécanisme risque d’être enrayé.

Dans ce contexte, la caisse continue de déployer des efforts en vue d’améliorer l’efficacité ce, en adaptant ses conditions d’intervention à l’évolution du marché. Parmi les leviers actionnés, la digitalisation de l’intégralité de son processus, depuis l’octroi de la garantie jusqu’à l’indemnisation des banques. «Cette modernisation a permis de donner une force de liquidité à la garantie puisque le taux d’indemnisation des banques a atteint 90% en 2017 contre 34% en 2012», explique la CCG. En tout état de cause, elle s’attend à ce que l’activité du fonds soit au même niveau que durant les deux années passées. Un rebond peut toutefois être enregistré en fonction de l’accueil qui sera réservé aux produits de la finance participative. Allusion faite à «Fogarimmourabaha», si jamais il voit le jour. On attend donc des banques participatives qu’elles jouent leur partition en surfant sur le début d’activité et l’enthousiasme des clients. Un faux espoir selon quelques professionnels de l’immobilier, très circonspects quant à l’évolution des crédits garantis DamaneAssakane.

DROITS D’ENREGISTREMENT : LES NOTAIRES SOULAGÉS PAR LA DÉMATÉRIALISATION DES PROCÉDURES

Au lieu de trois semaines, la procédure se fait séance tenante. Le dispositif peut permettre au Maroc d’améliorer son classement dans le Doing business. L’inscription en ligne à la conservation foncière est le prochain chantier.

La dématérialisation de la procédure d’enregistrement des actes liés aux biens immobiliers est devenue effective et obligatoire depuis le 2 janvier de cette année, après une phase expérimentale entamée en 2015. Dans la pratique, chaque notaire dispose de son propre espace sur le portail «Tawtik» par lequel l’opération est effectuée. Ainsi, le notaire remplit une fiche qui contient les principales informations, dont les noms de l’acquéreur et du vendeur, leur numéro de CIN respective, le numéro du titre foncier, ainsi que le droit d’enregistrement attaché au bien en question. La demande est donc directement transmise en ligne et le notaire reçoit dans les secondes qui suivent un ordre de recette qui l’habilite à payer le montant requis. Instantanément, il reçoit la quittance de paiement que le client dépose à la conservation foncière.

«Que du bien de part et d’autre», rapportent nombre de notaires contactés à Casablanca et à Rabat. «Les difficultés et retards dont nous pâtissions depuis plus de 15 ans sont enfin résolus», assure Amine Zniber, président du Conseil régional de l’ordre des notaires de Rabat. La procédure de paiement et d’enregistrement manuel qui nécessitait des va-et-vient fréquents entre le notaire et l’administration fiscale prenait jusqu’à trois semaines, et pouvait même se prolonger jusqu’à la veille du délai fixé.

Vigilance au moment de la saisie des données

Cette télédéclaration, saluée par l’ensemble de la profession, ne concerne pas tous les actes. Elle couvre plus de 90% des contrats immobiliers dont les plus courants sont les compromis de vente, les promesses de vente, les donations, les partages, les échanges, les ventes définitives, les mainlevées, les cessions de fonds de commerce… Les autres actes, à l’instar de la VEFA, la vente à réméré et quelques autres rares opérations, ne sont pas encore éligibles à la plateforme et sont donc toujours effectués manuellement, en attendant une mise à jour complète du système qui ne saurait tarder. «Avec cette innovation, le Maroc dépasse plusieurs pays, même parmi les plus développés, notamment le Canada et le Japon qui réalisent toujours ce type d’opérations de manière classique. A travers cette avancée, le Maroc devrait améliorer même son classement dans le Doing business», s’enthousiasme Amine TouhamiOuazzani, notaire à Rabat.

Une «révolution» qui change de la bureaucratie des services publics marocains certes, mais qui n’est pas exempte de risques. Au delà des bugs de connexion que connaît le système de temps à autre, Hassan Slaoui, notaire à Casablanca, recommande de s’armer de vigilance au moment de la saisie des données. «Une erreur d’inattention peut être coûteuse, surtout que la procédure de restitution est très difficile et peut prendre des mois», prévient-il.

Possibilité de consulter les titres fonciers en ligne

Si la procédure de paiement des droits d’enregistrement est totalement et obligatoirement dématérialisée, ce n’est pas encore le cas pour l’inscription des biens à la conservation foncière. Le dispositif est en cours d’implémentation, et serait même en phase d’expérimentation (non d’application) à en croire les notaires contactés. Dès que le système, attendu pour mai de cette année, sera opérationnel, le paiement des droits d’inscription sera effectué en ligne et le client recevra son certificat de propriété instantanément. En attendant, les services de la conservation foncière ont permis la consultation en ligne des titres fonciers, moyennant le paiement d’une petite somme.

LA BANQUE MONDIALE CONSOLIDE SON APPUI AU MAROC

De solides avancées sont réalisées dans les domaines de la gouvernance du développement durable. L’emploi, l’éducation et le développement urbain resteront des volets clés du Contrat de partenariat stratégique 2018-2023.

Entre le Maroc et la Banque Mondiale, les relations sont visiblement au beau fixe. C’est ainsi que l’on peut résumer les propos de Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de l’institution pour le Maghreb qui s’est entretenue, lundi 5 mars, à Casablanca, avec un groupe restreint de journalistes de la presse locale. Mme Marie-Nelly fait précisément état d’«un partenariat solide» avec le Royaume. Interprétée autrement, cette déclaration balaie tout soupçon de froid ou de méfiance entre les deux parties après la publication, en mai 2017, du mémorandum intitulé «Le Maroc à l’horizon 2040 : investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique» dont la teneur avait suscité une petite tempête médiatique.

A l’évidence, de telles piqûres de rappel sont nécessaires pour que la cadence des réformes de structure soit accélérée. Il reste que la Banque Mondiale ne cache pas sa satisfaction sur beaucoup de volets au titre du Contrat de partenariat stratégique (CPS) 2014-2017 pour lequel l’enveloppe totale est de l’ordre de 3,7 milliards de dollars. A propos du développement humain, elle a mis en évidence les réalisations en matière de gestion du diabète et l’amélioration des conditions de vie de la femme rurale, notamment la facilitation de l’accès à l’école des jeunes filles.

Un meilleur ciblage pour les programmes sociaux

Des bons points sont aussi délivrés pour les réalisations en matière d’énergies renouvelables et de gestion du littoral, principalement dans la région de Nador, et des ressources halieutiques. La directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Maghreb ne tarit pas d’éloges pour le plan solaire. Et sur le chapitre de l’environnement des affaires, elle cite l’amélioration du classement dans Doing Business, la loi sur l’auto-entrepreneur et la mise sur orbite du fonds Innovinvest, l’installation de la commission nationale de la commande publique (CNCP). Des efforts conséquents sont aussi relevés pour ce qui est de la gouvernance. Il en est ainsi de la promulgation des lois organiques relatives aux communes et à la Loi de finances. «Les instruments de base sont là», souligne Mme Marie Nelly, comme pour dire que plus rien n’empêche d’aller de l’avant.

Mais il reste encore beaucoup à consentir dans les domaines de l’emploi, de l’éducation et du développement urbain, qui figureront en bonne place dans l’architecture du CPS 2018-2023. La banque est aussi très attentive aux impacts sociaux des programmes et reconnaît qu’il y a des insuffisances. C’est sur ce point qu’elle attire l’attention du gouvernement – qui en est d’ailleurs conscient – sur un meilleur ciblage. C’est sur ce volet que sera déterminant le système d’identification digitale en chantier.

Sur tous les dossiers, la banque dit se limiter à enrichir la réflexion en apportant son expérience et une impulsion financière (un dollar déboursé pour un projet peut en attirer 4 au moins). Le dernier mot revient donc à l’Etat.

Les ECO

LE MAROC CONSOLIDE SES ATOUTS SUR LE MARCHÉ ESPAGNOL

La récente ouverture de la ligne aérienne Santander-Marrakech, exploitée par Ryanair, a permis au Maroc d’attirer le touriste espagnol originaire du nord de la péninsule ibérique et renforcer sa présence sur ce marché, le deuxième pourvoyeur de touristes à l’adresse du royaume.

La destination Maroc consolide sa place auprès du touriste espagnol, ou plus précisément celui du nord de la péninsule ibérique. En plus des visiteurs originaires de la région de Madrid, de la Catalogne ou d’Andalousie s’ajoutent  ceux en provenance des régions du nord. Le lancement d’une ligne aérienne entre Santander et Marrakech répond à une forte demande. Joint par les Inspirations ÉCO, Mohamed Soufi, délégué de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) à Madrid, a exprimé sa satisfaction quant à l’intérêt que suscite  la ville ocre depuis l’ouverture de cette connexion en octobre dernier. «Nous  revenons d’un voyage de familiarisation organisé au profit des autorités en charge du secteur du tourisme dans la région de Cantabrie. Deux tours opérateurs de la région, à savoir Totaly Spain et CantabricoViajes, étaient du voyage pour évaluer les potentialités de cette ligne. Les échos à propos de ce nouveau service aérien sont très encourageants», souligne Soufi.

Selon des données fournies par le département en charge du tourisme à Cantabrie, le vol desservi par la compagnie Ryanair a le vent en poupe et affiche un  taux moyen de remplissage  de 88% aujourd’hui. Plus précisément, le vol a enregistré un taux de remplissage de 90,64% en novembre, 89,4% en décembre et 84,7% en janvier. Lors de ce déplacement, la délégation de Cantabrie a pu découvrir les atouts touristiques de Marrakech ainsi qu’Essaouira. «Le but du voyage était de montrer qu’il est possible, à partir de cette desserte, de visiter d’autres villes marocaines ou faire le circuit impérial en se rendant à Fès et Meknès», précise le responsable de l’antenne madrilène de l’ONMT.

Selon lui et à raison de deux vols par semaine, les lundis et vendredis, cette liaison se prête à ce genre de découvertes. Par ailleurs et dans le cadre de cette coopération avec le gouvernement de Cantabrie, un voyage sera programmé en mai au départ du Maroc. De ce fait, des professionnels marocains viendront à la découverte de cette région espagnole. Des rencontres sont prévues avec les opérateurs de la Cantabrie et ceci pour une meilleure collaboration entre les deux régions en termes d’attraits des touristes au profit des deux destinations. La connexion est aussi la première liaison en direction d’un aéroport non-européen, selon les autorités de Cantabrie. «De fait, la desserte répond parfaitement aux attentes des voyageurs espagnols.   La ligne Santander-Marrakech est la seule, pour le moment, qui couvre le nord de l’Espagne. Son lancement couronne une série de négociations menées avec la compagnie irlandaise», souligne Soufi.

Le choix de Marrakech s’est imposé dès le début vu que la ville  est la destination la plus visitée par les touristes espagnols. L’accueil réservé à cette ligne et les perspectives de croissance du marché espagnol confortent l’ONMT. L’organisme marocain espère répéter les bonnes performances réalisées durant le précédent exercice où les arrivées de touristes espagnols ont enregistré une hausse de 8%. «Nous sommes sur la bonne voie pour reproduire cette belle performance.  De plus, les évènements programmés par nos soins braqueront davantage les projecteurs sur notre marché», affirme le responsable marocain. Effectivement, Marrakech n’en finit pas de recevoir les délégations espagnoles. Dans quelques jours, environ 90 professionnels, affiliés à la Confédération espagnole des agences de voyages (CEAV), débarqueront dans la ville ocre à l’invitation de l’ONMT. L’objectif de ce déplacement n’est autre qu’une découverte approfondie de cette destination appréciée par les touristes en quête d’authenticité et d’originalité.

nouvelle tribune

Les actuaires africains en congrès à Casablanca

Après 2003, le Maroc accueille pour la 2ème fois le Congrès Actuariel Africain, rendez-vous récurrent de la profession. Cette 5ème édition du Congrès, organisée par l’Association Marocaine des Actuaires (AMA), en collaboration avec l’Association Actuarielle Internationale (IAA), sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, se tient sous le thème « Le développement financier en Afrique, expertise et intérêt public ».

Dans un contexte où le secteur financier, des assureurs aux banques, est de plus en plus complexe, avec des exigences, notamment prudentielles, toujours plus strictes de la part des régulateurs, la fonction actuarielle est devenue incontournable dans le processus de prise de décision d’une institution financière. Pourtant, sur l’ensemble du continent africain, seulement 13 pays disposent d’associations d’actuaires, et seulement 6 d’entre elles sont reconnues par l’IAA. C’est ainsi que ce congrès est une étape importante dans le processus de développement de l’actuariat en Afrique, pour que les actuaires puissent être « encore plus impliqués dans le développement de l’économie africaine », comme l’a expliqué M. Mohamed Amrani, Président de l’AMA, lors de la séance d’ouverture qui s’est tenue jeudi 15 mars au matin, dans un hôtel casablancais.

Une fonction appelée à être développée 

La réforme du secteur des assurances au Maroc, à travers l’adoption des normes Solvency II, basées sur le risque, « exige la mise en place d’une fonction actuarielle », selon M. Hassan Boubrik, président de l’ACAPS, qui intervenait également en ouverture. Ainsi, « les actuaires pourront occuper une place de choix au sein des sociétés d’assurance et de réassurance au Maroc », a-t-il poursuivi.

Des propos auxquels a fait écho M. Mohamed Bensalah, président de la FMSAR, qui a ajouté qu’il fallait développer la fonction actuarielle sur l’ensemble du continent, qui « présente des atouts indéniables », mais dont le développement nécessite de « ne pas dupliquer les modèles occidentaux mais tenir compte des spécificités des pays ». Notamment, il a déclaré que « nous avons besoin au Maroc de bâtir nos propres tables de mortalité », car il « est regrettable que le Royaume continue à utiliser des tables venues d’Europe ». Le rôle maintenant transversal de l’actuariat au sein des entreprises doit également pousser la profession à s’organiser et se normaliser encore plus qu’actuellement, et c’est pourquoi M. Bensalah a annoncé que « la FMSAR apportera tout son soutien à l’AMA pour l’élaboration d’un institut des actuaires ».