PROXIMO Revue de presse 18 05 2018

Les ECO

TAXE AMÉRICAINE SUR L’ACIER : LES SIDÉRURGISTES MAROCAINS INQUIETS

Le secteur de la sidérurgie retient son souffle suite à la décision du président américain d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium. «Le volume des exportations marocaines d’acier vers les USA est encore faible, mais le marché américain est stratégique. La capacité de production locale est de 3 millions de tonnes, contre une demande ne dépassant pas la moitié de ce chiffre», indique l’Association des sidérurgistes du Maroc. Selon les données des professionnels, la demande mondiale d’acier devrait continuer à progresser en 2018 et 2019, soutenue par un contexte économique favorable, avec, toutefois, les risques liés aux tensions commerciales et à une remontée des taux.

LA CROISSANCE PRÉVUE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE MENACÉE

Selon un nouveau rapport de l’ONU, la croissance de l’économie mondiale dépasse toute  attente, avec un PIB mondial qui devrait augmenter de plus de 3% en 2018 et 2019. Toutefois, des risquent menacent d’impacter cette montée fulgurante.

La croissance accrue dans les pays développés et des conditions favorables pour l’investissement sont les raisons principales de cette croissance. Mais selon le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale des Nations Unies à la mi-2018 lancé à New York, la multiplication des tensions commerciales, l’incertitude quant à la politique monétaire, les niveaux de dette plus élevés et la hausse des tensions géopolitiques sont susceptibles d’entraver ce progrès.

Il y est estimé que la croissance économique mondiale atteindra 3,2% en 2018 et en 2019, ce qui représente une augmentation de 0,2 et 0,1 point de pourcentage respectivement par rapport aux estimations antérieures. La révision de ces perspectives reflète la nouvelle amélioration des prévisions de croissance pour les économies développées, en raison de l’accroissement des salaires, des conditions d’investissement très favorables et de l’impact à court terme des mesures de relance budgétaire aux États-Unis.

La croissance du commerce mondial s’est également accél.érée et reflète une augmentation généralisée de la demande mondiale. Un grand nombre de pays exportateurs de produits de base bénéficieront aussi des prix accrus de l’énergie et du métal. Même si la légère augmentation des prix mondiaux pour les produits de base entraînera une tension à la hausse sur l’inflation dans de nombreux pays, le rapport note que les tensions inflationnistes resteront contenues dans la plupart des régions développées et en développement.

Lors du lancement du rapport, le Sous-secrétaire général chargé du développement économique de l’ONU, Elliot Harris, a déclaré que la révision à la hausse des prévisions pour l’économie mondiale est une nouvelle positive qui permettra de faire des progrès considérables pour réaliser les objectifs de développement durable. Mais il a aussi averti qu’il est nécessaire de ne pas devenir complaisant en raison de cette nouvelle tendance à la hausse.

Il a ajouté que le rapport souligne que les risques se sont accrus et insiste sur l’urgence d’aborder un certain nombre de défis politiques, notamment les menaces pour le système commercial multilatéral, les fortes inégalités et la croissance renouvelée des émissions de carbone.

Une croissance exposée à moult risques

Les prévisions de croissance du PIB en 2018 ont été revues à la hausse dans 40% des pays depuis l’estimation précédente présentée dans le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale de 2018 publié en décembre dernier. Toutefois, certains pays et régions ne sont toujours pas concernés par cette hausse mondiale, du fait, dans de nombreux cas, d’obstacles structurels au développement. Il est prévu que les résultats déclinent en Afrique centrale et en Afrique du Sud cette année, et les prévisions ont été revues légèrement à la baisse pour les économies en transition pour 2018 (du fait de tensions géopolitiques croissantes) et pour les pays les moins avancés, où les perspectives de croissance, plus faibles, sont le résultat de la situation au Yémen qui se détériore.

Le système commercial multilatéral

Le rapport déclare toutefois que le fait de ne pas appuyer de manière claire le système commercial multilatéral, en mettant en œuvre davantage d’obstacles au commerce ou des mesures de représailles, représente une menace à la solidité et à la durabilité de la croissance économique, qui peut avoir de fortes répercussions, surtout pour les économies en développement.

S’attaquer aux fortes inégalités

Le rapport a également noté que les inégalités de salaires restent très élevées dans de nombreux pays, mais que des améliorations considérables ont été remarquées dans certains pays en développement au cours des dix dernières années. Ces améliorations reflètent des facteurs conjoncturels temporaires, mais également certains changements structurels. L’Amérique latine et la région des Caraïbes, par exemple, ont fait de grands progrès dans la réduction des inégalités au cours des 15 à 20 dernières années grâce à des mesures politiques concrètes relatives aux salaires minima, à l’éducation et aux paiements de transfert du gouvernement.

Dissocier la croissance économique des émissions de CO2

Le rapport note que la croissance économique accélérée, propulsée par les combustibles fossiles, a un coût environnemental. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie ont augmenté de 1,4% en 2017 à cause d’un certain nombre de facteurs, notamment l’accélération de la croissance économique mondiale, le coût relativement bas des combustibles fossiles et de plus faibles mesures de rendement énergétique. Une réforme des subsides et de l’imposition des combustibles énergétiques pourra accélérer les progrès vers une croissance durable pour l’environnement qui respecte les objectifs de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Les politiques interpellés

Comme décrit dans le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale 2018, la reprise de la croissance économique offre aux responsables politiques un champ d’action élargi pour lever certains obstacles profonds qui empêchent un progrès rapide vers la réalisation des objectifs de développement durable. Ce champ d’action comprend des mesures et des politiques concrètes qui peuvent accélérer le processus de diversification économique, s’attaquer aux fortes inégalités et/ou aux inégalités croissantes, appuyer l’investissement dans les infrastructures de base et renforcer les institutions et la gouvernance pour bâtir un environnement économique plus transparent et dynamique. Agir dans ces domaines pourra également contribuer à renforcer la résilience face à de futurs chocs économiques.

aujourd'hui

Paiement de taxes locales : Le CMI s’y met encore

Le délai accordé pour le paiement des taxes locales prendra fin le 31 mai. Pour éviter une pénalité et une majoration de retard de 15%, applicable à partir du 1er juin, les contribuables sont appelés à régler soit au niveau des différentes perceptions et banques ou bien sur internet. Dans l’optique de dématérialisation et de digitalisation des process, le Centre monétique interbancaire (CMI) s’est joint pour la troisième année consécutive à la Trésorerie générale du Royaume pour mener à bien l’opération de paiement multicanal des taxes locales. «Chaque année, ce sont plus de 4 millions d’avis que l’État collecte. Le CMI, en tant que leader de la digitalisation des services publics, couvre une importante partie de cette collecte et ambitionne de faire croître davantage le nombre d’avis collectés pour l’État à travers son service de paiement multicanal Fatourati», apprend-on du CMI.

A cet effet, 27 canaux de paiement sont disponibles pour le public. Se référant au CMO les paiements en ligne par carte bancaire via le site de la TGR peuvent être effectués par cartes locales et internationales. Les paiements en ligne sont également possibles dans plus de 2.200 guichets bancaires via ebanking et Mobile Banking et les nouvelles applications Mobile Paiement. Le citoyen peut également procéder au paiement en espèce, par débit de compte ou par carte bancaire dans les différentes agences bancaires et points de service de proximité. Le CMI fait savoir par ailleurs qu’en parallèle au paiement en ligne, 8.500 points physiques d’encaissement sont mis à la disposition du contribuable pour l’acquittement de cette créance.

Notons qu’aucun frais de service ne sera déduit lors du règlement via les canaux digitaux, en l’occurrence le site web de la Trésorerie générale du Royaume, les guichets automatiques bancaires, les sites e-Banking et Mobile Paiement des banques. Or, ce service coûte 15 dirhams toutes taxes comprises lors des paiements en agences bancaires et points de proximité et ce quel que soit le montant des taxes à payer.

Pour rappel, le Centre monétique interbancaire mène cette opération à travers sa plate-forme multicanal Fatourati. Cette plate-forme est connectée aux canaux et réseaux de proximité de l’ensemble des banques partenaires de cette opération. Ladite plate-forme est également utilisée par la Trésorerie génarale du Royaume pour l’encaissement multicanal de la vignette, la TVA/IR/IS et les droits d’enregistrement et plus de 800 entreprises et administrations marocaines dont les trois opérateurs télécoms, les régies et sociétés de distribution d’eau et d’électricité et autres administrations publiques.

L'economiste

Pétrole : Une première depuis près de 4 ans !

Pour la première fois depuis novembre 2014, le cours du baril de pétrole a dépassé les 80 dollars à Londres. En cause, les incertitudes qui planent sur la production iranienne et vénézuélienne. Vers 10h00, le prix du baril de Brent atteignant 80,18 dollars (+90 cents). Pour sa part, le WTI (light sweetcrude) s’écoulait à un peu plus de 72 dollars le baril, soit une hausse de 58 cents par rapport à la veille.

L’annonce mercredi d’un recul des stocks de brut aux États-Unis de 1,4 million de barils a aussi eu son effet sur le marché, tout comme la forte baisse des réserves d’essence américaines.

La production sucrière atteint un sommet historique

  • Le taux de couverture des besoins dépasserait les 50%
  • Le rendement de sucre à l’hectare atteint 13 tonnes dans deux régions leaders
  • Maîtrise de la technique et lancement de semis précoces, expliquent les performances

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La production sucrière devrait atteindre un niveau record. C’est ce qui ressort des résultats préliminaires de la campagne d’arrachage de la betterave à sucre dans les deux zones phares: Béni Mellal et Doukkala.

Celles-ci assurent désormais plus de 60% de la production nationale de sucre. Et tout prête à croire que le taux de couverture des besoins frôlerait les 53%, selon les premières prévisions. Ceci, malgré le retard des pluies qui a concerné l’ensemble des régions de production agricole.

«Tout réside dans la maîtrise des techniques de conduite de la culture», résume en substance le  directeur régional de Béni Mellal-Khouribga, RahaouiHssain. Même analyse auprès de son collègue de la région de Casablanca-Settat, Abderrahmane Naili. Cela tient pour l’essentiel à la généralisation de la semence mono germe, de la mécanisation des semis, les programmes résonnés de protection des plantes. Le tout, sous la vigilance  et le suivi des Comités régionaux du sucre.

Pour Rahaoui, qui est également président du Comité technique du sucre de la zone de Béni Mellal, l’ensemble des mesures déployées sur le terrain a permis la réalisation de 13.500 ha de betterave à sucre, soit 100% des prévisions initiales. Autre mesure, introduite pour la première fois, le lancement de semis précoces.

Pour une première expérience, le semi avait démarré le 5 septembre 2017 sur une superficie de 2.430 ha dans la zone de Béni Mellal, soit 18% du programme. L’objectif est d’éviter le prolongement de l’arrachage sur la période de fortes chaleurs qui impactent généralement la teneur en sucre de la betterave. La même approche a été adoptée dans la zone des Doukkala. Auparavant, les semis démarraient un mois plus tard.

«L’arrivée des précipitations à la fois importantes et régulières à partir de fin novembre 2017 a permis l’économie d’eau d’irrigation et a eu un impact positif sur le développement de la culture ainsi que la réalisation des travaux d’entretien dans les délais requis», se félicite Rahaoui.

Toutes les opérations  de traitement ont été conduites sur la base des constats prélevés par l’Observatoire   de phytiatrie qui s’est focalisé sur les maladies de pourritures, et les ravageurs qui attaquent la culture. Suivra après la préparation de la campagne d’arrachage

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Cette zone qui a fait l’objet d’une campagne de boycott, il y a une décennie, a renoué avec ses performances. Actuellement, le revenu du producteur frôle les 40.000 DH à l’hectare

A Béni Mellal, elle a démarré le 23 avril. Et les premiers résultats annoncent une production de plus de 1 million de tonnes de betterave. Avec à la clé un rendement de 75 tonnes/ha et une richesse en sucre de plus de 18%. Ce sont donc 13 tonnes de sucre à l’hectare, soit un rendement voisin de celui réalisé en Europe, voire plus.

Pour s’assurer de bonnes conditions du déroulement de la campagne d’arrachage et d’usinage, il a été procédé à l’établissement des listes d’ordre d’arrachage sur la base de la succession des dates de semis numérisées par GPS, à l’organisation du transport et à la préservation de l’état de  développement des parcelles par l’encadrement phytosanitaire et le maintien des irrigations. Des opérations qui se déroulent sous la surveillance d’une commission dédiée, est-il expliqué.

Les premiers résultats des livraisons à l’usine réalisés durant la première décade du mois de mai plaident en faveur des prévisions du Comité technique, à savoir un rendement à l’hectare de 72 tonnes/ha pour les parcelles arrachées (contre des rendements de 46 t/ha à la même période de la campagne 2016-2017) et des richesses de plus de 18%.

Dans les Doukkala, les semis ont tété précoces. L’essentiel ayant été réalisé entre le 20 septembre et 31 octobre 201, soit 80% des superficies betteravières. Malgré le retard des précipitations, la germination et la levée de la betterave à sucre ont  été assurées par l’eau d’irrigation.

Dès  la fin du mois de décembre 2017, les précipitations ont été au rendez-vous et ont permis à la culture de la betterave à sucre de se développer dans des conditions hydriques satisfaisantes. Sur la période de décembre-janvier, la région  a enregistré un cumul pluviométrique de 253 mm.

Quant à l’entretien de la culture, il s’est déroulé dans de bonnes conditions grâce à la disponibilité des intrants (engrais  et pesticides), l’accès facile aux parcelles et à la surveillance phytosanitaire qui a permis d’intervenir contre les maladies et ravageurs de la culture au moment opportun.

Dans le cadre des préparatifs de la campagne d’arrachage et afin d’évaluer la croissance et le développement  de la culture, le Comité technique régional a procédé  aux prélèvements des échantillons de la betterave durant le mois de mars 2018 au niveau des premières zones du semis. Tenant compte des résultats des prélèvements, le démarrage de l’arrachage a eu lieu le 20 avril 2018 au lieu du 8 du même mois lors de  la campagne précédente.

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La subvention accordée au sucre d’origine locale stagne désormais aux alentours de 3,5 milliards de DH. Etant destinée à la consommation, elle ne répond pas à l’évolution de la production et encore moins au gain en compétitivité des plantes sucrières

Après 20 jours du démarrage de la campagne d’arrachage, la production livrée à la sucrerie de Sidi Bennour a atteint 230.000 tonnes de betterave à sucre contre 181.000  lors de la campagne précédente, soit un accroissement de 21%. Ce volume représente 15% de la production totale estimée à 1,5 million de tonnes.

Au mai, la superficie de betterave à sucre arrachée avait atteint 3.200 ha avec un rendement de l’ordre de 71 tonnes/ha contre 70 la campagne précédente. La  richesse moyenne en sucre est estimée à 17%.

La mécanisation des opérations pour la production de la betterave à sucre a connu un développement très marqué depuis le lancement d’un  programme de préfinancement et d’acquisition du matériel agricole au profit des agriculteurs. Il concerne  le matériel de préparation du sol (charrues à socs et herses rotatives avec rouleaux), les semoirs combinés et le matériel d’arrachage.

Ce dernier type de matériel est devenu indispensable dans l’arrachage de la betterave pour plusieurs raison: combler le déficit de main-d’œuvre, minimiser les dégâts de la pourriture molle vers la fin du cycle de la culture par la réduction de la durée de la période d’arrachage. Cette stratégie a donné ses fruits puisque le taux de mécanisation a augmenté d’une manière considérable durant ces dernières années. C’est ainsi que la superficie arrachée mécaniquement représente 80% du total.

Blé tendre: Mesures pour soutenir la collecte

Le ministre de l’Agriculture et son collègue des Finances ont signé une décision conjointe visant la mise en place de mesures pour assurer les bonnes conditions de stockage et de commercialisation de la récolte céréalière de la présente campagne. Cette année, la production des céréales est estimée à 98,2 millions de quintaux avec un rendement de 21,8 quintaux à l’hectare.

Les mesures annoncées concernent la fixation du prix de référence de blé tendre à de 280 DH/quintal, rendu moulin pour une qualité standard. S’ajoute une  subvention forfaitaire de 10 DH/ql pour les quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période primable allant du 16 mai au 15 octobre 2018.

Une prime de magasinage de 2 DH/ql par quinzaine est également accordée pour les organismes stockeurs. Elle soutient la quantité globale de blé tendre collectée du 16 mai au 15 octobre 2018. Cette  prime sera servie jusqu’à fin décembre 2018.

Par ailleurs, le gouvernement a relevé le droit d’importation à 135% du blé tendre. Il prendra effet jusqu’au 31 octobre 2018.

Parallèlement, il a été décidé la reconduction du système d’appels d’offres  pour l’approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées. Les premiers appels d’offres seront   exclusivement destinés à la récolte nationale.

Par ailleurs, pour soutenir les coopératives agricoles pour les opérations de collecte de la récolte céréalière, la convention de financement signée en 2017 entre le ministère de l’Agriculture, le groupe Crédit Agricole du Maroc, les coopératives et la Fédération nationale des minotiers, demeure valable.

Cette convention porte sur la mise en place par la banque verte de lignes de financement spécialisées qui facilitent l’accès aux coopératives membres de l’Union nationale à des crédits destinés à couvrir les frais de collecte et de stockage du blé tendre.

Challenge

Procter &Gamble fusionne ses filiales au Maroc

 Après l’américain Lear Corporation qui a procédé au cours des derniers mois de 2017 au rapprochement de ses deux filiales marocaines (en l’occurrence Lear Corporation AutomotiveElectronicsMorocco et Lear AutomotiveMorocco), c’est au tour d’une autre multinationale américaine de fusionner ses entités opérant sur le territoire marocain.

DGI : 4,8 milliards de DH de TVA remboursés aux entreprises

 Un montant de 4,8 milliards de DH de crédit Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) a été remboursé depuis la signature de la convention de mobilisation des créances relatives aux crédits, indique la Direction générale des impôts (DGI).

La convention, conclue le 24 janvier 2018, entre le ministère de l’Économie et des Finances et le secteur bancaire permet aux banques signataires de financer, par voie d’affacturage, les crédits de TVA demandés par les entreprises. La DGI a reçu au 27 avril 2018 548 lettres d’intérêt portant sur un montant total de créances TVA de 7,684 milliards de DH, dont 338 lettres d’intérêt pour une valeur globale de 4,8 milliards de DH ont été traitées à cette date.

LA VIE ECO

LE QUART DES COMPTES INACTIFS : LES BANQUES PRÉPARENT LA RIPOSTE

 Des milliers de comptes non mouvementés continuent d’afficher des soldes débiteurs structurels dus essentiellement aux agios cumulés. Les banques ont décidé de les communiquer à la centrale des risques, et leurs détenteurs seront considérés comme des clients en contentieux. Les détails techniques seront arrêtés avec Bank Al-Maghrib qui reste intransigeante sur le respect des règles de classification des créances en souffrance. Plusieurs millions, voire quelques milliards de dirhams, sont en jeu.

AGGRAVATION DU DÉFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE À FIN AVRIL 2018

 Les échanges extérieurs du Maroc ont été marqués par une aggravation du déficit de la balance commerciale de 12% à plus de 66,1 milliards de dirhams (MMDH) à fin avril 2018 contre 59 MMDH durant la même période un an auparavant, selon l’Office des changes.

Les importations ont atteint 158,8 MMDH, en augmentation de 9,2%, alors que les exportations se sont améliorées de 7,2% pour se chiffrer à 92,7 MMDH, précise l’Office des changes dans ses indicateurs préliminaires des échanges extérieurs du mois d’avril 2018.

Le taux de couverture des importations par les exportations s’est ainsi établi à 58,4% au titre des quatre premiers mois de 2018 contre 59,4% un an auparavant, fait savoir la même source.

L’accroissement des importations s’explique essentiellement par la hausse des produits bruts de 24%, des biens d’équipement (+13,5%), des produits finis de consommation (+10%) et des produits énergétiques (+9,5%). L’évolution des exportations est attribuable, quant à elle, à la progression des ventes de la quasi-totalité des secteurs, principalement l’aéronautique de 19,4%, l’automobile (+19,1%), et les phosphates et dérivés (+4,5%), ajoute la même source.

ASSURANCES : BÉNÉFICES EN HAUSSE DE 25,5%

 Le secteur des assurances a réalisé en 2017 un résultat net de 4,33 milliards de dirhams (MMDH) en hausse de 25,5% par rapport à l’exercice précédent, indique l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).

Cette performance s’explique en partie par l’amélioration du résultat non technique qui est passé de -548,7 millions de dirhams (MDH) en 2016 à 4,4 MDH en 2017, relève l’ACAPS dans son rapport sur la situation du secteur des assurances au titre de l’année 2017.

Au cours de cet exercice, les opérations d’assurances et de réassurance du secteur ont enregistré un résultat technique net de 5,54 MMDH contre 5,43 MMDH en 2016, soit une augmentation de 1,9%. Cette légère hausse est due à l’amélioration du résultat technique net de la branche vie de 15,1%, soutenu par le résultat financier des réassureurs exclusifs enregistré au niveau de cette branche, selon le rapport.

La rentabilité générale mesurée par le rapport entre le résultat net et les fonds propres des entreprises d’assurances s’est également améliorée en passant de 9,4% à 11,0%, ajoute la même source.

En 2017, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 40,65 MMDH contre 37,26 MMDH une année auparavant, enregistrant ainsi une hausse de 9,1%. Cette performance est due à la bonne tenue des opérations directes qui ont atteint 38,73 MMDH contre 34,91 MMDH en 2016 (+10,9%), note l’ACAPS relevant que le montant des primes émises relatives aux opérations vie et capitalisation s’élève à 16,98 MMDH en hausse de 18,8% comparé à 2016 et celles relatives aux opérations non-vie ressortent à 21,75 MMDH (+5,5%).

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Face à Trump, l’Europe fait bloc sur l’Iran mais lâche du lest sur le commerce

 Réunis en sommet, les dirigeants font bloc pour tenter de préserver l’accord avec l’Iran. Ils ouvrent la porte à des négociations dans le bras de fer commercial avec Washington.

Dans un registre qu’ils pratiquent régulièrement depuis le référendum du Brexit, les Européens se sont livrés à un  affichage d’unité , jeudi à Sofia. Réunis en sommet pour évoquer les Balkans occidentaux, les dirigeants des Vingt-Huit ont concentré une bonne partie de leur énergie sur le dossier iranien. « Nous allons oeuvrer pour maintenir le cadre de l’accord de 2015 quelles que soient les décisions américaines », a résumé Emmanuel Macron, le président français, évoquant à ce sujet comme en matière de relation commerciale transatlantique « des tests de souveraineté pour l’Europe ».

Loi de blocage

Pour  protéger leurs entreprises , les Européens vont notamment mobiliser leur « loi de blocage », a annoncé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Ce texte datant de 1996 vise à protéger les entreprises des sanctions extraterritoriales et permet même d’exiger des réparations en cas d’amende imposée par une juridiction tierce. « Jean-Claude Juncker frappe fort », estime Mogens Peter Carl, ancien directeur général de la Direction du Commerce à la Commission européenne, pour qui ce règlement est comparable à une « arme nucléaire par son caractère dissuasif ».

Compte tenu des contraintes financières liées aux transactions en dollars, les Européens vont également mobiliser la Banque européenne d’investissement (BEI).

Volonté d’apaisement

Sur le fond, pourtant, chacun sait que les grands groupes européens risquent d’être pris au piège : leurs activités aux Etats-Unis sont sans commune mesure avec celles qu’ils ont éventuellement développées en Iran. « Personne ne veut être trop dur avec Washington, qui a vocation à rester notre allié à long terme », ajoute une source diplomatique.

D’où des éléments de langage qui démontrent aussi une volonté d’apaisement. Devant les journalistes, Angela Merkel, la chancelière allemande, a insisté sur le caractère « imparfait » de l’accord avec l’Iran, invitant à « poursuivre des négociations sur d’autres sujets, comme les missiles balistiques ». Emmanuel Macron a prévenu que l’Europe n’allait « pas enclencher une guerre stratégico-commerciale avec les Etats-Unis ».

Négociations commerciales

On retrouve cette logique d’apaisement au plan commercial. Certes, les Européens martèlent qu’ils ne négocieront pas sous la menace. Certes, ils brandissent un projet de disposition prévoyant des  mesures de rétorsion contre les droits de douane américains qui pourrait être enclenchée dès le 20 juin. Mais, sous la pression notamment d’une Allemagne anxieuse pour ses exportations aux Etats-Unis, ils dressent déjà la liste des points sur lesquels des tractations seraient envisageables avec Washington afin de faire baisser les barrières aux échanges.

Chronologie officielle

Seraient potentiellement ciblés les produits industriels – ce qui inclut l’automobile -, les appels d’offres publics, l’énergie et la réforme de l’OMC. Tout en insistant sur le caractère nécessairement réciproque des concessions qui seraient faites dans de telles discussions, ils sont donc en train de tenter de trouver une porte de sortie honorable face à Washington. Elle permettrait, à condition que la chronologie officielle soit celle d’une levée des sanctions américaines précédant une négociation commerciale bilatérale, de sauver la face des deux côtés. Ce qui n’interdit pas, à huis clos, une chronologie réelle plus floue…

LA TRIBUNE

Pour Taleb, un principe de précaution sert à se prémunir des risques systémiques

 La réflexion de l’essayiste Nassim Nicholas Taleb sur le principe de précaution ouvre des perspectives inédites d’analyse qui diffèrent de l’approche classique coûts-bénéfices. Par Cécile Philippe, Institut économique Molinari.

Depuis des années, je m’érige contre le principe de précaution. Parce que les êtres humains ne disposent pas d’informations et de connaissances parfaites, ils ne peuvent prédire avec certitude le futur. Ils se trouvent nécessairement dans des situations où l’action comporte des risques, tout comme l’inaction. Le défi est de trouver l’équilibre entre le risque de changer trop vite et celui d’évoluer trop lentement. Penser que la solution viendra nécessairement du réglementaire et du politique est, selon moi, une erreur conceptuelle nous surexposant au conservatisme. D’où l’importance d’une expérimentation non entravée par principe. Pour autant, un article de Nassim N. Taleb met en exergue certains cas où ce principe de précaution pourrait s’avérer utile et nécessaire.

« Départager ce qui doit être accepté et ce qui doit être rejeté »

Taleb est connu pour ses best-sellers, le Cygne noirAntifragileet plus récemment Jouer sa peau. Il s’intéresse aux systèmes complexes et tente d’y cerner des lois, des règles, des comportements qui en expliquent le bon comme le mauvais fonctionnement. Un de ses articles de 2014 est dédié au principe de précaution, aux moyens de « départager ce qui doit être accepté et ce qui doit être rejeté dans des situations où on n’a pas assez de preuves ».

Pour Taleb, l’enjeu est de hiérarchiser les risques et d’appliquer le principe de précaution à bon escient, en le réservant aux enjeux systémiques. Il ne s’agit pas, par exemple, d’interdire aux gens de traverser la route, même si un risque existe. Pourquoi ? Parce que les contours de ce risque sont bien connus et que ce risque n’est pas généralisé. Le fait que quelqu’un se fasse écraser est une très mauvaise nouvelle mais l’impact reste local. Ce n’est pas parce qu’un accident est survenu qu’il va prendre de l’ampleur et qu’une multitude de personnes se feront, elles aussi, écraser. Pour Taleb, le principe de précaution doit être réservé aux risques de hiérarchie élevés, ceux qui, finalement, empêchent toute analyse coûts-bénéfices. En leur présence, l’humanité pourrait ne plus être là pour en discuter s’ils se réalisaient.

Taleb s’intéresse ainsi aux risques négatifs de traîne (left fat tail) concernant dans l’ordre d’importance décroissante l’écosystème, l’humanité, la tribu étendue, la tribu, la famille et enfin l’individu. Il pense que si une technologie ou un système comporte un risque de ruine non nul pour l’écosystème ou l’humanité, il faut y renoncer.

Pour l’auteur, on ne doit en aucun cas faire subir de risque aux systèmes dont nous dépendons pour survivre. Comme il l’écrit dans Jouer sa peau« si l’on risque une infime probabilité de ruine et qu’il s’agit d’un risque « exceptionnel », qu’on y survit et qu’on recommence (en se disant à nouveau que c’est « exceptionnel »), la probabilité qu’on fasse faillite finira par être de 100%. » Ce genre de situation s’apparente à la roulette russe. Y jouer une fois passe encore. Mais si on réitère l’expérience, on multiplie les risques et s’expose à une probabilité à 100% d’y rester.

Le principe de précaution doit ainsi, selon Taleb, être réservé aux risques systémiques, de nature à se propager sans pouvoir être circonscrit à un endroit précis de la planète. D’où sa proposition de l’appliquer aux OGM, par crainte qu’ils s’imposent et nous fassent prendre un risque systémique. D’où aussi son approche critique des systèmes financiers. Ils génèrent des risques sérieux qui, comme on l’a vu lors de la crise de 2007, sont de nature à se propager à l’ensemble du globe. Il considère que le processus de globalisation multiplie les opportunités d’application du principe de précaution. Dans une économie globalisée il y a moins de barrières « isolantes », il y a moins d’endroits pour se cacher et se prémunir de certains risques.

Un principe qui peut fragiliser nos sociétés

Taleb est évidemment conscient que l’utilisation du principe de précaution à tout bout de champ, à propos de tout et n’importe quoi, peut in fine fragiliser nos sociétés. Il refuse par exemple d’appliquer ce principe au nucléaire ou au transport aérien. Si cette énergie et ce mode de transport présentent des risques évidents, il considère qu’il ne s’agit pas de risques systémiques. Les accidents restent liés aux équipements et ne se généralisent pas à l’ensemble du parc de centrales ou d’avions en service. Ils sont aussi source d’enseignements permettant d’améliorer, à moyen terme, la sécurité.

Nassim Nicholas Taleb propose une grille de lecture de certains risques différente des analyses coûts-bénéfices traditionnelles. Il n’est pas, selon lui, irrationnel d’être très craintif à propos de certains risques à faibles probabilités, mais associés à des conséquences radicales. Une proposition qui remet en question ou enrichit nombre d’approches en sciences sociales.