PROXIMO Revue de presse 21 05 2018

aujourd'hui

Conseils pratiques : Les allocations familiales

Les allocations familiales sont des prestations basées sur un principe d’aide sociale. Leur financement est à la charge exclusive de l’employeur.

Les bénéficiaires sont les salariés exerçant une activité assujettie au régime de sécurité sociale et domiciliés au Maroc ainsi que les pensionnés ayant des enfants nés au plus tard le trois centième jours après la date de prise d’effet de la pension. Pour bénéficier des allocations familiales, les assurés doivent justifier de 108 jours continus ou discontinus de cotisations pendant une période de 6 mois civils d’immatriculation. En outre, ils doivent justifier d’un salaire mensuel supérieur ou égal à 60% du SMIG. L’âge des enfants ne doit pas dépasser :  12 ans pour l’enfant à charge résidant au Maroc ; 18 ans pour l’enfant qui est placé en apprentissage;  21 ans pour l’enfant qui a eu son baccalauréat, et qui poursuit ses études au Maroc ou à l’étranger. Il n’y a pas de limite d’âge pour l’enfant handicapé ne disposant pas de revenu stable.

S’agissant du  montant des allocations familiales, il faut signaler  que pour chaque enfant à charge et pour 6 enfants maximum, la CNSS verse, par mois, des allocations familiales de  200 DH par enfant pour les 3 premiers enfants ;  36 DH pour les 3 suivants. Toute demande doit être déposée dans un délai de 6 mois à compter de la naissance de l’enfant.

En cas de retard dans l’introduction de la demande, la prise d’effet des allocations couvrira une période de six mois, au maximum, précédant la date de dépôt de la demande. En cas de changement de situation, l’assuré doit aviser la CNSS  de la fin de scolarité,  de la fin d’apprentissage ou du décès des enfants concernés. Une opération de contrôle de droit est menée périodiquement par la CNSS. Le but de cette opération est de s’assurer que les enfants ayant droit aux prestations familiales continuent à satisfaire aux conditions de vie, de scolarité, ou d’apprentissage.

AMO : 35% des femmes déclarées ont bénéficié d’un remboursement

En 2017, 35% des femmes déclarées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont bénéficié d’un remboursement des dossiers au titre de l’Assurance-maladie obligatoire (AMO) contre 65% pour les hommes.

A noter que lorsque le mari et la femme disposent d’une couverture médicale de base, les enfants sont rattachés à l’organisme assureur du père ( sauf garde confiée à la mère en cas de divorce ou père n’ouvrant pas droit). Rappelons que la CNSS gère l’assurance-maladie obligatoire pour les salariés et pensionnés du secteur privé. Ce régime qui est entré en vigueur le 18 août 2005 a été institué en 2002 par la loi 65.00 portant code de la couverture médicale.

L’adhésion est obligatoire pour les entreprises qui sont assujetties au régime de sécurité sociale et qui ne disposent d’aucun système de couverture médicale à la date d’entrée en vigueur de l’AMO. Des efforts importants ont été menés  par la CNSS, notamment au niveau du traitement des dossiers. Le délai moyen de traitement des dossiers déposés dans le cadre de l’AMO a été considérablement réduit en passant de 22 jours en 2016 à 5 seulement en 2017.

Indemnité pour perte d’emploi : 26.689 demandes déposées en 2017

Le montant des dépenses atteindra 164 millions de dirhams en 2017 contre 118 millions en 2015

Le Comité de gestion et d’études, émanant du conseil d’administration de la CNSS,  a tenu le 8 mai  une réunion dédiée à l’évaluation de l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE) sur les trois années après son entrée en vigueur.  Selon le bilan statistique 2015-2017 qui a été présenté, 26.689 salariés ont déposé une demande en 2017 contre 20.219 en 2015, soit une hausse annuelle moyenne de plus de 15%.  Il faut bien noter que les données de 2017 sont des statistiques  provisoires .

Parmi les 26.689 demandeurs, 15.005 personnes ont vu leurs dossiers rejetés, soit un taux de rejet de 49%. Ce taux a enregistré une baisse continue de 5 points sur la période 2015-2017. Plusieurs raisons expliquent ces rejets. La CNSS indique à ce sujet que la moitié des dossiers ont été rejetés suite à l’insuffisance du nombre de jours déclarés. En outre, 1/3 des dossiers ont été rejetés suite au manque de pièces ou complément d’information. Moins de 10% des dossiers ont fait l’objet de rejet car ils ont été déposés hors délais. Par ailleurs, la CNSS signale que 11.925 personnes ont bénéficié de cette prestation en 2017 contre 8.947 bénéficiaires en 2015.

Les bénéficiaires de sexe masculin restent majoritaires. Leur poids est quasiment identique sur toute la période d’étude: 80% en 2015, 81% en 2016 et 2017. En revanche, les femmes ne représentent que 19% des bénéficiaires en 2017. Il faut aussi relever qu’en 2017, les hommes représentent 68% de l’ensemble des salariés déclarés. La tranche d’âge la plus présente est celle des jeunes actifs âgés de 25 à 35 ans qui représente 30% de l’ensemble des bénéficiaires IPE. Une structure plus ou moins similaire à celle de l’ensemble des salariés déclarés du fait que cette tranche d’âge regroupe 35% de l’ensemble des salariés déclarés en 2017. L’âge moyen des bénéficiaires de l’IPE est de 41 ans contre 38 ans pour l’ensemble des salariés déclarés.

Autre donnée importante à relever : 10% des bénéficiaires IPE en 2017 ont un salaire mensuel moyen inférieur au SMIG et 13% des bénéficiaires IPE déclarent un salaire supérieur à 6.000 DH. A noter que le salaire moyen des bénéficiaires de l’IPE est de 4.569 DH contre 5.120 DH pour l’ensemble des salariés déclarés. Signalons également que 32% des bénéficiaires relèvent du secteur de la construction, 18% de l’industrie manufacturière, 14% des activités de services administratifs et de soutien, 12% du commerce, 8% pour les autres services et 3% relèvent de l’hébergement et restauration,  3% du transport et entreposage. S’agissant de la répartition des bénéficiaires par région, 55% appartiennent à la région du Grand  Casablanca contre 40% pour l’ensemble des salariés déclarés. En termes de montant servi, la Caisse nationale de sécurité sociale estime que le montant des dépenses au titre de l’IPE atteint 164 millions DH en 2017 contre 118 millions en 2015, ce qui représente une croissance de 18%. A noter que l’indemnité moyenne pour perte d’emploi s’élève en moyenne à près de 2.400 DH servie sur une durée moyenne de 5,6 mois.

Les ECO

SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

ENFIN ! UNE ENVELOPPE POUR APPUYER LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Un appel à projets a été lancé, vendredi à Rabat, dans le cadre du programme d’appui à la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales, développé par le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et dont le budget est estimé à 30 MDH.

Les projets de recherche retenus au terme de cet appel, destiné aux structures de recherche accréditées relevant des universités publiques, aux établissements publics d’enseignement et de recherche ne relevant pas des universités, aux établissements publics de recherche, aux universités et établissements créés dans le cadre de partenariat et aux universités et établissements privés reconnus par l’État, bénéficieront de dotations allant de 500.000 DH à 1 MDH.

La date limite du dépôt des préprojets est le 17 juin prochain et les résultats finaux seront annoncés le 23 novembre prochain. Les thématiques ciblées par ce programme sont les études sociologiques sur la diversité linguistique et culturelle du Maroc, la régionalisation avancée et l’égalité territoriale, sociale, économique et culturelle, la réforme du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, la pensée, la philosophie et la civilisation dans l’occident islamique à travers l’histoire, l’immigration et l’intégration dans la société marocaine et la traduction, l’interculturalité et la vision de l’autre.

Ces thématiques couvrent également les relations internationales et diplomatiques marocaines, les relations maroco-africaines, la technologie de l’information et de la communication et les mutations sociales, l’identité, les valeurs et le dialogue des civilisations, les évolutions juridiques et législatives liées à la famille et l’approche genre, la politique économique marocaine, la compétitivité et la performance des entreprises, la consolidation des valeurs de tolérance et de coexistence pacifique et les droits de l’Homme.

Intervenant lors de la cérémonie de lancement de cet appel à projet, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani a souligné que la recherche scientifique constitue un domaine vital et indispensable vu la volonté du Royaume de rejoindre les États développés et le rôle de la recherche dans la promotion du développement et du processus de réformes, notant que la recherche scientifique permet de connaitre davantage la société et ses problématiques qui constituent un obstacle au développement et au progrès et permet l’adaptation aux changements de manière positive.

La recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales n’est pas encore à la hauteur des attentes et des besoins réels, a précisé El Othmani, appelant à la promotion d’une recherche scientifique de qualité et productrice de développement et de la renaissance.

Pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi a indiqué que le ministère a pris plusieurs mesures pour soutenir la recherche scientifique et l’innovation et ainsi asseoir une bonne gouvernance, afin de garantir une efficacité effective à travers le Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST) et l’Agence nationale d’évaluation et d’assurance qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (ANEAQ) et la révision de l’arsenal juridique et son adaptation aux besoins de la recherche.  Amzazi a également souligné que la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales est devenue une nécessité urgente pour une meilleure connaissance de la société marocaine et son progrès et ainsi contribuer à la compréhension de la société et des défis du développement.

De son côté le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Khalid Samadi a indiqué qu’à l’exception des instituts et des centres de recherche relevant de certaines universités marocaines, il n’ y pas de bases solides à la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales.

Samadi a également noté l’absence de convergence en matière de recherche scientifique entre les sciences humaines et le reste des domaines de recherche, précisant que cette question constitue un défi que ce programme cherche à relever.

Ce programme, lancé en partenariat avec le CNRST, vise à soutenir des recherches de qualité relatives à la société marocaine et ses progrès dans les domaines social et humain et soutenir la recherche conjointe entre les institutions universitaires et les acteurs socio-économiques.

Il a également pour objectif de mettre en réseau les structures de recherche, impliquer les compétences marocaines résidant à l’étranger et, ainsi, inciter les chercheurs à collaborer entre eux au niveau national et international.

AGRICULTURE

IMPORTATIONS DE BLÉ : LA BAISSE SE CONFIRME

Les importations marocaines de blé baisseront de 500.000 tonnes au cours de la campagne 2017-2018. La même baisse est prévue pour la campagne céréalière prochaine. Parallèlement, la production connaîtra une hausse fulgurante au cours de la campagne 2017-2018.

C’est une équation très simple que la note du Service extérieur d’agriculture, relevant du département américain d’Agriculture (USDA), expose. Les importations marocaines de blé baisseront au cours de la campagne 2017-2018, eu égard à l’augmentation de la production, tirée par une bonne pluviométrie. Ces importations connaîtront une baisse de 500.000 tonnes, pour s’établir à 3 millions de tonnes au cours de la même campagne. Le royaume fait ainsi partie des pays, à l’instar de l’Inde et du Brésil, qui «ralentiront» le commerce mondial de blé sans pour autant trop impacter la production mondiale, amenée à enregistrer le niveau record atteint au cours de la campagne précédente. L’Inde connaîtra pratiquement la même baisse que le Maroc (500.000 tonnes), tandis que les importations brésiliennes baisseront de 300.00 tonnes. Les importations des deux pays se situeront, en 2017-2018, à seulement 1,5 et 7 millions de tonnes respectivement. Un niveau qui en dit long sur la production des deux pays. À l’échelle régionale, l’Algérie connaît le même phénomène de baisse concernant les deux dernières campagnes céréalières, les importations de notre voisin de l’Est étant passées de 8,4 millions de tonnes en 2016-2017 à 8 millions de tonnes en 2017-2018. De plus, elles sont amenées, selon les données fournies par l’USDA, à dégringoler à 7,5 millions de tonnes au terme de la campagne prochaine. Néanmoins, cette baisse ne fait que renforcer les deux limites entre lesquelles oscillent les importations algériennes de blé depuis la campagne 2013-2014. Celles-ci ont en effet vacillé entre 7,5 et 8,5 millions de tonnes, bien au-dessus du niveau le plus élevé enregistré par le Maroc depuis cinq ans, à savoir 5 millions de tonnes en 2016-2017. Avec ces 12,5 millions d’importations prévues en 2018-2019, l’Égypte surpasse de loin les deux pays maghrébins. Depuis 2013-2014, les importations de blé au pays des pharaons n’ont cessé d’augmenter, étant passées de 10 à 12 millions en cinq ans. Pour le Turquie, hormis 2016-2017, où les importations ont franchi la barrière de 6 millions, leur niveau a toujours avoisiné les 4,5 millions, ce qui devrait être le cas l’année prochaine.

Production: mise en contexte régionale et mondiale

Le Maroc renoue ainsi, pour la deuxième année consécutive, avec cette tendance baissière qui se confirme en matière d’importations. Parallèlement, la production de blé connaîtra une hausse fulgurante au cours de la campagne 2017-2018 (plus de 7 millions de tonnes), après une campagne 2016-1017 désastreuse (moins de 3 millions de tonnes). Mieux encore, la production est amenée à réaliser, selon les prévisions du ministère américain, une augmentation de plus d’un million de tonnes pour se situer à 8,2 millions de tonnes. Ce chiffre, un record depuis 2013, place pratiquement le Maroc au même niveau que l’Égypte, dont la production avoisine les 8 millions de tonnes depuis plusieurs années. Idem pour les deux autres pays d’Afrique du Nord que sont l’Algérie (voir tableaux) et la Tunisie. Les trois pays maghrébins ont en effet bénéficié d’une pluviométrie très favorable. Hors Afrique, des pays comme l’Argentine, la Turquie ou l’Iran sont largement au-dessus du royaume. Ces pays, pour ne tenir que la campagne 2017-2018 comme exemple, devraient respectivement produire 18, 21 et 14 millions de tonnes. Contrairement à la Turquie, qui devrait connaître une baisse de production d’un million de tonnes la campagne prochaine, l’Iran et l’Argentine devraient réaliser une augmentation de 500.000 tonnes.

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La consommation, un indicateur tout aussi important

C’est une constante mondiale (voir encadré): la consommation globale au sein du pays augmente d’année en année. Sur une période de cinq ans, cet indicateur passera de 9 millions de tonnes en 2013-2014 à 10,5 millions de tonnes en 2018-2019. La consommation chez le voisin algérien se situera à environ 10,6 millions. En ce qui concerne l’Égypte, elle dépasse 20 millions de tonnes, la population égyptienne étant plus de deux fois plus importante que celle des deux pays maghrébins. En Turquie, la consommation se situe à 18 millions de tonnes.

Production, consommation et stocks mondiaux

La production mondiale de blé devrait chuter, comparée au record de production enregistré en 2017-2018 (748 million de tonnes). La baisse de la production en Russie, dans les pays de l’Union européenne et en Inde ne sera que partiellement compensée par les grandes quantités produites aux États-Unis, en Australie et au Canada. En ce qui concerne la consommation mondiale, elle est amenée à augmenter compte tenu d’une utilisation alimentaire en hausse, malgré une utilisation fourragère légèrement plus faible. Le commerce mondial devant atteindre un niveau record en raison de la forte demande d’importation provenant d’Asie et d’Afrique. Cette situation devrait profiter à la Russie qui confirmera sans aucun doute sa position de plus grand exportateur de blé de la planète. Enfin, les prévisions indiquent une baisse future des stocks mondiaux, quoique la Chine maintienne un certain équilibre. Les prévisions indiquent un niveau supérieur à la moyenne mondiale.

PLAN D’ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE

LES MAILLONS FORTS ET LES POINTS FAIBLES

Le Plan d’accélération industrielle (PAI) a soufflé sa 4e bougie, donnant l’occasion à Toulouse Business School (TBS) d’inviter les acteurs du secteur industriel marocain, à partager un premier bilan de ce programme avec l’opinion publique, d’analyser ses points forts et décortiquer les écueils susceptibles de rendre sa réussite partielle.

Satisfaisant pour les uns, mitigé pour les autres, le bilan du PAI est sujet à des lectures multiples suivant le positionnement de l’analyste. Pour mettre en lumière les deux facettes de ce bilan,Toulouse Business School-Casablanca a organisé lundi dernier, dans le cadre de son cycle de conférences, une rencontre sur la thématique «Plan d’accélération industrielle au Maroc: quel premier bilan et quelles perspectives ?».

Quelques heures durant, l’école a servi d’agora à Othman El Firdaous, secrétaire d’État chargé de l’Investissement auprès du ministre de l’Industrie, l’Investissement, le Commerce et l’Économie numérique, Mohamed Benmoussa, économiste et militant politique et associatif, Khalid Benomar, conseiller du chef de gouvernement, et Mehdi Touassi, journaliste et animateur de cette rencontre, pour confronter leurs avis sur ce plan devant un public éclairé.

Entré en vigueur en 2014, le PAI prévoit à l’horizon 2020, la création d’un demi-million d’emplois, pour moitié provenant des IDE et pour moitié du tissu industriel national rénové, l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14 à 23% en 2020, et enfin, l’équilibration de la balance commerciale en tablant sur 100 milliards de DH comme chiffre d’affaires à l’export d’ici 2020.

Un bilan positif pour le ministère

«À mon sens, le premier bilan est globalement positif, et nous allons tout mettre en œuvre pour atteindre ces 3 objectifs d’ici 2021, date butoir du plan», a souligné Othman El Firdaous. Pour ce qui est du bilan, les données à fin 2017, font ressortir une accélération de création d’emplois avec un rythme annuel moyen de plus de 25.000, passant ainsi de 3.738 emplois industriels créés en 2015 à 46.036 en 2017, soit une évolution de 40%. Cette tendance continuera à la hausse, profitant de l’évolution du secteur automobile qui s’assigne pour objectif de produire 1 million de voitures à l’horizon 2025. En termes d’exportations manufacturières, ce secteur est le premier exportateur depuis quatre ans. Statistiquement parlant, il y a eu 12 MMD restés localisés sur le territoire marocain, 30 MMD en 2016, et un peu plus de 40 MMD en 2017, avec respectivement un taux d’intégration de 30% en 2014, 50 en 2016 et 55 en 2017.

Un bilan mitigé 

Tout en soulignant l’importance de la stratégie industrielle pour le développement du Maroc et rappelant son ancrage dans l’histoire du pays, Mohamed Benmoussa est revenu sur le bilan comme présenté par Othman El Firdaous, en y apportant un regard critique.

Pour Benmoussa, «Le bilan du PAI est mitigé, car sur les trois objectifs du plan, nous en avons atteint un seul: le développement des exportations, en l’occurrence. En revanche, en termes de création d’emplois et de contribution au PIB, nous sommes très en deçà de ce qui a été fixé; puisque la création dans le secteur industriel est comprise actuellement entre 8.000 à 15.000 emplois; ce qui rend impossible la réalisation du premier objectif qui est de créer 500.000 emplois d’ici 2020. En plus, la part de l’industrie dans le PIB national reste scotchée autour de 16% maximum, alors que l’objectif est d’atteindre 23% à l’horizon 2020».

Par ailleurs, El Firdaous a précisé que, dès la conception du PAI 2014-2020, l’objectif de création de 500.000 emplois industriels s’entendait «brute» et non pas «nette». «La raison en est que fixer des indicateurs clés de performance (KPI) en termes d’impact indirect ou direct au niveau des destructions d’emplois, n’aurait pas beaucoup de sens pour une politique publique qui cherche à dynamiser les créations d’emplois; à fortiori dans des périmètres qui se trouvent en dehors de celui de l’enquête du ministère (Artisanat ou informel…) : dans des périmètres géographiques qui sont moins concernés, le monde rural en l’occurrence», explique-t-il. De ce fait, cette enquête, dite MICEN, exclut les industries manufacturières informelles, les industries de transformation (électricité, eau, énergie, mines) et l’artisanat.

Enfin, les invités se sont mis d’accord sur la nécessité de consolider les fondements de l’édifice industriel en place, afin d’exploiter -de manière optimale- le potentiel industriel du pays qui se situe favorablement à la croisée de l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Amérique. Ceci se concrétisera à travers l’ouverture sur de nouvelles perspectives et l’adoption de nouvelles technologies, dont l’industrie 4.0.

L'economiste

Immobilier : Les ventes en progression au T1

Les prix des actifs immobiliers ont légèrement reculé (-0,4%) au premier trimestre, en glissement annuel. Cela a ainsi eu un effet positif sur les ventes. Selon les données de Bank Al-Maghrib (BAM), les transactions ont progressé de 1,5% par rapport à un an auparavant, avec des évolutions de 16,1% pour les terrains et de 6,2% pour les biens à usage professionnel. En revanche, les ventes des biens résidentiels ont reculé de 3%.

Globalement, les prix ont baissé de 0,7% pour les actifs résidentiels, de 0,3% du foncier et de 0,5% des biens professionnels. Par rapport au dernier trimestre de 2017, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) s’est quasiment stabilisé.

Challenge

Le fonds Nebetou investit 20 millions de DH

Le fonds Nebetou se diversifie dans la production oléicole. En effet, ce fonds spécialisé dans le secteur agroalimentaire vient d’acquérir dans la région de Meknès quelques 600 hectares entièrement dédiés à la culture et la transformation de l’olive haut de gamme et qui sont logés dans la société agricole Atlas Maroc Vert.

L’investissement corrélatif de près de 20 millions de DH s’est fait à travers la société Iskla que ce véhicule d’investissement géré par Azur Partners avait créée en 2012 pour porter un projet de production et de conditionnement de pruneaux notamment à l’export. Il faut dire qu’avec une période d’investissement déjà achevée (depuis 2017), Nebetou ne pouvait plus investir directement dans une nouvelle société mais uniquement réinjecter de l’argent dans des sociétés de portefeuille existantes pour financer leurs projets de développement ou de diversification (comme c’est le cas d’Iskla). Cet investissement d’envergure intervient alors que la production nationale oléicole prévisionnelle pour l’année 2017/18 s’achemine vers un niveau record de 1,56 million de tonnes, en hausse de 47,8% par rapport à la campagne précédente.

Rappelons que Nebetou est un fonds d’investissement doté d’un capital de 260 millions de DH. Son tour de table compte plusieurs institutionnels marocains tant privés que publics tels Asma Invest, Crédit Agricole du Maroc, Akwa Group, Holmarcom, Mamda/MCMA et RMA Watanya. Outre Iskla, ce fonds compte sept autres participations à savoir Tajini, Green Tech Industry, ID Nature, AfoulkiInvest, 123 Safran et deux entités de droit français, Fry Food & Drink et PatykaCosmetics, (pour lesquelles le Maroc est une source d’approvisionnement stratégique). Quant à son gestionnaire, Azur Partners, il s’agit d’un acteur local du privateequity  fondé par Tarik Haddi, un ex-dirigeant du Crédit Agricole, et qui prend de plus en plus son envol. Azur Partners a été retenu en 2017 dans le cadre de l’initiative étatique InnovInvest pour gérer un des quatre véhicules d’investissement dédiés aux startups, en l’occurrence Azur Innovation (avec un capital cible de plus de 300 millions de DH).

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Crowdfunding : que vaut le projet de loi ?

Le projet de loi régissant l’activité du crowdfunding au Maroc se caractérise par sa rigueur et le strict encadrement de cette activité.

De nombreux défis (culturels, opérationnels, de gouvernance, etc.) devront être relevés pour assurer l’essor de ce mode de financement alternatif.

Après plusieurs années d’attente, d’études et de concertation, le Maroc va enfin se doter d’un cadre réglementaire pour le crowdfunding. Un projet de loi régissant les activités de financement collaboratif, élaboré par la direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) relevant du ministère des Finances, a été déposé fin mars 2018 au Secrétariat général du gouvernement (SGG) pour consultation. Que vaut ce texte, et est-il susceptible de favoriser l’émergence de ce mode de financement, par ailleurs plébiscité dans le monde (voir encadré) ?

Les experts du crowdfunding que nous avons sollicités sont unanimes à dire que cette première mouture est sérieuse, «solide» et qu’elle cherche avant tout à maîtriser cette activité naissante, qui fait appel à l’épargne des citoyens. Il s’agit d’un cadre règlementaire strict, même si la tendance actuelle sur le marché mondial est plutôt d’aller vers plus de dérégulation.

Il faut dire que dans tous les pays qui ont souhaité encadrer ce mode de financement, la première démarche de structuration de cette activité est sensiblement la même, c’est-à-dire une démarche de régulation et un encadrement de l’activité assez strict, comme c’est le cas au Maroc.

D’abord instaurer la confiance

Une fois le marché plus mature, et avec un peu plus d’expérience, on constate une tendance à la dérégulation progressive de cette activité, comme c’est le cas en Turquie ou à Dubaï par exemple, où l’écosystème start-up et entrepreneurial est autrement plus développé. «L’approche marocaine qui consiste à maîtriser le cadre d’exercice est la bonne, surtout qu’il y a des enjeux très forts qui portent notamment sur la construction et l’établissement d’un climat de confiance», souligne Arnaud Pinier, co-fondateur et PDG de Happy Smala, une agence de conseil en finance alternative et en innovation fondée en 2014 à Rabat, pionnière du crowdfunding au Maroc.

La question de la confiance est en effet primordiale au démarrage de l’activité. «On ne peut pas se permettre, sur les premières années d’exercice de l’activité, qu’il y ait des cas de mauvais usage. Il est important de permettre l’émergence de cette économie de manière progressive et structurée», précise notre interlocuteur.

Cette prudence explique pourquoi le Maroc a fait le choix d’une double régulation du crowdfunding : à la fois par la Banque centrale pour les dons et les prêts et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) pour les activités d’investissement en capital. Une configuration inédite dans le monde, faut-il préciser.

Quelle demande au Maroc ?

En réalité, la pertinence de ce projet de loi et son efficacité vont beaucoup dépendre de sa mise en application par circulaires. Celles-ci doivent notamment définir l’approche dérogative qui va être nécessaire, puisqu’il faut savoir qu’aujourd’hui toutes les diligences qui sont demandées aux plateformes sont quasiment les mêmes que celles qui s’appliquent à des acteurs du secteur financier ou à des acteurs du marché des capitaux en matière de reporting, de maîtrise des risques, etc.

L’autre interrogation qui se pose concerne le niveau de la demande au Maroc pour ce type de financement collaboratif. A ce stade, il est difficile de s’en faire une idée précise. On entre même un peu dans l’inconnu, selon Arnaud Pinier, «parce qu’on est sur des pratiques qui sont nouvelles, et la confiance qui est un élément déterminant n’existe pas aujourd’hui. Ce cadre législatif doit justement créer cette confiance».

L’une des problématiques qu’il faudra résoudre, concerne les habitudes de paiement des Marocains. Le paiement en ligne est certes en progression, mais demeure encore faible. «Tant qu’on n’aura pas des gens qui font des paiements en ligne sur des plateformes, ça sera compliqué d’avoir de grosses campagnes de crowdfunding», estime notre expert.

Deuxième élément à prendre en considération : les Marocains ne connaissent quasiment qu’un seul modèle de crowdfunding, qui est le modèle du don. «Aujourd’hui, il y a quelques belles campagnes de solidarité et ça fonctionne. Le problème est que le modèle du don est largement assimilé à de la charité», explique A. Pinier, qui est par ailleurs membre fondateur de la CrowdfundingMoroccoFederation.

Tout l’enjeu sera donc de stimuler les volets prêt et investissement, autrement plus intéressants pour le financement des entrepreneurs, des entreprises et des start-up. Aujourd’hui, la partie «prêt» drive 70% du marché en Europe. Sur la région méditerranéenne, l’investissement représente 90% des volumes collectés par crowdfunding.

A priori, le marché marocain devrait donc se développer de manière substantielle sur ces deux volets, confirme le fondateur de Happy Smala : «Sur la partie entrepreneuriale, nous sommes en train de tester la prévente. Avec le e-commerce qui commence à se développer, on se dit que ça peut fonctionner. La perspective du marché parait être intéressante pour le Maroc. Il y a une plateforme de prêts en Jordanie qui commence à bien marcher et apporter une soupape de financement importante pour les TMPE et les start-up».

Lever les freins psychologiques

Mais encore une fois, insiste-t-il, il y a une incertitude sur la question de la confiance, mais aussi de la gouvernance et de l’asymétrie de l’information. Des freins psychologiques et culturels doivent également être levés.

«On accompagne 80% de projets en région Méditerranée sur le montage de projets crowdfunding, et on constate que pour ces porteurs de projets, il y a un enjeu psychologique, puisqu’ils ont l’impression de faire de la mendicité. Il y a une culture du financement des start-up qui est encore erratique. Certains entrepreneurs préfèrent attendre des subventions de fonds plutôt que d’aller chercher l’argent des clients et des investisseurs», explique A. Pinier.

C’est là l’une des conditions pour que le financement collaboratif au Maroc se développe et que les campagnes de collecte soient couronnées de succès : que le porteur de projets soit proactif.

 

La tendance au niveau mondial et les enjeux de la complexification

L’engouement pour le crowdfunding au niveau mondial ne se dément guère. Pas moins de 65 milliards de dollars de fonds ont été collectés l’année dernière via des plateformes de crowdfunding, dont 1 milliard de dollars rien qu’en France.

Les badbuzz et autres brebis galeuses qui auraient pu ternir son image ces dernières années, n’ont en réalité pas affecté l’activité ni altérer la confiance.

En 2017, le crowdfunding a même dépassé en fonds investis les ventures-capital. Les transactions en valeur devraient connaître une croissance annuelle de l’ordre de 29% d’ici 2022.

Par ailleurs, toujours au niveau mondial, on constate deux tendances remarquables pour le crowdfunding : d’une part, la structuration du marché, et d’autre part sa complexification.

En effet, on constate un mouvement de consolidation du marché (concentration), étant donné qu’il s’agit d’une activité qui nécessite une masse critique pour être rentable. Cette consolidation se fait soit entre plateformes, soit entre plateformes et établissements bancaires (exemple du rachat par le groupe bancaire Banque Postale de la plateforme de financement participatif KissKissBankBank& Co. en juin 2017 en France).

L’autre tendance remarquable au niveau mondial est que le crowdfunding se complexifie, à l’image de l’ensemble des activités financières depuis une trentaine d’années.

Cette complexification a un double effet : à la fois sur les individus qui ont une visibilité de plus en plus réduite sur la nature des produits financiers qu’on leur offre, et sur certains banquiers qui en profitent pour créer des produits de spéculation.

Aujourd’hui, il existe des produits financiers qui se développent autour du crowdfunding, notamment des produits assimilables aux fameux Credit Default Swap (CDS). «Ma crainte est que cela soit le ver dans la pomme», souligne A. Pinier. C’est un point de vigilance qu’il faudra suivre de près.

LA VIE ECO

LA BAD ACCORDE UN PRÊT DE 200 MILLIONS D’EUROS POUR BOOSTER LES FILIÈRES AGRICOLES

L’objectif est d’appuyer la création d’emplois en zones rurales par le développement inclusif de chaînes de valeur agricoles. Le programme permet aussi de renforcer la durabilité de l’emploi et d’améliorer les conditions des femmes.

Deux cents millions d’euros. C’est la coquette somme du prêt approuvé par le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement accordé au Maroc pour financer le Programme d’appui au développement inclusif et durable des filières agricoles (PADIDFA). Objectif annoncé : appuyer la création d’emplois en zones rurales par le développement inclusif de chaînes de valeur agricoles. «Ce programme permettra ainsi de renforcer la durabilité des emplois créés à travers une gouvernance verte et une gestion des ressources en eau encore plus efficaces», précise un communiqué de la BAD, soulignant que «dans la continuité de l’appui historique de la banque, le programme contribuera à la mise en œuvre des stratégies en matière d’agriculture, d’environnement, d’emploi et de formation professionnelle». Aligné sur trois des cinq priorités stratégiques de la banque, le projet répond en premier lieu à la réalisation de l’objectif, «Nourrir l’Afrique», avec un effet catalyseur sur l’atteinte de deux autres objectifs stratégiques, à savoir «Améliorer la qualité de vie des populations africaines» et «industrialiser l’Afrique», selon la BAD.

Coup de pouce à la transformation

Il s’inscrit également dans le cadre des orientations du Document de Stratégie-Pays 2017-2021 pour le Maroc, en adéquation avec son second pilier axé sur l’amélioration des conditions de vie par l’emploi pour les jeunes, les femmes et en zone rurale. «Créer de l’emploi et en particulier de l’emploi durable et de qualité pour les jeunes et les femmes en milieu rural est une priorité stratégique de la BAD en Afrique du Nord», a déclaré Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour la région Afrique du Nord.
«Ce projet est une contribution importante dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert. Nous passons ainsi d’une logique de production à une logique de transformation avec une plus grande valeur ajoutée», a indiqué, pour sa part, la responsable-pays de la banque au Maroc, Leila Farah Mokaddem. Et d’ajouter : «Ce projet permettra concrètement de porter le niveau des exportations agricoles à 45 milliards de dirhams d’ici 2030 et d’économiser 990 millions m3 d’eau. A l’horizon 2020, il est également prévu que le projet mobilise plus de 4 milliards de dirhams d’investissements privés en faveur du secteur agricole pour, in fine, créer des dizaines de milliers d’emplois pour les jeunes et les femmes en milieu rural».

Par ailleurs, le partenariat entre le Maroc et le Groupe de la BAD, qui dure depuis près d’un demi-siècle, compte plus de 160 projets et programmes totalisant un engagement financier de près de 10 milliards de dollars.

Ces financements, dont plus de 80% sont dédiés aux infrastructures de base, couvrent différents secteurs, notamment l’énergie, l’eau, les transports, l’agriculture ainsi que le développement social.

UNE SÉRIE DE MESURES POUR PROTÉGER LA PRODUCTION NATIONALE DE BLÉ TENDRE

Le prix de référence du blé rendu moulin a été fixé à 280 DH/quintal pour une qualité standard. 

C’est ce qui ressort d’une décision gouvernementale annoncée vendredi 11 mai à Rabat et signée par le ministre de l’agriculture et le ministre de l’économie et des finances. Déclinée en plusieurs mesures, la décision a pour objectif d’assurer les bonnes conditions de stockage et de commercialisation de la récolte céréalière en cours.
Plus en détail, il s’agit de mettre en place une subvention forfaitaire de 10 DH/q pour les quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période allant du 16 mai au 15 octobre 2018.

Droits de douane relevés à 135%

Côté stockage, il sera procédé à l’octroi d’une prime de magasinage de 2,00 DH/q par quinzaine pour les organismes stockeurs, pour la quantité globale de blé tendre collectée du 16 mai au 15 octobre 2018. Elle sera servie jusqu’à fin décembre 2018.
Qualifiant la récolte céréalière au titre de la campagne agricole 2017-2018, estimée à 98,2 millions de quintaux, de «production qui s’annonce parmi les meilleures», avec un rendement record, estimé à 21,8 quintaux à l’hectare, Aziz Akhannouch a annoncé par ailleurs que les droits de douane seront relevés à 135% jusqu’au 31 octobre 2018. L’objectif étant de protéger la production nationale de blé tendre.
Afin de soutenir les coopératives agricoles pour les opérations de collecte de la récolte céréalière, la convention de financement signée en 2017 par le ministère de l’agriculture, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM), l’Union nationale des coopératives agricoles marocaines (UNCAM) et la Fédération nationale des minotiers sera reconduite pour l’actuelle campagne.