Les ECO

ASSEMBLÉES ANNUELLES DU GBM ET DU FMI

LE MAROC DÉSIGNÉ POUR ACCUEILLIR L’ÉDITION 2021

Le Maroc a été officiellement désigné pour accueillir l’édition 2021 des Assemblées Annuelles du Groupe de la Banque Mondiale (GBM) et du Fonds Monétaire International (FMI) et ce, au terme d’un long processus d’évaluation des candidatures présentées initialement par 13 pays, a annoncé mardi le ministère de l’Economie et des Finances.

Cette désignation, la deuxième pour le continent africain depuis 1973, coïncide avec le 60ème anniversaire de l’adhésion du Royaume à ces deux institutions le 25 avril 1958 et vient consacrer la confiance du GBM et du FMI dans la capacité du Maroc à réussir l’organisation d’événements d’envergure mondiale, a souligné le ministère dans un communiqué.

Cette désignation traduit également  »l’appui et le soutien de ces deux importantes institutions aux politiques économiques et réformes structurelles engagées par le Maroc sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohamed VI que Dieu l’assiste », affirme-t-on de même source.

L’édition 2021, qui se déroulera dans la ville de Marrakech, sera l’occasion d’exposer les réformes structurelles engagées par le Maroc ainsi que les différentes avancées qu’il a réalisées et de débattre et échanger avec les décideurs et experts internationaux sur les moyens de promouvoir la coopération internationale et régionale, indique-t-on.

Les Assemblées Annuelles du Groupe de la Banque Mondiale (GBM) et du Fonds Monétaire International (FMI) constituent le grand rendez-vous annuel de la finance internationale et l’occasion de débattre de la conjoncture internationale, du développement et du financement des économies et de la lutte contre la pauvreté et des inégalités sociales.

Cette manifestation est organisée chaque deux années de suite à Washington et, la troisième année, dans un pays tiers. Elle réunit plus de 14.000 personnalités dont les ministres des Finances et les Gouverneurs des Banques Centrales de 189 pays membres de ces institutions ainsi que des représentants du secteur privé, des ONG, et du milieu universitaire.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, avait conduit, les 13 et 14 mars dernier à Washington, une importante délégation pour promouvoir la candidature du Royaume du Maroc, et avait eu, à cette occasion, une série de rencontres avec les administrateurs et les hauts responsables du groupe de la BM et du FMI.

aujourd'hui

La stratégie agricole boucle sa première décennie : Plan Maroc Vert, 10 ans déjà

Une décennie riche en réalisations ayant permis au secteur de l’agriculture d’améliorer sa contribution à l’économie marocaine et renforcer sa résilience en dépit des aléas climatiques et conjoncturels. De 2008 à 2018, l’agriculture marocaine a réalisé un énorme saut à la fois qualitatif et quantitatif.  Le secteur a été replacé au centre de l’économie nationale comme étant un moteur de croissance et un outil efficace de lutte contre la pauvreté rurale. Les conditions de vie de la population agraire se sont nettement améliorées du fait du redressement significatif de la production des différentes filières agricoles. Les indicateurs du secteur confirment cette performance, fruit d’une feuille de route intégrée et d’un mode de gouvernance à la fois structuré et responsable. L’impact de la stratégie agricole n’est plus à démontrer aussi bien sur le plan économique que social.  Le secteur a réalisé durant les 10 dernières années un taux de croissance annuelle de 7,3%, supérieur au taux de croissance national enregistré entre 2008 et 2017.  Le PIB moyen réalisé pendant la même période s’élève à plus de 106 milliards de dirhams par an, en hausse de 58% par rapport à la moyenne enregistrée entre 2000 et 2007. Avec une part de 38%, l’agriculture demeure le principal pourvoyeur d’emplois au Maroc. Les trois quarts de la population active au monde rural tirent leurs revenus du secteur. Le développement des emplois dans le monde rural est tiré par la dynamique d’investissement observée dans le cadre du Plan Maroc Vert. Se référant au ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, les investissements réalisés dans le cadre du Plan Maroc Vert ont contribué à une accumulation de capital qui s’accompagne généralement d’une amélioration durable de la productivité et des revenus. Depuis la mise en oeuvre de la feuille de route agricole, l’investissement privé dans le secteur agricole est estimé à près de 67 milliards de dirhams.

Rappelons qu’une panoplie de mesures d’accompagnement a été engagée dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ces dispositifs portent, entre autres, sur la rationalisation de l’allocation des ressources, de la gestion des risques, de la promotion des exportations, de l’amélioration de la commercialisation intérieure et de l’amélioration du financement. Grâce à ces orientations stratégiques, plus d’un million d’agriculteurs ont pu bénéficier de crédits de financement, soit 3 fois plus qu’en 2008. Articulé autour de deux piliers, le Plan Maroc vert a pour ambition de développer une agriculture performante à forte valeur ajoutée, et ce à travers la stimulation de l’investissement privé et la mise en place de modèles d’agrégation équitable (Pilier I). La stratégie a également pour ambition de développer l’agriculture solidaire et familiale en luttant contre la pauvreté et en améliorant les revenus agricoles des exploitants les plus fragiles (Pilier II). Dans une optique d’amélioration de productivité, l’ensemble des filières s’est doté de contrats programmes avec des objectifs chiffrés à l’horizon 2020. L’impact est positif sur le terrain. Ces trois dernières années ont été marquées par une performance confirmée de certaines filières. On relève dans ce sens une amélioration de 37% de la filière agrumicole ainsi qu’une hausse de 38% pour l’oléiculture et 40% pour les fruits rouges. Le  Plan Maroc Vert est venu chambouler tous les paradigmes d’une agriculture traditionnelle. Un grand effort de mécanisation a été consenti dans ce sens. La moyenne en 2018 est de 8,3 tracteurs/1.000 hectares, contre 5,2 en 2008. De même de nouvelles techniques d’irrigation ont été introduites renforçant ainsi l’attractivité du secteur. Aux derniers chiffres révélés par le département de l’agriculture, les zones couvertes par la technique de localisation atteindront  d’ici la fin de l’année les 590.000 hectares. En outre,  l’économie réelle de l’eau est estimée à plus de 1,6 milliard de mètres cubes par an, soit des quantités d’eau égales au stock d’eau disponibles dans un grand barrage ou à 250.000 hectares d’oliviers irrigués. Sur le plan solidaire, le Plan Maroc Vert a permis la réalisation de 215 projets de coopération de plus de 2,1 milliards de dirhams sur une superficie de 266.000 hectares et au profit de 165.965 bénéficiaires.

L’agriculture en chiffres

Croissance du PIB agricole  de 7,3% durant les 10 dernières années pour atteindre 125 milliards DH

La superficie plantée atteint 415.000 hectares en  2018

105 milliards de dirhams d’investissements injectés dans le secteur agricole depuis 2008

Augmentation des exportations de 65% depuis 2008

Plus de 250.000 nouveaux emplois créés depuis 2008

Plus d’un million d’agriculteurs ont eu accès au crédit depuis 2008

500 centres de conseils agricoles créés depuis 2008

590 000 hectares couverts par l’irrigation localisée à fin 2018

Stabilisation de la population rurale à 12,4 millions en 2018 (même population qu’en 2008)

19 contrats-programmes conclus avec les interprofessions

 

Finances publiques : Un déficit budgétaire de 6,3 milliards de dirhams à fin mars

Le déficit budgétaire ne cesse de s’aggraver. L’écart s’est creusé de 1,2 milliard de dirhams entre mars 2017 et mars 2018. Au troisième mois de l’année, le Trésor ressort déficitaire de l’ordre de 6,3 milliards DH contre 5,5 milliards DH enregistrés à la même période de l’année passée.

Ce déficit tient compte d’un solde positif de 8,8 milliards DH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor et les services de l’Etat gérés de manière autonome. C’est ce qui ressort du bulletin mensuel de statistiques des finances publiques. Le mois de mars a été marqué par une baisse des recettes ordinaires. Ces dernières se sont rétractées de 2,6% atteignant ainsi les 59,2 milliards DH contre 60,8 milliards DH une année auparavant. Cette baisse résulte de la chute de 10,2% des impôts indirects et de 27,8% des recettes non fiscales. En parallèle, les droits de douane ont grimpé de 22,7%. Il en est de même pour les impôts indirects et les droits d’enregistrement et de timbre dont les valeurs ont affiché des hausses respectives de 5,6 et de 6,8%. La structure des recettes ordinaires reste dominée par la taxe sur la valeur ajoutée. Atteignant une valeur de 16,29 milliards DH, la TVA a grimpé de 7,1% au mois de mars représentant 27,5% de la structure globale des recettes principales. L’impôt sur les sociétés a généré des recettes de 14,97 milliards DH, en baisse de 16,9%.

L’impôt sur le revenu arrive en troisième position en termes des parts de la structure des recettes et ce avec une valeur de 10,52 milliards DH, en progression de 1,2%. Les dépenses émises se sont pour leur part légèrement rétractées au mois de mars. A noter que les engagements de dépenses se sont élevés à fin mars à 147,1 milliards DH, soit un taux global d’engagement de 37% comparé au même mois de l’année précédente. La Trésorerie générale du Royaume relève également dans son bulletin un taux d’émission de 67% au même niveau de l’année passée. Les dépenses émises au titre du budget général s’élèvent pour leur part à 79,7 milliards DH, en repli de 9,7% par rapport à ce qui a été enregistré une année auparavant. Cette baisse s’explique par le recul de 36,2% des charges de la dette budgétisée et de 11,5% des dépenses d’investissements au moment où les dépenses de fonctionnement ont affiché une hausse de 0,6%.

«La diminution des charges de la dette budgétisée s’explique par le recul de 50,6% des remboursements du principal ( 5,4 milliards DH) et de 12,4% des intérêts de la dette (5,8 milliards DH)», relève-t-on du bulletin de statistiques des finances publiques. Les dépenses de fonctionnement émises atteignent les 49,3 milliards DH. De ces dépenses, 27,5 milliards DH ont été débloqués pour les traitements et salaires représentant une hausse de 2,3%. Les dépenses de matériel se sont repliées de 2,8% se situant autour de 13 milliards DH contre 13,3 milliards DH une année plus tôt. Les charges communes se sont légèrement rétractées pour atteindre à fin mars les 7,2 milliards DH.

Par ailleurs les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont augmenté de 7,3% atteignant ainsi les 1,62 million de dirhams. «Cette augmentation s’explique en grande partie par l’augmentation des remboursements, dégrèvements et restitutions au titre de la fiscalité domestique (1,42 million de dirhams) en raison de la hausse des remboursements de la TVA à l’intérieur (1,27 million de dirhams)», explique la Trésorerie générale dans son bulletin. Les dépenses d’investissement émises au titre du budget général ont reculé de 2,5 milliards DH passant à 19,2 milliards DH. La baisse observée dans ce sens est évaluée à 11,5%. Elle relève de la diminution de 12,5% des dépenses des ministères et de la baisse de 10,7% des charges communes. Notons que l’encours de la dette intérieure a grimpé de 2,7% par rapport au mois de décembre. Cette hausse revient au recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 11,8 milliards DH.

Amazigh : Le Parlement accélère l’examen du projet de loi organique

L’examen du projet de loi organique n°26-16 qui définit les étapes de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh et les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents secteurs prioritaires de la vie publique, reprend au Parlement. En effet, la commission parlementaire chargée de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants se réunit aujourd’hui pour examiner le projet de loi organique.

L’objectif est d’accélérer le processus pour permettre l’adoption de ce texte en première lecture avant la fin de la session parlementaire en cours, prévue en août prochain. Il faut dire que le projet est très attendu puisqu’il concerne la langue amazighe, devenue depuis 2011 une langue officielle dans le pays. En effet, l’article 5 de la Constitution stipule que «l’amazigh constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle».

Dans les détails, le projet de loi comprend des dispositions relatives aux principes généraux concernant cette mise en œuvre du caractère officiel de la langue ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement, la législation et l’action parlementaire, l’information et la communication. Les dispositions du texte portent également sur les différents domaines de la création culturelle et artistique, l’administration et les services et établissements publics, les collectivités territoriales et les espaces et services publics en plus de la justice. Des dispositions en rapport avec les étapes et les mécanismes de suivi de la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh sont également prévues. Par ailleurs, la commission parlementaire chargée de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants examine également le projet de loi organique 04-16 portant sur la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine. Il s’agit là d’un texte tout aussi attendu.

Dans ce sens, le ministre de la culture et de la communication, Mohamed Laaraj, avait déclaré que la loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaine constitue un pas en avant dans la gestion du multilinguisme précisant que cette loi doit tenir compte des exigences de la gestion du multilinguisme, en harmonie avec la politique linguistique du Royaume. L’ensemble des interventions reflète la volonté d’adapter ce projet aux attentes des citoyens et de mettre en œuvre les dispositions de l’article 5 de la Constitution qui a tranché au sujet de la langue et la culture marocaine, avait-il ajouté.

MARCHÉS DE GROS : UN MODÈLE DE GESTION À RÉNOVER

Ce n’est pas un secret: entre le producteur et le consommateur, les prix des fruits et légumes passent du simple au double, voire plus. C’est dire à quel point le

Ce n’est pas un secret: entre le producteur et le consommateur, les prix des fruits et légumes passent du simple au double, voire plus. C’est dire à quel point le marché intérieur est désorganisé au grand dam de l’agriculteur et des ménages, et parfois même des grossistes. L’illustration est l’état de la majorité des marchés de gros des fruits et légumes. Représentant le cœur du circuit de distribution à la fois des produits domestiques et importés, les marchés de gros des fruits et légumes sont tous gérés directement par les communes. Seul le marché de gros de Casablanca est géré depuis 2015 par Casa-prestations – une société de développement locale – dans le but de le moderniser et d’améliorer ses recettes (voir notre reportage en page 28). Professionnels, grossistes et associations de défense des droits des consommateurs déplorent à l’unanimité l’état de ces plateformes censées être les vitrines de la production agricole. «Il est inadmissible que le marché de gros d’une ville comme Marrakech ne dispose même pas d’un système de froid», s’insurge un grossiste au marché de gros de la ville ocre. La situation dans la région de Souss Massa n’est pas meilleure. «Le marché de gros d’Inezgane est indigne d’une région à vocation agricole, qui approvisionne aussi bien le marché national et qu’international», déplore Mohamed Moflih, directeur de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes (Fifel).
Pour leur part, les producteurs d’agrumes réunis au sein de l’ASPAM ont décidé de mener une étude portant sur le marché intérieur pour identifier les sources de dysfonctionnement. Il y en a qui sont déjà connues. «La principale problématique structurelle demeure l’opacité du marché intérieur et la multiplicité des intermédiaires», nous expliquait M. Derrab, directeur de l’ASPAM.

Des grossistes informels dans les banlieues des grandes villes

A ces irrégularités s’ajoute la distribution informelle. Celle-ci est presque banalisée dans de grands marchés parallèles ou auprès de détaillants ambulants. «Ces commerçants ne paient pas de taxes à la commune, ce qui représente un manque à gagner conséquent et une concurrence déloyale vis-à-vis des grossistes qui reversent entre 6 et 7% de leur chiffre d’affaires dans les marchés de gros», confie une source au sein de la Business unit des marchés de gros à Casa prestations.

Le grand marché d’Errahma est en effet un cas d’école. Ce dernier approvisionne une bonne partie des quartiers situés au sud de Casablanca. «Même si une grande partie des fruits et légumes consommés à Casablanca passent par le marché de gros, les marchés et les détaillants informels se développent et commencent à nuire au tissu formel», explique AbderrazakChabi, secrétaire général de l’association du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca (AMGFLC). Selon d’autres grossistes au fait des dessous du circuit informel, ces distributeurs informels disposent d’installations frigorifiques et de dépôts clandestins.

A Rabat, l’informel a depuis longtemps cassé le marché de gros. «78,24% des fruits et légumes ne transitent pas par le marché de gros», lit-on dans un rapport de la Cour des comptes datant de 2010. Résultat des courses: le manque à gagner pour la commune de la capitale a été estimé à l’époque à 24,26 MDH rien qu’en 2009. A Marrakech, le marché de gros qui avait auparavant une portée régionale n’arrive plus à attirer les grossistes des villes environnantes. «Les grandes surfaces et les marchés informels ont pris le dessus sur le marché de gros où ne transitent que 40% des fruits et légumes consommés à Marrakech, d’autant plus que les commerçants des villes avoisinantes comme Chichaoua, El Kelaâ, Safi et Ouarzazate préfèrent depuis longtemps Agadir» , explique notre source. En cause, «l’absence d’un système de froid au sein du marché et la présence de cageots et caisses de très mauvaise qualité» , selon notre interlocuteur. Et d’enfoncer le clou : «Dans les marchés de gros les pratiques ne respectent pas le b-a-ba de la logistique, du conditionnement, du tri et du calibrage ; chose qui dessert notre agriculture et sape les efforts consentis dans le cadre du Plan Maroc Vert».

Partout dans le monde, l’existence de grossistes est somme toute ordinaire. Ces professionnels ont des missions importantes à jouer : lier l’amont productif à l’aval commercial, valoriser et conserver les produits jusqu’à l’assiette, exiger le respect des normes et standards, mais il n’y a pas que cela. «Les grossistes sont les garants de la sécurité alimentaire et de la paix sociale. Certes, nous sommes rémunérés pour ça, mais c’est une mission noble», indique AbderrazakChabi. «Un grossiste achète, stocke et revend la production en assumant des risques liés aux aléas du marché et aux conditions de stockage en supportant des frais. Ça lui arrive même de récolter et de cueillir lui-même la production et doit gérer la relation avec l’agriculteur et le fidéliser», détaille-t-il. Exemple : les frais d’emballage, de transport, de frigos ainsi que la taxe d’accès au marché se situent entre 1 et 3 DH le kilogramme pour une bonne partie des fruits et légumes, à en croire une estimation de l’AMGFLC. «Je suis moi-même sidéré quand je constate que des choux et des tomates vendus respectivement à 0,50 DH et 1,50 DH/kg au marché de gros sont écoulés à 5 DH et 4 DH chez les détaillants alors que nos marges ne dépassent pas au mieux quelques centimes», observe-t-il. Selon lui, même si l’on suppose l’existence de trois intermédiaires au marché de gros, les prix chez les détaillants demeurent trop élevés.

Le mouvement consumériste exige un débat national et la refonte du cadre légal

Pour la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), le cadre réglementaire et le système de distribution doivent être revus. Le dahir 1-62-008 relatif à l’attribution des charges des mandataires des marchés de gros date de 1962. Les marchés de gros sont un monopole des collectivités territoriales, donc «des élus et des contingences politiques. Avant 2011, il y avait une direction qui contrôlait le marché intérieur au sein du ministère du commerce, mais elle n’existe plus. Entre producteur et consommateur, il y a toute une myriade d’intermédiaires parasites» , tonne BouaazzaKhrati, président de la FMDC, qui réclame la fin de ce qu’elle qualifie de «monopole du marché de gros de Casablanca sur l’approvisionnement du marché national» .

En clair, il faudra doter chaque région d’une plateforme régionale. «Il est aberrant que la tomate d’Agadir soit transportée à Casablanca pour une première vente avant de revenir à Agadir», conclut Khrati. Des suggestions et des schémas de réforme de l’aval du secteur émergeront sûrement des débats qui auront lieu lors du Siam.

Modernisation des marchés de gros : ce que prévoit la tutelle

Le schéma national d’orientation et de modernisation des marchés de gros des fruits et légumes prévoit la mise en place de 32 marchés de nouvelle génération au lieu de 38 actuellement, à en croire le ministère de l’agriculture. Ils seront dotés d’infrastructures modernes, d’un mode de gouvernance approprié (société de développement local, partenariat public – privé,…) et d’un système de rémunération optimisé (sources de revenus déconnectés des ventes : droits de 1ère occupation des magazines, loyers mensuels, péage à l’entrée, …). Trois projets pilotes à Rabat, Berkane et Meknès seront lancés dans une première étape. Celui de Rabat est à un stade très avancé ; la convention s’y rapportant est signée par les partenaires concernés. Ce marché sera construit au niveau de la Commune de Sidi Bouknadel, à Salé, par la société «Rabat-Région-Aménagement» sur une superficie globale de 100 ha, dont 60 ha pour la 1ère phase. L’investissement projeté est de près de 550 MDH. La gestion du projet sera assurée par une société de développement local à créer.

Système Asaar, un tableau de bord qui véhicule la transparence

Conçu par le ministère de l’agriculture, le système d’information ASAAR est un dispositif qui a pour objectif de rendre le marché plus transparent, et d’améliorer ainsi les anticipations, les arbitrages et la prise de décision par les acteurs économiques. Bien que ciblant les opérateurs privés du marché (agriculteurs, commerçants et consommateurs), ce système fournit également au gouvernement des informations importantes sur la conjoncture du marché, dans un objectif d’aide à la décision dans les domaines de politiques agricoles et de sécurité alimentaire. La solution est constituée : • d’une base de données pour le stockage et le traitement des prix collectés et une application centrale pour l’administration et le paramétrage de l’ensemble des composantes du système. La base de données est alimentée automatiquement et en temps réel par les données transmises ; • d’une application mobile embarquée sur des téléphones pour la collecte et la transmission des données via le réseau 3G ou GPRS ; • d’un site web dynamique accessible au grand public permettant l’affichage des prix quotidien, l’historique des prix, les analyses des différents marchés….etc.

telquel.ma

Les évolutions de la nouvelle loi sur les entreprises en difficulté

Une nouvelle loi pour la sauvegarde des entreprises en difficulté vient d’entrer en vigueur. Publiée au Bulletin officiel le 23 avril, la loi n°17-73 prévoit une procédure de sauvegarde des entreprises pour les protéger de la faillite.

Au classement Doing Business, le Maroc figure à la 134e position sur 190 pays. La note du Royaume sur le climat des affaires est notamment tirée vers le bas par le niveau record de faillites de ses entreprises. Avec plus de 8.000 dépôts de bilan en 2017, le nombre a triplé en 8 ans. La loi 17-73, entrée en vigueur le 23 avril par sa publication au Bulletin officiel, entend améliorer la situation.

En modifiant et complétant le livre cinq de la loi n° 15-95 relative au Code de commerce, elle met en place des mécanismes d’accompagnement des entreprises en situation difficile.

Les deux évolutions majeures de cette nouvelle loi concernent la prévention externe des entreprises et l’autonomie conférée au chef d’entreprise en cas de procédure de sauvegarde.

Ainsi, l’article 545 de cette loi prévoit, pour l’entreprise en difficulté, un recours à la procédure de sauvegarde « à travers un plan de sauvegarde devant être soumis au tribunal pour approbation« . Les difficultés de l’entreprise sont alors traitées via « un règlement judiciaire, par adoption d’un plan de continuité ou d’un plan de transmission« .

L’entreprise en difficulté est ainsi placée sous prévention externe, ou mise sous tutelle, du tribunal. L’article 549 dispose que le président du tribunal peut dans ce cas nommer « un mandataire privé et le charger de la mission de l’allégement des difficultés que rencontre l’entreprise, ou bien la nomination d’un réconciliateur qui facilitera la trouvaille l’arrivée à un accord avec les débiteurs, selon le cas.« 

Autre nouveauté de cette nouvelle loi, l’autonomie de gestion du chef d’entreprise en cas de procédure de sauvegarde. En effet, l’article 566 prévoit que « le chef d’entreprise s’occupe des opérations de gestion » de son entreprise. Toutefois, il reste « soumis dans l’exécution du plan de sauvegarde au contrôle du syndic qui adresse un rapport au juge ».

MAROC HEBDO

Al Akhdar Bank présente une offre inédite pour le secteur agricole et agro-industriel

Un financement participatif adapté

La banque participative Al Akhdar Bank accorde une importance particulière au financement de l’agriculture et de l’agro-industrie, en cohérence totale avec le positionnement et la stratégie de sa maison mère, le GCAM.

À Meknès, le groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) renforce sa présence à la 13ème édition du SIAM par un espace dédié à sa nouvelle filiale qui a vu le jour il y a un peu plus de cinq mois, en l’occurrence la banque participative Al Akhdar Bank, fruit du partenariat stratégique entre le GCAM et la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), qui ont décidé de mettre en commun leurs expertises respectives dans le secteur financier. D’un côté, le GCAM apporte son expertise à travers plus de 50 années dans le financement de l’économie marocaine, couplée à une profonde connaissance du client et de ses besoins.

De l’autre côté, ICD apporte son expertise internationale dans le développement des banques islamiques à travers le monde et un savoir-faire reconnu dans l’ingénierie des produits financiers islamiques. «Une banque participative pour tous», c’est la signature que les femmes et les hommes d’Al Akhdar Bank traduisent en réalité afin de rendre la banque participative accessible à tous les segments de clients et à tous les secteurs d’activité.

Sa participation au SIAM va dans le sens qu’au-delà du fait qu’Al Akhdar Bank soit une banque universelle qui s’adresse à tous les segments (particuliers, professionnels et entreprises) à travers ses produits et ses services: Dépôts à vue, épargne, placement, financement immobilier, financement véhicule, financement de l’équipement et de l’investissement, opérations à l’international… elle a une offre particulière pour les secteurs de l’agriculture et l’agro-industrie. «Nous accordons une importance particulière au financement de l’agriculture et de l’agro-industrie, en cohérence totale avec le positionnement et la stratégie de nos actionnaires, et surtout compte tenu de l’importance stratégique de ce secteur d’activité pour notre pays et de son fort potentiel de croissance, grâce notamment aux transformations qu’il a connues à travers le Plan Maroc Vert», déclare Fouad Harraze, directeur général d’Al Akhdar Bank.

Stratégie de positionnement

La banque a ainsi mis en place des solutions de financement participatif qui répondent aux besoins du secteur agricole et agro-industriel en termes d’équipements (irrigation, énergie solaire, mécanisation…) et de matériel roulant (véhicule utilitaire, tracteurs…) à travers les produits Mourabaha équipement et Mourabaha véhicules validés par le Conseil Supérieur des Oulémas.

D’autres produits sont en cours de validation pour couvrir tous les besoins de financement et d’exploitation des agriculteurs, notamment Ijara, Salam, Moucharaka, Moudaraba, Wakala… «Afin de présenter ces produits au grand public, nous avons décidé de participer à la 13ème édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc. Cette participation est l’occasion pour nous de rencontrer les professionnels du secteur agricole et agro-industriel afin de leur présenter nos produits et services et de confirmer notre volonté de servir ce secteur à l’instar des autres», conclut Fouad Harraze.

En élargissant l’accès au financement participatif à travers sa stratégie de positionnement dans les grandes villes et les petites et moyennes villes adossées à un bassin agricole important, Al Akhdar Bank confirme sa vocation conformément à la mission de sa maison mère, le GCAM.

LA TRIBUNE

Évasion fiscale : nouvelles règles européennes contre les sociétés « boîtes aux lettres »

La Commission européenne a proposé mercredi de nouvelles règles pour simplifier la tâche des entreprises souhaitant s’installer dans un autre pays de l’UE, tout en permettant de bloquer les déménagements « abusifs » motivés par des raisons fiscales ou sociales.

La législation mise sur la table par l’exécutif européen, qui doit encore être adoptée par les États membres et les eurodéputés, vise à harmoniser les procédures au sein de l’Union pour les entreprises souhaitant s’installer dans un autre État membre.

Elle doit supprimer les « obstacles administratifs excessifs » et les disparités entre les différentes règles nationales pour les scissions et transferts de sièges, qui « découragent aujourd’hui les entreprises de poursuivre de nouvelles opportunités » au sein du marché unique, selon la Commission.

Eviter le caractère « abusif »

La nouvelle législation permettrait notamment de supprimer l’obligation existant dans certains pays de liquider une entreprise si sa direction veut créer une structure dans un autre pays de l’UE.

Tous les États membres devraient par ailleurs permettre d’enregistrer une nouvelle entreprise « complètement en ligne », une possibilité n’existant actuellement d’après la Commission que dans 17 pays européens.

En cas de transfert de siège ou de « division transfrontalière », les nouvelles règles donneraient aux autorités de l’État membre de départ de l’entreprise le droit d’arrêter le projet, s’il est « abusif ».

Des critères sont ainsi établis pour pouvoir bloquer un projet visant « à contourner les règles fiscales, à porter atteinte aux droits des travailleurs ou à mettre en péril les intérêts des créanciers ou des actionnaires minoritaires », a indiqué la Commission.

« Nous voulons nous assurer que l’on empêche la création de sociétés boîtes aux lettres, cherchant uniquement à payer moins d’impôts », a notamment fait valoir un responsable au sein de l’exécutif européen.

Dans le cas d’une division transfrontalière, la direction d’une entreprise aurait l’obligation d’informer ses employés sur le sort de leurs droits. « S’il n’y a pas d’accord et si les droits de participation dans le pays de destination sont plus bas que dans celui de départ, la solution sera qu’il faudra maintenir le même niveau de participation qu’avant la division », est-il précisé dans un texte explicatif de la législation.

Les entreprises britanniques « intéressées par un déménagement de leur siège au sein de l’UE en raison du Brexit (prévu fin mars 2019, Ndlr) pourraient bénéficier de la nouvelle législation » si elle est adoptée à temps par les États membres et le Parlement européen, a relevé un responsable au sein de la Commission.

Des modèles d’affaires transactionnels aux business models relationnels

Les business models de l’économie numérique n’ont rien à envier à ceux de l’économie traditionnelle ! Du commissionnement à l’affiliation et au canvas. Ils sont inventifs et évolutifs. Par Mohamed IhebMarouani et WafaBouaynaya, Université de Nantes

L’idée centrale de cet article est d’explorer les modèles d’affaires (MA). Il s’agit notamment de montrer leur adaptation progressive à l’économie numérique basée sur la valeur-data. Il apparaît globalement que les MA orientés numériques reposent plutôt sur la valorisation des fruits d’une relation (y compris en monétisant les données collectées lors de la dite relation avec le client/usager/internaute) que sur celle des fruits d’une transaction.

Production, transaction et relation

En d’autres termes, face à un individualisme connecté et volatile, l’entreprise qui l’est tout autant, doit apprendre à ne plus proposer simplement sa production mais l’ensemble des services, des connexions et des opportunités qui s’y rattachent.

Nous parlerons ici de modele d’affaire (MA) ou de business model (BM). Nous avons retenu une approche essentiellement descriptive qui adopte une démarche quasi linéaire. Au final, dans les mécanismes de captation de la valeur inhérente aux MA/BM, nous insistons sur le glissement de la valorisation de la transaction vers celle de la relation et de l’observation du client.

En effet, la relation client/fournisseur en ligne est d’autant plus profitable qu’elle produit des données. Elle repose donc sur la fidélisation voire la captation, parfois l’addiction, de l’e-client, de ses émotions et de son expérience notamment pour monétiser ses données explicites ou implicites de navigation.

Au final, cette contribution montre le désormais fameux « business model canvas » (BMC) comme l’un des fruit de cette évolution de la transaction vers la relation puis de la relation vers l’observation

Du modèle économique au modèle d’affaire : dix cas emblématiques

Abordons tout d’abord le cœur du problème et la question centrale pour chaque activité marchande… comment « gagner parfois un peu plus d’argent qu’on n’en perd tout le temps ? » L’agriculture et l’industrie nous offrent des exemples basiques qu’il convient de ne pas perdre de vue.

La production/distribution : un modèle économique basique et classique à double entrée. Dans le cas de l’agriculture, de la chasse, de la pêche et/ou de la cueillette mais également dans le cas de nombreux processus industriels, l’entrepreneur choisit, produit, récolte, stocke et vend sa production quasiment en l’état. Dans le cas des industries de services figurent le commerce et la distribution. Finalement, ces deux modèles d’affaires sont utilisés de façon combinée par tout producteur et/ou commerçant et consiste simplement à vendre un produit directement au consommateur ou à un grossiste en essayant de le vendre un peu plus cher que le coût de sa production ou collecte.

Le low-cost : un modèle économique qui casse les prix. Depuis ces modèles économiques de base, d’autres business models ont fait leur apparition. C’est notamment le cas du low-cost qui s’est développé dans de nombreux secteurs d’activité : alimentaire, compagnie aérienne, hôtellerie, ameublement, restauration… Ce type de modèle se distingue par une politique visant à réduire au maximum le coût de revient pour le consommateur.

La désintermédiation : un modèle économique facilité par Internet. La logique ici est également de réduire les coûts. Cela est permis en limitant les intermédiaires. De nombreux sites web (culture, agence de voyages…) se sont développés en appliquant ce modèle économique.

Le commissionnement : le modèle économique des comparateurs sur Internet. Un intermédiaire vend le produit d’une entreprise et se voit rémunérer par une commission. C’est le modèle économique des concessionnaires automobiles et des agents d’assurances mais aussi des comparateurs de coûts sur Internet.

L’abonnement : le modèle économique des journaux exporté au e-commerce. Journaux, AMAP, opérateurs téléphoniques… ces types d’entreprises utilisent ce modèle économique en partie ou intégralement pour vendre leur production ou leurs services. Aujourd’hui, des sites de e-commerce font ce choix de business model pour fidéliser leurs clients.

Le financement par la publicité : le modèle économique du gratuit. Sur le mode des journaux gratuits, de nombreux sites Internet offrent du contenu totalement gratuit à leurs utilisateurs. L’entreprise est alors rémunérée intégralement par ses contrats publicitaires. Ce modèle économique est donc dépendant des annonceurs.

Les enchères : le modèle économique des salles des ventes démocratisé aux sites d’enchères en ligne. Les clients fixent le prix pour lequel ils sont prêts à acheter le produit présenté. Ce modèle économique est redevenu en vogue avec les sites d’enchères en ligne.

Le freemium : le modèle économique mi-gratuitmi-payant. Les plateformes de musique ou de vidéo en streaming ainsi que d’autres médias comme les applications pour smartphones utilisent ce modèle économique avec une partie gratuite et une partie réservée aux adhérents.

Le cashback : le modèle économique de la fidélité récompensée. Plus le consommateur consomme, plus il obtient d’avantages. Ce modèle économique est utilisé notamment pour fidéliser les clients.

Le modèle de l’option forcée : le principe consiste peu ou prou à forcer la vente d’un produit ou d’un service non souhaité explicitement par le client et non indiqué dans le contrat signé préalablement. Ce fut le cas largement médiatisé l’an passé de l’opérateur téléphonique SFR qui, notamment, imposait par défaut une option à 5 euros (une chaine de TV supplémentaire) que le client devait lui-même désactiver (décocher sur son compte client en ligne via un cheminement délicat) afin de ne pas se voir ajouter les 5 euros à sa facture mensuelle. Ce modèle d’affaires permet certes de collecter rapidement et sûrement de la trésorerie à court terme mais il est risqué. En effet, d’une part il mécontente le client et d’autre part il permet aussi à celui-ci de se désengager légalement (cf. le code le la consommation) car le contrat initial a été significativement modifié et les nouvelles conditions tarifaires peuvent donner lieu à une rupture unilatérale. BM à manipuler avec précaution !

Face à ces 10 approches, il est possible de proposer un modèle récent et intégratif qui répond également à la lancinante et triviale question « comment gagner de l’argent ? » mais en l’étendant plus largement à « comment capturer de la valeur ? ». Nous allons appréhender ce modèle sur le fond et sur la forme car cette success-story éditoriale est tout à fait singulière.

Une approche intégrative via le business model canvas

L’ouvrage BMNG lui-même et son modèle d’affaires dédié sont tout à fait uniques. En effet depuis 2010, le livre Business Model Nouvelle Generation a déjà été diffusé à plus d’un million d’exemplaires de par le monde avec des traductions en trente langues.

Les deux co-auteurs ont réussi à innover dans l’édition pour s’imposer dans un marché de plus de 11 000 ouvrages (en management) annuels et à recruter quelque 470 contributeurs payants répartis sur 45 pays. Toute cette équipe a collaboré online et offline sur l’ouvrage, sur son site compagnon, sur ses supports mais aussi sur sa stratégie de diffusion et d’infusion au travers de la stratégie « océan bleu ».

Certains auteurs en management ont même écrit sur cette aventure inspirante qui se poursuit. Cette success-story est effectivement assez rare dans l’écosystème relativement policé de la littérature managériale à portée académico-praticienne !

Le modèle canvas est développé dans la première des cinq parties du livre. Cette partie a pour titre « matrice ». Dès la page 14, une définition de ce qu’est un modèle économique (ou business model car les auteurs ne font pas de différences majeures entre ces deux appelations) selon Alexander Osterwalder et Yves Pigneur est donnée :

« Un modèle économique (ou business model) décrit les principes selon lesquels une organisation crée, délivre et capture de la valeur. »

À cet effet – pour tenter de décrire ces principes -, les auteurs proposent une matrice (ou un gabarit) pour identifier les neuf principes (ou neuf blocs) basiques pour aborder ce que serait un nouveau modèle économique innovant et attrayant.

Ces neuf blocs sont les suivants : segments de clientèle, propositions de valeur, canaux, relations avec le client, flux de revenus, ressources clés, activités clés, partenaires clés, structure de coûts. Ces neuf blocs permettent ensuite d’appréhender les quatre dimensions phares de toute entreprise que sont : les clients, l’offre, l’infrastructure et la viabilité financière. Le modèle propose donc, avant tout, de bien identifier et décrire ces divers éléments – notamment ce que souhaite, espère et craint le client pour pouvoir dessiner au mieux la « value proposition canvas » – pour mieux, ensuite, déployer ou tenter de déployer ce qui créera, délivrera et capturera de la valeur !

L’originalité de cet ouvrage et du modèle canvas qu’il porte est de re-dessiner le business model en observant, analysant et replaçant le client (ou la cible) au centre de la proposition de valeur qu’on lui adressera ! Au centre des propositions successives (surtout « ne pas tomber amoureux de sa première idée » comme le souligne Yves Pigneur) qu’on lui adressera pour atteindre celle qui le satisfera et qu’il adoptera…

Mise en perspective d’un « outil » très médiatique

La littérature sur les business models est pléthorique depuis la fin des années 1990. Cette thématique reste porteuse à l’image du succès de l’ouvrage ci dessus et des nombreux et robustes travaux de B. Demil et X. Lecoq.

Néanmoins l’avènement d’écosystèmes d’affaires et/ou d’innovations essentiellement basés sur le numérique et la data – mais pas uniquement à l’image des secteurs de l’agroalimentaire, du tourisme ou du luxe – imposent de toujours remettre l’ouvrage sur le métier. Finalement le BM reste et doit rester un outil d’analyse stratégique.

L'economiste

Marrakech-Safi : Le coût des projets en cours

 Les projets en cours de réalisation dans la région de Marrakech-Safi représentent plus de 15 milliards de DH, a indiqué samedi le Chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani. Au total, cette enveloppe permettra de réaliser plus de 225 projets. Quelque 105 autres projets sont actuellement examinés, a d’ailleurs précisé le chef du gouvernement. Ce dernier s’exprimait lors d’une journée de communication avec des responsables, des élus, des investisseurs et des acteurs de la société civile de la région.

Industrie : L’activité solide au 1er trimestre

L’activité industrielle s’est bien comportée sur les trois premiers mois de l’année avec les hausses enregistrées dans les exportations des principaux secteurs (automobile, aéronautique, industrie alimentaire, textile et cuir et électronique). Selon la Direction des études et prévisions financières, ces secteurs ont enregistré des hausses respectives de 16,5%, de 18,8%, de 4,9%, de 2,4% et de 0,7%, à fin mars dernier.

L’activité s’est également raffermie pour le secteur chimique et para-chimique avec une progression de 16,5% du volume de production des dérivés de phosphates, des engrais phosphatées (+22,9%) ou encore de l’acide phosphorique (+7,6%).

Sur un autre volet, les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib, auprès du secteur manufacturier, font également état d’une légère amélioration du taux d’utilisation des capacités à fin février 2018 dernier (+0,5%) comparativement à la même période de 2017 pour se situer à 60,5%. Ainsi, les industriels s’attendent à une augmentation de la production et des ventes durant le 2e trimestre 2018.

aujourd'hui

Le Salon de la sous-traitance automobile de Tanger ouvre bientôt ses portes

A sa cinquième édition, le salon reste fidèle à son partenariat avec la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM).  Organisé par l’AMICA (Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile), cet événement qui aura lieu à Tanger du 25 au 27 avril, réunira notamment les constructeurs, les équipementiers et prestataires de l’industrie automobile. Il devrait accueillir près de 300 exposants.

D’une superficie de 81 m2, le Pavillon Solutions France-Maroc de la CFCIM est pensé comme une plate-forme d’échanges et de networking rassemblant différents acteurs de la filière automobile. Il accueillera une douzaine d’entreprises qui pourront ainsi mettre en valeur leur savoir-faire. Elles auront, en outre, la possibilité de bénéficier d’un programme de rendez-vous B to B permettant de rencontrer des clients et/ou partenaires potentiels.

Les ECO

LA SAISON 2017-2018 S’ANNONCE SOUS LES MEILLEURS AUSPICES

Les importantes précipitations qui se sont abattues sur le Maroc durant ces derniers mois et les chutes de neiges enregistrées dans plusieurs régions du Royaume augurent d’une bonne campagne agricole 2017-2018.

Selon les dernières données rapportées par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le cumul pluviométrique moyen national a atteint au 16 avril 2018, 367,7 mm, soit une hausse de 16% par rapport à la normale (316,7 mm). Au démarrage de la période des semis, ce déficit était de 61 %.

La réserve des barrages à usage agricole s’est également nettement améliorée par rapport au démarrage de la campagne, se situant à 8,88 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 67% contre 54%, à la même période de la campagne précédente. Ces conditions ont un impact bénéfique sur l’ensemble du secteur agricole, aussi bien pour la production végétale que pour la production animale.

Par ailleurs, les précipitations ont contribué à la hausse des retenues des principaux barrages nationaux qui ont atteint, plus de 10,3 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 68,3%, selon les dernières données du Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau. Ce niveau est supérieur à la même période de l’année 2017, durant laquelle les retenues se sont élevées à environ 8,5 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 56,2%. Le barrage Al Wahda (province de Ouezzane) a atteint un taux de remplissage de 94,7% durant cette période, contre 58,9% en glissement annuel (3,3 milliards de m3 contre 2 milliards de m3).

Pour ce qui est du barrage Idriss 1er (province de Fès), il a enregistré un volume de 1,02 milliard de m3 (90,7%) contre 676,7 millions de m3 (59,9%), tandis que celui de Sidi Mohamed Ben Abdellah a enregistré 956,5 millions de m3 (98,1 %).

La retenue du barrage Ahmed El Hansali (province de Béni Mellal) présente un volume de 699,4 millions de m3 (96,6%), et celle de Oued El Makhazine (province de Larache) affiche 672,9 millions de m3 (100%).

En se basant sur les données de la pluviométrie et la situation du couvert végétal arrêtées au mois de mars, Bank Al Maghrib table sur une production céréalière proche de 80 millions de quintaux et sur une hausse de 2,3% de la valeur ajoutée agricole.

Dans la région Rabat-Salé-Kénitra, connue par sa vocation agricole, les précipitations enregistrées dernièrement ont porté le cumul pluviométrique moyen à 433 mm, contre 380 mm l’année précédente. La bonne répartition des pluies dans le temps et dans l’espace depuis le début du mois de décembre 2017 a eu un impact très positif sur le secteur agricole dans cette région.

Cet impact a été ressenti, notamment, en matière de développement du couvert végétatif des cultures d’automne, d’accélération de la cadence d’installation des cultures de printemps, d’amélioration du développement des arbres fruitiers et du couvert végétal des parcours, ainsi que l’amélioration du taux de remplissage des barrages à usage agricole et du niveau des nappes phréatiques.

Rassurant sur la « bonne évolution » de la campagne agricole et le “bon état” phytosanitaire des cultures, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a relevé que le développement végétatif des céréales d’automne est au stade avancé de montaison et que les cultures de légumineuses alimentaires sont au stade de ramification.

Grâce aux températures favorables et aux bonnes conditions pluviométriques qui ont permis une évolution positive du couvert végétal au niveau des parcours, le ministère note que l’abondance de l’offre fourragère a permis une baisse des prix des aliments et des prix rémunérateurs pour les éleveurs.

Quant aux cultures d’automne, ces dernières ont connu une importante dynamique grâce aux dernières précipitations. Sur une surface de sol travaillée de 4,93 millions d’hectares, la superficie emblavée totalise 4,68 millions d’hectares dont 10% en irrigué dominés par les céréales à 88%, suivis des fourrages (8%) et des légumineuses (4%), souligne la même source.

Afin de garantir la réussite de la campagne agricole en cours, à l’image des précédentes campagnes, et pour promouvoir la dynamique positive engendrée par le Plan Maroc Vert à l’horizon 2020, le ministère a pris une série de mesures.

Il s’agit notamment de la planification d’une superficie de 594.000 hectares pour l’irrigation au niveau des grands périmètres; de la mise en œuvre du Programme national pour l’économie d’eau d’irrigation (PNEEI) à travers l’équipement des exploitations en système de goutte à goutte sur 50.000 hectares supplémentaires, pour atteindre 420 hectares, soit 76% du programme; en plus de l’achèvement des travaux de modernisation du réseau d’irrigation pour la reconversion collective en irrigation localisée sur une superficie de 60.000 hectares, soit 55% du programme global.

Ces mesures portent également sur des opérations de planification et de suivi de l’allocation des quotas d’eau d’irrigation (3,22 milliards de m3) dans le but d’assurer le démarrage des plantations de céréales et des cultures sucrières et de garantir les besoins en eau pour l’arboriculture fruitière, à travers notamment la rationalisation des quotas dans les régions de Melouya, Tafilalet et Issen qui souffrent déjà de déficit en eau.

En ce qui concerne le marché des engrais, le ministère prévoit son approvisionnement avec plus de 500.000 tonnes, relavant que la cartographie des sols liée à la rationalisation de l’utilisation des engrais era complétée, afin de couvrir les 1,6 millions d’hectares restants.

Le Matin

Les négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche lancées demain vendredi

Cette annonce a été faite lors d’une rencontre tenue aujourd’hui à rabat entre le Maroc et l’UE et qui s’est déroulée notamment en présence du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, de la Secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime, MbarkaBouaida et de l’ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE au Maroc, Claudia Wiedey.

Dans une déclaration à la presse à cette occasion, M. Akhannouch a émis le voeu de voir les négociations entre le Maroc et l’UE aboutir le plus rapidement possible à un nouveau protocole de partenariat dans le domaine de la pêche, relevant que les deux parties s’appuieront lors des négociations sur une expérience réussie de 30 années de coopération dans ce domaine stratégique.

« Le Maroc et l’UE vont démarrer une nouvelle phase et j’espère que les négociations vont déboucher sur un accord mutuellement bénéfique qui respecte les engagements des deux parties », a-t-il ajouté.

Akhannouch s’est également félicité des résultats des précédents protocoles de pêche qui ont permis au Maroc de réaliser d’importants investissements en infrastructures et de soutenir la mise en oeuvre du Plan Halieutis, la nouvelle stratégie de développement du secteur halieutique au Maroc.

Pour sa part, M. Bourita a relevé que la coopération entre le Maroc et l’UE dans le domaine de la pêche ne date pas d’hier, le premier accord ayant été conclu en 1988, notant que les deux parties disposent d’une expérience et d’un cumul de 30 ans dans ce domaine fondamental de leur partenariat.

“L’ouverture des négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche reflète l’adhésion totale de l’UE et de ses Etats membres à la préservation et au renforcement du partenariat globale Maroc-UE”, a-t-il dit.

Il a en outre fait observer que les négociations se déroulent cette fois-ci dans un contexte très particulier marqué notamment par des “attaques externes contre ce partenariat et par des manœuvres judiciaires menées par certaines parties pour le dévier de son chemin et de ses objectifs”.

Le ministre a souligné à cet égard que le Maroc aborde ces négociations par un référentiel très clair, des positions très précises et par une vision bien définie, insistant sur le fait que le Royaume tient tant à son partenariat avec l’UE qui est “stratégique et fondamental” qu’au “respect de son intégralité territoriale et de son unité nationale qui ne peuvent aucunement faire l’objet de négociations ou de compromis, parce qu’elles constituent un des éléments de l’unanimité du peuple marocain derrière SM le Roi Mohammed VI”.

De son côté, Mme Wiedey a indiqué que le partenariat Maroc-UE dans le domaine de la pèche constitue un élément essentiel des relations entre les deux parties d’où l’engagement constant des Etats membres de l’UE à poursuivre leurs efforts communs dans ce domaine.

Le nouveau protocole de pêche permettra de déterminer les conditions de ce partenariat qui a pour objectifs de développer une pêche durable dans l’intérêt des deux parties et de renforcer la gouvernance des océans en particulier à travers le renforcement du suivi scientifique, du contrôle et la surveillance des pêches dans la région.

Le Chef de la délégation de l’UE à Rabat a dans ce sens fait part de la détermination de l’UE à continuer à soutenir le secteur de la pêche maritime au Maroc via la stratégie « Halieutis » que Bruxelles appuie à hauteur de plus de 120 millions d’euros depuis son lancement.

Le renouvellement de l’accord permettra également de poursuivre et de renforcer la coopération dans ce domaine important, de moderniser les instruments actuels pour une meilleure gouvernance du secteur halieutique dans la région et d’assurer la durabilité de la pèche et de la protection du précieux système d’environnement marin, a-t-elle insisté.

L’actuel protocole de pêche liant le Maroc et l’UE arrive à échéance le 14 juillet prochain. Le Maroc et l’UE se sont engagés jeudi à entamer les négociations pour son renouvellement dans un esprit positif et constructif et ont formulé le souhait de voir les discussions aboutir à un nouvel accord dans les plus brefs délais.

Conseil de gouvernement

Des changements en perspective pour les établissements universitaires

Présenté par le ministre de l’Education Nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le projet de décret N 2.18.236 modifiant et complétant le décret N 2.90.554, publié le 2 Rajab 1411 (18 janvier 1991) relatif aux établissements et aux cités universitaires, a précisé M. El Khalfi dans un communiqué lu lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement.

Ce texte vise à rapprocher les établissements universitaires des étudiants, diversifier les formations et adapter la carte universitaire au découpage régional du Royaume, a souligné M. El Khalfi, ajoutant que le projet de décret porte ainsi sur la création de nouveaux établissements universitaires, le changement d’appellation d’autres et le transfert de certains établissements d’une université à une autre.

Il a été ainsi décidé la création d’une Faculté polydisciplinaire à Taounate relevant de l’Université Mohamed Benabdellah de Fès, d’une Faculté polydisciplinaire à El Hoceima (Université Abdelmalek Essadi de Tétouan) et d’une Faculté de médecine et de pharmacie à Laayoune (université Ibn Zohr d’Agadir). Le changement d’appellation a concerné l’Ecole supérieure de technologie de Berrechid (université Hassan 1er de Settat) devenue Ecole Nationale des sciences appliquées, et la Faculté polydisciplinaire d’El Jadida (université BouchaibDoukkali) devenue Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales.

Le projet de décret stipule également le transfert des établissements créés à El Hoceima de l’Université Mohamed 1er d’Oujda à l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, de l’Ecole supérieure de technologie de Khénifra de l’Université Moulay Ismail de Meknès à l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal, ainsi que des établissements créés à Khouribga de l’Université Hassan 1-er de Settat à l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal.

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BAM : Les réserves de changes baissent de 0,3% cette semaine

Le dirham est resté quasi-stable par rapport à l’euro et au dollar au cours de la période allant du 12 au 18 avril, selon les indicateurs hebdomadaires de Bank Al-Maghrib (BAM).

Les réserves internationales nettes ont accusé, d’une semaine à l’autre, un repli de 0,3% pour s’établir à 230,1 milliards de dirhams (MMDH), indique BAM, précisant qu’au cours de la même période, aucune opération d’adjudication n’a été réalisée sur le marché de change.

Concernant ses interventions sur le marché monétaire, Bank Al-Maghrib indique avoir injecté un montant de 50 MMDH, sous forme d’avances à 7 jours sur appel d’offres et 3 MMDH accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME, notant que le montant total des interventions ressort à 53,1 MMDH.

Du 12 au 18 avril, le taux interbancaire s’est établi à 2,25% et le volume des échanges est passé de 4,7 milliards de dirhams à 5,8 milliards, relève la banque centrale.

Lors de l’appel d’offres du 18 avril (date de valeur le 19 avril), Bank Al-Maghrib a injecté un montant de 51 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours.

LA VIE ECO

Les assises de l’agriculture auront lieu le 23 avril à Meknès

La thématique retenue pour cette 10ème édition est «La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole ».

Meknès accueille, le 23 avril 2018, la 10ème édition des Assises Nationales de l’Agriculture sous le thème « La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole ».

Ces assises sont organisées par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, à la veille du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM).

Les professionnels et les responsables gouvernementaux se réunissent en conclave dans la cité ismaïlienne pour exposer le bilan annuel des réalisations et les orientations stratégiques du secteur pour les années à venir.

LA BANQUE MONDIALE SUGGÈRE DE BAISSER L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS ET DE RÉDUIRE LES DÉPENSES FISCALES

L’institution de BrettonWoods prévoit pour 2018 une croissance de 3% et un déficit budgétaire de 3,3% du PIB. Elle considère que le modèle de croissance actuel a atteint ses limites.

La croissance économique au Maroc devrait s’établir à 3% en 2018 au lieu de 4% en 2017, selon le rapport de suivi de la situation économique du Royaume que la Banque mondiale a publié en début de semaine (16 avril). Comme pour couper la poire en deux, la Banque mondiale a “calé” sa prévision entre celle du HCP (2,8%) et celle du gouvernement (3,2%). L’institution de BrettonWoods explique ce repli de l’activité par rapport à l’exercice écoulé par le retour de la production agricole à son niveau moyen (soit quelque 70 millions de quintaux de céréales), mais aussi par une progression du PIB non agricole encore insuffisante «en l’absence de réformes structurelles plus décisives».

Le déficit budgétaire, lui, représenterait 3,3% du PIB contre 3,5% en 2017, mais cette légère amélioration n’aurait qu’un faible impact sur le taux d’endettement du Trésor, puisque celui-ci resterait en 2018 au même niveau (65 % du PIB) qu’en 2017 (65,1%).

Stagnation du taux d’endettement

La stagnation du taux d’endettement à 65% du PIB (jusqu’en 2020 prédit la Banque mondiale) peut s’expliquer, d’une part, par la faiblesse du taux de croissance (l’effet dénominateur), et, d’autre part, par la persistance du déficit primaire, signe que les recettes, fiscales notamment, sont insuffisantes ou que les dépenses sont encore trop élevées. D’ailleurs, dans son rapport, la Banque mondiale a estimé que les autorités marocaines, pour tenir l’engagement qu’elles ont pris de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB et le taux d’endettement du Trésor à 60% du même PIB, devraient procéder à «une réforme généralisée» de la fiscalité. Et cette réforme, détaille la banque, devrait porter sur la réduction des dépenses fiscales, l’abaissement du taux d’imposition des sociétés et le renforcement du recouvrement des recettes fiscales des personnes travaillant pour leur propre compte et des membres des professions libérales.

En parallèle, poursuit le rapport, les investissements publics devraient bénéficier d’une gestion optimale, sans quoi le surcroît de recettes qui proviendrait de la réforme fiscale n’aurait que peu, ou pas d’effet sur la poursuite du rééquilibrage des finances publiques. Du point de vue de la Banque mondiale, l’amélioration des perspectives économiques à moyen terme dépend précisément de la poursuite du rééquilibrage des finances publiques, mais aussi de la souplesse du régime de change et de la mise en œuvre de réformes structurelles dans les domaines de l’éducation et du marché du travail. Autant dire que le modèle de croissance actuel, selon le rapport, a atteint ses limites et qu’«il importe que le Maroc s’oriente vers un modèle tiré dans une plus large mesure par les exportations».

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« Le potentiel de la blockchain dans les aéroports est très important » Barbara Dalibard, Sita

Barbara Dalibard, CEO de Sita, une entreprise spécialisée dans les échanges de données entre les acteurs du transport aérien, explique comment les nouvelles technologies peuvent révolutionner le parcours des passagers en aéroport.

LA TRIBUNE – Quelles sont les priorités de Sita ?

BARBARA DALIBARD – Sita, qui va bientôt avoir 70 ans, est une coopérative créée par les compagnies aériennes pour partager des données et des infrastructures technologiques qui à l’époque était coûteuses. Notre ADN, c’est l’échange et le partage de données entre les acteurs du système aérien, les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires en escale, mais aussi aujourd’hui les gouvernements.Nous avons deux activités. La première, au coeur de l’aéroport, où nous offrons des outils permettant à l’ensemble des acteurs du transport aérien departager des données.

60% des données échangées par des acteurs différents transitent aujourd’hui par le réseau Sita. Notre objectif est de faciliter le parcours du passager à l’aéroport en levant les difficultés liées aux ruptures que les voyageurs sont amenés à rencontrer au cours de leur voyage : passage aux frontières, aux postes d’inspection filtrage ou à l’embarquement. Grâce aux nouvelles technologies, nous sommes capables d’apporter des solutions qui vont permettre progressivement de passer toutes ces barrières sans couture.

La seconde activité sur laquelle nous investissons beaucoup se situe au niveau de l’avion lui-même et de sa connexion. Nous gérons par exemple des plateformes de données dans le cockpit qui permettent de suivre l’avion en temps réel et d’informer les équipages mais aussi, grâce à l’Internet des objets, de fournir aux industriels et aux compagnies aériennes des indications sur le comportement des équipements techniques pendant le vol.

Quelles sont les grandes tendances pour améliorer le parcours des passagers en aéroport ?

Il y a plusieurs grands domaines d’activité. Le premier sur lequel Sita a beaucoup innové se situe dans l’usage des technologies de biométrie et de reconnaissance faciale pour fluidifier l’embarquement dans les avions. Au moment de l’embarquement, une caméra va prendre une photo du passager et la transmettre aux autorités de police qui la comparent en quelques secondes avec les données du passeport qu’elles ont déjà en leur possession. Si elles correspondent, le passager sera autorisé à embarquer. L’embarquement se fait ainsi sans couture et sans autres contrôles. Nous faisons cela à Boston avec JetBlue, à Orlando pour les vols de British Airways vers Londres Londres-Gatwick, et nous proposons des solutions similaires à Miami et Brisbane.

Et en Europe ?

Nous aimerions le développer mais le contexte est plus compliqué compte tenu de la diversité des acteurs. Les voyageurs fréquents d’une compagnie s’enregistreront sur son site Internet en donnant les données de leur passeport s’ils ont confiance dans cette compagnie. En revanche, ceux qui utilisent un grand nombre de compagnies différentes dans un territoire complexe comme l’Europe, n’auront peut-être pas envie d’enregistrer un grand nombre de fois leurs données. Les pays européens devraient travailler ensemble sur des standards pour ne pas avoir, sur le même aéroport, un mode de fonctionnement différent selon la nationalité du passager et le vol qu’il a effectué.

Quels sont ces standards communs à définir ?

Il s’agit par exemple de standards sur l’utilisation des données biométriques ou permettant d’échanger les données des passagers entre autorités gouvernementales amies afin de valider rapidement l’embarquement de la majorité des passagers sans problème. Autrement dit, il faut pouvoir partager des fichiers de façon confidentielle et sécurisée pour chaque gouvernement et chaque passager tout en protégeant les droits de chacun.

Ensuite, il faut travailler avec les autorités pour qu’elles accèdent à ces données de façon sécurisée. Les nouveaux outils de blockchain peuvent être très utiles sur ces sujets. Ils permettent de stocker de façon confidentielle et partagée la donnée des passagers, et de définir précisément qui en a l’accès.

Combien de temps faudra-t-il pour généraliser l’utilisation de la biométrie dans les systèmes d’embarquement des aéroports à l’échelle mondiale ?

Dans dix ans, la moitié des grands aéroports seront sans doute équipés de tels systèmes de biométrie.

La perte des bagages a coûté 2,1 milliards de dollars aux compagnies aériennes en 2016, vos outils peuvent-ils diminuer le nombre de bagages perdus ?

C’est effectivement aussi un sujet sur lequel nous travaillons en collaboration avec l’Iata, l’Association internationale du transport aérien. Même s’il y a eu beaucoup de progrès dans le traitement des bagages puisque le coût des bagages perdus a été divisé par dix au cours des dernières années, ce sujet reste une douleur pour les clients.

En homogénéisant la façon de suivre les bagages, en développant le suivi du bagage en temps réel, en partageant les données, nous pouvons encore diviser par dix ce coût pour les compagnies aériennes. L’Iata a édité une résolution, dite 753, pour imposer ces suivis.

Plusieurs technologies peuvent être déployées comme la mise en place de puce RFID sur l’étiquette bagage mais aussi la lecture optique. Là aussi, en permettant de stocker la donnée relative à chaque bagage et à son parcours, la technologie de blockchain peut nous aider considérablement.

Y a-t-il d’autres exemples d’utilisation de la blockchain ?

Cette technologie est émergente mais dès lors que l’on doit partager les données de manière sécurisée, elle est très intéressante. Les sujets qui peuvent faciliter la vie à l’aéroport ne manquent pas. Le potentiel de la blockchain dans les aéroports est très important. Nous expérimentons par exemple à Londres-Heathrow le service Flight Chain qui permet d’avoir une information unique et valide sur un vol donné. Au lieu d’avoir plusieurs informations concernant un vol (celle de l’aéroport ou de la compagnie aérienne qui parfois sont différentes), l’utilisation de la blockchain permet de partager une donnée de façon fiable et neutre.

Au regard du nombre de personnes concernées par la récolte de données, c’est un élément d’efficacité énorme, en termes d’échanges de données et de facturations entre les acteurs notamment. Nous travaillons aussi sur le suivi en temps réel des drones autour des aéroports. Nous avons bâti un système d’enregistrement de drones et de vérification de leurs plans de vol qui repose sur la blockchain. Si le drone dévie de son plan de vol et s’approche de la zone dangereuse, nous pouvons en prendre le contrôle pour le guider vers son point de départ. C’est un sujet de sécurité important compte tenu de la croissance des vols de drones dans les années à venir.

La digitalisation des aéroports peut-elle permettre d’atténuer la sous-capacité à venir des aéroports ?

Les prévisions de trafic prévoient un doublement du trafic d’ici à vingt ans, avec notamment une forte hausse de trafic dans les pays émergents. La congestion des aéroports est une problématique majeure. Effectivement, ces technologies permettent d’apporter de l’air à certains aéroports. Elles peuvent sans doute apporter jusqu’à 30% de capacité supplémentaire.

Comment et avec qui travaillez-vous en matière d’innovations ?

Nous avons un laboratoire avec des équipes basées aux États-Unis, à Genève et à Montréal. Mais nous ne pouvons pas tout faire seuls et nous travaillons avec de nombreuses entreprises technologiques comme par exemple Orange, Thales ou Gemalto, mais aussi avec des startups dans le domaine de la blockchain ou de l’intelligence artificielle. Nous avons aussi un partenariat avec Airbus pour proposer des services et des plateformes de dans le domaine de la cybersécurité.

Sita est le leader dans la conception des systèmes Acars qui envoient des messages de l’avion au sol. Comment peuvent-ils évoluer ?

La première évolution consiste à développer le suivi en temps réel de l’avion avec des messages envoyés en continu pour suivre et optimiser sa trajectoire. Malaysia Airlines a été le premier client de ce service. Nous développons aussi la maintenance prédictive : avec le motoriste Rolls Royce, nous avons mis au point un système qui permet d’analyser le comportement des moteurs pendant chaque vol et de corréler leurs comportements avec l’environnement météorologique.

Vous êtes présent dans la connectivité des cabines, avec Sitaonair. Comment les compagnies peuvent-elles construire un business model autour de la connectivité des cabines ?

Aujourd’hui la connectivité est un service extrêmement demandé par le client à bord mais les compagnies aériennes ont du mal à le monétiser. Par ailleurs, malgré l’évolution des satellites vers du haut débit, il est compliqué de partager entre un grand nombre de passagers qui se connectent en même temps, un lien satellite dont le volume est proche de celui dont nous bénéficions à la maison. Les innovations technologiques dans le domaine satellitaire vont prendre un peu de temps pour se déployer massivement.

En attendant, il faut que la bande passante soit utile, c’est-à-dire qu’il faut filtrer les clients avec des modèles tarifaires adaptés. On ne peut pas surfer sur Youtube gratuitement pendant plusieurs heures et consommer toute la bande passante disponible ! Nous aidons les compagnies aériennes à développer des services adaptés à chaque client pour optimiser l’usage de ces liaisons et améliorer la qualité de service. Nous avons d’ailleurs reçu à l’Apex (AirlinePassengerExperience Association) le prix de l’innovation pour la flexibilité et la personnalisation qu’apportent nos solutions à Emirates.

aujourd'hui

Transport touristique : Quid de la réglementation ?

Les obligations des transports touristiques et perspectives du secteur seront débattues en détail le 3 mai lors de la 4ème édition du Forum régional. Cet événement organisé par l’Association régionale du transport touristique de Casablanca (ARTTC) en partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca-Settat mettra l’accent sur les défis réglementaires de la profession, et ce dans un contexte conjoncturel en constante mutation. Le but étant d’alerter l’ensemble des parties prenantes sur l’urgence d’adapter le cadre juridique aux spécificités des marchés des transports et du tourisme. «Ce forum s’inscrit dans la perspective de créer une prise de conscience autour de l’urgence de reprendre le dialogue rapidement afin de trouver des solutions innovantes qui permettent d’éviter le décalage existant entre un contexte qui évolue très vite avec un rythme d’innovation technologique et un mode de consommation de la mobilité qui est extrêmement rapide et une législation dépassée», nous explique Khalid Mouhib, secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique (FNTT) et de l’Association régionale du transport touristique de Casablanca, dans un bref entretien accordé à ALM. Les professionnels de ce secteur qui dépend de deux tutelles, à savoir le transport et le tourisme, réitèrent à travers ce forum leur engagement à fédérer l’ensemble des acteurs pour trouver des solutions appropriées à cette problématique et créer un cadre juridique qui permet de développer ce secteur dans l’intérêt du consommateur et des professionnels.

Une réglementation révolue

A l’ère du digital, et avec l’émergence de services modernes de mobilité, le secteur des transports en général et celui du transport touristique fait face à un défi majeur qui n’est tout autre que la réglementation. La dernière mouture du cahier des charges qui régit cette activité date de 2014 et depuis cette date aucune modification n’a été apportée. «Effectivement la réglementation n’a pas évolué depuis cette date, sachant que ce texte fait lui-même suite à beaucoup de changements qui ont précédé et qui ont permis durant cette période une certaine adaptation de la réglementation au contexte de la profession», nous confirme M. Mouhib.

L’introduction de grandes plates-formes internationales portant sur un mode de transport novateur a créé un effet de choc dans ce secteur. Ce constat ne se limite pas au Maroc. Là où ces plates-formes ont opéré, elles ont bousculé les acteurs traditionnels des transports. Si certains pays ont pu arriver à établir un certain équilibre entre les acteurs traditionnels et nouveaux, au Maroc les frictions existent toujours. Et pour preuve :  les braquages qui ont eu lieu entre les taxieurs et les conducteurs d’Uber et Careem. «Nous ne voulons pas que ces incidents se reproduisent. Il faut que ces plates-formes opèrent dans une sorte de sécurité réglementaire, à savoir un environnement labellisé sur le plan juridique. Nous ne pouvons pas aller à l’encontre de l’évolution de l’histoire, nous voulons juste que les choses se font dans les règles de l’art, c’est-à-dire avec une réglementation uniforme qui permet aux uns et aux autres de trouver leurs intérêts», précise le secrétaire général.

Complémentarité ou rivalité ? 

L’adaptation du cadre juridique instaurerait non seulement une sérénité entre l’ensemble des intervenants mais également une offre complète qui tient compte des goûts des consommateurs et de leurs préférences vers un transport plus accessible et plus moderne. La France est un parfait exemple de cette législation adaptée et équilibrée prônant une cohabitation entre les parties prenantes. Il est utile de souligner que le secteur des transports et particulièrement du transport touristique évolue à un rythme accéléré. La capacité du marché est très en deçà de la demande.  Au niveau touristique, les véhicules neufs sont l’unique moyen pour les professionnels de répondre en bonne et due forme à une clientèle de plus en plus exigeante aussi bien en termes de confort que de sécurité.

Toutefois la conjoncture actuelle est loin de conforter les acteurs dans cette démarche de qualité. La cherté du parc automobile neuf limite l’effort d’investissement et de modernisation engendrant par conséquent une pénurie en matière d’offre de transports touristiques par moment. D’où l’obligation de mettre en place de nouvelles mesures administratives et réglementaires pour que les professionnels puissent acquérir des véhicules à des prix plus raisonnables. La formation est un enjeu à tenir en compte pour faire évoluer cette activité dans de meilleures conditions. Le souci des professionnels est d’avoir un personnel qualifié aussi bien sur la partie conduite que sur la partie comportementale vis-à-vis des clients.

Avocats : Consignes pour le rejet des documents en français

Nouvelle consigne pour les avocats inscrits au barreau de Rabat. Mohamed Barikou, bâtonnier de l’Ordre des avocats de la capitale, a appelé les professionnels du métier au rejet automatique de tout «document rédigé en langue française et déposé devant une quelconque juridiction». Une note signée par le bâtonnier et datée du 16 avril invite les avocats à exiger une traduction en arabe sous peine de considérer nuls et sans effet les documents ou supports en question. Dans ladite note, Me Barikou explique cette démarche par un souci d’être en conformité avec l’esprit de la Constitution de 2011, en l’occurrence son article 5. Ce dernier stipule que «l’arabe demeure la langue officielle de l’Etat. L’Etat œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation (…)». Mais ce n’est pas tout.

L’Ordre des avocats de Rabat entend également se conformer par le biais de ces nouvelles consignes à un verdict rendu récemment par la Cour d’appel administrative de la capitale. Celle-ci avait confirmé un jugement rendu en première instance déjà en juin 2017 considérant comme «illégal l’usage de la langue française par l’administration nationale». Ce jugement avait été rendu suite à une saisine déposée par l’ancien bâtonnier AbderrahmanBenamrou et la Coordination nationale pour la langue arabe avec le soutien de l’Association des barreaux du Maroc ainsi que l’Ordre des avocats de Rabat. Reste à savoir si cette décision sera étendue à tous les barreaux du Royaume. Il faut dire que la langue française demeure très répandue dans les administrations mais également et surtout dans le secteur privé.

A noter enfin que l’article 5 de la Constitution avait appelé à la création d’un Conseil national des langues et de la culture marocaine, «chargé notamment de la protection et du développement des langues arabe et amazighe et des diverses expressions culturelles marocaines, qui constituent un patrimoine authentique et une source d’inspiration contemporaine. Il regroupe l’ensemble des institutions concernées par ces domaines. Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement». Ladite loi est actuellement examinée au Parlement.

Comment Azziman veut revaloriser les enseignants

«L’emploi par contrat des enseignants sans formation serait vain! Cela est désolant!». Les propos du représentant de l’Association marocaine des cadres d’orientation et de planification éducatives, lors de la présentation, mardi à Rabat, du rapport consacré par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) à la mise à niveau des métiers de l’éducation, de la formation, de la recherche et de la gestion, sont pertinents. Ils le sont de par l’intérêt important de la formation pour l’exercice du métier censé être «professionnalisé». Et c’est là l’objet du rapport du conseil.

Professionnaliser le métier d’enseignant

L’objectif de cette professionnalisation est, selon Hassan Esmili, directeur du pôle des études et recherches au conseil, qui s’exprimait autour des piliers de la qualification, de «rendre au métier son lustre d’antan». La professionnalisation, en tant que premier pilier, consiste, à ses yeux, à également maîtriser le métier avec une «réflexivité».

Il rappelle par l’occasion que le conseil prépare, de plus, deux rapports autour de la formation et l’enseignement supérieur. A propos de la formation, M. Esmili précise que le conseil considère l’établissement scolaire en tant que partie prenante essentielle à celle-ci. Concernant l’enseignement supérieur, il estime que «le titulaire de doctorat n’est pas qualifié à être professeur. Le professeur d’enseignement supérieur a besoin de professionnalisation». Le directeur s’exprime également autour du travail de l’enseignant censé être, dans l’établissement scolaire en tant que deuxième pilier de la qualification, «communautaire» au moment où il est solitaire en réalité. «C’est l’un des points de faiblesse», enchaîne l’intervenant. M. Esmili ne manque pas d’aborder la formation continue dont il faut, selon ses dires, «assumer la responsabilité». L’évaluation étant le troisième pilier. Dans ce sens, l’interlocuteur parle d’auto-évaluation par l’établissement et l’enseignant. Cela étant, le directeur rappelle également le lancement d’une nouvelle étude pour détecter davantage les besoins du système éducatif.

70% de retraités à l’horizon 2030

L’objet du rapport du CSEFRS concerne, selon Mohamed Dali, président de la commission permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de la gestion au conseil, «320 acteurs éducatifs et 13.000 cadres de l’enseignement supérieur».

Selon ses dires, ce rapport intervient dans un contexte marqué par des difficultés dans les structures éducatives.

«70% seront retraités à l’horizon 2030», poursuit M. Dali. Le président précise également que ce rapport concerne 54.000 contractuels et 25% de l’ensemble des fonctionnaires du système éducatif. Le président rappelle par l’occasion que «la loi-cadre relative à la mise en œuvre de la réforme du système éducatif est dans un stade avancé». A propos du rapport, il indique que celui-ci tient également compte des métiers de l’avenir.

Dali ne manque pas de soulever des problématiques exprimées dans cette publication. C’est le cas du manque de cohérence entre les besoins et les attentes des cadres éducatifs et de l’irrégularité des formations entre autres. Des problématiques qui ont trouvé un écho dans les piliers de la qualification.

Recommandations

Le conseil recommande, comme le précise M. Esmili, la décentralisation en gestion tout en veillant à combler le manque en ressources humaines. Le CSEFRS appelle également à l’adoption d’une approche pour la mise en œuvre basée sur la globalité, la contractualisation, la concertation et l’expérimentation avant la généralisation. Le conseil recommande également l’élaboration d’un plan d’action sur les court et moyen termes consacré aux actions prioritaires. Il s’agit, entre autres, de qualifier les acteurs actuellement en exercice; combler les besoins en cadres éducatifs, lancer la qualification des établissements et mettre en place progressivement les conditions appropriées, matérielles, juridiques pédagogiques.

Le conseil appelle également à encourager les initiatives au niveau local en élaborant des programmes régionaux de formation et de qualification. Le tout en garantissant les droits des acteurs éducatifs. De plus, le rapport recommande, comme le précise M. Esmili, la consolidation de l’indépendance des établissements scolaires.

Les ECO

91% DES MAROCAINS PRÊTS À QUITTER LE PAYS

Selon une étude récente sur «La migration des talents marocains», réalisée par le portail de recrutement «ReKrute.com», 91% des marocains seraient prêts à quitter le Maroc et à s’installer à l’étranger. Il semblerait que les entreprises marocaines n’engagent pas les efforts nécessaires pour retenir et fidéliser les talents marocains.

Cette enquête a révélé que de manière générale, les marocains sont tentés par le travail à l’étranger principalement pour se garantir une meilleure qualité de vie, une meilleure évolution de carrière et un meilleur environnement de travail. Plus précisément, pour les moins de 35 ans, l’évolution de carrière passe avant tout, elle figure en première position (66%), suivie de la qualité de vie (56%) et de l’environnement du travail. La réussite professionnelle de ces jeunes actifs est leur priorité, contrairement aux profils plus expérimentés et seniors. Plus ils avancent dans l’âge plus la raison «qualité de vie» prend de l’importance aux yeux des marocains. La carrière se retrouve alors bien derrière.

Et de poursuivre que les MRE se sont installés à l’étranger surtout pour avoir une meilleure évolution de carrière, de meilleures opportunités de travail et un salaire plus attractif. Il y a donc un écart entre la perception des marocains installés dans leur pays et celle des marocains de l’étranger.

Plus du tiers des marocains seraient intéressés par une vie au Canada. Sans grande surprise, 37% des marocains iraient au Canada s’ils avaient le choix. Le Canada est toujours dans le top 3 des pays les plus attractifs dans les classements mondiaux. Il se démarque d’ailleurs des autres pays comme la France, qui a perdu en attractivité ces dernières années et se retrouve en 2e place.

Près des ¾ des marocains habitant à l’étranger pensent retourner au bercail un jour. Cela témoigne d’une volonté de faire profiter le pays de leur expertise, d’y investir et de participer à son développement.

Le retour au Maroc se fait difficile pour les MRE surtout par peur de trouver un environnement de travail peu stimulant. C’est un facteur très démotivant qui peut s’avérer être un frein pour la carrière. Le management, en 2e position, laisse les MRE sceptiques. La pression sociale, contre toute attente, a aussi sa place dans le classement: plus de la moitié des répondants ne rentrent pas au Maroc à cause de cela, et non pas à cause de la conjoncture économique ou du niveau des salaires.

L’UNIVERSITÉ EN MANQUE DE PROFESSEURS, D’ENCADRANTS… ET DE RELÈVE

Un rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS )sur «La promotion des métiers de l’éducation, de la formation, de la gestion et de la recherche» tire la sonnette d’alarme en dévoilant, hier mardi à Rabat, les disparités existant entre l’effectif très réduit des professeurs universitaires et le nombre d’étudiants grandissant. Les détails.

C’est un paradoxe que dévoile le rapport du CSEFRS qui fait part du déséquilibre entre l’évolution du nombre d’étudiants et celui des organismes d’encadrement pédagogique et administratif (professeurs, chercheurs, encadrants de thèse…).

En effet, le rapport du CSEFRS présenté par le président de la commission permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de la gestion, Mohamed Dali, et le directeur du pôle études et recherches relevant du conseil, Hassan Esmili, dresse le constat accablant d’un déséquilibre entre l’évolution du nombre d’étudiants et de celui des organismes professionnels d’encadrement.

La principale raison derrière ce déséquilibre est due, selon le rapport, à la faible évolution des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs entre 2009 et 2017, contre un nombre d’étudiants qui a quadruplé durant cette même période.

Un déséquilibre qui révèle plusieurs difficultés et dysfonctionnements relatifs à l’encadrement pédagogique et administratif au niveau de l’enseignement supérieur. Il est cité, à ce titre, les disparités opérées dans le déséquilibre entre l’évolution du nombre des étudiants et le nombre des instances professionnelles d’encadrement. Le rapport signale que lesdites disparités s’élargissent dans les filières de formation (169 étudiants pour chaque enseignant de la faculté des sciences juridiques économiques et sociales, contre 108 à la faculté pluridisciplinaire et 83 à la faculté des lettres et des sciences humaines), alors qu’elles s’accentuent quand il s’agit de niveaux universitaires spécifiques au sein d’une même filière de formation.

Peu de profs pour un flot d’étudiants

Parmi les raisons du dysfonctionnement du système universitaire marocain figure la disproportionnalité entre le nombre énorme d’étudiants et celui très faible des professeurs. Le handicap dont souffre le corps professoral universitaire impacte la bonne marche des études, notamment au premier semestre de la licence où le nombre des étudiants dépasse les 1.500 dans certaines filières (Sciences juridiques, économiques et sociales; Lettres et Sciences humaines). Ainsi, l’alma mater marocaine pâtit d’un manque énorme de compétences à même d’assouvir la faim des demandeurs de savoirs qu’elle arrive à accueillir chaque année parmi le raz-de-marée d’étudiants qui déposent leurs dossiers d’inscription!
Dans ce sens, la répartition des professeurs et des cadres administratifs entre les établissements universitaires n’est pas équitable en fonction de la ville. «Une grande partie d’entre eux se concentrent respectivement à Rabat, à Casablanca, à Fès et à Marrakech, tandis que certaines régions bénéficient encore moins des cadres pédagogiques et administratifs», relève le document.

Où sont passés les doctorants ?

Alors que les doctorants sont censés prendre la relève, leur rôle se limitera dans un premier temps à combler le manque. Néanmoins, le rapport ne manifeste pas de lueur d’optimisme par rapport à ce dernier point, pourtant considéré comme un élément tranchant pour juger de la sanité de ce secteur. Ainsi, le rapport cherche plutôt, semble-t-il, à trouver la réponse au manque de courage du côté des étudiants pour entamer leur parcours doctoral et soutenir une thèse afin de combler le manque en question. «Le cycle doctoral est considéré comme le cursus universitaire de base susceptible de former des enseignants-chercheurs et leur permettre d’accéder à la profession de l’enseignement et de la recherche dans les établissements d’enseignement supérieur, selon les normes pédagogiques nationales en vigueur», rappelle le rapport qui indique l’existence de 54 centres dédiés aux études doctorales et de 230 formations dans divers domaines de la connaissance, de la technologie et de la culture.

Autre constat qui suscite un questionnement sur la situation actuelle de l’enseignement supérieur et la formation de ses compétences, le découragement – souvent l’abandon – des étudiants de leurs projets de préparation de thèse. Le rapport a dans ce sens démontré que «depuis le début du projet des centres d’études doctorales, qui s’inscrit dans le cadre du nouveau système pédagogique (licence, master, doctorat), le nombre de doctorants a considérablement diminué, observant que depuis 2014-2015, ce nombre est passé progressivement de 32.180 à 8.474 étudiants durant la saison 2016-2017», soit un écart de 23.706 étudiants, éventuels futurs professeurs universitaires.

Le rapport n’a pas manqué de pointer fermement du doigt l’organisation pédagogique des fonctions de l’enseignement, de la recherche et de la préparation à la profession. Dans cette trame, il explique que «le nombre de doctorants présente des problématiques complexes liées au manque du taux d’encadrement et à la durée consacrée à la préparation des thèses dans les universités, ainsi que des formations limitées dans la pédagogie universitaire, en l’absence d’une stratégie universitaire claire pour le développement de cette pédagogie».

Quid de la solution ?

La solution proposée par le rapport pour pallier le manque d’effectif en termes de professeurs au sein de l’Université marocaine est la création, par le département de l’Éducation nationale, de la fonction «enseignant-accompagnateur». Sous contrat, l’«enseignant-accompagnateur» suivra et accompagnera les nouveaux enseignants afin que ceux-ci s’adaptent aux exigences de la profession. Pour ce faire, les futurs «enseignants-accompagnateurs» effectueront une formation limitée dans le temps sous la supervision des centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation.

Clin d’œil à l’enseignement supérieur privé

Quoique s’agissant d’une problématique qui touche particulièrement le secteur public, l’enseignement supérieur privé a également été évoqué. À travers des chiffres cette fois-ci, il a été enregistré, durant l’année 2015-2016, le nombre de 6.078 enseignants dont 1.704 permanents et 4.374 enseignants contractuels. L’augmentation du nombre des établissements privés d’enseignement supérieur et d’universités privées entre 2008 et 2017 serait une des raisons derrière l’augmentation de cette affluence vers les établissements et universités privés.

Il y a lieu de noter que le nombre des universités et établissements d’enseignement supérieur privés s’est élevé à 202 en 2017.

Challenge

La CNSS se penche sur les TIC et la bonne gouvernance

L’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et une gouvernance efficace sont impératives pour fournir des services de sécurité sociale de qualité, à l’heure où les besoins et les attentes ne cessent de croître. C’est la principale thématique de la 15ème conférence internationale de l’Association Internationale de la sécurité sociale (AISS),  dont les travaux ont été ouverts mercredi 18 avril 2018 à Casablanca.

L’économie numérique transforme rapidement la façon de vivre, de travailler et d’organiser les sociétés. C’est pour cette raison que les moyens à disposition des institutions de sécurité sociale pour relever les défis en matière sociale ont été choisis pour être au cœur des discussions de cette conférence à laquelle prennent part, pendant trois jours, plus de 350 représentants de 80 pays.  Les participants ont fait observer qu’une « utilisation réfléchie » des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, les données massives et les technologies de la chaîne de blocs (blockchain) peuvent améliorer l’administration de la sécurité sociale à bien des égards, de sa capacité à offrir un soutien adapté et en temps opportun (en communiquant avec les clients) au recouvrement des cotisations et au financement. Ils ont en outre relevé que la technologie peut en particulier jouer un rôle essentiel pour offrir une couverture de sécurité sociale à une main-d’œuvre de plus en plus mobile, notamment par l’intermédiaire de plateformes numériques.

En outre, dans les pays à la population vieillissante, les nouvelles technologies peuvent encourager la mise en œuvre de systèmes de soins à long terme s’appuyant sur des dispositifs médicaux et des assistants intelligents disponibles à domicile. Cependant, les administrations de la sécurité sociale doivent en même temps relever d’importants défis tels que la cybersécurité, ainsi que la protection des données et de la vie privée. Puisque la compréhension, l’expansion et l’amélioration de l’utilisation des TIC dans la sécurité sociale jouent un rôle de plus en plus important, désormais les TIC ne sont plus seulement l’affaire des spécialistes, ont-ils ajouté. « Les décisions relatives à l’utilisation des TIC revêtent par ailleurs une importance stratégique pour les organisations et doivent focaliser toute l’attention des dirigeants et des cadres supérieurs des institutions de sécurité sociale » ont-ils plaidé.

Ouvrant les travaux de cette conférence, Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, a mis en exergue les efforts déployés par le Maroc dans le domaine de la sécurité sociale et la politique du royaume en matière de digitalisation, enclenchée depuis plusieurs années pour se mettre au diapason de la transition numérique. Dans un contexte de révolution technologique et numérique sans précédent, « les modèles qui fonctionnent actuellement seront bientôt dépassés laissant place à d’autres plus innovants et inattendus », a-t-il poursuivi. Selon le ministre, cette conférence offre une « précieuse occasion » pour insister sur le rôle et l’importance majeurs des TIC dans le domaine de la sécurité, et échanger autour des grands thèmes à l’ordre du jour, dont le big data et l’intelligence artificielle, et leurs impacts sur le secteur de la sécurité sociale. « Une bonne gouvernance des TIC garantit que les investissements dans ces technologies seront utilisés avec efficacité afin de réaliser les objectifs de la sécurité sociale », a-t-il fait remarquer, ajoutant que « malgré les nombreux acquis dans ce domaines, des défis persistent encore et cette conférence a pour principal but de formuler des suggestions et des solutions ».

Pour sa part, Hans-Horst Konkolewsky, secrétaire général de l’AISS, a souligné que « le développement et l’innovation n’ont jamais été aussi rapides, et les institutions de sécurité sociale doivent faire preuve de flexibilité et de souplesse pour s’adapter à l’évolution des besoins ». Cette conférence aura pour principaux objectifs de définir le rôle des TIC dans le façonnement de l’avenir de la sécurité sociale, mais également d’identifier le rôle des dirigeants et des cadres supérieurs dans la gouvernance des TIC, a-t-il déclaré. Il s’agit également de mettre en valeur l’impact des technologies de pointe sur la sécurité sociale, discuter de la façon dont l’innovation peut faire évoluer les standards et les solutions communes et présenter des expériences et des démonstrations sur l’utilisation des TIC dans le cadre de la sécurité sociale, a-t-il ajouté.

De son côté, Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS, a indiqué qu’à l’ère du big data et du cloudcomputing, les institutions de sécurité sociale ont intérêt « plus que jamais » à exploiter les possibilités qu’offrent les TIC et à prendre « la juste mesure » de l’impact de ces dernières sur la gestion des établissements de sécurité sociale. « Ce qui mérite d’être relevé, c’est que bien que les programmes d’extension de couverture nécessitent l’utilisation d’outils administratifs complexes et le recours à des procédures longues et coûteuses, les institutions de sécurité sociale ont pris le train en marche et ont procédé depuis plusieurs années à l’automatisation et la digitalisation de leurs processus administratifs », a-t-il dit.

Cette conférence, à laquelle participent les représentants des organismes de sécurité sociale en provenance de différents pays du monde, d’organisations internationales, d’organisations spécialisées, est organisée par l’AISS à l’invitation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), en collaboration avec les organismes membres de cette Association au Maroc à savoir le Régime collectif d’allocution de retraite (RCAR), la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR), l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) et la Caisse des retraites (CMR).

L’ADJM poursuit sa lutte contre la spoliation foncière au Maroc

L’Association pour le Droit et la Justice au Maroc (ADJM) a tenu une conférence de presse ce jeudi 05 avril pour dresser le bilan et les perspectives en matière de spoliation foncière au Maroc, depuis la Lettre Royale datant de 2016.

Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire générale de l’association Stéphane Vabre a déclaré : « 488 dossiers de spoliation sont dénombrés au niveau de l’Association pour le Droit et la Justice au Maroc ». Un chiffre qui sera remis en cause par OudijaBensalem, directeur de la Législation au ministère de la Justice qui affirme que ces cas ne dépasseraient pas une soixantaine.

L’évènement a également connu la participation du professeur Michel Rousset, Moussa Elkhal Juriste conseil de l’ADJM, président du Conseil national des notaires Abdellatif Yagou, ainsi que d’autres avocats et notaires spécialisés dans le sujet. Par ailleurs, l’ADJM a donné la parole aux victimes, venues raconter leurs amères expériences en matière de spoliation.

La rencontre s’est tout de même achevée sur une note positive avec la remise de prix aux journalistes qui ont mis en lumière ce phénomène et qui ont permis à l’association de faire entendre sa voix au grand public.

LA VIE ECO

AUTORISATION DE CONSTRUIRE : LES DÉMARCHES À EFFECTUER

L’Agence urbaine de Casablanca donne la possibilité de disposer en ligne de la note de renseignements, nécessaire pour obtenir l’autorisation. Bientôt, les 29 agences urbaines du Maroc devront offrir cette prestation.

Une autorisation, une condition irréfragable pour l’ouverture d’un chantier de construction d’un immeuble. L’intéressé est donc tenu de s’adresser au guichet unique des autorisations d’urbanisme. Pour l’instruction des dossiers de demandes d’autorisation dans les communes, dont la population est inférieure ou égale à 50 000 habitants, il est institué auprès de chaque préfecture et province un ou plusieurs comités préfectoraux ou provinciaux d’urbanisme chargés de recueillir les avis et visas exigés.

Le dossier de demande de permis de construire doit comporter une demande signée par le pétitionnaire ou par le concepteur du projet ou toute autre personne dûment mandatée à cet effet, un certificat de propriété de la parcelle, accompagné d’un plan de situation, un plan délivré par l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie précisant les limites de la propriété dans le cas où la propriété est immatriculée ou un levé topographique au cas où la propriété ne l’est pas.

Le plan d’architecture doit être complet

Les plans d’architecture, devant être inclus dans le dossier d’instruction, doivent comprendre tous les niveaux du projet (le rez-de-chaussée ainsi que le sous-sol, les terrasses et les plafonds à une échelle qui ne peut être inférieure à 1/100). Le plan du rez-de-chaussée doit clairement indiquer l’alignement de la rue et comporter toutes les côtes des limites extérieures du terrain, le niveau du trottoir, les superficies des cours et courettes, ainsi que les dimensions permettant de les contrôler.

En outre, le dossier doit comprendre les plans techniques réalisés par les ingénieurs spécialisés relatifs à la structure et à la stabilité des constructions et à leur solidité, un exemplaire du constat d’alignement si la construction est projetée en bordure d’une voie publique et une fiche de renseignements dûment signée et légalisée par le pétitionnaire.
Une copie du récépissé d’acquittement des rémunérations pour services rendus doit également être jointe au dossier d’instruction.

Il faut noter que dans le cadre de l’amélioration des délais de traitement des dossiers et de simplification des procédures, l’intéressé peut demander la note de renseignements en ligne. Seulement, «ce service n’est pas disponible dans les 29 agences urbaines du Maroc, mais uniquement dans une dizaine, notamment à Casablanca qui note une grande affluence pour ce service», indique un responsable du ministère de l’urbanisme. «Actuellement, la direction de l’urbanisme compte généraliser ce service dans toutes les agences urbaines. Elle a donc fait appel au même bureau d’études qui a mis en place la plateforme électronique concernant ce service au sein de l’agence urbaine de Casablanca, pour qu’il étudie la possibilité d’établir la même interface dans les autres entités», explique notre source.

La commission a 15 jours, à compter de la date de réception de la demande, pour statuer sur un dossier

Autre avancée dans ce domaine : les PV des réunions des commissions sont directement mis en ligne et l’architecte peut les consulter instantanément.

Les membres de la commission chargée de l’étude des dossiers (composée essentiellement des représentants de la préfecture ou la province, la commune et l’agence urbaine) statuent sur les dossiers des demandes d’autorisation dans un délai n’excédant pas 15 jours ouvrables à compter de la date de la réception.
Une copie de la décision d’autorisation est transmise dans un délai de deux jours ouvrables à compter de la date de sa délivrance à l’autorité administrative locale, ainsi qu’aux membres de la commission d’instruction visée.

Du permis d’habiter et certificat de conformité

Une fois l’autorisation de construction obtenue et les travaux entamés, un plan de béton armé doit obligatoirement être établi par l’ingénieur et figurer dans le dossier à présenter en vue de demander le permis d’habiter et le certificat de conformité, qui sont délivrés par le président du conseil communal, sur la demande du pétitionnaire. En tout cas, le dossier de demande de permis d’habiter et de certificat de conformité comprend une demande adressée par le pétitionnaire au président du conseil communal portant déclaration d’achèvement des travaux et l’attestation de conformité des travaux délivrée par les services compétents en matière de télécommunications. Ces deux documents nécessaires, avant l’occupation des lieux, sont établis après qu’une commission vérifie la conformité des travaux réalisés avec les plans architecturaux et techniques et les indications de l’autorisation de construire par une commission composée des représentants de la préfecture ou de la province et de la commune.

aujourd'hui

La RAM s’associe à Boeing et General Electric et aménage un Boeing 747

C’est dans un grand hangar appartenant à la Royal Air Maroc à Nouaceur qu’a eu lieu le lancement, vendredi 13 avril 2018, du premier programme d’Open Innovation, #RAM747. Cet événement a été organisé en partenariat avec Boeing et General Electric. Pour ce faire, la compagnie aérienne marocaine n’a pas lésiné sur les moyens. En effet, un Boeing 747 a entièrement été aménagé pour l’occasion. Dans ce cadre, les start-up, les développeurs, les designers, les incubateurs et les accélérateurs ont été mobilisés pour proposer leurs meilleurs projets tout au long des deux journées réservées au hackathon.

Plus de 120 participants ont donc pris part à cette première qui a pour objectif d’accélérer «le mouvement d’innovation global au sein de la compagnie, pour le pérenniser dans le temps», indique le top management de Royal Air Maroc. Selon la compagnie aérienne, ce programme d’innovation a également pour finalité d’appuyer la stratégie du groupe centrée sur le client. Dans cette perspective, «l’organisation de ce premier hackathon sous le thème expérience client s’inscrit pleinement dans l’ambition d’offrir à tous les clients de la compagnie une expérience plus fluide et un parcours plus simple pour plus de satisfaction et de fidélité», précise la même source. Notons que cette initiative a été développée en collaboration avec La Factory, l’espace d’innovation de Screen Dy (start-up marocaine sise au Technoparc Casablanca et acteur dans l’écosystème de l’innovation).

Un Boeing 747 en «laboratoire de création»

La RAM a totalement réaménagé un Boeing 747 en guise d’espace de création pour les porteurs de projets qui ont participé à ce hackathon. Poufs remplaçant les chaises, design épuré aux couleurs de la compagnie et zones de détente sur les deux étages du Boeing, l’avion comporte divers espaces pour permettre aux participants de se mettre en totale immersion. Quant au cockpit de ce Jumbo Jet, il a été réservé au jury, le commando de bord de cette opération, afin de délibérer sur les différents projets présentés. Cette première mondiale a également réuni des représentants de l’écosystème de la compagnie dont l’Office national des aéroports, des représentants de l’écosystème entrepreneurial marocain, sénégalais, ivoirien, nigérien, ou encore ghanéens. Ces derniers ont été sélectionnés suite à une tournée qui a été effectuée avec les incubateurs locaux tels que MestAfrica, Incub’Ivoir et CTIC.

Bilan législatif : 240 projets de loi adoptés en une année

Une année après son investiture, l’heure est au bilan pour le gouvernement. En effet, l’Exécutif a fait ses comptes sur le plan législatif avec l’adoption de 240 projets de texte de loi. Il s’agit d’un bilan préliminaire dressé par le secrétaire général du gouvernement, Mohamed El Hajjoui, couvrant la période allant du mois d’avril 2017 jusqu’au mois d’avril 2018. Il faut préciser que ces données concernent uniquement les textes adoptés lors des réunions tenues par le Conseil de gouvernement durant cette période.

Dans les détails, les projets de texte de loi, législatifs et organiques, adoptés sont notamment deux dahirs relatifs à la réorganisation des Forces Auxiliaires et à la définition du statut particulier de leurs membres, des fonctionnaires et des médecins de la direction générale de la protection civile et les services extérieurs y afférents, deux projets de loi organiques portant modification de la loi organique relative à la nomination aux hautes fonctions, ainsi qu’une loi-cadre relative à l’éducation, l’enseignement, la formation et la recherche scientifique. Il a également été question de l’adoption de 30 projets de loi portant entre autres sur le parachèvement du processus de l’élaboration des textes législatifs nécessaires à la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, en particulier celles relatives à certaines institutions constitutionnelles, l’élaboration d’une nouvelle loi cadre sur la réforme de l’éducation, de l’enseignement et la recherche scientifique conformément à la vision 2030, la révision du système juridique de certains établissements publics et celui portant sur les difficultés de l’entreprise ainsi que la mise en place d’un nouveau cadre juridique pour simplifier la création d’entreprises et les accompagner.

S’agissant des décrets, le gouvernement a approuvé au cours de la même période pas moins de 148 décrets. «Les textes adoptés sont en grande partie des décrets d’application de plusieurs lois qui couvrent les différents domaines des politiques publiques», apprend-on de sources gouvernementales. Ce fut le cas notamment pour les textes d’application et de mise en œuvre des lois organiques relatives aux collectivités territoriales (environ 40 décrets), à la finance, à l’agriculture, à l’emploi, à l’investissement, au commerce, à l’enseignement supérieur, à la santé, à la culture, aux télécommunications, à l’urbanisme, à la fonction publique, au transport, à l’artisanat et à la formation professionnelle. Les conventions internationales ne sont pas en reste. Les réunions hebdomadaires du Conseil de gouvernement ont permis d’examiner et d’adopter 59 conventions internationales portant sur la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment fiscale, des investissements, des services aériens, de l’agriculture, du commerce et de la sécurité. Les mêmes sources gouvernementales précisent qu’une partie considérable des conventions adoptées porte sur les relations avec l’Union africaine et avec certains pays du continent que SM le Roi Mohammed VI avait récemment visités (Nigeria, Ethiopie, Soudan du Sud, Rwanda et Madagascar).

Nominations

Le Conseil de gouvernement a approuvé des propositions de nominations à de hautes fonctions. Au niveau du ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Conseil a approuvé les nominations de AbderrahmanNounah au poste de directeur de l’Ecole supérieure de technologie de Salé (Université Mohammed V), et de Khalid Hammes et Mohamed Addou respectivement aux postes de doyens de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Salé (Université Mohammed V) et de la Faculté des sciences et techniques de Tanger (Université Abdelmalek Essaadi).

Au ministère délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance, Chafik El Belghiti a été nommé directeur de la Caisse de compensation, a précisé M. El Khalfi dans un communiqué lu lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement. Au ministère de la culture et de la communication, AbdelouahedBennacer a été désigné au poste de directeur de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP).

Les ECO

LES BARRAGES REMPLIS À PLUS DE 68%

Les retenues des principaux barrages nationaux ont atteint, à ce jour, plus de 10,3 milliards de m³, soit un taux de remplissage de 68,3%, selon le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau.

Ce niveau est supérieur à la même période de l’année 2017, durant laquelle les retenues se sont élevées à environ 8,5 milliards de m³, soit un taux de remplissage de 56,2%, d’après la situation journalière des barrages établie par le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau.

Le barrage Al Wahda (province province de Ouezzane) a atteint un taux de remplissage de 94,7% durant cette période, contre 58,9% en glissement annuel (3,3 milliards de m³ contre 2 milliards de m³). Celui d’Al Massira (province de Settat) a enregistré pour sa part un taux de remplissage de 21,8%, soit une disponibilité d’eau de 579,5 millions de m³, contre 988 millions de m³ une année auparavant (37,2%), selon la même source. Le taux de remplissage du barrage de Bin El Ouidane (province d’Azilal) s’est établi quant à lui à 55,6% (685,46 millions de m³), contre 47,4% en glissement annuel (585 millions de m³).

Pour ce qui est du barrage Idriss 1er (province de Fès), il a enregistré un volume de 1,02 milliard de m³ (90,7%) contre 676,7 millions de m³ (59,9%), tandis que celui de Sidi Mohamed Ben Abdellah a enregistré 956,5 millions de m³ (98,1 %).

La retenue du barrage Ahmed El Hansali (province de Béni Mellal) présente un volume de 699,4 millions de m³ (96,6%), et celle de Oued El Makhazine (province de Larache) affiche 672,9 millions de m³ (100%), relève la même source.

Concernant la retenue du barrage El Mansour Eddahbi (province de Ouarzazate ), elle a atteint 174,3 millions de m³ (39,1 %), contre 247,1 millions de m³ durant la même période une année auparavant (55,5%).

ACCORD DE PÊCHE : LE PROCESSUS DE RENOUVELLEMENT ENCLENCHÉ

Le Conseil des ministres des 28 États membres de l’Union européenne, la plus haute instance décisionnelle de l’UE, a mandaté, lundi, la Commission européenne pour négocier un nouveau protocole de pêche Maroc-UE incluant le Sahara marocain.

Approuvé sans aucune opposition de la part des États membres, ce mandat donne le coup d’envoi officiel des négociations que mènera dans les tout prochains jours l’exécutif européen avec le Royaume, en vue de conclure un nouvel accord, le protocole actuel arrivant à échéance le 14 juillet prochain.

Ce mandat de négociation confirme non seulement la poursuite du partenariat entre le Maroc et l’UE dans le secteur de la pêche, mais constitue un gage supplémentaire de sécurité juridique des accords liant le Royaume à l’Europe.

La consolidation de ce partenariat est une nouvelle victoire diplomatique du Royaume, qui a su faire face avec sagesse et fermeté à « la guérilla judiciaire » orchestrée par l’Algérie et le polisario visant ses accords commerciaux avec l’Europe.

L’adoption de ce mandat apporte également un démenti formel aux allégations véhiculées par l’Algérie et le polisario, sur une prétendue exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara sans que les populations puissent en profiter, car le Conseil de l’UE auquel appartient la prérogative de définir la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE et de conclure au nom de l’ensemble des États membres les accords internationaux, a su prendre la bonne mesure des efforts déployés par le Royaume pour le développement de la région du Sahara marocain, à la faveur d’ambitieux programmes de relance économique prenant en considération l’intérêt et les revendications des populations, qui, aujourd’hui à travers leur large participation dans les conseils élus, dans la société civile et dans les différentes sphères décisionnelles, sont les acteurs essentiels de la démarche participative qui préside à la gestion de la chose publique locale.

Ce constat a d’ailleurs été confirmé, chiffres à l’appui, dans un rapport d’évaluation de l’actuel accord de pêche élaboré par la Commission européenne qui souligne que la région de Dakhla- Oued Eddahab est celle qui a reçu le plus de financement de l’appui sectoriel avec 47% des budgets prévus, suivie de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra avec 19% des budgets.

Selon le même document, le protocole d’accord de pêche a été efficace dans son objectif de soutenir le développement durable du secteur à travers notamment la création de postes d’emplois tout en contribuant à élever le niveau de compétences des travailleurs locaux du secteur.

Les efforts de développement ainsi consentis par le Maroc au prix de multiples sacrifices, expliquent clairement, le fait que l’indice de développement humain dans les provinces du sud est aujourd’hui supérieur à la moyenne nationale.

L’adoption par l’UE du mandat de négociation d’un nouvel accord de pêche s’inscrit enfin dans le prolongement de la déclaration conjointe, du 27 février dernier, rendue publique par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita et la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, Mme FedericaMogherini, dans laquelle les deux parties ont «confirmé leur attachement au Partenariat stratégique entre le Maroc et l’UE et leur détermination à le préserver et à le renforcer».

Les vaines tentatives du polisario et de l’Algérie de mettre en difficulté le Maroc dans ses relations internationales sont ainsi mises en échec à la faveur d’une diplomatie dynamique agissante et décomplexée et de la mobilisation de tous les instants des forces vives de la Nation derrière SM le Roi Mohammed VI pour la défense des causes sacrées du Royaume, à leur tête l’intégrité territoriale nationale unie et indivisible.

L'economiste

Le déficit commercial poursuit son creusement

Sur les trois premiers mois de l’année, le déficit commercial s’est accentué de 10,6% se situant à 48,70 milliards de DH, selon les indicateurs des échanges extérieurs de l’Office des changes. Sur cette période, les importations ont connu une augmentation plus importante que les exportations. Elles se sont chiffrées à 117,1 milliards de DH, soit une hausse de 8,9 milliards en glissement annuel (+8,2%), alors que les exportations se sont établies à 68,5 milliards de DH, en augmentation de 4,2 milliards de DH (+6,6%).

Dans le détail, les importations ont fortement augmenté pour les des biens d’équipement (+12,4%), les produits finis de consommation (+7,8%) et les produits alimentaires (+14,3%) notamment le blé (+29,2%).

 

Maya Gold décline ses ambitions pour Zgounder

Le canadien Maya Gold &Silver vient d’effectuer un placement privé pour poursuive le développement et l’expansion de la mine de Zgounder (Agadir). La société a en effet levé avec succès 22,4 millions de dollars, notamment pour ses futures opérations au Maroc.

« Maya envisage de commencer la construction de sa seconde mine à Zgounder qui comprendra de nouvelles infrastructures, notamment une mine à ciel ouvert et une nouvelle usine de traitement qui augmentera sa capacité de production à 2.000 t par jour d’ici 2021 », indique la société canadienne. L’achèvement du placement privé demeure assujetti à l’approbation de la Bourse de Toronto, précise ainsi la société.

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Les IDE en baisse de 24% à fin mars 2018 (Office des changes)

Le flux des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc a enregistré une baisse de 24% à 4,32 MMDH à fin mars 2018 contre 5,68 MMDH lors de la même période de l’année précédente, selon l’Office des changes.

Ce résultat s’explique par la diminution des recettes de 10,1% à 7,02 MMDH conjuguée à la hausse des dépenses de 27% à 2,69 MMDH, indique l’Office des changes dans sa note sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois de mars 2018.

Pour leur part, les recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont progressé de 13,5% à 16,02 MMDH, relève la même source.

La balance voyage laisse, quant à elle, apparaître une progression de 26,7% à 11,36 MMDH, note l’Office des changes, ajoutant que ce résultat est dû à une augmentation de 20% des recettes qui se sont élevées à 15,18 MMDH contre 12,63 MMDH un an auparavant. Les dépenses ont pour leur part observé une hausse de 4,2% pour s’établir à 3,82 MMDH, relève la même source.

Lutte contre la spoliation foncière : divergences sur les chiffres

  • L’Association pour le droit et la justice au Maroc et le ministère de la Justice avancent des chiffres très différents de ceux du ministère sur l’ampleur de la spoliation foncière.
  • La diversité des régimes et les procurations demeurent les principales causes qui perpétuent ce phénomène.

La spoliation immobilière est un phénomène qui a connu une recrudescence au Maroc, au point que le Roi Mohammed VI est intervenu personnellement pour donner ses directives afin que les autorités concernées prennent les dispositions qui s’imposent avec fermeté. C’est dans ce contexte que l’Association pour le droit et la justice au Maroc (ADJM) a organisé récemment une conférence à Casablanca sur ce sujet.

«Notre association a recensé pas moins de 488 cas depuis 2013 et nous voulons faire un état des lieux de la situation. Ce phénomène a touché essentiellement les étrangers et les MRE et de plus en plus les résidents marocains», souligne Stéphane Favre, secrétaire général de l’ADJM.

Ce chiffre a néanmoins été rejeté par le département de la justice qui, par la voix de BensalemOujida, directeur de la législation, explique que «les gens confondent spoliations et litiges concernant la possession des biens immobiliers». Il affirme que le nombre de cas de spoliations ne dépasse pas en réalité la soixantaine. La plupart des cas ont par ailleurs été commis grâce à de fausses procurations.

«Le message royal sur la spoliation immobilière était très clair. Plusieurs réalisations ont été faites pour mettre un terme à ce phénomène, mais d’autres lacunes perdurent encore. Il est très important de généraliser l’immatriculation foncière et éliminer la diversité des régimes fonciers, surtout à caractère traditionnel, comme le melk, habous ou autres», a précisé Michel Rousset, éminent professeur et juriste en droit administratif, qui a animé la rencontre.

Parmi les mesures lancées par la commission nationale anti-spoliation figure notamment l’instauration d’une application Internet qui permet de consulter à tout moment la situation de son titre foncier. L’initiative est louable mais reste insuffisante.

«Certaines personnes profitent de la lenteur de la justice pour commettre leur crime. Il faut faire des efforts à ce niveau. Il est question aussi de travailler le côté législatif pour lancer de nouveaux textes plus dissuasifs», explique Rousset.

LA VIE ECO

TRANSPORT DE VOLAILLE : L’ETAT DÉTERMINÉ À FAIRE RESPECTER LA LOI

Conditions de transport de volaille, tueries, assurance et encadrement du secteur ont été passés en revue durant une rencontre entre éleveurs et ministre de tutelle. Les éleveurs réclament le statut agricole.

Une rencontre a réuni, mardi 10 avril à Casablanca, le ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch et les membres du conseil d’administration de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) en présence de représentants du département de l’agriculture, de l’ONSSA ainsi que de l’assureur agricole -la MAMDA. Objectif : faire le point sur la situation du secteur, ses avancées et les leviers nécessaires pour dépasser certaines contraintes pour accélérer la mise à niveau du secteur. Les professionnels ont principalement insisté sur les conditions et les circuits de transport de la volaille vivante qui peuvent représenter un risque sanitaire et un vecteur de propagation dans le cas d’apparition de maladie avicole. Ils ont également insisté sur l’urgence de la mise en place de mesures fermes ciblant les tueries (riachates), que ce soit dans la mise à niveau de l’existant ou dans la limitation des agréments délivrés au niveau local.

Reconversion des tueries artisanales en points de vente

Des propositions ont été exprimées sur ce volet, notamment pour la reconversion de ces tueries en points de vente de viande de volaille provenant d’abattoirs agréés ou en unités d’abattage de proximité destinés exclusivement au besoin de la ménagère. Autres requêtes des professionnels et non des moindres : le classement des éleveurs de volaille dans le statut agricole, la récupération de la TVA non apparente sur les prix des œufs de consommation et la création d’une nomenclature douanière spécifique aux œufs SPF. Des points que le ministère examine afin de prendre les mesures nécessaires en concertation avec les départements concernés. Pour ce qui est de la mise en place d’une assurance couvrant les risques sanitaires en aviculture, la FISA a été invitée à approfondir la discussion de ce projet avec la Mamda afin de trouver des formules adaptées au contexte de l’élevage avicole national. Notons que les objectifs de production des viandes de volaille et d’œufs de consommation au titre du contrat programme 2020 sont réalisés a 77 % et 88%, respectivement.

le monde

La demande de pétrole va continuer à augmenter

Malgré l’accord de Paris sur le climat et la lutte contre les émissions de CO2, la consommation d’or noir devrait encore progresser d’ici à 2040.

Quelle sera la durée de vie du pétrole ? La croissance continue du secteur de la pétrochimie, qui permet notamment de produire des matières plastiques, pourrait bien soutenir, pendant longtemps encore, la demande d’or noir.

Dernier exemple en date : le 11 avril, le groupe pétrolier saoudien Aramco a annoncé un gigantesque projet de raffinage et de pétrochimie en Inde pour 44 milliards de dollars (environ 36 milliards d’euros). « La pétrochimie est le point aveugle du débat sur le pétrole », analysait début mars, devant des journalistes, FatihBirol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Dans les cinq prochaines années, elle pourrait représenter 25 % de la demande », notait M. Birol.

Les besoins de la pétrochimie, notamment, sont clairement orientés à la hausse

Cette prédiction du patron de l’AIE sur la pétrochimie vient renforcer une analyse partagée dans les milieux pétroliers : la demande – et donc la consommation – de pétrole va augmenter de manière significative au moins jusqu’en 2040. Et ce, en dépit de l’accord de Paris sur le climat ­visant à limiter les émissions de CO2, de l’émergence rapide du marché des véhicules électriques et de la baisse du coût des énergies renouvelables.

« Il n’y a aucun signe d’un pic de la demande », tranche FatihBirol. Certes, d’ici à 2040, la demande de pétrole pour les voitures devrait enfin atteindre un plateau, souligne le rapport annuel de l’AIE. Le monde consomme aujourd’hui 20 millions de barils de pétrole par jour pour les véhicules individuels, et ce chiffre devrait légèrement décliner avant 2040, sous l’effet conjugué du développement des véhicules électriques et d’une plus grande efficacité énergétique des moteurs.

Mais, pour tous les autres secteurs, les perspectives sont clairement orientées à la hausse. Les besoins du transport routier pourraient passer de 15 à 19 millions de barils, ceux de l’aviation de 11 à 15,7 millions….

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Taxes sur l’acier : après la Chine, l’Union européenne saisit l’OMC

L’Union européenne a officiellement demandé des consultations avec les Etats-Unis devant l’OMC pour contester les taxes américaines sur l’acier et l’aluminium. Le sujet sera sur la table des discussions cette semaine au Fonds monétaire international et au G20 finance.

Demander à Cécilia Malmström si les Etats-Unis ont raison d’invoquer la sécurité nationale pour imposer des  taxes sur l’importation d’acier (25 %) et d’aluminium (10 %) a le don de l’énerver. La commissaire au Commerce balaye d’un revers de main un tel argument. D’autant plus que les pays de l’Union européenne sont, en principe, des alliés des Etats-Unis. Pour l’heure, après moult tractations en coulisses, les exportateurs d’acier européen sont exemptés de ces taxes.  Temporairement .

Le faux argument de la sécurité nationale

Le président américain, Donald Trump, s’est donné jusqu’au 1er mai pour trancher la question définitivement. Sans attendre le fruit de ses réflexions, l’Union européenne, à l’instar de la Chine, a saisi lundi soir, l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Pour « préserver ses droits », selon un porte-parole de la Commission européenne. « Ayant un intérêt substantiel en tant qu’exportateur dans la présente affaire, l’Union européenne demande que des consultations aient lieu avec les Etats-Unis au titre […] de l’Accord sur les sauvegardes » de l’OMC, indique le document de l’Union. « Les consultations ont pour but d’échanger des vues et de demander des précisions sur les mesures proposées et de parvenir à un accord », explique ce texte.

Nonobstant l’invocation de la sécurité nationale par les Etats-Unis pour motiver ces mesures, ces dernières « constituent essentiellement des mesures de sauvegarde ». Or, selon l’Union européenne, « les Etats-Unis n’ont pas notifié au Comité des sauvegardes de l’OMC », leur décision d’instaurer de telles mesures. L’OMC ne les interdit pas formellement. Toutefois, le pays qui les instaure doit faire face à un accroissement des importations de produits particuliers qui menacent gravement sa production nationale. Surtout, ces mesures doivent s’appliquer à tout pays exportateur, sans aucune discrimination ou distinction.

Le commerce en jeu à Washington

A ce stade, les Etats-Unis et l’Union disposent de soixante jours pour tenter de trouver un accord à l’amiable. Un échec aboutirait probablement à ce que l’Union européenne demande la constitution d’un groupe spécial de l’Organe des règlements des différends (ORD) avec la nomination de juges pour trancher l’affaire. Cette procédure peut prendre un an, voire plus si le pays accusé fait appel de la décision de l’ORD.

L’Union européenne veut peser de tout son poids pour rendre permanente l’exemption de taxe pour les exportateurs européens. Ce sujet épineux sera sur la table, cette semaine à Washington où se tiennent les assemblées de Printemps du Fonds monétaire international (FMI) et une réunion des ministres des finances du G20 . Il devrait être aussi abordé la semaine prochaine à New York par le ministre des Finances, Bruno Le Maire qui doit rencontrer le secrétaire américain au Commerce, Willbur Ross. Le thème sera sans doute discuté lors de la visite d’Etat, lundi, mardi et mercredi prochain, du président français Emmanuel Macron qui rencontrera Donald Trump à Washington et s’exprimera devant le Congrès américain.

Mesure antidumping de la Chine sur le sorgho américain

La Chine a annoncé, mardi, une mesure anti-dumping préliminaire visant les importations de sorgho américain, accusant les Etats-Unis de causer « un tort substantiel » aux céréaliers chinois, à l’heure où s’intensifient les tensions commerciales entre Pékin et Washington.

En conséquence, une première sanction « temporaire » est adoptée par Pékin : à partir de mercredi, les entreprises importatrices chinoises achetant du sorgho américain devront verser auprès des douanes une caution pouvant atteindre jusqu’à 178,6% de la valeur des céréales importées.

LA TRIBUNE

« Il faut un new deal européen face aux GAFA » Olivier Sichel

Il mène le combat depuis plus de trois ans contre la « colonisation de l’Europe » par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon).Ancien de Wanadoo, investisseur dans l’économie numérique et l’e-commerce, Olivier Sichel a créé la Digital New Deal Foundation pour pousser les pouvoirs publics à exercer leur devoir de régulateur. Devenu numéro 2 de la CDC, il expose les éléments d’un « new deal » européen avec les géants américains du numérique.

LA TRIBUNE – La mise en cause de l’excès de puissance voire des dérives des Gafa s’accélère : avec le scandale Cambridge Analytica, qui oblige Facebook à s’excuser et à chercher des réponses sur le respect de la vie privée ; avec la taxation forfaitaire du chiffre d’affaire des géants du numérique par Bruxelles ; ou avec les enquêtes des autorités de la concurrence européenne sur Google. Sommes-nous à un tournant ?

OLIVIER SICHEL – Oui je l’espère et j’allais dire : enfin…! Il était plus que temps. J’ai créé la Fondation Digital New Deal il y a trois ans pour provoquer cette prise de conscience. Pour nous, le numérique a cessé de n’être qu’un secteur pour devenir une force de transformation de l’ensemble des activités humaines. Les effets d’échelle propres à l’économie numérique favorisant une logique de « winner takes all », ce mouvement s’est accompagné de l’émergence de grandes entreprises structurantes souvent regroupées sous le nom de plateformes, comme pour mieux souligner leur rôle universellement central dans le réaménagement de la chaîne de valeur de nombreux secteurs économique. Les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) pèsent à eux seuls en Bourse près de 3 000 milliards de dollars, ce qui en fait une puissance comparable à des États. Cette recomposition digitale a remis en cause les équilibres concurrentiels, économiques et géopolitiques mondiaux. Les États-Unis bénéficient d’une hégémonie certaine sur les acteurs de cette transformation, talonnés par les grandes zones d’émergence que sont l’Asie et l’Amérique du Sud. Avec seulement 2 % de la capitalisation mondiale des entreprises numériques, l’Europe se retrouve reléguée au rang de témoin de la révolution digitale, de simple réservoir de consommateurs producteurs passifs de données personnelles -, abandonnant son sort aux mains de plateformes extra-européennes de dimension mondiale. Si l’actuelle répartition des forces laisse craindre une féodalisation économique du Vieux Continent, elle soulève également d’autres questions auxquelles il est impératif de répondre si l’on ne veut pas déléguer l’élaboration de notre futur numérique aux seules plateformes dominantes.

C’est sur la base de ce constat que vous avez créé un think tank dédié à ces enjeux ?

La note fondatrice de la Fondation faisait déjà le constat que l’Europe était en retard et en voie de colonisation en matière de numérique. On avait analysé tous les grands pans de l’économie numérique pour montrer à quel point nous sommes complètement dépassés dans tous les sens du terme. L’Europe n’a pas su créer de grande plateforme mondiale comparable à Facebook ou LinkedIn, ni de « marketplace » comparable à Amazon, qui est un géant face aux acteurs locaux comme Priceminister. Google domine le search, avec 97 % de parts de marché en Europe dans les moteurs de recherche. Aux États-Unis, il y a encore une concurrence dans le search avec Microsoft et Yahoo mais ils ont cessé d’investir en Europe tant Google est devenu puissant. Enfin, il y a le duopole des systèmes d’exploitation des smartphones, Apple avec iOS et Google encore avec Android. Sur les éditeurs de logiciels, les seuls acteurs mondiaux en Europe sont SAP et Dassault Systèmes qui ne jouent pas dans la même catégorie qu’Oracle ou Microsoft. Sur les fabricants de terminaux, l’Europe a perdu la bataille alors que la norme GSM, qui veut dire Groupe spécial mobile, a été inventée par la France, à Lannion, dans les laboratoires du Cnet. Sagem a disparu en 2005 et Nokia a abandonné ce métier de fabricant de terminaux mobiles. Donc, sur la 4G et demain la 5G, nous sommes absents. Côté grands équipementiers, on avait Alcatel, Ericsson, Nokia, il ne reste plus que des acteurs affaiblis. Sur les semi-conducteurs, Qualcomm, Broadcom, Intel sont américains. En comparaison, nos acteurs sont encore beaucoup trop petits. À force de perdre toutes les batailles, nous avons perdu la guerre économique numérique.

Le constat est clair. Que faire alors ?

Face à la multiplicité des facettes de la révolution numérique, l’enjeu est donc simplement de s’en saisir, d’y participer et non de simplement la subir. Cela impose une analyse extensive des mécanismes de transformation à l’oeuvre afin d’élaborer des pistes de régulation concrètes et équilibrées, qui permettraient une évolution sereine sans pour autant brider l’innovation. Nous devons créer un Internet des Lumières, européen et humaniste. C’est la vocation de la Digital New Deal Foundation que d’éclairer de la manière la plus complète possible les évolutions à l’oeuvre au sein du phénomène de « digitalisation », dans l’acception la plus large du mot, et d’élaborer des pistes d’actions concrètes à destination des entreprises et des décideurs publics français et européens.

En imposant dans le débat public les travaux de la Fondation, nous voulons participer à l’élaboration d’une pensée française et européenne de la régulation digitale au service de la mise en place d’un cadre équilibré et durable. Face à la défaite de l’Europe, la Fondation a fait beaucoup de pédagogie auprès des politiques pour leur expliquer que le numérique était une industrie transverse. Ceux qui pensaient à l’époque que l’écrasante domination de la SiliconValley n’était pas si grave, car nous avions d’autres secteurs d’excellence, comme la distribution, l’automobile et le luxe, ont fait preuve d’une myopie coupable. Car être dominant dans le numérique, et demain dans l’intelligence artificielle, c’est le Cheval de Troie pour réussir dans tous les secteurs. Deux événements sont venus accélérer cette prise de conscience : Uber, avec la disruption du secteur du transport de personnes, et Booking dans l’hôtellerie. Tout à coup, deux activités traditionnelles, qui se croyaient à l’abri, ont découvert deux plateformes qui sont venues manger leurs marges. C’est pour cela que Sébastien Bazin, PDG d’AccorHotels, a rejoint dès le début notre fondation.

Donc, quand nous disions voilà quelques années : « Attention, le numérique va tout structurer, si on n’est pas bon dans le numérique, on va perdre nos positions ailleurs », l’histoire nous a donné raison. Aujourd’hui, la prise conscience est là, l’évangélisation est faite, et nous avons soulevé progressivement le capot du numérique pour comprendre les enjeux spécifiques aux Gafa.

Au-delà de l’économie, c’est la souveraineté des États qui est également remise en cause par des entreprises aux services immatériels, utopiques au sens littéral du terme, contestant le contrôle régalien classique dans des domaines aussi essentiels que la fiscalité, la sécurité ou encore la création monétaire. Même le droit positif est contesté : le droit d’auteur, le droit de la propriété intellectuelle et le droit des médias se découvrent subitement inadaptés à la réalité des usages alors que doivent émerger de nouveaux concepts juridiques comme la neutralité du Net ou le droit à l’oubli.

Outre l’économie et le droit, la conception même que nous nous faisons de nos vies est à portée de disruption. La seule réponse, c’est l’éthique pour revisiter le concept de vie privée ou faire face à l’alliance du numérique et des biotechnologies, dont les prémices laissent augurer des changements encore plus profonds.

Vous plaidez pour un new deal que nous devons conclure avec ces acteurs… Que peut-il être ?

Nous avons commencé par porter le fer sur les abus de position dominante. Que font les Gafa ? Partant d’une position dominante dans un domaine, par exemple le search chez Google, ils en profitent pour évincer les acteurs du marché dans d’autres secteurs. Je l’ai bien vu quand je présidais LeGuide. com, un comparateur de prix qui s’est fait évincer du marché par Google. Et là, nous avons travaillé pour convaincre la Commission européenne. Au départ, sous la période Almunia/Barroso, elle était incroyablement sceptique et ne comprenait pas ce nouveau modèle économique. Heureusement, la nouvelle commissaire européenne à la concurrence, MargretheVestager, a pris le dossier en main et Google a été condamné à une amende de 2,5 milliards d’euros, la plus élevée jamais prononcée à l’encontre d’une entreprise par la Commission.

Le deuxième sujet qui émerge est fiscal. Nous avons fait un gros travail l’an dernier sur cette question après que Google a gagné son procès contre le fisc français. On s’est aperçu que la loi était mal faite et permettait une évasion fiscale massive. Bruno Le Maire s’est emparé du dossier et a réussi à fédérer les acteurs européens pour rétablir une fiscalité, certes imparfaite mais qui est un vrai tournant conceptuel. Dans une économie qui se digitalise à travers des plateformes délocalisées et qui excellent dans l’optimisation qui semblent se jouer des frontières, c’est toute la matière fiscale qui risque de s’évaporer des États.

In fine, c’est une question de justice et de concurrence loyale car cela donne un avantage indu aux plateformes qui s’affranchissent de l’impôt, pendant que les entreprises locales à qui elles font concurrence restent taxées.

Le troisième sujet de ce new deal, illustré par l’affaire Facebook, c’est la question des données personnelles. Là encore, la Fondation a publié une note sur les données personnelles, rédigée par une juriste, Judith Rochfeld, qui a inspiré la loi Le Maire. Là encore, il y a des sujets à revoir. Par exemple, avec le droit à l’oubli, Google est devenu le dépositaire de toutes les turpitudes, de l’enfer du Web et a le monopole du pouvoir de retirer ou non une information si on le lui demande. Ou encore le droit d’auteur ou de propriété intellectuel, qui est bafoué. C’est le combat du groupe de presse Axel Springer qui a investi avec la Caisse des dépôts dans Qwant, le moteur de recherche alternatif français, face à Google News, ou celui de la Sacem face à YouTube.

Le RGPD, le règlement européen visant à protéger les données, et la nouvelle fiscalité européenne, c’est le début d’une contre-offensive ?

Oui, mais la question est de savoir si cela va être assez efficace. Sur certains sujets, c’est trop tard. Prenons la fiscalité. Selon le cabinet Audit Analytics, le montant des actifs offshore détenus par les entreprises américaines s’élevait à 2 400 milliards de dollars en 2015, dont 500 milliards provenant de seulement cinq grandes entreprises du numérique : Apple (230 milliards), Microsoft (113 milliards), Cisco (62 milliards), Google (49 milliards) et Oracle (52 milliards). Hélas, Donald Trump a déjà imposé ce qui ressemble à un véritable hold-up sur les impôts européens des Gafa. Avec sa réforme fiscale, le président américain leur a permis de rapatrier leurs bénéfices aux États-Unis avec un taux négocié au rabais. Donc, l’évasion fiscale des Gafa, dont l’essentiel vient d’Europe, est déjà repartie. Il ne nous en restera que des miettes. D’ailleurs, le projet de taxation européenne ne rapportera selon les estimations de la Commission que 5 à 6 milliards d’euros par an.

La fiscalité, c’est un sujet de souveraineté. Il n’y a que les États qui peuvent lever l’impôt. La bonne nouvelle, c’est que les ministres des Finances européens et la Commission ont pris la mesure de l’enjeu. Bruno Le Maire a su fédérer tous les grands pays, en particulier l’Allemagne et Italie, et la pression est forte sur les pays membres qui permettent encore cette évasion, le Luxembourg, les Pays-Bas et surtout l’Irlande. La Commission a attaqué Dublin devant la justice européenne pour que le pays récupère auprès d’Apple les 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts que l’Irlande n’a toujours pas réclamé. Cela commence à cogner fort.

C’est un tournant politique. Certes, la taxation de 3 % du chiffre d’affaires est techniquement assez fruste. Pour nous, comme le proposait la note de la Fondation intitulée « Fiscalité réelle pour un monde virtuel », nous pensons que la bonne méthode est de créer un statut fiscal d’établissement stable virtuel. Il faut arrêter avec cette fiction qui conduit Google à affirmer qu’il n’a aucune activité commerciale en France, car son montage juridique est d’une grossièreté absolue, de même pour les autres géants du numérique. C’est un peu compliqué car toucher à la notion d’« établissement stable », c’est quelque chose que l’on n’a pas traité en droit fiscal depuis Maurice Lauré, créateur de la TVA dans les années 1950. Il faut avoir le courage d’adapter notre législation afin de pouvoir appréhender les caractéristiques d’une nouvelle économie aux transactions protéiformes.

On entre dans une phase de régulation ?

Oui, et, là encore, je dis : enfin ! Après plus de vingt ans de tétanisation des États face à l’innovation, où on est restés passifs pour favoriser l’explosion des nouvelles technologies, ce laisser-faire est devenu une paresse intellectuelle. Aujourd’hui, on est face aux entreprises les plus riches du monde possédées par les gens les plus riches du monde. On est dans le moment « Standard Oil », comme au temps du monopole Rockefeller dans le pétrole aux États-Unis.

La régulation, l’Europe sait faire : elle a bien su réguler les vieux monopoles publics, l’électricité, le transport ferroviaire, en séparant la production et la distribution. Réguler Google, dissocier le moteur de recherche des services fournis, c’est, bien sûr, plus compliqué. Dissocier la régie publicitaire du réseau social chez Facebook, aussi. Comprendre les systèmes d’exploitation des smartphones aussi. Le dernier à l’avoir fait, c’est Mario Monti avec les décisions sur Microsoft en 2004 [497,2 millions d’euros d’amendes et exigence de distribuer Windows sans le lecteur multimédia Media Player, Ndlr]. Donc c’est dur, mais c’est possible. Dans une autre note de notre fondation, « Réguler le numérique », écrite par une ancienne juriste de l’Arcep, Joëlle Toledano, nous esquissons des pistes. Il faut démonter le moteur de l’économie des plateformes, regarder sous le capot, en analysant leurs chaînes de valeur pour comprendre comment cela fonctionne et pourquoi cela crée des monopoles. Les économistes de la concurrence y travaillent avec des juristes.

Y a-t-il un danger pour la démocratie ? Mark Zuckerberg a été convoqué au Congrès américain pour s’expliquer sur l’affaire Cambridge Analytica…

L’affaire Facebook, c’est une interpellation politique. Il va y avoir une demande de l’opinion pour une vraie régulation. Oui, il y a danger. Ce n’est pas forcément du machiavélisme de leur part, mais cela ressemble davantage à un dégât collatéral de leur stratégie commerciale et de leur puissance et de l’absence de volonté politique de régulation. Facebook est dans une injonction paradoxale. On leur dit : « Il se passe des choses sur votre plateforme que vous ne contrôlez pas. » Eux souhaitent continuer de se développer et essaient de corriger les bugs que l’on découvre. Et ils deviennent les régulateurs de leur propre business parce que, en face, il n’y a personne pour le faire, pas d’interlocuteur.

En Chine, cela se passe différemment parce que, là-bas, il y a un interlocuteur plus puissant que les Gafa : c’est le gouvernement chinois. Et sa façon de régler les problèmes est radicale. La Chine a bloqué la venue des Gafa et a su en profiter pour développer ses propres plateformes, qui d’ailleurs maintenant viennent à leur tour en Europe. En Chine, l’acteur dominant dans le search, ce n’est pas Google mais Baidu ; dans l’e-commerce, c’est Alibaba ; dans les réseaux sociaux, c’est Tencent ; et dans les smartphones, c’est Xiaomi. Les BATX, c’est l’équivalent chinois des Gafa, un écosystème complet du numérique, en affinité avec l’identité culturelle du pays. Le problème européen, c’est que nous sommes une colonie américaine et que les BATX chinois commencent à arriver, sans vraie alternative de cette puissance.

Cela veut dire que vous pensez que l’Europe devrait s’inspirer de ce qu’a fait la Chine, faire du protectionnisme numérique, démanteler Google ?

Si vous voulez remettre de la concurrence, il n’y a qu’une seule façon, c’est de démanteler les monopoles. Depuis la Standard Oil, on le sait. L’ouverture de la concurrence, je l’ai vécu chez Orange : on a eu Free et cela a changé le marché. Aujourd’hui, on pourrait déjà imposer de la concurrence dans les services apportés par Google en dehors du search. C’était la proposition d’Andreas Schwab, député européen allemand, vice-président du PPE [Parti populaire européen], qui a déposé il y a trois ans avec l’Espagnol Ramon Tremosa une résolution au Parlement européen, votée à une écrasante majorité, sur la séparation de Google en deux : d’un côté, le moteur de recherche, de l’autre, les services. Certes, cela est resté symbolique, mais c’était un signal fort sur la méthode et l’approche possible : maintenant, il faut passer à la mise en oeuvre… Le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas d’alternatives à Facebook ou Google car il n’y a pas d’Europe unifiée sur le numérique… Vous avez raison : la régulation, finalement, c’est presque le plus facile. C’est du juridique. Mais il faut aussi être capable de proposer des plateformes alternatives. Et là, c’est certain, on se heurte à la fragmentation du marché européen, avec en clair 28 marchés différents. L’Europe ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Elle a été incapable d’engendrer ne serait-ce qu’un seul géant du numérique. Il faut lancer le débat : pourquoi on a su faire l’Europe dans l’agriculture ou dans l’aéronautique avec Airbus, et pas dans le numérique ?

Il y a une prise de conscience, émergente, dans la classe politique et chez les citoyens. Parler de protectionnisme numérique européen est peut-être un peu fort, mais dans le contexte mondial actuel, on pourrait au minimum commencer à s’organiser en Europe pour défendre nos propres intérêts.

L’intelligence artificielle, la blockchain, la protection des données personnelles, ce sont de nouvelles opportunités à saisir pour l’Europe ?

Malheureusement, sur l’intelligence artificielle, c’est déjà largement perdu, car c’est une affaire de données. Plus vous avez de données, plus vous avez la possibilité de développer des algorithmes intelligents. Qui sont les grands possesseurs de données ? Les Gafa. Donc, à mon sens il faut viser un coup plus loin : l’ordinateur quantique, c’est la révolution de 2030. Autres sujets, les biotechs, la santé, où l’Europe est plutôt bien armée.

Sur l’IA [intelligence artificielle], on va encore ramer derrière les Américains et les Chinois. Si l’Europe veut reprendre la main, ce n’est pas dans la continuité de l’Internet d’aujourd’hui, qui sera dans la prolongement des rapports de force actuels, mais en visant le saut générationnel d’après, les technologies des années 2030. Il y a aussi la question du Web décentralisé qui nous intéresse vivement, c’est d’ailleurs l’objet de notre nouvelle publication, « L’âge du Web décentralisé », signée par Clément Jeanneau. Seul hic, sur la blockchain, je vois bien la technologie, mais, pour l’instant, moins les applicatifs. J’ai l’impression que c’est une solution qui cherche encore un peu son problème. Mais il y a un énorme potentiel.

L'economiste

Croissance : Les prévisions du HCP pour le T2

Les attentes du HCP pour le 2e trimestre restent modérées. La croissance devrait se limiter à 3% contre 4,2% à la même période de 2017. Pour ce trimestre, la valeur ajoutée hors agriculture profiterait d’une amélioration de la conjoncture extérieure, aussi bien dans les économies émergentes qu’avancées. Ainsi, la demande extérieure adressée au Royaume devraient progresser de 5,1%, grâce notamment aux exportations des industries automobile, aéronautique, du textile et du cuir. Les importations énergétiques devraient toutefois augmenter avec une hausse attendue des cours mondiaux du pétrole, ce qui aggraverait le déficit de la balance commerciale.

Croissance : L’année démarre timidement

La croissance a reculé presque d’un point par rapport au 1er trimestre de 2017. Selon les données du Haut commissariat au plan (HCP), le PIB a augmenté de 2,9% sur les trois premiers mois de l’année contre 3,8% à la même période l’année dernière. Cette situation s’explique par le repli de 0,5% de la valeur ajoutée agricole, malgré une production végétale qui serait la troisième plus élevée depuis 2011, « grâce notamment aux perspectives favorables de récolte des céréales, des maraichères de saison et des rosacés ».

Hors agriculture, la valeur ajoutée aurait connu une augmentation de 3,2% (contre 2,4% au T1 2017), tirée par les activités minières et les services marchands, indique le HCP. Pour sa part, la demande intérieure a enregistré une hausse sur la même période, avec une progression des dépenses de consommation de ménages et des importations de biens finis de consommation. Les industries manufacturières (+2,4%) et le secteur du BTP (+1%) ont aussi connu un léger bond de leur activité, mais cette hausse n’a pas été assez importante pour booster la croissance.

Immobilier commercial : Aksal et Holmarcom créent une joint-venture

Le groupe Aksal, leader du retail et de la franchise, et Holmarcom, se lancent ensemble dans l’immobilier commercial. Les deux viennent de conclure un partenariat pour développer des projets d’investissement dans ce domaine. Ainsi, une joint-venture a été créée pour « acquérir du foncier commercial et développer de nouveaux projets répondant aux besoins d’un secteur en forte croissance », indique Holmarcom. « Cette collaboration vise à regrouper les expertises complémentaires des deux groupes et mutualiser leurs moyens financiers », précise le groupe, qui opère dans 4 pôles d’activité (finance, agro-industrie, immobilier, distribution & logistique).

aujourd'hui

Nouvelles négociations pour l’accord de pêche : Les 13 et 16 avril, deux rendez-vous importants à suivre

Deux rendez-vous importants sont à surveiller dans les prochains jours pour l’accord de pêche. Le premier est attendu le vendredi 13 avril, date à laquelle est programmée la réunion du Comité des représentants permanents des gouvernements des Etats membres de l’Union européenne, plus communément appelé Coreper I, et qui devra statuer sur une décision importante. Pour les membres de ce comité, pour le Coreper il s’agira de se prononcer sur le mandat que doit donner le Conseil de l’Europe à la Commission européenne l’autorisant à ouvrir de nouvelles négociations avec le Maroc en vue de la modification de l’accord de pêche. Cette première réunion se tiendra à un niveau diplomatique, les pays membres étant représentés par leurs ambassadeurs permanents auprès de l’UE. Un détail important à signaler : le Coreper ne fait qu’un travail préparatoire pour les décisions du Conseil de l’UE et ne prend pas de décisions.

Le deuxième rendez-vous important à surveiller viendra trois jours plus tard, le lundi 16 avril. Ce jour-là, et à la lumière des résultats et recommandations de la première réunion du 13 avril, une rencontre au sommet du Conseil «Agriculture et pêche» prévue au Luxembourg, à un niveau ministériel, devra statuer pour dire si oui ou non un mandat est donné à la commission.

Si la décision politique au vrai sens du terme revient au Conseil, il n’en demeure pas moins que tout le travail est fait au niveau du Coreper et ce sont les recommandations de ce dernier lors de la rencontre du 13 avril qui indiqueront ce vers quoi on se dirige même si le Coreper I n’est pas un organe décisionnel (voir encadré P5).

Pour l’heure, à Rabat comme à Bruxelles, la diplomatie marocaine s’active et suit le processus avec beaucoup d’attention et une bonne dose de confiance. Ainsi, une source diplomatique explique que lors de la réunion préparatoire du Coreper, prévue vendredi 13 avril, il faudra suivre surtout quelques indices comme par exemple le taux d’abstention et les positions de certains pays que l’on connaît classiques comme la Suède, entre autre. Au moment de donner mandat à la Commission pour le précédent accord, la Suède avait voté contre en Conseil. Mais cela date d’il y a quelques années déjà. Entre-temps, indiquent des sources diplomatiques beaucoup d’événements se sont produits et des canaux de discussions ont été ouverts par les voies diplomatiques. Mais avec tout cela, rien ne permet aujourd’hui de se prononcer sur la position de la Suède lors de la réunion du Conseil «Agriculture et pêche» du 16 avril.

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que des pays comme l’Allemagne et le Danemark, ont déjà exprimé le 9 avril leur soutien total à la reconduction de l’accord avec le Maroc.

Mais si l’on se réfère à une situation similaire, en l’occurrence celle de l’accord agricole, le Conseil devrait en toute logique donner mandat à la commission pour qu’elle négocie avec le Maroc un nouvel accord de pêche. Et comme l’expliquent des sources diplomatiques, «les nouvelles négociations seront bien entendu assujetties à des conditions au vu des arrêts de la Cour de justice mais l’essentiel est que l’on donne au Maroc l’opportunité de défendre ses positions».

Pour rappel, en février dernier, un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), saisie par un tribunal de Londres, avait déclaré l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc valide tout en rappelant vers la fin que les parties devraient négocier de nouveau pour apporter des modifications relatives aux provinces du Sud.

Suite à cette notification, la Commission européenne avait réagi en déclarant explicitement que de nouvelles négociations allaient être ouvertes avec le Maroc sous conditions.
En fait, pour éviter que sa démarche ne soit de nouveau battue en brèche, la Commission européenne et le Maroc, entre autres conditions, devront veiller à ce que les preuves soient apportées pour établir que les revenus générés par les activités de pêche qui se déroulent dans les eaux des provinces du Sud profitent en majeure partie aux populations des provinces du Sud. Mais ce n’est là qu’une simple formalité puisque le Maroc a déjà apporté toutes les preuves, chiffres, études et documents à l’appui, que ceci est déjà le cas.

D’ailleurs dans les jours qui suivirent la publication de l’arrêt de la CJUE, le Conseil des ministres de l’agriculture et de la pêche de l’UE avait rendu publique sa décision en vertu de laquelle il recommandait vivement à la commission de renouveler l’accord avec le Maroc au vu de son efficacité dans l’atteinte des objectifs assignés ainsi que de ses retombées économiques significatives aussi bien pour les professionnels de la pêche en Europe que pour le Maroc et plus particulièrement les régions du Sud.

Recherche et innovation : Le Maroc ratifie l’accord européen Prima

Cette adhésion devient formelle suite à l’accord signé mardi à Bruxelles entre le Royaume et l’Union européenne. Ce partenariat porte sur la coopération scientifique et technologique entre les deux parties. Il fixe par ailleurs les conditions et modalités de la participation du Royaume au partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (Prima). Les chercheurs marocains pourront avec cet accord participer à des appels à projets avec leurs collègues euro-méditerranéens, dans le cadre de partenariats tripartites impliquant au moins un pays de l’UE et un pays méditerranéen partenaire hors Union européenne parmi les 19 membres de Prima.

Intervenant à cette occasion, Saïd Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a fait observer que les systèmes agroalimentaires euro- méditerranéens et les ressources en eau se trouvent aujourd’hui profondément affectés par des facteurs environnementaux et sociaux à la complexité et à la multidimensionnalité accrues. Le ministre a dans ce sens insisté à ce que les universités et les organismes de recherche mettent en commun et en urgence tout leur savoir et toute leur technologie afin de répondre aux défis méditerranéens dont les enjeux impliquent clairement la sécurité et la stabilité de la région.

Amzazi a ainsi estimé que l’initiative Prima est extrêmement prometteuse, appelant à tout mettre en œuvre pour qu’elle soit couronnée de succès. Rappelons que Prima est le premier partenariat public-public dans le cadre du programme-cadre de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE permettant aux pays qui ne sont pas associés aux programmes-cadres de recherche de l’Union de participer au même titre que les États membres et les pays associés. Avec la signature d’aujourd’hui, l’accord devient immédiatement effectif. À l’heure actuelle, Prima dispose d’un budget de 494 millions d’euros, dont 274 millions venant des États participant à l’initiative et 220 millions d’euros de l’Union européenne.

Les ECO

LE CORÉEN HANDS LANCE LA CONSTRUCTION DE SON USINE DE TANGER

C’est un nouveau métier automobile que le coréen Hands s’apprête à installer au Maroc avec son projet d’usine de jantes en aluminium à Tanger. La cérémonie de lancement des travaux de construction a eu lieu en présence du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, accompagné de SeungHyun Chang, président de Hands Corporation et de Fouad Brini, président du Conseil de surveillance de TMSA. Nécessitant un investissement de 4,33 MMDH pour 1.300 nouveaux emplois, la nouvelle unité de production sera implantée à Tanger Automotive City, sur une superficie de 23 Ha. Hands compte y produire des jantes en aluminium avec une capacité de 8 millions d’unités par an destinées principalement à l’export. «Un acteur majeur de la fabrication de jantes en aluminium lance une activité pionnière au Maroc. Hands introduit de nouveaux procédés de production à haute valeur ajoutée et opère ainsi une intégration poussée de la chaîne de valeur de l’automobile», a souligné le ministre Elalamy.

Le Groupe coréen dispose de 6 usines de production dans le monde d’une capacité de 13,5 millions d’unités par an et d’un Centre de R&D établi en Corée et en Chine. Il fournit les principaux constructeurs automobiles dont Hyundai Motors, Renault, Ford et Volkswagen. Son chiffre d’affaires s’élevait à 542 millions d’euros en 2016. Pour rappel, le projet de Hands fait partie des 29 investissements lancés dans le secteur automobile en décembre dernier sous la présidence effective du roi. D’un montant global de 13,78 MMDH, ces investissements devront générer 11.568 nouveaux emplois directs dans le secteur.

Le Matin

Entreprises en difficulté

La réforme du livre V du Code de commerce entérinée

La réforme du livre V du Code de commerce sort du Parlement. Le projet de loi 73-17 modifiant et complétant les dispositions régissant les difficultés de l’entreprise contenues dans la loi n° 15-95 formant Code de commerce a ainsi été voté, lundi, à l’unanimité en 2e lecture à la Chambre des représentants. Le texte n’attend donc plus que sa publication au Bulletin officiel.

Lors de son examen par la Chambre des conseillers et la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants, des amendements ont été apportés à ce projet, relatifs notamment aux articles 545, 600 et 678. La deuxième Chambre avait adopté, le 5 avril dernier, ce projet de loi modifiant le livre V du Code de commerce, tout en lui apportant d’autres amendements. Ces derniers ont ainsi associé les salariés aux procédures relatives aux difficultés de l’entreprise, à travers les articles 547, 548 et 582.
Une fois effective, cette loi «dotera les entreprises en difficultés financières, économiques et sociales d’outil pour y faire face et s’intégrer de nouveau dans leur milieu économique», a rappelé Mohamed Aujjar, ministre de la Justice lors de la présentation de ce projet de loi, lors de la session plénière de lundi.

Parmi les nouveautés apportées par ce projet de loi, la procédure de «sauvetage». Il s’agit d’un dispositif légal pouvant être activé sans que l’entreprise soit en état de cessation de paiement. Seule condition pour déclencher cette mesure : le chef d’entreprise doit prendre lui-même cette initiative, en présentant un plan complet de sauvetage. De plus, une fois cette procédure en route, le chef de l’entreprise est habilité à prendre les décisions adéquates d’une manière volontaire sans avoir recours au syndic.

Autre nouveauté, la mise en place de nouveaux mécanismes pour encourager l’entreprise et les créanciers à s’engager de manière effective dans la procédure de règlement amiable et à faciliter le financement de cette procédure. Pour cela, le projet de loi accorde le droit aux actionnaires, qui financent l’entreprise lors du règlement amiable, de recouvrer leurs créances avant les autres créanciers. Les créanciers non couverts par l’accord eux doivent être informés des nouveaux délais accordés par le président du tribunal conformément à la loi. Par ailleurs, le projet de loi renforce la procédure de redressement à travers le rééquilibrage des pouvoirs entre le gérant de l’entreprise et les créanciers et augmente l’efficacité de la procédure de la liquidation judiciaire via l’amélioration des performances des intervenants de la procédure. Ce projet de loi vise à offrir un environnement juridique sain et propice aux investisseurs et à drainer davantage d’investissements. Il s’inscrit dans la stratégie adoptée par le Royaume pour atteindre son objectif de figurer dans le top 50 du classement Doing Business.

HCP: Les prix à la consommation auraient augmenté de 2% au 1er trimestre 2018

Les prix à la consommation auraient augmenté en variation annuelle de 2% au premier trimestre 2018, après une hausse de 1,2%, un trimestre auparavant, estime le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Cette accélération aurait résulté, à la fois, de la hausse de 2,2% des prix des produits alimentaires et de 1,6% de ceux des produits non-alimentaires, explique le HCP dans sa note de conjoncture du mois d’avril 2018.

En revanche, l’inflation sous-jacente qui exclut les tarifs publics, les produits frais et l’énergie, aurait légèrement décéléré (+0,9% au premier trimestre 2018, après +1,2% au quatrième trimestre 2017), dans le sillage du ralentissement des prix des loyers, tandis que la progression des prix des produits manufacturés et de ceux des produits hors frais serait restée quasiment stable, ajoute le HCP.

Les prix des produits alimentaires se seraient accélérés au premier trimestre 2018, avec la hausse des prix des produits frais et la remontée de ceux des tabacs (+13%), suite au relèvement de leur TVA, relève la même source.

Ainsi, l’augmentation des prix des légumes frais (+0,5 point de contribution) et, dans une moindre mesure, la progression de ceux des agrumes (+0,1 point de contribution) auraient soutenu l’inflation alimentaire, fait savoir le HCP, ajoutant que l’évolution des prix des produits hors frais, serait restée quasiment stable.

La note fait également ressortir que la hausse des prix des huiles et graisses (0,3 point de contribution), en particulier ceux du beurre, aurait été limitée par la baisse des prix des produits à base de céréales.

Pour leur part, les prix des services auraient poursuivi leur hausse, contribuant pour +0,8 point, au lieu de +0,4 point un trimestre auparavant, suite à la nouvelle revalorisation du droit de timbre (22,2% sur un an). Ils auraient été, toutefois, légèrement freinés par le recul des prix des loyers.

Quant à l’inflation énergétique, elle aurait ralenti, selon le HCP, à +1% sur un an, après +3% au trimestre précédent, tandis que les prix des produits manufacturés auraient, en revanche, connu une hausse de 0,4%, en glissement annuel.

Ciment : La consommation en baisse de 6,91% depuis le début d’année

Selon les derniers chiffres arrêtés par le Ministère de l’Habitat, les ventes de ciment se sont élevées à 1,12 millions de tonnes à fin mars 2018, en forte baisse de 15,11% comparé au même mois de l’année précédente.

Par ailleurs, la consommation nationale du ciment depuis le début de l’année 2018 affiche une baisse de 6,91% à 3,30millions de tonnes comparativement à 2017.

La baisse (en cumulé) la plus importante est enregistrée à Fès-Meknes (-24,6%). Et la plus forte progression est enregistrée à Dakhla -Oued Ed-Dahab (+32,7%). Dans la région Casablanca – Settat, la consommation est en baisse de 10,6% sur l’année.

LA VIE ECO

Les délais de paiement sont à l’origine de 40% des défaillances d’entreprise

Très peu d’entreprises respectent scrupuleusement leurs engagements financiers. La banque a signé trois conventions de partenariat pour faciliter l’essor des écosystèmes.

Depuis plusieurs années, beaucoup d’entreprises marocaines fonctionnent avec une trésorerie tendue. Et pour cause, la multiplication des impayés dans tous les secteurs et l’allongement des délais de paiement. Des phénomènes susceptibles d’entraîner des réactions en chaîne sur l’ensemble des parties prenantes. Malgré la prise de conscience généralisée de l’importance de payer leurs fournisseurs à temps, seules 11% des entreprises respectent aujourd’hui les délais de paiement. C’est ce qu’a révélé Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafabank, lors de la rencontre autour du thème: «Ecosystèmes donneurs d’ordre-fournisseurs : des modèles pragmatiques face aux délais de paiement», organisée par le groupe bancaire le 3 avril à Casablanca. Les études d’Inforisk confirment ce constat. Les délais de paiement seraient responsables de 40% des défaillances d’entreprise au Maroc et provoqueraient la faillite de quelque 3 600 sociétés, indique le cabinet.

Selon M. El Kettani, la problématique est ancrée et surtout culturelle. «Les entreprises de la région du Nord sont beaucoup plus assidues en matière de paiement. Malheureusement, plus on descend vers le Sud, plus les délais de paiement sont conséquents», poursuit-il.

Front commun contre les abus des mauvais payeurs

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’industrie, du commerce et de l’économie numérique, a ajouté que «la prise de conscience a été longue, même si des solutions ont été avancées, débattues, acceptées ou refusées». Et le ministre de préciser : «La contribution de tout un chacun est primordiale et qu’un effort important doit être fait dans la lutte contre les abus des mauvais payeurs. Si un combat devait être mené au niveau des mœurs, il faut que l’Etat soit exemplaire en la matière».

Pour sa part, Meriem BensalahChaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), situe le problème au niveau de l’absence de l’applicabilité des textes réglementaires.

L’événement a aussi été marqué par la signature de trois protocoles d’accord. Le premier est un mémorandum d’entente entre Attijariwafabank et le groupe Cosumar pour la mise en œuvre d’une solution de supplychain finance en faveur de son écosystème de fournisseurs. Le deuxième porte sur la labellisation de l’offre supplychain (chaîne d’approvisionnement) d’Attijariwafabank par la Société financière internationale (SFI) – Groupe de la Banque mondiale). La banque a signé une troisième convention avec Maroc PME concernant les mesures d’accompagnement et de formation des TPME opérant dans les écosystèmes.

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Taxes américaines sur l’acier et l’aluminium: la Chine saisit l’OMC

La Chine a porté plainte contre les États-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce, afin de contester la décision de l’administration Trump d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, indique l’OMC ce mardi.

Concrètement, Pékin a demandé « l’ouverture de consultations avec le gouvernement des États-Unis »concernant « certaines mesures visant les produits en acier et aluminium », indique le document, qui spécifie que la plainte a été déposée le 5 avril.

Les consultations constituent la première étape du processus de règlement des conflits commerciaux prévu par l’OMC, une procédure qui peut durer des années. « La Chine attend la réponse des États-Unis à la présente demande et souhaite qu’une date et un lieu mutuellement acceptables soient fixés pour les consultations », indique le texte publié par l’OMC.

Dans ce document, la Chine rappelle que « les États-Unis ont imposé un droit d’importation additionnel de 25% et de 10% respectivement sur certains produits en acier et certains produits en aluminium, en provenance de tous les pays à l’exception du Canada, du Mexique, de l’Australie, de l’Argentine, de la Corée du Sud, du Brésil et de l’Union européenne, qui a pris effet à compter du 23 mars 2018 ».

La Chine souligne qu’en outre « le Président des États-Unis envisagerait de nouveaux ajustements des droits d’importation additionnels, d’autres moyens, ou la mise en oeuvre de contingents ». L’ensemble de ces mesures sont contraires aux règles de l’OMC selon Pékin, qui fait valoir que « les mesures en cause (…) sont incompatibles avec les obligations des États-Unis ».

Le plan d’action de la CGEM pour lutter contre l’informel

Selon l’étude de la CGEM élaborée avec le cabinet Rolland Berger, l’informel représente 20% du PIB et 2,4 millions d’emplois. Simplification de TVA, augmentation des droits de douane, développement d’un cadre réglementaire spécifique…telles sont les préconisations de la confédération patronale pour lutter contre l’informel.

La confédération Générale des entreprises du Maroc a présenté le 5 avril, lors d’une conférence de presse tenue à son siège à Casablanca, les résultats de son étude menée sous le thème « Economie Informelle : impacts sur la compétitivité des entreprises et propositions de mesure d’intégration ».

En réponse aux chiffres inquiétants du poids de l’informel dans l’économie marocaine, la présidente de la CGEM Meryem Bensalah a présenté la stratégie d’intégration du secteur formel élaborée avec le cabinet de conseil Roland Berger.

20% du PIB et 2,4 millions d’emplois

Pesant plus de 20% du PIB non agricole, les différents secteurs de l’économie sont tous impactés par ce phénomène de manière très variable, allant jusqu’à  68% dans le secteur de commerce (cf graphe ci-dessous)

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source : CGEM

L’Etat et les entreprises marocaines restent les principales victimes des conséquences de l’économie informelle, dont le poids est estimé à 40 milliards de Dirhams par l’étude. Mais les employés du secteur informel ainsi que les consommateurs finaux sont également affectés de manière directe. Avec un produit  final dévalorisé ou ne respectant pas les règles d’hygiène, le consommateur se trouve face a un produit qui n’a été approuvé par aucun organisme de sécurité.

La CGEM plaide pour une adaptation de la fiscalité et de la réglementation

Pour faire face à cette activité qui nuit à tous les segments de la société, l’étude menée par le CGEM propose six axes de travail pour intégrer l’informel à l’économie formelle.

Il s’agit tout d’abord du renforcement de l’attractivité du formel via une meilleure compétitivité des entreprises. Pour cela, la CGEM prône de nouvelles mesures fiscales, telles que la simplification de TVA et l’augmentation des droits de douane, en prenant exemple sur le modèle turc qui a réussi a réduire de 20% le poids de l’informel, en ayant recours à des mesures similaires. La confédération patronale préconise aussi de mieux accompagner l’intégration des unités de production informelles à l’économie formelle, en développant un cadre réglementaire spécifique qui leur facilitera l’accès au marché. Une autre mesure consiste à lutter contre les leviers de l’économie souterraine. Pour cela, il serait nécessaire d’inciter les entreprises à intégrer la CGEM et les autres fédérations dans le processus de détection des fraudes.

Comme le commerce est le secteur le plus concerné par l’informel, l’étude a émis l’idée d’assécher le commerce de la contrebande afin d’encourager l’économie formelle. Pour cela, il serait nécessaire de renforcer les contrôles sur tous les fronts de la contrebande, et créer des conditions favorables pour migrer la main d’œuvre de la contrebande, vers l’emploi formel. Cela reste une des mesures qui ont permis au Chili de baisser a 10% son poids du secteur informel

Deux autres leviers transversaux sont invoqués par la CGEM : l’éducation et la formation, afin de sensibiliser les consommateurs et les employés du secteur informel aux conséquences néfastes de ce phénomène. Et pour garantir une bonne exécution des différentes mesures, il est évidemment impératif de lutter contre la corruption, à la fois dans les services public et privé.

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Plus de 4 milliards de dirhams pour une usine de jantes à Tanger

L’écosystème industriel de l’automobile accueille un nouvel acteur au Maroc. Il s’agit du spécialiste coréen des jantes en aluminium, Hands, qui construit à Tanger sa première usine. La nouvelle unité, dont les travaux ont démarré ce mardi 10 avril, s’étend sur 23 hectares et a coûté la modique somme de 4,33 milliards de dirhams.

Un tel investissement devra permettre au Coréen d’embaucher 1.300 personnes pour atteindre une capacité de production de 8 millions de jantes par an, soit plus de la moitié de ce que produisent déjà ses 6 usines en Chine et en Corée du Sud (13,5 millions d’unités par an). Il faut dire que Hands avait fait le pari de la jante en aluminium à une époque où les constructeurs fabriquaient encore cette pièce en acier.

Un choix visionnaire qui a permis à l’équipementier de trôner à la 5e place mondiale avec 7% des parts de marché. Hands fournit ainsi les principaux constructeurs automobiles dont Hyundai Motors, Renault, Ford et Volkswagen et réalise, en 2016, avec ses 2.360 employés, un chiffre d’affaires de 542 millions d’euros.

Lancée en grande pompe dans la zone Tanger Automotive City, la cérémonie de début de la construction s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, du président de Hands Corporation, SeungHyun Chang et du président du Conseil de surveillance de l’Agence spéciale Tanger Med (TMSA), Fouad Brini.

À noter que le Coréen avait déjà évoqué son intention de s’implanter à Tanger et son projet comptait parmi les 29 investissements lancés dans l’automobile, en décembre dernier, devant le roi Mohammed VI.

Rappelons que l’industrie automobile occupe le premier poste d’exportation du Maroc avec 70 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2017 (44,5% des exportations industrielles) et emploie 130.000 personnes.

L'economiste

Financements de la BID : Boussaid fait le point

Depuis 1975, les financements accordés par la Banque islamique de développement (BID) ont atteint 6,8 milliards de dollars à fin 2017, a indiqué Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances. Le Maroc occupe ainsi la 6e position parmi les pays bénéficiaires des financements de la banque, a précisé Boussaid qui participait à Tunis à la 43e édition des réunions annuelles de la BID à Tunis.

Dans le détail, la majorité des financements de la BID ont porté sur les facilités du commerce extérieur en faveur du secteur privé et des entreprises publiques (4 milliards de dollars). 2,8 milliards de dollars ont été aussi accordés pour la réalisation des projets de développement dans les secteurs des énergies (40 %), des transports (27%), de l’eau et de l’assainissement (25 %) et l’agriculture (7 %). À noter que le Royaume organisera en 2019 à Marrakech la 44e édition des réunions annuelles de la BID.

Féministes et ONG s’attaquent à la Moudawana

Une quarantaine d’associations de défense des droits de la femme et des droits humains sonnent la charge pour une révision « globale » et « profonde » du Code de la famille (Moudawana). Elles dénoncent les dispositions discriminatoires contenues dans ses Livres, notamment en matière d’héritage. Si ces ONG saluent la mise en place de ce Code, elles estiment toutefois qu’il « n’a cependant pas été une rupture effective, par l’adoption totale et décisive du principe d’égalité entre les sexes comme principe encadrant son esprit et sa lettre ».

Les associations s’attaquent d’ailleurs aux opposants à toute forme d’évolution en matière de droits de succession. Ainsi, elles condamnent « toute forme de terrorisme intellectuel, les discours ex communicateurs, l’intolérance religieuse et les attaques violentes, visant la pensée rationnelle, l’ijtihad éclairé et tout discours soutenant les valeurs universelles de droits humains […] ».

Formation des enseignants : Amzazi annonce un nouveau dispositif

SaaïdAmzazi, le ministre de l’Éducation nationale, passe à l’action pour améliorer la qualité de formation des enseignants (primaire, collège et lycée) avec un nouveau dispositif dont le lancement est prévu à partir de septembre prochain.

« On est en train de préparer des filières d’excellence de formation d’enseignants qui vont permettre l’obtention d’une licence (Bac+3) », indique le ministre. Elles seront dispensées au niveau des facultés des sciences, des lettres et celle des sciences de l’éducation ainsi que les ENS. Après, les futurs enseignants vont intégrer les centres régionaux aux métiers de l’éducation et de la formation relevant du ministère de l’Éducation nationale pour suivre une formation de deux années. Les lauréats de ce cursus seront donc recrutés par les académies régionales à travers le système de contrat.

Budget: Premier programme triennal

  • Il s’étalera sur la période 2019-2021
  • Les ministres ont jusqu’au 15 avril pour transmettre leurs prévisions
  • La note du chef de gouvernement fixe les orientations

A la veille de la préparation du premier programme budgétaire triennal 2019-2021, le dialogue social et les marchandages qui l’entourent pourraient peser sur les recettes du Trésor. En effet, alors que le chef du gouvernement appelle à un budget frugal, son ministre de l’Emploi voudrait faire un geste aux syndicats qui réclament à cor et à cri une amélioration des revenus des salariés.

Dialogue social oblige, Mohamed Yatim espère bien arracher au chef du gouvernement une largesse à un peu plus de trois semaines du 1er Mai. Une baisse de l’IR impactera à court terme le budget, mais son effet est rattrapable à moyen terme. En revanche, une hausse des salaires crée une dépense récurrente tout au long de la carrière des fonctionnaires. Un réaménagement de l’IR des salariés aurait un gros impact sur les équilibres macroéconomiques d’autant que les retenues sur salaire génèrent plus de 75% des rentrées de l’IR.

Le chef du gouvernement vient de diffuser une circulaire à tous les départements ministériels et institutions dont le budget dépend de l’Etat, leur demandant de lui faire parvenir leurs propositions budgétaires au titre des trois prochains exercices assorties d’objectifs et d’indicateurs de performance. L’un des premiers enseignements que l’on peut tirer, c’est que la réduction du train de vie de l’Etat sera le mot d’ordre au cours des prochains exercices.

L’approche triennale avait toujours été tentée sans succès par le gouvernement Abbas El Fassi (circulaire n°3/2007 du 8 février 2007 sur le cadre de dépense à moyen terme), faute d’une assise législative. L’article 5 de la loi organique des finances 130-13 vient formaliser cette démarche.

Transmise aux ministères, au Parlement, à la Cour des comptes, au CESE, etc., la note du chef de gouvernement est une sorte de lettre de cadrage précisant les conditions d’élaboration du premier programme budgétaire 2019-2021. Ainsi, les départements ministériels et les institutions concernées ont jusqu’au 15 avril pour transmettre leurs propositions via la plateforme électronique e-budget 2, qui reste l’interface incontournable avec le ministère des Finances et la base d’élaboration des documents budgétaires.

Ce premier budget «nouvelle génération» coïncidera avec «la mise en œuvre du programme gouvernemental, notamment en matière de réformes structurelles, de continuité des plans sectoriels… Le gouvernement vise un taux de croissance de 4,5 à 5,5% en 2021, un taux d’inflation dans la limite de 2% et un déficit budgétaire à 3% du PIB.

La programmation devra également tenir compte de l’évolution de la masse salariale des fonctionnaires de l’année précédente, majorée des dépenses relatives à la promotion et donc aux revalorisations réglementaires. Le défi sera maintenant de maîtriser l’envolée des dépenses salariales et de limiter la création des postes budgétaires aux stricts besoins de l’administration tout en activant le redéploiement des ressources humaines.

Le chef du gouvernement demande à l’administration de rationaliser les dépenses de fonctionnement et celles relatives aux achats. Le challenge pour le gouvernement reste la réduction du train de vie de l’Etat, particulièrement en ce qui concerne les dépenses en matière d’eau, d’électricité, de téléphone, de réceptions, d’études…

Saâdeddine El Othmani appelle à donner la priorité à la réalisation des projets d’investissement ayant fait l’objet d’une signature devant le Souverain ou d’un financement international. Les dépenses d’investissement devront être évaluées sur la base du budget alloué aux projets en cours avec les ajustements nécessaires.

Les prévisions 2019-2021

Un taux de croissance de 4,5 à 5,5%

Un taux d’inflation inférieur à 2%

Un déficit budgétaire limité à 3%

Qui est dans le périmètre

La programmation budgétaire triennale concerne les ressources et charges de l’Etat, des Segma (CRI, hôpitaux, TGR, Douane…) et des comptes spéciaux du Trésor (Fonds INDH, Fonds de développement agricole, Fonds pour le développement rural…). Les programmes budgétaires triennaux devront également porter sur les recettes prévisionnelles de chaque département, les dépenses de fonctionnement, les dépenses d’investissement des établissements publics sous tutelle. Le tout doit être intégré dans un projet de performance (Pdp) selon un modèle réglementaire.
Ces propositions seront examinées par les commissions budgétaires, composées des représentants de la Direction du budget et des départements ministériels concernés, à la lumière des orientations gouvernementales et des indicateurs de performance. Les réunions des commissions budgétaires se tiendront du 19 avril au 11 mai.

Les ECO

AFFAIRE CGI : LE PROCÈS COMMENCE…

Lors de la première séance, la défense a essayé de prouver la non-compétence de la Cour d’appel dans cette affaire. Pour les avocats des accusés, c’est le tribunal de Commerce qui doit être saisi. Les détails…

Trois années après l’éclatement de l’affaire MadinatBadis d’Al Hoceïma et après sept reports, les accusés ont finalement comparu devant la Cour d’appel de Fès. Il s’agit l’ex-DG de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Anas Houir Alami, et l’ex-DG de la Compagnie générale immobilière (CGI), Mohamed Ali Ghannam, aux côtés de 26 autres personnes et 14 témoins. Lors de cette première séance,  qui s’est déroulée le 3 avril, la défense a invoqué l’incompétence de la chambre criminelle de la Cour d’appel et le caractère commercial de cette affaire. Ainsi, la majorité des requêtes des avocats ont mis en avant la non-compétence de la chambre criminelle chargée des crimes financiers, arguant que cette dernière est chargée seulement des affaires liées à la dilapidation des deniers publics. «Dans notre cas, il ne s’agit pas d’une affaire de dilapidation de deniers publics, puisque la CDG est une société anonyme de droit privé, financée par des particuliers et toutes les transactions ont été effectuées via des contrats à caractère commercial», explique Abdellatif Ouahbi, avocat de AnassHouir Alami et Ali Ghannam.

Selon la défense, «même le rapport établi par l’IGF dans le cadre de cette affaire n’a pas un caractère légal, puisque cette dernière n’est pas autorisée par la loi à contrôler la CDG et ses filiales, sur la base de la Loi 69-00 relative au contrôle financier de I’Etat sur les entreprises publiques et autres organismes. L’article 23 de cette loi exclut la CDG et Bank Al-Maghrib du contrôle de l’IGF». Se rapportant aux personnes de la CDG/CGI poursuivies dans cette affaire, la défense a précisé qu’il s’agit de salariés et non de fonctionnaires de l’État. «Ce qui montre encore plus qu’il s’agit d’une affaire privée et non d’intérêt public», note- on auprès de la défense.

Partant de ces arguments, les avocats des accusés ont demandé l’annulation des poursuites judiciaires et le transfert de ce dossier au tribunal de Commerce «seul habilité» à trancher dans cette affaire. Après les interventions de la défense, le procureur général a pris la parole pour essayer de convaincre le président de la Cour qu’il ne s’agit pas dans cette affaire de la protection de l’argent public, mais plutôt de la confiance accordée aux responsables. Concernant le statut du personnel, le représentant du parquet a précisé que chaque personne en relation avec une institution publique ou entreprise d’utilité publique dans l’État, détient certains pouvoirs et est considérée comme «fonctionnaire de l’État». La présidence de l’audience, pour sa part, a rejeté le recours de la défense. Après plus de 5 heures d’audience, le président de la Cour a fixé la date dela prochaine séance-au 8 mai prochain.

CROISSANCE DES ARRIVÉES DES TOURISTES EN FÉVRIER 2018

L’activité touristique a maintenu la cadence de croissance soutenue entamée depuis plus d’une année, avec une progression de +12% des arrivées de touristes aux postes frontières durant les deux premiers mois de 2018 après une hausse de +10% enregistrée une année auparavant. 

Le volume des arrivées des Touristes Étrangers de Séjours (TES) aux postes de frontières a affiché une augmentation de +20% (contre +14% en 2017) et +1% pour les MRE (contre +6% en 2017).

Les principaux marchés émetteurs du Royaume continuent d’afficher des progressions importantes, en particulier, l’Allemagne et l’Italie (+18% chacun), suivis de la Hollande, la France et le Royaume-Uni (+12%, +11% et +10% respectivement).

Quant aux nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés, elles ont connu une forte croissance de +13% par rapport à fin février 2017 (+15% pour les touristes non résidents et +8% pour les résidents).

Cette hausse des nuitées a concerné la quasi-majorité des destinations du Royaume. Ainsi, les deux pôles touristiques Marrakech et Agadir ont enregistré une augmentation de +15% et +10% respectivement. Les autres destinations ont également affiché des bonnes performances, en particulier Fès, Tanger, Rabat et Casablanca avec des hausses respectives de +26%, +17%, +15% et +12%.

De même, les recettes (provisoires) touristiques en devises ont atteint 9,8 milliards de dirhams contre 7,5 milliards de dirhams à fin février 2017, soit une hausse de +30%.

LE LABEL RSE OCTROYÉ À 2 ENTREPRISES

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a annoncé, jeudi, avoir octroyé son Label Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à deux nouvelles entités et l’avoir renouvelé pour trois autres.

Le comité d’attribution, réuni la veille, a décidé d’accorder ce label à la banque Crédit du Maroc et au courtier d’assurances ASK Gras Savoye, de même qu’il l’a reconduit pour A3 Communication et Rezo Events, filiales du Groupe A3, et Maghreb Steel, leader national de l’acier.

L’attribution de ce Label RSE à ces entreprises «vient distinguer les efforts et les engagements de celles-ci en matière de développement durable et de responsabilité sociétale prenant en compte leurs intérêts et les attentes de leurs parties prenantes», explique la CGEM dans un communiqué.

Ces entreprises «ont en effet développé et mis en œuvre de bonnes pratiques dans différents domaines d’actions de la RSE», ajoute-t-on dans le texte du communiqué, notant que ces entités «sont mobilisées dans une démarche de progrès continu pour renforcer davantage leur performance globale tout en créant de la valeur ajoutée à leur environnement et en impactant positivement leurs écosystèmes».

Pour rappel, aujourd’hui, ce sont 92 entreprises marocaines de multiples secteurs d’activité et de différentes tailles qui bénéficient de cette distinction RSE, connue et reconnue à l’échelle nationale et internationale par la pertinence et la rigueur de sa méthodologie.

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Le pétrole entre tensions commerciales et chute des stocks américains

New York, 4 avr 2018 (AFP) – Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse mercredi, la chute surprise des stocks de brut aux Etats-Unis effaçant presque toutes les pertes liées à la crainte d’une escalade des tensions commerciales entre les Etats-unis et la Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 68,02 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweetcrude » (WTI) pour le contrat de mai a cédé 14 cents à 63,37 dollars.

Les cours ont fortement baissé en début de journée alors que les marchés craignaient « encore les conséquences d’une guerre commerciale et l’effet qu’elle aurait sur la croissance chinoise », ont résumé les analystes de Trifecta Consultants.

La Chine a en effet annoncé mercredi l’imposition prochaine d’une taxe de 25% sur le soja, les voitures, les petits avions et d’autres produits importés des Etats-Unis, une mesure de rétorsion après l’annonce par Washington de taxes de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium.

Si la croissance chinoise venait à être entamée, cela pourrait affecter la consommation de pétrole du pays, premier importateur mondial.

Les cours du pétrole se sont toutefois soudainement redressés après la parution d’un rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) montrant une baisse des stocks de brut de 4,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 30 mars. Les analystes s’attendaient en moyenne à une hausse de 2 millions.

« A une époque de l’année où on devrait plutôt voir les réserves de produits pétroliers augmenter en anticipation de la saison des grands déplacements en voiture » durant les vacances d’été, « ce recul est surprenant », a souligné Matt Smith de ClipperData.

« La cadence des raffineries, surtout sur la côte du Golfe du Mexique, augmente encore », a-t-il souligné: elles ont fonctionné en moyenne à 93% de leurs capacités.

Dans le même temps, « les importations ont baissé et les exportations ont bondi », a-t-il noté.

Les exportations américaines ont en effet atteint un nouveau pic historique en grimpant à 2,18 millions de barils par jour, un nouveau plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées par l’EIA en 1991.

« Tous ces éléments ont permis aux cours de rattraper leurs pertes et de finir presque à l’équilibre », a relevé M. Smith.

Chèques irréguliers : BAM renforce son dispositif de prévention avec CreditInfo

En vue de contribuer au renforcement de la crédibilité du chèque et à la diminution du risque d’impayés sur chèques, Bank Al-Maghrib a signé une convention de gestion déléguée, avec CreditInfoChecks, pour la gestion du Service de Centralisation des Chèques Irréguliers (SCCI), à l’issue d’un appel à manifestation d’intérêt, indique la Banque centrale dans un communiqué.

Le SCCI a pour vocation de permettre aux entreprises, abonnées au service, de s’assurer directement de la régularité des chèques qui leur sont remis avant leur acceptation. Ce nouveau service vient renforcer le dispositif actuel de prévention et de lutte contre l’émission de chèques impayés, en l’occurrence la centrale des incidents de paiement sur chèques, gérée par Bank Al-Maghrib et dédiée exclusivement aux établissements bancaires qui la consultent avant toute délivrance de chéquier, détaille BAM.

Les principales informations centralisées par le SCCI sont les comptes clôturés, les coordonnées bancaires des interdits bancaires et judiciaires, les oppositions sur chèques ainsi que les faux chèques. Ces informations seront accessibles au moyen du service de consultation géré par le délégataire précité sur simple lecture de la ligne codée en bas du chèque ou saisie des données des coordonnées bancaires y afférentes.

L’ouverture aux entreprises du service de consultation de base est prévue avant fin 2018, en attendant la finalisation des prérequis techniques et organisationnels par le délégataire. Ce dernier aura à sa charge la promotion des services auprès des entreprises à l’échelle nationale et développera des prestations additionnelles telles que le blocage de provision en ligne et le scoring, fait savoir la Banque centrale.

LA VIE ECO

Les OPCI ne vont pas déstabiliser la configuration du marché financier

Ces instruments de placement auront l’obligation de distribuer au moins 85 % de leurs résultats. Ce sont des outils de transparence pour le marché immobilier. Ils constituent un moyen pour amortir les fluctuations d’un portefeuille constitué d’actions cotées ou de parts d’OPCVM.

Le démarrage effectif des Organismes de Placement Collectif Immobilier (OPCI) se fait toujours attendre, mais plus pour longtemps, à en croire les dernières déclarations du ministère des finances. Si les opérateurs tiennent à ne dévoiler aucune carte de leurs business model, il est grand temps pour eux de vulgariser ce nouvel instrument de placement auprès du grand public.

Dans cet entretien, NoreddineTahiri, directeur général d’AjarInvest nous en dit davantage sur cet outil. Rappelons qu’AjarInvest a été créée en 2016 dans la perspective de devenir une société de gestion des OPCI, spécialisée dans la structuration et la gestion de fonds investissant directement ou indirectement dans des actifs immobiliers locatifs tertiaires. Son capital est détenu conjointement par le groupe CDG et CIH Bank respectivement à concurrence de 60 et 40%.

Comment investir dans un OPCI ?

Les OPCI sont dans leur fonctionnement très similaires aux OPCVM. Pour s’y placer, l’investisseur, personne physique ou morale, peut souscrire auprès d’une société de gestion d’OPCI ou de son réseau de distribution à des parts d’OPCI. Celles-ci lui permettent de détenir, de façon indirecte, une partie des actifs immobiliers détenus par ledit OPCI.

Quelles sont les étapes franchies dans le processus de démarrage des OPCI ?

Pour rappel, la loi sur les OPCI a été votée à fin  2016, les dispositions fiscales ont été mises en place en 2017 et confirmées en grande partie en 2018.

Pour ce qui est des textes réglementaires, l’AMMC a soumis aux entités concernées les projets des circulaires relatives à l’agrément des sociétés de gestion et aux OPCI. Plusieurs réunions ont été tenues avec les professionnels pour finaliser lesdites circulaires.

Le résultat de cette démarche est la production de textes équilibrés s’inspirant des meilleures pratiques internationales et une fiscalité attrayante.

Le coup d’envoi sera-t-il donné d’ici la fin de l’année, comme l’a affirmé le ministre des finances ?

Grâce à cette approche constructive, nous restons confiants quant à la finalisation de tout le dispositif réglementaire avant la fin de cette année.

 Le cadre fiscal actuel est-il propice ?

Certes, comme tout nouveau dispositif fiscal, celui relatif aux OPCI reste perfectible, mais dans l’état actuel, sa fiscalité présente plusieurs avantages, que je résumerai en trois points : l’outil est exonéré du paiement de l’IS sur son résultat ; la cession et l’achat de parts d’OPCI n’est pas soumise aux droits d’enregistrement ; les plus-values réalisées par un investisseur, suite à l’apport en nature d’actif immobilier locatif à un OPCI, ne sont pas imposables au moment de l’apport.

Ces dispositions fiscales couplées aux considérations comptables et à l’obligation de distribuer au moins 85% de leurs résultats leur confèrent un intérêt certain.

 Le marché de la location au Maroc, précisément dans les grandes villes, est le seul à tirer son épingle du jeu dans un secteur immobilier en manque de dynamisme depuis quelques années. Quel sera l’impact de ce nouvel instrument de l’investissement locatif sur le secteur en général ?

Les OPCI sont des véhicules destinés à investir dans des actifs immobiliers locatifs. Pour ce faire, ils doivent collecter des ressources financières, notamment auprès des investisseurs institutionnels et d’épargnants personnes physiques. Les OPCI vont donc lever de nouvelles ressources pour les orienter vers l’immobilier et ainsi contribuer à sa dynamisation.

Par ailleurs, la mise en place de l’industrie des OPCI va faire émerger, à côté des investisseurs institutionnels, de nouveaux acteurs que sont les OPCI, qui auront la taille suffisante pour l’acquisition de la production des promoteurs immobiliers, ce qui devrait dynamiser ce secteur.

En outre, d’autres effets induits à même de stimuler le secteur de l’immobilier verront le jour, je peux en citer au moins deux. Le premier est la contribution à rendre davantage transparent ce secteur, puisque ce sont des véhicules réglementés et contrôlés. Le deuxième est la contribution à l’efficience du marché de l’immobilier puisque les actifs immobiliers détenus par les OPCI feront l’objet d’une évaluation régulière et qu’ils seront tenus de publier des rapports semestriels. Ainsi, les transactions immobilières réalisées même par d’autres investisseurs, autres que les OPCI, seront faites en toute connaissance des prix pratiqués sur le marché.

Quels sont les avantages comparatifs d’un OPCI ?

L’investissement dans les OPCI présente des avantages différents de ceux d’un investissement en bourse ou en OPCVM.

L’actif d’un OPCI est essentiellement adossé à des contrats de location qui génèrent des loyers s’inscrivant sur le moyen et long termes. Les revenus générés sont donc moins soumis à des fluctuations sur le court terme. Par ailleurs, la valeur des parts est indirectement liée à la valorisation des actifs immobiliers détenus par ledit OPCI. Comme l’immobilier est généralement décorrélé, voire inversement corrélé au marché financier, l’investissement dans des OPCI peut être un excellent moyen pour «amortir» les fluctuations d’un portefeuille constitué d’actions cotées ou de parts d’OPCVM.

Les OPCI, d’une part, et les actions cotées et les OPCVM, d’autre part, sont donc complémentaires.

Les valeurs liquidatives seront calculées au maximum tous les six mois, nous apprend un professionnel de ce marché. Concrètement, un investisseur qui décide de vendre ses parts dans un OPCI aura, en principe, la possibilité de le faire rapidement. «Les OPCI rendent plus liquides des actifs immobiliers intrinsèquement illiquides. Pour ce faire, l’Organisme de placement prévoit dans chaque fonds une poche de liquidités équivalente à 10% du total de l’actif», explique-t-il. Un aménagement supposé offrir une meilleure liquidité aux porteurs.

Ayant l’avantage de s’exposer à l’immobilier physique tout en étant liquide, en plus de présenter un profil de risque et une volatilité faible, ce nouvel instrument promet des niveaux de rendement intéressants de 6 à 7%. La rentabilité variera bien évidemment d’un OPCI à l’autre. Par ailleurs, «malgré une liquidité renforcée, les OPCI demeurent des placements de long terme, avec une durée de placement recommandée de 8 à 10 ans», affirme notre professionnel.

Selon les opérateurs des marchés financiers, les OPCI devront créer de la diversité dans le sens où ils offriront aux investisseurs plus de possibilités d’arbitrage entre les différents marchés. L’autre interrogation est de savoir si l’on devrait assister à des mouvements de réallocation des ressources vers ce nouveau marché. «C’est un jeu à somme nulle», résume un analyste financier. «Le marché pourrait créer ponctuellement un léger effet d’éviction pour l’action ou pour l’obligataire, en fonction des cycles, mais cela ne peut pas durer dans le temps», enchaîne-t-il. La règle d’or dans une stratégie de placement est de diversifier le risque. «L’investisseur a plutôt intérêt à profiter du potentiel de croissance d’un marché sans pour autant délaisser celui dans lequel il est positionné», explique un autre analyste. Par ailleurs, les premiers véhicules qui devraient voir le jour sur ce marché seront des fonds institutionnels. «Dans un premier temps, nous assisterons surtout à l’intervention d’opérateurs qui ont intérêt à créer des OPCI ; ceux qui souhaitent se désengager des actifs immobiliers qui génèrent des dettes, afin de se recentrer sur leur cœur de métier», explique un professionnel. En clair, détenir un patrimoine important en foncier génère certes une plus-value à long terme, mais peut ralentir une société dans sa phase de croissance à court et à moyen terme. Dans une moindre mesure, les particuliers seraient également concernés par cet outil de placement. «Notamment les personnes en possession de grosses fortunes et qui souhaiteraient diversifier leurs placements», confie un analyste.

LE PROJET DE LOI SUR LES SÛRETÉS MOBILIÈRES BIENTÔT INTRODUIT DANS LE CIRCUIT LÉGISLATIF

Les entreprises pourront donner en garantie tout élément de leurs biens, y compris ceux qui sont utiles à leur activité, ainsi que les biens incorporels faisant partie du fonds de commerce. Les créanciers seront mieux informés sur l’endettement réel des entreprises et le rang des privilèges. Les titulaires de sûretés disposeront d’un délai de 12 mois pour se mettre en conformité avec le nouveau cadre légal.

Le ministère de l’économie et des finances a arrêté la mouture finale du projet de réforme du droit des sûretés mobilières. «Après diffusion aux différentes parties concernées, le texte de loi 18-15 sera incessamment soumis au conseil du gouvernement», apprend-on à la Direction du trésor et des finances extérieures, initiatrice de la réforme. Depuis mars 2015, ce texte a été à plusieurs reprises introduit puis retiré du circuit, étant donné la multiplicité des intervenants, l’ampleur de la réforme qu’il vise et les remarques de fond  exprimées à chacune de ses lectures. «Il est vrai que la phase de concertation a été longue, vu qu’il s’agit d’une refonte majeure qui touche plusieurs textes», confirme un responsable.

La réforme du droit des sûretés mobilières, qui figure parmi les priorités du Comité national de l’environnement des affaires à côté de celle portant sur les difficultés de l’entreprise (Livre V code du commerce), vise principalement la modernisation des procédures lourdes et imprécises qui sont aujourd’hui éparpillées dans plusieurs textes, en l’occurrence le DOC, la loi 15-95 formant Code de commerce, la loi 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques, la loi 1-72-184 relative au régime de sécurité sociale et la loi 17-99 portant code des assurances. La Direction du trésor dit avoir fait appel à trois institutions financières internationales de renom (BERD, SFI, et Fonds monétaire arabe) pour confectionner ce projet de loi. L’objectif recherché étant de faciliter de façon concrète l’accès des entreprises au financement bancaire. En effet, la situation financière de certaines catégories d’entreprises, notamment les TPME, n’est pas un gage de sécurité pour les créanciers. La loi 18-15 vise donc à renforcer les possibilités pour ces entreprises de donner en gage de nouvelles garanties, et à élargir l’assiette des collatéraux à proposer aux banques (www.lavieeco.com).

Extension de la liste des garanties à donner aux banques pour accéder au financement

Pourront être donnés en garantie tout élément de leurs biens, y compris ceux qui sont utiles à leur activité, ainsi que les biens incorporels qui font partie du fonds de commerce. De plus, les opérateurs auront même la possibilité de nantir des actifs futurs (éléments qui viennent s’ajouter au fonds de commerce au cours de la vie de l’entreprise, revenus à venir…). De même qu’ils pourront donner en garantie des créances dont le montant n’est pas encore déterminé ou est susceptible d’évoluer dans le temps, sous réserve, toutefois, que le montant maximum, en principal, de cette créance soit déterminable. Autre nouveauté : les emprunteurs auront le droit de demander une mainlevée sur une partie seulement des actifs nantis à hauteur des remboursements effectués à la banque. Sur le plan administratif, le projet de loi 18-15 va simplifier l’acte constitutif des garanties à travers la limitation du nombre des mentions obligatoires et l’abandon de l’obligation de procéder à sa légalisation auprès des autorités compétentes, du moment que la garantie sera inscrite au Registre national des sûretés mobilières (en cours d’implémentation par la Société financière internationale). Ce dernier va informer en temps réel les autres créanciers sur les inscriptions du bien mobilier donné en garantie et fixer le rang des bénéficiaires sur ledit bien. Actuellement, les banques et autres créanciers ont des difficultés majeures pour s’informer sur l’endettement réel des entreprises et le rang des privilèges.

Par ailleurs, le projet de loi institue de nouvelles règles de classement des créanciers. Ainsi, il regroupe dans deux articles les privilèges généraux et les privilèges spéciaux en y intégrant également les privilèges des salariés, du Trésor et des collectivités territoriales qui étaient jusque-là définis dans un autre texte. Le dispositif émet également un classement des bénéficiaires de sûretés mobilières par rapport aux créanciers titulaires d’un privilège en distinguant le cas où le débiteur serait en mesure de faire face à ses dettes de celui où il serait engagé dans une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Après la publication de la loi au Bulletin officiel, les titulaires de sûretés disposeront d’un délai de 12 mois pour se mettre en conformité.

L'economiste

Loi organique des finances: Le gouvernement gagne neuf mois sur les délais

  • Pour le budget 2016, l’échéance ramenée de 24 à 15 mois
  • Taux de croissance et déficit budgétaire en dessous des prévisions
  • La masse salariale accapare plus de la moitié des dépenses de fonctionnement

Le gouvernement s’est penché sur le projet de loi de règlement de la loi de Finances 2016. Ce texte a été adopté au Conseil de gouvernement, tenu hier à Rabat. Contrairement aux années précédentes, marquées par la présentation tardive de la loi de règlement, le gouvernement est désormais tenu de respecter les délais de la loi organique des finances. L’échéance a été ramenée de 24 à 15 mois. Son article 65 précise que l’examen de ce texte doit avoir lieu au plus tard à la fin du premier trimestre de la 2e année suivant l’exécution de la loi concernée.

Les détails du projet de règlement montrent que les prévisions du Budget 2016 n’ont pas été atteintes. Au niveau de la croissance, les prévisions tablaient sur 3%. Ce taux n’a pas dépassé 1,2%. Idem pour le déficit. Le gouvernement avait promis de le contenir à 3,5%. A la fin de l’exercice, le taux affiché est de 4,1%. Le projet examiné, hier en Conseil de gouvernement, souligne que «l’exécution de la loi de Finances 2016 s’est soldée par une hausse des recettes par rapport aux dépenses d’un montant de plus de 1,47 milliard de DH».

Ce chiffre est à prendre avec précaution. L’excédent est surtout lié à l’augmentation des recettes par rapport aux dépenses des Segma et surtout des comptes spéciaux du Trésor. Pour ces derniers, l’excédent a atteint plus de 13,87 milliards de DH. Il s’agit en fait de transferts effectués, sans qu’ils soient utilisés, comme cela a été pointé par plusieurs rapports de la Cour des comptes. L’instance présidée par Driss Jettou avait attiré l’attention sur la multiplication de ces comptes, qui totalisent des fonds importants inexploités qui s’élèvent à 122,7 milliards de DH (voir note édition du 4 juillet 2017).

Au niveau des dépenses de fonctionnement, les accréditations affectées se sont élevées à plus de 190,31 milliards de DH, au moment où celles réellement exécutées se sont situées à 189,16 milliards, soit un taux de 99,40%. C’est la masse salariale qui a accaparé plus de la moitié des dépenses de fonctionnement avec 55,42%. Ce taux est en baisse par rapport à 2015 où elles représentaient 56,81%.

Les dépenses réellement exécutées se sont élevées à 104,83 milliards de DH contre plus de 106,81 milliards d’accréditations affectées. Les dépenses d’équipement réellement exécutées se sont situées à 37,16 milliards de DH contre 39,04 milliards d’accréditations affectées. Elles ont représenté 19,65% de l’ensemble des dépenses de fonctionnement contre 19% en 2015. Au niveau des charges communes, le montant affecté a été de 38,62 milliards dont 34,33 milliards ont été effectivement dépensés.

Les dépenses d’investissement, elles, sont en hausse par rapport à l’année précédente, soit 61,39 milliards DH contre 52,3 milliards. Néanmoins, au-delà du montant annoncé, le niveau d’exécution reste encore insuffisant. En 2015, 16,3 milliards de DH de crédits ont été reportés au Budget de l’année suivante.

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Les recettes ordinaires se sont améliorées de près de 20 milliards de DH, au moment où celles liées à l’endettement ont connu une légère baisse

Le taux d’exécution des dépenses d’investissement prévues par la loi de Finances 2016 a été de 74,96%, soit 61,72 milliards de DH contre plus de 82,33 de crédits affectés. C’est pratiquement le même niveau d’exécution de la loi de Finances précédente (74%). Il faut préciser qu’en plus des 61,39 milliards prévus initialement, et des 16,3 milliards de crédits reportés, le budget d’investissement a aussi bénéficié d’autres montants, notamment des fonds de soutien de 1,25 milliard de DH et un crédit ouvert par décision du ministre des Finances de 3,38 milliards. L’essentiel de ces dépenses, soit 89%, a été réalisé par 10 ministères, dont les Finances (32,96%), l’Equipement (12,84%) et l’Agriculture (12,76).

De leur côté, les dépenses liées au service de la dette ont connu une baisse par rapport à 2015. Les crédits affectés à ce chapitre du Budget se sont élevés à 69,19 milliards de DH, dont 61,04 milliards ont été réellement exécutés. En 2015, le montant réellement dépensé était de 69,7 milliards. La part du service de la dette dans les dépenses globales est aussi en baisse avec 19,57% contre 23% en 2015.

Au niveau des recettes, les réalisations ont dépassé les prévisions de la loi de Finances. Le montant collecté s’est élevé à 294,89 milliards de DH contre 282,91 milliards prévus par le Budget 2016. Cette hausse a concerné notamment les recettes ordinaires. Elles ont atteint 225,18 milliards de DH contre 204,08 milliards en 2015. Les recettes liées à l’endettement ont connu, quant à elles, une baisse de près de 21% par rapport à l’année précédente. Elles sont passées de 88,01 milliards de DH à 69,7 milliards entre 2015 et 2016.

Les ECO

LES DOMMAGES COLLATÉRAUX

La «pénalisation» de la profession notariale, voulue comme un garde-fou contre les exactions financières, est aujourd’hui à l’origine d’une centaine de cas où les transactions immobilières sont bloquées, ce qui débouche sur des drames personnels. De son côté, le fonds d’indemnisation, opérationnel depuis fin 2017, est difficilement accessible…

«J’ai lu la nouvelle comme tout le monde, sur les médias. Un clic plus tard, je lisais le nom de mon notaire, condamné pour 5 ans de prison pour détournement de fonds». Mohamed B., commerçant casablancais, n’en revient toujours pas. L’achat de son appartement dans un quartier d’AïnSebaâ pour la somme de 850.000 DH, dont près de la moitié est financée à crédit, a tourné au cauchemar depuis l’incarcération de son notaire. Après avoir obtenu difficilement, du fait de son statut d’indépendant, un prêt de sa banque pour la somme de 400.000 DH, il a toute de suite injecté la somme par-devant notaire pour son acquisition immobilière. Seulement, en décembre 2016, celui-ci a vu sa responsabilité pénale engagée pour escroquerie. Au moment même où seules les formalités d’enregistrement et d’inscription étaient nécessaires pour finaliser le transfert de propriété. Après avoir refusé de payer sa traite à la banque pendant une durée de 6 mois, il a été finalement condamné en première instance par la banque à payer la somme due. Résultat : il paie une traite pour un appartement dont il n’a pas la propriété. Le cas de Mohamed B. est loin d’être isolé, ils sont aujourd’hui une centaine à souffrir de cette énième source d’insécurité juridique foncière. À Marrakech, Salma B. est également au cœur d’un imbroglio. Ayant effectué de son côté une double opération, vente puis achat, chez une même praticienne aujourd’hui incarcérée. Les deux transactions sont bloquées et les conséquences juridiques sont encore plus graves : son vendeur dans la première l’attaque pour parfaire la promesse de vente et l’acquéreur dans le seconde l’astreint judiciairement à accomplir les procédures. N’ayant pas reçu le reliquat du prix de vente, cela s’avère donc quasi-impossible.

Lenteur de la justice

Une somme d’argent s’ajoute donc à sa dette pour chaque jour de retard dans l’exécution du jugement concernant la poursuite des formalités de la vente. Une fois que son adversaire aura accumulé une somme importante au titre de l’astreinte, il demandera au juge de la réaliser, c’est-à-dire de l’encaisser puisqu’elle sera considérée comme une créance. Et partant l’acheteur aura le droit de saisir ses biens, immeubles ou meubles en garantie de sa créance. Pourtant, la loi relative à la profession de notaire prévoit un dispositif pour réparer les conséquences des erreurs commises par les notaires dans l’exercice de leur activité. Avec deux mécanismes complémentaires : l’assurance et un fonds collectif de garantie. Le premier est même une obligation préalable à l’exercice de la profession, notamment la couverture de la responsabilité au titre des préjudices occasionnés par ses fautes professionnelles, celles de ses stagiaires ou de ses salariés. Parallèlement à l’assurance, la loi institue le «Fonds d’assurances des notaires» qui intervient en dernier lieu pour dédommager les victimes des fautes commises par les notaires. Un mécanisme opérationnel depuis fin 2017. Seulement, la personne dont les intérêts sont lésés doit être en possession d’une décision de justice reconnaissant la responsabilité du notaire. Vu la lenteur de la justice, on comprend bien que l’indemnisation par le fonds est un parcours du combattant. Une autre condition et pas des moindres, il faut que l’insolvabilité du notaire soit établie et que les sommes versées par la compagnie d’assurances soient insuffisantes. C’est ce qui explique que le Conseil d’administration du fonds n’a réservé de suite favorable lors de sa première réunion tenue le 28 novembre 2017 qu’à deux demandes d’indemnisation pour un montant total de 7 MDH. Et dans tous les cas, le fonds n’intervient que dans la limite de ses ressources qui proviennent uniquement des intérêts produits par les comptes particuliers des notaires ouverts auprès de la CDG et d’une cotisation forfaitaire prélevée sur chaque acte reçu par les notaires. Il est à noter que la saisine du fonds pour indemnisation doit intervenir, sous peine de prescription, avant l’expiration d’une durée de cinq ans suivant le jour où la responsabilité du notaire a été reconnue par un jugement définitif. Selon les instances professionnelles des notaires, il s’agit avant tout d’une «conséquence de la pénalisation de la profession avec la loi 32.09. Le texte, qui a remplacé la loi de 1925, est considéré comme «répressif». De même pour la lecture qui est faite par les juges. La distinction entre faute professionnelle intentionnelle et non-intentionnelle n’est pas souvent retenue. «Le notaire auteur d’un détournement ou d’abus de confiance doit aller en prison. Celui qui méconnaît une disposition administrative par exemple a commis une faute professionnelle. El là, c’est la responsabilité civile qui entre en jeu et non pas pénale», explique ce praticien casablancais.

Régime de garantie collective

Mais là encore la problématique demeure puisque pour que la responsabilité civile d’un notaire soit engagée, il faut prouver l’existence d’une faute du notaire, c’est-à-dire d’un manquement à ses devoirs, une négligence ou une omission, que le préjudice soit réel, qu’il y ait un dommage. Et, surtout, il faut qu’il y ait un lien de causalité entre la faute du notaire et le dommage subi. Si ces 3 éléments sont réunis, le notaire peut être obligé par un juge à verser des dommages et intérêts à la victime. Cependant il existe des cas d’exonération. En effet, un notaire peut se soustraire à sa responsabilité civile s’il réussit à prouver que le dommage subi est lié soit au fait de la victime, c’est-à-dire que c’est une action volontaire de la victime qui a engendré le dommage, soit au fait d’une tierce personne, c’est-à-dire qu’une autre personne est à l’origine du dommage, soit lié à un cas de force majeure (exemples : attentats, catastrophe naturelle, etc.). Ainsi donc, pour les victimes dites «indirectes» des notaires véreux, la garantie collective demeure la seule issue à faire jouer. Seulement, les débats au sein de la profession ne sont pas encore terminés quant aux modalités de fonctionnement de cette garantie. Les propositions récurrentes des professionnels portent sur la création d’une caisse au niveau régional et d’une caisse centrale. Toutes les deux abondées par les cotisations professionnelles. Mais l’Ordre tient à ce que les caisses souscrivent à des assurances et ne reposent donc pas uniquement sur leurs fonds propres. Dans ce régime, qui sera très probablement adopté, on fera appel à la caisse régionale avant de passer si besoin est à la caisse centrale. Pour faire jouer le mécanisme, il faudra seulement montrer la défaillance du notaire et avoir une créance exigible. Les tenants, majoritaires, de cette option proposent qu’en cas de défaillance de la caisse centrale, il faudra faire des appels de fonds auprès des différents notaires. Les débats autour du fonds de garantie démontrent une adhésion majoritaire des professionnels au régime de garantie collective. Néanmoins, certains sont relativement sceptiques. Ce notaire à Rabat, qui a souhaité garder l’anonymat, s’explique : «Imposer à chaque notaire les sacrifices financiers individuels que nécessiteront la création et le fonctionnement des caisses régionales de garantie et de la caisse centrale ne paraît possible que si la valeur de l’Office notarial présente un élément appréciable dans l’actif du notaire défaillant».

Une contrainte inutile ?

La dernière version de la réglementation professionnelle des notaires interdit aux professionnels de conserver les sommes qu’ils détiennent pour le compte d’autrui ; ils sont tenus de les déposer à la CDG dès leur réception. Ainsi, un mécanisme opérationnel a été mis au point pour organiser les flux financiers entre les notaires, la CDG et les autres parties concernées. La conservation des fonds par les notaires étant la source majeure des incidents qui ont entaché la profession durant ces dernières années. Mais il reste que dans la pratique une demande de règlement est exécutée même si elle fait tomber le sous-compte en position débitrice pour la simple raison que l’individualisation des fonds est effectuée dans le compte principal du notaire et non sur les sous-comptes. En d’autres termes, seul le premier est considéré comme un compte bancaire au sens de la loi. Par conséquent, les motifs de rejet de règlements tels que prévus par le Code de commerce n’est pas applicable pour les sous-comptes. Certes, une fois qu’un sous-compte se trouve en position débitrice, une anomalie est signalée, donnant lieu à des vérifications de la part du procureur et des conseils régionaux des notaires. Mais lorsque ces vérifications interviennent, le mal est souvent déjà fait.

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Zone de Libre échange africaine : quelles perspectives ?

Lors du Sommet extraordinaire de l’Union africaine qui s’est tenu à Kigali (Rwanda), a été signé le 21 mars 2018 la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine). Les négociations de cette zone de libre-échange ont duré deux années sous la direction du président du Niger Mahamadou Issoufou. La ZLECA répond aux aspirations de l’Agenda 2063 pour l’Afrique, qui prévoit un continent intégré et prospère, fondé sur la croissance inclusive et le développement durable.

Cette zone de libre-échange va concerner une population de 1,2 milliard de personnes avec un PIB cumulé de 2.500 milliards de $. Il est prévu que la population de l’Afrique atteindra 2,5 milliards en 2050, et représentera 26% de la population mondiale en âge de travailler. Cependant, il faut d’ores et déjà noter que seuls 44 pays ont signé la ZLECA le 21 mars 2018, et qu’il faudra la ratification de 22 pays pour que l’Accord entre en vigueur.

Parmi les non- signataires, deux poids lourds de l’Afrique : l’Afrique du Sud et le Nigeria dont le président était absent à Kigali. Une autre décision n’a pas été prise à Kigali : le siège du Secrétariat de la ZLECA. Alors que certains pays ont proposé AddisAbeba, d’autres ont préféré un autre lieu pour l’éloigner des lourdeurs administratives des institutions de l’Union africaine.

L’objectif de la ZLECA est de créer une zone de libre-échange commerciale africaine, où 90% des échanges de biens seraient exonérés des droits de douane. L’objectif final serait de regrouper les zones de libre-échange régionales actuelles en un vaste ensemble intégré.

Le but est de supprimer les 84.000 kilomètres de frontières qui existent actuellement en Afrique, et d’élargir le commerce inter-africain qui n’est que de 16%, contre 50% en Asie et 70% en Europe.

Il s’agit également à moyen et long terme non seulement de supprimer les obstacles tarifaires, mais également les obstacles non- tarifaires par l’établissement de normes communes.

Une étude a montré que les échanges commerciaux intra-africains augmenteraient de 52% d’ici 2021, et qu’ils doubleraient si les obstacles non-tarifaires sont également supprimés. En effet, les entreprises africaines sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique qu’en dehors du continent.

Le but recherché par la ZLECA est de promouvoir l’industrialisation de l’Afrique pour réduire la place des matières premières qui représente la majeure partie des exportations africaines. En effet, actuellement 76% des exportations africaines proviennent des ressources extractives. Au niveau du commerce intra-africain, seulement 39% des exportations sont issus des ressources extractives.

Le grand risque associé au commerce des matières premières est la grande volatilité des prix, qui lorsqu’ils baissent, pèsent sur les budgets des pays africains.

Un autre avantage des produits industriels est qu’ils créent plus d’emplois et de valeur ajoutée que l’exportation de matières premières. Les PME, qui constituent 80% des entreprises africaines, seront encouragées par la ZLECA dans la mesure où elles pourraient fournir des intrants pour les grandes entreprises industrielles. La zone de libre-échange africaine favorisera le travail des femmes, qui travaillent dans le commerce informel transfrontalier du fait de la suppression des droits de douane.

L’Afrique est constitué d’un éventail de pays allant des grands pays développés aux petits pays moins développés. Pour que la ZLECA ne profite pas seulement aux grands pays, il faudra mettre en œuvre des programmes de développement industriel accéléré pour les petits pays, et leur accorder des délais supplémentaires pour se mettre en conformité avec les règles de la zone de libre-échange. Une condition essentielle pour la réussite de la ZLECA est la mobilisation du secteur privé, qui est l’instrument principal du développement économique et de la création d’emplois. Il faudra aussi sensibiliser les citoyens des différents pays africains pour qu’ils soient informés, et qu’ils s’approprient ce grand projet historique.

La ZLECA n’est pas une panacée

En conclusion, on ne peut que se féliciter de la création de cette zone de libre-échange africaine qui va rendre les entreprises africaines plus compétitives, satisfaire la consommation interne, promouvoir la classe moyenne, rendre le continent plus attrayant, et lui permettre de négocier en force les accords internationaux.

Cependant, il ne faut pas mésestimer les obstacles à la réussite de ce projet. Deux grands pays : l’Afrique du Sud et le Nigeria n’ont pas accord signé l’accord, et il semble difficile qu’il soit mis en œuvre comme le souhaiteraient certains chefs d’Etat en janvier 2019. Il reste de grands chapitres qui n’ont pas encore été fixés : la liste des produits par pays pour l’exonération des droits de douane, l’Organe de règlement des différends, la fixation des critères du certificat d’origine. Notre pays, le Maroc, a signé l’Accord et doit se préparer pour le mettre en œuvre.

Dans le cadre de la ZLECA et du fait d’une économie diversifiée, il pourra augmenter ses exportations et ses investissements dans d’autres régions que l’Afrique de l’Ouest.

Enfin, la zone de libre- échange n’est pas une panacée, et il faut d’autres mesures, notamment l’éducation et la formation pour garantir un véritable développement de l’Afrique.

LA VIE ECO

LA DOUANE EFFACE SES RECORDS

Nabyl Lakhdar, le nouveau directeur général de l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII), nommé le 2 novembre 2017, n’y est peut-être pas pour beaucoup, mais son ère commence déjà avec un chiffre record.

Les recettes douanières ont, en effet, enregistré 95 milliards de DH en 2017 contre 90,5 milliards en 2016. Cette performance est due principalement à une évolution remarquable des importations. Dans le même temps, le nombre de déclarations uniques des marchandises (DUM) a dépassé pour la première fois le million, pour atteindre 1 008 015 en 2017, soit une augmentation de 7% par rapport à 2016.

ENVASEMENT DES BARRAGES : LA CAPACITÉ DE RETENUE AMPUTÉE DE 75 MILLIONS DE M3 CHAQUE ANNÉE

 

Quarante grands barrages sont touchés dont onze ont perdu plus de 20% de leur capacité. Pour lutter contre ce fléau, le département de tutelle déploie une série de mesures préventives et curatives. Trop cher, le dragage est l’ultime recours pour restaurer la capacité de retenue.

Un malheur ne vient jamais seul. Surexploitation des ressources hydriques, déficit pluviométrique, changements climatiques… Ces phénomènes augmentent le risque d’un stress hydrique sévère au Maroc. Moins médiatisé, l’envasement des retenues des barrages est un autre fléau qui menace la sécurité hydrique du pays. Selon les chiffres les plus récents du secrétariat d’État chargé de l’eau (SEE), l’impact de l’envasement des retenues des barrages sur leur capacité de stockage est de 75 millions de m3 en moyenne par an. La capacité totale perdue est évaluée à près de 2100 Mm3, soit près de 11% de la capacité de stockage des barrages.

Plus inquiétant encore, le rythme actuel de perte de capacité pourrait s’accélérer sous l’effet de l’évolution du taux de mobilisation du potentiel en ressources en eaux superficielles et l’accentuation de l’érosion par la sollicitation accrue des sols et du couvert végétal. «L’envasement varie d’une région à l’autre en fonction du régime pluviométrique, du relief, du couvert végétal – cultures, parcours, forêts – et de la superficie du bassin versant. L’aridité du climat du Maroc, la dominance du relief montagneux, la dégradation du couvert végétal par la sécheresse et la surexploitation humaine, conjuguées à la violence des crues, notamment en saison sèche, amplifient le phénomène», explique un cadre en charge du dossier au sein du SEE. Ce phénomène sape l’effort d’aménagement des eaux de surface en réduisant les capacités de stockage de ces retenues par le fait d’accumulation des sédimentations avec le temps. De même, il impacte  les performances de la retenue du barrage en réduisant sa capacité de régularisation et sa durée de vie.

«S’il est le résultat des répercussions négatives de l’érosion en amont, l’envasement a des répercussions négatives qui ne se limitent pas au niveau du barrage; elles s’étendent aux infrastructures de transfert, d’adduction, de distribution et de traitement en aval. Ces répercussions se traduisent par le renchérissement du coût de l’eau à travers des actions aussi bien préventives que curatives», poursuit notre interlocuteur.

Ce fléau n’épargne aucun barrage ou presque. Toujours selon le SEE qui fait le suivi régulier de l’envasement des retenues via des études bathymétriques, 40 grands barrages parmi les 140 que compte le Royaume sont impactés. Les plus anciens sont les plus touchés. Ainsi, les barrages Mohammed V (Moulouya) et Abdelkrim Al Khattabi (près d’Al Hoceima) ont perdu plus de 50% de leur capacité de stockage. Le barrage Nakhla a, quant à lui, perdu entre 40 et 50%. Dix sept autres grands barrages tout aussi névralgiques, dont ceux de Lalla Takerkoust (Marrakech), Mansour Eddahbi (Ouarzazate), Hassan Eddakhil (Errachidia), ont vu leur capacité fondre de 10 à 30% . Pour les 20 barrages restants – dont Al Massira, Abdelmoumen, Tanger-Med, Al Wahda – l’impact sur la capacité de stockage ne dépasse pas 10%.

Gestion conservatrice des sols

Le département de tutelle déploie deux types de mesures pour minimiser l’envasement des retenues. Il s’agit, en effet, de mesures préventives et à caractère curatif. Les premières concernent trois niveaux. D’abord, l’atténuation des effets de l’envasement  est prise en compte lors de la conception de l’ouvrage par la réservation d’une tranche morte dimensionnée pour la durée de vie du barrage et destinée au stockage des sédiments de manière à garantir les objectifs en matière de régularisation des eaux par ces ouvrages. Ensuite, l’aménagement de bassins versants permet la régularisation et la préservation des eaux à leur source via la promotion d’une gestion conservatrice des sols en amont. Plusieurs techniques sont mises en œuvre – comme pour la plantation d’arbres et d’arbustes fourragers -, dont l’impact sur la réduction de l’érosion va de 25 %  à 75% avec la construction de terrasses. Enfin, il est procédé à la réalisation des seuils et des barrages de protection. «Depuis les années 80, le Maroc a lancé une campagne de construction de barrages de petite taille pour atténuer les effets de la sécheresse et protéger les grands barrages en aval en retenant une partie de l’érosion en amont», détaille notre source au département de CharafateAfailal.

Côté curatif, trois mesures sont déployées. La première est relative à la gestion des transports solides. Plusieurs techniques sont utilisées, dont la réalisation de lâchers au cours des périodes de crues permettant l’évacuation d’importantes quantités de sédiments ainsi que l’évacuation des sédiments par chasse d’eau. De même, l’évacuation des sédiments par chasses d’eau à niveau bas est également de mise, sauf qu’elle doit être prévue au départ lors de la conception du barrage.

Deuxième mesure curative: la récupération de capacité par surélévation. «La surélévation d’un barrage, quand elle est possible techniquement, permet la récupération de capacité de stockage perdue par envasement de la retenue et, partant, le rétablissement, voire l’amélioration du niveau de régularisation assigné à l’aménagement. Quatre barrages ont déjà fait l’objet de surélévation: Lalla Takerkoust, El Kansera, Oued Mellah et S.M.B. Abdellah»,  fait remarquer notre interlocuteur.

Enfin, le désenvasement des retenues par dragage s’impose  comme une solution adéquate pour prolonger leur durée de vie et assurer leurs services à des niveaux acceptables. Cette technique reste donc le recours ultime dans le cas où l’envasement d’une retenue atteindrait des niveaux très critiques en raison du coût très élevé du mètre cube de capacité récupérée. Au Maroc, deux expériences de dragage ont été menées au niveau des barrages Sidi Driss et M.Hamadi avec des techniques différentes. Le recours à cette solution a été dicté par le besoin urgent de récupérer le maximum de capacité au niveau de ces deux retenues de compensation ayant connu des taux d’envasement très critiques.

Somme toute, l’envasement des retenues de barrages est une énième problématique hydrique qui rappelle, si besoin est, que l’eau sera l’or de demain.

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LEADING UNIVERSITIES 2018

China

There are manycompellingreasons to study in China, withjust one being the commitment to educationdemonstrated by the steadilyincreasinglevels of investment in educationacross the nation.

The number of educational institutions has doubled in the last decade to over 2,409 and manyuniversities are developingresearch and analyticfacilities to rival the best schools in the west.

A focal initiative is Project 211, whichwascreated in order to bring 100 Chineseuniversities up to a world-class standard.  Similarly, Project 985 wasinitiated, with the aim of creating an even more elite group of universities. This has led to the creation of the C9 league, with the aim of establishingitself as somethingakin to the US IvyLeague.

France

France’scredentials as a cultural center are unrivalled. From the urbane sophistication and history of itscities, to itslegendaryculinary tradition, to the spectacularscenery of ruggedmountains and verdantforests, white beaches and azure seas– everyone has theirownidealized conception of France. This accounts for the factthat, according to the United Nations World TouristOrganization, it stands as the world’smostpopulartourist destination.

This is the nation thatproducedthinkerssuch as René Descartes and Jean-Paul Sartre, authorslike Marcel Proust and Albert Camus, filmmakerslike Jean-Luc Godard and Jean Renoir, and artistslike Claude Monet and Paul Cézanne. On top of thesenamescanbeadded a host of scientists, mathematicians and otherresearchers, whosenamesmaybeslightlylessfamiliar, but whoseachievements are no lessspectacular.

Why not study in the country thatinspiredthesegreatminds?

BACK TO TOP

Israel

By studying in Israel, you place yourselfat the center of a rich, diverse and dynamic culture with innovation atitscore. Although a relativelyyoung country, Israelisrenowned for its high-tech development, whichiswhyitisknown as ‘the start-up nation’!

Education ishighlyvaluedwithin the national culture of Israel, and itshighereducationsector has been praised for helping to encourage the country’seconomicdevelopment and recenttechnological boom.

Israelboastsnineuniversities, as well as lots of highereducationcolleges; with the universitiesofferingdegrees to doctoratelevel. Courses are oftentaught in Hebrew, but manyleadingIsraeliuniversitiesalsooffer English-taught programs.

Italy

Universities in Italy are amongst the world’soldest and mostprestigious, for example, itis the home of the University of Bologna, believed to be the world’soldestuniversity.

Italy’ssometimes turbulent trajectorythroughhistory has blessed the country with a rich and diverse culture, whichis in itself an amalgamation of the different customs and traditions of its 20 individualregions.

Located in the heart of southern Europe, Italyprovideseasyaccessibility to a number of major Europeancitieswiththeir attendant cultures and institutions. That’s if youfeltany compulsion to leave of course, as the country providessuch a broadtopological and geographicalvariety as youtravelfromregion to region.

There are more UNESCO World Heritage Sites in Italythan in anyother nation in the world. These attractions, alongsideItaly’s world-famous cuisine, phenomenalhistoricallegacy and endless culture are just a handful of reasonswhyitisconsistentlyamong the world’smostvisited countries eachyear.

Korea

South Korea’s has a vision for 2020 –  to welcome 200,000 international students to the country within the interveningtwoyears. Significantprogress has already been made on this, with over 100,000 studentsalreadyenjoying the manybenefits of learning in the country!

South Korea has a vast, diverse highereducation system withoutstandingprivateuniversities. Manydegrees are taught in English, whichunderstandablymakesthingseasier for global students, and establishments maintain a highlevel of English by insisting on TOEFL, IELTS or equivalent tests for theirapplicantsbeforeacceptance.

The Koreangovernment, in addition to a major financialcommitment to providing the best education, givesubstantial support for foreignstudents in terms of scholarships, allowingtemporarywork, and opportunitybeyond graduation.

And for studentswhodecide to live and learn in Korea, the rewards are rich and plentiful. Culturally, the country isremarkable all year round, from the peacefulcountryside to the mega-city capital Seoul, whileacademically, Koreanuniversitiesconsistentlyappearat or near the top of independentrankings.

Pakistan

Pakistan (Officially the IslamicRepublic of Pakistan) has a great deal to offer international students, with a richdiversity in its culture, landscapes and people, as well as well-respecteduniversities.

Highereducation in Pakistan expandedsignificantlyfollowing the country’sindependencefromBritain in 1947. Today the system isoverseen by the Higher Education Commission of Pakistan (HEC), whichoverseesfunding, research outputs, and teachingquality. The commission recognizes 174 universities in the country, includingbothprivate and public institutions, and somewhich are military or vocational in focus. You don’tneed to worry about learning Urdu (the national language), as all teachingatuniversities in Pakistan isconducted in English.

Poland

Polandis home to 500 highereducation institutions, many of whichspecialize in contrast to the traditional, multi-disciplinaryteaching model thatmanyEuropeanuniversitiesfollow.  Four of the country’s major universities are situated in the capital of Warsaw, includingPoland’slargestuniversity, the University of Warsawwhichranked 6th in the EECA (Emerging Europe and Central Asia) 2016 QS UniversityRankings.

Historically, Poland’s top universities have producedsome of the world’smostaccomplishedartists, scientists, and innovators, includingtwo-time Nobel Prize winner and physicist Marie Curie and astronomerNicolausCopernicus. While full-time Polishlanguage courses at state universities are free for Polishcitizens and foreignersfrom the European Union or EuropeanEconomic Area countries, some English language courses are availableathigherlearning institutions across the country.

Also, a variety of private and public tertiaryeducationscholarships are open to bothPolishstudents and international students, furtherenhancingPoland’sreputation as a global education hub thatoffers a unique universityexperience to students of all backgrounds.

  Turkey

 Turkey has an increasingly large pool of studentscomingfrom Europe, Africa, the United States and Asia. The amalgamation of Eastern and Western cultures bringstogether an enticingopportunity for students to broadentheir horizons on religion, lifestyle and the unique culture and historythatTurkeyoffers. Due to the international atmosphere in Turkey, the majority of programs are taught in English, a languagewidelyspokenaround the city.

Studentscan live a modern city life withoutbreaking the bank as Turkeyissurprisinglyrankedlower in living expenses global cost index amongothermetropolitancitiesaround the world.

Turkeyoffers a range of choices for international students. The universities in Turkey are noted for offeringhigh-qualityeducation services withsophisticatedresearchfacilities to providestudents an excellent learningprocess. Turkishuniversities are equallycompetitive as otherEuropean and Asiancounterparts as the universities are listed in The Times Higher Education BRICS &Emerging Economies Rankings, QS World UniversityRankings and METU Informatics Institute list.

THE U.S. SHOULD AVOID A TRADE WAR WITH CHINA

A tradewarwith China wouldinflict far more damage on the American economythancouldberecoupedfromtariffs and otherprotectionistlevies.

That’s the problemwith the Trumpadministration’sunilateral action, takenunder Section 301 of the Trade Act of 1974, to levy punitive tariffs on up to $50 billion of goodsfrom China.

Alreadythatdecision has prompted a retaliatoryresponsefrom Beijing thattargets 128 American productsrangingfromsoybeans, wine, and various fruits to steel pipes and ethanol. TheseChinese taxes on American exports, and higherpricesfrom U.S. taxes on imports, could have wide-reachingnegative impacts for the U.S. economy.

Beijing has long usedcoercivetactics to force American companies to transferintellectualpropertyworth billions intoChinese hands. But counteringthose abuses withtariffs and sanctions on Chinese imports is not the way to go.

In addition to penalizing American consumers, such actions alsoviolateAmerica’scommitments to the World Trade Organization.

MyHeritageFoundationcolleague Riley Walters recommendsthat the administration and Congressavoidheavy-handedtrade restrictions and insteadtakevigoroussteps to protectintellectualpropertyrightswhilestayingtrue to core American values.

He urges the U.S. government to pursue complaints about lack of access to China’smarket, including the filing of additional World Trade Organization cases, therebyallowing U.S. companies to remain on the ground in China and takeadvantage of the growthpotential of China’seconomy.

Anothercolleague, tradeeconomistToriWhiting, questions whether the Office of the United States Trade Representativeconducted a full economiccost-benefitanalysis of tariffs on imports from China under Section 301.

Did the traderepresentativepresentPresident Donald Trumpwithcomprehensive information about the impact of thosetariffsbeforehe made the decision to levythem? Did the president have a completepicture of the manypotentiallynegativeconsequences the tariffswouldcreate for American workers?

Whiting cites a letterfromdozens of U.S. business groups, warning the president of a “chainreaction of negativeconsequences” arisingfromtariffs. Amongthoseconsequences: reduced U.S. exports; highercosts for American businesses and consumers (especially for electronics, apparel, and other consumer products); and reducedmanufacturingcompetitiveness, due to artificiallyhighercosts of importedintermediategoods.

Meanwhile, the business groups cautioned, the fundamental challenges posed by unfair and discriminatoryChinesetrade practices wouldremainunaddressed.

David Kreutzer, Heritage’s senior researchfellow for labormarkets and trade, praises the Trumpadministration’s record for cuttingregulations and taxes. Yet, he notes, the 301 tariffsannouncedthisweek (and earliertariffslevied by the administration on steel, aluminum, solar panels, and washing machines) actuallyamount to new taxes and an increasedregulatoryburden on companies to complywith the new trade restrictions. The end result of thiswealthtransfer “from the politically impotent to the politicallypowerful,” Kreutzer warns, willbe a weaker American economy.

Finally, and perhapsmostimportantly, is the impact of the Trumpadministration’sprotectionistpolicies on American economicfreedom.

Over the last twodecades, The HeritageFoundation’sannual Index of EconomicFreedom has consistentlydemonstratedthateconomicallyfreer countries—thosesuch as the United States that have openedtheirsocieties to new ideas, products, and innovations—have largelyachievedhighlevels of social progress.

Centrally-plannedeconomies, such as China’seconomy, do not produce the most positive social outcomes.

If China wishes to achieve real social progress, itwill have to expandeconomicfreedom—and thatmeanslowerbarriers to market entry and allowingitscitizens and companiesgreaterfreedom to engage with the world withlessgovernment intrusion.

James M. Roberts is the researchfellow in freedom and growthat The HeritageFoundation’s Center for International Trade and Economics. Roberts’ primaryresponsibilityis to produce the Index of EconomicFreedom, an influentialannualanalysis of the economicclimate of countries throughout the world.

le figaro.fr

Alibaba crée un distributeur automatique de voitures

Le géant du e-commerce chinois a inauguré lundi son premier «distributeur automatique de voitures», en partenariat avec Ford. D’autres devraient très prochainement sortir de terre.

Acheter une voiture comme on achète un sachet de bonbons au distributeur pourrait bientôt devenir un geste normal. C’est du moins ce qu’espère Alibaba en mettant en place, à Canton, son «distributeur automatique de voitures», inauguré ce lundi. Si le géant du e-commerce chinois n’est pas l’inventeur du concept (un dispositif basé sur le même principe mais spécialisé dans les voitures de luxe existe d’ores et déjà à Singapour, tandis qu’aux États-Unis un autre s’est spécialisé dans l’occasion), sa force de frappe pourrait donner un vif coup d’accélérateur à cette nouvelle pratique.

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Comment l’intelligence artificielle va transformer le monde du travail

Alors que le rapport Villani, qui vise à “donner un sens à l’intelligence artificielle”, est rendu ce soir au gouvernement, France Stratégie esquisse l’impact qu’aurait l’IA dans la transformation du monde du travail. En prenant exemple sur trois secteurs (banque de détail, santé et transports), le rapport veut montrer que si l’IA peut permettre de travailler mieux et plus efficacement, elle peut aussi, dans certains cas, s’avérer néfaste pour les collaborateurs.

Plusieurs fois, le gouvernement a répété sa volonté de faire du développement de l’intelligence artificielle une priorité. En témoigne la surmédiatisation de Cédric Villani, le mathématicien, député et proche d’Emmanuel Macron qui prône les bienfaits des mathématiques et qui rend ce jour, un rapport sur le sujet. Cet ensemble de technologies, déjà fortement présent, est amené à être déployé dans de nombreux secteurs et dans notre quotidien. Force est de constater que, si l’IA aura un impact sur nos façons de nous déplacer ou de communiquer, elle en aura aussi sur nos manières de travailler. À côté des opportunités que ces avancées technologiques vont créer, il y aura de nombreux risques.

« Combien de personnes sont concernées dans leur travail au quotidien ? », questionne un rapport de France Stratégie.

« Potentiellement, tout le monde. » La ministre du Travail Muriel Pénicaud et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique ont donc demandé à l’organisme rattaché à Matignon d’examiner les impacts de l’IA sur les transformations du monde du travail. Pour ce faire, l’étude s’est appuyée sur les trois secteurs qui devraient être les plus impactés par l’IA, à savoir les transports, la santé et la banque de détail.

Ni tout noir, ni tout blanc

Évidemment, il serait illusoire de penser que le développement de l’IA dans le monde du travail soit un succès sans grisaille. Les hypothèses des transformations sont plus nuancées. De fait, France Stratégie évoque deux scénarii : l’un d’une diffusion progressive, l’autre d’une rupture. Dans le premier cas, l’intelligence artificielle serait intégrée au fonctionnement des entreprises et des organisations dans la continuité de leur transformation numérique. Les tâches, emplois et compétences se mueraient alors progressivement et les acteurs concernés pourraient être accompagnés.
Dans le deuxième cas, le changement s’effectuerait plus brutalement et s’illustrerait par un écart flagrant entre de nouvelles entreprises, françaises ou étrangères, qui auraient mieux anticipé l’IA et qui laisseraient sur le carreau les organisations déjà présentes. Leur adaptation devrait se faire dans l’urgence et cela créerait des difficultés supplémentaires.

Le défi de l’automatisation des tâches

De manière générale, le rapport explique que, d’une part l’émergence de l’IA dans le monde du travail offrirait une opportunité économique liée à des gains de productivité (baisse des coûts d’opérations automatisées, automatisation des processus de coordination entre différents services et acteurs, optimisation des flux de production…) Ces mêmes gains pourraient constituer des risques pour l’emploi, remplaçant l’humain par la machine (avec, par exemple, les chatbots, ou les véhicules autonomes). De même que les frontières entre les métiers seraient modifiées. Les travailleurs pourraient également craindre une dévalorisation de leurs compétences, une surcharge cognitive, une perte d’autonomie, un contrôle accru et une perte de sens du travail liée à l’automatisation des tâches. Mais parce que, tout n’est pas « noir ou blanc », ces mêmes technologies pourraient aussi créer de nouveaux métiers grâce, notamment au traitement massif des données (devenir le superviseur d’une flotte de véhicules autonomes ou de chatbots par exemple). En imaginant que l’IA prenne en charge des tâches routinières et répétitives, on pourrait aussi imaginer que cela soulagerait les actuels travailleurs, qui bénéficieraient d’une amélioration des conditions de travail et une valorisation des activités et des tâches.

Dans les transports, concurrence et répartition

Pour argumenter ces hypothèses, France Stratégie s’est donc appuyé sur les trois secteurs pour lesquels le développement de l’IA serait important.

Les transports tout d’abord, comprenant les marchandises, l’entreposage et les services auxiliaires, les voyageurs et le courrier. Alors que le secteur connaît une pénurie de chauffeurs dans le transport routier et de marchandises, l’IA pourrait intervenir via les véhicules autonomes. Concrètement, cela signifierait une conduite automatisée, sur les autoroutes notamment, donc, moins de chauffeurs, mais mieux répartis car il faudra tout de même des chauffeurs locaux pour amener les camions jusqu’à l’autoroute ou assurer les dessertes locales.

« D’ici 5 à 10 ans, l’IA pourrait permettre de développer la maintenance prédictive des équipements, améliorer la circulation des véhicules et optimiser la logistique, notamment en cas de perturbation », projette aussi France Stratégie.

De fait, du personnel serait nécessaire pour superviser les flottes de véhicules autonomes, pour veiller à leur sécurité, mais aussi gérer la relation client et l’accueil. Ces mêmes véhicules, potentiellement partagés par la suite, pourraient cependant concurrencer tant les autos personnelles que les taxis et les VTC.

Du côté des bénéfices, on peut imaginer que l’IA permettrait à des individus de gagner en expertise, leur permettant de gérer des pannes spécifiques. Et, plus généralement, cette technologie permettrait d’améliorer l’organisation du travail grâce à des prévisions pour les journées et pour les tâches à effectuer.

Pas de révolution, mais des suppressions d’emploi dans la banque

Avant d’imaginer les impacts de l’IA dans le secteur bancaire, il faut rappeler que celui-ci connaît une baisse des personnels depuis 2012, notamment lié à de nombreux départs en retraite et au ciblage des recrutements. Surtout, la banque est l’un des secteurs pionniers en termes de transformation numérique. Depuis plusieurs années, ses acteurs ont adopté les outils informatiques pour gérer les bases de données client, développer les opérations bancaires en ligne ou encore traiter les opérations techniques. Pour France Stratégie, cela est encourageant.

« Les acteurs possèdent aujourd’hui des masses de données très importantes et bien structurées, ce qui est propice au développement de l’IA« , détaille le rapport.

Chatbot, opération de Back Office, application de trading ou encore applications servant à une veille réglementaire sont autant d’usages permis par l’IA et à prévoir. Mais si, ces technologies offrent de nouvelles possibilités, France Stratégie prévient : les chargés de clientèle ou conseillers sont en première ligne des effectifs du secteur qui seront impactés par l’intelligence artificielle. Cela signifie une diminution du nombre d’employés et une augmentation de la complexité des tâches restant à traiter.

D’énormes possibilités dans le secteur de la santé

Le troisième exemple pris par France Stratégie s’intéresse au secteur de la santé dont les professionnels représentent 7% de la population active. Et c’est là encore l’un des secteurs dans lesquels l’IA pourrait entraîner des transformations majeures : « de l’aide au diagnostic, à la prescription jusqu’à la robotisation de certains actes médicaux », détaille le rapport de France Stratégie. De fait, cela pourrait permettre aux acteurs concernés des avancées considérables :

« Avec l’arrivée de la lecture d’image automatisée, les radiologues pourraient se concentrer sur l’interprétation des pathologies complexes ou s’orienter vers la radiologie interventionnelle. »

L’interprétation des électrocardiogrammes pourrait être établie par des logiciels et les médecins généralistes, urgentistes ou infirmières utiliseraient les outils en gagnant du temps et en orientant mieux les patients, résume France Stratégie. En somme, l’IA permettrait une meilleure connaissance et expertise pour les professionnels de la santé. Elle offrirait aussi la possibilité à différents corps de métiers, d’effectuer des tâches aujourd’hui réservées qu’à une partie d’entre eux, plus spécialisés.

De la même façon, les objets connectés faciliteraient les contrôles à distance et donc la prévention des pathologies, et les robots offriraient la possibilité de mieux détecter certaines maladies ou troubles cognitifs. France Stratégie projette également une meilleure centralisation des données des patients et la possibilité, pour les chirurgiens, d’effectuer des tâches plus facilement grâce au couple IA-robotique.

Des avantages qui peuvent se transformer en inconvénients

Pour envisager un scénario où l’IA saura se développer de manière stratégique sans le faire au détriment des travailleurs, le rapport prévient qu’un accompagnement est nécessaire. Car l’IA peut aussi s’avérer néfaste dans le monde du travail. Si ses outils peuvent améliorer la gestion des infos, la planification des activités et la coordination des acteurs, ils peuvent aussi créer un isolement des travailleurs et une dégradation des conditions de travail (perte d’autonomie, intensification du travail…). De la même façon, si l’IA, par ses possibilités, peut permettre à des personnels de gagner en qualification, cela peut aussi avoir l’effet inverse puisqu’elle favorise à la fois un « renforcement des besoins de spécialisation, et le développement d’un statut généraliste ».

Reste à savoir, en somme, si les organisations feront le choix d’une automatisation avancée ou bien plutôt d’une complémentarité homme-machine.

Anticiper, accompagner, sécuriser

De fait, France Stratégie conclut en donnant des recommandations au gouvernement. L’organisme invite ainsi à anticiper les effets de l’IA sur le travail en effectuant de larges prospections dans les différents secteurs afin de mieux repérer quelles tâches seront automatisables ou pas. Suite à quoi, il sera nécessaire d’accompagner les organisations pour « anticiper leurs besoins de compétences » et éviter les scénarii les plus préjudiciables.

France Stratégie relève également l’importance de former les travailleurs aux enjeux de l’intelligence artificielle : aujourd’hui, seuls 44% des salariés se déclarent prêts à travailler avec une IA tandis que 20% d’entre eux s’estiment suffisamment accompagnés sur le sujet.

Enfin, les auteurs de l’étude rappellent qu’il est impératif de sécuriser davantage les parcours professionnels dans les secteurs les plus impactés par l’IA afin d’éviter que le bouleversement annoncé se situe plus du côté du scénario dommageable.

aujourd'hui

2eme Forum d’amitié maroco-chinoise : 11 protocoles d’entente signés

A cet égard, le Conseil régional Souss-Massa a conclu deux protocoles. Le premier porte sur le jumelage avec la province de Shanxi, située au nord de la Chine. Quant au deuxième accord, il a été conclu entre ledit conseil et l’Association Ningxia pour l’amitié avec les pays étrangers.  De surcroît, les communes de Taroudant, Tiznit, Tata, Ait Melloul, Foum El Hessen et Agadir ont respectivement signé des protocoles d’entente avec les villes chinoises de Datong, Zhangjiajie,  Dalian, Wu Xi, Yangzhou et Nonjing, alors que la préfecture et les provinces d’Inzegane Ait-Melloul, Taroudant et Tata se sont engagées avec les régions d’Anhui, Hunan et Guizhou. Pour les domaines de coopération communs, ils couvrent le commerce, le développement de l’investissement en plus de l’agriculture et la pêche maritime. L’Université Ibn Zohr d’Agadir a signé, aussi, durant cette même journée, deux accords avec l’Université de Shanghai Jiao Tong et celle de Ninxia.

Par ailleurs, des séances de travail B2B ont été organisées à la Chambre de commerce, d’industrie et des services de la région Souss-Massa entre une vingtaine d’entreprises chinoises et une quarantaine de sociétés marocaines représentant les secteurs de l’industrie automobile, le BTP, l’industrie lourde, les équipements de transport en plus de l’énergie éolienne, l’agroalimentaire, la santé et l’import-export du thé.  La deuxième journée de ce forum qui connaît la participation de plus de 217 invités chinois a été marquée par l’organisation de plusieurs panels ayant trait à l’agriculture et l’industrie agroalimentaire pour valoriser davantage les ressources agricoles du Souss-Massa, les opportunités d’investissement dans l’aquaculture et la valorisation des produits de la mer dans la région du Souss-Massa, Agadir et sa région comme destination touristique, de santé et de bien-être, l’offre régionale en matière d’infrastructures et plates-formes d’accueil des investissements, investir dans les nouvelles technologies, l’innovation et les énergies renouvelables ; quelles opportunités pour la région de Souss Massa ?

Ces panels ont été une occasion pour les hommes d’affaires, les maires des villes, et tous les acteurs institutionnels marocains de rencontrer leurs homologues chinois à travers des tables rondes et des rencontres BtoB, afin d’étudier les opportunités de coopération et potentiels échanges économiques dans différents secteurs d’activités.

La douane a récolté près de 95 milliards DH en 2017

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Plus de 5,23 millions d’articles contrefaits ont été saisis

L’intensification des opérations de contrôle de l’Administration des douanes dans la lutte contre la contrefaçon a porté ses fruits. Selon le rapport d’activité 2017 de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) qui vient d’être publié, plus de 5,23 millions d’articles contrefaits ont été saisis en 2017 contre 2,25 millions en 2016.  L’action de l’ADII a aussi été confortée par l’instruction de plus de 490 dossiers se rapportant à des demandes de suspension de mise en circulation de produits contrefaits contre 509 dossiers en 2016. Dans la lutte contre la contrebande, des résultats encourageants ont été enregistrés. La douane a procédé à la saisie de diverses marchandises, hors cigarettes et stupéfiants d’un montant global de 557,1 millions de DH contre 483,4 millions de DH en 2016, soit une hausse de plus de 15%. Les services douaniers ont intercepté 22,92 millions d’unités de cigarettes contre 12,5 millions en 2016, ce qui représente une hausse de plus de 83,5%. Dans le cadre de la lutte contre le trafic des stupéfiants, la douane a intercepté 33,74 tonnes de chira, 476,7 kg de drogues dures, et 140.000 comprimés psychotropes en 2017. Notons également que dans le cadre de la lutte contre les sacs en plastique, les contrôles ont permis la saisie en 2017 de 53,9 tonnes de sacs en plastique de contrebande contre 20,5 tonnes en 2016. Depuis l’entrée en vigueur de la loi le

1 er juillet 2016, il a été procédé à la saisie de 74,7 tonnes de sacs en plastique. 

Recettes douanières: Près de 95 milliards DH

Un record ! En 2017, les recettes douanières ont progressé de 5,1% s’établissant à près de 95 milliards de dirhams. Cette bonne performance s’explique par une évolution remarquable des importations. Dans le détail, on notera que la taxe sur la valeur ajoutée a constitué 58% du montant global des recettes budgétaires, suivie de la taxe intérieure de consommation (31%), le droit d’importation (10%) et la redevance Gazoduc (1%). Les recettes douanières budgétaires ont contribué à hauteur de 39,4% aux recettes fiscales en 2017. Pour sa part, le taux de pression fiscale sur les importations a baissé significativement en passant de 2,3% en 2012 à 2% en 2017, soit une réduction de 15% en 6 ans. L’année 2017 a connu un autre record. Le nombre des déclarations douanières a pour la première fois dépassé le million en s’établissant à 1.008.000.

A noter que ce nombre est en hausse de 7% par rapport à l’année 2016. Les déclarations d’importation ont contribué à hauteur de 72% du total des déclarations enregistrées en 2017. A l’export, un accroissement de 11% a été comptabilisé par rapport à 2016. Il faut aussi relever que  37% des déclarations douanières ont été souscrites au niveau de la direction régionale de Casablanca, suivie de Tanger Med (22%) et de Casa-Port (19%).

Redressement des valeurs déclarées : 2,76 MMDH de droits et taxes additionnels

L’effort de la douane contre les pratiques de sous-facturation a été soutenu durant l’année 2017. Selon le rapport, le montant des valeurs déclarées redressées en 2017 s’est chiffré à 10,69 milliards DH,  soit 4,39% de plus qu’en 2016 générant 2,76 MMDH de droits et taxes additionnels, en évolution de 1,61% par rapport à 2016. La douane a   multiplié ses partenariats avec le secteur privé pour l’actualisation d’indicateurs  d’appréciation de certains produits. Ainsi, l’exercice 2017 a été marqué par l’insertion d’indicateurs d’appréciation relatifs à plus de 143 produits. De même, une spécialisation par secteur d’activité a été instaurée avec un suivi des tendances et comportements des importations par des ajustements des valeurs en rapport avec les prix «alerte».

Près de 157.000 voitures dédouanées

L’autre point important à relever dans ce rapport a trait au dédouanement des voitures de tourisme. En 2017, un total de 156.810 voitures ont été dédouanées contre 155.506 en 2016. Ainsi, la mise à la consommation des voitures de tourisme qui a évolué de 1% par rapport à 2016, soit 1.304 voitures en plus. Les droits et taxes y afférents se sont stabilisés autour de 5,3 milliards de dirhams. En 2017, 91,5% des voitures mises à la consommation ont concerné les voitures neuves évoluant de 2%, soit 2.829 unités en plus. Pour leur part, les voitures d’occasion représentent 8,5%. Les voitures d’occasion dédouanées ayant une année et plus ont connu une diminution de 10% par rapport à 2016. La douane fait aussi remarquer que les droits et taxes perçus au titre des voitures d’occasion ont diminué de 13%, découlant de la baisse du nombre de voitures d’occasion dédouanées. Les droits et taxes moyens après dédouanement ont été estimés à 33.062 DH pour une voiture neuve et de 44.173 DH pour une voiture d’occasion.

Les ECO

LA SNI DEVIENT AL MADA

Le fonds d’investissement privé SNI s’appellera désormais « Al Mada ». Ce nouveau nom a été dévoilé, aujourd’hui à Casablanca, en marge de la présentation des résultats annuels de la société.

Une manière de confirmer la dimension internationale du groupe, aujourd’hui présent dans 24 pays en Afrique, avec plus de 6.5 milliards de dirhams investis sur le continent, hors Maroc en 2017, dans 7 secteurs structurants de la croissance africaine (services financiers, matériaux de construction, distribution, télécommunications, mines, Énergie, immobilier & tourisme).

 Al Mada entend affirmer, en tant que fonds d’investissement privé panafricain à long terme, sa mission de partenaire de premier plan du développement économique du continent africain.

Ce changement de nom s’accompagne en outre de l’adoption d’une nouvelle signature : « Positive Impact », traduisant la volonté d’Al Mada de produire une empreinte positive et inclusive sur le long terme. Acteur de la modernisation de l’économie africaine, ses objectifs et sa vision reposent sur la durée et le durable : investir dans des entreprises et des projets structurants, faire progresser ses investissements en maturité sur le long terme, marquer le temps et l’espace de ses réalisations afin d’impacter positivement les populations et les sociétés. Telle est son ambition.

L'economiste

Algae Cluster, un méga-projet dans l’aquaculture

  • Un projet de culture de microalgues pour l’alimentation animale
  • Un parc de 8.000 ha, production à terme de 150.000 t/an d’algues sèches
  • Les premières fournées vers l’export avant d’intégrer le marché local

Est-il possible de protéger les ressources halieutiques avec des microalgues? «Oui. Non seulement cela est possible, c’est même plus écologique», assure Keith Coleman, fondateur et directeur général de FeedAlgae, la startup qui porte le projet FeedAlgaeMorocco. Présenté lors de la 4e édition du Forum Crans Montana qui s’est déroulé récemment à Dakhla, le projet propose une alternative très intéressante de point de vue écologique et nutritionnelle.

FeedAlgae Ltd. est une start-up basée au Royaume-Uni qui produit des micro-algues marines pour l’aquaculture et l’alimentation animale. L’entreprise démarre depuis peu son plus grand projet à ce jour au Maroc, sur le site d’Akhfenir, situé entre les villes de Terfaya et Tan-Tan.

Il s’agit d’un parc pour cultiver des algues marines locales, en utilisant l’eau de mer, qui seront destinées dans un premier temps à l’exportation. Soutenu par l’Agence nationale de développement de l’aquaculture ANDA, et en partenariat avec la région de Laayoune-Sakia El Hamra, ce projet s’inscrit dans l’Initiative «Ceinture Bleue». «Aujourd’hui la technologie que nous utilisons est approuvée. La réalisation du parc FeedAlgaeMorocco commencera dès le mois prochain avec 3 ha de surface pour démarrer et pendant les premiers 6 mois, il s’agira d’effectuer les premiers tests avec des algues locales», détaille Keith Coleman, fondateur et directeur général de FeedAlgae.

La collecte industrielle d’algues sèches, elle, devrait commencer d’ici 3 ans et demi, sachant qu’un client s’est déjà manifesté pour acheter toute la production. Dans le détail, le projet FeedAlgaeMorocco consiste en la mise en place d’un parc de culture de micro-algues en système dit «raceway» ou bassin à ciel ouvert, sur une superficie de 8.000 ha.

Ce système est constitué de bassins remplis d’eau de mer, de quelques dizaines de cm de profondeur, circulaires ou formant des boucles imbriquées les unes dans les autres. Les nutriments sont apportés pour une croissance optimale des algues et un bullage assure l’apport de CO2. Les microalgues, les nutriments et le CO2 circulent grâce à des pales rotatives pour éviter la sédimentation.

La culture en bassins ouverts représente une grande partie de la production mondiale de microalgues. Avec une production annuelle estimée à 150.000 tonnes d’algues sèches par an, le projet marocain va permettre d’absorber 300.000 tonnes de dioxyde de carbone et produire 150.000 tonnes d’oxygène par an. Ce qui va contribuer aux actions d’atténuation du changement climatique en permettant de désacidifier 9 milliards de tonnes d’eau de mer/an. Ce projet répond aussi à la menace sur la durabilité des ressources halieutiques. L’utilisation des microalgues permettra de préserver les ressources halieutiques et de fournir en même temps une alternative à l’alimentation animale (voir encadré).

FeedAlgaeMorocco est non seulement un parc de production de microalgues, mais aussi un cluster international de recherches dans le domaine très prometteur de l’aquaculture à haut potentiel. En outre, le projet permettra de produire des aliments, de l’énergie et de l’eau de mer claire pouvant être utilisés en aval dans les fermes d’élevage de poissons et de mollusques au niveau national. La production de microalgues permettra une utilisation locale suffisante pour multiplier jusqu’à 10 fois la production de l’industrie aquacole marocaine.

L’utilisation des microalgues produites dans la fabrication d’aliment piscicole va permettre de sauvegarder 450.000 tonnes de poissons pélagiques chaque année. «Avec ce projet, le Maroc gagnera en auto-suffisance en protéines destinées à l’alimentation, avec un excédent pour l’exportation. La culture de faible consommation d’énergie, garantit la sécurité alimentaire à l’épreuve de la sécheresse et une production en toutes saisons», assure Coleman.

De plus, le projet permet à terme d’offrir un terrain prometteur pour le développement d’un tissu économique de PME opérant dans le domaine de l’aquaculture, mais aussi à différentes échelles de cette industrie, notamment pour tout ce qui est logistique. Avec le cluster d’Akhfenir, la startup FeedAlgae entame son troisième projet après ceux de l’Afrique du Sud et d’Oman et confirme ainsi la faisabilité de cette nouvelle technologie.

Les algues contre la crise alimentaire mondiale

Le monde aura besoin d’ici 2050 de 70% de plus de protéines. Pour produire suffisamment de poissons, de viandes blanches et rouges, il y aura besoin d’une alimentation animale hautement enrichie en nutriments. Comment y arriver et quel sera l’impact sur le climat? Continuer à utiliser la farine de poisson devient impossible puisque 80% des océans sont déjà surexploités. Miser sur le soja nécessite 130.000 km2 de sols fertiles, 4 milliards de tonnes d’eau douce avec une émission de 120 millions de tonnes de CO2. En revanche, la culture des algues se présente comme une meilleure alternative. Elle ne nécessite pas de sols fertiles, elle produit de l’eau douce et son émission de CO2 est de 6,5 millions de tonnes de tonnes par an seulement.

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La Chambre des Représentants adopte le projet de loi formant code de commerce dans son volet lié aux difficultés de l’entreprise

La Chambre des Représentants a adopté, mardi à l’unanimité, le projet de loi n° 73-17, modifiant et complétant la loi n° 15-95 formant code de commerce, notamment en ce qui concerne les procédures relatives aux difficultés de l’entreprise.

Ce projet de loi, qui a été adopté lors d’une séance plénière tenue après l’ouverture de la session extraordinaire de la Chambre, a fait l’objet de 39 amendements avec lesquels le gouvernement a interagi d’une manière positive. Le texte offre à la fois un arsenal juridique solide et souple et instaure les fondements de la bonne gouvernance dans la gestion et le diagnostic précoce des difficultés, avant l’intervention de la justice qui aboutit généralement à la liquidation judiciaire.

Présentant le projet, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar a indiqué que cette initiative législative revêt une importance particulière, dans la mesure où elle porte sur l’un des rôles majeurs de la justice portant sur le développement de l’économie et l’encouragement des investissements, à la lumière des grandes mutations que connait le Maroc, sous la sage conduite du Roi Mohammed VI. Ces efforts nécessitent une protection optimale de l’entreprise marocaine et la valorisation du tissu économique en général, a-t-il dit.

Mohamed Aujjar a également souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental au titre de la législature (2016-2021) et d’une stratégie générale visant à développer l’entreprise marocaine et à renforcer sa compétitivité, à travers une série d’initiatives et textes, dont le projet de loi n° 88.17 relative à la création et à l’accompagnement des entreprises par voie électronique.

L’importance de ce projet émane aussi du fait qu’il est considéré comme un outil d’évaluation de l’indice de l’amélioration de l’environnement des affaires, sur la base d’une étude comparative des dispositions législatives liées aux difficultés de l’entreprise, a-t-il ajouté, déplorant le recul du Maroc dans le classement mondial, en passant de la 67eme place en 2012 au 137ème rang en 2017.

Londres consacre 3 milliards de livres pour les entreprises britanniques désirant exporter vers le Maroc

Un signal fort aux milieux d’affaires britanniques

– Le Maroc est «un pays stable dans une région instable»

Une enveloppe budgétaire de trois milliards de livres sterling a été allouée par les autorités britanniques pour soutenir les entreprises désirant exporter leurs produits ou s’installer au Maroc.

Cette annonce a été faite mardi à Londres par le représentant du Département britannique pour le commerce international au Maroc, Jason Ivory, lors du forum maroco-britannique sur le commerce et l’investissement organisé à Mansion House, la résidence officielle du lord-maire de la City de Londres.

L’allocation d’une telle somme importante par le UK Export Finance, un organisme gouvernemental dédié à la promotion des exportations britanniques, témoigne de la confiance dont jouit le Maroc auprès des autorités financières du Royaume-Uni, a dit Jason.

Il a également appelé les entreprises à saisir cette manne financière et les opportunités d’affaires offertes au Maroc, en affirmant que les opérateurs économiques qui souhaitent faire du commerce ou exporter vers le Royaume bénéficieront de l’appui nécessaire de la part de son Département.

Selon l’envoyé de la PM britannique pour le commerce avec le Maroc Andrew Murrison, qui participait au forum maroco-britannique, la décision des autorités britanniques de consacrer trois milliards de livres sterling pour le développement du commerce avec le Royaume n’est pas fortuite.

Elle envoie un signal fort aux milieux d’affaires et traduit la volonté des responsables britanniques d’intensifier les échanges et de renforcer la coopération économique avec le Maroc, a-t-il précisé.

Même son de cloche chez l’ambassadeur britannique à Rabat Thomas Reilly. Il s’est réjoui des fonds importants mobilisés par le Royaume-Uni pour soutenir et accompagner toute entreprise désirant exporter vers le Maroc.

A titre d’exemple, le diplomate britannique a cité le cas de l’Egypte qui ne bénéficie que de 750 millions de livres sterling contre 3 milliards alloués pour encourager les exportations britanniques vers le Maroc.

Il s’agit-là d’une aide gouvernementale, a ajouté Thomas Reilly, en affirmant que le Maroc est «un pays stable dans une région instable» ayant une vision stratégique portée par le Roi Mohammed VI et orientée vers l’avenir.

Organisé à l’initiative de l’Ambassade du Maroc avec le concours de l’agence britannique DMA, le forum maroco-britannique sur le commerce et l’investissement a été l’occasion de mettre en avant les énormes opportunités d’affaires offertes au Maroc dans plusieurs secteurs comme les énergies renouvelables, le tourisme, l’industrie, l’exploration pétrolières, les services, la finance, les phosphates, l’éducation, la formation professionnelle…

Cette rencontre a été aussi l’occasion de vanter les atouts de l’économie marocaine, sa position géostratégique exceptionnelle, sa proximité d’Europe, la forte présence du secteur privé marocain en Afrique et la stabilité politique et économique du Royaume qui s’érige désormais comme porte d’entrée économique inévitable pour le marché africain.

LA VIE ECO

LE CRÉDIT-BAIL, UN INSTRUMENT DE FINANCEMENT PEU EXPLOITÉ

Il représente moins de 30% des crédits d’investissement. Le régime fiscal est caractérisé par la déductibilité des charges et la possibilité d’amortissement accéléré.

Le crédit-bail peine à s’imposer en tant que mode de financement alternatif des PME. D’après les statistiques officielles, il ne représente pas plus de 27% des crédits d’investissement accordés aux entreprises et arrive après l’autofinancement, les dettes fournisseurs et l’endettement bancaire. Pourtant, les sociétés de leasing (six actuellement, toutes filiales de banques) allouent déjà plus de la moitié de leur portefeuille de financements aux TPME. En termes macro-économiques, Bank Al-Maghrib estime que ce mode de financement représente actuellement moins de 15% de la formation brute de capital fixe (correspondant à l’effort d’investissement au niveau national). A en croire les données de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), communiquées en exclusivité à La Vie éco, les financements de l’année 2017 se sont établis à 15,2 milliards de DH, portant l’encours à 47 milliards, en hausse de 4,5%.

Le secteur est loin des années fastes 1995 à 2008 où il a aligné annuellement une progression moyenne de la production de plus de 20%. Le financement moyen accordé par dossier a augmenté de manière sensible. Sur les dix dernières années, il a progressé de 25% pour le crédit-bail mobilier (dossier moyen de 455 000DH) et de près de 50% pour le crédit-bail immobilier (5 MDH par dossier en moyenne).

Pourtant, comme le rappellent les acteurs du marché, cet instrument recèle un vrai potentiel de développement vu ses multiples atouts, surtout pour les PME. En effet, le leasing permet de financer intégralement l’investissement, alors que le crédit classique nécessite obligatoirement un apport initial. Ainsi, l’emprunteur préserve sa trésorerie et conserve ses fonds propres pour les affecter au financement des besoins de l’exploitation. En outre, le crédit-bail dispense généralement le client de fournir des garanties lourdes. Les bailleurs se couvrent généralement contre les risques simplement en gardant la propriété du bien à financer jusqu’à l’expiration du contrat. Poussées par le jeu de la concurrence, les sociétés de crédit-bail se montrent plus flexibles et moins exigeantes sur les garanties qu’auparavant. Ce qui leur permet de financer davantage de dossiers, notamment dans le mobilier. De surcroît, le crédit-bail bénéficie d’un régime fiscal approprié grâce notamment à la déductibilité des charges, la possibilité d’amortissement accéléré, etc. Aussi, la diversité des solutions proposées sur le marché permet-elle de s’adapter aux différents besoins des entreprises. Le crédit-bail mobilier peut servir au financement d’engins de chantier et de BTP, d’équipements industriels et machines-outils, de matériel médical ou informatique… pour des budgets démarrant à 100 000 DH. Selon l’APSF, c’est le matériel roulant qui porte l’activité du mobilier à travers le financement de parcs de véhicules utilitaires qui pèsent (40% de l’activité). Pour sa part, le crédit-bail immobilier (20% de l’activité), qui peut être sollicité pour des besoins d’au moins 1MDH généralement, finance les biens immobiliers anciens, neufs ou à construire, les plateaux de bureaux, les sièges sociaux, les bâtiments industriels… Le financement peut être étalé sur 24 à 60 mois pour le crédit-bail mobilier et la durée peut aller jusqu’à 12 ans pour le leasing immobilier, avec la possibilité de bénéficier d’un différé de remboursement.

Qu’est-ce que le crédit-bail immobilier (CBI) ?

Il s’agit d’un mode de financement des actifs immobiliers professionnels de l’entreprise (immeubles, plateaux de bureaux, unités industrielles, entrepôts, magasins, show-rooms…). A la demande d’un client, la société de leasing acquiert la propriété d’un bien immobilier à usage professionnel, en vue de le lui confier en location pour une durée déterminée, moyennant des loyers définis d’avance. Au terme de la location, le client peut acquérir le bien à un prix convenu d’avance (valeur résiduelle) défini en général à 10% de la valeur du bien. Le CBI finance des investissements à partir de 1 MDH sur une durée pouvant aller jusqu’à 10 voire 12 ans. Contrairement au crédit bancaire, où l’on exige généralement un apport en fonds propres, le CBI peut financer jusqu’à 100% du montant de l’investissement si la capacité d’endettement du client le permet.

Quels sont les principaux avantages du CBI ?

Le crédit-bail immobilier est un excellent moyen pour les entreprises de financer des actifs immobiliers sans alourdir leur bilan. Par ailleurs, ce mode de financement permet à l’entreprise d’éviter le coût de la garantie hypothécaire et de déduire le montant du loyer de son compte de résultat, en charge d’exploitation.

Comment se déroulent les opérations CBI ?

Il convient de distinguer trois types d’opérations de CBI : le CBI portant sur l’acquisition d’un bien construit, le CBI portant sur l’acquisition d’un bien à construire et le CBI portant sur un lease-back. Dans le cas d’un bien construit : après avoir identifié le bien à acquérir, l’entreprise communique sa demande de financement à la société de leasing, appuyée d’une expertise du bien réalisée par un cabinet spécialisé et agréé. Une fois le contrat de crédit-bail signé, la société de leasing entre en contact avec le notaire désigné pour l’établissement de l’acte d’acquisition. Dès signature de l’acte notarié, la société de leasing règle le prix de vente entre les mains du notaire qui accomplit les formalités légales relatives au transfert de propriété et règle à son tour le vendeur. Dans le cas d’un bien à construire : l‘entreprise communique sa demande de financement appuyée d’une expertise du terrain réalisée par un cabinet spécialisé et agréé, ainsi que des documents relatifs au projet de construction (devis estimatifs des travaux, projet de cahier des charges ….). L’acquisition du terrain se fait via notaire. Une fois le transfert de propriété du terrain effectué au nom de la société de leasing, un mandat valant délégation de maîtrise d’ouvrage est délivré à l’entreprise pour réaliser les démarches administratives nécessaires au démarrage de la construction. La société de leasing débloquera les fonds en réglant les fournisseurs au fur et à mesure de l’avancement des travaux et facturera l’entreprise de pré-loyers (intérêts intercalaires). En fin de construction, elle procèdera à la facturation des loyers du CBI après réception des documents attestant de l’achèvement des travaux. Enfin, dans le cas d’un lease-back : la société de leasing acquiert auprès de l’entreprise un bien dont celle-ci est déjà propriétaire afin de le lui redonner en location. Une fois la demande de financement approuvée sur la base d’une expertise réalisée par un cabinet spécialisé et agréé, l’opération d’acquisition du bien se fait via notaire et ce dernier libère les fonds auprès de l’entreprise.

 

L'economiste

Le Maroc et le Royaume-Uni parlent affaires à Londres

La capitale britannique abrite, mardi 27 mars, le forum Royaume-Uni/Maroc sur le commerce et l’investissement. L’événement connaîtra la participation d’une forte délégation marocaine conduite par Mohamed Boussaid, ministre des Finances et de l’Economie. L’objectif est de présenter les grandes opportunités en matière d’affaires et d’investissement qu’offre le Maroc en tant que porte d’entrée du marché africain.

Trois sessions plénières permettront en ce sens d’aborder les relations commerciales et les échanges bilatéraux entre le Maroc et le Royaume-Uni, les secteurs économiques en plein essor dans le Royaume ainsi que l’expansion rapide du secteur des énergies renouvelables. Plusieurs représentants marocains y participent, notamment la DG de l’ONHYM, Amina Benkhadra, le président de MASEN, Mustapha Bakkoury, le vice-président de la CGEM, Jamal Belahrach, le secrétaire d’Etat chargé à l’Investissement.

Les ECO

IAM/INWI : BRAS DE FER JUDICAIRE AUTOUR DU DÉGROUPAGE

Le dossier du dégroupage est ouvert depuis dix ans. Les trois opérateurs n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour accéder au segment ADSL. La justice est appelée pour départager ces protagonistes.

C’est la justice commerciale qui aura le dernier mot dans le dossier du dégroupage de la boucle locale (réseau ADSL). La plainte déposée par WANA Corporate contre Itissalat Al Maghrib, l’opérateur historique est un nouveau tournant dans ce dossier technique aux enjeux économiques et financiers. Dans cette configuration judiciaire, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) risque de voir son pouvoir de régulation affaibli par le recours à un des opérateurs au système judiciaire.

Le procès démarre en avril

5,5 MMDH, c’est le montant des dommages et intérêts réclamés par Inwi à IAM. La première audience de ce procès devrait se tenir le 2 avril devant le Tribunal de commerce de Rabat. C’est l’avocat Abdellatif Ouahbi, qui assurera la défense d’Inwi. Ce passage en vitesse par la justice était déjà dans l’air depuis le communiqué d’Inwi du 2 janvier dernier. «Inwi rappelle la nécessité et l’urgence de résoudre la question du dégroupage et de l’accès à la paire de cuivre de raccordement du foyer. Il y va du développement d’Internet dans le pays. À ce jour, à peine plus d’1 million de foyers bénéficient des services ADSL alors que plus de 3 millions de foyers marocains sont déjà raccordés», rappelle la filiale de la SNI. Et d’ajouter : «Inwi est déterminé à continuer le combat du dégroupage et faire en sorte que sa vision de l’Internet pour tous soit une réalité. Pour relever ce challenge, Inwi étend et modernise son réseau, poursuit ses efforts d’innovation pour aboutir à un mix technologique à même de faire profiter tous les Marocains de l’extraordinaire potentiel d’Internet et des technologies de l’information». Aujourd’hui, le passage par la case de la justice est le résultat d’un long processus démarré en 2008 depuis le lancement du dégroupage par l’ANRT. Cette décennie a été marquée par plusieurs décisions du régulateur, des mises en demeure, des avertissements et des sanctions prononcées par l’ANRT et publiées au BO (voir chronologie ci-dessous).

Le recours à la justice peut -il affaiblir la crédibilité du régulateur ?
La loi n°24-96 sur la Poste et les télécommunications donne à l’ANRT les pleins pouvoirs pour gérer les litiges en matière de concurrence. Le régulateur avait déjà usé du pouvoir de «l’avertissement» comme étant un premier outil en sa possession en vue de faire appliquer la réglementation. L’ANRT peut toujours prononcer une suspension totale ou partielle de la licence pour une durée déterminée. L’agence peut également faire appliquer une amende égale au maximum à 1% du chiffre d’affaires hors taxe, net des frais d’interconnexion, tel que déclaré l’année précédente, réalisé au titre des activités de télécommunications objet de la licence. Des mesures qui demeurent à la discrétion du régulateur et de ses instances décisionnaires.

Chronologie

Bras de f er autour du cuivre

2008 : Le processus de dégroupage lancé par l’ANRT.

Juin 2014 : nouvelle décision de l’ANRT sur le dégroupage.

Décembre 2014 : nouvelle décision de l’ANRT sur le dégroupage.

30 septembre 2015 : L’ANRT fixe les modalités techniques et tarifaires relatives à l’offre de gros pour le dégroupage des boucles et sous-boucles locales de l’opérateur IAM.

Décembre 2015 : IAM publie son offre de gros révisée et mise en demeure d’IAM par l’ANRT.
Septembre 2016 : Avertissement de IAM par l’ANRT.

Octobre 2016 : Sanctions de l’ANRT prononcées contre IAM.

Décembre 2017 : Mise en demeure d’IAM par Inwi, ce dernier saisit l’ANRT.

Mars 2018 : Inwi porte plainte contre IAM.

Avril 2018 : début du procès du dégroupage

EMPLOIS DANS L’INDUSTRIE : LE MAROC EST SUR LA BONNE VOIE

À mi-chemin, le plan d’accélération industrielle est sur les bons rails. Près de 58% de l’objectif de création d’emplois fixé à l’horizon 2020 est déjà réalisé. On s’attend à l’accélération de la progression nette de l’emploi au fil des années ainsi qu’à une croissance de la valeur ajoutée grâce à l’évolution du taux d’intégration. Les exportations sont aussi en forte progression.

La création des 500.000 postes d’emplois industriels à l’horizon 2020 est un objectif réaliste et réalisable. Chiffres à l’appui, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Moulay Hafid Elalamy affiche la mine des grands jours. Depuis le lancement du plan d’accélération industrielle, les réalisations sont on ne peut plus encourageantes et attestent que les desseins tracés en matière d’emploi seront atteints voire dépassés quel que soit le scénario retenu. Le ministère a opté pour une approche simple et efficace pour obtenir des données «certifiées» et «fiables» pour reprendre les propos du responsable gouvernemental lors d’un point de presse tenu jeudi dernier à Rabat. Les chiffres sont élaborés sur la base du fichier de la Caisse nationale de sécurité sociale comprenant la liste exhaustive des entreprises industrielles formelles, déclinée par secteur, par écosystème, par ville et par région. Il en ressort que le PAI a amplement commencé à donner ses fruits à partir de 2016. En se basant sur les données de la CNSS, l’industrie a créé quelque 69.639 emplois en 2014, 52.376 en 2015, 76.227 en 2016 et 89.884 en 2017. En s’appuyant sur «le pire scénario», celui de la stagnation de la création d’emplois industriels, les objectifs fixés seront dépassés à fin 2020, année qui devra enregistrer un cumul de 557.778 emplois industriels.

Ces chiffres sont très éloignés de ceux du Haut-commissariat au plan. Elalamy défend la méthodologie adoptée par son département basée sur le comptage de données concrètes alors que le HCP s’appuie sur des projections en faisant un sondage des ménages. Quid du taux de croissance qui pourrait être un frein pour la création d’emploi dans le secteur industriel ? Ce facteur n’est pas pris en considération par le ministère de l’Industrie dans la mise en œuvre de son action. «Il ne faut pas chercher des excuses pour ne pas travailler. On a des objectifs à atteindre quel que soit le taux de croissance. Les industriels étrangers investissent au Maroc en raison de sa compétitivité», a tenu à souligner le chef du département de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Moulay Hafid Elalamy affiche son optimisme en soulignant que «le verre marocain est à moitié plein», comme en atteste la dynamique de création d’emplois qui réconforte le Maroc dans ses choix. Entre 2014 et 2017, l’industrie se positionne en pourvoyeur d’emplois majeur avec 288.126 postes créés dans les différentes filières industrielles soit près de 58% de l’objectif fixé à l’horizon 2020. Il s’agit d’une «contribution tangible» à la problématique de l’emploi. Il s’avère de plus en plus que le choix de la promotion des métiers mondiaux est pertinent.

En effet, le secteur de l’automobile enregistre la plus forte création d’emplois. Il arrive en tête du peloton avec quelque 83.845 emplois soit un pourcentage de 29%. Il est suivi par l’offshoring avec une part atteignant 18%, puis l’agro-alimentaire (16%), le textile-habillement (13%), les industries métalliques et métallurgiques (6%), la construction (4%) et l’aéronautique (3%). Ces données démontrent d’une part la pertinence du partenariat public/privé et d’autre part l’efficacité de la mise en place des écosystèmes qui sont considérés comme des leviers non seulement pour la création d’emplois mais aussi pour l’émergence industrielle. Entre 2014 et 2016, la valeur ajoutée industrielle a évolué de 17%, selon la Direction générale des impôts. Un exploit qui s’explique par l’évolution du taux d’intégration qui devient de plus en plus important. À titre d’exemple, le taux d’intégration du Groupe Renault au Maroc dépasse 50%. Pour Peugeot, l’objectif à terme est d’atteindre 65%. Rappelons aussi que la stratégie se fixe pour objectif d’intégrer le capital marocain dans des secteurs de pointe de l’industrie. Un autre indicateur très important : les exportations industrielles. Selon les données de l’Office des changes, elles se sont établies à plus de 149,4 MMDH, enregistrant une progression annuelle moyenne de 10,3% par an depuis 2014. Cette performance est due à la transformation progressive du tissu industriel qui s’est fortement densifié et enrichi de nouveaux métiers particulièrement dynamiques à l’export. Cette évolution est aussi expliquée par l’accroissement de l’approvisionnement de constructeurs mondiaux en composants usinés au Maroc. Par ailleurs, la formation des ressources humaines est un élément-clé pour la promotion des investissements et de la création d’emplois.

Elalamy est fier des réalisations en la matière : «sur le chapitre de la préparation de la formation, nous avons fait ce qu’aucun pays au monde n’a fait. Nous avons fait un travail de titan avec les fédérations». Une grande partie des entreprises y compris les multinationales ne disposaient pas d’un business-plan des recrutements. «Nous les avons poussées à le faire», précise le responsable gouvernemental. Il a été procédé à un recensement de tous les besoins en emplois pour les années à venir. Les besoins des entreprises sont désormais définis à l’horizon 2020 sur la base de plusieurs dimensions : les régions, les profils, l’année de recrutement. Les informations sont mises en ligne sur le site du ministère.

aujourd'hui

Les charges globales de l’Etat dépassent les 400 milliards de dirhams à fin 2017

L’exécution  de la loi de Finances 2017 dépasse les prévisions. Les ressources globales de l’Etat ont été réalisées à hauteur de 107,1% se chiffrant à 399,5 milliards de dirhams à fin 2017. C’est ce que l’on peut relever du rapport de la Trésorerie générale du Royaume relatif à l’exécution de la loi de Finances au titre du deuxième semestre de l’année.  Les ressources de l’Etat se composent en grande partie de recettes ordinaires. Elles représentent 57,4% des ressources. L’exécution de ces dernières a dépassé les prévisions de la loi de Finances. On observe dans ce sens un taux de 103,1%, soit une valeur de 229,2 milliards à fin 2017. Ces recettes sont formées à hauteur de 90,3% de recettes fiscales au moment où les recettes non fiscales ne représentent que 9,7%. Pour leur part, les recettes des comptes spéciaux du Trésor (CST) sont le deuxième contributeur aux ressources globales.

Elles y contribuent à hauteur de 23,5%, soit une participation de 93,8 milliards de dirhams. Ces recettes ont été réalisées à hauteur de 120,5% des prévisions de la loi de Finances. Les recettes d’emprunts à moyen et long termes couvrent, pour leur part, 18,3% des ressources globales de l’Etat. Elles tournent autour de 73,3 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 104,7% des prévisions de la loi de Finances. «Le recours au marché des adjudications a représenté 80,4% à ce titre», relève-t-on du rapport de la TGR. Les recettes des services de l’Etat gérés de manière autonome se sont élevées à 3,3 milliards de dirhams. Elles ont été réalisées à hauteur de 113,1% et ne représentent que 0,8% des ressources globales de l’Etat. En ce qui concerne les charges, elle se sont situées autour de 408,6 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 102,6% des prévisions de la loi de Finances. Les dépenses ordinaires couvrent à hauteur de 52,2% les charges totales de l’Etat et restent dominées par les dépenses de personnel (49%).

Le taux de réalisation y afférent est évalué à 99,1%. Les émissions des comptes spéciaux du Trésor se chiffrent à 80,6 milliards de dirhams réalisées à hauteur de 114,1% par rapport aux prévisions de la loi de Finances, représentant ainsi 19,7% des charges globales. Les dépenses d’investissements ont atteint au titre du deuxième semestre les 67 milliards de dirhams affichant un taux de réalisation de 105,4% des prévisions. Leur part dans la structure globale des charges de l’Etat frôle les 16,5%. Les amortissements de la dette s’élèvent à 44,6 milliards de dirhams affichant un taux d’exécution de 97,3%.  Notons que l’exécution de la loi de Finances à fin décembre 2017 laisse apparaître un solde budgétaire négatif de 37,6 milliards de dirhams. Ce solde résulte de ressources ordinaires hors recettes d’emprunts de l’ordre de 326,3 milliards de dirhams et de 363,9 milliards de dirhams de charges hors amortissements de la dette. L’exécution de la loi de Finances dégage également un excédent des charges sur les ressources de 9 milliards de dirhams et ce compte tenu de recettes d’emprunts de 73,3 milliards de dirhams et d’un montant de 44,6 milliards de dirhams d’amortissements de la dette.

Remboursement de la TVA via les banques : 6 milliards DH déjà engagés à fin mars

L’opération de remboursement de la TVA via les banques est allée bien plus vite que prévu. Annoncée à la fin du mois de janvier et mise en œuvre début février, les remboursements, en l’espace de deux mois seulement ont atteint à ce jour presque 60% de l’enveloppe globale prévue, à savoir 10 milliards DH.

Dans une déclaration en exclusivité à Aujourd’hui Le Maroc, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, indique qu’à la date du 23 mars, quelque 2 milliards DH ont déjà été engagés en plus de 4 milliards qui sont en cours d’engagement, soit 6 milliards DH en tout.

A ce rythme les 10 milliards DH devraient être vite bouclés. Ce que confirme le ministre des finances qui prévoit que l’enveloppe globale sera engagée et/ou remboursée  au plus tard à la fin du mois de juin. Il restera, toutefois, un autre grand paquet de la TVA de l’ordre de 20 milliards DH dû cette fois-ci à des entreprises publiques dont OCP et pour lequel le gouvernement n’a pas encore donné de visibilité. Certes, la volonté y est certainement, puisque M. Boussaid a clairement indiqué à plusieurs reprises que l’Etat allait rembourser les entreprises publiques courant 2018. Mais au vu de l’enveloppe colossale, il devra s’ingénier à trouver des mécanismes pour mobiliser les fonds.

Le Matin

Gestion des risques

La micro-finance fait sa révolution

La viabilité financière de la micro-finance est plus que jamais une priorité pour L’État et les acteurs. En concertation avec la Fédération nationale des associations de micro-crédit (FNAM), le ministère de l’Économie et des finances (MEF) planche sur une nouvelle stratégie permettant aux associations de micro-crédit (AMC) de limiter les risques d’impayés et par conséquent de défaillance. Cette réforme, qui vise le renforcement de la durabilité du secteur et de son rôle dans l’inclusion financière, portera notamment sur la révision des politiques et procédures pour l’octroi des crédits, entre autres, les critères d’éligibilité, le processus d’étude des dossiers de prêts et les niveaux d’approbation ainsi que le dispositif de garantie de la solvabilité des clients. «Le micro-crédit est un moyen important d’encourager l’initiative entrepreneuriale et l’inclusion sociale et financière des personnes défavorisées qui n’ont pas accès aux services bancaires classiques. Le risque de crédit reste, néanmoins, une préoccupation majeure pour notre secteur dans la mesure où la plupart des micro-crédits ne sont pas garantis», déclare au «Matin-Éco» Mohamed El Mazouri, directeur général de la FNAM. En effet, les micro-crédits ne sont soumis à aucune garantie formelle, classique ou bancaire du fait qu’ils sont accordés à une clientèle exerçant des activités génératrices de faibles revenus, essentiellement dans le secteur informel.

En dépit de son développement et du renforcement de sa résilience, la micro-finance se remémore toujours la crise de 2008-2009 où le marché marocain avait connu une flambée des impayés. Selon le ministère des Finances, le PAR (Portefeuille à risque) à 30 jours est passé d’environ 0,4% du portefeuille crédits des AMC à plus 10,5% en septembre 2009. Le marché a mis ensuite beaucoup de temps avant de retrouver des niveaux d’impayés acceptables. Ce phénomène a freiné le développement de la micro-finance au Maroc et poussé les AMC à être beaucoup plus prudentes, d’où un nombre de bénéficiaires enregistrant des progressions faibles, sinon négligeables. «Pour l’ensemble de ces considérations, la FNAM  a décidé de diligenter une étude sur la maîtrise des risques d’octroi des crédits sur le marché de la micro-finance», annonce El Mazouri. À cet effet, le ministère de l’Économie et des finances vient de lancer un appel à manifestations d’intérêt en vue de sélectionner un expert pour la réalisation de cette étude. Celle-ci s’articule autour de 3 objectifs globaux, dont la suggestion de recommandations et de plans d’action permettant aux AMC de définir de nouvelles politiques et procédures pour l’octroi de crédits. L’étude permettra, en outre, d’éclairer ces institutions sur les niveaux actuels de vulnérabilité au risque de crédit (niveaux d’impayés constatés) détaillés. Elle aidera également à comprendre les facteurs d’impayés, aussi bien internes aux AMC qu’externes (stratégie de l’AMC, processus d’octroi, RH, SI, localité, activité, tranche d’âge, genre, environnement…). En attendant, Mohamed El Mazouri se félicite des réalisations du secteur de la micro-finance, en dépit d’un contexte jugé difficile. «Les chiffres globaux témoignent d’un développement significatif avec un portefeuille de crédit de plus de 6,7 milliards de dirhams au profit de 938.000 bénéficiaires en 2017, contre 6,5 milliards de dirhams et 923.000 bénéficiaires en 2016», explique le DG de la FNAM. Les crédits à la micro-entreprise accaparent le plus gros de l’activité et environ 18% des bénéficiaires sont des jeunes porteurs de projet.  Le portefeuille à risque est resté, par ailleurs, maitrisé à 3,12% en 2017 contre 2,38 en 2016. Cette évolution s’accompagne par le développement de la micro-assurance qui a atteint à fin 2017 plus de 750.000 contrats pour plus de 1,7 million d’assurés. Le secteur, qui s’appuie sur un réseau global de 1.650 agences fixes et plus de 150 mobiles pour le rural enclavé, assure 7.230 emplois directs et plus d’un million indirects. «L’effort de bancarisation des bénéficiaires du micro-crédit continue avec l’ouverture de plus de 500.000 comptes dans le cadre de l’intermédiation en opération de banque (IOB)», détaille El Mazouri.

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Projets socioéconomiques : Le Japon s’engage aux côtés du Maroc

– Le Japon a octroyé un peu plus de 2,6 MDH au Maroc dans le cadre de son programme : «Dons aux microprojets locaux contribuant à la sécurité humaine».

– Depuis 1989, l’Etat nippon a financé 358 projets initiés par les associations marocaines à hauteur de 168 MDH.

Au cours des dernières années, l’implantation progressive des entreprises japonaises au Maroc témoigne du raffermissement des relations économique et commerciale entre le partenaire nippon et le Maroc.

Au regard du dernier fait d’armes de l’Etat japonais dans le domaine social au Maroc, force est d’admettre que les autorités nipponnes souscrivent parfaitement à la logique de leurs homologues marocains visant à rehausser les indicateurs sociaux du pays.

En effet, TakujiHanatani, ambassadeur du Japon au Maroc, a présidé récemment dans la capitale administrative, la cérémonie de signature des contrats relatifs à quatre dons d’une valeur totale de plus de 2,6 MDH. Il s’agit de projets de construction d’un centre dédié aux enfants handicapés et d’un nouvel établissement comportant des salles de classe réservées aux enfants à besoins spécifiques de la commune rurale de M’haya (Meknès).

Les deux autres projets concernent la construction d’une bibliothèque dans la commune rurale de Kerrouchen et l’aménagement d’une piste de 7 km dans la même commune. L’objectif étant de faciliter la mobilité des hommes et des marchandises, source de création de richesse.

Devant les représentants de l’administration centrale et ceux des associations bénéficiaires, l’ambassadeur qui a rappelé le caractère crucial des projets susmentionnés pour la promotion de l’égalité des chances et la croissance inclusive, a affirmé que le financement va dans la droite ligne du programme intitulé «Dons aux microprojets locaux contribuant à la sécurité humaine».

Le diplomate nippon n’a pas manqué de saluer par ailleurs le sérieux et la bonne gouvernance dont font preuve les associations marocaines.

Notons que le programme précité qui a vu le jour en 1989, a financé depuis sa création 358 projets initiés par les associations marocaines à hauteur de 168 MDH.

Au final, ce soutien du Japon qui partage avec le Maroc la même forme étatique (monarchie constitutionnelle) est autrement important, dans la mesure où le pays fait face à la difficulté de résorber les disparités territoriales.

telquel.ma

Biodiversité: une loi pour protéger nos ressources

L’arganier, le palmier dattier, le romarin… pour protéger l’accès et l’utilisation des riches ressources biologiques que possède le Maroc, le ministère de l’Énergie et des Mines a déposé un projet de loi. Détails.

Au Maroc, plus de 25 000 espèces animales et végétales sont répertoriées, dont presque 20% seraient endémiques. Ces dernières représentent un riche foisonnement de ressources génétiques, composantes de la biodiversité utilisées par l’homme à des fins agricoles ou industrielles. Mais, trop souvent, celles-ci sont utilisées sans contrôle par des laboratoires étrangers puis brevetées par des entreprises privées sans que les fournisseurs marocains n’en perçoivent aucun avantage.

Le Maroc travaille actuellement sur un projet de loi sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Un texte, déposé par le ministère de l’Énergie et des Mines, qui se fonde sur le mécanisme de l’Accès et du Partage des Avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées (APA) contenu dans le Protocole de Nagoya (Japon), signé par le Maroc en 2011 et entré en vigueur en 2014.

Biopiraterie

Dans les années 1920, une espèce de palmier dattier, le Majhoul, endémique du village de Boudnib (situé non loin d’Errachidia), est pillée par des bio-prospecteurs, sans contrôle ni demande d’autorisation des fournisseurs locaux. Un demi-siècle plus tard, les scientifiques observent l’espèce pousser sur les terres californiennes et israéliennes, tandis qu’au Maroc, il n’en reste presque plus rien, l’espèce ayant été ravagée par la maladie du Bayoud. “Aujourd’hui, les dattes de ce palmier sont parmi les plus chères et les plus prisées au monde. Des laboratoires étrangers font même des tests avec certaines de ses propriétés pour développer des traitements contre le cancer”, explique Ali Benryane, expert en implémentation du Protocole de Nagoya au Maroc et ancien du secrétariat de la Convention de la Diversité Biologique à Montréal, qui participe à l’élaboration du mécanisme APA au Maroc. Et d’ajouter : “Pendant ce temps, le Maroc se retrouve à importer ses propres dattes, et le village de Boudnib vit dans la pauvreté, n’ayant pu bénéficier des retombées du
Majhoul.” Même cas de figure pour l’arganier, l’exemple le plus souvent cité par les spécialistes du secteur. “Une quarantaine de brevets de molécules spécifiques de l’arganier ont été déposés à l’étranger par des entreprises ou des laboratoires, essentiellement pour la production d’huile cosmétique. Des brevets dont découle, le plus souvent, un certain avantage commercial. Autant de revenus qui ne reviennent pas aux provinces réparties dans la Réserve de biosphère de l’arganeraie, et dont la ressource est endémique”, complète Ahmed Birouk, enseignant chercheur au département de production, protection et biotechnologie végétale à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), qui a participé aux discussions lors de l’élaboration du projet de loi.

Mais les ressources génétiques ne concernent pas uniquement la biologie elle-même, mais également les connaissances traditionnelles associées. Un laboratoire pharmaceutique peut, par exemple, vouloir venir au Maroc pour utiliser certaines propriétés d’une plante à partir des connaissances traditionnelles dont seule la population locale a le secret. “C’est le cas par exemple de la méthode de concassage de l’arganier, ou l’usage des propriétés de pigmentation du henné. Les méthodes d’extraction ne sont pas toujours connues auprès des bio-prospecteurs et des laboratoires étrangers. Ce sont des connaissances traditionnelles qu’il faut valoriser”, explique Ali Benryane.

Que prévoit la loi ?

Pour protéger les fournisseurs marocains, le nouveau cadre législatif oblige les utilisateurs de ressources génétiques à rédiger un contrat “juste et équitable. Pour utiliser une ressource génétique, l’utilisateur devra avoir le consentement préalable du fournisseur, donné en connaissance de cause. “C’est-à-dire qu’un bio-prospecteur ne pourra plus légalement se servir sans contrôle dans un champ et retourner utiliser cette ressource dans son pays sans définir les termes du contrat avec le fournisseur, détenteur de la ressource génétique”, explique Ali Benryane. Le contrat devra ensuite établir les conditions convenues d’un commun accord. Dans ce cas, l’utilisateur doit indiquer ce qu’il veut faire de la ressource génétique et, s’il en découle un avantage, ce dernier doit garantir au fournisseur qu’il aura une part. “Cet avantage peut être non financier. Par exemple, si une grande entreprise vient dans une région pour utiliser des ressources génétiques, elle devra par exemple construire, en échange, des routes pour les populations locales. L’avantage peut également être lucratif, comme le partage des ressources d’un brevet”, détaille Ali Benryane.

Des contrats qui seront sous la surveillance d’une Autorité nationale compétente (ANC), prévue par le texte de loi. Celle-ci sera représentée par une commission mixte regroupant les différents départements ministériels qui régissent les ressources génétiques du pays : l’Agriculture pour les ressources agricoles, la Pêche pour les ressources marines et le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification pour la faune et la flore. C’est vers cette institution que s’adresseront les particuliers ou entreprises étrangères ou nationales pour savoir à qui ils doivent demander l’accès pour obtenir telle ou telle ressource génétique. “L’institution s’assurera ensuite que le contrat entre fournisseur et utilisateur est juste et équitable. Et s’il y a rupture des clauses contractuelles il pourrait y avoir des sanctions”, explique Ali Benryane. Des sanctions qui devraient aller, selon l’actuel projet de loi, d’une amende de 10 000 à 200 000 dirhams et/ou d’une peine d’emprisonnement d’un mois à un an.

Bénéfices pour tout le monde

Un mécanisme qui devrait rapporter une somme conséquente à l’État marocain. C’est en tout cas ce que montre la “Stratégie et plan d’action national pour la diversité biologique du Maroc, 2016-2020” publiée en 2016 par l’ancien ministère délégué chargé de l’Environnement. Selon l’étude, la mise en œuvre de ce nouveau cadre législatif chiffre, par exemple, à plusieurs dizaines de millions de dirhams par an pour la ressource arganier et à plusieurs millions la ressource romarin. Selon Ali Benryane, une étude sur le potentiel économique de ces deux produits est actuellement en cours et devrait être publiée au courant de l’année. “Quand on voit ce qu’on peut gagner uniquement sur deux produits, imaginez les retombées avec tout le potentiel que possède le Maroc en termes de biodiversité. C’est de l’or vert !”, souligne l’expert.

Pour Ahmed Birouk, il faudrait même pousser la réflexion et créer, à terme, “un fonds national de gestion des avantages issus de l’utilisation et la revalorisation des ressources génétiques”. Selon lui, une partie des avantages serait dédiée au développement socio-économique local des producteurs et productrices concernés dans la région qui fournit la ressource génétique. “L’autre partie servirait à appuyer les actions de protection de la nature et de restauration des écosystèmes”, conclut-il.

LA TRIBUNE

Logistique 4.0 : l’homme « augmenté » pour limiter la pénibilité

Afin de réduire les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sans perdre en productivité, les logisticiens testent des dispositifs qui soulagent et aident les salariés dans leurs gestes quotidiens.

Dans le secteur du transport et de l’entreposage non frigorifique, les accidents du travail et les maladies professionnelles se sont multipliés. Entre 2015 et 2016, l’augmentation est respectivement de 5,5% et de 13,1%, alors que le nombre des salariés n’a progressé que de 4,4% pour atteindre un peu moins de 73.000 personnes, d’après les chiffres de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts).

Cette progression inquiète les acteurs. Notamment en raison de la difficulté dans les recrutements et l’allongement de la durée de vie professionnelle de leurs salariés, dont la moitié a atteint 45 ans et plus. Dans ce contexte, le recours aux ergosquelettes, exosquelettes, lunettes à vision augmentée et autres « wearables » s’annonce comme une voie prometteuse pour réduire la pénibilité du déplacement de charges lourdes ou corriger les mauvaises postures liées au « picking » (préparation de commandes).

D’ores et déjà, certains logisticiens ont sauté le pas. À l’instar de FM Logistic France, qui teste des ergosquelettes afin d’aider l’opérateur à garder une posture adéquate. Il s’agit en l’occurrence du « Chairless Chair », développé par la startup suisse Noonee. Destiné aux opérateurs en station debout, il se compose d’un harnais dorsal et de supports au niveau des jambes. Les opérateurs peuvent se déplacer et s’asseoir à tout moment pour soulager leurs membres inférieurs. Parallèlement, le logisticien prévoit de développer ses propres dispositifs d’aide à la manutention en partenariat avec l’université de technologie de Compiègne (UTC).

Vision picking et exosquelette

Geodis n’est pas à la traîne. Le groupe a expérimenté aux Pays-Bas des exosquelettes du hollandais Laevo, afin de réduire jusqu’à 50% les tensions dorsales. Dans la foulée, le logisticien teste en Allemagne une solution de réalité augmentée réservée au picking.

Conçu par la startup allemande Picavi, ce système de « vision picking » se compose d’une paire de lunettes connectées qui affiche dans le champ de vision de l’opérateur des instructions. Ce dernier localise ainsi les pièces à collecter et les tiroirs où les ranger. De quoi réduire les erreurs de préparation et s’épargner des déplacements inutiles. En effet, une fois la commande validée, les lunettes guident le porteur vers le lieu de stockage approprié.

Grâce à cet accessoire connecté, Geodis estime pouvoir gagner une dizaine de pourcents sur sa productivité. Des gains dans la lignée de ceux annoncés par DHL. Une de ses filiales implantée outre-Atlantique a développé sa propre solution de vision augmentée que le groupe compte étendre à l’ensemble de ses sites. Féru de nouvelles technologies, DHL a d’ailleurs testé l’an dernier un prototype d’exosquelette destiné au picking. Il a été conçu et réalisé par le français Exhauss. Le modèle final pèsera moins de 4,4 kilos pour 22 kilos de capacité de charge.

« À la différence de ses prédécesseurs, le « Picker » fournit à l’opérateur une assistance au soulèvement qui croît à mesure qu’il lève sa charge», indique Pierre Davezac, le Pdg d’Exhauss.

Fonctionnant mécaniquement et avec des vérins à gaz, cet exosquelette collaboratif sera commercialisé sous peu.

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Pour l’Afrique, la reprise économique est là, selon la Banque mondiale

Le coup de frein à la croissance est passé. Sauf accident, l’Afrique devrait voir son PIB en 2018 progresser de 3,2 %, et de 3,6 % à l’horizon 2020, affirme la Banque mondiale.

Le choc a été violent.  La chute des prix des matières premières, en 2014, a non seulement marqué la fin du super-cycle des matières premières, il a aussi porté un sérieux coup à la croissance du continent africain.

Avec +1,3 %, l’Afrique avait enregistré en 2016 la hausse la plus faible de son PIB depuis deux décennies. En 2017, la croissance est remontée à +2,4 % et devrait, à moins d’un accident, poursuivre sa progression (à +3,2 % en 2018) pour atteindre 3,6 % en 2020. Un rapport de la SFI (Société financière internationale, la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé), s’appuie sur les mouvements de capitaux pour montrer que le continent africain a maintenant tourné le dos à ces difficultés.

Les flux de capitaux dans la région, sous forme de prêts bancaires et d’émissions d’actions et obligations, ont considérablement augmenté.

Le document, rendu public à l’ouverture de « l’Africa CEO Forum » consacré aux  perspectives qu’offre l’Afrique , souligne que « les flux de capitaux dans la région, sous forme de prêts bancaires et d’émissions d’actions et obligations, ont considérablement augmenté et traduisent l’amélioration de la perception à l’égard des marchés émergents en général, et de l’Afrique en particulier ». De 34 milliards de dollars en 2016, ils ont progressé de 12 % en un an à 38 milliards.

Déficit en infrastructures

Si les services font figure de locomotives, les  infrastructures demeurent un frein parfaitement identifié à la croissance.

L’Afrique subsaharienne est par exemple la seule région au monde à avoir vu la densité de son réseau routier baisser en vingt ans. Résultat, les coûts de transport restent élevés et freinent le commerce interrégional. Alors que 35 % seulement de la population a accès à l’électricité, le taux tombe à 30 % lorsqu’il s’agit de la santé.

Concentration urbaine

L’Afrique comme beaucoup de zones émergentes connaît un phénomène de concentration urbaine. En 25 ans, la population vivant en ville devrait doubler, souligne l’IFC, satisfait des opportunités qu’une telle concentration va apporter.

Cela dans un contexte de forte progression de la population : face à une moyenne mondiale de +1,7 %, celle de l’Afrique a crû de +2,9 % par an entre 1990 et 2016. Une hausse qui va de pair avec l’augmentation du niveau de vie. Selon la Banque mondiale, d’ici 2030, ces nouveaux consommateurs des classes moyennes devraient voir leurs rangs gonflés de 100 millions de personnes supplémentaires, à 160 millions. Cela, sur fond de hausse moyenne de 5 % par an des dépenses des ménages (+3,8 % en moyenne pour les autres marchés émergents). Dans le panier de la « ménagère middle class », ce sont surtout les transports et les technologies de communication qui devraient connaître la plus forte accélération, devant l’alimentaire et les boissons.

LA VIE ECO

AVICULTURE : LE MARCHÉ INTÉRIEUR PRESQUE SATURÉ, L’EXPORT À LA RESCOUSSE

Après avoir développé ses capacités de production sous l’effet de deux contrats-programmes, la filière avicole doit prendre le virage de l’export pour poursuivre sa croissance. L’Afrique est le principal débouché à l’étranger. La filière doit avoir le feu vert de l’Union européenne à l’issue d’un troisième audit. 

Pour éviter l’essoufflement ou au mieux la stagnation, l’aviculture marocaine n’a d’autres choix que d’exporter. Et pour preuve, l’abondance de l’offre en produits avicoles – viandes de poulet, de dinde et œuf de consommation – sur le marché intérieur pèsent lourdement sur les prix d’année en année. Si cette situation ne peut qu’être bénéfique pour le consommateur, elle l’est moins pour les professionnels qui sont tenus, entre autres, de faire prospérer leur entreprise. De 28,5 milliards de DH en 2017 -un niveau presque similaire à celui de 2011 (28,3), l’interprofession s’est engagée à atteindre 38 milliards de DH à l’horizon 2020, conformément aux objectifs du contrat-programme.

Il va falloir donc trouver d’autres ressorts car le marché intérieur n’est plus aussi porteur. «Situés en 2017 dans une fourchette de 9,50 DH  à 11 DH, le prix de la viande du poulet reste en deçà des coûts de production. A 0,70 DH (départ ferme), ceux des œufs de consommation sont également trop bas, y compris durant Ramadan 2017 où la consommation bat son plein. Seules les viandes de dinde sont plus ou moins rentables», expliquent, d’entrée de jeu, ChaoukiJerrari, directeur de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Le rebond de la production en 2017 après un exercice de 2016 plombé par la grippe aviaire n’a rien arrangé pour les aviculteurs du fait que la loi de l’offre et de la demande joue à fond. Conséquence : la baisse de production est le scénario le plus plausible pour 2018, à en croire les professionnels.

Beaucoup de contraintes sur le marché africain

Pour pouvoir rentabiliser ses capacités de production et accroître son apport au PIB agricole, la filière, via la FISA, active deux principaux leviers. Il s’agit de booster la consommation sur le marché local à travers les campagnes de promotion visant à la fois la communication autour des qualités nutritionnelles et la déconstruction de certaines rumeurs sur les produits avicoles. Le second levier  consiste à développer l’activité à l’export, principalement en Afrique subsaharienne. Ce qui est loin d’être une mince affaire. Initié en 2010 à l’initiative de certains opérateurs, l’export des produits avicoles «made in Morocco» s’est certes développé, mais en dents de scie pour les poussins et les viandes de volaille. Seul l’œuf à couver a connu une ascension fulgurante avec un volume qui est passé de 3,266 millions d’unités en 2010 à 18,497 millions en 2017.

Coûts logistiques et transit time trop élevés, barrières tarifaires et réglementaires, insuffisance des infrastructures de froid et de stockage…. Ce sont là les principales contraintes qui freinent le développement des exportations marocaines sur le marché subsaharien.

Pour y voir plus clair et élaborer une stratégie de développement des exportations marocaines et leur plan promotionnel, la FISA et l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE) ont réalisé entre 2016 et 2017 une étude dans trois pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Togo. Il en ressort que ces trois pays disposent de 15 millions de consommateurs potentiels où la consommation du poulet de chair est encore faible. «L’aviculture démarre à peine dans ces pays avec des consommations ne dépassant pas trois kilos par an et par habitant», observe M.Jerrari. Plus encourageant encore, l’urbanisation galopante, la modernisation de la distribution et les prix élevés des produits avicoles dans ces pays constituent autant d’opportunités.

Toutefois, le protectionnisme – interdiction d’importer des poulets vifs ou la viande de volaille congelée comme au Mali -, la hausse des tarifs douaniers (5 à 28%), couplée à l’irrégularité et la cherté du fret aérien bloquent la montée en puissance des exportations. «Nous recevons parfois des commandes que nous ne pouvons pas satisfaire», déplore-t-il. Valeur aujourd’hui, l’export se fait uniquement par voie terrestre ou via l’implantation d’unités d’accouvage pour produire sur place des poussins comme l’ont fait deux opérateurs marocains en Mauritanie et en Côte d’ivoire, selon notre interlocuteur.

Amélioration de la notoriété des produits marocains

La stratégie de pénétration préconisée par les auteurs de l’étude est basée sur la structuration des filières des pays ciblés et l’amélioration de la notoriété des produits marocains. Pour ce faire, ils recommandent des actions comme les tournées exécutives de l’ONSSA, de la FISA et du ministère de l’agriculture dans ces pays, ainsi que la formation et l’encadrement au Maroc des acteurs professionnels des pays cibles. Ce que la FISA a déjà commencé à faire avec la formation de professionnels africains à l’Avipole d’Ain Jemaa ou durant la dernière édition du Salon Dawajine.

Reste le marché européen. «Le Maroc ambitionne d’exporter des viandes de volaille traitées thermiquement (la charcuterie, ndlr) et c’est dans ce cadre que trois audits ont été réalisés à ce jour sans qu’il n’y ait un refus, mais des recommandations au terme des deux premiers», explique M. Jerrari. Les deux premiers n’ont pas abouti au feu vert mais à des recommandations de la part des experts de l’Union européenne. Pour le troisième, le verdict n’est pas encore rendu. Il «sera connu d’ici la fin d’année», confie ChaoukiJerrari.

Les performances en phase avec les objectifs du contrat-programme

Selon les chiffres récents de la FISA, la filière a réalisé un chiffre d’affaires de 28,50 milliards de DH, soit 75% de l’objectif fixé par le contrat-programme. La production des viandes de volaille et œufs de consommation a atteint respectivement 640 000 tonnes (71%) et 5,5 milliards d’unités (76%). S’agissant de la consommation annuelle moyenne par habitant, elle est de 19,7 kilos de viandes (79%) et 180 unités d’œufs de consommation (90%). Dans cette phase d’expansion, la filière avicole compte 475 000 emplois directs et indirects à fin 2017, soit 95% de l’objectif fixé à l’horizon 2020.

Les ECO

OCP CONFORTE SA PLACE DE LEADER MONDIAL

Le groupe a enregistré une hausse de 14% de son chiffre d’affaires par rapport à 2016 grâce à un bon comportement de la demande internationale.

Le fleuron national de l’industrie du phosphate se porte bien. C’est ce que laissaient entendre les résultats du groupe l’année précédente. En 2017, OCP enregistrait une forte croissance de son chiffre d’affaires, soit une hausse de 14% par rapport à l’année précédente avec une solide performance dans tous les segments. En effet, les ventes de roche et d’engrais en volume y ont augmenté respectivement de 40% et de 24% par rapport à 2016. En ce qui concerne le segment de l’acide, OCP a maintenu sa position de leader en conservant son rang de deuxième fournisseur en Asie avec un volume de ventes relativement stable par rapport à l’année dernière. Ces réalisations ont été soutenues par l’augmentation significative de la capacité de production d’OCP sous l’effet d’un vaste programme d’investissements dont la 1re phase a été achevée en 2017.

Par ailleurs, la demande est restée soutenue en 2017 dans les principales régions, notamment en Amérique latine et en Amérique du Nord et plus particulièrement en Afrique où les exportations ont augmenté de près de 50%, passant de 1,7 million de tonnes en 2016 à 2,5 millions de tonnes en 2017. Ainsi, en 2017, les engrais représenteront 54% des ventes totales, la roche 21% et enfin l’acide phosphorique 15%. 2017 a été une année clé dans la mise en œuvre du programme de développement industriel d’OCP et les dépenses d’investissement s’y sont élevées à 9.045 MDH ayant permis l’aboutissement d’un grand nombre de projets. La croissance des volumes de vente d’OCP a également eu un impact positif sur l’évolution de la marge brute, qui a atteint 31,6 MMDH contre 28,9 MMDH l’an passé. Le bénéfice avant impôt, intérêt, amortissement et dépréciation (EBITDA) est resté stable à 12,7 MMDH engendrant une marge de 26%. «Ce niveau de rentabilité reflète l’impact de la proportion accrue de ventes de produits finis à plus forte valeur ajoutée illustrant l’évolution du mix de produits et incluant également d’autres coûts attribuables à l’augmentation des volumes», explique le management du groupe.

Néanmoins, l’EBITDA sera bel et bien en repli en 2017 puisque la marge était de 30% durant l’année précédente. OCP explique cet état de fait par la hausse des achats de matières premières corrélée à l’augmentation de la production avec une légère hausse des prix d’achat, l’augmentation de certaines charges en lien direct avec l’augmentation de sa capacité de production (transport, énergie, maintenance…), l’évolution du mix de produits et l’augmentation des coûts de personnel principalement liée au recrutement et à la formation de 500 personnes pour le site chimique de Laâyoune. Le groupe note également une amélioration des coûts de production grâce à la montée en puissance du pipeline, lequel génère des économies de coûts totales de 1,7 MMDH en 2017 contre 1 milliard en 2016. Les volumes transportés ont significativement augmenté (14,1 MT en 2017 vs 10,05 MT en 2016). Les coûts de production de la roche ont aussi baissé de près de 35% sur les 4 dernières années.

Mustapha Terrab
PDG du Groupe OCP

Durant l’année 2017, le Groupe OCP a renforcé sa position de leader en augmentant notamment ses capacités de production sur l’ensemble de la chaîne de valeur, tout en conservant des marges supérieures à celles du secteur. Ces résultats démontrent le succès du déploiement de notre stratégie reposant sur trois piliers complémentaires : accroître nos capacités de production, tirer parti de notre flexibilité industrielle et commerciale pour stimuler la demande tout en bénéficiant des effets d’économies d’échelle et réduire nos coûts de production pour renforcer notre position de leader».

Fin de la première phase d’investissements

L’année 2017 a été marquée par «l’atterrissage» de la première vague du plan d’investissement. Cette vague à travers l’aboutissement de nombreux projets a permis entre autres de doubler la capacité minière et de tripler la capacité d’engrais avec la 4e usine dédiée, JFC 4, unité de granulation qui sera amenée sur le marché courant 2017.

BILAN POSITIF POUR L’EMPLOYABILITÉ DANS L’INDUSTRIE

Le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a tenu ce jeudi 22 mars à Rabat, une conférence pour dresser le panorama des réalisations de son département par rapport à l’emploi dans le secteur industriel ainsi que les perspectives en vue dans le cadre du «Plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020». Les détails.

Le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a présenté les résultats enregistrés en termes d’employabilité dans l’industrie, secteur qu’il chapeaute. Pour ce faire, Elalamy a tablé sur des données et des chiffres recueillis auprès de la CNSS en vue d’une justification objective des résultats escomptés jusqu’alors. Aussi s’est-il penché sur les perspectives du «PAI 2014-2020» dont la concrétisation a atteint 58%.

«Le PAI lancé par SM le roi Mohammed VI répond à ses promesses et apporte une contribution tangible à la problématique de l’emploi. Nous avons réalisé près de 58% de l’objectif fixé à horizon 2020 et en maintenant cette cadence durant les prochaines années, nous allons le dépasser», a déclaré Elalamy.

Ainsi, entre 2014 et 2017, l’industrie peut être considérée comme pourvoyeur réel d’emplois avec +17% de valeur industrielle, et des exportations en hausse de 10,3% par an. Ces chiffres ont été conclus sur la base d’une liste exhaustive des entreprises industrielles formelles, déclinée par secteur, écosystème, villes et régions. «Le secteur industriel se positionne en pourvoyeur d’emplois majeur. 288 126 emplois ont été créés dans les différentes filières industrielles entre 2014 et 2017», a fait savoir Elalamy.

Le secteur de l’automobile détient détient la part du lion dans cette croissance de la valeur industrielle puisqu’il y participe de ses 29%. Ainsi, il constitue la pièce forte de la chaine industrielle marocaine mais aussi, de la création d’emplois avec 83 845 postes.

Dans le même ordre d’idées, l’offshoring participe avec 18%, l’agroalimentaire avec 16%, suivi des secteurs du textile (13%), des industries métalliques et métallurgiques (6%), de la construction (4%) et enfin, de l’aéronautique (3%).

Quant aux exportations industrielles, elles se sont établies en 2017 à plus de 149,4 MMD, soit une hausse de 10,3/an depuis 2014.

La répartition régionale des zones industrielles

Sur la question de la répartition régionale des zones industrielles qui se déploient davantage à Tanger que dans d’autres villes du royaume, le ministre de l’industrie explique que l’implantation d’une zone industrielle devra respecter des processus de faisabilité des projets industriels. «Concernant la répartition par régions ou par villes, la région de Tanger a évidemment une infrastructure qui permet d’attirer un certain nombre d’investisseurs. Mais souvenez-vous, que Kénitra, où il n’y avait rien, est devenue aujourd’hui un véritable poumon industriel. Idem pour Meknès qui est devenue une zone industrielle pour l’automobile», nous a-t-il affirmé.

Perspectives d’emplois pour 2020

Elalamy s’est réjoui des avancées en termes d’employabilité dans le secteur industriel. Le ministre reste optimiste par rapport à l’avenir de l’emploi dans l’industrie en envisageant dépasser l’objectif de 500 000 emplois à l’horizon 2020. «Nous constatons que ce qui a été comptabilisé au niveau de la CNSS jusqu’à aujourd’hui dépasse les 288 000 emplois. Donc l’objectif est largement atteint. Pour les trois prochaines années, nous serions à 577 000 emplois», a-t-il déclaré.

Dans ce sens, il y a lieu de noter que la création nette d’emplois industriels a vu sa courbe ascendante pendant les trois dernières années (2015-2017) avec 3738 emplois en 2015, 32 962 en 2016 et 46 036 en 2017.

L'economiste

Le meilleur taux mondial de survie est en Afrique…mais pas dans le nord du continent!

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En dépit de la Moudawana et des engagements politiques, le Maroc reste en retrait par rapport à ses principaux voisins du Maghreb. La relative haute présence d’entreprises féminines en Afrique tient au fait que l’initiative féminine y est très développée, plus que celle des hommes (en dehors de l’Afrique du Nord). Inversement, on notera que les entreprises à partir de 50 salariés sont plus souvent féminines dans le monde arabe que sur le reste de la planète. On n’a pas d’explication à ce phénomène.

L’étude de Deloitte, présentée lors de la rencontre par Sakina  Bensouda, va dans le même sens: 30% des femmes ont l’intention de créer une entreprise dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, mais moins de 8% s’y mettent vraiment.
Le taux de survie est plutôt décevant, affirme l’étude Deloitte, même après seulement 3 ans: 3% au Maroc. Etonnamment, ce taux est un peu inférieur en France (2,9%) alors que la survie en Europe est supérieure (5%). Les recordwomen de l’entrepreneuriat sont les mêmes dans l’étude du HCP et dans celle de Deloitte: les Africaines au sud du Sahara. Elles ont le meilleur taux mondial de survie, avec une domination nette des PME, voire des toutes petites entreprises, les célébrissimes «Mama Mercedes». Ce sont aussi elles qui arrêtent le plus fréquemment leur entreprise, quitte à en créer une autre par la suite. Sans que  la première soit forcément déclarée… pas plus que la suivante.
Les Marocaines abandonnent aussi beaucoup leur entreprise, surtout à cause du manque de rentabilité. Cette non-rentabilité est trois fois plus fréquente que les difficultés de financement, dont on parle pourtant beaucoup.

Le Matin

Programme «Primo-exportateurs»

Entreprises, à vos candidatures !

C’est parti pour l’édition 2018 du «Programme d’appui aux primo-exportateurs». Le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique lance, en effet, un appel à manifestation d’intérêt et invite les entreprises intéressées à déposer leurs dossiers de candidature au plus tard le 30 avril 2018.

À noter que ce programme d’appui spécifique est destiné aux entreprises ayant un potentiel à l’export et désireuses de se lancer dans l’exportation ou d’en faire une activité régulière. Il est initié par le ministère de l’Industrie, en partenariat avec le ministère de l’Économie et des finances, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et l’Association marocaine des exportateurs (Asmex).

Le programme consiste à apporter le soutien financier et technique aux entreprises primo-exportatrices sur une période de 3 ans. Il est censé leur permettre de se doter d’une stratégie export et de bénéficier des actions de formation, de coaching durant toute la période de mise en œuvre de leurs stratégies export. Il prévoit également la prise en charge, par l’État, de certaines actions de prospection, de promotion et de commercialisation à destination des marchés étrangers.

Sont ciblées par ce programme les entreprises et/ou coopératives dont le chiffre d’affaires moyen à l’export sur les trois dernières années ne dépasse pas 5 millions DH. Cette deuxième édition vise à accompagner 50 nouvelles entreprises primo-exportatrices sur une période de 3 ans.

Challenge

L’américain NexteerAutomotive lance les travaux de son usine de Kénitra

Le spécialiste des systèmes de direction assistée électrique et hydraulique, NexteerAutomotive, a posé la première pierre de sa nouvelle usine à Kénitra. Dans un premier temps, elle produira des systèmes de direction assistée électriques (Electric Power Steering, EPS) avant d’étendre la production aux systèmes de transmission.

Première du genre en Afrique, cette nouvelle unité s’étend sur une surface de 18.000 m² et prévoit d’ d’embaucher 500 personnes d’ici 2020, dont 70 en 2018. « Nexteer est un fournisseur mondial et global de direction assistée et d’arbres de transmission, et il s’agit de sa 25ème usine dans le monde. Avec ce nouveau projet, la chaîne de valeur automobile s’étoffe et le secteur gagne en profondeur et en densité technologique », a déclaré à cet effet le secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement, Othmane El Ferdaous.

Pour rappel, les représentants de la société avaient signé avec les autorités marocaines, en juillet 2017, le mémorandum confirmant le projet d’investissement. Ensuite, l’accord officiel a été signé le 11 décembre dernier à Casablanca par le SM le roi Mohammed VI, les représentants du gouvernement, ainsi que les représentants de NexteerAutomotive. Avec plus de 13.000 salariés dans le monde, 50 clients dans toutes les grandes régions, 24 usines, 3 centres techniques et 14 centres de service clientèle, NexteerAutomotive est considéré comme leader des systèmes de contrôle intuitif des mouvements (Intuitive Motion Control). La société collabore avec d’autres géants de l’automobile tels que BMW, Fiat, Ford, GM, PSA, Chrysler…

Huawei transfère des dizaines d’emplois de l’Égypte vers le Maroc

Le chinois Huawei fait du Maroc un pays central dans sa stratégie africaine.

En effet, après avoir pris pied à Rabat depuis dix ans notamment pour la promotion des équipements de transmission à destination des opérateurs télécoms et, ensuite, à Casablanca en fin 2015, pour piloter ses opérations sur l’Afrique francophone, le troisième fabricant mondial de smartphones renforce davantage le périmètre d’intervention de sa filiale Huawei Technologies Casablanca (HTC) qui vient d’élargir son statut de hub régional vers d’autres pays non francophones.

Un changement de périmètre qui fait suite au transfert de plusieurs dizaines de collaborateurs de la filiale égyptienne basée au Caire vers la capitale économique du royaume. Aussi, HTC dont le nombre d’employés a dépassé la barre de 250 employés en ce début d’année, devient non seulement un hub régional mais une plateforme continentale (hors Afrique du Sud) avec de larges prérogatives commerciales, administratives et techniques.  Le statut CFC (Casablanca Finance City) que la filiale HTC a obtenu, dès ses premiers mois d’activité, ainsi que la stabilité du Maroc et son excellente connectivité aérienne au reste du continent ont été déterminants dans ce choix stratégique.

Rappelons que Huawei est déjà actif dans plus d’une vingtaine de pays africains comme la Tunisie, la Mauritanie, le Tchad, le Mali ou encore le Rwanda. À fin 2016, ce géant basé à Shenzhen (sud-est de la Chine) revendique un chiffre d’affaires mondial de plus de 75 milliards de dollars (plus des deux tiers du PIB marocain !) pour un résultat net part du groupe de plus de 5,3 milliards de dollars (plus de 46 milliards de DH). Sur le marché marocain, les ventes de smartphones de marque Huawei connaissent une croissance exponentielle depuis la gestion directe des ventes sur le territoire marocain par HTC. Avec près de 300.000 unités vendues en 2017 (+200% par glissement annuel !), Huawei vise la place de leader du marché marocain à horizon 2022 (contre une troisième place aujourd’hui derrière Apple et Samsung).

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Adoption du projet de loi relatif à la communication audiovisuelle en Conseil de gouvernement

Le Conseil de gouvernement a approuvé, jeudi, le projet de loi 16-18 modifiant et complétant la loi 77-03 relatif à la communication audiovisuelle, tout en tenant compte des observations émises lors de son examen.

Présenté par le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed El Aaraj, ce projet de loi vise à réintroduire dans l’article 1 les tarifs relatifs au distributeur-prestataire technique, au multiplexe et au multiplexage, a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, dans un communiqué lu à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement, ajoutant qu’il s’agit des alinéas qui ont été supprimés de la loi 77-03 en vertu d’un projet de loi.

Le texte a également pour objectif de tirer profit des possibilités offertes par l’Union internationale des télécommunications (IUT) permettant désormais aux services nationaux, notamment de sûreté, d’exploiter la bande de fréquences, a expliqué El Khalfi.

Le projet de loi vise également à réintroduire les attributions de l’Agence nationale de la réglementation des télécommunications (ANRT) relatives à l’attribution des fréquences radioélectriques dédiées à la communication audiovisuelle, et à unifier les dénominations « sociétés de la communication audiovisuelle publique » et de « la société de la communication audiovisuelle publique », a-t-il ajouté.

Crowdfunding : un projet de loi déposé au SGG

– Création du statut de gestionnaire de plateformes de financement collaboratif (PFC)

– La supervision des activités de financement collaboratif par prêts et dons sera assurée par Bank Al-Maghrib. Celles des investissements en capital par l’AMMC.

– Le montant levé au profit d’un même projet, dans le cadre de financement collaboratif, ne peut dépasser un montant maximal, fixé par voie réglementaire, dans la limite de 5 millions de DH.

Après plusieurs années de concertation, un projet de loi régissant le financement collaboratif et le crowdfunding, élaboré par la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE) relevant du ministère des Finances, vient d’être déposé au Secrétariat général du gouvernement (SGG) pour consultation.

Le dit projet de loi a pour objet de définir le cadre juridique de l’exercice, par les sociétés de financement collaboratif (SFC), des différentes formes de financement collaboratif. Un dispositif complet de régulation de ces activités, qui comprend notamment :

– La création du statut de gestionnaire de plateformes de financement collaboratif (PFC) en l’occurrence, la SFC, et ce à l’instar des autres régimes régissant les activités de marché

– La définition du dispositif d’agrément par l’administration des SFC et de supervision des activités de financement collaboratif, assuré par Bank Al-Maghrib pour les activités de prêts et de dons et par l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) pour les activités d’investissement en capital.

– La définition des engagements et des obligations de la SFC en matière d’information du public, de publicité, de reporting, etc.

– Les règles à respecter en matière de vérification des projets à financer, de sécurisation des transferts et de protection des contributeurs.

– L’établissement de plafonds en termes de montant à lever par projet et par contributeurs.

Plafonds

A noter que les SFC devront avoir leur siège au Maroc, être capitalisées à hauteur de 300.000 dirhams minimum. L’agrément d’exercé est délivré par BAM pour la catégorie «prêt et don», et par l’AMMC pour la catégorie investissement.

A noter aussi que le montant levé au profit d’un même projet, dans le cadre de financement collaboratif, ne peut dépasser un montant maximal, fixé par voie réglementaire, pour chaque catégorie de financement collaboratif, dans la limite de 5 millions de DH.

Le cumul des contributions d’une personne physique au titre de chaque projet de projet ne peut dépasser un montant fixé par voie réglementaire, dans la limite de 250.000 DH.

Par ailleurs, le cumul des contributions d’une personne physique, au terme d’une année civile, à des financements collaboratifs, ne peut dépasser un montant qui sera fixé par voie réglementaire, dans la limite de 500.000 DH.

Les contributeurs personnes physiques ayant la qualité «d’investisseurs providentiels» ne sont pas concernés par ces plafonds.

A noter enfin que le projet de loi a prévu un volet consacré au financement collaboratif de type participatif. La constitution de PFCP (Plateformes de financement collaboratif participatives) devra au préalable avoir l’avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas.