PROXIMO Revue de presse 18 04 2017

L'economiste

Croissance et Emploi : L’alerte de la Banque mondiale

Après une année morose, la croissance du PIB marocain devrait rebondir à 3,8% en 2017 contre 2,6% pour l’ensemble du MENA, indique la Banque mondiale dans son rapport de suivi de la situation économique dans la région. L’institution s’attend en effet à « une production céréalière supérieure à sa moyenne historique » et un PIB agricole qui « devrait augmenter de près de 10 % ». Pour sa part, le PIB non agricole progresserait comparé aux récentes tendances. Cette légère embellie ne se traduira pas forcément par d’importantes améliorations dans la structure du marché du travail. En effet, même si le taux de chômage a baissé à 9,4%, le taux de participation au marché du travail, « déjà faible », continue de reculer pour se situer largement en dessous des 50%. Pour l’institution de BrettonWoods, la croissance devrait ainsi rester à 3,7 et 3,6% dans les deux prochaines années.

Agriculture : Deux nouveaux contrats-programmes

C’est l’une des premières sorties des nouveaux ministres de l’exécutif d’El Othmani ce matin, lors de la signature de deux nouveaux contrats-programmes, fait marquant de ces 9es Assises de l’Agriculture.

Le premier, doté d’une enveloppe globale de 12 milliards de dirhams, dont 4 milliards de fonds publics, vise à développer le secteur de l’agro-industrie au Maroc en accélérant l’intégration entre l’amont productif et l’aval de la transformation.

Le deuxième contrat-programme est celui relatif à la sauvegarde de la plaine de Saïss. D’un coût global de 4,8 milliards de DH, ce projet sera financé notamment grâce à un prêt de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à hauteur de 1,3 milliard de DH (120 millions d’euros).

Le projet bénéficiera d’un appui financier du Fonds Vert pour le Climat sous forme de don s’élevant à 346 millions de DH (31,5 millions d’euros). Son exécution s’étale sur 4 ans (2017-2022).

Plan Maroc Vert : 300.000 exploitations créées

Plus de 300.000 exploitations agricoles ont été créées grâce au Plan Maroc Vert (PMV), a indiqué aujourd’hui à Meknès, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement et des Eaux et forêts, Aziz Akhannouch. Cela a permis d’atteindre 1,8 million d’exploitations à ce jour. Avant l’opérationnalisation du PMV, 4,9 tracteurs étaient enregistrés pour chaque 1.000 hectares contre plus de 8 actuellement, a également précisé le ministre. D’ailleurs, 700.000 hectares de systèmes agricoles ont été transformés exploitations de haute valeur ajoutée (arbres fruitiers) et 20% des terres bour non exploitées (zone de culture sèche) ont pu être transformées.

Les ECO

AKHANNOUCH: HAUSSE DE 203% DE LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE 2016-2017

La production céréalière au titre de la campagne agricole 2016-2017 devrait atteindre le chiffre record de 102 millions de quintaux, en hausse de 203% par rapport à la campagne précédente. Aziz Akhannouch a dévoilé, lundi à Meknès, que l’actuelle campagne agricole dépassera les objectifs ciblés par le Plan Maroc vert.

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement et des eaux et des forêts a par ailleurs souligné que «les estimations font état d’une répartition de la production record pour cette année entre les trois céréales principales, à raison de 49,4 millions de quintaux pour le blé tendre, 28,9 millions de quintaux pour l’orge et 23,3 millions de quintaux pour le blé dur».

Aziz Akhannouch s’exprimait à l’ouverture des 9e Assises de l’agriculture, organisées autour du thème «Agriculture et sécurité alimentaire au fil de l’eau».

«La campagne actuelle a été marquée par une bonne pluviométrie, bien répartie dans l’espace et le temps, avec une température modérée qui a permis l’approvisionnement et l’utilisation des intrants», a précisé le ministre.

Ainsi, le niveau de vente des semences certifiées a connu une hausse spectaculaire de 52% par rapport à l’année précédente, tandis que la superficie emblavée des céréales d’automne a dépassé 52%, a souligné Akhannouch.

Il a relevé une croissance remarquable de la production de l’ensemble des filières agricoles, en l’occurrence les agrumes avec une récolte de 2,4 millions de tonnes, et les dattes, avec 117.000 tonnes.

OFFICIALISATION DE L’AMAZIGH : APPEL À LA RÉVISION DES PROJETS DE LOI ORGANIQUE

Le gouvernement est très attendu sur la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazigh durant les premiers mois de son mandat. Les activistes amazighs sont aux aguets. Ils réclament, outre l’accélération de la cadence, l’amendement des deux projets de loi organique portant sur le caractère officiel de l’amazigh et le Conseil national des langues et de la culture marocaine.

ZONES FRANCHES : LA DGI CLARIFIE LA NOTION DE «DÉBUT D’EXPLOITATION»

Le directeur de la législation, des études et de la coopération internationale, relevant de la Direction générale des impôts vient d’apporter les clarifications nécessaires à la notion de début d’exploitation à retenir en matière d’impôt sur les sociétés pour décompter la période d’exonération de 5 ans dont bénéficient les sociétés exerçant leurs activités dans les zones franches d’exportation. Dans une correspondance adressée à l’Association des investisseurs de la zone franche de Tanger, dont les Inspirations ÉCO détient copie, le responsable précise que le début d’exploitation correspond au premier acte commercial coïncidant avec la première opération d’acquisition de biens et services, à l’exclusion des frais de constitution des sociétés.

aujourd'hui

Référentiel des prix des transactions immobilières: La Chambre de commerce, d’industrie et de services r’batie s’inquiète !

Témoignant d’écueils en termes d’application et de pratique du référentiel des prix des transactions immobilières entré en vigueur en janvier 2017, la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région de Rabat-Salé-Kénitra a mis, vendredi dernier, en lumière ces problématiques en tentant d’y apporter une réponse.

«Nous voulons lancer une dynamique dans l’immobilier. Nous ne voulons pas que la vente reculedans notre région», indique le président de la Chambre, Abdellah Abbad, à propos des objectifs de la rencontre, en s’adressant à Mohamed Abdellatif Arrach, directeur préfectoral des personnes physiques auprès de la direction régionale des impôts de Rabat-Salé-Kénitra. «La demande est minime», souligne M. Abbad en mettant l’accent sur les prix faramineux et en prédisant des problèmes dans le secteur dans l’avenir. Des constats dont M. Arrach tient compte en détaillant les avantages du référentiel.

Challenge

SIAM 2017 : l’agrobusiness à l’honneur

La 12ème édition du Salon International de l’Agriculture (SIAM), qui sera ouverte mardi 18 avril 2017 à Meknès, aspire à répondre à l’impératif mondial de concilier économie, sécurité alimentaire et durabilité des systèmes agricoles, en jetant la lumière sur l’agrobusiness comme modèle de développement alternatif et un secteur à fort potentiel.

Placée sous le thème « Agrobusiness et chaînes de valeur agricole durables », cette édition se veut l’occasion de mettre sous les projecteurs l’évolution du marché mondial du secteur de l’agroalimentaire et les risques liés à la sécurité alimentaire, en particulier sur le continent africain qui font que les enjeux stratégiques liés à l’agrobusiness sont au cœur des politiques agricoles dans les pays du Sud.

Considéré comme une puissance agricole macro-régionale tant à l’échelle continentale qu’auprès du bassin euro-méditerrannéen, le Maroc affiche des perspectives ambitieuses qui reposent sur des programmes de mise à niveau et d’aménagement colossaux entrepris dans le cadre du Plan Maroc Vert. Grâce à ce plan et ses différentes avancées dans le secteur agricole, le Royaume peut s’évertuer d’être un modèle de développement agricole et agroalimentaire réussi et reconnu en Afrique et au niveau du bassin euro-méditerranéen.

Ainsi, la mise en œuvre de ces programmes laisse augurer des mutations sans précédent, dans la mesure où le modèle de développement basé sur l’agriculture familiale est en train d’évoluer au profit de la promotion de l’agrobusiness et de l’intégration de l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur agroalimentaire, selon une démarche inclusive permettant l’accès aux marchés des petits exploitants. A l’heure où les consommateurs exigent toujours plus de traçabilité sur leurs produits et plus d’équité envers les producteurs, les opérateurs de l’agrobusiness sont confrontés aux défis des chaînes de valeur agroalimentaires.

C’est ainsi que cette nouvelle édition esquissera les enjeux de la traçabilité des produits et les défis des chaînes de valeur agroalimentaires, selon la formule « de la fourche à la fourchette », en vue d’assurer une intégration réussie dans l’agrobusiness. L’objectif étant d’intégrer tous les intervenants dans une chaîne de création de valeur agricole et industrielle vertueuse et bénéfique pour tous.

Désormais, une intégration réussie et durable dans l’agrobusiness passe par l’union des producteurs, des transformateurs, des spécialistes en commercialisation, des entreprises de services alimentaires, des détaillants et des logisticiens. Elle offre ainsi un avantage concurrentiel collectif permettant de protéger les petits producteurs, tout en préservant la qualité des terres agricoles selon des méthodes de production responsables, équitables, et respectueuses de la biodiversité et des ressources naturelles.

Le Maroc et l’AFD signent une nouvelle convention

Une convention portant sur un projet de développement et d’adaptation de l’irrigation aux changements climatiques à l’aval du barrage Kaddoussa, dans la province d’Errachidia a été signée, lundi 17 avril 2017 à Meknès, en marge des 9èmes Assises Nationales de l’Agriculture.

Signée par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhennouch, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid ainsi que le directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) à Rabat, Eric Baulard, cette convention porte sur un projet qui sera réalisé avec le concours de l’AFD avec une contribution à hauteur de 40 millions d’euros et du soutien du Fonds Vert pour le Climat d’un montant de 20 millions d’euros.

D’un coût global de 836 millions de DH, ce projet consistera en l’aménagement, d’ici 2020, d’un réseau d’adduction et de distribution d’eau à l’aval du barrage Kaddoussa en vue de sécuriser le développement agricole, à partir des eaux de surface mobilisées par le barrage en substitution aux eaux de la nappe, d’un périmètre de 5000 ha, composé d’oasis et d’extensions hors oasis.

LA VIE ECO

DES RÉALISATIONS ENCOURAGEANTES DANS LA FILIÈRE LAITIÈRE

Satisfaire la totalité des besoins en lait, voire en exporter. C’est l’objectif fixé par le contrat programme 2015-2020 signé par l’Etat et la Fimalait. En 2016, la production locale satisfaisait déjà 90% de la demande. L’augmentation de l’effectif de vaches de race pure et croisée permettrait d’aller plus loin.

Le Maroc est presque autosuffisant en lait. En 2016, sa production couvrait 90% de ses besoins. Evidemment, l’objectif fixé dans le cadre du contrat programme 2015-2020 est de satisfaire la totalité de la demande, voire l’exportation, indique la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait) qui regroupe depuis 2009 la Fédération nationale des éleveurs producteurs laitiers (Feneprol) et la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil). Cette filière est considérée comme un vrai pourvoyeur d’emplois avec 460 000 emplois directs ; elle a généré un chiffre d’affaires de près de 14 milliards de dirhams en 2015 dont plus de 4 milliards versés en milieu rural. «Selon les données disponibles en 2015, près de 260000 producteurs laitiers assurent la commercialisation du lait vers les circuits organisés via un réseau de 1 900 centres de collecte, intégrant un effectif de 488 800 vaches laitères, ce qui a permis de drainer vers les usines de transformation près de 1,650 milliard de litres», fait savoir Dr AbderrahmanBenlekha, directeur de la Fimalait.

Cette évolution favorable est en grande partie due aux deux contrats programmes signés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Le premier courait sur la période 2009-2014. Le second qui va de 2015 à 2020 prévoit une consommation de 90 équivalent litres de lait par habitant par an (normes internationales) alors qu’elle était à 70 en 2014. Cette consommation devra être satisfaite par une production de 5 millards de litres en 2020 contre 2,45 milliards en 2015. Cette production est le fait de 1,2 million de vaches laitières (toutes races confondues). Ce nombre est le même qu’en 2014. L’augmentation proviendrait du changement de la composition du cheptel qui devrait compter plus de vaches de race pure et croisée et moins de race locale. Ce programme, qui prévoit 40 000 emplois supplémentaires, nécessitera un investissement de 6,606 milliards de DH. Le chiffre d’affaires prévisionnel est de 23 miliards de DH.

Le colportage, un frein au développement durable de la filière

Il y a cependant des défis à relever pour atteindre ces objectifs. Ils peuvent être liés à la sécheresse, affectant les ressources fourragères et la hausse des prix des aliments. On note également des contraintes d’ordre économique, notamment la compétitivité de la filière face à un marché très concurrenciel, principalement avec l’entrée en vigueur progressive des accords de libre-échange UE, Etats- Unis… Le rendement reste très bas par rapport aux potentialités, quand on sait que la moyenne de production par vache avoisine 4 500 litres par an, contre un potentiel de 6 000 litres. Sans oublier le renforcement des compétences techniques des producteurs pour l’amélioration des performances du cheptel et l’amélioration de la qualité du lait et du réseau de collecte et de commercialisation du lait.

Concernant ce dernier point, la filière fait face à un circuit informel échappant à tout contrôle et reste l’un des défis majeurs à surmonter. L’objectif est de mettre sur le marché des produits de qualité répondant aux normes de salubrité et de sécurité pour la santé du consommateur.

En effet, le colportage du lait au Maroc représente un frein au développement durable de la filière avec une part variant de 25 à 30% en moyenne de la consommation totale. Ce lait non pasteurisé est considéré comme un vrai danger pour les consommateurs et surtout les enfants. De ce fait, la Fimalait, «en collaboration avec les pouvoirs publics, déploiera tous les efforts pour enrayer ce fléau et soutenir l’amont laitier et transmettre aux éleveurs de bonnes pratiques autour de la conduite de l’élevage, de l’hygiène et du respect de la chaîne de froid et des normes sanitaires», poursuit Dr Benlekha.

En outre et dans ce cadre, les autorités ont accordé une grande attention à l’organisation de la filière, en commençant par la commercialisation du lait via la création et l’équipement de centres de collecte, érigés en coopératives livrant leur production aux usines de transformation. Par ailleurs, l’apparition d’associations et coopératives d’éleveurs, prestataires de services, a permis la réalisation de nombreux programmes de développement par l’amélioration génétique.