PROXIMO Revue de presse 15 05 2017

L'economiste

Banques marocaines : L’avertissement de Fitch

Rien n’est encore inquiétant. Mais pour Fitch, l’expansion des banques marocaines en Afrique n’est pas sans risque. L’agence de notation affirme dans sa nouvelle évaluation que les banques nationales qui créent ou acquièrent des banques sur des marchés ayant des notes souveraines inférieures « sont exposées aux grands portefeuilles d’obligations des gouvernements que leurs filiales détiennent généralement ». Elle souligne que les obligations souveraines nationales dans la majorité des pays africains sont évaluées à plusieurs niveaux inférieurs aux obligations souveraines marocaines (BBB-).

En outre, les environnements d’exploitation sont également généralement plus risqués. En 2016, les filiales africaines ont fortement contribué aux bénéfices des banques marocaines (32% en 2016 pour BMCE, 29% pour Attijariwafa et 12% pour Groupe BPC). Pour Fitch, si la nouvelle filiale égyptienne d’Attijariwafa bank continue d’être aussi rentable qu’elle l’a été récemment, les contributions des banques africaines aux résultats consolidés des groupes pourraient devenir encore plus importantes.

Environnement : Une perte sèche de 32,5 milliards de DH

32,5 milliard DH! C’est le coût de la dégradation de l’environnement au Maroc. C’est une étude datée de 2016 et financée par la Banque mondiale qui a établit le montant du dommage. C’est l’équivalent à 3,52% du PIB. Ce coût, selon le Secrétariat d’Etat du développement durable, a baissé de 20% entre 2000 et 2014. Il est passé ainsi de 590 DH par personne à 450 DH.

Pétrole : Les prix vont augmenter

Le prix du baril de pétrole brut devrait augmenter l’année prochaine, avertit la Banque mondiale. À 55 dollars en moyenne actuellement, il devrait frôler les 60 dollars en 2018 du fait de la réduction de la production dans les pays producteurs, selon les prévisions de l’institution de Bretton Woods. La Banque mondiale parie d’ailleurs sur une hausse des prix des matières premières industrielles cette année. Ainsi, ceux des matières premières énergétiques, y compris le gaz naturel et le charbon, devraient progresser de 26% cette année et de 8% en 2018. Pour sa part, le cours des matières premières non énergétiques (agriculture, métaux…) reviendra à la hausse après cinq années consécutives de baisse.

aujourd'hui

Une conférence initiée par la CDG à Rabat: De l’épargne pour financer l’économie verte au Maroc

Le développement durable fait plus que jamais partie du nouvel agenda stratégique du Groupe CDG. La démarche a été mise en avant, jeudi à Rabat, par Abdellatif Zaghnoun lors de la conférence consacrée par l’institut CDG au rôle de la finance dans le verdissement des actifs immobiliers. Pour contribuer à ce verdissement, la CDG a, selon son directeur général, dû «canaliser l’épargne» vers les produits les plus utilisés en la matière. Pour l’heure, cette Caisse a réussi à tisser des partenariats d’investissement mondial. L’objectif étant, d’après M. Zaghnoun, de capter et mobiliser une partie de l’épargne mondiale et l’orienter vers le financement d’initiatives vertes au Maroc. Par l’occasion, le DG ne manque pas de rappeler la stratégie climatique de la Caisse.

Stratégie climatique de la CDG

Elle se veut de promouvoir l’efficacité énergétique et de canaliser l’épargne en question.

«La CDG souhaite apporter sa contribution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 12% à l’horizon 2020 et de 15% à l’horizon 2030», enchaîne le directeur. Parallèlement, il évoque la création d’une société de services énergétiques qui est destinée, comme son nom l’indique, à structurer un nouveau marché pour l’efficacité énergétique.

Une société ayant également pour objet de faire émerger un écosystème pour bénéficier de financement international que la CDG a déjà commencé à mobiliser sur accréditation dans les fonds destinés à l’économie verte. Pour l’heure, la CDG a, selon son numéro un, engagé une ligne de crédits de plus de 500 millions DH.

A son tour, le wali de Bank Al-Maghrib, qui estime que le verdissement de l’immobilier peut jouer un rôle non négligeable dans le changement climatique, abonde dans le sens des crédits verts.

«90 institutions financières de 37 pays, dont une banque marocaine fait partie, ont adhéré aux décisions d’octroi de ces crédits», précise Abdellatif Jouahri.

Par l’occasion, il rappelle l’intention de la banque centrale d’examiner le refinancement de projets verts. «C’est un chantier de très long terme», estime-t-il.

Le financement, cette bête noire

Les propos de Abdellatif Jouahri sont entérinés avec réflexion par Nizar Baraka en termes de financement. Aux yeux du président du Conseil économique, social et environnemental, l’une des difficultés consiste à l’orientation de l’essentiel des fonds à l’adaptation.

«15% des fonds sont dédiés à l’adaptation. L’Afrique n’arrive à en mobiliser que 4%», précise M. Baraka. Pour drainer les financements, notamment privés, une feuille de route est, selon lui, indispensable. L’objectif étant de travailler sur le rapprochement entre banques multinationales et régionales pour l’adaptation outre l’amélioration du financement public et d’autres acteurs.

Au Maroc, cette feuille de route est déclinée à travers l’élargissement de l’investissement dans l’économie verte.

Dans ce sens, le président évoque l’action de la CDG, entre autres, lors de la COP22 en faveur des projets verts au niveau de l’Afrique. «Nous sommes en train de travailler avec la Banque africaine de développement pour l’installation de mécanismes de garantie», précise-t-il. Ces mécanismes rentrent dans le cadre de la création de fonds verts et d’adaptation pour l’Afrique tout en révisant les modes pour y être accrédité.

Le jackpot pour les 12 régions du Royaume: Boussaid prévoit dix milliards de dirhams à l’horizon 2020

Un budget global de 10 milliards de dirhams sera injecté aux 12 régions du Royaume à l’horizon 2020, a fait savoir, mercredi à Fès, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid.

Ces budgets devront permettre à donner corps, booster les investissements publics et relancer les entreprises locales, a précisé le ministre qui s’exprimait lors des travaux du 1er Forum économique de la région Fès-Meknès (Economic- Forum), initié sous la thématique «territoire, entreprises et intelligence économique».

Boussaid a fait savoir que les budgets des régions sont érigés en priorité, mettant l’accent sur l’importance de ce rendez-vous économique organisé par la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS) de Fès-Meknès en collaboration avec les conseils élus et des opérateurs économiques représentant la région et d’autres pays d’Afrique, du monde arabe et de l’Europe.

Ce premier Forum pourra jouer un rôle primordial dans la relance des investissements à l’échelon régional et national, a-t-il indiqué, soulignant que Fès-Meknès est une région connectée avec l’ensemble des autoroutiers et disposant d’atouts indéniables et d’infrastructures modernes

Boussaid a également tenu à préciser que dans le cadre de la régionalisation avancée conçue par SM le Roi Mohammed VI, la région de Fès-Meknès, qui auparavant avait formé de grands patrons d’industrie, aura la possibilité et les moyens de régler certaines problématiques socio-économiques, dont le chômage des jeunes et la question des investissements. Le président de la CCIS de la région de Fès-Meknès, Badr Tahiri, a relevé que ce Forum permettra aux opérateurs économiques de découvrir les prodigieuses potentialités d’une région de 9 provinces et préfectures (El Hajeb, Boulemane, Fès, Ifrane, Meknès, Moulay Yacoub, Taounate, Taza et Sefrou).

Ce Forum qui a été rehaussé par la signature de conventions avec des CCIS partenaires et les fédérations et associations sectorielles, permettra aux décideurs locaux et aux partenaires et chefs d’entreprises marocains et étrangers de libérer et multiplier les initiatives selon une feuille de route à établir pour que les entreprises de la région et les investisseurs puissent bénéficier des programmes et des stratégies sectorielles.

Les ECO

FISCALITÉ : VENT DE PANIQUE SUR LE MARCHÉ BOURSIER

Beaucoup d’investisseurs sur le marché boursier, précisément particuliers et petits porteurs, ont paniqué hier sur les réseaux sociaux en réaction à la proposition du parti FGD de mettre en place un IR progressif sur les dividendes. Cette imposition vient amplifier le doute des investisseurs sur un marché où l’incitation fiscale accordée aux sociétés s’introduisant en Bourse est échue depuis des mois, sans aucune visibilité sur une éventuelle reconduction.

LA VIE ECO

ATTIJARIWAFA BANK ÉTUDIE L’UBÉRISATION À LA MAROCAINE

Selon Denis Jacquet, fondateur de l’Observatoire de l’ubérisation, il y a urgence de repenser l’utilisation des nouvelles technologies. La transformation digitale causerait la disparition de 45 à 50% des emplois qualifiés.

La Fondation Attijariwafabank a co-organisé avec le Centre des Jeunes dirigeants d’entreprise du Maroc (CJD Maroc), le 27 avril dernier, la 28e édition de son cycle de conférences «Échanger pour mieux comprendre», sous le thème : «Les défis de l’économie digitale : révolution ou subterfuge? ». Cette rencontre a réuni deux experts : Denis Jacquet, fondateur de l’Observatoire de l’ubérisation (France) et Jamal Belahrach, président de la Fondation Jobs For Africa. La conférence a permis de cerner le concept de l’ubérisation lié à la généralisation des nouvelles technologies, d’analyser l’impact de la transformation digitale sur l’évolution de l’économie et d’identifier les stratégies d’adaptation à cette mutation structurelle.

Au cours de leurs échanges, les deux intervenants sont revenus sur la montée en puissance des nouvelles technologies avec la collecte et la gestion des données (big data) par les géants de l’Internet que sont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Pour M. Jacquet, «la prise de contrôle sur la vie des populations par les entreprises numériques résulte d’une philosophie d’uniformisation et de prédictibilité des comportements humains». Selon l’expert, cet empire digital mondial favorise une soumission des utilisateurs et commence à disloquer le lien social. «Il y a donc urgence de repenser l’utilisation de ces nouvelles technologies», pense M. Jacquet.

Pour sa part, M. Belahrach a estimé que, faute de stratégie claire et volontariste, la valeur ajoutée qu’est censée générer cette révolution technologique pour le Maroc demeure quasi nulle. «Malheureusement, les dirigeants d’entreprises et l’Etat marocains pèchent par absence d’ambition et de prospective pour anticiper ces mutations». Ceci alors que selon le président de Jobs for Africa, cette transformation causera la disparition de 45 à 50% d’emplois qualifiés.

Pour gérer la transition en douceur, les spécialistes recommandent d’établir une cartographie des emplois qui vont disparaître et proposer les formations nécessaires pour un redéploiement des ressources. Avec une responsabilité pour l’Etat de créer une dynamique permanente et égalitaire à travers l’éducation et la formation.