PROXIMO Revue de presse 27 09 2017

Les ECO

Justice: Trois grandes nominations

Ali Andaloussi vient d’être nommé secrétaire général de la Cour constitutionnelle. Il succède à Abdelaziz Cherkaoui qui a une longue carrière notamment au ministère de l’Intérieur et au Secrétariat général du gouvernement. Quant au monde judiciaire, il a connu la nomination de Mustapha Al Abraz au poste de secrétaire général du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. De 2004 à 2013, c’est Nourredine El Jamal qui avait en charge cette responsabilité. L’inspecteur général de la justice est Abdellah Hamoud. Mission que ce magistrat va exercer sous le contrôle du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Il a été finalement reconduit dans ses fonctions qu’il occupait depuis fin juillet 2011. C’est l’ancien ministre de la Justice, feu Mohammed Taïb Naciri, qui l’a désigné à la tête de l’inspection générale pour remplacer Moulay Driss IdrissiBichr (2001-2011). Un dahir royal a acté mi-septembre 2017 les trois nominations.

La garantie de passif une nouvelle niche pour les assureurs

Les assurances de garantie de passif arrivent sur le marché marocain. Ce produit créé par les Anglo-saxons connait un succès croissant outre-Atlantique et en Europe. Cette police d’assurance intervient dans le cadre d’une cession d’entreprise et se présente comme une garantie de la garantie. Elle couvre les déclarations et garanties générales ou bien celles, plus spécifiques, portant sur les risques de nature fiscale, contentieuse ou environnementale, relève le cabinet d’avocats DLA Piper présent à Casablanca. Le courtier britannique AON a fait également une présentation pour faire connaitre ce nouveau produit aux entreprises.

SPOLIATION ET JUSTICE

La Conservation générale foncière (CGF) est en train de mener son action d’assainissement avec fermeté et rigueur. La décision d’imposer des procurations sous seing privé lors des transactions immobilières doit mettre un terme à une vague de falsifications et de spoliations dont ont été victimes des milliers de Marocains.

En parallèle, la CGF met de l’ordre dans ses agences à travers le royaume en modernisant le système d’information et en qualifiant les ressources humaines. Cependant, cet effort ne saurait être ressenti en l’absence d’un soutien des différents intervenants, notamment ceux émanant de la justice.

À cet égard, il y a lieu de noter avec satisfaction le verdict rendu à Marrakech, où un magistrat a prononcé dix ans de prison ferme à l’encontre d’un conservateur, d’un notaire et d’un intermédiaire, tous les trois poursuivis pour spoliation foncière. D’aucuns diront que ce magistrat n’a fait que son travail. En effet, mais force est de constater que devant un laxisme dominant au niveau de la justice, des verdicts comme celui-ci sont rares.

L’impunité et la corruption donnent des idées aux esprits malveillants ; à charge pour la loi de sévir afin d’assurer que l’État de droit ne soit pas qu’un slogan ou un vœu pieux. Ces spoliateurs n’auraient jamais osé franchir le pas s’ils n’avaient été aidés par des complices au sein même de l’administration. C’est pourquoi il faut soutenir l’action administrative de la CGF ne serait-ce que par l’effet de dissuasion. Et c’est là que la justice est attendue de pied ferme : pour rétablir ordre et confiance au sein de la société.

PRÊT DE 217 MDH EN FAVEUR DES PME MAROCAINES

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) soutient le financement en monnaie locale des petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc avec un prêt de 217 MDH (environ 20 millions d’euros).

Ce prêt est octroyé en deux tranches égales à la succursale marocaine de la banque espagnole CaixaBank-Maroc (CBM) pour financer la croissance des PME, indique un communiqué de la banque européenne. «Nous nous réjouissons de ce partenariat avec CaixaBank, qui permet de proposer ce financement indispensable en monnaie locale. Le soutien apporté aux PME favorise la création des emplois et contribuera à la croissance économique du pays», a précisé Alain Pilloux, Vice-Président, en charge des Opérations bancaires à la BERD.

Le Matin

Les incidents de paiement s’aggravent

Les chèques en bois ont pesé près de 8% du produit intérieur brut en 2016 !

Les incidents de paiement ne faiblissent pas. À fin décembre 2016, leur encours s’est établi à 79,14 milliards de DH, en hausse de 9,05% sur un an, révèle le dernier rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les systèmes et les moyens de paiement et leur surveillance. Ce qui représente près de 8% du PIB aux prix courants, selon les comptes nationaux provisoires du Haut Commissariat au Plan.

Le document de BAM indique que le nombre d’incidents de paiement, non encore régularisés au 31 décembre dernier, a atteint 2.865.181 cas, en hausse de 6,25% sur un an. Sur ces cas, 79,04% sont le fait de personnes physiques, le reste étant imputable à des personnes morales. Le montant moyen des chèques impayés ressort en nette augmentation : 27.621 DH en 2016 contre 26.914 un an plus tôt.

Les chèques dont la valeur est inférieure à 10.000 DH représentent 58,43% des incidents et 7,57% de l’encours global. Dans cette catégorie, ce sont les chèques allant de 1.000 à 5.000 DH qui arrivent en tête avec 31,15% du nombre total des incidents de paiement en 2016. Les chèques entre 10.000 et 50.000 DH comptent, eux, pour 31,62% des incidents constatés l’année dernière et représentent un peu plus du quart de l’encours total. «Les chèques d’un montant supérieur à 100.000 DH représentent une part limitée de 5,06% en nombre contre 55,41% en valeur», explique BAM.

La hausse des incidents s’est traduite par une montée des interdits d’émission de chèques. Ceux-ci sont passés à 621.990 personnes en 2016, en hausse de 3,89% par rapport à 2015. Ce nombre reste dominé par les personnes physiques, dont la proportion est de 88,84%.

Dans son rapport, la Banque centrale relève en outre que la Centrale des incidents de paiement (CIP) a enregistré en 2016 un recul de 2,2% sur un an du nombre de déclarations d’incidents de paiement. Ce nombre était également, en 2015, en repli de 0,6% par rapport à 2014.

Les déclarations de régularisations continuent elles aussi à régresser pour la 2e année consécutive. Elles se contractent de 0,54% en glissement annuel en 2016, contre un repli plus prononcé de 3,52% en 2015. Autre repli constaté : le nombre d’incidents échus qui continue sur une tendance baissière avec -9,38% en 2016. En 2015, ce nombre s’était déprécié de 11,37%. Seules les annulations évoluent positivement et enregistrent une appréciation de 7,22%, contre une baisse de 16,57% une année auparavant.

En outre, de par sa nature, la CIP a reçu, en 2016, 4.325.351 demandes de renseignements émanant des banques, soit un recul de 1,1% sur un an, contre une hausse de 8,51% en 2015. «Plus de 99% de ces demandes sont réalisées par des traitements automatisés massifs (BATCH) et 6,37% concernent des personnes morales», précise le rapport.

Par ailleurs, le dispositif d’écoute et d’assistance mis à la disposition du public a permis, selon BAM, de traiter 2.602 requêtes l’année dernière, en baisse de 3,67% par rapport à 2015, dont 95% ont été prises en charge par les agences de Bank Al-Maghrib. L’examen de ces requêtes a permis de lever 159 interdictions à tort, satisfaire 2.377 demandes d’accès à des informations personnelles et traiter 66 requêtes relatives à d’autres types de réclamations, notamment la non-régularisation de l’incident de paiement par la banque (78,79%) et des erreurs sur les données signalétiques (15,15%). La répartition des demandes de renseignement par agence de Bank Al-Maghrib révèle la prédominance de celles de Casablanca et Rabat, avec une part de 51,40% des demandes traitées.

Lettres de change : 23 milliards de DH d’impayés

À fin décembre 2016, l’encours global des impayés relatifs aux lettres de change normalisées (LCN) non encore régularisés a dépassé les 23 milliards de DH (610.863 cas). Les personnes morales arrivent en tête avec 69% de l’encours global. Toutefois, leur part en nombre reste inférieure à celle des personnes physiques (39%). Les LCN d’une valeur entre 5.000 et 100.000 DH pèsent 73,64% en nombre et 41,51% en valeur. Celles d’un montant supérieur à 100.000 DH représentent une part limitée de 7,63% en nombre contre 57,07% en valeur.

Pétrole

Les cours autour de 50 dollars jusqu’à fin 2018

Depuis le début de l’année, les cours du pétrole oscillent autour de 50 dollars le baril. Selon les dernières estimations de la Banque centrale, les prix de l’or noir devraient rester proches de ce niveau d’ici la fin de l’année prochaine. Un niveau qui devrait soulager la balance commerciale du pays. Pour rappel, à fin août, la facture énergétique du Maroc s’est établie à un peu plus de 44,98 milliards de DH, en hausse de 30,2% sur un an, selon l’Office des changes.

LA VIE ECO

AGRUMES : LA PRODUCTION EN PHASE AVEC LES OBJECTIFS DU CONTRAT-PROGRAMME

Durant la campagne 2016-2017, les exportations ont progressé de 22% par rapport à la campagne précédente, à 650 000 tonnes. Le marché local a absorbé 1,56 million de tonnes. Malgré des conditions climatiques défavorables, la production de la prochaine campagne ne devrait pas être impactée.

«La production de la filière des agrumes au titre de la campagne 2017-2018 ne sera pas impactée par les conditions climatiques défavorables». C’est ce que relève l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (ASPAM). Cette perspective s’explique, à en croire Ahmed Derrab, secrétaire général de l’ASPAM, par l’entrée en production de nouvelles plantations suivant le schéma public-privé (PPP).

Sur une superficie totale s’élevant à 125 000 ha, la filière agrumicole a produit -au titre de la campagne sortante- 2 336 000 tonnes dont 650000 t destinées à l’export, soit 28%. «Par rapport à la campagne 2015-2016, le volume destiné à l’export a évolué de 22%», soutient Ahmed Derrab. Selon lui, cette évolution est «due essentiellement aux efforts de concertation et de coordination entre les professionnels et le ministère de tutelle via l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), réunis dans le comité de coordination des exportations».

Toujours selon les chiffres de l’ASPAM, l’Union européenne s’est taillé la part du lion en important 35% des agrumes marocaines durant la campagne 2016-2017, talonnée par la Russie (35%) et l’Amérique du nord (17% répartie comme suit : 11% pour le Canada et 6% pour les États-Unis) ainsi que le reste du monde (5%). «Notre travail de coordination a permis d’assurer un équilibre harmonieux entre les destinations de nos produits. Nous avons pu revenir en force en U.E en passant en quelques années de 30 à plus de 40% ou réduire le volume dédié au marché russe en passant de 50 à 35%, tout en maintenant notre présence en Amérique du nord», explique M. Derrab.

Au rééquilibrage par destination des volumes exportés, il faut ajouter celui du profil variétal des agrumes en diminuant la prédominance des petites agrumes au profit d’autres variétés d’orange.
Un circuit de distribution local inadapté

De son côté, le marché local a absorbé durant la campagne sortante pas moins de 1,56 Mt, soit 67% de la production totale. «Des circuits de distribution non adaptés ou la multiplicité des intermédiaires provoquant un écart important entre le prix en amont et le prix en aval sont les principaux problématiques sur le marche local», peut-on lire dans un document de l’ASPAM.

Pour remédier à ces carences, l’interprofession compte agir sur plusieurs volets pour organiser le marché local, notamment en organisant l’offre d’agrumes et en aidant et en encourageant les producteurs à commercialiser directement leurs productions. Il s’agit également de lancer une campagne de promotion pour augmenter la consommation intérieure.

Quant à la transformation, activité pourtant stratégique, elle n’a collecté que de 50000 t, soit 2% de la production totale. En cause, des difficultés liées à l’irrégularité de l’approvisionnement des usines et aux variations des cours internationaux de sous-produits d’agrumes. A l’instar d’autres filières agricoles, l’agrumiculture devra profiter du contrat-programme de l’agro-alimentaire -dont Maroc-Citrus, membre de l’ASPAM a été l’un des signataires- qui prévoit un partenariat entre l’amont productif et l’aval industriel avec le soutien du gouvernement.

Notons par ailleurs que la freinte -c’est à dire les agrumes avariées- représente quant à elle près de 3% de la production totale.

Résultats positifs du contrat-programme

Lié à l’Etat par un contrat-programme couvrant la période 2009-2018, la filière des agrumes s’est ainsi fixé plusieurs objectifs, entre autres une superficie plantée ou renouvelée de 50 000 ha et une production de 2,9 Mt dont 1,2 Mt à l’export. L’investissement prévu est de 9 milliards de DH dont 6 milliards apportés par le privé et 3 milliards par l’État.

«Nous comptons dépasser légèrement l’objectif en termes de production et de nouvelles plantations. Dans l’export, nous restons un peu loin de l’objectif puisque nous sommes actuellement à près de la moitié du volume ciblé», commente M. Derrab. «Le marché des agrumes est hyper concurrentiel à l’international. Nos concurrents directs (l’Espagne, l’Italie et la Grèce) se situent -à l’exception de la Turquie et d’Israël- tous dans l’espace européen bénéficiant ainsi de la proximité des clients et des avantages liés à l’appartenance à un grand marché commun», argue le secrétaire général de l’ASPAM.

Pour donner un coup d’accélérateur à l’export, l’ASPAM promet de redoubler les efforts dans tout ce qui a trait à l’encadrement technique des agriculteurs et la concertation avec les autres intervenants à l’instar des ports. «Nous formons nos membres et organisons des ateliers au profit des techniciens et des ouvriers pour améliorer la qualité du produit ainsi que gérer tous les risques liés aux différentes étapes du verger jusqu’au client final», soutient Ahmed Derrab. «Sans vous ennuyer avec des détails trop techniques, nous conseillons par exemple les ouvriers de ne pas arracher les fruits mais de les cueillir conformément aux standards. Nous recommandons à nos membres d’éviter tout traitement phytosanitaire 15 jours avant la livraison des commandes pour éviter la présence de résidus au moment du contrôle à l’arrivée dans les ports étrangers. Bref, nous encadrons les producteurs pour améliorer la qualité et minimiser les nombreux risques sur tous les maillons de la chaîne», illustre-il.

Le poids socioéconomique de la filière agrumicole est conséquent à en juger par son apport en termes d’emplois avec 150 000 postes dont 100 000 dans les vergers. Dans le milieu rural, l’agrimuculture est une source de revenu principal pour 8 000 familles de producteurs, toujours selon les données de l’ASPAM.

CLOUD COMPUTING : UN DATACENTER OUVRE AU MAROC

Le groupe MedafricaSystems (Medasys) a inauguré, le 19 septembre à Témara, Maroc Datacenter, la première plateforme cloudcomputing en Afrique francophone, basée sur un site 100% marocain. 

La cérémonie d’inauguration a été présidée par Othmane El Ferdaous, Secrétaire d’Etat chargé de l’investissement, en présence des partenaires nationaux et internationaux du groupe. Initié et financé en partenariat avec Maroc PME, le projet s’inscrit dans le cadre du programme Imtiaz. S’exprimant à l’occasion de l’inauguration, Othmane El Ferdaous a déclaré que «sa mise en place participe à l’émergence d’un écosystème technologique performant au Maroc, durablement appuyé par le Plan Maroc Digital 2020 qui vise à faire du Royaume un des trois pays les plus performants de la zone MENA en matière d’infrastructures et d’environnement d’affaires en technologies de l’information». Pour sa part, Mohammed Benmira, DG de Maroc Datacenter, a affirmé que l’ambition du groupe est de «contribuer à l’avancée et au rayonnement technologique de notre pays, en Afrique et dans le monde». Situé dans la zone industrielle Attasnia, Maroc Datacenter (certifié TIER III par Uptime Institute) est une «plateforme de production de services managés transverses pour les TPME, les grandes entreprises, les administrations publiques et les auto-entrepreneurs», via des Market Places qui seront dédiées au renforcement des écosystèmes et des relations Grandes Entreprises-PME. Le projet est la première réalisation du groupe Medasys dans le cadre de sa stratégie de développement portant sur la création de Datacenters au Maroc et en Afrique.  En marge de la cérémonie d’inauguration, le groupe a procédé à la signature d’un accord de partenariat avec le groupe Zircom , leader dans la construction et l’exploitation de datacenters au Royaume-Uni, pour la création d’une joint-venture qui consistera en la mise en place d’un Morocco international gatewaydatacenter. Le montant de l’investissement est de plus de 800 MDH. Le futur datacenter sera orienté vers le marché africain et européen, en général, et le marché marocain, en particulier.

LA DÉRIVE DES RETARDS DE PAIEMENT LOIN DE S’ESTOMPER !

Très peu d’opérateurs appliquent des pénalités de retard. Les PME sont plus nombreuses à contracter des couvertures du poste client.

Les retards de paiement explosent dans la quasi-totalité des secteurs d’activité. C’est Coface qui vient cette fois confirmer le constat dans sa nouvelle enquête annuelle (avec BMCI et la CFCIM). Cette dernière porte sur le comportement de paiement de 256 entreprises de différents secteurs d’activité.

Dans le détail, alors que la part des répondants faisant face à des retards moyens de 30 à 60 jours est stable (28%), les entreprises affichant des retards de plus de 120 jours sont en nette augmentation (21% pour des retards de 120 à 210 jours et 5% pour des retards supérieurs à 210 jours).

Si certaines activités, telles que la construction, observent des délais de paiement contractuels traditionnellement longs, l’allongement des délais n’épargne aujourd’hui aucun secteur : 105 jours pour la construction, 102 jours pour la distribution et le négoce, 98 jours pour les services aux entreprises et 90 pour l’agroalimentaire. On était respectivement à 87, 89, 64 et 63 jours en 2016. Pour tous ces secteurs, l’enquête de l’assureur-crédit démontre que la part des entreprises se faisant payer à des délais supérieurs à 120 jours a augmenté significativement. Elle atteint 45% pour les entreprises issues du secteur de la construction (38% en 2016), 46% pour celles du secteur de la distribution (29% en 2016), 33% pour les entreprises  agroalimentaires et 47% dans les services aux entreprises.

En dépit de cette dégradation des conditions de paiement, les entreprises faisant face à un défaut de paiement de leur client se montrent tolérantes. En effet, 83% des entreprises répondantes n’appliquent pas de pénalité de retard. 36% d’entre elles privilégient la mise en place d’un accord à l’amiable, et seulement 30% optent pour un arrêt des livraisons.

Bonne nouvelle néanmoins: les PME sont plus nombreuses à se couvrir contre le risque de crédit en 2017 : 57% font appel à un professionnel, contre pas plus de 43% en 2016 !

telquel.ma

Spoliation immobilière: entrée en vigueur d’une loi pour freiner le fléau des procurations falsifiées

Le recours aux notaires, adouls et avocats est obligatoire pour faire une procuration immobilière.

Les procurations immobilières vont devoir passer devant les notaires, adouls et avocats, comme tous les actes authentiques. L’article 4 du code des droits réels impose désormais de recourir à des juristes habilités à plaider devant la cour de cassation pour pouvoir effectuer une procuration en vue d’une transaction immobilière, « sous peine de nullité ». Cela concerne autant le transfert de propriété que la modification au profit d’une autre personne ou d’une annulation des actes de propriété.

Entrée en vigueur le 14  septembre depuis sa publication au Bulletin officiel selon L’Economiste, la loi 69-16 qui modifie l’article 4 du code de droits réels a été adoptée en commission à la Chambre des représentants le 24 juillet. « Nous avons constaté que des procurations falsifiées étaient souvent utilisées pour pouvoir spolier des biens immobiliers », nous avait indiqué le député PAM Adil El Bitar, président de la commission en question.

Lire aussi : Un nouveau projet de loi pour juguler le fléau de la spoliation immobilière

Le but est donc de freiner le phénomène des spoliations immobilière, même si Moussa El Khal, juriste spécialisé dans la lutte contre la spoliation, reste sceptique. « Je suis satisfait de toute loi qui facilite le commerce et sécurise les investissements mais il faut attendre de voir comment la loi va être appliqué », prévient le porte-parole de l’Association pour le droit et la justice au Maroc. « Lorsque l’on porte plainte pour faux, il faudrait arrêter la personne car elle continue de nuire. Une loi aurait pu être faite pour que le parquet puisse se saisir de l’affaire dès que la plainte vient avec des preuves flagrantes », propose-t-il. Il ajoute que c’est un membre de la famille qui spolie dans 50% des dossiers. « Je préconise de faire une loi comme le code civil français qui déshérite la personne tentant de spolier un membre de sa famille ».

Note interne de la conservation foncière

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Les conservateurs fonciers sont tenus de respecter les nouvelles mesures et s’assurer que l’acte de procuration soit établis par un adoul, notaire ou avocat. Dans une note interne diffusée le 21 septembre et dont Telquel.ma détient une copie, le conservateur général Hamid Rabii rappelle le nouveau régime de procuration au sujet des opérations immobilières aux conservateurs fonciers. Tout acte non rédigé par un juriste habilité à plaider devant la cour de cassation et qui sont uniquement légalisés à la Moukataâ n’ont aucun effet juridique et doivent donc être rejetés. Le conservateur général précise qu’il faut « tenir comte de la date de transaction immobilière et non pas celle de la rédaction de la procuration ».

Maroc: Les ONG pourront siéger à la commission anti-corruption

Le gouvernement permet aux ONG de siéger au sein de la Commission nationale de lutte contre la corruption. Deux sièges seront réservées à la société civile dans cette instance présidée par Saâd-Eddine El Othmani.

Le gouvernement vient de revoir sa copie concernant la composition de la Commission nationale de lutte contre la corruption. L’Exécutif, contrairement à un texte ultérieur, réservera deux sièges aux ONG pour un mandat de deux ans en tant que membres titulaires.

Cela a été décidé, jeudi 21 septembre, lors de la réunion du conseil de gouvernement.

Et ce sera à Saâd-Eddine El Othmani de désigner les deux ONG par voie de décret. La porte ouverte et le chemin pavé pour Transparency Maroc?

« En principe, c’est l’ONG la plus représentative en la matière, mais ce sera au chef de gouvernement, président de la Commission, de décider par voie de décret », nous explique une source gouvernementale.

L’Exclusion de la société civile, dans la première mouture, avait suscité une grande polémique. Aujourd’hui, l’omission est rectifiée.

« Nous avons été partie prenante dans la préparation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption adoptée il y a deux ans. Il ne manquait qu’à mettre en place la commission anti-corruption. Et nous apprenons que le gouvernement a finalement décidé de faire cavalier seul… », nous déclarait, début juin dernier, le directeur de l’observatoire de la corruption de Transparency, Fouad Zirari.

A ce moment-là, l’Exécutif venait d’adopter une loi fixant les attributions et la composition de ladite commission. Quant aux ONG, elles pouvaient être associées selon les besoins mais sans le statut de membres ès-qualité.

LA TRIBUNE

Deloitte victime d’un piratage aux conséquences dangereuses

Le géant mondial du conseil Deloitte, qui vend des prestations sur la protection des données, a confirmé avoir été victime d’un piratage pendant six mois. Si le cabinet tente de minimiser l’impact, les conséquences d’une telle intrusion pourraient être préjudiciables.

La firme de conseil et d’audit Deloitte a reconnu lundi que ses systèmes informatiques avaient été visés par un piratage mais a affirmé que ses conséquences étaient limitées. Le cabinet, qui vante son expertise en cybersécurité sur son site, a indiqué avoir immédiatement contacté les autorités publiques et les clients affectés de cette attaque qui a visé sa plate-forme de courrier électronique.

 Deloitte tente de minimiser l’impact

« Seulement un petit nombre de clients ont été touchés », a affirmé Deloitte dans un communiqué rapporté par l’AFP. « Il n’y a eu aucune conséquence sur les activités clients et sur la capacité de Deloitte à travailler », a-t-on ajouté de même source. Mais les conséquences pourraient être plus importantes que celles annoncées dans la communication officielle.

La tentative de piratage avait été initialement révélée par le quotidien britannique The Guardian qui avait affirmé qu’au moins six clients de Deloitte avaient vu leurs comptes compromis par des pirates qui auraient pu accéder à leurs log-in, mots de passe et adresse internet ainsi qu’à des schémas d’organisation pour les entreprises et des données sur la santé. Plusieurs courriels avaient des pièces jointes avec des données sensibles. Les auteurs de l’attaque ont également eu accès à l’ensemble des échanges entre les 244.000 salariés et leurs clients. Mais le journal n’apporte pas de précisions sur la quantité de courriels consultés par les pirates.

Une attaque aux conséquences préjudiciables

Deloitte, dont le siège est à New York, se serait rendu compte de l’attaque en mars mais le Guardian affirme que les pirates ont pénétré son système informatique dès l’automne 2016. Après cet acte de malveillance, le géant du conseil a mis en place des mesures de sécurité renforcées.

 » A la suite de cette cyberattaque, Deloitte a installé son protocole de sécurité et a commencé un examen intensif et approfondi en faisant appel à une une équipe d’experts en cybersécurité et en chiffrement interne à Deloitte et également des experts extérieurs […] Notre examen nous a permis de déterminer ce que les pirates avaient fait et quelles étaient les informations à risques » a expliqué un porte-parole de la firme.

En dépit de ces efforts, les conséquences de cette attaque pour la société de conseil pourraient être très préjudiciables en termes d’image et de confiance vis à vis de ses clients. En effet, la firme fait régulièrement état de l’importance de la cybersécurité pour les entreprises et publie même des guides à l’attention des dirigeants sur les enjeux déterminants de la protection des données.

« Bien entendu, il n’est pas possible pour une organisation d’être parfaitement sécurisée, mais il est tout à fait possible de gérer et d’atténuer de façon importante l’incidence des cybermenaces, y compris les vols, les pénalités réglementaires, les dédommagements prévus par la loi et l’atteinte à la réputation. En travaillant tous ensemble, nous pouvons minimiser la possibilité croissante des pannes d’infrastructures à grande échelle et des perturbations des activités à l’échelle nationale, voire mondiale. »

Mais Deloitte est loin d’être la seule organisation à être victime de telles attaques. Plusieurs entreprises et institutions financières américaines ont révélé ces dernières semaines avoir été victimes de piratages, dont la firme d’évaluation de crédit Equifax et la Commission des opérations en Bourse (SEC).