REVUE DE PRESSE DU 08/02/2022

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Réouverture de l’espace aérien : Le détail des conditions d’entrée des MRE à l’aéroport Mohammed V

Les Marocains résidents à l’étranger (MRE) étaient nombreux à attendre impatiemment le 7 février, jour de réouverture de l’espace aérien marocain, pour pouvoir regagner leur patrie, une décision tant attendue, après plus de deux mois de fermeture.

À leur arrivée à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, dans un des premiers vols de Air Arabia en provenance de Toulouse (France), des MRE n’ont pas caché leur grande joie de retrouver leur pays d’origine, leurs proches et leur famille.

Une fois arrivés, ils devaient présenter leur pass sanitaire et un test PCR négatif de moins de 48 heures, et subir un test antigénique sur place, dans un chapiteau aménagé pour la circonstance, conformément aux mesures préventives en vigueur.

Dans des déclarations à la presse, à leur descente d’avion, les ressortissants marocains, qui étaient contraints de rester dans leur pays d’accueil en raison des restrictions de voyage liées à la crise pandémique, ont confié que leur plus cher souhait était de fouler le sol marocain le plus tôt possible.

Dans une déclaration, Mohamed Moussif, médecin chef de l’aéroport Mohammed V, a indiqué que le contrôle sanitaire aux frontières s’est adapté, conformément à la législation en vigueur et aux recommandations du ministère de la Santé et de la Protection sociale, en fonction de la situation épidémiologique internationale et nationale.

Au niveau national, le ministère de la santé a décidé que le contrôle se fait en deux étapes, la première juste après l’atterrissage de l’avion avec un contrôle de documents minimisant le temps d’attente et consistant en le contrôle du PCR et du pass vaccinal, a-t-il expliqué.

Les passagers sont ensuite invités à passer par la zone de test pour subir un test rapide et partir sans attendre, a-t-il ajouté, notant que dès que le test s’avère positif, le passager en est informé et tenu de se confiner, a-t-il ajouté.

Cette opération digitalisée fait gagner beaucoup de temps aux passagers, s’est-il félicité.

Le gouvernement avait annoncé récemment la réouverture à partir du 7 février de l’espace aérien aux vols au départ et à destination du Maroc.

Cette décision est intervenue conformément aux dispositions juridiques relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire et suite aux recommandations de la commission scientifique et technique en prenant en considération l’évolution de la situation épidémiologique dans le Royaume.

La troisième vague de l’épidémie de Covid-19 est entrée ces derniers jours dans une phase descendante au Maroc, avec une nette amélioration de la situation épidémiologique, avait assuré récemment le ministère de la Santé et de la Protection sociale.

Ciment : Les ventes en hausse à fin janvier

Les livraisons de ciment ont atteint près de 1,13 million de tonnes (MT) à fin janvier 2022, en hausse de 8,83% par rapport à la même période de 2021, indique le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville.

Selon les chiffres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC), les livraisons destinées aux segments « Distribution » et « Béton prêt à l’emploi » ont atteint respectivement 665.183 tonnes (-3,41%) et 238.945 tonnes (+48,94%).

Pour leur part, les écoulements des activités « Préfabriqué » se sont établis à 114.152 tonnes (+19,85%), alors que ceux relatifs au « Bâtiment » et « Infrastructure » ont atteint respectivement 62.805 tonnes (+21,43%) et 47.467 tonnes (+15,95%).

Tourisme : L’ONMT enclenche la reprise avec les partenaires espagnols

Expedia, géant mondial de la distribution prévoit 440 000 nuitées pour l’été 2022 vers le Maroc, soit une reprise de 80% par rapport à l’été 2019. Il est également question de la reprise des capacités aériennes de la compagnie Ibéria et du lancement d’un partenariat promotionnel inédit avec l’ONMT.

C’est aujourd’hui que le Maroc vient de rouvrir son espace aérien. Une date qui coïncide avec la fin de la tournée de Adel El Fakir, directeur général de l’ONMT et ses équipes qui sont aujourd’hui à Madrid pour mettre au point la reprise avec les principaux prescripteurs de voyage espagnols, indique un communiqué de l’Office.

Selon la même source, l’étape madrilène conclut ainsi cette première tournée commerciale, promotionnelle et de communication de l’Office National Marocain du Tourisme, engagée il y a une semaine sur trois des marchés principaux du Maroc (France, Royaume Uni et Espagne) afin d’accélérer la dynamique de reprise accompagnant la réouverture du ciel marocain.

Pour Adel EL Fakir, «il est essentiel pour nous d’être présent en Espagne auprès de nos partenaires pour activer une reprise très attendue des deux côtés de la Méditerranée ».

Cette visite intervient, souligne l’ONMT, peu de temps après la présence remarquée de l’ONMT à la 42ème édition du Salon international du tourisme de Madrid (le FITUR du 19 au 23 janvier). Elle fait également suite au déploiement d’une nouvelle Task Force dans la capitale espagnole, témoignant de l’importance de ce marché dans la stratégie de reprise de la destination Maroc.

« L’aérien est aujourd’hui notre cheval de bataille. Notre objectif, aujourd’hui étant de sécuriser les capacités aériennes des principales grandes compagnies pour amorcer une reprise rapide de l’activité touristique au Maroc » souligne Adel El Fakir, cité dans le communiqué de l’Office.

Le DG de l’ONMT a ainsi tenu une rencontre avec le top management de la compagnie aérienne nationale Iberia. Un renforcement du partenariat stratégique entre l’Office et Iberia dès la saison été 2022 est ainsi prévu. Celui-ci prévoit d’assurer la promotion du Maroc dans tout le réseau Iberia comptant plus de 100 destinations européennes et sud-américaines. Ce qui devrait entraîner une forte augmentation des liaisons vers les villes de Casablanca, Marrakech et Tanger.

Iberia a annoncé, pour sa part, une reprise de 100% de ses capacités pour la ligne Madrid-Tanger (en référence à la saison Été 2019) à raison de 7 fréquences hebdomadaires, et à une reprise de 76% pour la ligne Madrid-Marrakech, soit 9 fréquences par semaine. Ce qui n’est qu’une première étape, compte tenu du très fort potentiel de cette ligne en raison de son rôle d’interconnexion avec les liaisons en provenance des Amériques et d’autres pays européens, dont les ressortissants ont déjà constitué 35% des passagers vers Marrakech lors de l’Été 2021.

Adel El Fakir a également rencontré les responsables de la Direction Europe du groupe expédia, géant mondial de la distribution en ligne du voyage et un des plus puissants acteurs de la vente online des voyages vers le Maroc. Le but étant d’assurer rapidement une reprise dynamique des ventes en direction du Royaume et de déployer une offre à la fois de communication conjointe et aussi une offre commerciale d’environ 440 000 nuitées pour l’été 2022 vers le Maroc, soit une reprise de 80% des objectifs réalisés précédemment (été 2019).

En 2019, Expedia avait réalisé presque 1 million de nuitées au Maroc au départ des principaux marchés émetteurs à savoir 7% des nuitées globales réalisées sur le Maroc. Le programme de travail de cette journée comprenait également une rencontre avec le groupe Logitravel/El Corte Inglés, important Tour-opérateur en ligne qui occupe la troisième place dans la catégorie des tour-opérateurs en ligne en Espagne, et la première place au Portugal. Le groupe revendique plus de 11 millions de clients directs et plus de 50 millions d’utilisateurs uniques par mois dans plus de 100 pays.

Les statuts du personnel du ministère de l’éducation nationale en Conseil de gouvernement, ce jeudi

Un Conseil de gouvernement se tiendra, jeudi, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Au début de ses travaux, le Conseil examinera quatre projets de décret, dont le premier modifie et complète le décret portant statut particulier du personnel du ministère de l’éducation nationale, alors que le deuxième modifie et complète le décret portant création et organisation des centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation, indique lundi un communiqué du département du Chef du gouvernement.

Le troisième projet de décret modifie et complète le décret portant création des centres d’orientation et de planification pédagogique, alors que le quatrième est relatif à l’application de la loi relative aux musées, selon le communiqué.

Le Conseil achèvera ses travaux par l’examen de propositions de nomination à de hautes fonctions conformément à l’article 92 de la Constitution.

ONMT. Après la France, la promotion du renouveau touristique continue à Londres

Le directeur général de l’ONMT, Adel El Fakir, a rencontré des représentants de la compagnie aérienne EasyJet ainsi que des professionnels de l’Association des agences de voyage et des tour-opérateurs britanniques.

L’office a annoncé qu’EasyJet a l’intention de programmer des vols réguliers vers le Maroc, à partir de ce mois-ci. Les programmes prévus pour la prochaine saison estivale « semblent très prometteurs car EasyJet a déjà annoncé une proposition qui comprend 75 trajets par semaine reliant les destinations marocaines à six pays européens », a déclaré l’ONMT.

Le programme d’EasyJet comprend des vols qui cherchent à relier le Maroc avec la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, entre autres. El Fakir a conclu la réunion en exprimant la satisfaction et la confiance de l’ONMT à obtenir de bons résultats. « Il était nécessaire pour nous de réaffirmer notre vision commune, et de clarifier certains points pour continuer à renforcer la confiance avec toutes les opérations de transport aérien et les voyages britanniques d’une manière étendue et durable », a-t-il dit.

En plus de la visite de l’ONMT au Royaume-Uni, El Fakir a également tenu des réunions similaires avec des opérateurs de voyage et de tourisme en France cette semaine. Ces rencontres ont rassemblé des professionnels du tourisme et des représentants de Transavia, une filiale du groupe Air France-KLM.

« Nous avons voulu être aux côtés de nos partenaires le plus rapidement possible dans le but de les rassurer sur les réalités d’une reprise à la fois imminente et surtout durable », a déclaré El Fakir lors de cette rencontre. Plusieurs compagnies aériennes ont exprimé leur satisfaction quant à la décision du Maroc de rouvrir les frontières. Transavia, Air Arabia Maroc, Royal Air Maroc ont toutes annoncé qu’elles reprendraient leurs vols à destination et en provenance du Maroc le 7 février.

Investissement. Les Marocains ont investi plus de 17 milliards de DH à l’étranger en 2021

Selon l’Office des changes, les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) en 2021 se sont situés à 17, 95 milliards de DH, soit le plus haut niveau atteint au titre des cinq dernières années.

Dans ses indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois de décembre 2021 publiés récemment, l’Office des changes indique que les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) en 2021 ont atteint 17, 95 milliards de DH, soit une hausse de 10,17 milliards de DH par rapport à 2020. Le rapport montre que c’est le plus haut niveau atteint au titre des cinq dernières années.

En ce qui concerne le flux net des Investissements Directs Étrangers (IDE), il a enregistré une croissance de 20,5% à plus de 20,17 milliards de DH à fin décembre 2021, contre 16,74 milliards de DH une année auparavant. L’Office des changes fait remarquer que cette évolution est attribuable à une augmentation des recettes de 17% (à 32,19 milliards de DH), plus importante que celle des dépenses (+11,5% à 12,02 milliards de DH).

Pour leur part, les cessions de ces investissements ont porté sur un montant de 13,59 milliards de DH, en hausse de 10,49 milliards de DH. « Ainsi, le flux net des IDME a baissé de 6,8% », note le rapport. Par ailleurs, on apprend également que les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se sont élevés à près de 93,3 milliards de DH à fin décembre 2021, contre 68,18 milliards de DH une année auparavant.

Six accords et mémorandum d’entente signés entre le Maroc et le Qatar

Le Maroc et le Qatar ont signé, lundi à Doha, six accords et mémorandums d’entente dans différents secteurs à l’occasion de la tenue dans la capitale qatarie de la 8ème session de la Haute commission mixte.

es accords, signés lors de cette rencontre présidée par le Premier ministre qatari et ministre de l’Intérieur Cheikh Khalid Bin Khalifa Al Thani, et le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, concernent des mémorandums d’entente sur la coopération dans les domaines des Habous et des Affaires islamiques, le Tourisme et des Activités commerciales entre l’État du Qatar et le Royaume du Maroc, ainsi que le contrôle financier entre le Bureau d’audit de l’État du Qatar et la Cour des comptes marocaine.

Les accords signés concernent également le 5ème programme exécutif de l’accord de coopération culturelle et artistique (2022-2025), le 3ème programme exécutif dans le domaine de la jeunesse (2023-2024) ainsi que le 2ème programme exécutif de coopération dans le domaine des Sports (2022-2023).

Au cours de cette session, reportée en raison des conditions sanitaires imposées par la Covid-19, les délégations des deux pays entendent explorer de nouvelles voies pour développer les relations entre le Qatar et le Maroc, traduisant la volonté des dirigeants des deux pays, le roi Mohammed VI et  Cheikh Tamim Bin Hamad Al-Thani, l’Émir du Qatar, de répondre aux aspirations des deux peuples frères.

La délégation marocaine, qui a pris part à cette rencontre, comprend le ministre des Affaires étrangères , Nasser Bourita, la ministre du Tourisme , Fatima Zahra Ammor, le ministre de la Jeunesse , Mohamed Mehdi Bensaïd, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, ainsi que l’ambassadeur du Royaume à Doha, Mohamed Setri.

Quant à la délégation qatarie, elle est composée du ministre des Awqaf et des Affaires islamiques, Ghanem Bin Shaheen Al-Ghanem, le ministre de la Culture, Abdul Rahman Bin Hamad Al Thani, le ministre des Sports et de la Jeunesse, Salah bin Ghanem Al-Ali, le président de l’Autorité du tourisme du Qatar et du Bureau d’audit de l’État du Qatar, Abdul Aziz Muhammad Al-Emadi.

La réunion préparatoire des travaux de la 8ème session de la commission s’est tenue dimanche au siège du ministère qatari des Affaires étrangères à Doha au niveau des hauts responsables des deux pays. Cette réunion était présidée, côté qatari, par le directeur du département des affaires arabes au ministère des Affaires étrangères, Nayef bin Abdullah Al-Emadi, et côté marocain par le directeur du Machreq, du Golfe et des organisations arabes et islamiques, Fouad Akhrif, en présence de représentants gouvernementaux des deux pays.

Réouverture des frontières : La discrète et controversée taxe aérienne refait surface

Instaurée en 2014, la taxe aérienne vient d’être intégrée dans le Code Général de Impôts. Une mesure née dans la contestation et le cafouillage qui fait de nouveau l’objet de débat alors que le ciel marocain sera ré-ouvert ce 7 février.

Pour ses besoins en gaz, le Maroc opte pour le GME en flux inversé avec l’appui de Maroc

Après le boycott d’Alger et dans l’attente de la mise en place d’un terminal GNL à Mohammedia, Rabat a obtenu le soutien de Madrid pour utiliser en flux inversé le gazoduc Maroc-Europe (GME). Il servira à acheminer vers le Maroc du GNL acquis sur les marchés internationaux, après transit par l’Espagne pour être regazifié au préalable.

Le Maroc, qui conomme environ 1 milliard de mètres cubes de gaz chaque année, cherche à importer pour la première foix du gaz naturel liquéfié en utilisant en flux inversé le pipeline GME (Maghreb-Europe) ayant servi auparavant à acheminer les approvisionnements algériens vers l’Espagne avant sa fermeture unilatérale annoncée par le pouvoir d’Alger au terme du contrat, le 31 octobre dernier, et dans un contexte géopolitique régional tendu.

L’amitié olympique de Moscou et Pékin

Les énergies renouvelables sont à l’image du XXIe siècle

Les débats relatifs au mix énergétique sont essentiellement concentrés aujourd’hui sur les coûts et impacts carbone comparés des différentes énergies. Il est cependant essentiel de dépasser ce cadre d’analyse pour comprendre la rupture qu’introduisent les énergies renouvelables en termes de gouvernance, de démocratie, d’appropriation et de rapport aux territoires.

Le débat sur l’avenir de notre mix énergétique s’est définitivement installé dans l’élection présidentielle de 2022 et c’est une excellente nouvelle tant ce dialogue et les décisions qui en découlent structurent la lutte contre le changement climatique.

Cependant, au-delà des considérations sur les coûts et les impacts environnementaux comparés des énergies renouvelables, nucléaires et fossiles, il est intéressant d’observer leurs caractéristiques en termes de gouvernance, de rapport aux territoires et aux citoyens, et d’observer les principes et représentations qui en découlent. Il est frappant notamment de constater que les énergies renouvelables, par leurs caractéristiques techniques, sociales et économiques, sont admirablement alignées avec certaines aspirations et tendances de fond du XXIe siècle.

Tout d’abord, les énergies renouvelables sont étonnamment simples. Quand l’immense majorité de l’industrie tend vers plus de complexité et de sophistication, les énergies renouvelables font le chemin inverse et frappent par la simplicité de leur installation. Un parc photovoltaïque ou une éolienne sont infiniment moins complexes techniquement qu’une centrale nucléaire ou fossile. Ils sont aussi beaucoup plus simples à installer et à maintenir. Cette simplicité est garante de durabilité. Non seulement les risques de dysfonctionnement s’en trouvent extrêmement réduits, mais l’expertise nécessaire pour faire fonctionner ou pour réparer ces systèmes est disponible en permanence et sur tous les territoires.

Cette simplicité est aussi synonyme de réversibilité. Alors que le sujet du démantèlement d’une centrale nucléaire n’est toujours pas résolu, retirer du paysage et recycler une centrale solaire ou éolienne est une opération maîtrisée, rapide, et peu onéreuse. De cette simplicité découle une grande résilience aux aléas climatiques ou météorologiques. Les risques industriels, techniques et financiers s’en trouvent fortement réduits, et dans un monde où les facteurs exogènes, notamment climatiques, sont sans cesse plus difficiles à appréhender sur le long terme, cette résilience structurelle constitue un atout particulièrement rare et précieux.

La deuxième propriété des énergies renouvelables est la décentralisation. Les énergies renouvelables sont par nature fortement dispersées sur les territoires, ce qui rend possible une forte décentralisation du travail, du capital, et de la gouvernance de ces énergies. La présence physique des infrastructures est souvent fortement contestée localement, mais elle est le mal nécessaire d’une appropriation par les citoyens de la réalité de la production d’énergie. La pensée magique qui voudrait que l’énergie se consomme à l’infini, mais que sa production est invisible et sans conséquence est battue en brèche par l’irréfutable réalité physique de l’infrastructure. La décentralisation permet donc déjà une prise de conscience. Elle permet également de répartir de façon beaucoup plus granulaire les emplois générés par la construction et l’exploitation, et devient alors une alliée précieuse de la revitalisation économique des territoires. Mais la décentralisation est également financière. En associant les riverains ou les collectivités locales au capital des projets, ces infrastructures renforcent leur ancrage local, permettent une distribution locale des dividendes, et agissent comme un contrepoids bienvenu à la concentration du capital et des bénéfices issus du secteur énergétique. En termes de gouvernance, cette association des développeurs privés et des acteurs locaux ouvre de nouvelles formes d’expression démocratique au sein des territoires. L’énergie devient alors un objet que les citoyens peuvent pleinement s’approprier, au-delà du modèle traditionnel de simple consommateur-payeur.

Enfin, la troisième caractéristique propre aux énergies renouvelables est la mixité d’usage qu’elles permettent au sein d’un même espace. Les éoliennes peuvent s’implanter sur des terres agricoles sans remettre en cause cette activité. Les parcs photovoltaïques s’implantent en toitures de bâtiments et/ou en ombrière de parkings. Les projets agrivoltaïques permettent de combiner sur un même terrain activité de pâturage et production photovoltaïque. Les projets photovoltaïques flottant peuvent s’implanter sur les plans d’eau formés par les carrières de matériaux aussi bien que sur des lacs où coexistent des activités de loisir. Cette mixité modifie les catégories historiques de l’urbanisme et transforme les perceptions traditionnelles de l’organisation du territoire. On retrouve par ailleurs ce principe d’innovation par la cohabitation des usages dans des secteurs très variés. Ainsi, l’agroécologie réinvente l’agriculture en implantant sur un même espace des espèces différentes et complémentaires. De la même façon, les tiers-lieux réinventent le travail social en faisant cohabiter sur un même espace l’accueil de publics en situation de précarité, des entreprises, des associations et des espaces de création.

Résilience, simplicité, décentralisation de la gouvernance, financement participatif, appropriation citoyenne, mixité des usages, circuits courts, fonctionnement en réseaux : les énergies renouvelables introduisent des principes nouveaux dans le monde de l’énergie et ces principes épousent parfaitement certaines tendances de notre siècle. En un certain sens, on peut dire que les énergies renouvelables sont à l’image du XXIe siècle. Elles pourront peut-être même prétendre le symboliser, au même titre que le XIXe siècle est symbolisé dans l’imaginaire collectif par les grandes installations industrielles de leur révolution éponyme.