PESTICIDES A USAGE AGRICOLE : LES AUTORISATIONS SOUMISES A UN REEXAMEN REGULIER

Les autorisations des pesticides à usage agricole font l’objet d’un réexamen régulier, a affirmé mardi l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), faisant savoir que les importations marocaines en pesticides utilisés en agriculture représentent uniquement 2% du total des exportations de l’Union Européenne (UE) en ces produits.

Réagissant à la publication récente d’un rapport par des organisations non gouvernementales sur l’exportation de pesticides non autorisés en Europe vers 85 pays, dont le Maroc, l’Office précise, dans un communiqué, que ces importations marocaines en pesticides sont principalement à base du 1,3 Dichloropropène, Paraquat et Cyanamide d’hydrogène.

Le 1,3-Dichloropropène (1,3 D), représente en lui seul 87% de ces importations, explique la même source, relevant qu’il s’agit d’un pesticide à action nématicide, utilisé pour la désinfection du sol contre les nématodes bien avant la mise en culture. « Ce pesticide est actuellement homologué et utilisé dans plusieurs pays à travers le monde, notamment les USA, le Japon, l’Australie. Dans les pays de l’UE, son utilisation est toujours autorisée via l’octroi d’autorisations exceptionnelles notamment dans les pays producteurs de cultures maraîchères et de fruits rouges », souligne le communiqué.

En outre, l’ONSSA souligne que le 1,3-Dichloropropène est actuellement en cours de réexamen en Europe en vue de son éventuelle réapprobation sur la base des nouvelles données scientifiques.

Par ailleurs, sur les 41 matières actives citées dans ledit rapport, le secteur agricole marocain est concerné par 8 matières actives dont 4 sont déjà retirées du marché national (Propargite, Atrazine, Carbendazime et Acétochlore), indique la même source, notant que « l’ONSSA a programmé le réexamen en 2021 du Paraquat, du 1,3-Dichloropropène, du Cyanamide d’hydrogène et du Triasulfuron ». L’ONSSA, poursuit le communiqué, procède régulièrement au réexamen de matières actives, notant qu’entre 2018 et 2020, l’Office a retiré 15 matières actives du marché national notamment le Chlorpyriphos-éthyle, Chlorpyriphos méthyle, Dinocap, Amitrole, Trichlorfon, Carbofuran, Propargite, Dichlorvos (DDVP), Methidathion, Iprodione, Diflovidazine, Ethoprophos, Linuron, Propinèbe et certaines préparations contenant le glyphosate. « Ceci s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée qui vise l’utilisation rationnelle des pesticides pour contribuer au développement d’une agriculture durable », souligne-t-on, ajoutant que c’est dans ce même cadre que l’ONSSA a déjà initié en juillet 2020 le processus de réexamen de 10 autres matières actives pour les soumettre à l’avis de la commission interministérielle de mars 2021 et a informé les sociétés détentrices des homologations de ces produits conformément à la réglementation et aux procédures en vigueur.

Cette démarche de réexamen des pesticides est adoptée par l’ONSSA chaque fois qu’il est nécessaire, notamment à la lumière des données scientifiques, le statut des pesticides à l’échelle internationale et les données de la phytopharmacovigilance au niveau national, conclut le communiqué.

LesEco.ma

CNSS / TOURISME : LES MESURES PREVUES POUR LES OPERATEURS

Le délai de la demande du bénéfice du soutien au profit du secteur touristique au titre des mois de juillet et août 2020 a été prorogé au 24 septembre, a annoncé la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Les opérateurs relevant du secteur du tourisme concernés peuvent effectuer, jusqu’au 24 septembre, les déclarations de leurs salariés pour bénéficier de l’indemnité forfaitaire des mois de juillet et août 2020, indique la CNSS dans un communiqué, notant que cette indemnité est financée par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus (covid-19) qui a été créé sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

S’agissant de l’indemnité du mois de septembre, les opérateurs pourront procéder à la déclaration de leurs salariés sur le portail « covid19.cnss.ma » durant la période allant du 16 septembre au 3 octobre, fait savoir la Caisse.

Cette mesure concerne les établissements d’hébergement classés, les agences de voyages agréées, les transporteurs touristiques agréés, ainsi que les guides touristiques assujettis au régime de sécurité sociale conformément à la loi 98.15 et 99.15 relatives à la couverture sociale et médicale des travailleurs non salariés.

Mardi dernier, la CNSS a lancé un portail électronique réservé à la déclaration des salariés des entreprises du secteur touristique et des professionnels éligibles à l’indemnité forfaitaire. Les entreprises concernées peuvent déclarer leurs salariés et les stagiaires sous contrat insertion pour bénéficier d’une indemnité mensuelle de 2.000 DH devant être servie durant la période allant du 1er juillet à fin décembre 2020, outre le droit aux allocations familiales et à l’assurance maladie obligatoire (AMO), conformément aux dispositions juridiques en vigueur.

Pour pouvoir profiter de ce soutien, le chiffre d’affaires de l’entreprise doit être en baisse d’au moins 25%, de même que celle-ci doit s’engager à maintenir au moins 80% des postes d’emploi.

MAROC: REPLI DES RECETTES FISCALES BRUTES A FIN AOUT (TGR)

Les recettes fiscales brutes se sont établies à 130,5 milliards de dirhams (MMDH) au titre des huit premiers mois de cette année, soit une diminution de 7,7% par rapport à fin août 2019, selon la Trésorerie générale du Royaume (TGR).

Cette baisse résulte du recul des recettes douanières de 12,5% et de la fiscalité domestique de 5,8%, explique la TGR dans son récent bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP).

Les recettes douanières nettes (droits de douane, TVA à l’importation et TIC sur les produits énergétiques) ont été de 36,2 MMDH, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 67 millions de dirhams (MDH) à fin août 2020, précise la même source.

Le bulletin fait également ressortir que les recettes nettes réalisées au titre de la fiscalité domestique se sont établies à 81,7 MMDH , en diminution de 5,3% par rapport à fin août 2019, compte tenu des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux supportés par le budget général qui ont été de 4,7 MMDH. Les recettes brutes de la fiscalité domestique ont été de 86,4 MMDH à fin août 2020.

Par ailleurs, les recettes non fiscales ont augmenté de 56,1% à 30 MMDH, en raison notamment de la hausse des versements des comptes spéciaux du Trésor (CST) au profit du budget général (16,5 MMDH contre 2,9 MMDH) et des fonds de concours (4,1 MMDH contre 570 MDH), conjuguée à la diminution des recettes de monopoles (6 MMDH contre 6,7 MMDH), des recettes de privatisation, des recettes en atténuation des dépenses de la dette (1,2 MMDH contre 1,8 MMDH) et de la redevance gazoduc (273 MDH contre 699 MDH).

Challenge.ma

 

CORONAVIRUS : LE TOURISME MONDIAL A PERDU 460 MILLIARDS DE DOLLARS

La chute du nombre de touristes internationaux à cause de la pandémie de coronavirus a entraîné une perte de 460 milliards de dollars pour le secteur au premier semestre, a estimé l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

En cause, une chute de 65% du nombre de touristes internationaux durant cette période marquée par les fermetures de frontières et les restrictions pour les voyageurs, a détaillé l’organisme des Nations unies basé à Madrid. Ce plongeon de l’activité a généré des pertes qui « multiplient par cinq celles enregistrées durant la crise économique et financière de 2009 », a estimé l’OMT. « C’est un secteur dont dépendent des millions de personnes pour gagner leur vie », a alerté le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili.

Selon l’OMT, l’évolution du tourisme au mois d’août laisse prévoir « une baisse de la demande proche de 70% » pour toute l’année 2020 alors que certaines régions du monde comme l’Europe connaissent depuis cet été un rebond de l’épidémie conduisant à de nouvelles restrictions pour les voyageurs. « Le retour au niveau de 2019 en matière d’arrivées de touristes prendra entre 2 et 4 ans », a ajouté l’OMT.

En 2019, le tourisme mondial avait connu une croissance de 4% des arrivées. La France avait été la destination numéro 1 devant l’Espagne et les États-Unis.

LVE

ACTIVITE PORTUAIRE AU MAROC : TROIS PORTS REALISENT 78% DU TRAFIC

Les ports de Mohammedia, Casablanca et jorf lasfar ont assuré le transit de 49 millions de tonnes durant les huit premiers mois de 2020 ce qui représente environ 78,3% du trafic des ports gérés par l’agence nationale des ports (ANP), selon une note de synthèse de l’ANP sur l’activité portuaire à fin août dernier.

Chiffré à 25,7 millions de tonnes à fin août 2020, le port de Jorf Lasfar confirme sa première place avec une quote-part de 41% du trafic global, indique la même source, notant que par rapport à la même période de l’année précédente, ce port a enregistré une hausse de 7,6%, due principalement au fort rebond des exportations des engrais (+33%), des importations des céréales (+48%), du soufre (+26,9%) et de l’ammoniac (+23,3%).

Représentant environ 32,3% du trafic global, le port de Casablanca a assuré le transit de 20,2 millions de tonnes à fin août 2020. Par rapport aux huit premiers mois de l’année dernière, ce port a enregistré une hausse de 2,9%, induite particulièrement par l’augmentation des importations des céréales (+38,1%), des aliments de bétails (+21%) et des exportations du phosphate (+5,1%).

Par contre, le trafic des conteneurs a enregistré une baisse de 6,2% en tonnage et 5,7% en EVP dans le port de Casablanca.

Le port de Mohammedia représente 5% tu trafic global. Avec un volume de 3,1 millions de tonnes, l’activité de ce port a reculé de 13,1% par rapport aux huit premiers mois de l’année 2019 en raison principalement au recul du trafic du gasoil (-23,8%).

LA TRIBUNE

LA GUERRE CONTRE TIKTOK ET LA 5G CONTRARIE LES AMBITIONS DE LA TECH CHINOISE

Smartphones, infrastructures télécoms, jeux vidéo, e-commerce… les firmes chinoises de la Tech ont réalisé ces dernières années une percée fulgurante à l’international. Mais elles se retrouvent également de plus en plus menacées, dans un contexte d’accusations d’espionnage et de tensions diplomatiques dans un mouvement qualifié de « techno-nationaliste ». Seront-elles contraintes de se recentrer sur leur seul marché domestique ?

La menace d’interdiction de TikTok aux Etats-Unis contraint les géants chinois de la tech à repenser leur développement à l’international, et risque de les obliger à se recentrer sur leur marché d’origine, estiment des experts.

Des smartphones aux infrastructures pour la 5G de Huawei, en passant par les jeux vidéo du groupe Tencent — dont le très populaire PUBG — et pléthore d’applications mobiles, les firmes chinoises ont réalisé ces dernières années une percée fulgurante à l’international.

Mais elles se retrouvent également de plus en plus menacées, dans un contexte d’accusations d’espionnage, en particulier aux Etats-Unis, et de tensions diplomatiques.

« La technologie devient de plus en plus un enjeu géopolitique » et pour un nombre croissant de pays « une priorité stratégique », déclare à l’AFP Dexter Thillien, analyste chez Fitch Solutions.

Ils « considèrent que l’innovation et les technologies ont un impact direct sur la sécurité nationale, l’économie et la stabilité sociale », analyse Alex Capri, chercheur pour la Fondation Hinrich, un organisme indépendant qui suit les évolutions du commerce mondial.

Après un différend frontalier meurtrier en juin avec la Chine, l’Inde a interdit près de 180 applications mobiles de son voisin, accusées d’être « préjudiciables à la sécurité de l’Etat ».

La décision écarte de fait les firmes chinoises du second plus gros marché mondial de l’internet en termes d’utilisateurs.

« Techno-nationalisme »

Chaque pays « prend des mesures pour se renforcer », fait remarquer M. Capri, qui qualifie ce phénomène de « techno-nationalisme ».

Aux États-Unis, le président Donald Trump accuse, sans preuve, l’application de vidéos courtes TikTok d’espionnage potentiel au profit des services de renseignements chinois.

Le locataire de la Maison Blanche menace de l’interdire aux États-Unis au nom de la « sécurité nationale », à moins que les activités de la plateforme dans le pays ne soient revendues à une société américaine.

TikTok est utilisée chaque mois par 100 millions de personnes aux États-Unis — soit environ un tiers de la population.

Les firmes chinoises doivent ainsi trouver un difficile équilibre entre satisfaire les intérêts chinois et répondre aux exigences de pays étrangers, indique à l’AFP Larry Ong, analyste pour le cabinet SinoInsider.

Inévitablement, « les entrepreneurs chinois risquent d’y réfléchir à deux fois avant d’envisager de se développer à l’international », estime Nicolas Colin, co-fondateur de The Family, un incubateur de start-up européennes.

À la place, « plutôt que de risquer le même sort que TikTok, [ils] pourraient se recentrer sur le marché chinois », l’un des plus vastes et plus connectés au monde avec quelque 900 millions d’internautes, assure M. Colin.

Et ce spécialiste du numérique y voit un atout: les géants chinois de la tech connaissent déjà très bien leur marché, grand comme celui des États-Unis et de l’Europe réunis, où l’usage d’internet est « radicalement différent ».

En Chine, les principaux géants mondiaux du numérique (Google, Facebook, Twitter…) sont bloqués derrière une « Grande muraille informatique » qui censure tout contenu jugé politiquement sensible.

TikTok a dans le pays une version spécifique, nommée Douyin. Son propriétaire, ByteDance, espère doubler d’ici l’an prochain le chiffre d’affaires de cette véritable poule aux oeufs d’or, actuellement à 5,1 milliards d’euros, a rapporté mardi l’agence Bloomberg.

Frein à l’innovation

Certains domaines innovants dans lesquels la Chine est à la pointe (voitures autonomes, intelligence artificielle, biotechnologies) offrent également aux géants chinois des technologies de nouveaux vecteurs de croissance.

Le moteur de recherche Baidu a ainsi lancé la semaine dernière à Pékin un service de taxis sans conducteurs, amené à révolutionner les transports.

Mais compte tenu de la dégradation des relations avec la Chine, les Etats-Unis vont probablement encore « accentuer leur pression sur les entreprises technologiques chinoises », prévient Larry Ong.

Et compte tenu de leur dépendance aux technologies américaines, certaines firmes chinoises risquent de « se battre pour leur survie » si elles font l’objet de sanctions de Washington, assure M. Ong citant l’exemple de Huawei.

Depuis mardi, le groupe chinois, sur liste noire américaine, ne peut plus utiliser de puces Kirin (du fabricant taïwanais TSMC) — qu’il ne sait pas fabriquer en interne — pour ses smartphones haut de gamme.

« Pékin fera tout son possible » pour soutenir ses géants, veut croire M. Thillien, évoquant des investissements massifs pour réduire la dépendance de la Chine aux technologies étrangères clés notamment les semi-conducteurs.

Le président chinois Xi Jinping a annoncé en mai une gigantesque enveloppe de 10.000 milliards de yuans (1.235 milliards d’euros) sur cinq ans à cet effet.

Mais la corruption et la faible protection de la propriété intellectuelle en Chine sont « un frein à l’innovation », estime Larry Ong.

A MARRAKECH VIDE DE SES TOURISTES, « C’EST COMME SI LA CARTE POSTALE ETAIT DECHIREE »

Depuis que le Maroc a fermé ses frontières face à la pandémie de Covid-19, la « ville ocre » tourne au ralenti, au grand dam des hôteliers, restaurateurs, guides, artisans…

LETTRE DU MAROC

Derrière les remparts du Vieux Marrakech, les conteurs ne livrent plus que le récit tragique d’une ville éteinte. « C’est comme si un bout de son âme lui avait été arraché, décrit l’un d’eux. Comme si la carte postale était déchirée. » L’homme marche sur la grande esplanade, tête baissée, marmonnant tantôt des plaintes, tantôt des prières. Il se languit de son public. De ces trois millions de touristes qui visitent chaque année la « ville ocre » et sa mythique place Jemaa-El-Fna, classée par l’Unesco, sa palmeraie, ses hôtels d’époque, ses jardins…

Depuis que le Maroc a fermé ses frontières, à la mi-mars, « jusqu’à nouvel ordre », la capitale touristique a des airs de ville morteet les habitants se souviennent avec nostalgie du temps où ils ne pouvaient pas se garer près de la vibrante médina et de ses marchés grouillants. Aujourd’hui, on ne sent plus les parfums d’épices et de viande mijotée. Les gargotes ont fermé, les calèches tournent à vide, les charmeurs de serpents et autres dompteurs de singes sont sans emploi.

« Et nous, on meurt », résume Ahmed, vendeur de babouches dans une ruelle ombragée jalonnée de rideaux baissés : « Les affaires allaient très bien l’an dernier, c’est un déchirement aujourd’hui. » L’année 2019 avait en effet marqué une année record pour le tourisme marocain, avec 13 millions de visiteurs, principalement à Marrakech et à Agadir. « Maintenant, on pourrait vendre à perte, supplier les gens de nous acheter la marchandise, ça ne servirait à rien puisqu’il n’y a personne », se désole le quinquagénaire.

Des horaires d’ouverture restreints

Trois mois après un confinement drastique, le royaume misait sur le tourisme national pour faire repartir ce secteur qui pèse 7 % de son produit intérieur brut (PIB).

En juillet, les restaurants, les musées, les sites archéologiques et les hôtels ont bien été autorisés à ouvrir sous certaines conditions, mais, face à la flambée des cas de Covid-19, les autorités ont de nouveau imposé des restrictions.

Avec 88 203 cas, et 1 614 décès à ce jour, le pays, toujours en état d’urgence sanitaire, vit au rythme d’un semi-confinement. Le port du masque est obligatoire, les déplacements internes soumis à des autorisations exceptionnelles, et, à Casablanca ou à Marrakech, des horaires restreints ont été imposés aux restaurants, cafés, commerces et parcs publics.

« Nous avons bien eu quelques clients locaux, mais avec les restrictions de déplacement et maintenant la rentrée des classes, il n’y a plus grand monde. En temps normal, 90 % de notre clientèle vient de l’étranger. Vous imaginez les pertes que cela engendre pour nous ? », regrette Daniel Penet, patron de Ciel d’Afrique, qui propose des vols en montgolfière à Marrakech. Avant la crise, il comptait entre trente et quarante clients par jour. « Aujourd’hui, c’est trente par mois. » Même son de cloche du côté des restaurateurs : « Nous avons quelques clients venant de Casablanca ou de Rabat, mais nous avons dû passer de 200 couverts à 60 », déplore Mohamed Anaflous, propriétaire de La Trattoria, au centre-ville, déficitaire depuis sa réouverture fin juin.

Depuis quelques jours, les touristes étrangers disposant d’une réservation d’hôtel sont autorisés à revenir. La nouvelle aurait dû redonner le sourire aux opérateurs, mais la faible fréquence des vols, l’obligation pour les voyageurs de présenter des tests de dépistage datant de moins de quarante-huit heures ainsi que le flou lié à l’interdiction des déplacements intérieurs freinent les réservations. « Ce n’est pas une ouverture officielle des frontières. Certains touristes peuvent se greffer sur des vols spéciaux, mais cela reste limité et ne suffit pas à remplir », explique Kenza Zizi, directrice du marketing au Royal Mansour. Alors, comme la plupart des grands hôtels de la ville, le palace restera fermé.

« La situation est catastrophique »

L’impact de la crise s’annonce particulièrement lourd. Le Maroc devrait perdre au moins dix millions de touristes, selon les estimations officielles. Un coup dur pour ce secteur induisant plus de deux millions d’emplois indirects, notamment à Marrakech, qui en tire l’essentiel de ses revenus. Outre les salariés de l’hôtellerie et de la restauration, le tourisme fait vivre les fournisseurs, guides, artisans, taxis, conducteurs de calèche et des milliers de travailleurs informels.

Un dispositif d’aide lancé en août par le ministère du tourisme promettait bien de relancer le secteur, mais il reste largement insuffisant aux yeux des opérateurs. Parmi les mesures, une indemnité mensuelle de 2 000 dirhams (environ 180 euros) est prévue pour les salariés des hôtels, du transport touristique et des agences de voyage, mais elle ne prend pas en compte les nombreux employés non déclarés, ni certaines entreprises comme Ciel d’Afrique.

« Chaque jour qui passe est un poids supplémentaire pour des boîtes comme nous, livrées à elles-mêmes, assure Daniel Penet. La situation est catastrophique. Les tour-opérateurs, qui prévoient généralement leurs voyages plusieurs mois à l’avance, ont tout simplement rayé le Maroc de la carte. »

A terme, le risque de voir les investisseurs étrangers quitter la « ville ocre » inquiète de plus en plus. « Beaucoup ont déjà commencé à rentrer en Europe », avertit le chef d’entreprise. Marrakech n’a plus qu’un espoir : revoir les touristes pendant les fêtes de fin d’année. « A condition que notre gouvernement prenne enfin son courage à deux mains et lâche du lest pour sauver l’économie du pays », prévient un hôtelier.

Mesures sanitaires : Gare aux défaillants

Le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique avertissent les magasins, entreprises et commerces qui ne respecteraient pas les mesures sanitaires pour limiter la propagation du Virus.

Les départements d’Abdelouafi Laftit et de Moulay Hafid Elalamy affirment que des fermeture des commerces et entreprises seront décidés en cas de manquements relevés par les commissions de contrôle. Ils insistent sur les mesures de sécurité et les dispositions sanitaires dans les entreprises.

 » Les comités mixtes centraux et locaux intensifieront les opérations de surveillance et, sur la base des observations de ces comités, les autorités compétentes recourront à la fermeture de tous les établissements ou magasins commerciaux qui ont violé le respect des mesures de sécurité sanitaire ».

Gaz: SDX prépare de nouveaux tests à Lalla Mimouna

La société d’exploration pétrolière et gazière a annoncé, mardi 23 juin, qu’elle compte lancer les tests sur le gisement LMS-2 dans le permis de Lalla Mimouna (Kénitra) à la fin du 3e trimestre ou au début du 4e trimestre 2020. « L’analyse post-forage de LMS-2 à Lalla Mimouna a permis d’identifier des similitudes avec la découverte au niveau du puits LAM-1 faite par le précédent opérateur de la concession en 2015 », a indiqué SDX Energy.

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La société britannique affirme également que le puits LMS-2 pourrait contenir 1,5 milliard de pieds cubes de gaz. « 6 milliards de pieds de cubes supplémentaires pourraient être sécurisés dans des zones distinctes ayant la même caractéristique », outre 3,4 milliards de pieds cubes supplémentaires de ressources potentielles si les tests sont concluants ».

Au total, la concession pourrait générer 10,9 milliards de pieds cubes. Le gisement LMS-2 sera testé après que les restrictions imposées par le Covid19 au Maroc auront permis aux équipes de perforation et de test de rentrer dans le pays. « En plus des 10,9 milliards de pieds cubes de ressources potentielles qui pourraient être sécurisés dans le gisement LMS-2, la direction a identifié 25,5 milliards de pieds cubes de ressources potentielles supplémentaires dans de multiples zones d’intérêt de la même concession.

OPCI : Les standards de l’immobilier locatif sont amenés à changer

  • Une demande devrait naître, encouragée par la distanciation physique et par les mesures sanitaires.
  • Le stock invendu des biens immobiliers des promoteurs est une manne exploitable significative pour le marché locatif.
  • Le segment résidentiel présente des contraintes et ne peut être intéressant pour les OPCI.

Les OPCI, ce cadre fiscal et réglementaire pour les foncières qui vient d’être mis en place devrait prouver toute son importance, avec la relance du marché immobilier post-Covid-19. En effet, la composante immobilière résidentielle tire les autres segments du marché. Autrement dit, le développement de l’urbanisation pousse les promoteurs à réaliser des projets immobiliers résidentiels, mais aussi les investisseurs à produire les autres biens à caractère commercial, de services, les plateaux de bureaux, les hôtels…

Actuellement, le locatif devrait prendre le relais sur l’acquisition, celle-ci étant capitalistique, surtout dans cette conjoncture où nombre de secteurs renaissent de leurs cendres. Les standards de l’immobilier locatif sont donc amenés à changer.

 «Post-Covid, une demande devrait naître rapidement, encouragée par la distanciation physique et par les mesures sanitaires mises en place», explique Nawfal Bendefa, PDG de REIM Partners, gestionnaire de la foncière Aradei Capital. D’où l’intérêt des acteurs à disposer de la capacité de transformation et de réorganisation de leurs actifs, de sorte qu’ils répondent à la demande des utilisateurs futurs. D’autant que «dans une économie où l’éducation est en plein essor et où les soins de santé, l’industrie, les espaces de logistique et les infrastructures sont nécessaires, le secteur de l’immobilier locatif pourrait être un élément moteur pour soutenir ces industries». Cependant, des prérequis sont à satisfaire tels que le respect du cadre réglementaire, la professionnalisation de la gestion des espaces, ainsi que le respect des standards et des normes pour la gestion et l’exploitation des actifs.

Cela pour montrer l’intérêt de proposer une offre de qualité, adaptée au contexte actuel exigeant et qui pourrait donc trouver preneur auprès des sociétés de gestion immobilière. C’est dire le potentiel remarquable du secteur des foncières et des OPCI.

A côté de cela, il existe une manne exploitable significative pour le marché locatif. Il s’agit du stock invendu des biens immobiliers des promoteurs qui, pour certains, est important et peut être donc mis en location en propre ou dans le cadre des OPCI. «Il faut savoir que la loi sur les OPCI n’a pas exclu explicitement l’éligibilité de l’immobilier résidentiel au OPCI. Toutefois, il y a actuellement une ambiguïté au niveau de la fiscalité pour ce qui concerne le résidentiel. Devant cette ambiguïté, il y aurait une certaine réticence à l’intégrer dans ce véhicule de placement», explique Noreddine Tahiri, D.G. d’Ajarinvest.

En tout cas, si les promoteurs rechignent à mettre leurs biens en location, c’est en raison du rendement locatif du résidentiel qui est jugé faible par certains ; ajouter à cela toutes les difficultés liées à la gestion locative. Pour attirer les promoteurs ou investisseurs de manière globale vers le marché locatif, les taux de rendement devraient se situer entre 7% et 9%, alors qu’ils ne varient actuellement qu’entre 5% et 6% pour le résidentiel. Cela dit, «cette dynamique peut rapidement changer avec la baisse des prix du résidentiel qui pourrait faire en sorte que le taux de rendement locatif soit suffisamment attractif pour les foncières», estime un expert du métier.

Ce constat est atténué par M.Tahiri qui considère que le taux de rendement locatif attendu par les investisseurs a un impact direct sur la valeur d’un bien. Selon lui, «c’est en fixant le rendement locatif qu’un investisseur, notamment un OPCI, souhaite atteindre et le niveau de loyer que l’on peut déterminer le prix d’acquisition d’un bien». Il ajoute : «Cette équation n’est toutefois pas valable pour les sociétés qui procèdent, elles-mêmes, à la construction en vue de la location des biens immobiliers construits. Avec un coût de revient prédéterminé et un loyer défini par le marché, le taux de rendement est une résultante et non plus un input». Eliminant de fait cette contrainte relative au taux de rendement, M.Tahiri détaille : «A côté de l’ambiguïté de la fiscalité des OPCI concernant le résidentiel, la seule autre contrainte qui existe est, à mon sens, liée au risque opérationnel plus élevé dans le segment résidentiel que dans celui des bureaux et commerces».

Par ailleurs, «une opération de gestion locative dans le cadre d’un OPCI n’est pas intéressante, fiscalement, pour un promoteur», signale un autre professionnel du marché. En effet, la mesure fiscale qui introduit un abattement de 60% sur les résultats d’un OPCI n’est pas intéressante pour les promoteurs. Selon notre source : «Une opération de location est plus rentable de manière classique qu’à travers un OPCI. L’impôt à payer revient plus élevé dans le 2e cas même avec l’abattement». Il a donc été demandé un abattement de 100% sur les 3 premières années et de 80% ensuite. «L’opération devrait sortir à peine égale avec celle en OPCI. Sauf que cette doléance n’a pas été prise en compte».

Au-delà de la dynamisation du marché locatif, il est bon de rappeler que les OPCI permettent aux investisseurs d’externaliser la partie immobilière de leur activité, allégeant ainsi leurs bilans. Toutefois, «les acteurs de la place ne semblent pas favoriser cette option ni celle de coter leurs foncières pour le moment», note M.Bendefa. Seule foncière ayant fait le pas, Immorente, n’a pas le statut OPCI et donc elle est cotée en tant que société anonyme, sachant que le texte de loi des OPCI permet leur cotation en bourse. Cela dit, le délai de transformation des sociétés anonymes, qui sont clairement des foncières établies et qui auraient pu être des bons candidats pour la cotation, est expiré avant même la mise en place du produit. Les professionnels du secteur ont soulevé le point et réclament l’amendement de la loi. Ce n’est donc pas pour demain qu’on devra assister à un OPCI coté.

3 milliards de DH de pertes en trois mois…, l’aviculture sinistrée par la Covid-19

  • LE SECTEUR AVICOLE A PERDU PRÈS DE 10% DU CHIFFRE D’AFFAIRES ANNUEL RÉALISÉ EN 2019, CE QUI EN FAIT L’UN DES SECTEURS LES PLUS SINISTRÉS PAR LA PANDÉMIE DU COVID-19.

Quelque 3 milliards de DH en trois mois de confinement. Ce chiffre choc, révélé en exclusivité à La Vie éco par Chaouki Jerrari, le directeur de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) qui ressort d’une étude sectorielle en cours de réalisation et qui englobe la totalité des pertes de l’amont jusqu’à l’aval, représente le double du chiffre annoncé lundi dernier par les producteurs de viandes de volailles.

En effet, les élevages et les abattoirs avicoles du Royaume tournent au ralenti depuis le début de la crise sanitaire et l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire.
«La demande a chuté de 50 à 60% sur les principaux produits avicoles», confie tout de go le directeur de la FISA, qui qualifie la situation provoquée par le confinement de «catastrophique» dans l’ensemble du secteur avicole.

Une chute due principalement à l’arrêt total de la restauration collective – hôtels, snacks, restaurants, événementiel – depuis le 20 mars.

A lui seul, ce gros débouché commercial du secteur avicole représente 50% du marché de commercialisation de la viande de poulet et une part significative du marché de la dinde, à en croire l’Association nationale des producteurs de viandes de volailles (ANPVV), qui est membre de la FISA.

Comme un malheur ne vient jamais seul, la baisse du pouvoir d’achat provoquée par les pertes d’emplois observées depuis le début du confinement au Royaume a également freiné la demande sur les produits avicoles.

Il va sans dire que l’offre est devenue excessivement abondante, provoquant ainsi une baisse des prix de tous les produits (viandes, œufs).

 «Le prix du poulet de chair a chuté à 6 DH au départ de la ferme et à 7,5 DH au marché de gros, ce mardi 16 juin. Celui des œufs a baissé à 58 centimes alors qu’il était avant la crise à 75 centimes. Tous les segments du secteur avicole sont touchés», déplore Chaouki Jerrari.
Résultat des courses : la production de poussins, d’œufs et de viandes a, elle aussi, baissé significativement, en l’absence de débouchés sur les marchés.

A titre d’illustration, la production de poussins a baissé de 10 à 7,5 millions d’unités par semaine. Pire, les coûts de production ont augmenté, vu que les éleveurs ont été forcés de stocker la production de poulets et dindes vifs pendant plusieurs semaines, ce qui a entraîné une hausse du poids des animaux à l’élevage.

L’activité dans les abattoirs a reculé de 50%, vu que ce maillon du secteur avicole travaillait essentiellement avec la restauration collective.

Plus dramatique encore, la filière de la dinde de chair qui dépend elle aussi de la restauration collective a vu son activité reculée.

Le prix de vente de dinde vif a chuté de 30% à 10 DH en trois mois. Le stockage dure désormais plus que d’habitude, ce qui, là encore, augmente les coûts de production, faisant saigner les éleveurs. La faible capacité du pays en termes d’infrastructures de froid et de congélation n’arrange rien à la situation, estiment les professionnels, qui relèvent que les capacités de stockage sont totalement saturées. D’après l’ANPVV, la situation de la filière de la viande de volailles est d’une extrême gravité. A lui seul, ce maillon a estimé ses pertes à 1,5 milliard de DH. Si l’on ajoute les autres segments comme l’œuf, le transport de viandes, la transformation dans les abattoirs, les aliments composés, les pertes passent du simple au double.
«Le secteur a connu plusieurs crises endogènes, mais il a su toujours se redresser et avancer. Le problème cette fois-ci est que la cause de la crise nous dépasse mais nous en payons le prix», déplore Chaouki Jerrari. Ce qui aggrave davantage la situation est le manque de visibilité quant à la reprise de la demande, c’est-à-dire la relance de la machine grippée du secteur avicole. A commencer par la reprise de la restauration collective et les mesures de soutien attendues par les professionnels.

Si les entreprises structurées du secteur comme les opérateurs des abattoirs, les usines d’aliments de bétail et de transformation peuvent bénéficier des mesures mises en place par le Comité de veille économique (CVE), les éleveurs – qui sont des personnes physiques – devront affronter seuls la crise et sa grosse ardoise. «Ce sera très compliqué d’offrir des aides directes. Au même temps, cette crise sera fatale pour plusieurs éleveurs qui seront forcés de cesser leur activité», indique le directeur de la FISA.

La baisse de la production qui continuera certainement, d’après lui, risque de perturber l’approvisionnement des marchés dans le futur.

S’agissant de l’investissement, le business de l’aviculture qui était jadis réputé pour être rentable n’arrivera plus à attirer les investissements nécessaires à la poursuite de son développement. D’ailleurs, tous les investissements prévus auparavant sont gelés.

La COMADER et le ministère de l’agriculture modernisent les marchés de bestiaux à travers le Royaume

La COMADER en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et le Ministère de l’Intérieur initie la création de nouveaux marchés à bestiaux pilotes à la hauteur des objectifs de la stratégie Génération Green 2020-2030.

L’inauguration du marché à bestiaux pilote de Souk Tlet à Azrou est fruit d’une collaboration entre la COMADER, le Ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts –département de l’agriculture- et les Autorités Provinciales relevant de la Wilaya de Fès – Meknès.

Ce marché répond aux mesures sanitaires décrétées par les autorités compétentes et se caractérise par des installations qui permettent une évolution des souks de bétail hebdomadaires vers des marchés à bestiaux modernes , aménagés et dotés d’équipements permettant de valoriser au mieux le potentiel génétique du bétail et créer une véritable bourse des prix.

Ces marchés sont :

– Clôturés, dans une zone électrifiée, et proche d’une adduction d’eau potable.

– Encadrés par des aires de circulation visiblement tracées.

– Dotés de box individuels où chaque éleveur met à la vente ses animaux (bovins, ovins, caprins).

– Disposent de blocs sanitaires à l’entrée et à la sortie des souks avec installation de points d’eau.

– Permettent l’accès aux souks seulement aux animaux identifiés (portant des boucles).

– Disposent d’un pont bascule pour la pesée des animaux.

Outre la tenue d’un registre où sont inscrites toutes les entrées, sorties, ventes, achats de bétail afin de garantir la traçabilité, un manuel de procédures indique au gestionnaire du souk l’ensemble des directives permettant de maintenir le souk au niveau des standards requis.

Les Présidents des Interprofessions Agricoles membres de la COMADER sont tous mobilisés pour :

– Sensibiliser et impliquer tous les acteurs concernés dans ce processus de modernisation.

– Etendre cette expérience à toutes les régions du pays avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Intérieur des collectivités régionales, provinciales et locales.

Vers un crédit Relance taillé pour le secteur touristique

  • Si un package de financement bancaire dédié semble prendre forme, côté subventions directes de l’État, le secteur touristique demeure dans le flou

Logé à la même enseigne que le reste des secteurs productifs de l’économie, le tourisme, via ses opérateurs, souhaite parvenir à un plan de relance bancaire sur mesure. Nous apprenons de source sûre qu’une réunion a eu lieu le samedi 20 juin entre le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération nationale du tourisme (CNT) pour arrêter un mécanisme de crédit Relance en articulation directe avec les besoins d’un secteur particulièrement frappé par la crise. Une autre réunion, plus technique, se tiendra ce lundi 22 juin entre les deux parties pour finaliser un package de crédit spécifique.

Gain de cause pour les employeurs, amnistie sur les majorations

Afin d’accompagner les entreprises dans la gestion de crise et pour limiter l’impact de cette dernière, la CNSS a décidé d’annuler les majorations et pénalités de retard sur la majorité des arriérés antérieurs à juin 2020.

Jeudi 18 juin, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a annoncé via un communiqué une amnistie des majorations et pénalités pour les entreprises affiliées à la CNSS et impactées par la crise.

Le document souligne que la disposition sera effective dès la publication d’un arrêté ministériel au Bulletin officiel, et que l’amnistie concernera principalement les entreprises affiliées à la caisse qui répondent aux critères d’éligibilité selon le décret 2.20.331.

Covid-19: la CNSS chiffre l’impact au sein des entreprises

Une majorité de 60% des employeurs qui ont déclaré leurs salariés au titre du mois de février dernier ont été impactés par la crise sanitaire liée à la Covid-19 entre les mois de mars et mai, a indiqué la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

D’après des données de la CNSS relatives aux mesures de lutte contre les répercussions de la pandémie, présentées devant la Commission de l’enseignement et des affaires sociales à la Chambre des conseillers, 36% des employés déclarés au titre de février ont cessé de travailler pendant les mois d’avril et de mai, soit un total de près de 900.000 salariés.

En outre, 61% des salariés en arrêt de travail en avril perçoivent moins de 3.000 DH par mois, tandis que seulement 5% touchent plus de 6.000 DH.

Concernant les activités les plus affectées par la pandémie, le secteur de la restauration vient en tête (87%), suivi du secteur de l’habillement (88%), du textile (81%), des agences de voyage (80%) et l’hébergement, dont 65% des employés ont arrêté temporairement de travailler.

La commission parlementaire a également abordé les mesures mises en place par la CNSS afin de faire respecter l’état d’urgence sanitaire, que ce soit au profit des assurés ou des entreprises, mettant l’accent sur la contribution apportée au Fonds spécial pour la gestion de la lutte contre la pandémie qui s’élève à 500 MDH, sans oublier ses contributions dans le domaine de la santé, en mettant les unités médicales multidisciplinaires qui dépendent de la Caisse à la disposition des autorités sanitaires, en coordination avec les pouvoirs publics, dans les villes de Casablanca (2), Marrakech, Tanger, Mohammedia, Settat et El Jadida.

Concernant les chiffres de l’exercice 2019, 252.084 entreprises et 3,54 millions de salariés étaient déclarés. De plus, la Caisse fait état de 600.318 titulaires de pensions (11,7 MMDH), 24,5 MMDH d’indemnités versées et 61,7 MMDH de réserves disponibles auprès de la CDG.

D’autre part, une augmentation du nombre des personnes déclarées a été observée entre 2005 et 2019, passant de 1,58 million à 3,54 millions, relève la même source, mettant en exergue l’extension de la sécurité sociale aux travailleurs domestiques, sachant que la déclaration de cette catégorie est désormais obligatoire.

Au sujet de la réforme du système des retraites, l’étude réalisée en 2018 pour l’évaluation du système actuel a débouché sur l’élaboration de scénarios actuellement en cours d’examen au sein du conseil d’administration de la CNSS, y compris une réforme systémique visant à reconsidérer le système de retraites de la Caisse dans son intégralité, dans une logique de complémentarité avec la vision globale de réforme de ce système.

Activités de santé post-Covid-19 : le ministère révèle son plan d’action

Le ministère de la Santé a élaboré un programme, intégré, visant à relancer les activités de santé après la maîtrise de la pandémie du coronavirus, pour répondre aux besoins de la population, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb.

En réponse à une question centrale à la Chambre des représentants sur “le plan du ministère de la Santé pour la mise à niveau du secteur après l’allègement des restrictions liées au confinement », Ait Taleb a indiqué, dans une allocution lue en son nom par le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, que cette stratégie repose sur la sécurité des professionnels de santé et des procédures préventives et d’hospitalisation, l’évolution progressive des reprises d’activités et la capacité d’adaptation aux plans de la levée du confinement.

Il s’agit, également, selon le ministre, de la possibilité de revenir au confinement sanitaire en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique, de l’égalité et la cohérence dans la reprise des activités, et de la continuité de la prestation des services de santé.

Dans le cadre de ses prévisions basées sur l’évolution de la courbe épidémiologique dans les semaines à venir, le département a travaillé, a-t-il dit, sur un plan stratégique pour accompagner la levée progressive du confinement et de l’état d’urgence, mais aussi, pour atténuer l’impact de la propagation du virus sur le court terme, sur la base de 5 fondements.

Il s’agit, selon le ministre, du renforcement massif des analyses en laboratoire au sein des secteurs de production qui ont un lien direct avec le citoyen dans l’ambition d’atteindre un million et 915 mille tests de diagnostic de la Covid-19 jusqu’à fin juillet prochain, notant qu’il a été procédé au lancement de cette opération depuis les dernières semaines et l’accompagnement d’un certain nombre de professionnels et d’unités de production et d’entreprises pour promouvoir les mesures de santé, de sécurité et de prévention associées à leurs activités économiques conformément aux normes nationales et internationales de sécurité sanitaire.

Les fondements concernent également le suivi des stocks de médicaments, de produits pharmaceutiques et de fournitures médicales afin de préserver le stock de ces matières vitales dans les hôpitaux publics en préparation de la levée totale du confinement, la mise en place d’un plan de redéploiement des professionnels recrutés au sein des équipes d’intervention dans les activités de santé de la Covid-19 parallèlement au suivi rigoureux de la situation épidémiologique afin d’éviter toute éventuelle nouvelle vague. Il s’agit aussi d’intensifier les opérations de sensibilisation sur les mesures de santé et de sécurité, la distanciation physique et le port de masques même durant la période post-confinement.

Pour ce qui est de la stratégie de reprise des activités de santé pour la période du post-confinement, Ait Taleb a souligné qu’elle repose sur des indicateurs importants, en particulier la baisse de l’indicateur de reproduction du virus à moins de 1%, et le nombre de nouveaux cas d’infection au coronavirus (cas actifs inférieurs à 3 pour chaque 100.000 habitants), le taux d’occupation des lits d’hôpitaux consacrés aux services de réanimation pour les patients affectés par la Covid-19 (il ne devrait pas être inférieur à 65%, car 2% des cas ont besoin de réanimation), et le taux d’occupation des lits d’hôpitaux destinés à la Covid-19 (il ne doit pas être inférieur à 65%).

Concernant les axes de la stratégie post-Covid-19 du ministère de la Santé, Ait Taleb a affirmé que le système de santé au Maroc ne sera pas le même après la pandémie, et prendra en compte les hautes directives royales, les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 et les recommandations des différentes institutions constitutionnelles.

Le ministère a développé une vision stratégique pour améliorer la qualité des soins de santé publique dans le royaume en travaillant dans l’avenir sur des priorités spécifiques, notamment le rétablissement de la confiance des citoyens dans le système de santé, l’élaboration et l’adoption d’une loi nationale de santé publique, la préparation et la mise en œuvre d’un programme sanitaire régional dans le but de combler les lacunes constatées en matière d’organisation de l’offre des soins dans certaines régions, outre l’investissement dans les procédures pratiques pour transformer les idées en plans et stratégies.

Il s’agit également de renforcer les acquis relatifs à l’augmentation des bénéficiaires de la couverture médicale pour concerner plus de 90% de la population en 2021, l’accès équitable aux services de santé pour tous les citoyens et faire de la santé maternelle et infantile une priorité nationale stratégique en renforçant l’action du programme national pour améliorer la santé maternelle et néonatale.

S’agissant des foyers épidémiologiques dans certaines unités industrielles de conditionnement de fruits rouges dans la province de Kénitra, le ministre a indiqué que la « commission d’enquête mise en place déterminera les responsabilités”.

Reprise de l’activité touristique : des obstacles à la pelle

Au Maroc, la reprise de l’activité d’hébergement touristique est prévue à partir du 25 juin. Cependant, les professionnels du secteur ne voient pas encore le bout du tunnel, les défis et obstacles auxquels ils devront faire face étant énormes.

Coup d’envoi pour la reprise des activités touristiques au Maroc. Le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale a annoncé en fin de semaine la réouverture des établissements d’hébergement touristique (EHT) à partir du 25 juin. Cette décision fait suite au passage à la 2e phase du plan d’allègement du confinement sanitaire. La reprise de cette activité touristique sera limitée, dans un premier temps, en termes de capacité, et conditionnée géographiquement par la zone d’exercice. À cet effet, précise un communiqué de la tutelle, les EHT sont tenus de respecter les dispositions sanitaires permettant de garantir la sécurité sanitaire des clients, du personnel et de tous leurs autres usagers.

Selon le ministère, ces dispositions concernent notamment la désinfection régulière de l’ensemble des départements de l’EHT, la limitation du nombre de clients pouvant accéder à l’EHT en même temps, l’instauration d’un vide sanitaire de 6h entre chaque réservation et la désinfection des bagages au moment du check-in et à la remise des clés par les clients lors du check-out. Les établissements d’hébergement touristique sont également tenus de respecter une capacité maximale de 50% de la capacité d’hébergement habituelle dans toutes les zones communes telles que les restaurants, bains maures, salons de coiffure, salles de sport et boutiques. Un ouf de soulagement pour les professionnels durement impactés par la crise du coronavirus ?

À quand l’ouverture des frontières ?

 «Nous avons le feu vert de la tutelle pour une reprise de nos activités cette semaine en tenant compte de la situation épidémiologique dans le pays», confirme Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), pour qui le plus difficile reste à venir. Alors que le Maroc se dirige vers un déconfinement de grande ampleur à partir du 24 juin, les opérateurs n’ont aucune visibilité sur la réouverture des frontières aériennes du pays, condition sine qua non pour une vraie reprise des activités touristiques du pays, mais le patron de la CNT se veut optimiste. «Nous sommes tenus de respecter la capacité maximale de 50% de la capacité d’hébergement avec uniquement des clients locaux; si nous arrivons à atteindre cette capacité, ce sera un bon début», espère Kabbaj. Pour autant, la fibre patriotique seule suffira-t-elle à la réussite de la phase de décollage du secteur ?

Les opérateurs et le gouvernement le savent. Si 70% des Marocains déclarent leur intention de voyager à la fin du confinement, selon une étude réalisée par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) sur la perception et le comportement du consommateur marocain pendant et après le confinement, rien ne garantit, pour l’heure, que les citoyens, dont le pouvoir d’achat a été lourdement impacté par l’arrêt quasi-complet des activités économiques dans tout le pays à cause du Covid-19, soient au rendez-vous. De plus, le client a besoin d’être rassuré. Il faudra lui proposer des offres promotionnelles adaptées dans l’ensemble des régions du royaume. Si la ministre n’a pas donné de détails à ce propos, il a été initié une série de mesures en collaboration avec l’ONMT, s’articulant autour de la relance du tourisme interne en se basant sur la mise en place d’une stratégie en direction du marché interne dans l’objectif de mieux rapprocher le produit touristique du citoyen. Cela va nécessiter une enveloppe importante, d’autant plus que les établissements hôteliers se sont engagés à reprendre 50% de leur personnel pour le redémarrage de leurs activités. Autre défi auquel les acteurs concernés devront faire face: la présence du virus. Si le gouvernement est «conscient» de la difficulté de l’étape que traverse le tourisme national, à l’instar de la situation qui prévaut dans le monde, et œuvre «dans la mesure du possible pour éviter tout retour en arrière», l’Exécutif «n’acceptera nullement la prise de mesures aléatoires qui vont nous conduire vers un retour en arrière», a insisté vendredi Saâd Dine El Otmani, lors d’une réunion de travail tenue en présence de la ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, Nadia Fettah Alaoui, des directeurs généraux des établissements publics relevant du ministère, de représentants de la CNT et de plusieurs instances professionnelles du tourisme.

La sécurité sanitaire érigée en priorité

Pour qu’une opération touristique devienne «un gain à plusieurs niveaux pour le Maroc», il faut que toutes les opérations touristiques soient sûres, a encore rappelé le chef de gouvernement, qui soulignait la nécessité de coordonner les efforts afin de surmonter les difficultés que connaît le secteur, maintenir sa grande qualité tout en préservant la santé des citoyens et des touristes dans le respect des règles sanitaires et en concertation avec les autorités publiques compétentes et les professionnels. Toutefois, les autorités, qui appellent les citoyens et les citoyennes à respecter strictement les mesures barrières, ne font pas dans la langue de bois. Un retour aux restrictions sanitaires sera opéré dans toute région qui verra l’apparition de foyers épidémiologiques, dira-t-on, alors que les déplacements entre les zone 1 et zone 2 feront l’objet d’une surveillance rigoureuse. Dans ces conditions, une question se pose: quid du trafic aérien national? Opérés sur Casablanca-Laâyoune, Casablanca-Dakhla, Casablanca-Oujda et Casablanca-Agadir, les vols nationaux vont reprendre graduellement selon le nombre de fréquences et de destinations domestiques. À signaler que les destinations phares de Tanger et de Marrakech, placées en zone 2, ne sont pas concernées pour le moment par cette reprise des vols domestiques. Un énième obstacle à franchir pour une reprise effective des activités touristiques?.


Quelles sont les destinations préférées des Marocains ?

70% des Marocains déclarent leur intention de voyager à la fin de l’état d’urgence sanitaire. Quatre régions ont été particulièrement plébiscitées par les voyageurs d’après un grand sondage réalisé par le média en ligne spécialisé Tourisma Post et la Confédération nationale du tourisme, entre le 15 mai et le 15 juin 2020, afin de connaître les régions qui font le plus rêver les Marocains, celles où ils aimeraient se rendre à la fin du confinement. Il s’agit des régions de Dakhla-Oued Eddahab, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Marrakech-Safi et Souss-Massa. Ce sondage, qui connaît cette année sa quatrième édition, est ainsi devenu un véritable levier de promotion des régions en matière de tourisme interne.

LA RAM VA RESPIRER UN PEU

REPRISE DU TRAFIC AÉRIEN DOMESTIQUE

Un bol d’air pour la Royal air Maroc (RAM). A partir du 25 juin, la compagnie aérienne nationale pourra de nouveau assurer ses vols internes. Décision a été prise dans ce sens par le ministère de l’Intérieur, celui de la Santé et celui de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, comme les trois départements en ont informé l’opinion publique dans leur communiqué du 21 juin. Ce qui mettra donc fin à plus de trois mois d’arrêt, puisque dès lors que l’état d’urgence sanitaire avait été déclaré par le gouvernement le 20 mars, la RAM s’était vue obligée de clouer ses avions au sol, en dehors des vols destinés à acheminer les produits et les équipements de protection nécessaires à la lutte contre le Covid-19 -notamment à destination d’autres pays africains- et plus récemment les Marocains qui étaient demeurés bloqués à l’étranger tout au long des semaines précédentes.

Pendant cette période, la compagnie aurait perdu 50 millions de dirhams par jour en moyenne, selon ce que son président-directeur général, Abdelhamid Addou, révélait dans une lettre adressée à ses collaborateurs le 12 mai dernier. Le concerné avait ainsi parlé de “la pire crise de notre histoire”. A cet égard M. Addou avait, avant même que l’état d’urgence sanitaire n’entre en vigueur, mis en place des mesures donnant le choix aux salariés entre un congé sans solde d’un à six mois renouvelable et le travail à temps partiel. Désormais, il s’agit carrément de licenciements, dans le cadre d’un plan social auquel la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale, Nadia Fettah Alaoui, avait donné son aval le 8 juin, lors de son passage à la Chambre des représentants pour répondre aux questions des élus de la première chambre.

Plan de licenciements

Dans sa missive du 12 mai, M. Addou avait également fait mention de la possibilité de lever au cours de ce mois de juin de la dette “garantie par l’Etat”, ce afin de réduire les tensions sur sa trésorerie, mais rien n’a filtré pour l’heure à ce propos, même si Mme Fettah Alaoui avait confié y être favorable, toujours au parlement. Elles sont d’ailleurs une multitude d’établissements et entreprises publics (EEP) à être dans le même cas de figure -la RAM est, pour rappel, détenue à 54% par l’Etat.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), ce sont 314 milliards de dollars que l’industrie aérienne de par le monde devrait perdre cette année à cause du Covid-19, dont 6 milliards en Afrique. En même temps, quelque 25 millions d’emplois sont menacés, et d’ailleurs plusieurs compagnies ont d’ores et déjà remercié des milliers 

Reprise du travail: El Othmani donne le feu vert sans aucune différence entre les zones

Une journée à peine après le regroupement des patients Covid19 dans des structures sanitaires spécialisées à Benguerir et Benslimane, Saâd-Eddine El Othmani a donné son feu vert à la reprise du travail dans plusieurs secteurs. Dans une circulaire adressée aux différents départements ministériels, le Chef du gouvernement affirme qu’il « a été décidé de reprendre les activités relatives à l’industrie, le commerce, l’artisanat, les petits métiers, les professions libérales, et assimilées, les marchés hebdomadaires, le commerce de proximité…tout en gardant les restrictions sanitaires de l’état d’urgence relative à l’interdiction des rassemblements, fêtes, funérailles…etc ». Ce qui est toutefois surprenant dans le message d’El Othmani c’est qu’il ne précise pas la date de son entrée en vigueur, et ne fait aucune différence entre les zones 1 et 2.

La reprise du travail concerne également toutes les administrations, établissements publics, et collectivités territoriales sans exception. Ceci, forcément sous condition du respect des mesures d’hygiène barrières à la propagation du Covid-19. Par ailleurs, tout porte à croire que le processus du déconfinement progressif s’accélère. À ce titre, Abdelouafi Laftit a signalé ce lundi que « des instructions ont été données aux walis et aux gouverneurs pour qu’ils adaptent l’évaluation de la situation sanitaire locale par rapport au dispositif d’allègement du confinement ».

« Nous allons prendre cette mesure en fin de semaine sachant qu’il ne faut pas oublier que le virus vit toujours parmi nous », a indiqué le ministre de l’Intérieur lors de la session des questions orales. Selon le ministre de l’Intérieur, « cette évaluation va permettre aux préfectures inscrites dans la zone 2 d’accéder à la zone 1 dont les mesures de déconfinement sont plus allégées.

BMCI déploie les crédits pour la relance des entreprises

BMCI a lancé, ce lundi 15 juin, les crédits « Damane Relance » et « Relance TPE », deux nouveaux produits de garanties qui donnent accès à des financements bancaires au cours du second semestre 2020 aux entreprises marocaines impactées par la crise née du Covid19. La banque propose ainsi des crédits garantis par la CCG avec un taux d’intérêt exceptionnel de 4% HT, dont le remboursement peut s’étaler sur 7 ans avec un différé pouvant aller jusqu’à 2 ans.

« Damane Relance », réservé aux entreprises marocaines (hors holdings et services financiers), ayant réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de DH en 2019, est plafonné à 100 millions de dirhams, quel que soit leur secteur d’activité. Ce crédit s’adosse à la garantie de la CCG couvrant 80 à 90 % du montant selon le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Pour les TPE, le crédit « Relance TPE », garanti à hauteur de 95%, est destiné à celles réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions de DH. Ce crédit est plafonnée à 1 millions de DH. Ces crédits garantis seront destinés, à au moins 50% de leur montant, au règlement des fournisseurs, afin de favoriser un financement interentreprises.

Relance économique : le patronat et les principaux partenaires du Maroc s’allient

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupe principal des partenaires (GPP), qui rassemble les directeurs et représentants des principaux partenaires techniques et financiers internationaux présents au Maroc, ont convenu, lundi, d’un nouveau mode opératoire de coopération pour la relance de l’économie nationale, indique l’organisation patronale.

Cette orientation se traduira par « la mise en place de mécanismes d’accompagnement technique pour la réussite de la relance », ainsi que « de solutions de financement destinées aux très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME), en s’appuyant sur des modèles opérés par les institutions internationales dans d’autres pays », souligne la CGEM dans un communiqué, sanctionnant une séance de travail par visioconférence entre les deux parties.

Il a été aussi convenu de développer « un plan d’actions ciblé et concret sur le court et le moyen termes », ajoute la même source, précisant que l’implémentation de cette feuille de route sera assurée par des tasks force conjointes dédiées aux projets d’accompagnement pour la relance économique.

La séance de travail a réuni le président de la CGEM, Chakib Alj, le vice-président général, Mehdi Tazi, et des représentants du GPP, à l’initiative de Leila Farah Mokaddem, co-présidente du Groupe et représentante résidente de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Maroc, et Giovanna Barberis, représentante par intérim du bureau des Nations Unies, président permanent du Groupe.

« Elle visait à associer ces institutions à la réflexion sur la relance de l’économie marocaine et à identifier les moyens de renforcer davantage la coopération en faveur du soutien des entreprises, notamment les TPE et PME, particulièrement dans la gestion de la sortie de crise », relève le communiqué, qui fait état de la présence à cette rencontre du président de la commission internationale de la Confédération, Badr Alioua.

L’échange a, d’autre part, porté sur les défis auxquels fait face l’industrie marocaine, notamment les coûts de l’énergie et du transport, l’accompagnement technique et financier des opérateurs économiques, l’intégration de l’informel, les délais de paiement, l’assouplissement du code du travail, la digitalisation, l’innovation, l’intégration africaine du Maroc, entre autres.

Économie solidaire : la précarité hante majorité et opposition

Le sort des catégories en situation de précarité revient en tête de liste des sujets d’interpellation du gouvernement sous la coupole. En effet, une unanimité s’est dégagée parmi les formations parlementaires sur la nécessité de mettre en place une vision claire et réaliste pour le soutien des populations ayant perdu toute source de revenus durant près de 3 mois. La Commission des secteurs sociaux devait tenir, mardi, une audition pour passer en revue les mesures prévues par le gouvernement pour assurer la reprise des activités génératrices de revenus et améliorer les conditions de vie des populations ciblées. Les aides exceptionnelles débloquées en deux étapes ne peuvent, pour leur part, assurer aux catégories précaires une source pérenne de revenus, chose qui pousse actuellement à trouver des moyens de soutenir ces populations.

La carte des besoins

Concernant les préparatifs lancés, il s’agit essentiellement de trouver les moyens de minimiser l’impact de l’arrêt des activités, mais aussi de trouver les canaux via lesquels les personnes impactées et leurs familles pourront bénéficier des mesures de soutien qui leurs sont destinées. Le gouvernement cherche actuellement à mettre en place un dispositif d’information, qui sera un outil de décision pour les agents locaux, dans l’objectif de renforcer l’identification des personnes méritantes au niveau de chaque province sur la base d’une série d’indicateurs prédéfinis. À souligner que la feuille de route du gouvernement se basera sur «le contenu de la loi de Finances rectificative, qui devra favoriser la continuité des projets sociaux, en dépit de la rareté des ressources budgétaires de l’État». En plus de la mise en œuvre du Registre social unifié (RSU), qui devra être érigé en priorité, le rassemblement des informations sur la situation socio-économique des individus et des ménages durant cette année permettra au gouvernement de repérer les plus défavorisés éligibles aux prestations sociales, mais aussi de limiter les fuites et les fraudes, et d’optimiser les délais et les coûts d’opérationnalisation. La consolidation du système national d’information devra passer par la collecte et le traitement des données sur les inégalités, qui sont systématiquement actualisées par les divers intervenants dans le vaste champ de ciblage. Une agence nationale sera créée afin d’intégrer les divers programmes et de toucher toute personne nécessitant une protection.

La consolidation du système national d’information passe d’abord par le changement du mode de mesure des inégalités au Maroc, qui est d’ordre monétaire et issu des deux principales enquêtes du HCP. Les élus proposent ainsi de remplacer ce critère par un autre, plus large, «à partir des données sur les revenus, à l’instar des pays avancés et d’autres économies émergentes». L’adoption de cette approche permettrait de capter la complexité des inégalités et mieux cerner sa dynamique. La production statistique de données devra aider à mesurer l’efficacité des actions déployées sous quelque forme que ce soit. La nouvelle approche devra aussi se baser sur un nouveau système d’évaluation afin de relever les insuffisances impactant les conditions de vie des individus et leur aptitude à assurer leur mobilité sociale.

60% du PIB est encore en confinement

Que représentent réellement les zones 1 et 2, en termes d’indicateurs démographiques et économiques, dans le cadre du plan d’assouplissement du confinement sanitaire mis en place par le Maroc depuis jeudi 11 juin? Le décryptage du Haut-Commissariat au plan (HCP)… 

En vertu d’un plan d’assouplissement du confinement sanitaire mis en place par le Maroc depuis jeudi dernier, les préfectures ou provinces du royaume ont été classées en deux zones selon les critères fixés par les autorités sanitaires. La première est qualifiée de zone verte, avec un large allègement des restrictions sanitaires, alors que la zone 2, dite zone orange, garde encore des limitations contraignantes. Mais que représentent réellement les zones 1 et 2, en termes d’indicateurs démographiques et économiques? Dans une note rendue publique ce 14 juin, intitulée «Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement», le Haut-commissariat au plan (HCP) donne les détails de chaque zone en termes de richesses ou encore de taux d’urbanisation. Ainsi, selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), la zone 1 représente pratiquement 60% de la population du pays et compte 56%. Elle affiche une importante composante rurale comparée à la zone 2, puisque le taux d’urbanisation de la zone 1 est de 49,9%, alors que celui de la zone 2 s’élève à 83,3%. Toujours selon la même source, la forte urbanisation de la zone 2 se reflète aussi dans sa densité. Avec 4.278 citadins au km2, la zone 2 est 3,5 fois plus dense que la zone 1. Autres détails de la composition des zones, poursuit le HCP, la zone verte est composée des régions à faible nombre de cas actifs de Covid-19 et correspond à un ensemble de villes de petite taille à l’intérieur du pays ainsi qu’aux régions à dominante rurale. Concernant la zone orange, où subsiste encore un nombre non négligeable de cas actifs, elle est constituée des régions économiques majeures situées pour la plupart sur l’axe Tanger-Casablanca. S’agissant des indicateurs économiques par zone, le HCP indique que la la zone 2 produit près de 60% du PIB national (base 2017) alors qu’elle emploie 40% des actifs occupés, selon les chiffres 2019. Par secteur d’activité, 58% de la population active de la zone 2 sont employés dans les services et 19% dans l’industrie. En revanche, un peu plus du tiers de la population active de la zone 1 est employé dans le secteur agricole.

Les détails des étapes à venir
Pour ce qui est de la levée progressive de ces mesures, de la reprise des activités de tous les secteurs et du retour à la vie normale, l’Exécutif invite à nouveau tous les citoyens à respecter davantage les mesures de confinement et les conditions sanitaires et préventives. Selon le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi, dans le cadre de l’approche progressive adoptée dans la mise en œuvre de ce plan, les comités de veille et de suivi mis en place au niveau de chaque préfecture et province, placés sous l’autorité des walis et des gouverneurs, procèderont à une évaluation hebdomadaire de la situation épidémiologique locale et à la prise des mesures nécessaires à l’assouplissement des restrictions liées au confinement ou à leur durcissement. Les résultats de cette évaluation permettront de reclasser les préfectures et provinces, soit dans la zone 1 au lieu de la zone 2- et inversement- mais aussi de favoriser un plus grand assouplissement des mesures de confinement sanitaire et, du coup, la levée des restrictions sur bon nombre de services et d’activités. «Une telle démarche nous permettra de passer à la deuxième phase marquée par l’ouverture du tourisme intérieur, l’autorisation de certains rassemblements avec un nombre de personnes limité, la reprise sous conditions d’activités culturelles et sportives et l’autorisation des déplacements inter-régions et inter-villes entre autres», a-t-il précisé. Le ministre a en outre abordé les mesures adoptées dans les deux zones d’assouplissement, rappelant que pour la zone 1, il est permis aux citoyens qui y résident, dès jeudi 11 juin, de sortir sans avoir besoin d’une autorisation exceptionnelle de déplacement à l’intérieur du périmètre territorial de la préfecture ou de la province, et de circuler à l’intérieur de la région de résidence classée dans la zone 1 sans obligation d’avoir des autorisations à cet effet. Il a noté que ces citoyens doivent seulement présenter la carte d’identité électronique et pourront accéder aux salons de coiffure et d’esthétique, lesquels sont tenus d’exploiter 50% de leur capacité d’accueil. Les citoyens résidant dans la zone 1 sont aussi autorisés à accéder aux espaces publics en plein air (parcs, jardins, lieux publics, jogging, footing, etc.) et à reprendre l’activité sportive à titre individuel en plein air (bicyclette, skate, roller, etc.).

Commande publique : Comme un air d’austérité

Les activités dépendantes des appels d’offres (A.O) ont pris un sérieux coup pendant cette crise. Cette situation s’illustre clairement à travers les tendances générales de publications des A.O analysées récemment par SODIPRESS.com (portail web spécialisé dans la publication des appels d’offres publics et privés) et W-ADVISER (cabinet d’études marketing) qui met en exergue le recul du nombre des publication des appels d’offres depuis le début de la crise, à savoir mi-mars dernier. Cette analyse qui couvre la période du 15 février au 15 mai 2020 relève qu’à partir du 15 avril 2020, l’écart entre le nombre de publications en 2020 comparativement à la même période en 2019 se resserre. En même temps, le poids des A.O émis par le secteur public est resté stable sur toute la période à plus de 95%.

Une reprise timide au niveau des régions

Par région, la reprise s’annonce timide au niveau de l’ensemble du territoire marocain, à l’exception de la région du Sud qui semble avoir retrouvé son niveau pré-Covid. Ainsi, les régions du Sud ont renoué avec les publications pré-crise sanitaire : Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, Laâyoune-Sakia El Hamra, Gelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Eddahab. Parallèlement, les autres régions dénombrent entre 60 et 75% de leurs publications mensuelles pour cette période de l’année. Ce qui laisse prévoir une reprise totale pour juin 2020.

Le BTP fortement impacté

Par secteur, l’impact sectoriel des appels d’offres est également significatif, notamment dans le BTP, Etudes & Conseil qui enregistrent respectivement 38% et 32%, soit les plus fortes chutes pendant la période du 15 février 2020 au 15 mai 2020 comparé à la même période de l’année 2019. Cette crise touche également les secteurs «Informatique, Télécommunications, Electrique et Electronique et Bureautique» et «Agriculture» qui affichent respectivement -27% et -23%. Pour les experts la tendance actuelle laisse présager une stabilisation des reports dès le mois de juin. Dans cette perspective, les prémices de la reprise se confortent sur les 30 derniers jours pour les 4 secteurs les plus touchés. Pour les experts, la reprise semble se confirmer sur les 4 dernières semaines, avec des disparités entre les secteurs. Il faudra donc attendre la fin des 2 semaines allant du 1er au 15 juin 2020 pour une confirmation finale.

Un levier dominant pour la reprise

«A la veille du déconfinement, les espoirs se tournent vers la commande publique, perçue comme un levier de croissance incontournable pour limiter l’impact de la crise sanitaire Covid-19 et relancer notre économie», indiquent les auteurs de cette analyse précisant qu’aujourd’hui plus que jamais certains sujets sont devenus prioritaires et interpellent les différentes parties prenantes (préférence nationale Vs valeur ajoutée nationale, amélioration des délais de paiement, digitalisation des processus, accès de la PME à la commande publique, partenariat public privé). A court terme, les entrepreneurs vont commencer a consulter les appels d’offres. Pour les experts, une augmentation significative du nombre des appels d’offres et/ou un traitement massif des paiements des fournisseurs en ligne avec les directives du gouvernement seront perçus comme un signal fort. Pour conclure, cette analyse prône l’accélération de la réforme de la commande publique, dans toutes ses dimensions qui pourrait de ce fait reformuler qualitativement l’essor de l’économie nationale de l’après-crise.

Base de données et méthodologie 

Pour mener cette étude, SODIPRESS.com et W-ADVISER se sont associés afin de décrypter les tendances générales de publications des appels d’offres en situation de crise et anticiper l’évolution qui devrait marquer l’après-confinement en phase de retour à la vie normale en la matière.

Partant de là, W-ADVISER, en étroite collaboration avec SODIPRESS, a défini le périmètre d’analyse pour l’exploitation des données dont dispose SODIPRESS.COM en vue de répondre à la problématique «Quel a été l’impact de la crise sanitaire Covid-19 sur les publications des appels d’offres ?».

Dans la pratique, il a été procédé à une évaluation fondée sur un benchmarking des données à disposition sur une période de 12 mois, appuyé par un comparatif interactif des résultats hebdomadaires de SODIPRESS.com et d’autres sources, ce qui a permis de croiser les données recueillies par secteur et par région. L’étude prend comme spectre d’analyse la période allant du 15 février au 31 mai.

Le paiement mobile sans contact arrive au Maroc

Poser son téléphone et c’est payé. Cette possibilité est désormais introduite au Maroc par le CMI (Centre monétique interbancaire). Selon les responsables, il est désormais possible d’effectuer des transactions par m-wallet mobiles en NFC sans contact, ce qui représente une première au Maroc. Cette nouveauté a été rendue possible grâce à une nouvelle génération de terminaux déployés par le CMI. «Pour permettre aux commerçants d’accepter tous les instruments de paiements digitaux en circulation et privilégier le mode de paiement sans contact, le Centre Monétique Interbancaire (CMI) a déployé une infrastructure globale de paiements mobiles sans contact auprès de la grande distribution et des commerces de proximité», apprend-on auprès des responsables.

Et d’ajouter : «Désormais, l’organisme met à la disposition de la grande distribution, des fast-foods et des stations-service de nouveaux terminaux de paiement dernière génération acceptant les paiements mobiles interopérables. Destinés à tous les utilisateurs de m-wallet, ils permettent l’affichage électronique d’un QR code identifiant le commerçant et la transaction». Concrètement, le détenteur du smartphone sur lequel est installée l’application m-wallet n’a plus qu’à scanner ce code pour effectuer son paiement.

Ces terminaux acceptent également les paiements par m-wallet mobiles en NFC sans contact, une première au Maroc. «Les porteurs de m-wallet de tous les établissements de paiement et des banques disposent aujourd’hui d’une infrastructure qui permet l’amorçage d’un véritable écosystème de paiement mobile, brique nécessaire pour une plus grande digitalisation des actes de paiements au quotidien et une plus grande inclusion financière.

Ce dispositif permet également d’offrir une expérience de paiement fluide qui respecte les gestes barrières», déclare Mikael Naciri, directeur général du CMI. Pour rappel, le CMI avait innové en novembre 2019, en rendant l’application de paiement Alipay disponible à travers le Royaume à destination des touristes chinois. Cette expérience réussie et prometteuse confirme l’avancée technologique du CMI et sa maîtrise de la chaîne des paiements digitaux.

Maroc : un autre établissement public mis en liquidation depuis le début de la crise du Covid-19

Après plusieurs décennies de laisser-aller à l’issue desquelles le nombre des entreprises publiques en instance de liquidation s’est allongé interminablement, l’Etat marocain semble décidé à prendre les choses en main. Une action d’autant plus louable, qu’elle intervient par ces temps de crise économique inédite où la mortalité des entreprises risque justement de s’envoler !

Plan de sauvetage de l’industrie automobile française enfin dévoilé : un grand soulagement pour le Maroc

Le Président français, Emmanuel Macron, vient de donner les grandes lignes du Plan de sauvetage de l’industrie automobile française doté d’une enveloppe de 8 milliards d’euros (près de 88 milliards de DH). Comme nous l’avions annoncé, les usines marocaines des constructeurs français, Renault et de PSA, ne seront pas concernées par les mouvements de relocalisation vers l’Hexagone.   

Alors que la polémique battait son plein quant aux concessions que devra consentir le groupe Renault pour obtenir une aide publique de la part de l’Etat français, nous avons expliqué sur challenge.ma (Relocalisation potentielle de Renault en France : pourquoi le Maroc est à l’abri) pourquoi le Maroc devrait être épargné par les mouvements de relocalisation vers l’Hexagone qui s’annoncent à l’horizon de ce constructeur automobile.  A peine quelques jours après, le président français vient de confirmer notre analyse basée sur la spécialisation du dispositif industriel du groupe Renault à travers le monde et des contraintes qu’elle impose. En effet, dans une allocution devant un parterre d’ouvriers et de managers de l’équipementier Leoni (lui aussi présent au Maroc où il emploie plus de 20.000 salariés), Emmanuel Macron a donné les grandes lignes du Plan de sauvetage de l’industrie automobile française doté d’une enveloppe de 8 milliards d’euros (près de 88 milliards de dirhams). Au-delà des mesures de soutien immédiat pour l’écoulement des stocks accumulés (notamment en augmentant les primes à la casse et à la transition vers les modèles moins polluants), ce Plan vise, désormais, à positionner la France comme « la plus grande nation productrice de véhicules propres d’Europe ». Ce qui veut dire, en termes plus concrets, que le cheval de bataille de l’objectif de « souveraineté industrielle » se fera essentiellement sur le créneau de la voiture électrique.  Les usines marocaines de Renault et de PSA, qui fabriquent essentiellement de petites voitures thermiques, seront donc épargnées contrairement à plusieurs équipementiers asiatiques qui fournissent les deux constructeurs français en batteries et diverses composantes pour les modèles électriques et hybrides. Ces derniers feront donc les frais de la décision de rapatrier en France l’ensemble de la « filière verte » de la production des véhicules portant la marque au losange et celles du groupe PSA. Un grand soulagement donc du côté de l’écosystème automobile marocain qui devra, tout de même,  ne pas rater le virage de l’automobile verte que la crise de la Covid-19 vient accélérer au niveau mondial.

La CCG déploie les mécanismes de garantie en faveur des entreprises

La Caisse Centrale de Garantie (CCG) déploie, à partir du lundi 15 juin 2020, deux nouveaux mécanismes de garantie, dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures décidées par le Comité de veille économique (CVE) visant l’atténuation des effets de la crise induite par le Covid-19 et ses impacts sur les entreprises.

Atténuation qui passe, notamment, par la garantie accordée aux banques qui ont été amenées à octroyer des crédits aux entreprises en difficulté. Banques qui devaient, par ailleurs, faciliter les modalités de remboursement aux entreprises et aux particuliers via différentes mesures, notamment le report des échéances de crédits bancaires et de leasing jusqu’à fin juin 2020, sans oublier la suspension du paiement des charges sociales.

Cette garantie, rendue effective depuis le lundi 15 juin 2020, couvre aussi bien les mécanismes Relance TPE que Damane Relance, indique la CCG dans un communiqué, notant que ce dispositif a pour objectif de relancer l’activité des entreprises à travers la garantie des crédits destinés à financer leurs besoins en fonds de roulement, remboursables sur une durée de 7 ans, avec 2 ans de différé. Ainsi, le produit Relance TPE est conçu en faveur des très petites entreprises (TPE), y compris les commerçants, artisans, coopératives et professions libérales, relève la même source, précisant qu’il est destiné à garantir, à hauteur de 95%, les prêts des entreprises réalisant un chiffre d’affaires ne dépassant pas 10 millions de dirhams (MDH). Sans sûretés exigées, cette ligne de financement est plafonnée à 10% du chiffre d’affaires avec un minimum de 10.000 dirhams.

Financer les fonds de roulement

Pour sa part, le produit Damane Relance sera déployé en faveur des petites, moyennes et grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 MDH, fait savoir le communiqué, ajoutant que le montant du crédit garanti est fixé à 1,5 mois de chiffre d’affaires pour les entreprises du secteur industriel, et à 1 mois de chiffre d’affaires pour les entreprises relevant des autres secteurs.

La quotité de garantie de ce nouveau mécanisme varie de 80 à 90%, précise l’organisme que dirige l’infatigable Hicham Zanati Serghini, notant que les crédits garantis doivent être destinés, à au moins 50% de leur montant, au règlement des fournisseurs, favorisant ainsi un financement interentreprises. Et de signaler que chaque entreprise ne peut bénéficier des mécanismes de garantie exceptionnelle Relance TPE ou Damane Relance qu’une seule fois. Dont acte!

LE SOLDE BUDGÉTAIRE POURRA-T-IL SORTIR DE LA ZONE ROUGE?

Hors Fonds Covid-19, le déficit explose à 43,6 milliards de dirhams. La seule bouée de sauvetage sera-t-elle, alors, la reprise de l’activité économique ?

La crise économique et sanitaire liée à la propagation du Coronavirus sera très coûteuse non seulement pour le secteur privé mais aussi pour l’Etat, dont le budget a du mal à équilibrer ses comptes. En effet, selon la dernière situation provisoire des charges et des ressources du Trésor, les recettes ordinaires ont baissé à fin mai 2020 de 9,4 milliards de dirhams, soit moins 10%, alors que les dépenses ordinaires ont augmenté de 9,8 milliards de dirhams, soit 10% de plus. Résultat: un solde ordinaire qui vire au rouge, passant de plus 2 milliards de dirhams à moins 17 milliards de dirhams. Compte tenu d’un solde des comptes spéciaux du Trésor (CST) en hausse à 18,5 milliards de dirhams, en raison de l’excédent du Fonds Covid-19 (18,1 milliards de dirhams), le déficit budgétaire ressort à 25,5 milliards de dirhams, en hausse de 31%, ou de 6 milliards de dirhams.

Baisse généralisée

Hors Fonds Covid-19, le déficit explose à 43,6 milliards de dirhams, ou plus de 24 milliards de dirhams, soit une hausse de 124%. La crise et le confinement ont, ainsi, porté un coup dur aux finances de l’Etat à fin mai 2020. Avec des recettes d’impôts qui ont chuté et des charges, notamment de fonctionnement, qui n’ont fait qu’augmenter, le déficit budgétaire ne pouvait que s’aggraver. Ceci à un moment où l’investissement budgétaire n’a fait que reculer: moins de 11%, soit l’équivalent de 3,4 milliards de dirhams. Le département de Mohamed Benchaâboun explique ce recul par principalement les transferts en raison de la limitation des autorisations d’engagements en anticipation de la loi de finances rectificative de 2020. En effet, côté recettes fiscales, la baisse est de l’ordre de 8,9 milliards de dirhams.

La baisse a touché tous les impôts. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en tête, avec une baisse de 2,5 milliards de dirhams, suivie de l’impôt sur le revenus (IR), de 2 milliards de dirhams, de la taxe intérieure de consommation (TIC), d’un montant équivalent. Les droits d’enregistrement et de timbre ne sont pas en reste, avec une baisse de 1,4 milliard de dirhams. Même l’impôt sur les sociétés (IS), payé sur la base des résultats 2019, a connu une légère baisse de 682 millions de dirhams.

Baisse du niveau d’activité, report des échéances fiscales, chute de la consommation, recul des transactions immobilières…, plusieurs facteurs expliquent ce résultat. En face, les dépenses ordinaires ont augmenté de 10%, ou 9,8 milliards de dirhams, exclusivement en raison de la hausse de la masse salariale (+5,4 milliards de dirhams) et des dépenses en biens et services (+4,5 milliards de dirhams). Avec la fin du report de certaines recettes et, surtout avec la fin du confinement et la reprise de l’activité économique, les recettes de l’Etat ne peuvent que reprendre leur souffle. Le déficit du budget pourra alors sortir de la zone rouge. Du moins l’espère-t-on.

Investissement : Quel poids dans la relance économique ?

  • Sur fond de tassement des ide, l’investissement domestique est plus que jamais appelé à jouer un rôle de catalyseur de la croissance.
  • La cgem estime à environ 200 milliards de dh l’effort d’investissement et de dépense publique dans la phase de relance.
  • Le public et le privé appelés à repenser leur manière de procéder et œuvrer dans un partenariat empreint de confiance mutuelle et de volonté, pour des investissements plus efficients et moins rentiers.

Composante essentielle de la création de richesse et de l’emploi, l’investissement est appelé à jouer un rôle de catalyseur pour la phase de relance économique. Ce rôle prend encore plus de poids sur fond de tassement prévu de l’investissement direct étranger qui a déjà commencé à renvoyer des signes d’étiolement sur les quatre premiers mois de l’année (voir encadré). «Il ne faut pas trop parier sur les IDE, étant donné que les investisseurs à l’échelle internationale ne disposent pas de visibilité et que les facteurs d’attrait de l’investissement étranger de la phase post-pandémie ne sont pas encore connus», explique Mehdi El Fakir, économiste et expert en finances. Selon lui, une grande partie de l’investissement (qui a contribué à 32,2% au PIB de 2019 selon les données du HCP dévoilées le 8 juin 2020) doit être assurée par le public et le privé selon une vision harmonieuse et empreinte de confiance des deux côtés. En 2019, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation des stocks) a enregistré un net ralentissement de sa croissance, passant de 5,8% en 2018 à 0,1% en 2019. La demande intérieure, principal moteur de la croissance, a progressé de 1,8% au lieu de 4% à cause du tassement de la consommation et de l’investissement. Pour remonter la pente dans ce contexte de crise particulièrement délicat, «il doit y avoir une volonté réelle du public et des opérateurs privés pour réaliser des investissements créateurs de valeur ajoutée en s’éloignant de la logique de rente qui a prévalu dans plusieurs secteurs et qui a impacté négativement la croissance et la distribution de la richesse au Maroc», relève M.Fakir. Ce dernier estime que l’investissement doit être toujours abordé sous l’angle qualitatif et non quantitatif. Beaucoup de projets voient le jour chaque année, mais leur impact sur la création de valeur est très limité. D’où la problématique de l’efficience des investissements au Maroc, sachant que le pays a un taux d’investissement parmi les plus élevés à l’échelle mondiale. «A trop être préoccupé par les exonérations d’impôts, les abattements, les baisses des prix du foncier et les avantages de tous genres, on retombe dans des situations de rente masquée», alerte M.El Fakir.

Interpellé par La Vie éco sur le poids que représentera l’effort d’investissement dans la phase de relance de l’économie, Mehdi Tazi, vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) confie que l’estimation de l’enveloppe totale de la relance tourne autour de 400 milliards de DH, dont environ 200 milliards de DH d’investissements et de dépense publique. Le reste devrait être constitué de quelque 100 milliards de DH de remboursements de droits dus aux opérateurs privés et environ 100 milliards de DH de crédits de fonctionnement selon le mécanisme de garantie étatique prévu par le ministère de l’économie et des finances. Chakib Alj, président de la Confédération patronale, estime que l’investissement, notamment à travers la commande publique, est appelé à se massifier. «Dans la phase de relance, nous voulons compter sur des niveaux forts de l’investissement, sachant que nous n’avons pas beaucoup de leviers pour contrôler ce niveau», explique le président de la CGEM. A travers ce volontarisme public, l’économie peut rattraper les pertes enregistrées sur le marché local. A en croire la dernière note de conjoncture de la Direction du Trésor et des Finances extérieures, les émissions au titre des dépenses d’investissement se sont établies à 24,6 milliards de DH à fin avril 2020, en légère baisse de 667 MDH ou 2,6% par rapport au niveau enregistré il y a un an. Comparées aux prévisions de la Loi de finances 2020, les émissions ont atteint 34,9%, soit un rythme moins prononcé que les 43,8% réalisés à fin avril 2019. Sachant que la consommation finale des administrations publiques a affiché une hausse de 4,7% en 2019 avec une contribution à la croissance de 0,9 point, tandis que le rythme d’évolution de l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation des stocks) a chuté de 5,8% en 2018 à 0,1% en 2019.

A ce titre, le plan de relance de la CGEM comprend parmi ses mesures transverses phares le maintien et la relance volontariste de l’investissement public, notamment en liant le subventionnement à l’intégration locale (d’après les cas des fédérations sectorielles FIMME, FENELEC, FE, FCS, GIMAS, FMC, FNBTP, FA,..). Le plan de relance propose également la promotion de l’investissement répondant aux mutations sectorielles (nouveaux secteurs porteurs, nouveaux modes de consommation..etc.) ; le maintien des investissements publics dans les territoires ; et la priorisation des investissements dans un second temps, selon leur mobilisation de devises.

Selon M.El Fakir, pour que l’investissement participe durablement à la création d’emplois et de richesses de manière durable dans la relance, il faudra penser à de nouveaux schémas, notamment les partenariats public-privé. A cet égard, le plan de la CGEM propose l’accélération des PPP dans la santé, l’éducation et l’eau, le lancement de plateformes «market-place» de marchés publics fluidifiées et enfin le lancement d’appels à projets transparents et accessibles.

CE QUE SERA LA NOUVELLE MONDIALISATION

L’orgueil des hommes se heurtera toujours à la complexité de la nature qui dépasse et déjoue celle des œuvres humaines. J’espère que les apprentis sorciers, comme certains idéologues de l’«intelligence» artificielle, y trouveront matière à réflexion.
Plus un phénomène est complexe, plus il est difficile de dater l’apparition des «cygnes noirs» même identifiés. C’est la vraie difficulté, à la limite insurmontable.

Culture et bureaucratie

Les Etats, dont la responsabilité première est de protéger leurs ressortissants, doivent donc entretenir des capacités d’action face aux catastrophes prévisibles mais non datables. Or, les choix publics dépendent au moins autant de la culture des sociétés vis-à-vis du risque que de la qualité de leurs bureaucraties et de celles de leurs dirigeants. De ce point de vue, la comparaison entre l’Allemagne et la France au cours des premières semaines de l’actuelle pandémie est à l’avantage de la première, alors que les deux pays dépensent en gros les mêmes montants pour leurs systèmes de santé. L’impréparation américaine est particulièrement troublante. En Asie, la situation est différente en raison de la fréquence des épidémies.

Quand on parle de choix publics en ces matières, il faut en principe distinguer entre la prévention et la réaction puis l’adaptation, tant au niveau national qu’international. En réalité, prévention et réaction ou adaptation sont liées, car moins on s’est préparé à une catastrophe ex-ante, plus la réaction et l’adaptation sont coûteuses ex-post. Trop souvent engluées dans l’immédiat, les sociétés tendent à refuser le coût public de la prévention. Ceci est vrai dans tous les domaines. Face à la vitesse de cette pandémie, les dirigeants ont d’abord fait le choix, avec les moyens du bord, de sauver le maximum des patients les plus sévèrement atteints par le coronavirus, en s’interdisant même de soulever la question des conséquences économiques et sociales des mesures prises à cet effet. On ne peut pas les en blâmer.

Mais passé le temps de la sidération — elle-même la conséquence de l’impréparation —  on est bien obligé, partout dans le monde, de raisonner de manière plus large. Impossible par exemple d’ignorer les ravages qu’une baisse aussi brutale de l’activité économique mondiale, ou encore le confinement de centaines de millions de pauvres sur les cinq continents, commencent à provoquer. Les famines et la recrudescence d’autres maladies menacent. Il est à craindre qu’in fine le nombre des victimes indirectes de la pandémie soient supérieur à celui des décès directement dus au coronavirus.

Symbole méconnu de la mondialisation, les câbles sous-marins transportent 95% des communications, leur longueur totale est bien au-delà du million de km (N1)

Le socioéconomique se ré-impose

Le débat sur le déconfinement dépasse de beaucoup celui qui se joue entre les experts médicaux, lesquels forment une tribu parmi d’autres. Entrer dans une phase du déconfinement, c’est aborder la question des choix publics avec des arbitrages incluant des intérêts précédemment mis entre parenthèses.

Qu’on le veuille ou non, les gouvernements sont condamnés au calcul économique et social.

Depuis un an, on voit l’Allemagne se résigner à commencer à envisager que la relation transatlantique puisse avoir structurellement changé de nature. L’Alliance atlantique ne sera plus jamais ce qu’elle fut pendant la guerre froide. Dans le même temps, les Allemands comme les Français se sont mis à regarder la Chine différemment. Ils ressentent désormais la nécessité de s’en protéger. La France et l’Allemagne restent, comme elles l’ont toujours été, le pilier de la construction européenne.

L’enjeu géopolitique de notre temps est immense. Dans l’immédiat, il s’agit de prouver que «Bruxelles» peut surmonter les deux grands défis du moment: l’efficacité et la démocratie.

Par Thierry De MONTBRIAL

Source : https://www.leconomiste.com/article/1062204-ce-que-sera-la-nouvelle-mondialisation

Déraison de guérir

Michaël FœsselCamille Riquier

L’impératif de survie ne suffit pas à dicter une politique. Il faut un idéal de la vie bonne qui se déploie dans une morale provisoire. 

Quand un homme se meurt, il ne meurt pas seulement de la maladie qu’il a. Il meurt de toute sa vie1.

Le corps a beau être immobilisé, assigné à résidence, l’esprit s’en est échappé. Ballotté entre les injonctions contradictoires du gouvernement, jeté dans une masse énorme d’informations qui divergent, il est embarqué dans la folie du monde. Sa fluctuatio animi, plus rapide qu’à l’accoutumée, a une amplitude que nous ne soupçonnions pas. L’imagination y est tout à son aise, et n’attend pas, pour s’enflammer, que le corps ait de la fièvre. Car c’est elle, et elle uniquement, selon le degré auquel sa température s’élève ou s’abaisse, qui fixe chaque jour le degré de létalité du coronavirus. Et puisque la machine capitaliste est elle aussi grippée, c’est encore à l’imagination que sont suspendues l’intensité et la magnitude du séisme que ce petit grain de sable semble pouvoir entraîner à sa suite. Les opinions se chassent, non pas d’un mois sur l’autre, mais de jour en jour, d’heure en heure. Et d’abord en raison de ce fait, massif, qui condamne au dialogue virtuel : nous sommes tous potentiellement contagieux. De la grippette du début à la pandémie aux allures de nouvelle peste, nous avons tout entendu. Et alors que nous semblons nous acheminer vers un point moyen, une sorte de grippe carabinée particulièrement meurtrière pour le grand âge et dans certains cas de comorbidité, qui sait si ce microbe perfide ne nous réserve pas encore des surprises sur sa dangerosité ? Jugerions-nous à présent que la politique de confinement ait été excessive, voire plus dangereuse que le mal qu’elle combat, qui sait si bientôt nous ne considérerons pas à nouveau son recours inévitable ?

Il y a chaque jour plusieurs personnes qui se débattent en nous, dont pas une n’est du même avis. Et si la raison n’a qu’une seule voix, l’isolement nous a rendus trop nombreux pour la laisser conclure nos interminables soliloques. Gageons qu’en écrivant à deux, nous puissions trouver en l’autre cet accord un peu durable que chacun cherchait vainement en lui-même.

Partons de ce dont personne ne doute, c’est-à-dire du caractère hautement contagieux du virus. Associée aux limites d’un système sanitaire appauvri par le management, cette contagiosité explique la stratégie du confinement. Une stratégie qui ne revient à rien d’autre qu’à faire comme si nous étions déjà malades, nous incitant à ajuster chacun de nos gestes et à mesurer chacune de nos pensées à ce postulat. Dans l’attente des tests, nous sommes devenus des malades imaginaires en un temps qui croit infiniment plus à la médecine que celui de Molière.

Nous qui ne sommes pas au mieux aujourd’hui, n’étions-nous pas déjà malades hier ?

Ce sérieux, nous l’expérimentons dans le confinement et les diverses mesures sanitaires, juridiques et policières qui l’entourent. « Guérir », cela veut dire pour les malades réels se débarrasser du virus, et pour les autres ne plus être soumis à l’auscultation de soi et de ses proches. Mais le désir de guérison va beaucoup plus loin. Nous voulons que l’après ne ressemble plus à un avant qui nous a rendus non seulement vulnérables, mais contagieux. La maladie, disait Pascal, sépare l’homme du monde. C’était pour lui une raison d’espérer qu’elle le rapproche de Dieu. Nous n’en sommes plus exactement-là. Réelle ou imaginaire, cette maladie nous sépare bien des autres, mais elle nous ramène au réel par l’insistance d’une question : nous qui ne sommes pas au mieux aujourd’hui, n’étions-nous pas déjà malades hier ? Le désir de guérison est une invitation au jugement rétrospectif, c’est-à-dire à la critique des effets du coronavirus qui excèdent la maladie comme telle. Cette critique est nécessaire, il n’est pas certain en revanche qu’elle doive être intégralement menée depuis notre désir de guérison. C’est de ce dernier qu’il faut partir pour tenter d’y voir plus clair.

Une crise incorporée

Des quatre coins du pays s’élève une même clameur : « Des masques, des masques, des masques ! » On réclame aussi des tests, des gants, du gel hydroalcoolique, des respirateurs ou de la chloroquine. Une obsédante demande d’immunité écrase toutes les autres. Quoi de plus normal, en période de pandémie, que d’exiger des moyens de protection ou des traitements ? Confronté à un virus hautement contagieux, il s’agit de mettre à l’abri le lieu très visible où l’ennemi invisible se loge, c’est-à-dire le corps. C’est mon corps et celui de mes proches que j’entends préserver. Mais pour cela il me faut des protections que seule la société peut m’offrir. Que l’autre croisé dans la rue ne respecte pas les gestes barrières ou que le gouvernement s’avère incapable de fournir les digues censées me protéger, c’est tout un : en une seconde, le monde extérieur se révèle mon ennemi intime.

« Des masques ! », donc, et tant pis pour cette loi votée à l’initiative de Manuel Valls, plébiscitée en son temps, qui voulait qu’afin de ne pas avoir à croiser une burqa dans la rue, on ne puisse plus avancer masqué dans l’espace public. Comme tant d’autres choses, le visage découvert a changé de signe. Symbole du vivre-ensemble laïc et éclairé dans le monde d’avant, il est devenu une menace pour le monde d’après.

Il n’y a pas que les croyances politiques ou économiques à être ébranlées. Dans une même journée de confinement, les opinions sur le sens de l’existence fluctuent selon les états corporels. Que notre corps se trouve bien d’être calfeutré, et voilà que les éthiques de la survie, du soin et de la précaution l’emportent. Passé quelques heures, l’envie de sortir ayant pris le dessus, on se surprend à être nietzschéen jusqu’à regretter que les autorités françaises n’aient pas opté pour la stratégie de l’immunisation collective2. Terrorisés à l’idée d’être malades et puis subitement convaincus de leur surhumanité, nos corps passent en une journée par des phases contraires.

En ce sens, le coronavirus n’est pas une crise comme les autres. Selon son étymologie, le mot « crise » signifie ce moment où une maladie marque un changement brutal qui décide de son issue. La pandémie actuelle serait alors une crise dans une signification beaucoup plus littérale que celles qui la précèdent. Entre le déclenchement d’une crise financière et son incarnation dans la vie quotidienne, il se passe en général un laps de temps qui rend plus difficile la détermination des causes et l’assignation des responsabilités. Encore les crises du capitalisme mondialisé n’sont-elles pas, jusqu’ici, affecté tous les corps. Il a même pu sembler raisonnable à certains de dire qu’elles passeraient sans qu’aucune critique véritable ne soit rendue nécessaire par les événements.

Avec le coronavirus, l’incorporation de la crise a été quasiment immédiate et pratiquement universelle. On a mille fois raison de dire que le confinement n’est pas le même pour les propriétaires d’une maison de campagne et pour les locataires d’un studio de banlieue. Mais plus personne ne peut raisonnablement se tenir au-dessus de la mêlée. La mondialisation du désastre (de la traque du pangolin à la ruine de l’hôpital public) s’est invitée dans les manières de se mouvoir. Le fait nouveau est là. Des philosophes (Pascal ou Kant par exemple) expliquaient autrefois que le battement d’ailes d’un insecte à l’autre bout de la planète avait nécessairement des effets ici et maintenant. L’idée pouvait paraître séduisante à des esprits cosmopolites, mais même eux avaient du mal à lui donner un contenu concret.

La mondialisation du désastre s’est invitée dans les manières de se mouvoir.

Désormais, nous y sommes et il est improbable que cette évidence se réalise au bénéfice des espérances cosmopolitiques. À quoi ressemble-t-il, en effet, ce monde qui s’est invité de force dans nos corps ? D’abord et avant tout à une menace devenue tout à fait concrète dans l’appréhension que chacun peut ressentir au moment de franchir sa porte pour aller faire ses courses. L’incorporation de la crise sous la forme d’une maladie produit d’abord de l’énervement. Il se vérifie dans la colère de celui qui, justement, ne trouve pas de masque chez son pharmacien, qui apprend que la production de la plupart des médicaments de première nécessité a été délocalisée ou qui fait le compte des respirateurs disponibles. Le personnel hospitalier le savait depuis longtemps (et il a tenté de le faire savoir). Les autres s’en doutaient sans y penser davantage pour autant que la chance leur avait épargné une visite aux urgences. Désormais, c’est le corps qui tressaille à l’idée de manquer de tout à l’instant critique. Parvenus à ce point où l’insupportable est devenu chair même pour les bourgeois, nous sommes à peu près certains que l’après ne ressemblera pas à l’avant.

L’amour du remède

Ces raisons de guérir d’une société qui était déjà malade sont parfaitement recevables. Mais la crise faite corps, c’est aussi le monde extérieur qui devient contagieux. C’est peut-être ici qu’il faut se garder de vouloir guérir à tout prix. Il sera difficile de se défaire des habitudes acquises au cours du confinement dans le but de se protéger. Or ces habitudes consonnent dramatiquement avec des discours politiques qui mettent rituellement en scène l’autre, l’étranger et finalement le monde lui-même comme un danger. À quoi servira-t-il de répliquer aux nationalistes que les murs édifiés un peu partout depuis vingt ans n’ont protégé de rien quand nous aurons nous-mêmes soumis chacun de nos rapports sociaux à des gestes barrières ? Ce ne sont pas ces gestes qui sont en cause, mais l’imaginaire de la protection qu’ils véhiculent et dont tout porte à croire qu’il survivra à la pandémie.

Dans l’attente du remède qui réduira le mal à ce qu’il est réellement, il faut rappeler la question posée par son médecin à Péguy alors que ce dernier, un jour de mars 1900, est victime d’une grippe qui le met à terre : «J’ai oublié de vous demander pourquoi vous pensiez à vous guérir3?» N’oublions pas d’approfondir les raisons que nous avons de vouloir guérir, que nous passons toujours sous silence, ou plutôt que nous ignorons tant elles semblent aller de soi. Cet amour de la vie n’est pourtant ni le plus simple, ni le plus naturel des sentiments humains. Certains n’hésitent pas à déclarer que l’humanité est la maladie qui, depuis trop longtemps déjà, gangrène la nature quand d’autres, les évangélistes, parce qu’ils sont déjà sauvés, n’aspirent au contraire qu’à la fin du monde.

Il y a toujours eu des croyances mal attachées à la vie, qui attendent également du fléau qui nous frappe le signe de la colère divine et l’expiation de nos crimes. Mais celles qui s’arc-boutent sur la vie nue, qu’il faudrait préserver coûte que coûte, ne sont pas moins dangereuses, et pour la vie, et pour l’amour. L’instinct de conservation est-il très puissant dans les familles ? Ses membres les plus vulnérables n’en sont pas toujours mieux protégés, du fait d’être préservés du dehors. Le virus tue, le confinement aussi. En aucune façon, l’impératif de la survie ne suffit à dicter une politique, laquelle ne peut, sans déchoir, tourner le dos à l’idéal de la vie bonne qui doit l’animer.

Rien n’est moins désirable que cette vie solitaire où l’on empêche les vivants de vivre et les morts de mourir.

Et la plus grande des déraisons serait encore, à défaut du remède infaillible ou de l’invulnérabilité fantasmée, que le confinement finisse par être aimé pour lui-même, autant et mieux qu’un remède, où chacun, séparé des autres, retrouve enfin le goût de la vie intérieure et les joies du dorlotement. Défions-nous de quelques écrivains qui vantent les mérites du nid douillet, pour la raison que la situation qui nous est faite à tous est très exactement la leur, qu’ils convoitent, et que cette excessive sédentarité, c’est ce qu’ils nomment leur confort. C’est aussi pourquoi, très à l’aise pour écrire en paix, ils sentent peut-être moins que les autres les effets du mal qu’ils décrivent presque toujours depuis leurs fenêtres. Rien n’est pourtant moins désirable que cette vie solitaire où l’on empêche les vivants de vivre et les morts de mourir, et où l’on choisit d’aimer personne ou bien tout le monde, mais toujours à bonne distance de soi.

Il faut dès lors craindre que les conditions qui nous sont faites actuellement ne nous donnent guère un amour sain de la vie saine, qui est pourtant ce qui contribue le plus à la guérison. N’attendons donc pas que de nouvelles petites habitudes se recomposent, que les règles du confinement s’intériorisent et se durcissent peu à peu avec notre consentement, jusqu’à nous reconstruire des citadelles imprenables tenues en garde par la police ou la surveillance numérique. S’il faut choisir, rappelons-nous l’incurie des premiers jours et arrêtons-nous à l’incapacité où nous étions à nous retrancher dans notre intériorité comme dans un abri sûr. «Le dehors a surgi dans cet espace, écrit Patrick Kéchichian, s’est imposé, au cœur même du dispositif, le dénonçant4.» Nous sentions alors, quoique confusément, que tout un monde avait été ébranlé, qu’un seuil critique avait été franchi et que notre pronostic vital était engagé ; nul ne cherchait plus à défendre ses intérêts ; à l’unanimité, nous acceptions de nous coucher ; sans état d’âme, ni amour-propre, nous n’aspirions qu’à la vérité.

Une morale provisoire

Que dire de juste et de vrai quand nous voyons un mal qui répand partout ses effets et restons aveugles aux innombrables causes qui l’ont formé ? Que peut-on faire de bien ou d’utile, puisque faire et agir au-dehors nous sont interdits ? Reconnaissons que la difficulté est immense, et accuse la vanité de ceux qui, refusant de se l’avouer, se plaisent encore à spéculer en l’air sur le monde d’après, en rejouant à chaque fois le sort de l’humanité dans la moindre de leurs pensées. Dans ces moments de grandes incertitudes, l’anachronisme est de rigueur, qui rappelle chacun à sa condition de mortel, indépendamment de son rang ou de son statut. C’est bien au présent qu’il faut nous tenir, et non à l’avenir que nous ignorons. En nous réduisant à n’être qu’un point sans épaisseur, le confinement nous a jetés d’un coup, et réellement, dans la situation exceptionnelle vers laquelle toute la rhétorique pascalienne du «roseau pensant» entendait conduire son lecteur, en mettant à nu ses faiblesses une à une : «travaillons donc à bien penser», puisque c’est de là «qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir5».

C’est de la pensée que nous devons faire sortir toute notre conduite et quelque chose comme une nouvelle morale par provision, justement faite pour aujourd’hui et avant de trouver mieux.

1/ « Ne jouons pas trop à être malades. » L’indécence serait de crier à pleins poumons les affres de l’isolement quand ceux, rongés par le virus, manquent de souffle pour seulement gémir. N’ayons pas le ridicule de feindre la maladie que nous n’avons pas, puisque l’immobilité des corps, en empêchant sa propagation, a pour but inverse de nous en protéger. À tout prendre, les blagues de carabins qui circulent entre amis sont préférables ; en se mêlant au désarroi, elles montrent assez qu’on ne fait que semblant.

Mais que l’État ne fasse pas semblant d’être en bonne santé. Ce n’est que dans les urnes et par le chiffre que la politique réussit à créer de ces larges consensus qui font croire à une démocratie qu’elle se porte bien quand elle est en passe de s’écrouler. Au moment d’imaginer la sortie du confinement, souvenons-nous de l’état dans lequel nous y sommes entrés. Maintenir les élections du premier tour des municipales, c’était envoyer le signe que la société était assez robuste pour s’incorporer la maladie de ses citoyens, en éliminant d’eux le mal qui les attaque. Mais il faudrait à nouveau s’entendre sur ce qu’on nomme la santé et la maladie, car à tout prendre l’inverse serait peut-être plus vrai encore, et que par le truchement de nos corps, c’est la société qui s’est couchée et qui attend de nous sa guérison. Et les causes dont elle souffre lui appartiennent aussi ; elles sont sociales et économiques plus encore que microbiennes.

2/ « Ne jouons pas à faire la guerre. » Ceux qui parlent pour que nous nous taisions n’ont peut-être pas tort. Mais ont-ils raison ? Pas suffisamment pour leur faire reproche de commenter les commentaires et de ne pas moins participer au bavardage universel. Car en ces temps suspendus, se taire, c’est obéir en se dispensant de chercher des raisons aux consignes qu’on nous donne. Voudrait-on, par-dessus le marché, que nous nous y appliquions avec constance et discipline ? Qu’on ne nous envoie pas jouer aux petits soldats ! Cela fait longtemps que ce n’est plus même un amusement pour les enfants. Ne simulons pas une guerre qui n’a pas lieu, ni des vertus militaires que les conditions auxquelles nous sommes astreints rendent inutiles. Il n’y a ni honneur, ni bravoure à rester chez soi ; pas plus qu’il n’y a d’union nationale, à l’heure où les frontières partout se multiplient et s’arrêtent au seuil de nos portes. Redoutons plutôt que des passions mauvaises ne nous remontent sans bride jusqu’à la tête, et qu’elles ne détériorent le sentiment de fraternité auquel la surprise de l’événement nous avait spontanément élevés.

3/ « Ne nous souhaitons pas le pire. » N’accompagnons pas la société dans sa chute, comme si le bien pouvait sortir du mal. C’est déjà mettre la main que d’y songer. Ceux qui pensent avoir touché le fond ignorent qu’il n’y a pas de fond : il y a toujours pire que le pire que l’on rejette. La pyramide des mondes possibles a bien «une pointe, mais point de base» et «descend à l’infini6», car le mal est sans limites. Et ceux-là qui veulent en découdre sont souvent les mêmes dont les rêves d’utopie s’envolent au-delà de la pointe du concevable. Ce qui revient à avoir tort deux fois, le risque étant de servir les gouvernements qui n’en demandent pas plus pour installer une politique de l’effroi. Les vraies catastrophes ne se reconnaissent pas nécessairement à l’effet immédiat de sidération qu’elles provoquent ; elles peuvent naître aussi bien de cet effet de sidération lui-même, tant l’humanité a surtout peur de perdre la maîtrise de son destin7. Autrement dit, le mal qui est à craindre est moins le mal que la nature a fait à l’homme, et d’aucuns souhaiteraient là qu’elle se vengeât, que celui que l’homme se fera à lui-même pour le combattre : guerre des masques, règlements de compte, etc. En sorte que la pandémie pourrait devenir peu de chose en comparaison des nombreux maux que nos guerres économiques et peut-être militaires y ajouteront par nos propres mains.

Le malheur veut que Donald Trump ait préempté la formule selon laquelle « le remède peut être pire que le mal ». Tout à sa hâte de relancer l’économie et de remettre au travail des millions d’Américains et de clandestins dénués de toute protection sociale, il a fourni d’excellentes raisons au maintien du confinement. Il demeure néanmoins possible de déplorer l’abolition des « libertés bourgeoises » sans voir dans le capitalisme déchaîné l’unique planche de salut. Il arrive, surtout en médecine, que le remède soit dans le mal, mais le remède n’en devient pas pour autant le bien.

4/ «Du possible, sinon j’étouffe» (Gilles Deleuze). Autant que de masques, nous manquons de possible. Le souci de vaincre une maladie contagieuse coïncide souvent avec celui que rien de nouveau n’arrive. La moindre rencontre promet le pire, autre chose que ce qui est déjà et voilà que la mort rôde. C’est ici, malgré tout, que la condition de ceux qui sont effectivement malades du coronavirus et la situation de ceux qui doivent vivre comme s’ils l’étaient diffère le plus. Les premiers, comme tous les êtres victimes d’une pathologie, subissent une réduction drastique du champ de leurs possibles. Ce qui est faisable ou pas, impératif ou interdit, souhaitable ou nuisible, ils admettent que d’autres qu’eux, du moins le temps de leur maladie, en décident. C’est le sens du pacte médical. Mais ce pacte, il se trouve qu’il a tendance depuis quelques semaines à devenir le contrat social tout court. Les conseils médicaux prescrivent le temps de confinement nécessaire à la décrue de la contagion. Pour cela, ils parlent le plus souvent le langage inhérent à leur fonction, et que nul ne songe d’ailleurs à leur reprocher : « X n’est plus possible » (où X peut vouloir dire : sortir, se promener plus d’une heure, s’embrasser, boire des verres dans un bar, voter, éternuer ailleurs que dans le pli de son coude, faire du jogging, prendre le train, parler à un inconnu…). Passe encore le temps où nous devons faire comme si nous étions malades, mais cette fiction tend à s’oublier comme fiction dès lors que – phénomène inouï – le coronavirus est devenu le seul objet d’information mondial.

Le souci de vaincre une maladie contagieuse coïncide souvent avec celui que rien de nouveau n’arrive.

Chaque jour, la principale « nouvelle » rapportée par les médias porte sur le nombre de morts. Il est naturel, dans ces conditions, de désirer que rien ne se passe ou alors que tout se passe ailleurs que dans le monde sensible. Pour se consoler du possible perdu, on a recours au virtuel (télétravail, apéros en ligne, séries consultables sur Internet, cybersexe). Mais le virtuel est tout l’inverse du possible, il est la réduction du réel à l’imagerie numérique8. C’est pourquoi exiger le confinement total, s’indigner des resquilleurs, déplorer les vies déviantes, contrôler d’un œil furtif que nos voisins chaque soir mettent bien les deux mains à applaudir, ne demande aucun courage, ne procure aucune fierté. S’il y a un ennemi à craindre, dans l’isolement peuplé d’images où nous nous trouvons, c’est l’impraticable devenu la loi de l’avenir.

  •  Charles Péguy, « De la grippe », 20 février 1900, Œuvres en prose complètes, édition présentée, établie et annotée par Robert Burac, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », vol. I, 1987, p. 405.
  •  « Un peuple qui commence à se gangrener et s’affaiblit en quelque point, mais reste fort et sain dans l’ensemble, est capable de soutenir l’infection de la nouveauté et de la tourner à son avantage en l’absorbant » (Friedrich Nietzsche, Humain trop humain, § 224).
  •  C. Péguy, « Encore de la grippe », 20 mars 1900, Œuvres en prose complètes, op. cit., p. 416.
  • Patrick Kéchichian, Le dehors n’est pas si loin, Tract de crise no 11, Gallimard, 23 mars 2020, 14 h, p. 5 (en ligne).
  •  Blaise Pascal, Pensées, éd. Lafuma, § 200, Paris, Seuil, 2018, p. 110.
  •  Gottfried Wilhelm Leibniz, Essais de théodicée [1710], Paris, GF, 1996, IIIe partie, p. 361.
  •  « Même en Occident, la chute de l’Empire [romain] a été la cause du déclin, et non l’inverse » (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, trad. par Philippe Pignarre, Paris, La Découverte, 2019).
  • Jean-Toussaint Desanti a insisté naguère sur la violence du virtuel et sa différence avec le possible entendu comme expérience de l’altérité. Voir Olivier Mongin, « Puissance du virtuel, déchaînements des possibles et dévalorisation du monde. Retour sur des remarques de Jean-Toussaint Desanti », Esprit, août-septembre 2004.

Opinion | Valeurs d’entreprise : passer à l’acte, durablement

Les entreprises ont beaucoup communiqué ces dernières années sur un certain nombre de valeurs qu’elles estiment incarner. Maintenant que le monde traverse une crise sanitaire de grande ampleur, il convient d’accorder les principes et les actes, écrivent les deux auteures.

Ces dernières années, beaucoup d’entreprises ont travaillé sur les fameuses valeurs et l’ont parfois communiqué en interne et en externe avec un but principal pas toujours « raccord » : se positionner sur un marché et se démarquer de la concurrence. Mais, en cette période d’urgence sanitaire et économique, il convient d’accorder les principes et les actes. Car il en va des valeurs comme de l’amour, il n’y a que les preuves qui comptent. Quelques jours après le déconfinement, au moment où la tentation du relâchement est grande, rappel des actions possibles.

  1. Montrer l’exemple et respecter les règles

Pas de passe-droit, pas de transgression. La valeur d’exemplarité est plus que jamais primordiale. Personne n’est au-dessus des règles, quelle que soit sa position dans l’entreprise. Mieux, les dirigeants doivent montrer un exemple très concret quant aux gestes barrières et à la limitation des déplacements. La dimension pédagogique est importante aussi. Quand l’effort doit être soutenu dans la durée, il s’agit de faire comprendre la nécessité de leur suivi en investissant du temps pour expliquer et s’assurer de la bonne application.

  1. Soutenir la « première ligne » exposée aux risques sanitaires

Le récent jugement concernant Amazon, a (re)mis en évidence une fracture déjà présente dans les entreprises : les cadres qui télétravaillent vs la première ligne particulièrement en risque. Caissières, aides maternelles, magasiniers, soignants, livreurs, éboueurs, ouvriers dans les ateliers… Il faut adapter les règles de conduite et fournir durablement les protections nécessaires, en n’oubliant personne. Esprit d’équipe et solidarité. Certaines enseignes de la distribution ont su installer rapidement des drives sans contact, adapter leurs horaires ou ont choisi purement et simplement de fermer leurs magasins alors que le décret du 23 mars leur permettait de continuer à vendre tout ou partie de leur stock.

  1. Innover pour trouver de nouvelles solutions.

Agilité, innovation, créativité : les entreprises jouent un rôle clé pour revoir sans traîner nos modes de vie et de production et nous permettre de collaborer, nous soigner, enseigner différemment… Au début de la crise, le cas du masque Easybreath s’est révélé édifiant : en quinze jours, la coopération entre un médecin italien, des écoles, des entreprises de technologie et Decathlon a permis de transformer un masque de plongée en précieux respirateur. Et les initiatives se multiplient : modes de livraison inédits, formation à distance sur Zoom ou Discord, choix de nouveaux partenaires pour répondre à des demandes qui sortent de l’ordinaire… La période nous pousse au fameux « test & learn » et c’est particulièrement enthousiasmant. A condition de s’assurer de l’appropriation de ces technologies par le plus grand nombre pour ne pas renforcer les inégalités.

  1. Contribuer au bien commun

Etre utile à la société, nous y voilà… Depuis le début de cette crise du Covid-19, beaucoup sont passés à l’acte. Un artisan du BTP donne ses masques de travail aux médecins de sa région ; L’Oréal et LVMH fabriquent du gel hydroalcoolique à la place du parfum ; des sociétés spécialisées dans la chaussure bouleversent leur chaîne de production pour produire du matériel sanitaire et le vendre à prix coûtant ; Chanel et Hermès renoncent aux aides de l’Etat pour ne pas peser sur les comptes publics… Dans une chaîne de solidarité inattendue, de la TPE à la multinationale, nombre d’entreprises se sont mobilisées, tentant de concilier au mieux les impératifs de marché et les besoins d’intérêt général.

On le voit, quand l’urgence vitale bouleverse la vision du bien commun, des dirigeants, des entrepreneurs et des salariés sortent du cadre pour incarner très concrètement la valeur « responsabilité », en déployant des trésors d’ingéniosité et de générosité. Puissions-nous nous en souvenir pour l’après-crise et les réflexions qui s’amorcent sur le rôle des entreprises.

Opinion | L’Europe devra être capitaliste et socialiste « en même temps »

Seule l’Europe peut aujourd’hui nous permettre d’affronter les défis – anciens et nouveaux – qui s’ouvrent avec la crise du coronavirus. Mais pour éviter que le nationalisme et le populisme s’imposent, elle devra à la fois moderniser notre capitalisme et protéger les citoyens.

Face à un mal sanitaire et économique totalement inconnu, qui appelle légitimement l’hésitation et la controverse, il est un pronostic qui semble ne soulever aucun débat : dans le monde d’après, rien ne serait plus comme avant ! Il est sûr qu’un choc aussi violent ne laissera pas le monde en l’état. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, il sera un accélérateur des tendances déjà à l’oeuvre comme la nouvelle mondialisation, la nouvelle économie, le nouveau capitalisme…Tout devrait être comme avant et même mieux qu’avant, pourvu que l’on reconstitue convenablement l’avant !

Pas de rattrapage possible

La crise a interrompu brutalement et totalement durant deux mois entiers l’économie, et pour l’essentiel il n’y aura pas de rattrapage possible ni pour les entreprises ni pour les foyers… Pour rattraper les pertes, il faut les effacer ! On ne répare pas une perte définitive avec du crédit, même plus ou moins garanti par l’Etat, car il compromet l’avenir des entreprises et met en danger les banques.

L’outil technique de l’effacement des pertes pourrait être l’extension, pour les TPE et PME souvent en danger de mort, de l’assurance perte d’exploitation, que les compagnies d’assurance ne pourront affronter sans une large compensation de l’Etat.

Une reconstitution virtuelle de la période de confinement « comme avant » pour la masse des entreprises aura un coût immédiat significatif. Mais mieux vaut pour l’Etat français agir franchement quand la BCE est clairement à la manoeuvre pour « effacer » le surplus de dette publique avec son programme de rachat que de diluer le coût dans le temps, d’organiser l’agonie sans fin de nos comptes publics, et d’affronter l’Europe germano-hollandaise lorsqu’elle aura recommencé à ratiociner.

Car, il est clair qu’aucune nation ne pourra affronter le monde d’après si elle reste dans son coin. Les souverainistes rêvent de la mort subite de la mondialisation capitaliste. C’est une fable. Ni le virus, ni le climat ne connaissent de frontières. Tous les grands défis du monde d’après (urgence climatique, démographie galopante,…) réclament le village planétaire.

Vague nationale-populiste

La nouvelle mondialisation par blocs, qui était en marche avec l’affrontement des deux superpuissances, Etats-Unis et Chine, ne va pas disparaître, elle va s’accélérer. Le besoin d’Europe et d’euro était une évidence, mais il lui fallait un choc pour confirmer que le souverainisme de nos Etats n’a de sens qu’à la dimension de l’Union européenne. Mais cette nouvelle Europe ne pourra affronter virilement les défis économiques, technologiques, écologiques, que si elle veille maternellement sur ses populations forcément éreintées par la pandémie.

Or, c’est un fait que la pire menace pour ce projet, c’est la vague nationale-populiste. Et c’est un fait aussi que la mondialisation, même si elle a fortifié le pouvoir d’achat de nos consommateurs depuis trente ans, a conduit finalement à une prolétarisation de la classe moyenne, en voie de déclassement. Il est impossible d’injurier cette souffrance. Cela va réclamer de la part de l’Europe une forme de schizophrénie. D’un côté, il faudra qu’elle devienne, comme les Etats-Unis et la Chine, une superpuissance capitaliste car les révolutions numérique, écologique, biotechnologique exigent des capitaux massifs. Et de l’autre, on ne pourra pas moderniser sans protéger.

L’Europe ne pourra se contenter d’être libérale et sociale

N’ayons pas peur des mots ! L’Europe ne pourra se contenter d’être libérale et sociale, il faut qu’elle soit désormais capitaliste et socialiste « en même temps ». Et d’abord en renonçant définitivement au rétrécissement des Etats-Providence, car il faut soutenir les malmenés de la mondialisation qui, à défaut, s’opposeraient vigoureusement au projet de superpuissance européenne. Avec plus d’éducation et de formation pour aguerrir nos futures classes moyennes à l’ère numérique. Et plus de protection pour ceux que cette transition numérique rend plus fragiles.

Michel Cicurel est économiste et fondateur du fonds La Maison.

Multinationales et coronavirus : qui rit, qui pleure ?

Bien que la pandémie ait affecté lourdement l’économie au niveau mondial, certaines multinationales s’en sortent mieux que d’autres. Passage en revue des gagnants et des perdants en cette période de crise sanitaire.

L’épidémie de coronavirus, qui va entraîner une sévère récession au niveau mondial, a touché de manière diverse les multinationales, avec des perdants mais aussi de grands gagnants, selon une étude du centre de recherche de la banque italienne Mediobanca.

Son analyse est basée sur les résultats du premier trimestre de plus de 150 entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à trois milliards d’euros.

  • Internet

Les multinationales de l’internet occupent la première place du podium parmi celles tirant leur épingle du jeu. Le chiffre d’affaires du secteur – dont Amazon représente plus d’un tiers – a bondi de 17,4% et son bénéfice net de 14,9%.

« C’est un secteur qui a toujours crû beaucoup plus vite que les autres et il a maintenu cette vitesse », souligne le centre d’études de Mediobanca.

Durant l’épidémie, il a été tiré par les services cloud (+27,4%), indispensables pour le télétravail, les nouveaux abonnements (+26,5%) et le commerce en ligne (+22,8%). En revanche, naturellement, les ventes de voyages en ligne ont subi un coup de bambou.

Signe de leur bonne santé, la plupart des entreprises du secteur ont confirmé le versement de dividendes à leurs actionnaires ou les ont augmentés, avec une hausse moyenne de 11%.

  • La grande distribution

La pandémie, rappelle l’étude, a entraîné « une croissance sans précédent de la demande pour la grande distribution », avec un changement dans le type d’achats. Les ventes de produits alimentaires, d’hygiène et de santé ont crû, tandis que les produits jugés moins essentiels comme les vêtements ont enregistré une baisse.

En moyenne, le chiffre d’affaires du secteur (Carrefour, Woolworths…) a progressé de 9,1%, avec même une hausse de 40% pour le commerce en ligne de produits alimentaires en Europe, et son bénéfice net de 34,8%.

Les experts s’attendent à un ralentissement de cette croissance au deuxième trimestre, en raison des stocks réalisés quand l’épidémie a éclaté.

  • Le secteur pharmaceutique

Le secteur a été tiré par la hausse des ventes d’antiviraux ou de médicaments destinés au système respiratoire, qui a compensé en partie la baisse de la demande pour d’autres médicaments du fait du moindre nombre d’opérations chirurgicales et de consultations médicales hors Covid-19.

Le chiffre d’affaires des multinationales (Bayer, Roche…) a progressé de 6,1%, tandis que le bénéfice net a bondi de 20,5%.

Les perspectives sont « positives », même si les stocks réalisés par précaution pourraient constituer un frein à la croissance.

Les autres gagnants

Autre gagnant, le secteur de l’électronique (+4,5%), entraîné par l’augmentation de plus de 20% des ventes de semi-conducteurs et micro-processeurs.

Les paiements électroniques (Visa, Mastercard…) ont connu une croissance de 4,7%, malgré la baisse des transferts d’argent et des voyages. Néanmoins, le bénéfice net du secteur a reculé de 17%.

Les perdants

  • Le secteur pétrolier et de l’énergie

C’est le grand perdant: le secteur pétrolier et de l’énergie (BP, PetroChina…) a vu son chiffre d’affaires chuter de 15,9% et a essuyé des pertes nettes, en raison de l’effondrement des cours du brut.

Les multinationales, qui ont décidé de réduire en moyenne de 25% leurs investissements du fait de la crise, s’attendent à une année très difficile, avec une baisse des ventes autour de 30-40%, selon Mediobanca.

  • La mode

« La mode a toujours été un secteur solide » mais avec l’épidémie, n’étant pas considérée comme de première nécessité et alors que de nombreux magasins étaient fermés, elle a subi une forte chute : -14,1% pour le chiffre d’affaires, malgré la hausse des ventes en ligne (+25%), et -92% pour le bénéfice net en moyenne pour ce secteur (LVMH, EssilorLuxottica, Adidas…).

Certaines catégories ont souffert davantage, comme la bijouterie, tandis que la lunetterie a mieux résisté.

  • Les transports

L’épidémie a donné un coup d’arrêt au secteur: l’industrie automobile (Ford, Volkswagen…) a vu ses ventes chuter de 9,1% et son bénéfice net de 92,4%. Pour les constructeurs d’avions, l’épidémie est synonyme de pertes nettes et de revenus en baisse de 22,1%.

La plupart des entreprises ont annulé ou réduit les dividendes, diminué leurs investissements et leurs dépenses en recherche et développement.

  • Les télécoms

Le chiffre d’affaires des télécoms (China Mobile, Verizon…) a reculé de 2,6%, tandis que son bénéfice net s’est effondré de 20,4%, du fait surtout de taux de change défavorables.

« Si le trafic en volume a augmenté […] cela n’a pas entraîné de hausse du chiffre d’affaires parce que souvent ces entreprises offrent des forfaits », souligne le centre d’études, qui évoque néanmoins une possible « reprise »

L'economiste

Économies les plus innovantes: Le Maroc encore out du classement Bloomberg

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Le Maroc semble reculer dans le domaine de l’innovation. C’est ce qui ressort du nouveau classement Bloomberg Innovation Index 2020. Pour la deuxième année de suite, le Royaume ne figure plus dans le ranking, alors qu’il faisait partie du classement des 50 économies les plus innovantes il y a quelques années. Le nouveau classement, élargi à 60 pays, intègre pour la première fois 4 économies: l’Algérie (qui occupe la 49e position); l’Égypte; le Kazakhstan et Macao. Le ranking est basé sur 7 paramètres, notamment les dépenses en R&D, la capacité de fabrication et la concentration d’entreprises publiques de haute technologie.

L’agence spécialisée dans les marchés financiers et dans l’information économique et financière note les pays sur une échelle de 0 à 100 dans sept critères. « Les nations qui n’ont pas communiqué de données pour au moins six catégories ont été éliminées, réduisant la liste totale à 105 », explique Bloomberg qui publie ensuite les 60 premiers de la liste.

Dans le monde, l’Allemagne est considérée comme le pays le plus innovant, suivi de la Corée du Sud qui recule d’une place. Singapour gagne trois places et monte sur le podium, alors que la Suisse, la Suède, Israël, la Finlande, le Danemark, les États-Unis et la France complètent le Top 10.

Finance durable: L’AMMC et Toronto Centre dévoilent leur livre blanc

L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et le Toronto Centre ont publié leur livre blanc résultant du « Programme sur la mise en place de marchés de capitaux verts en Afrique ». Le document a été conçu dans le prolongement du « Marrakech Pledge », initiative lancée par l’AMMC lors de la COP 22. Cette initiative avait recueilli l’adhésion de 23 signataires (régulateurs et bourses) représentant 25 pays africains qui se sont engagés à œuvrer collectivement pour le développement de la finance verte en Afrique.

L’AMMC avait tenu, en partenariat avec Toronto Centre, un workshop intitulé « Implementing Green Capital Markets », pour promouvoir la finance durable. Le livre blanc contient les présentations et les discussions du Programme et est complété par les différentes références. Il vise, entre autres, à Il vise à partager les facteurs clés qui contribuent au développement des marchés de capitaux verts à l’échelle mondiale, les exemples des pays africains qui ont développé ou commencé à développer des marchés de capitaux verts.

Terres Soulalyates: 5 millions d’hectares à régulariser en 2020

  • Mobilisation des superficies pour les projets d’investissement agricole
  • Accélération de l’assainissement juridique, réduction du contentieux

Après l’adoption de trois lois relatives aux communautés Soulalyates en 2019, le ministère de l’Intérieur a préparé un programme d’action pour cette année en vue de s’adapter aux nouveautés légales. Il prévoit plusieurs actions dont notamment la mobilisation des terres agricoles, propriétés des communautés Soulayates.

Le but est de leur permettre de réaliser des projets d’investissement dans le domaine agricole et de lancer l’immatriculation des terres Bour.  Il s’agit aussi d’appliquer les nouvelles dispositions légales en matière de tutelle administrative et de gestion des biens de ces communautés. Idem pour la loi qui prévoit la délimitation administrative de ce patrimoine et le texte relatif aux terres collectives situées dans les périmètres irrigués.

Ce département a également opté pour un schéma directeur de la déconcentration dans la gestion des terres collectives durant la période 2020-2022. Cela est renforcé par la poursuite de la mise en œuvre des orientations générales du plan stratégique 2016-2020 pour terminer ce qui reste à faire.

En tête, le bouclage du chantier lié au règlement juridique du foncier collectif et à la maîtrise des informations sur les propriétés et les communautés Soulayates. Ce plan stratégique prévoit la mise en place des nouveaux mécanismes pour une meilleure valorisation du foncier et l’intégration rationnelle des ayants-droit de ces communautés dans le développement humain et l’encouragement à l’auto-emploi.

Le ministère de l’Intérieur prévoit la poursuite de l’amélioration des outils de gestion du foncier collectif et l’accompagnement des transformations économiques et sociales des communautés Soulalyates. Pour ce département, l’apurement légal du patrimoine foncier de leurs propriétés est la porte d’entrée pour la réduction du volume des contentieux. Il permet l’instauration d’un climat sain pour l’investissement privé ou celui des communautés Soulalyates.

Le ministère conclut à la nécessité de poursuivre les efforts du programme stratégique 2016-2020 en vue d’augmenter le rythme de l’activité de la conservation foncière pour atteindre l’immatriculation de 5 millions d’hectares à la fin de cette année. D’ailleurs, le plan d’action fixé pour 2020 s’articule autour de la réalisation des objectifs dont l’un vise à suivre la procédure de la délimitation administrative des terres dont la superficie se situe autour de 1,2 million d’hectares.

A cela s’ajoutent la délivrance des arrêtés d’authentification sur 40 délimitations administratives pour une superficie de 1,1 million ha et l’obtention de titres fonciers pour une superficie de 1 million ha. Au menu également, la programmation et la réalisation de 500 opérations de délimitations relatives aux requêtes d’immatriculation déposées dans le cadre de la procédure normale. Idem pour les opérations de révision des parts pour les demandes d’immatriculation de la procédure spéciale et dont la superficie atteint 900.000 ha. En outre, 300 demandes d’immatriculation des terrains collectifs ont été déposées ainsi que des requêtes pour la procédure spéciale qui concernent 800.000 ha.

Pour rappel, la superficie globale du patrimoine foncier des communautés Soulalyates s’élève à 15 millions d’hectares. Ces terres jouissent de statuts différents. Certaines ont déjà fait l’objet de procédures auprès de la conservation foncière pour se doter de titres fonciers. D’où l’importance de la régularisation de la situation juridique de ces terrains.

Pour ce département, il s’agit de l’un des mécanismes visant à limiter le volume des contentieux entre les collectivités et d’autres parties. Ces actions permettent également d’améliorer le climat des affaires et l’attractivité des opérateurs privés. Cette Direction du ministère de l’Intérieur assure le suivi, le traitement et l’accompagnement des contentieux administratifs, fonciers et financiers sur le plan judiciaire.

Son appui se fait à travers la mise à disposition des documents et des données dans le but d’obtenir des jugements positifs. Elle conseille de poursuivre l’ouverture sur les différents partenaires comme notamment les tribunaux et les avocats pour les sensibiliser à l’importance de ces dossiers.

Il s’agit aussi de coordonner avec les administrations publiques chargées de l’expropriation des terres collectives, en plus des tribunaux administratifs. L’objectif est d’accélérer l’exécution des jugements définitifs prononcés en faveur des communautés Soulalyates.

En tout cas, le programme 2020 se concentre notamment sur le règlement de 300 dossiers de contentieux sur la table du Conseil de la tutelle. Ils sont relatifs à l’usufruit, à l’affiliation et aux différentes contestations qui entrent dans le cadre des attributions de ce Conseil.

Valorisation

La meilleure valorisation des terres collectives passe par l’amélioration des conditions de mobilisation du patrimoine foncier destiné à l’investissement via la location ou le transfert. Ces mécanismes visent l’intégration des ayants-droit dans le cadre du développement local et du progrès du niveau de vie de ces catégories de citoyens. Pour cela, la Direction continuera à donner la priorité aux ayants-droit en vue de les soutenir et de les accompagner dans l’investissement des terres collectives. Ces actions encouragent la création des opportunités d’emplois pour eux-mêmes et pour leurs familles. La direction recommande l’évaluation du partenariat avec l’Agence de développement agricole dans le domaine de la location des terres agricoles.

leseco

ECOLES DE COMMERCE EUROPÉENNES: FINANCIAL TIMES LIVRE SON CLASSEMENT

HEC Paris sur le toit de l’Europe. L’école de commerce française vient de se voir classée à la tête du peloton des institutions de formation supérieure en commerce, par le célèbre journal Financial Times.

Ce classement annuel compare la performance de 95 écoles et universités de renom sur le vieux continent au titre de l’année 2019.

Il en ressort une honorable présence des instuitutions françaises dans le Top 10. En effet, deux autres écoles de l’Hexagone arrivent en 5e et 7e positions. IL s’agit respectivement de l’Insead (Fontainebleau, 77) et l’Essec (Cergy, 95).

La London Business School campe à la seconde position, la Saïd Business School de l’université d’Oxford au 10e rang et l’Iese Business School de Barcelone, au 6e rang. Selon le Financial Times, et pour compléter ce palmarès, le classement place l’université Bocconi en Italie en 3e position, l’université de Saint-Gall en Suisse, en 4e position puis l’ESMT Berlin en Allemagne en 9e position.

De manière générale, le Top 10 tel que révélé par le classement de FT est tel que suit:

  1. HEC, Jouy-en-Josas, France
  2. London Business School, Londres, Royaume-Uni
  3. Université Bocconi, Milan, Italie
  4. Université de Saint-Gall, Suisse
  5. Insead, Fontainebleau, France
  6. Iese Business School, Barcelone, Espagne
  7. Essec, Cergy, France
  8. IE Business School, Madrid, Espagne
  9. ESMT Berlin, Berlin, Allemagne
  10. Saïd Business School, Oxford, Royaume-Uni

INÉGALITÉS: SEULEMENT 1% DE LA POPULATION MONDIALE EST LE PLUS RICHE

L’ONG britannique Oxfam a publié, lundi, son rapport sur les inégalités au niveau mondial pour l’année 2020. Selon cette étude, rien ne semble s’arranger en la matière puisqu’en 2019, les inégalités économiques ont continué à échapper à tout contrôle.

La richesse du monde aux mains d’une petite minorité

Le rapport annuel d’Oxfam est publié juste à la veille du Forum économique de Davos dont la 50è édition ouvrira ses travaux mardi. Le document, qui s’appuie sur les données publiées par la revue Forbes et la banque Crédit suisse, mais reste contestée par certains économistes, affirme que les milliardaires du monde entier sont au nombre de 2.153 personnes. Ils se partagent plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes restantes.

Les 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus de richesses que l’ensemble de la population féminine d’Afrique. Ces richesses extrêmes côtoient une très grande pauvreté. D’après de nouvelles estimations de la Banque mondiale, près de la moitié de la population mondiale vivrait avec moins de 5,50 dollars par jour, et le rythme de réduction de la pauvreté a ralenti de moitié depuis 2013. «Au sommet de l’économie mondiale se trouve une minorité de personnes incroyablement riches. Leur fortune augmente de façon exponentielle au fil du temps, sans trop d’efforts et indépendamment de la valeur apportée à la société», ajoute le rapport, qui indique également que les deux-tiers des milliardaires tirent leur richesse d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme.

Les principales victimes: les femmes 

Les femmes et les filles assument chaque jour l’équivalent de 12,5 milliards d’heures de travail de soin non-rémunéré et bien davantage encore pour des salaires très bas. La valeur monétaire du travail de soin non-rémunéré, assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus est d’au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur des technologies à l’échelle mondiale.

Ainsi, le sommet de la pyramide économique concentre des milliers de milliards de dollars entre les mains d’une élite très minoritaire composée principalement d’hommes. Leurs richesses sont déjà démesurées et notre modèle économique défaillant renforce toujours plus cette concentration extrême.
Le vieillissement de la population, les coupes dans les dépenses sociales et les changements climatiques menacent d’exacerber encore les inégalités économiques entre les genres, et d’accentuer toujours plus la crise qui frappe le travail de soin et les aidant-e-s. Si l’élite riche et puissante parviendra sans doute à se relever de la pire de ces crises, ce ne sera pas le cas des personnes les plus vulnérables.

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De la nécessité d’une juste imposition

Pour évaluer l’ampleur des inégalités, le document affirme que si un individu a mis de côté 10.000 dollars par jour depuis l’édification des pyramides en Égypte, il aurait cumulé seulement un cinquième de la fortune moyenne des cinq milliardaires les plus riches. De même, si chaque personne s’asseyait sur ses richesses sous la forme de billets de 100 dollars empilés les uns sur les autres, la plus grande partie de l’humanité serait assise sur le sol. Une personne de la classe moyenne vivant dans un pays riche serait assise à la hauteur d’une chaise. Les deux hommes les plus riches au monde se retrouveraient dans l’espace.

Le rapport ajoute qu’une imposition de 0,5% supplémentaire sur la fortune de l’1% les plus riches sur une période de 10 ans, permettrait de collecter autant que les investissements requis pour créer 117 millions d’emplois dans l’éducation, la santé et l’accompagnement des seniors, entre autres secteurs, et comblerait la carence dans ces domaines. En effet, le rapport explique que ces inégalités sont dues en partie à une baisse de la fiscalité pour les grandes fortunes et les multinationales, avec des taux d’imposition en baisse et une volonté tenace d’échapper à l’impôt. Parallèlement, seulement 4% de la fiscalité dans le monde proviennent de l’impôt sur la fortune.

D’après certaines études, les très grandes fortunes se déroberaient à leurs responsabilités fiscales à hauteur de 30%. Des taux d’imposition très faibles sur les sociétés leur permettent d’engranger des profits auprès des entreprises dont elles sont les principaux actionnaires. Entre 2011 et 2017, les salaires moyens dans les pays du G7 ont augmenté de 3%, alors que les dividendes des riches actionnaires ont bondi de 31%.

«Le fossé entre riches et pauvres ne peut être résolu sans des politiques délibérées de lutte contre les inégalités. Les gouvernements doivent s’assurer que les entreprises et les riches paient leur juste part d’impôts», affirme, dans un communiqué, Amitabh Behar, responsable d’Oxfam en Inde, et qui représentera l’ONG au Forum économique mondial de Davos.

De son côté Pauline Leclère, porte-parole d’Oxfam France, a déclaré dans un communiqué rapporté par AFP que «les inégalités indécentes sont au cœur de fractures et de conflits sociaux partout dans le monde (…). Elles ne sont pas une fatalité [mais] le résultat de politiques (…) qui réduisent la participation des plus riches à l’effort de solidarité par l’impôt, et fragilisent le financement des services publics».

Concrètement, aucune solution ou changement n’est visible à l’horizon, selon le rapport, l’organisation Oxfam propose, afin que cela change, que les gouvernements du monde entier agissent afin de construire une économie centrée sur l’humain qui défend des valeurs féministes et valorise ce qui est réellement important pour la société, plutôt que d’alimenter une course sans fin au profit et à la richesse. Des solutions existent et il y a urgence à les mettre en place : investir dans des systèmes de soin afin de répartir plus équitablement le travail de soin effectué aujourd’hui par les femmes et les filles et mettre en place une fiscalité plus juste et progressive qui taxe davantage les grandes fortunes et qui favorise les aidant.

Finances

Le Maroc prêt à jouer son rôle de trait d’union entre le Royaume-Uni et l’Afrique après le Brexit

«Le Maroc s’emploiera à raffermir les liens entre l’Afrique et le Royaume Uni après le Brexit», a indiqué, lundi à Londres, le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec le premier ministre britannique Boris Johnson dans le cadre du Sommet afro-britannique «Uk africa investment summit 2020» qui se tient dans la capitale britannique, M. El Otmani a souligné que «l’Afrique est un continent jeune, qui regorge de richesses importantes et qui jouera un rôle plus influent dans les prochaines décennies».

Il a souligné que le sommet afro-britannique revêt une grande importance car il permettra au continent d’avoir plus de visibilité sur ses liens avec le Royaume Uni après sa sortie de l’Union européenne, notant que toutes les grandes puissances «vont rivaliser pour entretenir de bonnes relations avec l’Afrique».

Le chef de gouvernement a indiqué que le Maroc, partant de ses relations privilégiées avec les différents pays africains et au vu de sa place politique, géostratégique, culturelle et socio-économique en Afrique, a adopté une vision claire et de long terme pour l’Afrique, relevant que «le Royaume, fort conscient que l’avenir de l’Afrique devrait être entre les mains des Africains, soutient tous les progrès qu’enregistre le continent».

Organisé par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, Uk africa investment summit 2020 qui se tient en présence de seize dirigeants africains s’assigne pour objectifs d’élargir le panel des partenaires commerciaux du Royaume-Uni, après son départ de l’Union européenne à partir du 31 janvier 2020.

Il s’agit du tout premier sommet Royaume-Uni-Afrique de l’investissement, qui réunit des investisseurs et des chefs d’entreprises d’une vingtaine de pays africains, dont le Maroc.

Pour 2020, le FMI prédit une «reprise poussive» de la croissance mondiale

Le Fonds monétaire international s’est montré moins optimiste qu’en octobre dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées lundi, tablant désormais sur 3,3% cette année et 3,4% l’an prochain.

La signature de l’accord commercial sino-américain est une bouffée d’oxygène pour l’économie mondiale, dont la croissance va rebondir cette année. Mais la reprise sera «poussive» et fragilisée par la persistance de risques géopolitiques, a prévenu lundi le FMI.

Le Fonds monétaire international s’est montré moins optimiste qu’en octobre dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées lundi, tablant désormais sur 3,3% cette année et 3,4% l’an prochain (-0,1 point et -0,2 point respectivement).

Mais c’est bien mieux que l’an passé quand, sous l’effet de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, la hausse du volume du commerce international avait fondu (+1% après 3% en 2018) et fait tomber la croissance de la planète à 2,9%, son plus faible niveau depuis la crise financière.

Beaucoup de zones de tensions

Pas de quoi se réjouir pourtant. Cette reprise est freinée par de «mauvaises nouvelles» venues d’Inde qui souffre entre autres du déclin de la consommation, des investissements, des déficits budgétaires et des retards pris dans les réformes structurelles.

De plus, dans d’autres pays, les économies sont secouées par une profonde contestation de la rue.

C’est le cas du Chili, en Amérique latine. La crise sociale s’y est déclenchée en octobre, avec des manifestations d’étudiants contre une hausse du prix du ticket de métro, qui se sont muées en une révolte d’ampleur inédite depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

Par ailleurs, le regain de tensions géopolitiques, notamment entre les Etats-Unis et l’Iran, pourrait perturber l’approvisionnement mondial en pétrole, nuire au moral et affaiblir les investissements commerciaux déjà timides, note le Fonds dans un communiqué.

Trêve commerciale ne signifie pas paix commerciale

Sur le front du commerce international, la trêve entre Washington et Pékin, scellée la semaine dernière par la signature d’un accord bilatéral, ne résout pas tout.

«Il reste fort à faire pour soigner les fractures existant entre les deux principales puissances économiques de la planète», a souligné la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, vendredi lors d’une intervention devant le Peterson Institute for international economics (PIIE).

Au-delà de ces deux pays, «c’est tout le système commercial mondial qui a besoin de profondes améliorations», a-t-elle dit.

Par ailleurs, «trêve commerciale ne signifie pas paix commerciale», a-t-elle mis en garde.

Pour l’heure, la première phase de l’accord sino-américain va stimuler la croissance de la Chine cette année. Le FMI table désormais sur une hausse de 6%, soit 0,2 point de plus que l’estimation d’octobre.

Les Etats-Unis profiteront eux aussi de cet accord qui va doper leurs exportations de produits agricoles, industrielles et du secteur de l’énergie.

Mais l’expansion s’essouffle. La croissance du PIB américain va ralentir à 2% (-0,1 point) après 2,3% l’an passé, les effets de la réforme fiscale s’estompant.

Pour autant, la première puissance au monde va continuer de faire la course en tête des pays avancés, bien loin des pays de la zone euro (+1,3%) et du Japon (+0,7%).

Les pays émergents et en développement vont s’accroître, eux, de 4,4% après 3,7% en 2019.

Le volume du commerce international, qui a porté la reprise après la récession mondiale, va se reprendre cette année (+2,9% contre 1% l’an passé).

Mais l’augmentation sera inférieure à celle estimée en octobre et loin des 3,7% enregistrés en 2018.

Les dirigeants politiques détiennent la clé

Sur une note plus positive, des facteurs temporaires qui avaient ralenti la production mondiale tels que les adaptations du secteur automobile aux nouvelles normes d’émissions semblent s’estomper.

Reste que toutes ces projections «dépendent dans une large mesure de la capacité (des dirigeants) à éviter une nouvelle escalade des tensions commerciales américano-chinoises (…), à éviter un Brexit sans accord et les ramifications économiques des troubles sociaux et des tensions géopolitiques», prévient l’institution de Washington.

Le cas échéant, la reprise pourrait être sérieusement entamée.

«Les faux pas politiques à ce stade affaibliraient encore une économie mondiale déjà faible», conclut le Fonds qui voit 2020 comme une «tentative de stabilisation».

La vie éco

Les créances en souffrance toujours en aggravation

LES CRÉANCES COMPROMISES SE SONT INSCRITES EN HAUSSE DE 7,2% APRÈS UNE PROGRESSION DE 2,5% EN 2018. LES SECTEURS DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES, DU BTP, DE L’HÔTELLERIE ET DU COMMERCE SONT LES PLUS TOUCHÉS. A L’ORIGINE, UNE ÉCONOMIE EN BERNE ET LA DÉGRADATION DE LA SITUATION DES ENTREPRISES.

Les créances en souffrance continuent d’augmenter. Après une aggravation de 2,5% à fin 2018, le stock s’est encore une fois alourdi, pour atteindre à fin novembre 2019, près de 70 milliards de DH, soit une hausse de 7,2%. Avec un encours du crédit bancaire qui se situe à 892 milliards de DH, ce sont ainsi 7,8% de crédits qui sont risqués. Rappelons que l’évolution de ces créances était sur une tendance baissière les trois dernières années, avec 6,8% en 2016, 3,7% en 2017 et 2,5% en 2018. L’on pourrait lier la hausse des impayés à une progression de l’encours des crédits bancaires. Or, ce n’est pas le cas, puisque ce dernier n’a augmenté que de 2,5%. «Une situation qui reste inquiétante comparée à la moyenne mondiale qui ne dépasse pas 4%. Toutefois, ce taux moyen de 7,8% reste stable à travers les années», nuance un banquier.

L’encours des impayés des entreprises non financières s’est alourdi de 1,6% à près de 40 milliards de DH, soit plus de la moitié du stock global des créances en souffrance et 11% de l’encours global des crédits accordés à ce secteur institutionnel. Les secteurs d’activité les plus touchés restent les industries manufacturières, suivies du BTP (immobilier compris), du commerce et l’hôtellerie. «Ce sont les secteurs les plus frappés par la lenteur des délais de paiement. Ajouter à cela, le ralentissement continu de la croissance économique, les conditions de paiement des opérateurs se resserrent», explique notre banquier. Plusieurs entrepreneurs sont donc dans l’incapacité de générer les ressources suffisantes afin d’honorer leurs engagements. D’ailleurs, un opérateur du BTP se désole : «Plusieurs efforts ont été consentis par les administrations publiques pour améliorer leurs délais de paiement, mais les dettes se sont tellement accumulées que ces efforts ne sont pas suffisants. Nombre de sociétés de taille petite et moyenne sont menacées de mettre la clé sous la porte, par manque de ressources». Cette montée des créances en souffrance pèse lourdement sur les politiques de distribution des crédits de l’ensemble des établissements de la place. D’où le ralentissement de l’évolution de l’encours global. Pour rappel, Fitch rating a déjà émis une alerte sur le niveau atteint au cours des deux dernières années.

Evolution des créances en souffrance depuis 2015

De leur côté, les ménages ont creusé leurs impayés de 15,7%, atteignant du coup 30 milliards de DH, à fin novembre de l’année dernière, après une hausse de 2,7% en 2018, de 9,7% en 2017 et une baisse de 3,6% en 2016. Par rapport à l’encours des crédits distribués à cette clientèle, les créances en souffrance des ménages représentent 9,8%. Là encore, le taux des impayés a progressé plus rapidement que l’encours des crédits qui, eux, ont augmenté, pour s’établir à plus de 300 milliards de DH. A l’origine de cette situation, un resserrement des conditions de financement bancaire envers les particuliers, surtout relatifs à l’acquisition de biens immobiliers. D’ailleurs, l’encours de ce secteur ne s’est amélioré que de 2,5% à 221 milliards de DH. Fini le temps où les banques distribuaient des prêts à tout va, dépassant même le montant du bien immobilier.

Il faut noter aussi la décélération de la demande interne qui se matérialise, entre autres, par le tassement de l’encours des crédits à la consommation. En effet, il s’est accru de 4,4% à 56 milliards de DH, contre une hausse de 6,1% en 2018 et de près de 5% en 2017.

Même si le taux des créances en souffrance est en aggravation, il n’a pas pointé à des niveaux alarmants, surtout après le stress test effectué récemment par Bank Al-Maghrib et qui montre que le secteur bancaire reste résilient. Dans le cas d’une catastrophe, le taux de sinistralité devra se dégrader, pour se propulser à 8,7 % en 2019 et 13,4 % en 2020. Cependant, les provisions constituées par les banques devaient leur permettre de faire face à ce scénario extrême. Dans ce contexte, les banques poursuivent leur politique en matière d’octroi de prêts bancaires, en durcissant leurs conditions de financement. Cependant, cela reste insuffisant au regard d’une relance économique qui ne s’est toujours pas manifestée.

 

L'economiste

Réserves internationales : Hausse de 6,9% au début janvier

Les réserves internationales restent toujours en hausse. Elles ont atteint, au 3 janvier dernier, 245,5 milliards de DH, enregistrant une progression de 6,9% en glissement annuel. A noter que sur le dirham s’est apprécié de 0,41% face à l’euro et s’est déprécié de 0,21% vis-à-vis du dollar durant la période allant du 2 au 8 janvier, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Cash non déclaré: Le dispositif opérationnel

  • Le mode opératoire fixé par l’administration fiscale
  • La mesure cible également les personnes qui s’identifient pour la première fois
  • Dernier délai pour souscrire à la contribution libératoire : le 30 juin prochain

Le mode opératoire de l’amnistie sur les avoirs liquides vient d’être codifié par la Direction générale des impôts. Les formulaires sont prêts. La mesure qualifiée de «régularisation fiscale volontaire» est prévue par la loi de finances 2020. Elle cible les personnes physiques ayant des avoirs liquides thésaurisés à l’abri de l’économie formelle.

Au départ, il était question uniquement des avoirs liquides détenus chez soi sous forme de billet de banque. Un amendement proposé par la CGEM a été introduit, pour intégrer également les fonds déjà versés sur des comptes bancaires, mais non déclarés au fisc.

Sur le plan opératoire, les banques sont tenues d’accepter l’argent en liquide quelle que soit la somme  (ce qui renforce le soupçon de blanchiment d’argent) et de prélever le montant de la contribution libératoire de 5% qui sera reversé au Trésor le mois suivant la date de la déclaration. La note interne de la DGI précise que les clients multi-bancarisés peuvent s’adresser à plusieurs guichets pour régulariser leurs avoirs.

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A l’image de la contribution libératoire sur les actifs détenus à l’étranger, la dimension confidentielle a été introduite dans l’amnistie sur les avoirs liquides. Les banques mentionneront certes les éléments d’identification des personnes ayant souscrit à la mesure en même temps que le montant des sommes déclarées, mais les bordereaux transmis (lors du reversement de la contribution au Trésor via internet) à la DGI ne comporteront pas ces éléments d’identification du contribuable. Seul le montant sera transmis au fisc. Sur le plan de la loi, rien n’interdit à l’administration fiscale de s’enquérir au sujet des comptes bancaires des contribuables.

Les établissements bancaires qui ne se plieront pas à ces dispositions en matière de reversement des contributions libératoires s’exposent aux pénalités prévues par le CGI.

Pour attirer les personnes en infraction, il leur est permis d’effectuer toutes sortes de dépenses mentionnées dans l’article 29 du code général des impôts (achat de véhicule, loyers, remboursement d’une dette, acquisition d’un bien immeuble, entretien de la résidence principale et secondaire…) sans risque de redressement.

L’on sait que ces dépenses peuvent souvent déclencher un contrôle fiscal au titre de l’examen de l’ensemble de la situation fiscale des contribuables. En cas de contrôle fiscal, la personne concernée bénéficie de l’exonération du paiement de l’IR et de toutes les pénalités s’y rattachant. Les personnes qui font la sourde oreille demeurent bien entendu soumises aux règles du droit commun.

La mesure cible également les contribuables qui s’identifient pour la première fois auprès de l’administration fiscale en s’inscrivant à la taxe professionnelle à partir du 1er janvier 2020.

Les personnes concernées ont jusqu’au 30 juin prochain pour souscrire à la contribution libératoire. Le délai pourrait être prorogé de deux mois, renouvelables une fois. Ce qui renvoie au mois de septembre. Tout dépendra du rythme des régularisations et de la demande.

Implications fiscales

Certains professionnels avaient attiré l’attention du législateur au sujet des implications fiscales de la régularisation des avoirs liquides. En effet, une personne qui décide, par exemple, de déclarer des fonds importants et de réintégrer l’économie formelle, peut toujours être interrogée sur l’écart entre les montants régularisés et les revenus portés sur la déclaration annuelle d’impôt. La DGI se veut rassurante via un exemple : une personne dépose sur un compte bancaire une somme de 850.000 DH non déclarée avant le 1er janvier 2020. La même personne déclare un revenu annuel de 400.000 DH. Si, en 2021, elle fait l’objet d’un examen d’ensemble de la situation fiscale sur l’exercice 2020 et que cette vérification débouche sur une somme totale de 850.000 DH, elle ne sera pas inquiétée sur l’écart de 450.000 DH. Le différentiel sera traité comme ressources disponibles justifiant le financement de cet écart. Le contribuable ne subira donc aucune régularisation au titre de l’examen d’ensemble de la situation fiscale étant donné qu’il a souscrit à la contribution libératoire.

Finances

Spoliation foncière : Les biens non immatriculés, cible des escros

Les victimes éprouvent des difficultés pour se faire indemnisés rapidement, malgré les mesures prises.

La bataille n’est pas uniquement judiciaire ou réglementaire, mais elle concerne également la sensibilisation.

La spoliation immobilière a défrayé la chronique ces derniers temps. Le nombre de cas portés devant la justice n’a cessé d’augmenter. Au point qu’il a interpellé les plus hautes sphères de l’Etat. Le Roi Mohammed VI a évoqué cette question lors de ses précédents discours, insistant sur la nécessité de lutter avec fermeté contre ce phénomène, et invitant les différents pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) à redoubler d’effort pour réussir cette mission.

Depuis cette date, de nouvelles mesures d’ordre législatif et réglementaire plus musclées ont vu le jour. La dernière en date est le projet de loi 32.18 modifiant et complétant la loi 22.01 relative à la procédure pénale adoptée au parlement en mai dernier.

Pour sa part, la Conservation foncière a mis en oeuvre au profit des propriétaires une panoplie de dispositions pour s’enquérir systématiquement de tout changement concernant leurs titres fonciers. Le digital est appelé à la rescousse et des applications ont été conçues spécialement à cet effet.

L’Association droit et justice au Maroc (ADJM), qui regroupe des centaines de victimes essentiellement des Marocains résident à l’étranger (MRE) sans compter des juristes et autres militants de la société civile, reconnaît que beaucoup de choses ont été faites mais cela reste insuffisant pour barrer la route définitivement aux malfaiteurs.

«Le risque zéro n’existe pas mais il faut le réduire au maximum. D’abord, il faut sanctionner sévèrement les personnes incriminées dans les affaires de spoliation et surtout dédommager le plus rapidement possible les victimes dont certains sont lourdement touchés et n’arrivent pas encore à surmonter le choc subi», souligne Moussa Elkhal, membre de l’ADJM.

Toutefois, l’association constate que les mesures préventives ont montré leur pertinence pour les biens titrés mais s’interroge sur la protection des propriétés non titrés.

«Les pratiques de spoliation ne sont pas les mêmes pour un bien immatriculé comparativement avec un autre non titré. C’est plus facile lorsque la propriété est sous le régime foncier traditionnel. Ce système présente une série d’inconvénients comme l’absence de publicité des droits prétendus. Le régime implique le plus souvent une méconnaissance par les tiers notamment les ayants droit de la propriété concernée, son emplacement, sa superficie, son bornage ainsi que la nature et l’étendue des droits qui s’y exercent et de leur véritable détenteur», explique Maître Jad Aboulachbal, notaire à Casablanca.

Généralement, les spoliateurs agissent en bandes organisées. Parmi les personnes impliquées, figurent le plus souvent des notaires, des avocats, des agents immobiliers et autres intermédiaires. C’est-à-dire des personnes qui maîtrisent parfaitement le droit foncier et les rouages des administrations concernées.

Le mode opératoire le plus usité consiste à déployer de faux testaments ou procurations ou carrément opter pour une usurpation d’identité surtout pour les personnes étrangères ayant des biens au Maroc.

«Pour un bien non titré, on s’appuie sur de faux témoignages afin de justifier une durée de possession paisible et publique qui fera jouer la prescription acquisitive au profit du spoliateur», explique Aboulachbal.

Il faut noter que le taux d’immatriculation à la conservation foncière reste encore relativement faible. Il ne dépasse pas les 35% des propriétés recensées sur tout le territoire national. C’est ce qui explique la méfiance des acquéreurs des biens non titrés. D’où la nécessité d’investir de nouvelles pistes pour protéger les propriétés, surtout celles non immatriculées

Renouvellement des taxis : Pourquoi le programme n’accroche pas

Depuis son lancement il y a 6 ans, le programme de renouvellement des taxis est loin d’avoir atteint ses objectifs.

La problématique des agréments et les retards de traitement des dossiers sont les principaux écueils pointés du doigt par les professionnels.

Depuis son premier lancement en 2014, le plan national pour le renouvellement du parc des taxis n’a pas connu un franc succès. A l’époque, le gouvernement Benkirane promettait grâce à ce plan un renouvellement total, rapide et définitif, du parc automobile des petits et grands taxis. L’objectif premier du Plan était l’élimination de la circulation des antiques «Mercedes 240», le modèle de voiture le plus prisé et utilisé par les propriétaires des grands taxis.

Force est de constater que ledit programme est loin de ses objectifs. Noureddine Boutayeb, ministre délégué à l’Intérieur, qui répondait récemment à une question orale au Parlement sur le sujet, a affirmé que l’ambitieux plan de renouvellement du parc des taxis au Maroc n’a atteint que 54 % de ses objectifs, après son adoption il y a déjà sept ans.

D’après le responsable gouvernemen-tal, seulement 41.000 véhicules ont été renouvelés dans le cadre de cette stra-tégie. Parmi eux, 25.000 grands taxis et 16.000 petits taxis. L’Exécutif a donc décidé d’étendre le programme jusqu’au 31 décembre 2021, pour une enveloppe budgétaire de 2 milliards de DH, d’autant que selon Boutayeb, 5.000 dossiers de renouvellement sont sur la table. Rappelons que la valeur de la subvention pour le renouvellement du parc de taxis est de 80.000 dirhams pour chaque grand taxi retiré définitivement de la circulation, et est de 30% du prix du véhicule neuf pour les petits taxis, à condition que la valeur totale ne dépasse pas les 35.000 dirhams.

Des blocages persistants

Malgré ces incitations financières, un grand nombre de professionnels du sec-teur n’a pas encore adhéré à cette opéra-tion à cause de nombreux blocages. C’est le cas de Mohamed Harak, secrétaire général du syndicat des chauffeurs des taxis, contacté à ce sujet. Ce dernier déplore de «grands retards dans le trai-tement des demandes de subvention, les professionnels du secteur ont déjà déposé leurs dossiers depuis le lancement du plan et attendent toujours que la subvention fixée à 80.000 DH leur soit octroyée».

Le responsable syndical a également pointé du doigt certains problèmes persis-tants dans le secteur. «Le plus courant est celui des contrats entre les professionnels et les propriétaires des agréments dont la plupart sont «coutumiers» et n’ont aucune valeur juridique, ce qui cause un retard ou un refus pour accorder les subventions au niveau des wilayas», affirme-t-il. Enfin, si 41.000 véhicules ont été renou-velés dont 25.000 «grands taxis» inte-rurbains et 16.000 «petits taxis» cita-dins, grâce à des mesures incitatives financières ayant mobilisé 4 milliards de dirhams du budget de l’Etat, les résul-tats n’ont touché majoritairement que les véhicules de plus de 30 ans d’âge, notam-ment les fameuses Mercedes 240, dont beaucoup sont toujours en circulation. D’après Mohamed Harak, «les accords pour les subventions doivent être accélé-rées, car certains véhicules et principale-ment la fameuse 240 sont dans un état de dégradation avancé et que les clients refusent d’utiliser».

Soulignons enfin que le programme national de renouvellement des taxis vise également l’amélioration des conditions de travail et les revenus des professionnels, la réduction de la consommation de carburant ainsi que les autres coûts d’exploitation, l’amélioration de la qualité des services, la réduction des impacts environnementaux négatifs causés par les véhicules anciens et l’amélioration de la sécurité routière. Pour atteindre ces objectifs très ambitieux, le gouvernement a donc décidé de prolonger, une fois de plus, le programme afin, dit-il, de permettre l’achèvement du renouvellement du parc «durant les années à venir».

le desk

Le Maroc vise 42% de renouvelables dans son mix énergétique dès 2021

La stratégie énergétique nationale vise à satisfaire les besoins nationaux et honorer les engagements internationaux pris dans le cadre de lutte contre les changements climatiques et garantir la sécurité énergétique du Maroc, a déclaré Aziz Rabbah, ministre de l’énergie en marge de la 10è assemblée générale de l’IRENA à Abu Dhabi

Le ministre de l’énergie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah a souligné, dimanche à Abou Dhabi, que le Maroc ambitionne de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à l’horizon 2021.

Dans des déclarations à la presse en marge des travaux de la 10è assemblée générale de l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA), le ministre a souligné que le Royaume a amorcé des investissements colossaux dans le secteur de l’énergie en vue de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2021.

Et d’ajouter que la stratégie énergétique nationale, lancée par le Roi Mohammed VI, vise à satisfaire les besoins nationaux et honorer les engagements internationaux pris dans le cadre de lutte contre les changements climatiques et garantir la sécurité énergétique du Maroc.

Il a indiqué aussi que le Maroc accord une importance particulière à l’industrialisation et la recherche scientifique dans le secteur de l’énergie et veille à renforcer le partenariat international dans ce secteur pour accompagner les mutations qu’a connues le monde en matière d’approvisionnements en énergie.

Le Royaume est représenté à cette réunion par une délégation conduite par Aziz Rabbah et qui comprend des responsables de l’Office National de Electricité et de l’Eau Potable, de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), de l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) et de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE).

La vie éco

Construction : seules les normes sur le ciment et l’acier sont obligatoires

LE SECTEUR DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION REPRÉSENTE 20% DES NORMES MAROCAINES. PLUS DE 2 250 NORMES COUVRENT LE SECTEUR DU BTP. ELLES SONT OBLIGATOIRES DANS LES MARCHÉS PASSÉS PAR L’ETAT, LES COLLECTIVITÉS LOCALES OU LES ORGANISMES PUBLICS.

Le secteur des matériaux de construction fait l’objet d’une réorganisation depuis quelques années, tant au niveau des opérateurs qu’au niveau de la production, des importations, mais aussi de la normalisation. L’objectif étant de permettre l’utilisation de matériaux qui répondent aux critères de sécurité essentiellement et de qualité. L’Institut marocain de normalisation (IMANOR), principal institut habilité à mettre en place des normes, a une cadence de production de 1000 normes par an, couvrant tous les secteurs d’activité. «Le secteur des matériaux de construction qui est historiquement le premier à avoir fait l’objet de normes au Maroc représente environ 20% des normes marocaines, qui compte actuellement plus de 15 000 largement harmonisées avec les normes internationales et européennes», précise Abderrahim Taibi, directeur de l’IMANOR. Ainsi, plus de 2 250 normes couvrent le secteur du BTP et traitent principalement des spécifications des matériaux et des méthodes d’essais. Elles concernent notamment le ciment, le fer à béton, les produits d’étanchéité, les produits préfabriqués en béton, les carreaux céramiques, les peintures, le béton prêt à l’emploi, les produits en acier, le bois ainsi que d’autres produits utilisés dans les constructions tels que les produits électriques, la robinetterie et le vitrage.

Ces normes étant mises en place, sont-elle réellement appliquées ? En fait, «la certification doit être exigée pour les matériaux utilisés dans les gros et seconds œuvres», souligne M.Taibi. C’est le seul mode d’évaluation de la conformité qui garantit en permanence la performance de ces produits de première sécurité, et ce, à travers la validation des systèmes de qualité et d’autocontrôle des usines productrices, et un suivi régulier par des audits et des essais de laboratoires. Dans les faits, seules quelques normes (une vingtaine) sont généralement requises lors des appels d’offres des marchés publics. «Les normes s’imposent sous différentes formes. Elles sont obligatoires dans les marchés passés par l’Etat, les collectivités locales ou les organismes publics. Elles sont rendues d’application obligatoire lorsque l’autorité compétente juge une telle mesure nécessaire. Et elles interviennent avec efficacité dans les relations clients/fournisseurs entre opérateurs privés eux-mêmes», souligne M.Taibi. Le seul acquis à citer à cet égard est celui des ciments dont l’arrêté rend obligatoire l’application de leur norme de spécifications marocaines. Ce qui signifie que la certification constitue le mode d’attestation de la conformité à la norme en question. De même pour l’acier qui, pour sa quasi-totalité, est certifié NM. Du reste, les normes sont d’application volontaire.

«Tous les matériaux de construction et autres produits comme la robinetterie, les chauffe-eau… doivent disposer d’une certification qui soit obligatoirement imposable. Les cahiers des charges devraient faire référence aux normes marocaines», explique David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC). Encore plus lorsqu’ils sont importés. «Un contrôle devra être réalisé à tous les niveaux. Sauf qu’il n’est pas systématique», ajoute M.Toledano. Ce n’est donc pas un hasard d’entendre ici et là des drames survenus en raison d’un défaut de fabrication. Un autre type de normes, dites facultatives, devrait être pris en compte et fait référence surtout à la qualité. «Nous souhaitons faire adhérer les professionnels aux normes obligatoires, mais la meilleure combinaision reste la sécurité/qualité», estime M.Toledano.
L’IMANOR, la FMC et autres parties prenantes n’ont de cesse d’appeler à la généralisation du contrôle, à l’imposition des normes dans tout chantier, et à l’importance de s’y conformer. Si l’IMANOR déploie des efforts pour sensibiliser sur les enjeux des normes et de la certification, informer sur les bonnes pratiques des autres pays en la matière, et dénoncer les mauvaises pratiques de recours à des référentiels et modes d’évaluations étrangers non fiables et discriminatoires, la FMC, elle, organise des roadshows visant les professionnels et les invitant à prendre au sérieux la question de la normalisation des produits utilisés dans la construction.

La norme définit les caractéristiques techniques et les spécifications d’un matériau lui permettant d’être apte à l’usage auquel il est destiné. Elle décrit également les méthodes d’essais utilisées pour évaluer la conformité du matériau aux spécifications requises. Les normes assurent une meilleure interaction entre les matériaux constituant un ouvrage se reflétant ainsi sur la qualité et la durabilité de ce dernier. La norme résultat de recherche et d’expérimentation donne suffisamment de garanties aux intervenants dans l’acte de bâtir. C’est le cas par exemple de la résistance d’un ferraillage aux contraintes de cisaillement, la résistance d’un produit en béton à la compression ou l’essai de vieillissement d’une feuille d’étanchéité. Ces paramètres nous donnent assez d’informations sur le comportement de ces matériaux le long de leur cycle de vie. Il faut savoir que les normes sont élaborées dans des commissions techniques spécialisées regroupant les différentes parties concernées, y compris les professionnels du secteur et les laboratoires.

 

L'economiste

HCP: hausse du PIB en 2018

L’économie nationale a enregistré un produit intérieur brut (PIB) en valeur de 1.106,8 milliards de dirhams (MMDH) en 2018, en augmentation de 4,1 % par rapport à 2017, selon le Haut-Commissariat au plan (HCP).

Le secteur des sociétés (financières et non financières), premier producteur de la richesse nationale, a affiché une légère amélioration de sa contribution au PIB, de 43,5% en 2017 à 43,6% en 2018, précise le HCP dans sa note d’information relative aux comptes nationaux des secteurs institutionnels de l’année 2018.

La contribution des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) s’est située à 29,5% du PIB au lieu de 29,7 une année auparavant, alors que celle des administrations publiques s’est établie à 15,1% du PIB, en léger recul de 0,3 point par rapport à 2017.

Les impôts nets de subventions sur la production et les importations se sont accrus, quant à eux, de 0,3 point par rapport à 2017. En outre, la note fait savoir que le Revenu national brut disponible (RNBD) a connu, de son côté, une hausse de 2,7% en 2018 pour se situer à 1.157,7 MMDH, expliquant cette évolution par l’augmentation de 2,6% du revenu brut disponible des sociétés (financières et non financières), de 3,2% pour les ménages et ISBLSM et de 1,4% pour les administrations publiques.

Ainsi, les contributions des secteurs institutionnels au RNBD se sont situées à 62,5% pour les ménages et les ISBLSM, 22,6% pour les administrations publiques et 14,9% pour les sociétés (avec 2,2% pour les sociétés financières).

Produits industriels : externalisation du contrôle à l’importation

La refonte du système de contrôle des produits industriels à l’importation vient de franchir aujourd’hui une étape importante avec le lancement de l’externalisation du contrôle. Dans ce cadre, le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique a signé des conventions avec trois organismes d’inspection pour la délégation du contrôle de la conformité des produits industriels importés.

Moulay Hafid Elalamy a souligné que « cette démarche a pour objectif d’assurer une meilleure protection du consommateur, une plus grande fluidité dans les opérations d’importation des produits industriels et une concurrence loyale entre les opérateurs. Elle permet, en outre, au Ministère de mieux se consacrer à la supervision et surveillance du marché et de l’attractivité du Maroc en matière d’investissements étrangers ». Les importateurs de produits industriels soumis au contrôle à l’origine seront tenus de fournir des certificats de conformité délivrés par ces organismes pour les produits déclarés à l’importation et soumis au contrôle réglementaire, dès le 1er février 2020, date de lancement du nouveau système. Toutes les procédures à l’importation continueront à être opérées à partir de la plateforme PORTNET.

Pendant une période de transition qui s’étalera jusqu’au 20 avril 2020, les importateurs pourront continuer à soumettre leurs importations au contrôle au Maroc pour les produits de leur choix.

Risque catastrophique: Taxe parafiscale et surprime dès le 1er janvier

Tout le système est en place pour l’entrée en vigueur de la couverture contre le risque catastrophique: les assureurs comme le Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSCE) sont prêts à l’échéance du 1er janvier 2020. Le financement est également bouclé. Les recettes de taxe parafiscale de solidarité contre les événements catastrophiques de 1% alimenteront le Fonds de solidarité.

Cette taxe s’appliquera sur  les primes et les cotisations des contrats d’assurance non vie ( à l’exception de l’AT) soumis à la taxe sur les contrats d’assurance et devrait rapporter entre 200 et 250 millions de DH. Le projet de loi de finances 2020 a également accordé 300 millions de DH de dotation budgétaire à ce fonds dont la mission est d’indemniser les personnes ne disposant pas d’une assurance privée.

Celles qui sont couvertes par une assurance devront, à compter du 1er janvier, s’acquitter d’un «surplus». Il sera greffé aux primes sur les dommages aux biens, la responsabilité civile contre des dommages corporels ou matériels causés à des tiers par des véhicules terrestres à moteur ainsi que les contrats d’assurance de bâtiments.

Le «tarif», qui sera bientôt validé par le gouvernement et publié au Bulletin officiel, varie en fonction de la garantie: 1,5% pour les dommages véhicule et 8% pour les dommages aux biens (voir aussi L’Economiste n°5638 du 21/11/2019). «Toutes les entreprises et les personnes physiques  seront automatiquement couvertes par leurs contrats d’assurance. Par défaut, le Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques offrira un filet de sécurité», souligne Bachir Baddou, directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance.

Le système «risque catastrophique» s’appuiera également sur des financements de la Banque mondiale. Il s’agit d’une précaution qui devrait être activée en cas d’événement dévastateur dépassant les capacités du marché. La Banque mondiale a approuvé, jeudi 12 décembre, un prêt de 275 millions de dollars pour l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe. Il est assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe.

«Ce nouveau financement avec option de tirage différé a pour objectif d’aider le Maroc à se doter d’un cadre complet pour la gestion du risque de catastrophe, en s’inscrivant dans la continuité d’un précédent projet financé par la Banque mondiale,  le programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience», souligne Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. La ligne de crédit pourra être sollicitée  à tout moment dans un délai de trois ans. Ce délai est renouvelable à quatre reprises pour une période totale de 15 ans.

La commission initiale que le Maroc doit verser à la signature de l’accord est fixée à 0,5% du montant du prêt. Au moment du renouvellement, 0,25% pour chaque extension devrait être décaissée.

Le registre national

Pour faire jouer la couverture contre les risques catastrophiques, l’événement doit être déclaré par un acte administratif. Par la suite, les victimes seront  inscrites sur un registre national dans un délai ne dépassant pas 90 jours de la date de  publication de cet acte administratif.  Une commission de suivi des évènements catastrophiques est également prévue par la loi.  Elle  devra notamment collecter les informations et étudier les circonstances et la portée de l’évènement.

Aujourd'hui

Un PIB de plus de 1.100 milliards DH à fin 2018

Les sociétés financières et non financières y contribuent à hauteur de 43,6%

Les sociétés financières et non financières ont créé 43,6% de la richesse nationale en 2018. Ce constat a été fait par le Haut-Commissariat au Plan au titre des comptes nationaux des secteurs institutionnels de l’année 2018. Bien que cette contribution soit en légère amélioration par rapport à une année plus tôt, les sociétés financières et non financières continuent de préserver leur positionnement en tant que premier producteur de la richesse nationale. Ces sociétés ont disposé de 14,9% du revenu national brut disponible, ont contribué pour 55,3% à l’épargne nationale et pour 56,8% à l’investissement. Pour leur part, les ménages et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) ont vu leur contribution au PIB se rétracter légèrement par rapport à une année auparavant. Leur part est ainsi revenue à 29,5% en 2018 contre 29,7% en 2017.

La contribution des administrations publiques au PIB s’est établie à 15,1%, en repli de 0,3 point par rapport à 2017. Il est à noter que l’économie nationale a enregistré au titre de l’année 2018 un Produit intérieur brut de 1.106,8 milliards de dirhams, en amélioration de 4,1% par rapport à une année plus tôt. Le revenu national brut disponible s’est par ailleurs inscrit en amélioration. Il s’est en effet apprécié de 2,7% pour atteindre les 1157,7 milliards DH. Se référant au HCP, «cette évolution résulte de la hausse de 2,6% du revenu brut disponible des sociétés financières et non financières ainsi qu’à la hausse de 3,2% pour les ménages et ISBLSM et 1,4% pour les administrations publiques». S’agissant des contributions des secteurs institutionnels au revenu national brut disponible, le HCP relève une part de 62,5% pour les ménages et les ISBLSM, une participation de 22,6% pour les administrations publiques et 14,9% pour les sociétés avec 2,2% pour les sociétés financières.

Le revenu disponible des ménages par habitant grimpe à 20.279 DH

Le revenu disponible brut des ménages s’est chiffré à 714,2 milliards DH en 2018. Le HCP relève dans ce sens une contribution de 47,5% de la rémunération des salariés. «Le revenu mixte, y compris l’excédent brut du service de logement, a contribué au revenu disponible brut des ménages de 42,5%, alors que les revenus de la propriété nets, les prestations sociales et autres transferts nets y participent de 25,8%», peut-on déduire de la note d’information du HCP qui souligne à cet effet une contribution négative de 15,8% des impôts sur le revenu et le patrimoine et les cotisations sociales. Le revenu disponible des ménages par habitant a progressé sur ladite période. Il a atteint à fin 2018 les 20.279 dirhams contre 19.852 dirhams une année auparavant. Le pouvoir d’achat des ménages s’est situé à 0,4 point et ce suite à l’augmentation de 1,8% des prix à la consommation en 2018. S’agissant du taux d’épargne des ménages, une régression a été observée en 2018, et ce suite à une progression plus importante des dépenses de consommation finale (4,3%) par rapport à celle du revenu disponible brut (3,2%). Ainsi, le taux d’épargne des ménages s’est situé à 11,4%, en baisse d’un point par rapport à 2017.

La détérioration de l’épargne nationale confirmée

Se situant à 305,4 milliards DH, l’épargne nationale a affiché en 2018 une détérioration. Le repli est évalué à 1,3% par rapport à la même période de l’année précédente. «Les sociétés financières et non financières ayant contribué pour 55,3%, les ménages et ISBLSM pour 27,7% et les administrations publiques pour 17%», explique le HCP a cet effet. La formation brute du capital fixe s’est située pour sa part autour de 315 milliards DH, en hausse de 3,4%. Les sociétés y ont contribué à hauteur de 56,8%, contre 25,2% pour les ménages et ISBLSM et 18% des administrations publiques. Le HCP fait ressortir également un besoin de financement de la nation de 65,6 milliards DH. Il a ainsi représenté 5,9% du PIB contre 3,5% une année plus tôt. «Cette hausse a été le produit du creusement des besoins de financement des sociétés non financières de 19,3 milliards DH, ceux des administrations publiques de 5,5 milliards DH et de la détérioration de la capacité de financement des ménages et ISBLSM de 4,6 milliards DH», apprend-on du HCP. Et de préciser que «les sociétés financières ont connu une amélioration de leur capacité de financement passant de 13,6 milliards en 2017 à 15,1 milliards DH en 2018».

La dette intérieure
des administrations publiques consolidée

Les recours des crédits bancaires des sociétés non financières s’est poursuivi en 2018. Le flux net des crédits qui leur a été accordé s’est établi à 11,4 milliards DH contre 38,6 milliards DH en 2017. L’année 2018 a été marquée par une forte augmentation de la dette intérieure des administrations publiques. Elle a affiché un flux net de l’ordre de 35,5 milliards DH en termes des émissions nettes de bons du Trésor en 2018 contre 24,4 milliards DH en 2017. En parallèle, l’endettement extérieur de ce secteur a enregistré un flux net de l’ordre de -1,8 milliard DH en 2018 au lieu de 3,5 milliards DH l’année précédente.
Le HCP indique par ailleurs que l’endettement des ménages auprès des banques a marqué une hausse passant de 17,5 milliards DH en 2017 à 23,7 milliards DH en 2018. «Le flux net des dépôts a connu ainsi une baisse remarquable, passant de 50,6 milliards DH en 2017 à 33,9 milliards DH en 2018», peut-on lire dans la note du HCP. Il ressort également que la participation des sociétés financières au financement de l’économie a connu une forte amélioration. Se référant aux données formulées par le HCP, le flux net des crédits accordés par ce secteur a atteint 64,8 milliards DH en 2018 contre 34,5 milliards DH l’année précédente. Les dépôts auprès de ces établissements se sont également appréciés. Leur flux s’est établi à 74,9 milliards DH en 2018 contre 77,5 milliards DH l’année passée.

La face cachée de la sortie du Trésor

Chute libre des IDE, précarité des réserves de change, choix de l’euro au détriment du dollar…

Les flux d’IDE à fin octobre ne sont que de 15,4 milliards DH. C’est donc moitié moins que l’année précédente avec une baisse estimée à 50,9%, soit 15,9 milliards DH.

Passée l’euphorie de l’obtention d’un taux bas, l’heure a sonné pour explorer les dessous de la première partie (une autre suivra) de la sortie du Trésor sur le marché international. Certes, les responsables insistent sur la confiance des investisseurs étrangers en se basant sur le taux d’intérêt obtenu lors de la dernière sortie, mais il y a d’autres considérations ayant conduit le pays à prendre cette décision. L’année en cours semble être l’une des plus… moyennes sur le plan de la captation des investissements étrangers. Les derniers chiffres disponibles de l’Office des changes sont édifiants. Le Maroc attire clairement moins d’Investissements directs étrangers (IDE) par rapport à l’exercice 2018. Dans le détail, les flux d’IDE à fin octobre ne sont que de 15,4 milliards DH. C’est donc moitié moins que l’année précédente avec une baisse estimée à 50,9%, soit 15,9 milliards DH.

Pourquoi une telle performance? Tout simplement parce que les IDE ont baissé de pas moins 36,1%, soit -15 milliards DH. Le pays s’acheminait à boucler l’exercice 2019 avec un flux dans la zone rouge pour les investissements étrangers. Les responsables n’y vont alors pas par quatre chemins. La sortie du Trésor sur le marché international doit notamment éviter au pays «un flux négatif des financements extérieurs». Mais il y a une autre raison qui concerne cette fois-ci les réserves de change. Il est vrai que les avoirs extérieurs s’améliorent mais la situation demeure pour le moins précaire. Il faut dire que ces réserves ne parviennent toujours pas à trouver le niveau d’avant le passage du pays au régime de change flottant il y a moins de deux années. Pour rappel, les avoirs extérieurs avaient enregistré une chute spectaculaire quelques semaines seulement avant le passage au nouveau régime.

Actuellement, la situation reste très serrée. Les réserves internationales nettes se sont établies à 239,7 MMDH à fin novembre, soit à peine 4 mois et 28 jours d’importation de biens et services. Il reste donc un petit «chouia» pour retrouver les 5 mois de l’an dernier. Et encore, le pays ne doit le niveau actuel de ses réserves en devises qu’à la sortie internationale du Trésor. Reste enfin la question du choix de l’euro au détriment du dollar américain pour libeller l’emprunt international du Trésor.

Pour certains observateurs, le choix était prévisible puisque la «Federal Reserve» américaine avait augmenté ses taux, situés actuellement entre 1,5 et 1,75% contrairement à la BCE (Banque centrale européenne) qui maintient ses taux directeurs à zéro au moins jusqu’à un retour durable de l’inflation dans la zone euro. La politique de la BCE explique pourquoi les responsables marocains ont obtenu un taux de 1,5%. Mais il y a un hic lié au recours au taux variable dans la dette extérieure du Maroc. Ce taux atteint aujourd’hui les 37%. Lorsqu’on sait qu’une révision de la politique monétaire de la BCE et donc une hausse des taux sont posées sur la table depuis de longs mois, il faut se préparer aux scénarios les plus extrêmes surtout avec les pressions pour passer à une phase deux du régime de change flottant qui provoquera inéluctablement une dévaluation du dirham…

Détails de la sortie

Le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration avait annoncé dans un communiqué les détails sur l’emprunt international lancé par le Maroc, jeudi 21 novembre, pour un montant de 1 milliard d’euros, assorti d’une maturité de 12 ans et d’un spread de 139,7 pb, soit un taux d’intérêt de 1,5%.

Pour les responsables, cette émission qui marque le retour du Maroc sur le marché financier international après une absence de 5 ans a connu un succès remarquable auprès des investisseurs internationaux. Ainsi, l’émission a bénéficié du carnet d’ordre le plus important par sa taille pour une transaction en euro du Maroc: il a dépassé 5,3 milliards d’euros au cours de la transaction avec plus de 285 investisseurs impliqués. A noter que cette émission fait suite à un roadshow qui aura duré une semaine, mené par le ministre Mohamed Benchaâboun, accompagné d’une délégation de la direction du Trésor, dans les principales places européennes. La délégation a ainsi visité Paris, Zurich, Londres, Francfort et Amsterdam/La Haye et a tenu une trentaine de réunions avec plus de soixante investisseurs dont des gestionnaires de fonds, des assureurs et des fonds de pension, précise-t-on.

Dette

La dette du Trésor culminait à environ 739 milliards DH au 1er semestre 2019. Dans le détail, l’encours de cette dette s’est aggravé de 2,4% par rapport à fin 2018 se situant ainsi à 739,9 milliards DH à fin juin 2019. Les responsables amputent cette progression à la hausse de 1,8% de l’encours de la dette intérieure et de 4,5% pour la dette extérieure.

Ces données ont été dévoilées dans le cadre d’un rapport sur la dette publique accompagnant la loi de Finances 2020. Le document démontre également une aggravation des charges en intérêts et commissions de la dette du Trésor par rapport au premier semestre 2018. Ces charges ont été évaluées à 18 milliards DH à fin juin 2019 contre 16,6 milliards DH une année plus tôt.
De même, les charges dues au titre de la dette intérieure se sont élevées à 16,2 milliards DH contre 14,8 milliards DH à la même période de l’exercice 2018.

leseco

Damane Cash obtient son agrément

Damane Cash, filiale du Groupe BMCE Bank of Africa spécialisée dans le transfert d’argent, a obtenu l’agrément de Bank Al-Maghrib pour l’exercice de l’activité « d’établissement de paiement ».

L’accession de Damane Cash au statut d’Etablissement de Paiement lui permet d’étendre son activité à l’ouverture de comptes de paiement et l’offre de services de paiement mobile adossés à ces comptes, explique le groupe BMCE Bank of Africa, notant que cette offre renforce le dispositif de distribution alternatif du Groupe BMCE Bank of Africa visant à adresser la clientèle non bancarisée, notamment au niveau des régions éloignées.

Dans ce sens, et pour s’inscrire dans le système de paiement mobile promu par Bank Al-Maghrib, Damane Cash a engagé des investissements importants en digital et en multicanal à travers le développement d’une offre M-Wallet, baptisée « Damane Pay » qui inclut des fonctionnalités riches et innovantes.

Ainsi, Damane Cash permettra à sa clientèle, mais également à tous les marocains détenteurs de Smartphone, d’accéder très prochainement à un large panel de services financiers mobiles et d’effectuer, en quelques clics, leurs opérations (transfert, versement et retrait d’argent, paiements, règlement des factures) de manière sécurisée et fiable.

Créée en 2008, Damane Cash a en effet connu une restructuration à tous les niveaux (Système d’Information, Processus d’exploitation, Conformité, Ressources Humaines, Réseau de Points de Vente…etc), indique le communiqué, ajoutant que la filiale du groupe bancaire développe aujourd’hui un réseau de proximité afin d’offrir à ses clients une panoplie de produits et services, comptant le transfert d’argent national, la réception des mandats depuis l’étranger, le change manuel ainsi que le paiement des factures et impôts.

Aujourd’hui, Damane Cash compte plus de 390 points de vente, notamment dans les régions périurbaines et rurales.

DÉCLARATION D’IMPÔTS: DU NOUVEAU POUR L’APPLICATION DARIBATI

L’application mobile est téléchargeable sur les plateformes Play Store (Android) et App Store (IOS).

Dans le cadre de la poursuite de sa stratégie de digitalisation et de l’amélioration des services offerts aux contribuables, la Direction Générale des Impôts a enrichi l’application mobile « Daribati » par une nouvelle fonctionnalité permettant aux adhérents aux télé services SIMPL de consulter les articles émis au titre de la Taxe Professionnelle et de la Taxe d’Habitation et des Services Communaux.

Cette fonctionnalité permet aussi la récupération des références pour le paiement.

Finances

L’ACAPS publie une circulaire sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme

Publiée au Bulletin Officiel du 12 décembre courant, une circulaire sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme de l’ACAPS, sera suivie par un guide pratique dans les jours qui viennent.

Cette circulaire fixe une sérié d’obligations pour les compagnies d’assurance. Ainsi, les assureurs doivent, entre autres, mettre en place un dispositif de vigilance et de veille interne. Il sera aussi question de mettre en place une approche basée sur les risques ou encore un processus de vigilance vis-à-vis de la clientèle.

Les compagnies seront également tenues de déclarer les soupçons et les reporting à l’Aurotité.

Le guide va préciser les évènements à risques que les compagnies doivent remonter à l’ACAPS.

A Noter qu’au Maroc, sur les 10 dernières années, les banques ont déclaré 1891 cas de soupçons. 4 chez les assurances et aucun sur le marché des capitaux. À titre de comparaison, 50.000 cas de soupçons ont été déclarés en France, rien qu’en 2017.

 

L'economiste

Fruits rouges : 9.000 hectares pour 2019-2020

La filière des fruits continue son inexorable montée. Selon les professionnels du secteur, regroupés au sein de la fédération interprofessionnelle, Interproberries Maroc, la superficie cultivée cette année a dépassé, pour la première fois les 9.000 hectares, soit 600 hectares de plus que la campagne précédente.

La fraise continue de dominer avec le gros du lot, plus de 40% de la superficie, suivie de près par la framboise et la myrtille qui connaissent une évolution exponentielle. A noter que les deux tiers des superficies se trouvent à Larache, dans la région de Loukkous, suivi par Souss-Massa avec 30%. La production moyenne de la filière s’établit à environ 200.000 tonnes, dont 140.000 destinés à l’export, soit un chiffre d’affaires de près de 4 milliards de DH.

La BAD accorde un prêt de 245 millions d’euros à l’ONEE

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver un financement d’environ 245 millions d’euros en faveur de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Un prêt qui va soutenir ce dernier pour la réalisation de son programme de développement des réseaux de transport d’électricité et d’électrification rurale.

«Développer un réseau de transport d’électricité, encore plus fiable, permettra au Royaume de répondre à une demande énergétique, en croissance moyenne d’environ 5% sur la dernière décennie» a déclaré Mohamed El Azizi, directeur général de la Banque pour la région Afrique du Nord.

Cette nouvelle opération va permettre notamment le raccordement au réseau électrique au profit de plus de 16.000 ménages dans 720 villages, ajoute pour sa part, Leila Farah Mokaddem, responsable-pays de la Banque pour le Maroc.

TGV Marrakech-Agadir: Guerre entre Paris et Pékin

Le projet de future ligne LGV Marrakech-Agadir fait l’objet d’une guéguerre de lobbying tous azimuts entre la France et la Chine. De sources concordantes, «Pékin se positionne en coulisses à travers une société publique (China Railway Construction) spécialisée dans les infrastructures ferroviaires». Les coûts compétitifs des entreprises chinoises et leur lobbying intensif au Maroc plaident en faveur d’un TGV made in China au Maroc. Si cela se confirme, la France et la SNCF risquent de perdre un gros marché dans le Royaume.

Contrôle fiscal: Des garde-fous pour protéger les contribuables

  • Plus de garanties pour éviter les dérapages
  • Le seuil des dépenses du contrôle passe de 120.000 à 240.000 DH
  • Obligation d’échange contradictoire avant la procédure de rectification

L’évaluation du revenu global du contribuable sur la base des dépenses est revisitée. Un amendement de l’article 29 (couplé au 216), adopté au niveau de la Commission des finances de la Chambre des conseillers, est presque passé inaperçu. La modification apportée consiste à augmenter le seuil à partir duquel l’administration peut exercer ce type de contrôle.

Ainsi, cette vérification ne peut être opérée que lorsque le montant des dépenses visées à l’article 216 est supérieur à 240.000 DH par an, au lieu de 120.000 actuellement. Cette opération a été accompagnée par l’aménagement de l’article 216 relatif à la procédure de mise en œuvre de l’examen de la situation fiscale des contribuables.

En fait, il s’agit de la suppression de l’alinéa 9 de l’article 29 qui était la source de tous les abus: «tous les frais à caractère personnel, autres que ceux visés ci-dessus, supportés par le contribuable pour son propre compte ou celui des personnes à sa charge».

D’une façon générale, il s’agit de vérifier la cohérence entre les revenus annuels déclarés et les dépenses personnelles dont la liste est prévue à l’article 29 du Code général des impôts. Ce type de contrôle est d’usage dans beaucoup de pays y compris en Afrique. Néanmoins, en raison de sa particularité, chaque pays a prévu les mesures légales et opérationnelles nécessaires pour «éviter de s’embourber dans les méandres des contentieux longs et inutiles».

Recours fréquent et grandes fragilités du dispositif

Pour Mohamed Benchaâboun, il est nécessaire d’encadrer cette opération d’évaluation sur la base des dépenses pour éviter les abus et rétablir la confiance. Le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration reconnaît que la révision des dispositions combinées des articles 29 et 216 tombe à pic.

Car, le contrôle en question, complété par une nouvelle catégorie de dépenses au titre de la loi de finances 2019, commence à susciter de très vives critiques. Cette révision s’avère plus que nécessaire car «le message du renforcement de la confiance risque de ne pas résister à l’épreuve des faits».

Selon ce responsable, depuis quelques temps, le recours assez fréquent à ce type de vérification à partir des dépenses personnelles a révélé les grandes fragilités de ce dispositif. Les évaluations des revenus ont été démesurément gonflées et sans commune mesure avec la réalité. Plusieurs lacunes ont été mises à nu dont notamment l’engagement de la procédure de rectification sans s’assurer au préalable de la qualité de «contribuable» que doit avoir la personne concernée.

Cette procédure est lancée sans instaurer une phase préalable de dialogue et d’échange à propos des éléments dont dispose l’administration. Les distributions occultes du point de vue fiscal, résultant des redressements des bases d’imposition des sociétés passibles de l’IS ne sont pas citées expressément parmi les moyens pouvant justifier l’origine des ressources.

En outre, «lorsque l’administration se rend compte qu’un contribuable a acheté un bien immobilier, mais que ses revenus déclarés ne sont pas en rapport avec une telle dépense, elle régularise souvent cette situation en considérant que cette dépense est financée par le revenu réalisé au cours de l’année même de l’acquisition dudit bien. Or, cette position est dépourvue de bon sens et de réalisme et donne lieu à de très vives contestations», reconnaît un haut responsable dans ce département.

C’est pour éviter de tels dérapages que les garanties du contribuable seront manifestement renforcées à travers plusieurs mesures. D’abord, l’évaluation du revenu global annuel concerne les revenus professionnels, agricoles ou fonciers. Cela signifie que toute personne disposant d’un revenu supposé non déclaré, doit d’abord être considérée comme un contribuable défaillant. Sa situation doit être préalablement régularisée dans le cadre de la procédure de taxation.

Ensuite, l’administration doit tenir compte des dépenses importantes susceptibles d’être financées par des ressources provenant de plusieurs années. L’évaluation doit porter à ce titre, sur la seule fraction du montant de la dépense financée par des ressources issues à la période non prescrite.

Puis, avant d’engager la procédure de rectification, l’administration aura désormais l’obligation d’inviter le contribuable à un échange oral et contradictoire, concernant les éléments sur la base desquels l’inspecteur envisage d’évaluer son revenu global annuel.

De même, les observations formulées par le contribuable, lors de cet échange, sont prises en considération si l’administration les estime fondées. Cet échange est sanctionné par un procès-verbal dont une copie est remise au contribuable.

Et, les justifications des ressources intègrent désormais les revenus de capitaux mobiliers correspondant aux distributions occultes du point de vue fiscal. Enfin, la procédure précitée ne peut être engagée que lorsque le montant des dépenses représente plus que 25% du revenu déclaré.

L’exemple français

Une procédure similaire est prévue par le code général des impôts français. Elle est encadrée et limite l’abus qui pourrait résulter du recours à ce mode de contrôle. Cela à travers  notamment les échanges préliminaires pour fiabiliser l’information. Ce dispositif accorde des délais suffisamment longs au contribuable pour produire ses justifications et la régularisation des revenus ayant un caractère déclaratif. Ce qui laisse entendre que la personne concernée doit avoir la qualité de contribuable, réalisant des revenus réguliers. Dernier verrou: l’exigence du critère de l’importance significative de l’écart relevé par l’administration en deçà duquel, la procédure n’est pas engagée.

Aujourd'hui

Indice du développement humain : Le Maroc toujours mal classé

Il figure au 121ème rang, parmi 189 pays et territoires

Entre 1990 et 2018, l’espérance de vie à la naissance au Maroc a augmenté de 11.7 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 3.3 années, et la durée attendue de scolarisation a augmenté de 6.6 années.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a dévoilé son indice de développement humain 2019. Selon le rapport, le Maroc figure au 121ème rang parmi 189 pays et territoires. Un rang que le Royaume doit à un indice de développement humain (IDH) à 0.676. Une note qui classe le Royaume dans la catégorie «développement humain moyen». «Entre 1990 et 2018, l’IDH du Maroc a progressé de 0.458 à 0.676, soit une hausse de 47,7%», explique le rapport.

Dans les détails, le PNUD explique qu’entre 1990 et 2018, l’espérance de vie à la naissance au Maroc a augmenté de 11.7 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 3.3 années, et la durée attendue de scolarisation a augmenté de 6.6 années. Le revenu national brut (RNB) du Maroc par habitant a progressé quant à lui d’environ 96,3% entre 1990 et 2018. En effet, le rapport a évalué les progrès du Maroc réalisés en matière de développement humain par rapport à d’autres pays. «Pendant la période de 1990 à 2018, le Maroc, le Yémen et l’Egypte ont enregistré des degrés différents de progression de leurs IDH respectifs», indique la même source, en ajoutant que «l’IDH du Maroc en 2018, à savoir 0.676, est supérieur à la moyenne des pays du groupe à développement humain moyen (0.634) et est inférieur à celle des pays des États arabes, qui s’établit à 0.703.

Les pays de la région États arabes dont le rang de l’IDH et dans une certaine mesure la taille de la population sont proches de ceux du Maroc en 2018 sont la Tunisie et la Libye, qui pointent aux 91ème et 110ème rangs». Par ailleurs, le rapport du PNUD fait état du développement de genre dans trois dimensions fondamentales du développement humain, à savoir la santé, l’éducation et le contrôle des ressources économiques. Dans les détails, l’Indice de développement de genre (IDG) pour le Maroc atteint 0.833.

«L’IDH 2018 du Maroc est de 0.603 pour les femmes et de 0.724 pour les hommes, ce qui donne un IDG de 0.833 et place le pays dans le groupe 5», explique le rapport. La même source a fait également ressortir l’état d’inégalité entre les sexes. Dans ce sens, le Maroc affiche un IIG de 0.492, qui le place au 118e rang sur 162 pays dans cet indice 2018. «Au Maroc, 18,4% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes et 29,0% des femmes adultes ont suivi au moins des études secondaires, contre 35,6% des hommes.

Sur 100.000 naissances vivantes, 121 femmes décèdent de causes liées à la grossesse ; le taux de natalité parmi les adolescentes est de 31.0 naissances pour 1.000 femmes de 15 à 19 ans. Le taux d’activité féminine est de 21,4 %, contre un taux d’activité masculine de 70,4%». Pour noter, la Norvège arrive en tête du classement, suivie de la Suisse et de l’Irlande. Le bas du classement est occupé par le Niger, la République centrafricaine et le Tchad.

leseco

HYDROCARBURES: GUERCIF RETOMBE DANS LES FILETS DE PREDATOR OIL & GAS

Predator Gas Ventures (PGVL), filiale de Predator Oil & Gas Holdings, a signé un accord d’option de forage avec Star Valley Drilling concernant les permis Guercif I, II, III et IV. Valable jusqu’au 31 janvier 2020, l’option permettra la négociation et l’exécution d’un contrat de forage juridiquement contraignant.

 

Predator Oil & Gas exploite et détient une participation de 75% dans les permis de Guercif dans le cadre d’une joint-venture (JV) avec l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), qui détient les 25% restants. Le dernier accord d’option prévoit une mobilisation du gréement entre le 15 mars et le 30 avril 2020.

Le P-DG de Predator Oil & Gas Holdings, Paul Griffiths, a déclaré : «Le Maroc entre à nouveau dans une période passionnante d’activités de forage soutenues pour le gaz, avec un programme de forage de 12 puits ayant commencé dans le bassin du Gharb à l’ouest et d’autres puits potentiels étant envisagés pour le au sud, où plusieurs entreprises espèrent évaluer le potentiel gazier du Trias Tagi.

«Les perspectives gazières de la société sont situées au cœur de cette activité et la zone de licence de Guercif nous offre une salle de course attrayante avec de multiples perspectives et conduits à tester tous les jeux de gaz en cours d’évaluation pour le forage autour de nous».

La campagne de forage initiale de la société comprend le forage du prospect Moulouya-1 à une profondeur de 2 000 m. La mobilisation de l’appareil de forage et les opérations de forage devraient prendre jusqu’à 30 jours.

Selon Predator Oil & Gas, le premier puits, une fois terminé, libérera 1 million de dollars de la garantie bancaire de la société auprès de l’ONHYM, qui est soumise à la livraison finale de toutes les données de puits à l’ONHYM.

Il y a tout juste un an, la demande de licence exclusive de la société britannique avait été acceptée par l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) au nom du gouvernement.

Challange

Cour des comptes européenne : l’aide financière au Maroc donne des résultats limités

L’UE est le plus grand donateur d’aide au développement du Maroc. Pour la période 2014-2020, la Commission a programmé 1,4 milliard d’euros d’aides.

Selon un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne (CCE), l’aide financière de l’Union européenne (UE) au Maroc, fournie par le biais de transferts directs à sa trésorerie de 2014 à 2018, a fourni une valeur ajoutée et une capacité limitées pour soutenir les réformes dans le pays.

La Commission européenne a répondu aux besoins identifiés dans les stratégies nationales et européennes, mais elle a réparti le financement sur un trop grand nombre de domaines, ce qui a affaibli son impact, estiment les auditeurs financiers. Ils ont également constaté que la gestion par la Commission des programmes d’appui budgétaire pour le pays était entravée par des faiblesses dans la manière dont ils étaient conçus, mis en œuvre et contrôlés, ainsi que dans l’évaluation des résultats.

L’UE est le plus grand donateur d’aide au développement du Maroc. Pour la période 2014-2020, la Commission a programmé 1,4 milliard d’euros d’aides, principalement pour les trois secteurs prioritaires : services sociaux, État de droit et croissance durable. À la fin de 2018, elle avait conclu des contrats pour 562 millions d’euros et effectué des paiements de près de 206 millions d’euros au titre de son instrument d’appui budgétaire, qui vise à promouvoir les réformes et les objectifs de développement durable et représente 75% des dépenses annuelles de l’UE pour le pays, rapporte le site spécialisé dans les affaires européennes eureporter.

Les auditeurs ont évalué si la gestion par la Commission de l’appui budgétaire de l’UE aux secteurs prioritaires au Maroc de 2014 à 2018 était efficace et si les objectifs étaient atteints. Ils ont examiné les domaines de la santé, de la protection sociale, de la justice et du développement du secteur privé. « L’appui budgétaire de l’UE au Maroc n’a pas fourni un soutien suffisant aux réformes du pays et les progrès sur les principaux défis ont été limités », a déclaré Hannu Takkula, membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. « Pour maximiser l’impact du financement de l’UE, la Commission devrait concentrer son soutien sur moins de secteurs et renforcer le dialogue politique avec le Maroc », a ajouté le membre.

La Commission a évalué les besoins et les risques de manière appropriée et a considéré que l’appui budgétaire était le bon instrument pour acheminer l’aide au Maroc. À l’heure actuelle, l’aide budgétaire moyenne de l’UE d’environ 132 millions d’euros par an représente environ 0,37% des dépenses budgétaires annuelles moyennes du pays. En conséquence, son effet de levier global est limité. En même temps, les auditeurs ont constaté que des montants importants de budgets ministériels restaient inutilisés, ce qui remet en question la valeur ajoutée de l’aide financière de l’UE.

La Commission a défini les trois secteurs prioritaires. Les vérificateurs ont toutefois constaté qu’ils se composaient de 13 sous-secteurs, dont beaucoup pouvaient être considérés comme des secteurs autonomes. Les auditeurs avertissent qu’une définition aussi large des zones éligibles couvrant un grand nombre de secteurs réduit l’impact potentiel du soutien de l’UE. Ils soulignent également que la Commission n’a pas alloué de fonds aux programmes sectoriels en utilisant une méthode transparente et que la coordination des donateurs entre les secteurs est inégale.

Finances

Adoption en Conseil des ministres de deux importantes conventions fiscales multipartites

Le Roi Mohammed VI a présidé, mercredi au Palais Royal à Rabat, un Conseil des ministres, au cours duquel il a été procédé à l’approbation de deux projets de lois et de deux conventions internationales, indique un communiqué du porte-parole du Palais Royal, Abdelhak Larmini.

Au début des travaux du Conseil des ministres, un projet de loi organique complétant la loi organique relative à la nomination aux hautes fonctions a été approuvé, conformément aux dispositions des articles 49 et 92 de la Constitution. Ce projet vise à compléter la liste des établissements publics et des hautes fonctions, en ajoutant à la liste des établissements publics et des hautes fonctions publiques dont les nominations sont examinées au sein du Conseil du gouvernement, «l’Agence nationale des équipements publics», ainsi que les «chefs des représentations administratives régionales sectorielles» et les «chefs des représentations administratives régionales communes», stipulés par le décret portant Charte nationale de la déconcentration administrative.

Le Conseil des ministres a également approuvé un projet de loi relatif au contrôle de l’exportation et de l’importation des biens à double usage, civil et militaire, et des services qui leur sont liés.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du respect par le Maroc de ses engagements internationaux en matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, notamment par le biais du contrôle de l’exportation et de l’importation de ces biens à double usage.

Le projet vise à fixer le régime appliqué à l’exportation et l’importation de ces biens et des services qui leur sont liés, à l’exception de ceux réservés à la Défense Nationale, ainsi que le régime d’autorisation relatif à l’exportation, l’importation, le transit, le contrôle, l’identification des infractions et la fixation des engagements des exportateurs et importateurs.

Enfin, dans le cadre du respect du Maroc de ses engagements régionaux et internationaux, le Conseil des ministres a approuvé deux projets de conventions multipartites, appuyés par deux projets de loi.

Il s’agit d’une Convention multipartite pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de l’assiette fiscale et le transfert de bénéfices (convention anti-BEPS ndlr) , ainsi que d’une convention multipartite entre les autorités compétentes en matière d’échange de renseignements fiscaux concernant chaque pays.

La Commission des finances de la 1ère chambre adopte en deuxième lecture le PLF 2020

La Commission des Finances et du Développement Economique de la Chambre des Représentants a adopté, en deuxième lecture, le PLF 2020, avec 21 voix pour, 11 contre et aucune abstention.

Parmi les amendements introduit par la Chambre des Conseillers et retenus par les Représentants en deuxième lecture figurent le relèvement de l’abattement fiscal sur les prises de participations des entreprises dans les start-ups de 200.000 DH à 500.000 DH, ou encore le relévement du plafond des cotisations exonérées du Plan épargne action, en le faisant passer à 2 millions de DH au lieu de 600.000 initialement.

Ce projet de loi de finances dont les priorités sont orientées essentiellement en faveur du soutien des programmes sociaux, la réduction des disparités, l’accélération de la mise en oeuvre de la régionalisation, l’encouragement de l’investissement et de l’appui à l’entreprise, a reçu l’aval de 37 conseillers, alors que 24 autres s’y sont opposés.

A travers le PLF-2020, le gouvernement ambitionne de réaliser un taux de croissance de l’ordre de 3,7%, contenir l’inflation au dessous de 2% et préserver les équilibres financiers en limitant le déficit budgétaire à 3,5%.

La vie éco

L’UE accorde une aide financière au Maroc pour lutter contre la migration irrégulière

L’UNION EUROPÉENNE (UE) A ANNONCÉ, MERCREDI, UN SOUTIEN FINANCIER DE 101,7 MILLIONS D’EUROS EN FAVEUR DU MAROC POUR L’AIDER À INTENSIFIER SA LUTTE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE ET LE TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS.

Ce soutien financier s’inscrit dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.

« Avec cette nouvelle aide, nous approfondissons notre partenariat avec le Maroc pour réduire davantage le nombre d’arrivées de migrants illégaux sur la route de la Méditerranée occidentale et éviter que des personnes ne mettent leur vie en danger », souligne le commissaire européen au voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhelyi, cité dans le communiqué de la Commission européenne.

Cette aide financière fait partie d’une enveloppe totale de 147,7 millions d’euros débloquée par l’UE au titre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, afin de lutter contre l’immigration clandestine, la traite d’êtres humains, protéger les personnes vulnérables et renforcer le développement économique en Afrique du Nord.

Outre un montant de 41 millions d’euros destiné à améliorer la protection des migrants, des enfants et des communautés vulnérables en Libye, une aide de 5 millions d’euros est mobilisée par l’UE pour favoriser les opportunités économiques en Afrique du Nord à travers notamment un coup de pouce à l’entrepreneuriat régional.

Le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique a été créé 2015 en vue de remédier aux causes profondes de l’instabilité, des migrations irrégulières et des déplacements forcés. Les ressources allouées à ce Fonds fiduciaire s’élèvent à plus de 4,6 milliards d’euros, qui proviennent des institutions de l’UE, des États membres et d’autres contributeurs.

Post-Brexit : la Britcham à l’avant-garde au Maroc

EN PLUS DES SERVICES QU’ELLE OFFRE DEPUIS 1923, LA CHAMBRE DE COMMERCE BRITANNIQUE A JOUÉ RÉCEMMENT UN RÔLE DÉCISIF DANS LA SIGNATURE DE L’ACCORD D’ASSOCIATION POST-BREXIT ENTRE LE MAROC ET LA GRANDE-BRETAGNE EN OCTOBRE DERNIER.

Peu connues du grand public, les Chambres de commerce étrangères jouent un rôle important dans la promotion du commerce bilatéral.

C’est le cas de la Chambre britannique de commerce au Maroc (Britcham) qui fêtera dans trois ans ses 100 ans d’existence. Fondée en 1923, sa mission clé est de générer des opportunités d’affaires entre Marocains et Britanniques, mais pas que. Pour ce faire, l’institution consulaire offre une pléthore de services de soutien, de sensibilisation, d’information, de réseautage et d’affaires.

7e partenaire commercial du Royaume

«Nous accompagnons les investisseurs et chefs d’entreprises à travers différents services : réunion de réseautage, de sensibilisation et d’information sur les dernières nouveautés sectorielles. Nous organisons chaque mois des conférences avec des acteurs publiques de premier plan pour échanger avec les opérateurs britanniques et marocains. Cela nous permet d’avoir en exclusivité de informations de première main sur l’avancement de chantiers réglementaires ou des investissements publics et privés», illustre Ilham Bennis, DG de la Britcham.

Missions sectorielles en Grande-Bretagne à l’occasion de salons et foires, délocalisation du processus d’obtention du visa britannique à la Chambre, partenariats avec les transporteurs et les hôteliers pour offrir des réductions aux membres, formations en anglais… Ce sont là autant de services offerts par la Britcham à ses membres.

«L’ensemble de ces services impactent positivement le déroulement des activités respectives de nos membres», indique notre interlocutrice.

En plus de ces services que l’on retrouve dans toutes les Chambres de commerce étrangères, la Britcham s’est distinguée récemment par son implication dans les négociations post-Brexit entre le Maroc et la Grande-Bretagne. «A l’issue du Brexit, il faut savoir que la Grande-Bretagne a créé un département dédié pour gérer les relations post-Brexit entre la Grande-Bretagne et les pays tiers (hors UE). Au Maroc, la Britcham a entamé les négociations avec ce département pour définir les clauses du contrat qui régira les échanges commerciaux entre les deux pays», a confié Ilham Bennis.

Autres réalisations de la Chambre : convaincre l’ABTA, l’Association des agents de voyages britanniques, d’organiser son congrès international 2020 à Marrakech, qui va réunir 3 000 tour-opérateurs. Dans le secteur de l’éducation, la Britcham a organisé une journée d’échange en étroite collaboration avec l’ambassade de Grande-Bretagne pour convier plusieurs écoles britanniques, qui souhaitent s’implanter au Maroc, à rencontrer les investisseurs marocains.

Pour ce qui est de l’industrie, la Britcham a organisé récemment une troisième visite d’hommes d’affaires britanniques, en partenariat avec le groupe OCP, axée, cette fois, sur l’efficacité énergétique. Celle-ci fait suite à une mission business organisée, en mai 2018, par la Britcham et l’OCP pour une délégation d’hommes d’affaires britanniques avec comme objectif de diversifier les fournisseurs du géant mondial des phosphates et contribuer au développement économique du Sahara.

Selon les données fournies par la Britcham, le Royaume-Uni est aujourd’hui le 7e partenaire commercial du Maroc et le 15e fournisseur. A l’échelle européenne, il est le 5e partenaire commercial européen après la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne avec 2,47 milliards de dollars par an. Au niveau des produits, le Royaume-Uni exporte vers le Maroc des produits pétroliers, lubrifiants, voitures, moteurs électriques, ou encore des machines et produits chimiques. De leur côté, les importations britanniques consistent essentiellement en vêtements, câbles pour électricité, engrais naturels, produits chimiques, et légumes.

«Fin mars 2018, une enveloppe budgétaire de trois milliards de livres sterling a été allouée par les autorités britanniques pour soutenir les entreprises désirant exporter leurs produits ou s’installer au Maroc. La Britcham multiple les réunions et les échanges avec les investisseurs britanniques pour les attirer au Maroc», souligne Ilham Bennis. En 2018, le volume des échanges a atteint la valeur de 2,5 milliards de livres sterling.

L’accord d’association permettant d’assurer la continuité des relations entre les deux pays a été signé, samedi 26 octobre à Londres, par le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et le Secrétaire d’Etat britannique chargé du développement international, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Andrew Murrison.

En effet, cet accord bilatéral reprend l’ensemble des avantages que les deux pays s’accordaient mutuellement dans le cadre de l’Accord d’association Maroc-UE. Dans une récente sortie médiatique, Jenny Pearce, chef de la section politique au sein de l’ambassade britannique à Rabat, avait expliqué qu’«il était très important qu’un accord de continuité soit bouclé avant le 31octobre (NDLR : date légale programmée pour le Brexit)».

Grace à cet accord, les échanges entre les deux pays se poursuivront dans la même configuration existante avec l’Union européenne. Enfin, dans la déclaration politique accompagnant la signature de l’Accord d’association entre les deux pays, les deux gouvernements se sont engagés à consolider et à approfondir leur coopération en vue de l’établissement d’un partenariat stratégique fort, ambitieux et durable. Cette dernière institutionnalise un mécanisme de coopération stratégique à travers notamment une réunion annuelle ministérielle, comme organe de pilotage du partenariat. D’autres instances sont, également, mises en place pour assurer un suivi régulier comme le Comité d’association et d’autres comités spécialisés, notamment le Comité agricole, le Comité chargé des douanes et un Comité chargé du commerce. Fait important à noter, la déclaration réaffirme la position du Royaume-Uni sur la question du Sahara marocain, en marquant son appui aux efforts sérieux et crédibles menés par le Maroc dans le cadre de son initiative d’autonomie.

ledesk

Énergies renouvelables : la loi 13-09 sera amendée au profit des opérateurs privé

Un avant-projet de loi modifiant et complétant la loi 13-09, relative aux énergies renouvelables, modifiée et complétée par la loi 58-15, a été, selon nos sources, déposé le 7 décembre au Secrétariat général du gouvernement (SGG)

Le projet d’amendement n° 40-19 qui vise à améliorer le cadre législatif et réglementaire régissant l’activité de réalisation des projets d’énergies renouvelables par le privé, comporte des changements importants dont les autorisations (délai réglementaire de réalisation pour les projets hydro-électriques) prolongées de 3 à 5 ans.

Ainsi, pour l’opérateur privé Platinum Power, le délai d’expiration de ses 6 autorisations au Maroc passent à février 2023. L’énergéticien pourra désormais vendre de l’électricité à toutes les régies (Redal, Amendis, Lydec) à hauteur de 40 % de leurs besoins (les gestionnaires des réseaux de distribution peuvent acquérir jusqu’à 40 % de l’énergie totale fournie).

PLF 2020: les amendements entérinés et ceux retoqués par Benchaâboun

La commission des finances à la Chambre des représentants a adopté, ce 11 décembre, en deuxième lecture, le Projet de loi de finances 2020 avec à la clé l’adoption d’une série d’amendements, dont certains importants, qui avaient été introduits par les sénateurs. Le ministre des Finances a cependant usé de son véto constitutionnel contre certaines mesures jugées potentiellement budgétivores

La commission des finances à la Chambre des représentants a adopté, ce 11 décembre, en deuxième lecture, le Projet de loi de finances 2020 avec à la clé l’adoption d’une série d’amendements, dont certains importants, qui avaient été introduits par les sénateurs. Le ministre des Finances a cependant usé de son véto constitutionnel contre certaines mesures jugées potentiellement budgétivores

Trois amendements entérinés par les conseillers le 6 décembre ont été censurés par le gouvernement lors de la commission des finances de la première chambre du Parlement, réunie pour deuxième lecture du Projet de Loi de Finances (PLF 2020).

Le premier concerne le retrait des pensions de la liste des revenus salariaux soumis à l’impôt sur le revenu. En clair, une mesure d’exonération totale de l’impôt sur le revenu (IR) des retraités ? Benchaâboun a alors brandi l’article 77 de la Constitution qui dispose que « le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l’équilibre des finances de l’Etat », et ce faisant a motivé sa position par un impact financier négatif sur le budget estimé à 1,06 milliard de dirhams

La première chambre avait en parallèle retenu en seconde lecture le relèvement à 60 % (au lieu de 55 %) du taux d’abattement sur les pensions de retraites inférieures ou égales à 168 000 dirhams par an, ce qui empêchait l’adoption des deux mesures contradictoires a estimé le ministre. Pour la tranche supérieure à ce seuil, l’abattement demeure à 40 %.

Mohamed Benchaâboun a également brandi son veto contre deux autres amendements. Une augmentation de postes budgétaires créés dans la santé à 5000 au lieu des 4000 prévus. Là encore, le ministre a évoqué des excès budgétaires non justifiés puisque le volume de postes à pourvoir avait été négocié avec le ministre Khalid Ait Taleb en amont.

Enfin, l’exonération de l’IR sur l’indemnité de recherche scientifique au profit des enseignants chercheurs qui devrait aussi été retoquée en raison de son coût budgétaire estimé à 450 millions de dirhams et de ses dispositions manquant d’équité, a défendu le ministre des Finances.

Parmi les amendements les plus significatifs au PLF2020, l’instauration d’une (autre) amnistie au secteur informel. Une mesure conçue comme un encouragement à s’enregistrer pour la première fois sur les tablettes du fisc à partir du 1er janvier 2020 avec comme carotte, comme base imposable, les revenus engrangés à compter de cette date.

Toutefois, une marge brute d’au moins 20 % sera retenue et taxée pour ceux soumis au régime du résultat net réel ou simplifié dans l’évaluation de leurs stocks déclarés.

Il a été aussi par ailleurs décidé de relever de 120 000 à 240 000 dirhams le plafond des dépenses personnelles annuelles déclenchant un contrôle fiscal automatique.

L’amendement concernant l’abattement fiscal sur le montant des prises de participations des entreprises dans les start-ups de 200 000 à 500 000 dirhams a été validé, comme celui de l’application d’un taux de TVA sur les prestations rendues par les tenanciers de cafés, à l’instar des secteurs de l’hébergement et de la restauration.

Le taux de 20 % de taxes sera applicable de manière permanente aux exploitations agricoles imposables en non plus uniquement pour les cinq premiers exercices

 

Le contribuable pourra aussi choisir de s’acquitter de l’IR sur les profits fonciers auprès du notaire ou à la perception fiscale avec une option de récupération après acquisition dans un délai d’un semestre d’une nouvelle habitation principale de bénéficier malgré tout de l’exonération d’impôt.

La TVA avec droit à déduction des produits et équipements des implants de l’oreille a été exonérée tout comme les pensions d’invalidité versées aux victimes ou à leurs ayants droits a été entérinée alors qu’elle n’était limitée qu’aux militaires.

La réduction de 25 % de la base imposable correspondant au chiffre d’affaires réalisé via mobile a été retenue. Une mesure d’incitation a utiliser le paiement mobile au lieu du liquide par les petits commerçants

Le plafond des versements effectués dans le cadre des plans d’épargne actions et entreprise a été relevé de 200 000 à 2 millions de dirhams. Il s’agit en réalité d’une simple correction d’une erreur de frappe sur le document officiel qui a du donc passer en amendement pour être validé.

Les modifications de la taxation des cigarettes électroniques maintenant la TIC différenciée en fonction de la teneur en nicotine pour les recharges de 10 ml et non plus 1 ml, ce qui réduit considérablement l’impact sur le prix au détail.

 

L'economiste

Réformes : Le Maroc bénéficiera de 6 milliards de DH de l’Allemagne

Et de nouveaux fonds pour financer les différentes réformes engagées par le Maroc. Rabat et Berlin ont conclu, vendredi dernier, un mémorandum pour la mise en place du « Partenariat pour les réformes » qui constitue une contribution bilatérale de l’Allemagne dans le cadre de l’Initiative du G20 « Compact withAfrica ». Au total, le Maroc bénéficiera d’un appui de 571 millions d’euros, soit environ 6 milliards de DH, pour soutenir la mise en œuvre des réformes engagées par le Royaume, notamment en matière d’amélioration du climat des affaires et de l’investissement, de réforme du secteur financier et de renforcement de la régionalisation avancée.

L’enveloppe couvrira la période 2020-2022. L’objectif est développer davantage le potentiel du secteur privé et de promouvoir une croissance économique durable et créatrice de plus d’emplois.

Industries manufacturières : Les prix à la production quasi-stables

L’indice des prix à la production du secteur des industries manufacturières (hors raffinage de pétrole) a connu une baisse de 0,1% entre en octobre dernier, en glissement mensuel. Cette situation résulte des baisses des enregistrées dans la métallurgie (-1,4%), les industries alimentaires (-0,1%), la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (-0,1%) et le textile (-0,9%), et la hausse des prix enregistrée dans la fabrication de boissons (+0,2%).

Par ailleurs, l’indice des prix à la production du secteur des industries extractives a connu une baisse de 0,4% en octobre dernier.

La vie éco

La COMADER inaugure son nouveau siège

LA CONFÉDÉRATION MAROCAINE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL (COMADER) DISPOSE, DEPUIS MERCREDI 20 NOVEMBRE, D’UN NOUVEAU SIÈGE.

Les locaux flambant neuf, sis à Rabat, de cette organisation, présidée par Mohamed Ammouri, ont été inaugurés en présence du ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch, ainsi que du président du directoire du Crédit agricole, Tarik Sijilmassi, du directeur de la MAMDA, des membres de la COMADER ainsi que des directeurs centraux du ministère.

L’ouverture du nouveau siège s’inscrit dans le cadre des efforts du ministère de l’agriculture pour accompagner la COMADER, et développer ses rôles organisationnels en termes de coordination avec les différentes fédérations interprofessionnelles et divers partenaires. En effet, la COMADER encadre la profession agricole en renforçant ses capacités, son autonomisation et son rôle en tant que principal acteur de développement du secteur agricole. Dans son discours à l’occasion de l’inauguration du siège, Aziz Akhannouch a salué «les efforts déployés par la COMADER pour le développement de l’agriculture nationale et sa coopération permanente avec le ministère de l’agriculture dans la mise en œuvre des plans sectoriels, en plus du rôle central et important qu’elle joue dans la défense des intérêts de l’agriculture nationale au niveau international».

Le ministre a également rendu hommage au président sortant de la COMADER, Ahmed Ouayach, rappelant son implication et les efforts considérables qu’il a déployés pour la défense des dossiers liés à l’agriculture, tout au long de son mandat.

Pour sa part, M. Ammouri a souligné l’importance de l’appui apporté par le ministère de l’agriculture aux professionnels, en louant son accompagnement continu pour la COMADER, en signe d’engagement à soutenir les professionnels tout en les plaçant au centre du débat sur le développement de l’agriculture nationale et du développement du monde rural.

Aujourd'hui

Passage à l’audit énergétique obligatoire : ElumEnergy propose ses solutions d’accompagnement aux industriels

Le 1er décembre 2019 le décret 2.17.746 relatif à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique entrera en application.

Pour s’y préparer, les industriels devront se doter de nouveaux outils pour être conformes aux nouvelles mesures d’efficacité énergétique. Afin de les accompagner dans cette démarche et mieux comprendre les implications légales de cette loi, la société ElumEnergy a organisé le 28 novembre une table ronde à Casablanca réunissant industriels et responsables d’exploitation.

Publié au Bulletin officiel le 2 mai dernier, ce texte de loi devra contribuer à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie dans les entreprises et établissements grands consommateurs d’énergie dans les secteurs clés de l’économie nationale. Il rend l’audit énergétique obligatoire pour les entreprises industrielles et établissements relevant du secteur industriel qui consomme 1500 Tep  par an. Ce seuil est fixé à 500 tep pour les entreprises et établissements de transport et distribution d’énergie et pour les personnes physiques. La consommation finale d’énergie correspond à la somme de la consommation annuelle d’électricité et la consommation annuelle de tous combustibles solides, liquides et gazeux, calculée sur la base de leur pouvoir calorifique inférieur et leur coefficient d’équivalence énergétique.

Seuls sont exemptés les établissements qui exercent des activités couvertes par un système de management de l’énergie certifié selon les normes marocaines en vigueur et conformément aux dispositions de la loi 12-06 pendant toute la durée de la validité de la certification (ISO 50001). ElumEnergy propose également des solutions de comptage et du monitoring permettant de réaliser un diagnostic fiable en temps réel de la consommation énergétique, de détecter des actions d’économie d’énergie, de les mettre en place et de quantifier les économies réalisées.

Le processus d’audit énergétique commence par une déclaration auprès de l’AMEE, suivie de l’agréement des organismes d’audit, la réalisation de l’audit dans un délais ne dépassant pas 5 ans à partir de la date de transmission du dernier rapport, la désignation du responsable énergie, l’envoi des rapports d’audit au ministère (2 copies du rapport d’audit accompagnées des résumés des résultats de l’audit et du plan d’efficacité énergétique), vérification des validations des rapports d’audit par l’AMEE.

Pendant cette dernière étape, l’AMEE s’assure de la qualité des audits énergétiques à travers la vérification des principales recommandations de l’audit énergétique mentionnée dans le plan d’efficacité énergétique. Enfin, le consommateur devra transmettre annuellement au ministère de l’énergie en deux exemplaires un rapport portant sur la mise en œuvre du plan d’efficacité énergétique.

leseco

LA BERD SOUTIENT LE NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE AU MAROC

Le vice-président de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), Alain Pilloux est en visite de 8 jours au Maroc, dans le but de renforcer la présence de la banque que Maroc.

Allain Pilloux procédera lundi à l’inauguration du nouveau bureau de la BERD à Agadir, qui sera le 3e de l’institution au Maroc, et qui couvrira les Régions Souss-Massa et de Marrakech-Safi. Dans une déclaration à la presse, Pilloux a affirmé que sa visite connaîtra des rencontres avec les autorités, ainsi que des représentants des secteurs privés et publics, afin de souligner l’intention de la banque de faire davantage au Maroc pour soutenir le nouveau modèle de développement.

L’ouverture de ce nouveau bureau, ajoute le vice-président, s’inscrit dans la volonté de la BERD de réduire les disparités régionales au Maroc, et de couvrir l’ensemble des régions du pays. Les principaux secteurs qui suscitent l’intérêt de la banque dans le Souss-Massa sont l’agriculture, la pêche maritime et le tourisme ajoute Pilloux. Par ailleurs, il a également souligné l’importance des Petites et moyennes entreprises, et l’organisation de concurrence plus importante, pour la création d’emplois au Maroc, à la condition que les entreprises puissent se créer et grossir, et que le but de la banque est justement de les aider à grossir.

«La BERD est la première institution internationale qui finance le secteur privé (au Maroc) et la seule qui prête de l’argent en dirham marocain», a également indiqué Alain Pilloux.

LE CONSEIL DE GOUVERNEMENT ADOPTE UNE LOI CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX

Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a adopté le projet de loi n° 12.18 modifiant et complétant le Code pénal et la loi n° 43.05 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, présenté par le ministre de la Justice.

Ce projet de loi vise à permettre de rechercher et saisir les fonds illicites en vue de leur éventuelle confiscation, adapter le système législatif national aux normes internationales adoptées par le Groupe d’action financière dans cette section et remédier aux carences contenues dans les textes actuels, notamment les observations relevées par l’évaluation mutuelle lors de ses premier et deuxième paliers.

Le texte vise également à éviter les sanctions qui pourraient être rendues par les organisations précitées, lesquelles pourraient compromettre les efforts déployés par le Royaume pour protéger son système financier et économique, a indiqué le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du gouvernement, El Hassan Abyaba, dans un communiqué lu lors d’un point de presse tenu à l’issue du Conseil.

Ce projet de loi prévoit notamment d’adopter un système de liste au lieu de la méthode du seuil dans la détermination des infractions constituant un blanchiment de capitaux, en ajoutant à la liste des infractions citées dans l’article 574-2 du Code pénal, d’autres infractions relatives aux marchés financiers et des infractions en matière de vente et de services fournis de façon pyramidale, a-t-il ajouté. Il stipule aussi de relever les amendes minimale et maximale prononcées à l’encontre des personnes physiques impliquées dans l’infraction de blanchiment de capitaux prévue à l’article 574-3 du Code pénal, conformément aux normes internationales qui exigent que la peine encourue pour ce genre d’infractions soit dissuasive.

Il prévoit aussi d’adopter de nouveaux concepts et de reformuler les définitions figurant à l’article 1 de la loi n° 43.05 à la lumière des exigences des normes internationales, sans préjudice des dispositions légales en vigueur. Ce texte prévoit également de renforcer les mesures de vigilance et le contrôle interne et de mettre en place les règles d’accréditation auprès de tiers afin de mettre en œuvre les dispositions relatives à l’identification du client et du bénéficiaire effectif et de comprendre la nature de la relation commerciale. Il ajoute, en outre, des sanctions disciplinaires aux sanctions infligées par l’autorité de surveillance et de contrôle à l’égard des personnes soumises, telles que la suspension, l’interdiction ou la limitation de certaines activités.

Le Maroc bientôt exportateur de pétrole… vert

Le Maroc pourrait capter 2 à 4% du marché mondial de l’hydrogène, surnommé le pétrole vert.

Le Maroc pourra devenir avant 2030 un exportateur de pétrole vert, a affirmé vendredi l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et en Énergies Renouvelables (IRESEN). L’Institut annonce que la réalisation de ses plateformes et celles de ses partenaires, dédiée à l’hydrogène et l’ammoniac verts, commencera dès janvier prochain.

L’IRESEN ajoute que  la baisse des coûts des énergies renouvelables et l’abondance de sites marocains alliant un fort ensoleillement et des vitesses de vent élevées « ouvrent de nouvelles opportunités pour produire de l’hydrogène ou des dérivés sans CO2 ». L’Institut, à travers Green Energy Park, et ses partenaires (OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique du côté marocain, ainsi que Fraunhofer et ses instituts du côté allemand) « mettent le turbo sur le Power-to-x (la transformation de l’électricité en un autre vecteur énergétique)  ». Parallèlement, une 3ème étude est en cours pour préparer la feuille de route du Maroc dans ce domaine très prometteur, souligne la même source.

Selon Badr Ikken, directeur général de l’IRESEN, « le projet commencera par la mise en place d’un premier pilote pour tester plusieurs technologies de production d’hydrogène et de ses dérivés à base d’énergies renouvelables en tant que vecteur d’énergie pour la génération, le transport et le stockage de l’énergie mais aussi en tant que matière première ». Cela se fera en adéquation avec les résultats des deux premières études menées l’année dernière par trois instituts de Fraunhofer, l’un des plus grands centres de recherche appliquée au monde, précise le directeur général. Il a également fait savoir que cette technologie est complémentaire aux énergies renouvelables et permettra de décarboner différents secteurs de notre société, tout en créant une forte opportunité de développement économique et social à travers l’export.

L’hydrogène et ses dérivés gazeux et liquides pourront être utilisés pour des applications difficilement alimentées par l’électricité, notamment le transport maritime, aérien, le transport de marchandises et les voitures sur de longs trajets. Cependant, « l’hydrogène est difficilement transportable donc il faudra développer localement des infrastructures industrielles de transformation », a noté Badr Ikken. Les deux études ont démontré, d’une part, que le Maroc pourrait capter 2 à 4% du marché mondial de l’hydrogène, estimé à plusieurs milliers de TWh, et d’autre part, que ses dérivés que sont l’ammoniac vert et le méthanol pourraient être rentables à court et moyen termes. C’est pour cette raison que  l’ « IRESEN et ses partenaires ont décidé de se lancer dans cette belle aventure qui a déjà un premier partenaire, l’Allemagne », note l’Institut.

Finances

Fiscalité immobilière : L’article 161 bis pose problème – Finances

L’actionnaire est doublement taxé lors de l’apport du bien et de la distribution des dividendes.

Aucune exonération n’est prévue.

L’article 161 bis du Code général des impôts stipule que les personnes physiques qui procèdent à l’apport de leurs biens immeubles et/ou de leurs droits réels immobiliers à l’actif d’une société autres que les organismes de placement collectif immobilier (OPCI), ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu au titre des profits fonciers réalisés suite audit apport. Ce sursis d’imposition demeure effectif mais est évidemment conditionné par l’évaluation du bien apporté à la société par un commissaire aux comptes.

Toutefois, certains experts font remarquer que durant la vie du projet, le promoteur va se trouver imposé à deux reprises. Une première fois, lorsque la société bénéficiaire de l’apport procède à la cession totale ou partielle ou au retrait des biens immeubles ou des droits réels immobiliers qu’elle a reçus ou lorsque les personnes physiques cèdent les titres acquis en contrepartie dudit apport. Et une seconde fois en tant qu’actionnaire de la société à travers les dividendes encaissés, la société paye l’impôt sur les sociétés à 31% et retient 15% au titre de l’impôt sur les dividendes. Selon Arji Abdelaziz, expert-comptable, auditeur, commissaire aux comptes «C’est certainement une aberration à laquelle le législateur doit apporter un palliatif. La solution serait de ne maintenir que l’imposition au sein de la société et de supprimer la TPI afin d’encourager l’investissement ».

L’apporteur paie la TPI au taux de 20% dès que la première vente est réalisée dans le projet. De même, le profit foncier réalisé à la date d’inscription desdits biens immeubles et/ou droits réels immobiliers à l’actif de la société est soumis à l’impôt sur le revenu au titre des profits fonciers, et ce au nom du contribuable ayant procédé à l’opération de l’apport. Dans ce cas, ce profit foncier est égal à la différence entre le prix d’acquisition desdits biens immeubles et la valeur de leur inscription à l’actif de la société.

Le profit net réalisé par les personnes physiques sur les cessions des titres acquis en contrepartie de l’apport est soumis à l’impôt sur le revenu au titre des profits de capitaux mobiliers. «La plus-value réalisée par la société bénéficiaire de l’apport précité, à la date de cession ou de retrait desdits biens immeubles et/ou droits réels immobiliers est soumise selon le cas, soit à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu», indique Arji Abdelaziz. «Le projet de Loi de Finances 2020 n’a aucune proposition pour pallier cette problématique, il faut revoir cette loi», préconise-t-il.

le desk

Le Chinois CRCC favori pour la future LGV Marrakech-Agadir

Coup de froid entre Rabat et Paris : le projet d’extension de la ligne ferroviaire grande vitesse (LGV) au tronçon Marrakech-Agadir annoncé par le roi Mohammed VI un an à peine après l’inauguration du TGV Tanger-Casablanca réalisé avec l’appui de la France, pourrait revenir à la Chine

Le Maroc renonce à son projet de taxation des GAFA

En suivant l’exemple de plusieurs pays européens dont la France et l’Allemagne, le Maroc comptait appliquer une taxe sur les bénéfices de Google, Facebook, Apple et Amazon, lui permettant de recouvrer pas moins de 400 millions de dirhams d’impôts par an. Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances a cependant exprimé le rejet gouvernemental d’un amendement du PAM dans ce sens lors de l’examen du PLF 2020 au parlement

En suivant l’exemple de plusieurs pays européens dont la France et l’Allemagne, le Maroc comptait appliquer une taxe sur les bénéfices de Google, Facebook, Apple et Amazon, lui permettant de recouvrer pas moins de 400 millions de dirhams d’impôts par an. Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances a cependant exprimé le rejet gouvernemental d’un amendement du PAM dans ce sens lors de l’examen du PLF 2020 au parlement

Le Maroc futur acteur mondial du stockage de pétrole stratégique ?

Aziz Rabbah a annoncé lors de l’ADIPEC d’Abu Dhabi que le Maroc ambitionne de se positionner comme lieu d’installation de stockage de pétrole stratégique qui sera utilisé pour sécuriser le marché international du pétrole. Le ministre de l’énergie a déclaré que le Maroc avait en outre besoin d’une telle installation pour faire face à l’instabilité fréquente du marché pétrolier

LesEco

Assurer la mobilité de 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050 ?

Protéger la liberté de mouvement avec une offre de mobilité propre garante du maintien du lien social dans nos démocraties fragilisées est primordial. C’est un enjeu aussi important que l’alimentation ou la santé, dans le contexte de l’accroissement de la population, écrit Carlos Tavares. Mais il faut se garder de tout dogmatisme qui conduirait à « l’immobilité citadine » et à la « fracture de mobilité rurale ».

Notre raison d’être est de « préserver la liberté de mouvement en proposant une mobilité sûre, propre, abordable et agréable ». Nous le faisons, chez PSA, avec passion depuis plus de deux cents ans et nos équipes sont plus que jamais mobilisées pour répondre aux défis grandissants de la mobilité du futur.

Les citoyens ont vécu l’hypermobilité terrestre, aérienne et maritime dans un monde peuplé de 5 milliards d’êtres humains, en 1990. A nous, parties prenantes, de préserver, en 2019, la mobilité de 7 milliards d’individus et de concevoir les solutions pour 9 milliards de citoyens, en 2050, dont 2 milliards de citadins supplémentaires.

Disposer d’études d’impact globales

L’industrie automobile n’est pas la seule concernée, il s’agit d’un enjeu de société à part entière. A ce stade, des réponses restent à apporter sur trois dimensions : le coût de la mobilité, l’impact environnemental, la disponibilité des solutions.

Mettre en place des « ministères de la mobilité » au niveau des Etats et des institutions internationales réduirait les silos existants et offrirait la possibilité d’intégrer davantage d’éléments scientifiques. Cela permettrait de garantir une construction de solutions concertées en partant de l’homme et de ses besoins de déplacement. Assurons-nous de l’efficience de chaque euro engagé pour réduire l’impact environnemental, sachant par exemple que le coût de la réduction d’une tonne de CO2 est cinq fois supérieur dans l’automobile par rapport à une filière énergétique.

Mettre en place un indice de « coût de la mobilité »

Il existe une sorte de double imposition pour les 16 millions de Français qui doivent recourir à l’automobile comme un bien nécessaire pour des déplacements professionnels quotidiens. Ils contribuent directement aux 37 milliards d’euros de taxes annuelles perçues sur les carburants fossiles.

Il est clair qu’il faut davantage rapprocher les lieux de vie des lieux de travail et de consommation pour limiter l’impact financier et environnemental lié au mouvement des personnes et des biens.

Libérer le potentiel créatif des acteurs

Il ne faut pas que la mise en œuvre de réglementations globales ou locales bride l’innovation en orientant vers des solutions prédéfinies qui aliènent la force créative des ingénieurs et des techniciens.

A court terme, il faut s’assurer du maintien de la capacité à proposer des objets technologiques abordables pour les clients, au regard de leur pouvoir d’achat. Je suis persuadé que l’innovation et l’harmonisation des normes peuvent limiter l’augmentation du prix de la mobilité électrifiée liée à la réduction du CO2 de 37,5 % d’ici à 2030. La connectivité et, à terme, les véhicules autonomes de type robot taxi sont porteurs d’une promesse de plus grande flexibilité.

Gardons à l’esprit que les grands équilibres économiques et environnementaux relatifs à la mobilité des personnes et des biens restent fragiles.

Protéger la liberté de mouvement et la démocratie

La mobilité constitue un élément indispensable au maintien du lien social pour 83 % des habitants de communes rurales et pour 53 % des habitants d’agglomérations de plus de 100.000 habitants.

Par son objet et son action aux côtés des garages solidaires, la Fondation du Groupe PSA est un témoin privilégié du poids de la mobilité dans l’émancipation des individus. Les problèmes de déplacements trop compliqués, trop chers, ou l’absence de solution de déplacement ont été identifiés comme la raison des abandons de parcours d’insertion, d’accès à l’emploi ou à la formation. Eviter la précarisation de certains publics fragiles et continuer de proposer des solutions qui restent abordables est essentiel.

Face à toutes ces questions, une façon pertinente de répondre aux contraintes sociales, économiques et environnementales est de privilégier une approche intégrée qui inclut les objets de mobilité (progrès technique), la disponibilité des services (stratégies d’aménagement des territoires et offre abordable de systèmes de transport intelligent) et le comportement des conducteurs (économie du partage et écoconduite).

Il est impératif que toutes les parties prenantes luttent conjointement contre le risque lié au dogmatisme qui conduirait à « l’immobilité citadine » et à la « fracture de mobilité rurale ». Protéger la liberté de mouvement avec une offre de mobilité propre et plus inclusive qui soit garante du maintien du lien social dans nos démocraties fragilisées est primordial. C’est un enjeu aussi important que l’alimentation ou la santé dans le contexte de l’accroissement de la population de 3 milliards de « mobile citizens » à l’horizon 2050. La révolution des transports est le fruit d’innovations successives qui ont apporté une réelle valeur ajoutée sociétale et environnementale.

Plus que jamais, nous avons besoin de génie humain, de bienveillance et de la vision de ce que représente une société heureuse, mobile et décarbonée. Qui prend le lead pour construire cette vision ?